Les 20 ans de Sonic

« Sonic the Hedgehog », c’est Sonic le hérisson, le héros d’une série de jeux de type plate-forme pour consoles de jeux. Hier, on fêtait les 20 ans de ce jeu, décliné en plein de versions différentes depuis. Surtout que son super scénario vaut carrément le coup d’oeil!

Sonic le jeune hérisson peut se rouler en boule et courir à une vitesse « supersonique » (d’où le nom). Il doit combattre le professeur Eggman (le Dr. Ivo Robotnik en anglais), un scientifique fou qui… capture des animaux et en fait des robots !

Sonic va donc détruire les robots sur sa route qui l’empêchent de libérer les animaux. Dans Sonic 2, le scénario est le même. Le professeur Eggman / Robotnik enlève de nouveau les animaux, tout en dirigeant d’une main de fer les usines, les raffineries et les villes…

Sonic est cette fois aidé d’un autre animal, un renard (appelé Miles « Tails » Prower et qui, bizarrement, a deux queues).

De manière vraiment intéressante, certains niveaux du jeu se déroulent dans des endroits très symboliques. On a ainsi la « zone de l’usine chimique » avec un liquide toxique qui submerge certains endroits, ou bien encore la « zone de l’océan de pétrole » car les raffineries du professeur Robotnik versent leur pétrole dans la mer qui devient noire !

La nature est omniprésente dans les jeux Sonic, et dans la 11ème version du jeu (sortie en 2008) on a même un Sonic et un Sonic-Garou, Gaïa contre la Gaïa sombre !

On reconnaît ici l’esprit de la culture japonaise (avec toutes ses limites mystiques comme nous l’avions constaté pour les films de Miyazaki par exemple). En tout cas, la série télévisée franco-américaine présentant le dessin animé « Sonic le rebelle », a elle zappé les animaux…

Tout cela pour dire que Sonic est un symbole bien sympathique : quelqu’un qui libère des animaux qu’un savant humain fou veut transformer en robots, c’est très parlant ! Surtout quand ce savant est dans une logique industrielle de pollution et de combat contre la nature !

Noël : tout ce qu’on aime pas!

Hier, c’était le réveillon, un événement hypocrite et commercial en tous points en conflit avec notre éthique.

Nous, nous voulons que l’humanité se replie et redonne de l’espace à la Nature ; le réveillon célèbre la victoire sur la Nature, par une flopée de cadeaux achetés dans une frénésie commerciale, et offert non pas parce qu’un objet précis fait plaisir, mais parce que c’est « comme cela. »

C’est « comme cela » qui puise sa tradition dans le père noël importé par Coca-Cola au début du siècle. Et au lieu d’être ouvertE à tout le monde, on est ouvert en petit cercle, prétendument « convivial » car familial, exactement la mauvaise volonté dont on a pas besoin.

Ajoutons à cela le bon « gueuleton » et l’alcool, sans parler de la religion, et cette fête n’a rien pour plaire. D’ailleurs, voici un « menu » du réveillon concocté par France Nature Environnement. Il s’agit d’une fédération d’associations (3.000 à peu près) qui existe depuis 1968 (elle avait avant 1990 le nom de Fédération française des sociétés de protection de la nature).

Menu A : le menu écolo

ENTREE

Duo de purées de saison

Tarama maison, huîtres et truite fumée

Accompagné de vin blanc bio

PLAT

Filet de bœuf en croûte, sauce forestière

Pommes sarladaises et sa fondue de poireaux

Accompagné de vin rouge bio

DESSERT

Charlotte aux poires

Champagne bio

Le bilan

0 pesticides

3 kg CO2 / personne

Circuit court

Produits de saison

Produits issus de l’agriculture biologique

Coût du menu par personne : 17,17 € (menu pour 8 personnes)

Pour rappel, le « tarama » consiste en des oeufs de poisson.

Ce « menu écolo » est censé s’opposer à un second menu, appelé « traditionnel » avec par exemple du foie gras, et qui a bien entendu des « Traces d’antibiotiques dans la viande  » tout en étant plus cher, etc.

Pourtant, il n’est pas difficile de voir qu’il n’est pas écologique : être écologique c’est établir un rapport différent avec les êtres vivants sur la planète. Là, ce menu est tout simplement un menu « bio », dans un sens qui est celui de la santé, et vaguement d’une critique de la pollution.

Voici d’ailleurs les arguments de France Nature Environnement :

Le saumon d’élevage est produit dans de grandes fermes aquacoles présentant des problèmes de pollution locale des eaux du fait de la sur-concentration des saumons (pollution par les fèces…). Il ne faut pas oublier la pêche intensive et indistincte, nécessaire à la production de farine de poisson utilisée dans l’alimentation des saumons.

La viande bovine est l’une des plus émettrices de CO2. Mais utiliser de la viande de vache de réforme, c’est-à-dire d’une vache laitière tarie, permet de valoriser doublement la vache : la production de lait tout au long de sa vie d’un côté et la production de viande de l’autre côté. Il est préférable de choisir la viande d’une vache ayant été nourrie principalement à l’herbe, sans OGM ni aliments importés (soja).

« Valoriser doublement la vache » : comme on le voit, rien ne distingue l’association France Nature Environnement des exploiteurs d’animaux les plus classiques. C’est la même philosophie. C’est la même vision du monde. C’est la même folie détruisant notre planète et dénaturant les humains.

Et on peut même aller plus loin, car voici ce qu’on lire en bas du communiqué de cette association :

1 kg de farine bio

2 gros pots de crème fraiche bio de 500 mL

12 œufs bio

1kg de sucre (betteraves)

250 g de beurre

1l de lait bio

1 filet de 1kg d’échalottes

1 bouteille de 50 cl de Madère

Sucre, beurre et lait : là aussi on a des produits mis en avant par l’industrie, et dont les effets sur la santé sont bien connus quand on s’y intéresse. Ce menu n’est en rien « alternatif » ni écologique : il est juste un choix vaguement différent.

Cela montre bien que quand on fait le choix de la libération animale, d’un autre rapport à la Nature, il faut être systématique et aller au bout de son raisonnement : savoir vivre l’alternative et la défendre, refuser les fausses initiatives comme celle de ce « menu écolo », se fonder sur une cohérence solide en adoptant des animaux, en s’intéressant chaque jour à la Nature!

