Voici la version française d’un communiqué de l’ALF du Chili, que nous publions car il est assez représentatif des idées de l’important mouvement dans ce pays, qui associe donc évidemment libération animale et de libération de la Terre comme c’est désormais la règle, mais également primitivisme et anarchisme (de type insurrectionaliste).
La version originale en espagnol est disponible ici (avec également une traduction en anglais). On notera également et par contre qu’au niveau de la syntaxe, comme sur LTD, tout au long du texte chilien le masculin ne l’emporte jamais sur le féminin.
Pour ajouter une remarque tout de même, on pourra aisément voir que, si La Terre d’abord met l’accent sur l’exploitation (l’oppression en étant selon nous issue), l’ALF du Chili part elle du point de vue inverse (et voit l’exploitation comme découlant de l’oppression).
« Dans la nuit du 22 décembre, nous avons décidé de rompre avec la réalité imposée et nous sommes allés à l’un des endroits les plus fréquentés de la capitale, Vitacura, se situe là-bas l’un des nombreux business existant par la souffrance et la mort de milliers d’animaux.
Cette fois nous avons rendu visite à une cible situé au numéro 1146 de l’avenue Americo Vespucio [NDLR: à Santiago], MaxMara, un centre d’extermination multinational dédié à la vente de corps morts comme vêtement, utilisant les peaux comme une ressource pour faire des profits par millions.
En tant qu’opposantEs à toute forme de domination, l’idée de les attaquer nous a complètement captivé; notre conviction n’a pas laissé de place au doute; nous ne voulons pas que la vie passe par le profit; nous saboterons leurs vies et leur manière de se soutenir eux-mêmes.
Les animaux ont toujours été considérés comme des marchandises utilisées pour le profit des gens; les industries alimentaires, les laboratoires expérimentaux, les entreprises du textile et l’industrie du loisir sont la preuve de cela.
Nous haïssons ces sentiments de supériorité et c’est pourquoi c’est avec rage et plein de peinture rouge que nous avons recouvert de peinture la façade de MaxMara; la peinture représentait l’énorme masse de sang qui a été fait coulé par ce meurtrier motivé par la mode, l’avidité et l’opulence, se moquant que derrière cela il y a des milliers d’animaux qui passent leurs vies entières dans des cages, avec des lésions ouvertes, dormant dans leurs propres excréments, et tués dans des chambres à gaz, électrocutés ou battus à mort lorsqu’ils ont atteint un âge déterminé.
C’est quelque chose de bien connu de la part de ceux qui soutiennent cette chaîne de la mort, qu’ils soient vendeurs ou consommateurs.
Il y a quelques jours, nous avons également de nouveau rendu visite à l’entreprise CueroBat, qui était toujours recouvert de peinture, mais le slogan « fourrure = meurtre » avait été enlevé donc nous y sommes retournés pour l’écrire de nouveau, mais cette fois en plus grand et à un endroit plus visible.
La passivité transforme les critiques dures en complices du génocide qui est vécu chaque jour, qui est présent où que nous soyons. Mettre des œillères et ne pas participer à des actions est une partie du problème. Avoir un certain type de diète et accepter certaines idées bornées, fait que les gens deviennent de simples consommateurs.
Il y a des centaines de manière d’agir et il y a des centaines de cibles auxquelles se confronter et malgré cela il y en a qui ne font que se réjouir lorsque d’autres font des actions, en purs spectateurs de la lutte.
Nous avons pensé chacune de nos actions à partir du principe qu’elles reflètent notre opposition au pouvoir, et nous avons trouvé que ces actions correspondent à nos sentiments, comme le résultat de la voie visant à directement se confronter à tout ce qui nous oppresse, la voie que nous avons décidé de suivre, conscientEs de combien nous avons à perdre mais aussi de combien peut être réalisé, mais seulement si nous agissons.
Nous sommes heureux et heureuses de voir que la tranquillité de leur vie a été ébranlée, comme cela vient d’arriver et comme cela continuera à arriver, en se moquant de leur sécurité et de leur pathétique bien-être qui sera constamment attaqué. Il est temps de réaliser qu’ils ne peuvent plus se reposer tranquillement et qu’il y en a prêt à menacer l’autorité où que celle-ci se trouve.
La nuit n’a pas été choisie au hasard: le 22 septembre nous nous souvenons du compagnon Mauricio Morales, qui est mort il y a seulement six mois alors qu’il menait une action, une attaque qui défiait le pouvoir. Mauricio a transformé chacune de ses idées en attaques concrètes et bien ciblées, rejetant le mode de vie imposé et choisissant sa propre voie.
L’action a été également menée en tant que composante de la semaine internationale d’agitation et de pression en solidarité avec les prisonniers gardés en otages par l’Etat chilien, parce que nous comprenons que le spécisme est une des nombreuses conséquences du pouvoir, et que nous désirons tout autant l’abolition de toutes les prisons qui enferment tous ceux et toutes celles qui osent rompre le moule et mener des actions contre tout ce qui reflète la domination. Solidarité avec tous ceux et toutes celles qui sont enferméEs par l’autorité.
Contre toutes les formes de domination!
Pour la libération humaine, animale et de la Terre, maintenant!
Front de Libération Animale »