1 an ferme pour un « Robin des bois de la protection animale »

Nous parlions récemment de comment la répression anti-végane se développe, de manière insidieuse, comme par exemple avec le procès du « couple végétalien », ou le végétarien envoyé en hôpital psychiatrique pour avoir saboté un abattoir.

Voici un nouvel exemple, assez édifiant, tiré du Figaro, mais l’information circule également sur de très nombreux médias, et jusqu’aux forums de chasse, bien entendu.

Un anti-chasseurs prend 1 an ferme

Le gérant d’un débit de boissons d’Uzès (Gard) a été condamné jeudi à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Draguignan, pour avoir en 2006 dynamité un cabanon de chasse dans le Var parce qu’il ne supportait pas les méthodes des chasseurs.

Le procureur Philippe Guémas avait requis la même peine, s’indignant « de cet attentat à l’explosif » et doutant de la sincérité du prévenu. « Il se présente comme un sentimental au coeur tendre qui ne supporte pas les chasseurs qui tuent les petits oiseaux, mais ce Robin des bois de la protection animale a cinq condamnations à son casier dont une aux assises pour vol avec arme », a déclaré le représentant du ministère public.

A la barre, Bertrand Lavaud, 42 ans, a expliqué qu’il « voulait juste faire peur » et qu’il n’aimait pas les méthodes des chasseurs « qui attiraient les sangliers avec de l’eau et de la nourriture » pour les tuer ensuite.

L’affaire avait été mise au jour en 2009, après une explosion à la mairie de Mazaugues (Var) où les gendarmes avaient retrouvé des traces de poudre noire d’explosifs agricoles, similaires à celles trouvées en 2006 après le dynamitage d’un cabanon de chasse.

L’enquête avait permis de remonter jusqu’à Bertrand Lavaud, alors gérant du « Bar du midi » au village où se réunissaient les chasseurs. Au cours de sa garde à vue, il avait finalement avoué être l’auteur du dynamitage du cabanon de chasse.

Un an ferme pour un cabanon, c’est une mesure absolument extrême. Évidemment, tant l’article que le juge se défaussent derrière le « passé » de la personne accusée, qui a déjà un casier judiciaire.

Il n’empêche. Un tel acte, ce n’est rien, concrètement, à part la destruction de planches de bois. C’est une journée de travail pour quelques personnes une fois qu’on a des planches.

Ce qui n’est par contre pas anodin, c’est lorsque le représentant du ministère public utilise l’expression de « Robin des bois de la protection animale. »

Car là on sait à quoi s’en tenir. L’expression n’est pas neutre.

L’utilisation de cette expression montre très clairement le parti pris complet d’une personne censée représentée la « justice » – une justice penchant très clairement en faveur de certaines valeurs, bien entendu.

La condamnation à un an ferme, très brutale, montre comment la France profonde des terroirs ne tolère strictement rien qui sort du cadre. Et qu’elle peut s’avérer aussi brutale, en son genre, qu’aux Etats-Unis où un activiste avait été condamné à la prison à vie pour avoir incendié quelques 4×4 !

Cela montre bien l’importance de la question culturelle. En France, on célèbre le terroir, le bifteck et le pinard. Quelle place peut avoir le véganisme ? Aucune, à moins de se confronter à la vie quotidienne traditionnelle. Et cela ne se fera pas dans les beaux quartiers, à la sauce bobo ou universitaire, en appelant des entreprises à soutenir un mode vie urbain et branché, etc

Le véganisme ne pourra se développer en France que chez les gens réellement épris d’une vie en paix avec Gaïa, ceux et celles qui trouvent insuffisante la vie ennuyeuse et destructrice, la vie proposée par la France profonde. C’est là qu’est l’avenir de la libération animale et de la libération de la Terre !

Après l’arrestation de Walter Bond: répression contre Peter Young

Dans le cadre de la répression contre Walter Bond, le FBI a mené une perquisition chez Peter Young, du site Voice of the Voiceless.

C’est la seconde fois en cinq mois que le FBI perquisitionne chez Peter Young; la « perquise » a cette fois-ci duré cinq heures.

La raison, ou le prétexte, est bien évidemment la pression du FBI après l’arrestation de Walter Bond. Toute cette histoire mélange trop d’aspects critiques de la société américaine pour ne pas poser un réel souci…

Le FBI a donc très officiellement dans le collimateur des mots d’ordre comme « ALF », « Go vegan » et « straight edge » (à titre indicatif, des personnes interrogées par la police en France il y a quelques temps au sujet de la libération animale ont également eu droit à la question « êtes-vous straight edge? »).

La perquisition avait donc comme objectif pour le FBI de rassembler des informations sur tout ce qui touche à ces thèmes, de trouver d’éventuels plans criminels en liaison avec les droits des animaux…

Mais également de rechercher des communiqués d’actions, une éventuelle correspondance entre Walter Bond et des « groupes extrémistes » ainsi qu’avec Peter Young, des preuves en rapport avec les incendies attribués à Walter Bond…

Le FBI cherchait également des manuels et des objets servant pour des actes illégaux, et enfin des preuves comme quoi Walter Bond a été, avant son arrestation, un colocataire de Peter Young (ce qui est faux).

Il va de soi que ce qui se profile, c’est une criminalisation de Peter Young et du site Voice of the voiceless. L’idée du FBI est d’impliquer une activité légale dans des actes illégaux, afin de criminaliser…

Mais aussi d’intimider toutes les personnes désireuses ne serait-ce que de savoir ce qui se passe. C’est exactement ce qui se passe avec la criminalisation en Autriche (à la différence il est vrai que le site Voice of the voiceless revendique son identité avec la stratégie de l’ALF, mais aux USA cela est théoriquement relativement légal).