Vélorution de noël à Nantes

Voici un appel à une initiative à Nantes, dont nous parlions il y a deux jours au sujet du futur aéroport.

offrez à vos enfants une ville moins polluée.

Venez pédaler le 18 décembre à Nantes !

Lutte contre la pollution, gain de temps pour aller au boulot, rejet de la reine-voiture dans la ville – et de ses dangers – , mobilisation contre l’obésité, ou encore amour de la bicyclette… Dans le vélo tout est beau !!

Le rendez-vous est fixé à 14h sur le parvis de la Cathédrale St Pierre, pour un parcours festif d’environ 7 km à allure lente. N’oublie pas ton déguisement ainsi que celui de ton vélo !
Et à l’arrivée, tu pourras profiter d’une crêpe, et d’un vin chaud pour les plus grands !

Scandale sanitaire : grave contamination radioactive dans une zone résidentielle d’Ile-de-France

Voici un communiqué du Réseau Sortir du nucléaire:

Le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) contamine depuis neuf mois la ville de Saint-Maur-des-Fossés (Val de Marne, Ile-de-France) et ses habitants, avec des déchets nucléaires issus de la fabrication des bombes atomiques. Une forte pollution radioactive au tritium touche en effet une zone résidentielle de Saint-Maur-des-Fossés, contaminant l’environnement et les riverains jusqu’à plusieurs centaines de mètres de la source.

La pollution radioactive a été provoquée par un tamis contaminé au tritium (hydrogène radioactif), objet provenant du centre du CEA de Valduc (Côte-d’or), où l’on fabrique les bombes atomiques. Ce tamis, qui sert à filtrer le tritium, se trouvait dans les locaux d’un prestataire du CEA, l’entreprise 2M Process, installée à Saint-Maur-des-Fossés (1).

Il aura fallu 9 mois pour détecter les rejets radioactifs du tamis, une pollution incontrôlée et dangereuse (2). La contamination de cinq personnes vivant à proximité immédiate est déjà avérée. À 200 mètres de la source de contamination se trouve le collège Camille Pissarro (3), qui accueille des centaines d’adolescents.

À l’entrée des locaux de l’entreprise 2M Process, la contamination en tritium est 100 fois supérieure à celle que l’on mesure autour des installations nucléaires les plus polluantes (4). Les autorités sanitaires, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et la Direction Générale de la Santé (DGS) tentent activement de banaliser cette pollution scandaleuse (5). Aucune information sur la radioactivité du tamis n’a encore été diffusée.

Selon l’IRSN, les niveaux de doses de tritium inhalées par les riverains contaminés « sont inférieurs à la dose reçue en une heure à bord d’un avion à 10.000 mètres d’altitude » (6) mais en juillet dernier, le même institut s’interrogeait, dans une synthèse d’études, sur le tritium et « les lacunes de connaissances sur ses effets sanitaires et environnementaux » (7). L’IRSN demandait dans le même document « une évaluation, dans des conditions réalistes d’exposition, des effets biologiques et sanitaires du tritium sur les organismes vivants » (8).

Le Réseau « Sortir du nucléaire » condamne fermement toute banalisation de cette contamination radioactive qui met en danger les habitants de Saint-Maur-des-Fossés.

Le tritium est un élément radioactif qu’il est difficile de confiner, et qui se substitue à l’hydrogène dans l’organisme humain. Les effets sanitaires de l’incorporation et de l’accumulation du tritium dans le corps humain sont méconnus. Selon plusieurs experts internationaux, la radiotoxicité du tritium est actuellement sous-évaluée (9).

Cette contamination aux conséquences très graves est encore inexplicable. Manifestement, le CEA croyait qu’il s’agissait d’un tamis neuf lorsqu’il l’a envoyé à son prestataire 2M Process. Ce dernier ignorait donc tout de la radioactivité de l’objet.

Comment un tel enchaînement de dysfonctionnements, mettant en danger la population et les prestataires du CEA depuis 9 mois, a-t-il été possible ? Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande, dans les meilleurs délais, que toute la lumière soit faite sur la contamination radioactive des habitants et de l’environnement du quartier concerné, et notamment sur les risques sanitaires encourus par les élèves du collège Camille Pissarro. Ces investigations doivent être menées par des experts indépendants de l’État et du lobby nucléaire.

Les organismes officiels concernés (IRSN, ASN, DGS…), les autorités sanitaires et politiques (ministères de la Santé et de de l’Industrie…) doivent absolument prendre la mesure du scandale sanitaire en cours, et mettre en oeuvre des solutions rapides et efficaces.

Ce scandale vient confirmer que le nucléaire ne peut en aucun cas se prétendre une technologie « propre ».

NOTES :

1) La zone contaminée se situe autour du 22 rue Parmentier, à Saint-Maur-des-Fossés.

2)article de presse

3)Le bâtiment le plus proche de la source de contamination est le réfectoire du collège.

4) Voir la note d’information de l’IRSN du 15 novembre, pages 3 et 4

5) L’ASN, dans un communiqué publié le 9 novembre 2010, déclare que « cinq riverains de l’entreprise 2M Process ont fait l’objet d’analyses et présentent de légères traces de tritium, sans aucun enjeu sanitaire » et que « l’environnement immédiat de l’entreprise 2M Process présente une très faible contamination au tritium, notamment dans certains végétaux ». Le ministère de l’Écologie, dans une dépêche AFP du 9 novembre, a rapporté un propos de la Direction Générale de la Santé : « aucune disposition particulière n’est nécessaire ».

6) note de l’IRSN

7) et 8) Rapport de l’IRSN

9)Voir la synthèse du Livre Blanc du Tritium

Ce document publié par l’ASN en juillet 2010 précise dans son point 4 : « Si la distribution de la dose (radioactive) est relativement homogène quand le tritium est sous forme d’eau tritiée, elle est par contre hétérogène lorsque celui-ci est incorporé dans l’ADN ou les histones. La question se pose dès lors de la pertinence du concept de dose moyenne à l’organe comme indicateur de risque. Autrement dit, les doses calculées selon la méthode classique (en utilisant les facteurs de conversion Sv/Bq de la CIPR) pourraient conduire à une estimation incorrecte du risque. »

Initiatives océanes

Nous parlions récemment de l’association Surfrider, voici quelques questions posées au sujet d’Initiatives Océanes, un projet lié à cette association et qui organise des nettoyages de plages.

