Une « marche des cochons » immonde sur tous les plans

La France est vraiment un pays à part, où l’on s’imagine que manger des animaux est normal et ne prête même pas à discussion. L’histoire de la « marche des cochons » en est un exemple vraiment flagrant et montre que toute une clique de gens s’imaginant très révolutionnaires et très subversifs ont des valeurs tout simplement beaufs.

La « marche des cochons » à Lyon le 14 mai, c’est une affreuse réédition de l’occupation du Quick Halal de l’année dernière. Nous en avions parlé en détail, présentant notamment le fond musical repris à une chanteuse « populaire » chantant des cochons heureux de se faire massacrer (dans le même genre, on peut voir notre article « Front de Libération des Cochons »?! au sujet d’une initiative du même acabit, dans le Nord).

Dans leur initiative anti-halal (simple prétexte au racisme bien sûr), les organisateurs de la « marche des cochons » continue sur le même tableau : le cochon serait finalement fier de mourir massacré pour la gastronomie française…

Les participants à la « marche des cochons » auront donc des masques de cochons, comme lors de l’occupation du Quick Halal.

Puis ces « cochons » humains, une fois leur marche finie, se regrouperont pour un « apéro rosette-beaujolais », réunissant à en croire les organisateurs des « citoyens engagés, associations de consommateurs, bouchers et charcutiers, militants laïcs ou de la cause animale, éleveurs ou simple Lyonnais »…

On marche quand même sur la tête. Et faut-il avoir une mentalité hallucinée pour s’imaginer des militantEs de la cause animale manger du « saucisson » avec un charcutier facho…

On marche d’ailleurs totalement sur la tête à Lyon, il faut même croire. Car si cette marche est immonde, c’est également par ce qu’elle suscite. Il y a en effet une manifestation contre la « marche des cochons », manifestation dont le mot d’ordre est :

NE LAISSONS PAS LA MARCHE DES PORCS DÉFILER !
NE LAISSONS PAS LA RUE À L’EXTRÊME-DROITE

Le remplacement du terme « cochon » par celui de « porc » est très révélateur, bien entendu. Dans l’appel en question, la question animale n’est évidemment pas abordée. Ce qui est un comble, au 21ème siècle !

C’est bien beau de dire après :

Par notre mobilisation, nous entendons faire barrage à l’implantation de l’extrême droite sous toutes ses formes sur Lyon et à la banalisation des idées racistes et réactionnaires. Au delà, nous entendons replacer le débat public sur le combat pour une réelle égalité entre tou-te-s, sur la solidarité, la tolérance et l’entraide. Ces valeurs communes aux mouvements progressistes, loin d’être dépassées comme d’aucuns semblent le prétendre, sont la seule manière d’en finir avec la logique d’exclusion et de division qui fait le lit de l’extrême droite.

Réelle égalité, progressiste, contrer la banalisation des idées réactionnaires… Est-ce possible sans au moins mentionner la libération animale comme une valeur importante ? Non, bien sûr, mais pas pour les organisateurs de la contre-manifestation, qui mettent en avant deux immondes images, bien dignes de l’extrême-droite dans son style et son contenu.

Le fait de voir le symbole antifasciste des deux drapeaux sur une telle image en fera vomir plus d’unE. Entre Astérix et une image barbare des temps passés, n’a-t-on pas d’ailleurs ici une iconographie « traditionnelle » des nostalgiques du « bon vieux passé » revendiquée par l’extrême-droite ?

Et il ne faut pas y voir une « anomalie. » Déjà parce qu’il faut être vraiment à gerber pour faire une telle image. Ensuite parce que parmi les réactions, on en trouve de nombreuses de ce type là :

Un boucher

J’ai une ptite idée pour répondre à la provoc’ des identitaires ;
Pourquoi ne pas venir avec de grands tabliers blanc, le fameux tablier des bouchers, à la manif’ le 14 ?
Bonne idée ou pas, dites moi ce que vous en pensez…

Mais on a également pu avoir des choses aussi affreuses et scandaleuses que cela :

Et ces gens se disent « progressistes », alors qu’ils appellent à « déguster une Tête de Veau » en repas de soutien ?