D’ailleurs, la maison de Peter Young, à Salt Lake City, est une colocation d’activistes: pas difficile de voir que le FBI a décidé de frapper une activité militante en faveur de la libération animale.

Il va de soi que le FBI s’est intéressé de près aux téléphones portables et aux disques durs.  Il va de soi également que les colocataires de la maison de Peter Young ont été « approchés » par le FBI.

Les agents du FBI ont proposé que les affaires soient rendues plus rapidement en échange d’informations, ou bien de devenir directement un informateur…

Cette pratique ne doit nullement nous surprendre, elle fait partie des démarches basiques de la police pour recueillir des informations…

Quelle association aider quand on peut?

Sur le livre d’or une personne nous demande ce que l’on ferait d’une somme d’argent reçue, à quelle(s) association(s) cet argent pourrait bénéficier.

Nous avons pris du temps pour répondre à cette très intéressante question, mais bien difficile !

En effet, il faut être très réaliste en ce qui concerne la question de l’argent. A moins d’avoir un haut niveau d’engagement et une éthique parfaitement rodée, la corruption est un phénomène qui existe.

Il suffit de penser au récent scandale de la SPA (parisienne) avec notamment ses placements immobiliers.

De plus, à notre sens, il y a un autre point très important: la question de la médiatisation. Nous ne pensons pas qu’il soit correct que des gens se mettent en avant sur le plan individuel et en tirent un profit en terme « d’image de marque. »

Nous pensons ici par exemple à la Fondation Brigitte Bardot, ou bien encore à l’Association (du policier) Stéphane Lamart.

Est-il normal d’avoir le nom de quelqu’un de vivant dans le nom de l’association, de faire de cette personne la figure centrale, avec moult photos etc.? Tel n’est pas notre point de vue: ce sont les animaux qui doivent être au centre de notre démarche.

Il y a souvent dans les associations un culte du « président fondateur », et ce n’est pas correct. Sans parler de l’absence de véganisme de toutes ces personnes présidentes en quelque sorte à vie…

Alors pour répondre à la question, nous dirons qu’il faut privilégier les petites structures. Ce sont elles qui font un énorme travail de fond, avec une grande générosité.

Bien entendu (et c’est étrange) le véganisme n’est pas présent, ni même parfois connu! Mais ces associations travaillent « avec les moyens du bord », avec une démarche populaire sincère.

Nous pensons ici bien sûr surtout aux associations qui se « cantonnent » à sauver/protéger que certains animaux (chats, rongeurs,oiseaux etc). Ce qui n’est certes pas un mal en soi, car ces associations qui se consacrent à une seule espèce animale ont souvent un refuge et une compétence à ce niveau.

Reste la douloureuse question du financement.

Un bon exemple dans ce domaine est la SPOV : la Société Protectrice des Oiseaux des Villes qui se trouve à Châtillon, en banlieue parisienne.

Créée en 1989 par Nadia Fontenaille (décédée en automne 2009), la SPOV agit pour sauver et soigner des oiseaux blessés, quel que soit l’espèce. La SPOV oeuvre pour la mise en place de pigeonniers contraceptifs. En 2009, l’association a pris en charge 4387 oiseaux de 44 espèces différentes, venant de 15 départements différents.

Et cela dans des conditions héroïques, quand on voit le matériel et les locaux. Et les mots ne sont pas trop forts.

Et il faut savoir que la SPOV peut donc se déplacer pour récupérer un oiseau (les coordonnées de la SPOV: 68, rue Gabriel Péri, 92320 Châtillon, 01.42.53.27.22).

Il faut également noter l’existence des associations qui ont une démarche correcte envers les chatTE, telle L’école du chat libre.

Créée en 1978 par Michel Cambazard, le but de cette association est de protéger et d’intégrer les chats errants dans leur cadre de vie, en les stérilisant, tatouant et puceant.

Les matous les plus sauvages sont remis en liberté, ainsi ils ne croupissent pas dans une cage-prison de refuge jusqu’à ce qu’une personne généreuse vienne l’adopter.

On peut également penser au refuge FREE consacré aux rongeurs, qui a pour mission d’informer les futurs adoptantEs sur le comportement, les besoins et les soins à prodiguer à leurs animaux. Mais aussi d’accueillir au refuge les animaux abandonnés, trouvés, maltraités.

Après les soins nécessaires les animaux sont proposés à l’adoption. Les rongeurs ne pouvant être adoptés restent alors au refuge dans une « maison de retraite. »

On peut aussi citer l’association ADAF, dont l’objectif est de s’occuper de la protection, de la stérilisation, du suivi sanitaire et alimentaire des colonies de chats libres, des chats abandonnés, maltraités et/ou errants sur de l’Ile de Ré. En raison de la récente tempête, cette association a vu son refuge inondé.

Voilà quelques associations, mais bien entendu il y en a beaucoup d’autres. Le meilleur dans tous les cas étant de prendre contact, de passer, de voir sur le terrain. Rien ne peut être fait les yeux fermés, malheureusement. La compassion demande que l’on soit ferme et exigeant, et toute notre attention.

Enfin et juste pour finir: il ne faut pas oublier qu’affirmer la nécessité de la libération animale est une lutte juste, mais pas aux yeux de l’État. Les personnes victimes de répression (présente ou future!) ne sont pas à oublier.