1. En quoi consistent les Initiatives Océanes?

Les Initiatives Océanes est un projet qui a vu le jour il y a 16 ans au sein de l’association Surfrider Foundation. Cette association lutte pour la défense, la sauvegarde et la mise ne valeur de la gestion durable de l’océan, du littoral, des vagues et de la population qui en jouit.

Les Initiatives Océanes ont tout simplement été crée pour aider les personnes sensibles à ces problématiques d’apporter leurs pierres à l’édifice.

Les bénévoles organisent localement leur opération de nettoyage et le siège de Surfrider Europe s’occupe de coordonner les opérations, d’apporter un soutien logistique et pédagogique et de communiquer sur l’événement au niveau européen, national et régional.

2. Comment ce projet a-t-il été lancé, et dans quel esprit?

Le projet est né de l’envie des surfeurs de protéger leurs terrains de pratique. Ils sont très sensibles à la destruction du littoral et lutter contre la pollution.

L’esprit étant de protéger l’océan en faisant réfléchir chaque personne à sa responsabilité individuelle. Comprendre qu’il faut agir si nous voulons garder notre patrimoine. Par exemple, trier ses emballages est un geste simple qui permet de réduire la quantité de déchet !

3. Où en est-on aujourd’hui, et quelles sont perspectives?

Aujourd’hui le grand public est de plus en plus conscient de cette pollution et souhaite agir.

Pour l’année 2010 les initiatives océanes c’est plus de 950 actions de sensibilisation qui ont mobilisé 40 000 personnes (soit le double de l’année 2009 qui a vu se dérouler 500 nettoyages).

L’objectif principal de ce projet est d’avoir toujours plus de manifestation à travers le monde.

AU delà de sensibiliser les participants à la protection de l’environnement, l’opération permet de porter les revendications de l’association auprès des institutions nationales et européennes

Nous proposons une opération simple à organiser pour qui veut à la fois sensibiliser son entourage à la protection de l’environnement et militer pour la réduction des déchets.

4. Comment participer et soutenir Initiatives Océanes?

Le procédé est simple, ces bénévoles inscrivent leur nettoyage sur le site internet des Initiatives Océanes.

Pour cela un guide de l’organisation a été crée pour permettre à ces bénévoles d’avoir une démarche individuelle et simplifiée dans l’organisation d’événement. Il est disponible via le site internet.

Les participants consultent la liste des nettoyages de plages via www.initiativesoceanes.org pour connaitre le lieu de l’opération.

Il suffit ensuite de s’inscrire sur le site et le jour venu, de se rendre à l’endroit et à l’heure indiquée.

Il est demandé à l’organisateur de nous faire parvenir un bref bilan de cette opération avec quelques photos.

30 octobre: le jour de la nuit

Le 30 octobre aura lieu la seconde édition du Jour de la Nuit, une initiative institutionnelle (avec de nombreuses initiatives) mais certainement intéressante si l’on pousse la compréhension du phénomène jusqu’au bout. L’humanité dénaturée supprime en effet la nuit… Les chiffres donnés parlent d’eux-mêmes: « En dix ans, le nombre de points lumineux a augmenté de 30 % en France et s’élève à plus de 8,7 millions de points. »

Voilà un grand problème posé par les villes!

Et comme il est dit dans le texte, « Le dôme de pollution lumineuse au-dessus des villes prive les humains du spectacle des étoiles, ce halo orangé permanent nous coupe de notre seul lien visuel avec l’Univers. » Pourtant l’être humain aurait bien besoin de cela pour comprendre qu’il n’est pas le centre du monde!

Pourquoi un Jour de la Nuit ?

L’augmentation de l’éclairage artificiel fait disparaître la nuit noire. En participant au Jour de la Nuit, les organisateurs reconnaissent qu’il est important de prendre en compte et sensibiliser aux conséquences de la pollution lumineuse et d’en réduire les impacts.

Depuis quelques années, la nuit est confrontée à la montée d’une pollution lumineuse issue d’une généralisation de l’éclairage nocturne.

En dix ans, le nombre de points lumineux a augmenté de 30 % en France et s’élève à plus de 8,7 millions de points. Le plus souvent, les systèmes d’éclairage sont mal conçus et renvoient la lumière vers le ciel, en France les villes et les villages sont sur-éclairées… Mais les effets de l’éclairage nocturne sont insidieux : il provoque la disparition du ciel étoilé et trouble fortement les écosystèmes.

Attirés par la lumière, de nombreux insectes sont ainsi menacés, grillés ou capturés par leurs prédateurs. Des oiseaux migrateurs sont désorientés par la pollution lumineuse ou viennent heurter les bâtiments ou ponts illuminés, et les chauves-souris désertent de plus en plus les régions urbaines.

Appeler l’attention sur la pollution lumineuse, dans son entourage immédiat, est donc une manière de sensibiliser la population au problème plus large de l’importante perte de biodiversité.
La pollution lumineuse cause aussi la disparition des étoiles !

Difficile en effet de retrouver le plaisir, le rêve et le souffle poétique inspirés par un beau ciel étoilé ! Le dôme de pollution lumineuse au-dessus des villes prive les humains du spectacle des étoiles, ce halo orangé permanent nous coupe de notre seul lien visuel avec l’Univers et les astronomes sont obligés de parcourir des kilomètres pour s’éloigner des villes.

Enfin, cette pollution lumineuse engendre une forte consommation d’énergie qui, dans un contexte mondial de réchauffement climatique, devrait pourtant être maîtrisée et réduite. Il est nécessaire de revenir vers une utilisation plus raisonnée de l’énergie et donc de l’éclairage artificiel.

En participant à cette grande action festive et participative, les différents acteurs, collectivités locales, associations, gestionnaires d’espaces naturels et citoyens, s’impliquent dans une grande marche pour la préservation de la nuit, de la biodiversité, du climat et de l’environnement.

