En tant que vegans, il est intéressant de se confronter aux plantes carnivores. En effet, ces plantes permettent de comprendre comment un équilibre s’est développé sur Gaïa.
Les plantes ne sont nullement « méchantes » ; comme tous les êtres vivants, elles veulent survivre. Leur problème est qu’elles existent dans des zones dont le substrat est pauvre. Elles sont donc en quête de substances nutritives et d’éléments minéraux.
Les informations à ce sujet sont à la fois nombreuses et très faibles. Le monde végétal (pour ne pas parler des champignons et des bactéries!) est très peu connu, et les connaissances des plantes carnivores sont très peu avancées (on ne sait pas si telle ou telle plante a des enzymes digestives ou pas, etc.).
Mais ce que l’on sait, c’est que c’est bien sûr cette quête de substances nutritives et d’éléments minéraux qui poussent les plantes en ce sens.
Ce qu’elles recherchent chez les insectes, ce sont notamment six substances, dont la proportion dans un insecte (desséché) sont les suivantes : l’azote (10,5%), le potassium (3,2%), le calcium (2,3%), le phosphore (0,6%), le magnésium (0,09%), le fer (0,02%).
La totalité de ces éléments n’est pas assimilée, toutefois cela suffit à la survie des plantes en question. De la même manière, la proportion des substances d’origine animale change selon les plantes carnivores. La part d’azote d’origine animale dans une plante carnivore peut être de 25% comme de 75%, selon les plantes.
Certaines plantes sont totalement carnivores, comme les différentes Genlisea. Ses pièges sont souterrains et n’ont pas de chlorophylle ! C’est dire la foisonnement de leurs différents genres.
Quand on pense aux plantes carnivores, on pense également souvent aux feuilles en forme de mâchoire. En fait, la nature a multiplié les méthodes. Elles sont diverses : soit passives (pièges glissants, à nasse, adhésifs), soit actives (pièges à mâchoires et à succion), soit un peu des deux (certains pièges adhésifs).
Dans le cas de la Sarracenia flava par exemple, l’insecte est attiré par le nectar, mais la surface interne de la feuille en cornet est glissante. L’insecte dérape et va mourir au fond.
Même la digestion est variée : elle peut être permanente, par cycle, partielle (adaptée à la taille de l’insecte capturé)… La Drosophyllum lusitanicum met 24 heures à digérer une mouche, par exemple.
Les plantes carnivores vivent bien entendu en symbiose avec leur environnement. Les Nepenthes voient ainsi environ 150 espèces animales séjourner dans le liquide de leurs « urnes »… Sans parler des bactéries, des champignons, des micro-organismes…
On appelle « phytotelme » le bassin fourni par les plantes. Ici une photo d’un tel bassin chez la Nepenthes rajah.
On notera que certaines plantes ne font que capturer momentanément un insecte, qui fait office de pollinisateur. C’est même le cas chez certaines orchidées, comme ici avec la Caleana.
Concluons cette courte présentation en rappelant que l’écocide concerne également les plantes carnivores, notamment les Nepenthes. Avec la colonisation, elles ont été à la mode en raison de la « fascination » morbide qu’elles ont exercé, et elles ont presque été totalement anéanties dans leur milieu naturel.
Les plantes carnivores soulignent également pourquoi le véganisme présuppose la reconnaissance de Gaïa. Si l’on prend le raccourci comme quoi les plantes ne souffrent pas, et si l’on considère que tuer des animaux est une chose erronée, alors la conclusion faussement logique serait qu’il faut se débarrasser des plantes carnivores, « meurtières » qui seraient « inutiles » et dont la disparition ne causerait pas de « souffrance »!
Il va de soi qu’un tel raisonnement est absurde de par sa dimension totalement déconnectée de la nature. C’est dire ici combien les plantes carnivores ont une existence exigeant de notre part une réflexion profonde, et une connaissance approfondie de Gaïa!