L’espèce humaine, toujours avide de pouvoir, de profits et de grands projets de destruction de la Nature, ne tire pas encore les conclusions des conséquences dramatiques de ses actes d’exploitation démesurée sur l’environnement.
Toutes les catastrophes pétrolières en sont un triste exemple, et la situation actuelle avec la terrible fuite du DeepWater Horizon, montre bien les priorités des industriels (et de l’Etat) : exploiter toujours plus et faire encore et toujours plus de profits sur le dos de la Nature.
La province de l’Alberta, au Canada, concentre ainsi les plus grandes réserves de sables bitumeux (soit environ 175 milliards de barils de pétrole), qui sont une forme semi-solide de pétrole brut, de sable, d’argile minérale et d’eau.
Après extraction et transformation des sables bitumineux, on obtient le bitume, qui est un mélange d’hydrocarbures sous forme solide ou liquide.
Pour extraire ces sables bitumeux, il faut détruire des hectares de la forêt boréale et le processus de séparation sable/pétrole demande l’utilisation de quantités astronomiques de litres d’eau : il faut de 2 à 5 barils (pour rappel 1 baril équivaut à environ 159 litres) d’eau douce pour produire un seul baril de pétrole.
Eau douce qui est directement puisée dans les cours d’eau, entraînant un assèchement des sols et de ce fait la disparition de vies animales et végétales.
Par ailleurs, l’eau restituée est polluée d’environ 250 ingrédients toxiques, nuisant ainsi aux populations locales d’un côté (le taux de cancer dans la région est conséquent) et tuant végétaux et animaux de l’autre côté. En 2008, plusieurs milliers de canards sauvages sont morts intoxiqués.
Enfin, pour extraire le bitume il faut chauffer des sables bitumineux avec du gaz naturel, augmentant ainsi les émissions de gaz à effet de serre et causant des pluies acides.
Dans la zone exploitée, il y a des bassins de décantation de 720 millions de mètres cubes d’eau polluée, avec des substances toxiques comme du cyanure, de l’huile, des graisses, des phényles et de l’arsenic.
Ce sont 130 km2 de territoire dans le nord de l’Alberta qui sont recouverts de bassins, qui contiennent 720 millions de mètres cubes d’eau polluée provenant directement de l’exploitation des sables bitumineux!
Dans un rapport publié l’an dernier, Environmental Defense Canada estimait que ces bassins laissaient échapper quatre millions de mètres cubes d’eau contaminée chaque année dans l’environnement…
Les rejets des groupes Shell, Syncrude et Suncor auraient contaminé la rivière Athabasca ainsi que trois autres cours d’eau.
Les sables bitumineux de l’Athabasca sont le plus important des trois dépôts de bitume de l’Alberta. Les trois gisements de sable bitumineux de la région prennent 21% de l’Alberta, soit 141 000 km2 de forêt boréale, de tourbières et de zones humides.
Autant donc de territoire où toute forme de vie est vouée à être exterminée à cause des souillures toxiques engendrées!
Forcément le gouvernement canadien est pointé du doigt à cause de son grand laxisme face à cette technique d’extraction du pétrole. Des écologistes canadiens et américains vont par exemple porter plainte contre le gouvernement canadien, afin de montrer que l’Etat ne respecte pas ses propres lois.
En effet, la loi sur les pêches interdit le rejet de « substances délétères » dans les milieux halieutiques. Le qualificatif halieutique se rapporte à la connaissance de l’exploitation des « ressources » de la pêche, en termes plus clairs il s’agit des poissons.
Comme quoi la destruction de Gaïa est insuffisamment comprise: on ne peut pas critiquer un Etat de l’intérieur, vue la nature de celui-ci. Les réserves de pétrole dans la zone sont considérées comme les plus grandes après celle de l’Arabie Saoudite: le profit est trop énorme et l’Etat canadien suivra inévitablement le mouvement.
De plus, le problème est vraiment gigantesque. Car ces pollutions ne s’arrêtent pas là : produire un baril de pétrole extrait des sables bitumineux, génère trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que la production d’un baril de pétrole classique…
En 2012, l’exploitation des sables bitumeux au Canada produira… 100 millions de tonnes de CO2 par an!
Avec une exploitation de Gaïa galopante et toujours plus disproportionnée, on peut envisager le pire pour les années à venir avec le développement de ces sables bitumeux. Il faut que l’humanité change d’orientation, et adopte le point de vue de la libération animale et de la libération de la Terre!
Il faut sauver l’Athabasca!