Voici un second document à ce sujet:

LE SECOND JOUR DE LA NUIT aura lieu le 30 octobre 2010 !

Le samedi 30 octobre prochain aura lieu la seconde édition du Jour de la Nuit.

En 2009, pas moins de 400 manifestations ont été organisées partout en France pour fêter la nuit noire et sensibiliser au phénomène de pollution lumineuse.

Cette année, les 19 partenaires organisateurs appellent de nouveau les collectivités locales, les associations et les gestionnaires d’espaces naturels à monter encore davantage d’animations grand public et d’extinctions de l’éclairage public.

Pour faire prendre conscience de la pollution lumineuse et de ses conséquences sur l’environnement

Le Jour de la Nuit a pour objectif de sensibiliser aux conséquences de la pollution lumineuse et de renouer un lien avec la nuit. Depuis quelques années, la nuit est en effet confrontée à la montée d’une pollution lumineuse issue d’une généralisation de l’éclairage artificiel, qui engendre un gaspillage d’énergie important, trouble les écosystèmes et fait disparaître le ciel étoilé.

Le Jour de la Nuit permet de faire découvrir la biodiversité nocturne et de retrouver le plaisir d’observer le ciel étoilé pour attirer l’attention sur ces enjeux.

En participant à cette grande action festive et participative, les différents acteurs, collectivités locales, associations, gestionnaires d’espaces naturels et citoyens, s’impliquent dans une grande marche vers la préservation de la nuit, de la biodiversité, du climat et de l’environnement.

Redécouvrons la magie de la nuit noire

Inscrit dans le cadre de l’Année Internationale de la Biodiversité, le second Jour de la Nuit met cette année la biodiversité nocturne à l’honneur.

A l’occasion du Jour de la Nuit, de nombreuses animations et activités seront proposées au grand public partout en France : sorties nature, écoute des animaux, observations des étoiles, expositions, balades nocturnes, conférences… En parallèle, de nombreuses villes éteindront symboliquement tout ou partie de leur éclairage public.

75 kilos d’uranium dans deux rivières en 2008: pas d’amende pour pollution!

Hier, le tribunal correctionnel de CARPENTRAS a condamné AREVA-SOCATRI à une peine de 40.000 euros d’amende, pour avoir… déversé environ 75 kilos d’uranium dans deux rivières en 2008 (soit en une journée l’équivalent de 27 années de la dose maximale de principe).

Mais l’amende n’est pas là en raison de la pollution… Voici deux communiqués de Sortir du Nucléaire:

14 octobre 2010 : AREVA-SOCATRI condamnée à 40 000 euros d’amende

Le 14 octobre 2010, le tribunal correctionnel de CARPENTRAS a condamné AREVA-SOCATRI à une peine de 40.000 euros d’amende, pour avoir caché à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) le grave incident qui s’est déroulé en 2008 dans ses installations du TRICASTIN.

Le Réseau « Sortir du Nucléaire », qui s’était constitué partie civile, obtient 8000 euros de dommages-intérêts et la publication de la décision dans « La Tribune » et « Vaucluse Matin ».

Nous regrettons cependant que le Tribunal ait relaxé AREVA SOCATRI du délit de pollution de l’eau et que la condamnation reste en deçà des réquisitions du Procureur de la République (qui avait requis 100 000 euros d’amende, ainsi que la fermeture de l’unité de production en cause).

Il s’agit dans tous les cas d’une décision sans précédent, qui est justifiée par la gravité des faits : le 8 juillet 2008, suite à une fuite survenue dans l’usine SOCATRI, filiale d’AREVA, sur le site du Tricastin (Drôme), 75 kg d’uranium ont été rejetés dans les cours d’eau avoisinants.

30 m3 d’effluents chargés d’uranium ont contaminé les eaux superficielles, privant la population d’eau potable et polluant des lieux de baignade fréquentés.

[NLDR: Pas un mot pour la Nature et ses habitants!]

Des niveaux élevés de contamination radioactive ont également été repérés dans les nappes phréatiques et à l’eau du robinet.

Des négligences scandaleuses de la SOCATRI-Areva sont à l’origine de cet « incident » grave. Le Réseau « Sortir du nucléaire » attend de recevoir la copie du jugement pour envisager de faire appel de la relaxe partielle d’AREVA SOCATRI devant la Cour d’appel de Nîmes.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande dans tous les cas qu’une inspection indépendante des différents sites du Tricastin soit entreprise afin d’évaluer les risques de pollution de toutes les installations nucléaires, civiles et militaires et que l’environnement et les riverains bénéficient, dans les meilleurs délais, d’une surveillance sanitaire indépendante.

Une inspection inopinée de l’ASN le 10 juin 2010 a encore relevé des négligences concernant l’étanchéité des bassins de rétention. Seule une sortie définitive du nucléaire peut permettre de diminuer les risques dramatiques que la filière nucléaire fait courir à l’environnement, aux salariés et à la population.

Le second communiqué:

14 octobre 2010 : Analyse du verdict par notre avocat

« On a au dossier l’eau du robinet qui était à 70 micron-grammes plusieurs jours après la pollution, mais pour constituer le délit (..) il faut montrer que ça a eu pour conséquence de la rendre impropre à la consommation et une eau impropre à la consommation, c’est une eau qui n’est pas aux normes. Or il n’y a pas de normes », a-t-il dit, appelant le gouvernement à se « saisir de ce vide juridique ».

« Le tribunal relaxe parce qu’il n’y a pas de norme de potabilité de l’eau en ce qui concerne l’uranium ou les matières radioactives en France, il n’y a que des normes-guides de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommandent de ne pas aller au-delà de 15 micron-grammes/litre d’uranium dans l’eau », a-t-il dit.

« Areva profite d’une faille de la réglementation » : Maître Busson, avocat du Réseau « Sortir du nucléaire », a livré son analyse juridique à l’AFP, et explique pourquoi AREVA n’est pas reconnu coupable du délit de pollution des eaux, mais seulement de la dissimulation de l’incident aux autorités.

