Un chien victime de la barbarie

Dans la protection animale, on aime à penser que les gens n’aiment pas les animaux. Rien de plus absurde: si la barbarie existe, défendre les animaux est un sentiment populaire plus que largement répandu et considéré comme honorable.

Ainsi lorsque deux jeunes ont aspergé d’essence un pauvre chien errant et l’ont incendié, à  Espira-de-L’Agly, près de Perpignan, il y a quelques jours, la révolte est totale.

Le pauvre chien, brûlé au troisième degré sur 50 % de son corps, a été sauvé, les gestes de solidarité se multiplient. Un garçon et une fille ont été arrêtés: même à eux leur acte leur semble inexplicable, et pourtant la barbarie s’est réalisée.

Une barbarie directement issue des valeurs de la société actuelle.
Ici une interview d’une personne qui s’est engagée pour notre ami canin, un engagement que toute personne vegane doit être capable d’assumer dans n’importe quelle situation – même les plus imprévues, même les plus improbables!

Comment avez-vous été au courant de cette histoire?
« Tout a commencé dans la nuit du 10 au 11 août. Vers 00h30, ma fille m’appelle. Elle me dit que son fils de 15 ans, qui rentre d’une soirée entre amis, a vu, de loin, sur la place du village, un chien qui avait l’air brûlé, des jeunes, des journaux, des flammes. Il n’a pas bien compris ce qu’il se passait, mais en a parlé à sa mère dès qu’il est rentré. Il a été courageux. Il n’a pas eu peur de dénoncer. Elle m’a aussitôt téléphoné pour m’en faire part. »

Comment avez-vous réagi?
« Dans un premier temps, je n’y ai tout simplement pas cru. J’étais sous le choc. En tant que responsable des enquêtes de maltraitance à la SPA de Perpignan, j’ai quand même l’habitude de ce genre de choses. Mais là: ‘Brûlé’ elle m’a dit! Ni une ni deux, avec mon mari, on est partis illico à sa recherche. »

Qu’avez-vous vu en arrivant sur place?
« On a vu un groupe de jeunes qui se dirigeait de l’autre côté du village. Ce petit chien m’a frôlé la jambe, mais je ne l’ai pas bien vu et il a disparu. Il faisait nuit, on ne voyait pas bien. Après on ne l’a plus trouvé. Ma fille et mon beau-fils nous ont rejoints pour nous aider. On a cherché tous ensemble jusqu’à 3h30 du matin. En vain. »

Qu’avez-vous fait ensuite?
« Le lendemain matin, à la première heure, j’ai appelé le maire et lui ai demandé d’envoyer la police à la recherche de ce chien dès que possible. En fait, il avait dû se réfugier sous le porche de la mairie pendant la nuit, car, à l’ouverture, un employé l’a trouvé tout recroquevillé sous son bureau. Il a dû se faufiler à l’intérieur quand ils ont ouvert les portes. »

Il a été tout de suite soigné?
« Oui. La police nous l’a tout de suite emmené au dispensaire de la SPA. Il était dans un état! Mon Dieu! Il souffrait le martyr. Je n’avais jamais vu ça. Il était brûlé au 3ème degré sur la moitié du corps. Il avait des plaies partout. »

Et maintenant?
« Depuis qu’il est soigné, il y a eu un léger mieux. Les premiers jours, on a eu peur qu’il souffre d’un problème rénal. Ce qui n’est finalement pas le cas. Depuis, il doit être entièrement anesthésié à chaque fois qu’on lui change un pansement. C’est très lourd. Et là, ce matin, nouveau problème: le vétérinaire a peur que, quand les plaies se refermeront, ça lui serre trop au niveau de l’abdomen. Son pronostic vital est à nouveau engagé. On saura demain si Mambo va s’en sortir, ou si on devra l’euthanasier. J’espère tellement qu’il va s’en sortir. Je lui parle beaucoup. Je lui dis ‘Mambo, bats toi! Bats toi! T’es plus fort!’ S’il s’en sort, je l’adopte. »

Quand avez-vous décidé de l’adopter?
« Dès qu’on l’a retrouvé. J’ai déjà un petit chien, que j’ai recueilli il y a 3 ans, qui s’appelle Rocky. Celui-là, je l’ai appelé Mambo, j’ai trouvé ça rigolo. »