Abercrombie & Fitch, une marque « moderne »

Il y a quelques jours, un groupe de jeunes activistes de la Bay Area de San Francisco aux Etats-Unis a occupé le magasin local d’Abercrombie & Fitch, en étant muni de masques à gaz et de masques chirurgicaux, tenant des pancartes avec écrit dessus « Stop à la pollution des parfums. »

Une ONG, Campaign for Safe Cosmetics, a en effet découvert que le parfum « Fierce » d’Abercrombie & Fitch contenait 11 produits chimiques non mis sur la liste des ingrédients… Dont beaucoup peuvent provoquer de l’asthme, des maux de tête, des dermatites. Un des produits, le phtalate de diéthyle, concerne le sperme et peut amener des malformations de la descendance.

Le magasin d’Abercrombie & Fitch a bien évidemment immédiatement appelé la police et fermé aussi rapidement que possible. En fait la polémique dure depuis quelques temps déjà, alors que le parfum en question était notamment parfois utilisé pour des diffuseurs extérieurs.

Pourquoi parler ici d’ Abercrombie & Fitch ? Tout simplement parce que cette marque va être bientôt extrêmement à la mode. Depuis quelques années, porter des vêtements Abercrombie & Fitch est extrêmement branché à Neuilly, Auteil et Passy.

Car ces vêtements n’étaient disponibles qu’aux USA : en porter servait à montrer qu’on y allait… Mais Abercrombie & Fitch est aussi une marque d’habits « casual » se voulant du quasi « luxe. »

Désormais on en trouve à Londres (à des prix doubles d’aux USA), et cela sera le cas en France, à partir de 2011… sur les Champs-Elysées, pas moins.

En quoi cela nous intéresse-t-il ici ? Eh bien parce que nous avons à peu près le même phénomène que pour les vestes Canadian Goose dont nous avons parlé, ces vestes aux cols en… fourrure de coyote et faits pour résister à des températures polaires, et portées par « mode » par la jeunesse des quartiers chics.

Car si Abercrombie & Fitch n’utilise que de la fourrure synthétique, le cuir est généralisé, et « fashion. » Ce qui est logique: Abercrombie & Fitch est initialement une entreprise d’habits pour l’homme qui pratique la chasse. Dans les années 1960, les décors des magasins étaient faits de « trophées de chasse » (les fameuses têtes d’animaux empaillés) ainsi que d’animaux empaillés!

Depuis, la société s’est « modernisée. »

Abercrombie & Fitch est un monument dans son genre : cette entreprise a dû faire face à de multiples plaintes pour son racisme vis-à-vis des minorités américaines, pour son sexisme (comme des tee-shirts « pas besoin de cerveau j’ai ces deux-là »), ses conditions de travail, son refus de laisser une jeune autiste être aidée par sa soeur dans une cabine d’essayage, ses tee-shirt provocateurs (« dites-non au carlin » – il s’agit d’un chien de Chine) etc. etc.

Récemment, dans un magasin de Hollister Co., une marque d’Abercrombie & Fitch destinée aux 14-18 ans, il y avait à un moment un chat maine coon et un ara (un oiseau voisin des perroquets) faisant partie du décor, avant que le magasin n’abandonne cela suite aux protestations!

Être vegan nécessite de connaître ce genre de phénomènes. L’industrie de l’exploitation animale pratique la fuite en avant, dans une logique de plus en plus à la fois kitsch et sordide. Alors que notre mode de vie a un contenu positif et constructif!

Libéralisation massive des « porcheries » industrielles en vue

Comme nous l’expliquons malheureusement souvent sur LTD, l’exploitation animale ne recule pas, bien au contraire son expansion est toujours plus forte. Dans le monde, mais également en France même.

Constater cela est important pour comprendre le caractère illusoire de ceux et celles qui espèrent changer les lois au sein d’une telle société, au fonctionnement fondé sur le profit.

Dernière preuve de cela, un amendement prévoyant… que le seuil d’autorisation administrative pour les porcheries serait relevé de 450 à 2.000 places.

Cet amendement a été adopté mercredi dernier par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, et cette dernière doit la valider le 30 juin prochain.

Ce que signifie cet amendement, proposé par le député UMP Marc Le Fur, est très clair: c’est une aide énorme sur le plan administratif au développement de l’exploitation animale.

Jacques Le Guen, député UMP du Finistère, en rajoute justement une couche histoire d’être bien clair: « On s’aligne ainsi sur la réglementation européenne. Pourquoi les éleveurs français seraient-ils pénalisés par rapport à leurs concurrents allemands ou danois ? »

En situation de crise, il faut trouver des débouchés, et les animaux sont comme on le voit des victimes, tant à petite échelle avec la brutalité grandissante, qu’à grande échelle avec les fermes-usines toujours plus grandes.

Cet amendement est une contribution à la généralisation de la « viande »… Comme le constate bien Jacques Jaouen, président de la Chambre d’agriculture en Bretagne, de surenchérir: « On simplifie les procédures administratives. On va pouvoir se moderniser. On a pris des engagements pour l’environnement. On s’y tiendra. »

Remarquons ici justement que l’une des inquiétudes très importantes des gens en Bretagne est la pollution causée par les exploitations d’animaux. Voici à ce sujet le communiqué de l’association Eau et rivières de Bretagne.

Mais rappelons ici une chose essentielle: défendre l’environnement sans se fonder sur le véganisme est absurde. Si la planète est saccagée, c’est en raison du profit, et l’exploitation animale est une composante essentielle de cette quête de profit.

Le communiqué de l’association est donc terriblement limité, par le fait de ne pas arriver à élargir sa critique, à comprendre la véritable nature de l’exploitation animale en Bretagne.

Vouloir protéger la nature… Sans protéger en même temps les animaux, est totalement faux, c’est un point de vue formel et dénaturé!

Porcheries industrielles : un amendement déplorable voté en catimini par les députés

L’adoption par la commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale, de l’amendement de plusieurs députés bretons, visant à relever le seuil d’autorisation pour les porcheries de 450 à 2000 places (!) est  une véritable déclaration de guerre à la politique environnementale. Il a été voté hier soir mercredi 16 juin, en catimini, à l’occasion de l’examen du projet de loi sur la modernisation agricole.

Le prétexte d’une  harmonisation européenne ne tient pas : aucune disposition européenne n’impose à la France de relever ce seuil. Par contre, comme chacun sait, la France a déjà été condamnée (captages eau potable) et se trouve toujours sous la menace de nouvelles condamnations européennes (directive nitrates), faute d’avoir suffisamment restauré la qualité de ses eaux. « Ce n’est pas cet amendement qui va nous y aider » a indiqué Jo HERVE, le Président d’Eau & Rivières de Bretagne.

Pour tous les projets de créations ou d’extensions jusqu’à 2000 places de cochons, (soit 5000 porcs produits par an), ce relèvement aurait comme conséquence immédiate :

  • de les dispenser de la réalisation d’une étude d’impact sur l’environnement ;
  • de supprimer toute enquête publique et tout avis des conseils municipaux concernés ;
  • d’éviter l’examen des projets par les conseils départementaux de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques.

S’il devait être confirmé en séance plénière par l‘Assemblée Nationale, cet amendement conduirait à priver l’Etat de toute capacité à réguler la pression polluante, puisque les préfets ne peuvent juridiquement s’opposer à la simple déclaration à laquelle seraient  soumises les porcheries industrielles.

L’Etat vient d’engager un plan de lutte contre les marées vertes en Bretagne qui va mobiliser 120 millions d’euros ; il est toujours sous la menace d’importantes sanctions financières dans le cadre du contentieux européen sur les nitrates.

Le vote de cet amendement aberrant rendra encore plus difficile la lutte contre les pollutions par les nitrates et ces marées vertes. Il va aggraver un peu plus le fossé entre la société et le monde agricole.

Eau & Rivières saisit ce jour les parlementaires bretons pour leur demander de revenir sur cet amendement déplorable à l’occasion de l’examen en séance plénière prévu le 30 juin prochain.

En lien avec France Nature Environnement, l’association alerte le Ministre d’Etat, Ministre de l’Ecologie, pour qu’il fasse revenir la majorité parlementaire à la raison.

Dans l’attente de l’examen du texte en séance plénière, Eau & Rivières de Bretagne suspend immédiatement toute participation aux instances environnementales consultatives auxquelles elle est associée.

Les films de Miyazaki: entre rétro-futurisme et célébration des esprits de la nature (et non de la nature)

En France, les films du japonais Hayao Miyazaki sont de plus en plus connus et disposent d’un grand prestige, notamment Princesse Mononoké, Mon voisin Totoro, Le Voyage de Chihiro, Porco Rosso, Laputa, le château dans le ciel, Le Château ambulant, etc.

Et ces films sont interprétés quasi unanimement comme étant en quelque sorte des odes à l’écologie, à la nature.

Cela est totalement faux: les films de Hayao Miyazaki ne célèbrent nullement la nature, mais la religion shintoïste, ce qui est bien entendu très différent. Tous ses films débordent de références aux divinités du shintoïsme.

Le shintoïsme est la religion hégémonique au Japon avec le bouddhisme; en fait, à peu près 85% des gens au Japon se revendiquent des deux religions en même temps. Les films de Hayao Miyazaki s’appuient en fait également sur ces deux religions.

Le shintoïsme peut se traduire par « la voie des dieux » ou « la voie du divin », et consiste en la vénération des « kamis. »

Le shintoïsme a beau être la religion officielle du Japon historiquement, et notamment de l’empereur, il s’agit d’un animisme: il ne faut pas oublier que le Japon s’est modernisé par en haut, sous l’impulsion des aristocrates.

Voilà pourquoi le Japon est un pays « ultra-moderne » cultivant en même temps la nostalgie d’un passé totalement idéalisé.

C’est cela que l’on retrouve dans les films de Hayao Miyazaki: une célébration d’un passé idéalisé, et non pas de la nature, mais des kamis.

Ces kamis sont des esprits prenant la formes d’objets sacrés, d’êtres spirituels, d’animaux, de sources, de chutes d’eaux, de montagnes sacrées, de phénomènes naturels, de symboles vénérés, etc.

On les retrouve dans les films de Miyazaki, mais par contre nulle part dans ces films, on ne trouve la célébration des animaux pour eux-mêmes, ou encore de la nature pour elle-même.

A l’opposé, on trouve systématiquement la bataille des « forces magiques » (principalement les kamis) contre le monde moderne.

Ce qui apparaît comme une bataille entre deux mondes vus d’Europe, doit en fait être compris vu du Japon comme la coexistence de ces deux mondes.

Coexistence, de la même manière que dans les films de Miyazaki il n’y a pas de « bons » et de « vilains », les « vilains » pouvant se montrer en partie « bons » et inversement (ce qui évidemment correspond au taoïsme).

Même si au sein de ce taoïsme, on a toujours une figure candide, de type shinto, correspondant au principe du makoto no kokoro (« coeur de vérité ») ou magokoro (« vrai coeur »), et regardant le monde avec bonté, désirant défendre la « pureté » contre la « pollution » (deux principes shintos élémentaires).

Si cette coexistence entre le monde moderne et les kamis prend l’aspect d’une bataille, c’est parce que la religion doit toujours lutter pour rappeler l’existence des divinités qu’elle met en avant: c’est le sens des films de Hayao Miyazaki.

Voilà pourquoi dans ses films on trouve toujours les « forces magiques » en situation de faiblesse, mais représentant un passé glorieux, plein de magie, de force, de vie.

Et cette situation de faiblesse est souvent représentée par la métaphore de la « citadelle assiégée »: un château dans le ciel, un château ambulant, une forêt, etc.

Ainsi, dans Princesse Mononoké par exemple, les animaux ne sont protagonistes que lorsqu’ils sont possédés par les kamis (le dieu cerf, le sanglier géant etc.), la nature n’est mise en avant que parce qu’elle est utile (l’étang qui guérit de tout, etc.).

Le forêt n’est pas mise en avant comme forêt, mais comme habitat des kamis et ceux-ci luttent pour protéger le lieu de leur existence magique.

Mononoké signifie d’ailleurs « chose étrange » en japonais et c’est évidemment une sorte d’esprit avec des pouvoirs magiques… Et tout le scénario se fonde sur l’aventure d’un kami frappé d’un tatari (une malédiction) provoqué par une tsumi (faute).

On peut d’ailleurs voir la même chose dans Pompoko, d’Isao Takahata, produit par le Studio Ghibli dont l’autre grande figure est justement Hayao Miyazaki.

Dans Pompoko, on trouve, de la même manière que dans Princesse Mononoké, des esprits (les « Tanukis ») tentant de sauver leur forêt face à l’agrandissement des villes. A la fin, on voit d’ailleurs une multitude de kamis intervenir en ville pour réclamer leurs droits!

Une telle démarche nostalgique se retrouve dans tous les films de Hayao Miyazaki.

Dans Mon voisin Totoro, le gros « nounours » Totoro n’est pas un animal, mais un esprit sympathique et utile aux enfants car intervenant quand ils en ont besoin; pareillement, le chat géant n’existe qu’en tant que bus.

Et comme par hasard, ces enfants sont à la campagne (soit le lieu le plus proche des kamis) où ils mangent des légumes locaux apportés par la grand-mère, parce que leur mère est malade et dans un hôpital en ville (la ville représentant la modernité).

On trouve donc dans Mon voisin Totoro un Shimenawa, c’est-à-dire une corde en paille de riz entourant un arbre pour dire qu’il est sacré (c’est-à-dire lié à la figure d’un kami), ou encore un temple dédié au kami Inari (kami des céréales, gardien des maisons, etc.), lorsqu’il pleut les deux enfants s’abritent dans un petit sanctuaire Jizo, figure bouddhiste protectrice des chemins…

Dans Laputa, le château dans le ciel, la nature n’existe pas en soi: elle est le décor du château. Et le château est regroupé dans une sorte d’arbre géant, tout comme le shintoïsme vénère certains grands arbres comme lieux des kamis.

Pareillement, les seuls animaux présents sont les oiseaux qui sont là pour représenter la paix, le côté pacifique (ainsi quand le robot repousse le cerf-volant tombé sur un nid), c’est-à-dire bouddhiste.

Et la technologie de Laputa, critiquée dans le film, est censée avoir détruit Sodome et Gomorrhe, l’Atlantide, et être également le « feu d’Indra » dans le Ramayana indien…

Dans le château ambulant, la nature n’existe que sous la forme des Landes ou bien d’une prairie tranquille, alors que le monde est marqué par d’un côté des magiciens, de l’autre la technologie.

Mais quelle forme a la technologie dans les films de Hayao Miyazaki? Celle du rétro-futurisme.

La technologie a l’image de celle du 19ème siècle (importance de la mécanique, tout comme dans Jules Verne) mais avec des moyens dignes du 20ème siècle.

On retrouve ici à la fois la fascination pour la technique, et en même temps la volonté de la refuser au nom d’une vie « saine »: exactement comme les idéologies futuristes, nietzschéennes et fascistes des années 1920-1930.

Il faut ici noter que le film Porco Rosso, avec l’aviateur dont la tête a été transformé de manière magique en cochon, se déroule en Italie dans les années 1920, et si le héros s’oppose aux fascistes, il a le même culte de l’honneur et de l’élitisme, et conduit un hydravion (qui sera largement mis en avant dans l’Italie de Mussolini).

Et le cochon représente donc quelque chose de mauvais, une sorte de décadence. Miyazaki formule de la manière suivante son point de vue:

« Pour les Japonais, le cochon est un animal pour lequel on a de l’affection, mais qu’on ne respecte pas. Pour moi, c’est un animal avare, capricieux et qui n’est pas sociable…

En termes bouddhistes, il a tous les défauts de l’être humain : il est égoïste, fait tout ce qu’il ne faut pas faire, jouit de sa liberté. Il nous ressemble beaucoup ! ».

Comme on le voit, il y a le bouddhisme, mais pas du tout le véganisme.

Il faut bien voir que les films de Miyazaki mettent en avant le culte de l’intuition et l’existence d’un monde parallèle, magique.

Et ce monde est bien entendu « authentiquement » japonais: Miyazaki célèbre non pas la nature, mais le Nihonjinron, le culte de la spécificité japonaise.

Les films de Miyazaki ne sont donc en rien contestataires: à sa sortie Princesse Mononoké a battu tous les records d’audience japonais, avec 12 millions d’entrées, et sera battu par un autre film de Miyazaki, Le Voyage de Chihiro, qui est un film shintoïste de bout en bout et fera 15 millions d’entrées.

Bien entendu, cet article ne préjuge pas de l’intérêt culturel et graphique des films de Miyazaki. Mais force est de reconnaître: les animaux n’ont pas de vie propre et servent de décor ou de moyens pour les humains (comme transport notamment).

Et la nature n’existe qu’en tant que lieu des kamis, comme prétexte à la nostalgie d’un passé japonais idéalisé.

Quand nos multiples rejets étouffent et tuent Gaïa

Que la mer et les océans soient considérés comme une poubelle géante n’est malheureusement pas une nouveauté. Outre les marées noires et les fréquents dégazages sauvages des pétroliers, la mer étouffe sous nos tonnes de déchets.

C’est ainsi qu’une immense plaque avec une très forte densité de déchets, vieille d’au moins 40 ans, composée de plastiques, de bouchons de bouteilles, de filets de pêche, de cartouches vides, de morceaux de cigarettes etc. grouille sur le Pacifique entre San Francisco et Hawai.

A ces déchets solides s’ajoutent les déchets toxiques d’origine industrielle (hydrocarbures, métaux lourds, substances chimiques, radionucléides..), agricole (nutriments, engrais, pesticides…) comme le précise cet article.

Cet amoncellement de déchets fait un peu plus 600.000 km2 pour plusieurs millions de tonnes, ayant ainsi une étendue plus grande que la France ! Il y a 200.000 débris par kilomètre carré!

Ces déchets d’origine humaine nuisent et tuent évidemment la faune marine blessant et faisant souffrir des centaines espèces différentes parmi lesquelles des oiseaux de mer (voici un triste exemple de ce qui était logé dans l’estomac d’un albatros retrouvé mort), tortues marines, phoques, otaries, baleines et poissons.

Ces débris représentent une menace majeure et constante pour la vie marine animale, entraînant des blessures ou des décès de grands mammifères à cause de l’enchevêtrement d’objets relativement gros ou de l’ingestion de petits débris en plastique. Les cas de tortures marines retrouvées mortes à cause de l’ingestion d’un sac plastique ne sont pas rares.

La mer n’étant pas statique, le même phénomène, mais de « moindre » ampleur pour le moment, se retrouve au Cap Corse où des milliers de sacs et de bouteilles en plastique provenant d’Italie souillent le large des côtes. Et d’après Gilles Zerlini, président de l’association écologiste Le Poulpe, on estime à « 60.000 au kilomètre carré le nombre des objets flottants en Méditerranée. »

Mais ce scandale écologique n’est « que » la partie visible du problème, les déchets plus lourds coulent et croupissent au fond des océans, étouffant ainsi les fonds marins.

Nettoyer autant d’immondices paraît être une opération très difficile et de bien longue haleine… quand on y met de la mauvaise volonté.

Ainsi dans la société telle qu’elle existe actuellement, « personne » n’est responsable de cette pollution, personne ne veut payer pour débarrasser dame nature de ces horreurs, mais à côté de cela tout le monde se dit « écolo »!

Et notre président de la République affirme « qu’il y en a marre de l’environnement » afin de satisfaire les agriculteurs pollueurs…

La Terre a bien des soucis à se faire, à moins que nous soyons toujours plus nombreux et nombreuses à nous lancer dans la bataille!

La mer, ses habitants et la pollution sonore

Voici ici un très intéressant article concernant la pollution sonore causée par les humains dans la mer.

La mer, monde du silence ? Poétique, mais faux. L’environnement marin est empli de bruits naturels provenant des vagues, du vent et de la pluie, ainsi que des sons émis par les organismes vivants. Auxquels s’ajoutent, et de manière croissante, les sons d’origine humaine. Une véritable pollution sonore dont les conséquences peuvent être dramatiques pour les mammifères marins, et contre laquelle se mobilise un nombre croissant de scientifiques et d’environnementalistes.

Le 24 septembre 2002, entre les Canaries et le détroit de Gibraltar, des bateaux de l’OTAN procèdent à un exercice. Le même jour, 14 baleines à bec s’échouent sur les plages avoisinantes. L’autopsie révèle des lésions au niveau des oreilles internes. Cet échouage massif n’est pas le premier, mais cette fois, le doute n’est plus permis : des sons de forte puissance peuvent provoquer la mort de grands cétacés, déjà fortement menacés par la chasse et la pêche.

Principaux accusés : les sonars militaires à basse fréquence employés pour détecter les sous-marins, et les canons à air de forte puissance utilisés pour la prospection pétrolière offshore. « Depuis les années 1990, plusieurs échouages, majoritairement de baleines à bec, ont été corrélés avec des exercices navals mettant en oeuvre des sonars actifs de forte puissance, et parfois également avec des tirs sismiques », confirme Xavier Lurton, coauteur d’un rapport sur l’analyse des risques de la pollution sonore pour les mammifères marins.

Responsable à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) du service acoustique sismique de Brest, ce spécialiste rappelle que la marine américaine comme l’industrie pétrolière offshore ont consenti des investissements importants, ces dernières années, »pour financer auprès de la communauté académique des études visant à limiter ces risques » . Et que plusieurs pays (Australie, Nouvelle-Zélande, Brésil, Royaume-Uni) ont mis en place des réglementations plus contraignantes en matière d’exploration pétrolière offshore.

Tout n’est pas résolu pour autant, loin s’en faut. Car les flottes de commerce croissent au rythme de la mondialisation, et emplissent les mers d’un constant grondement. Selon le rapport de l’Ifremer, l’intensité sonore y aurait ainsi augmenté en moyenne, depuis un demi-siècle, »de 10 décibels dans la gamme des centaines de Hz » . Un « smog acoustique » d’autant plus gênant que les mammifères marins ont recours à l’écholocalisation pour communiquer, se repérer ou rechercher leur nourriture.

La cacophonie ambiante leur fait perdre le sens de l’orientation, les oblige à abandonner certains habitats, multiplie les dangers de collision avec les navires. Venant s’ajouter au bilan de la chasse baleinière légale (1 500 animaux par an) et aux captures accidentelles de dauphins et de cétacés par les filets de pêche (plusieurs dizaines de milliers par an), ces perturbations menacent un peu plus la survie des espèces les plus menacées.

« Pour mieux comprendre la manière dont cette pollution sonore affecte ces animaux, il faut d’abord établir la source de ces bruits, et la manière dont ils se propagent », précise Michel André, directeur du laboratoire d’applications bioacoustiques à l’université polytechnique de Catalogne (Espagne). Son équipe travaille à définir le seuil maximal de bruit tolérable par les cétacés, et à établir une cartographie de la pollution sonore sur les côtes espagnoles. Michel André espère élargir ce dernier projet au niveau mondial grâce à la campagne Changing Oceans, lancée le 10 juillet, à Marseille, par la fondation suisse Antinea : une expédition menée à bord d’un ancien navire de guerre visant à recueillir des données sur une centaine d’aires marines protégées mais qui cherche encore l’essentiel de son financement.

En attendant, que faire ? En décembre 2008, à la neuvième conférence des parties de la Convention sur les espèces migratoires (CMS), la Communauté européenne a présenté un projet de résolution invitant instamment la communauté internationale à examiner des mesures visant à réduire le bruit sous-marin. Création de « zones de protection » dans les mers et les bassins fermés, meilleur contrôle des niveaux sonores, constitution de bases de données indiquant la provenance des sons produits par l’homme : tout ou presque reste à mettre en oeuvre.

Et il y a urgence à agir. Selon le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), publié fin 2007, l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère va entraîner une acidification des mers et des océans. Or, cette acidification pourrait contribuer à rendre l’environnement marin plus bruyant, en diminuant la capacité d’absorption des sons à basse fréquence. Si rien ne vient enrayer cette évolution, les baleines, demain, pourront-elles encore s’entendre chanter ?