Il est bien connu que les fachos sont en train de commettre nombre d’agressions à Lyon. S’opposer à cela est juste, il n’y a pas de doute là-dessus.

Mais peut-on réellement être antifasciste et ne pas voir l’importance de la libération animale ? Peut-on même ne serait-ce qu’être progressiste ?

Aucune personne sensée, refusant les outrages faits à notre planète et aux êtres vivants, ne saurait avoir quoi que ce soit affaire avec ces démonstrations de temps révolus. La dignité animale, cela ne se discute pas!

Livret de recettes véganes et fausses « viandes »

Voici un petit livret de recettes de cuisine végane. Le livret est gratuitement téléchargeable (cliquez en bas à droite sous la photo).

Les recettes sont simples et accessibles à tout le monde, par contre les appellations « steak » ou « gigot de seitan », « saucisson », « rôti », « bourguignon » sont, malheureusement, présentes !

Rappelons tout de même que tous ces mots qualifient des produits d’origine animale. Ces mots sont liés à une culture, ils ont une histoire. Les mots ont une signification, on ne peut pas les retourner dans tous les sens.

Ainsi, un steak « est une tranche d’un grand morceau de viande, typiquement du bœuf, mais aussi éventuellement de veau, de chevreuil ou de cheval. On parle aussi de steak pour des tranches de thon ou saumon, dont le mode de cuisson est similaire », nous dit Wikipedia. Le dictionnaire Sensagen dit « tranche de bœuf; bifteck » et c’est pareil pour les dictionnaires « classiques » du type Larousse.

Pareillement, le gigot est la cuisse ou la patte arrière d’un animal : l’agneau. Le saucisson est une préparation charcutière à base de chaire animale. Etc etc. Il y a toute une histoire de meurtres derrière cela.

Que ce genre de livret de cuisine soit gratuitement mis à disposition est une très bonne chose, c’est un aspect positif. Cependant, faut-il être unilatéral? Non, bien entendu, et il est, encore une fois, très regrettable que tous ces qualificatifs relatifs aux morceaux d’animaux morts servant de « viandes » se retrouvent dans un livret de recettes… végétales !

Pourtant, l’auteure du blog de cuisine et des recettes définit celui-ci comme « Cyber-carnet d’une végétalienne pour les animaux. » Ce qui nous amène à la question: comment peut-on se dire vegan pour les animaux et faire des recettes au nom assassin de « Bourguignon léger à la méridionale » ?!

Tout cela n’a pas de sens et c’est une grande contradiction culturelle, qui saute aux yeux de manière simplement logique. La nourriture vegane n’apparaît plus comme différente, mais comme un succédané, un équivalent, un ersatz: bref, une (pâle) copie.

Bien entendu, certaines personnes répondront avec mauvaise foi que ces recettes servent à montrer aux mangeurs de « viandes » que la nourriture végane est riche et variée, comme la leur basée sur la « viande » – sauf que justement la nourriture fondée sur la viande n’est pas « riche et variée » mais consiste en du « cadavre ».

Toute l’histoire du monde montre pourtant qu’on ne triomphe pas d’idées en les assumant, mais en les combattant sans rien céder. C’est culture contre culture. La révolution française a triomphé grâce aux Lumières inventant de nouveaux termes avec l’Encyclopédie, et pas parce que Rousseau et Voltaire ont réutilisé les termes de la monarchie absolue!

Une nouvelle éthique, c’est une nouvelle éthique, comment sinon convaincre de manière crédible, durable et sincère que les animaux ne doivent pas être exploités, ni tués, ni mangés?

Comme nous en avons déjà souligné l’importance, le véganisme impose une nouvelle culture dans laquelle il faut s’approprier, entre autres, un vocabulaire végan : galette au lieu de steak, boisson de soja au lieu de lait de soja…

Il faut montrer qu’il est possible et très facile de manger autre chose que des animaux (et pas de « poulet végétal » et autres subalternes hypocrites) et de porter autre chose que du cuir (ou du simili, encore !).

C’est à la Nature et aux animaux qu’il faut faire plaisir, et certainement pas au mode de vie passéiste non vegan.

Apéro « saucisson-pinard », pique-nique « en blanc », halal…

La question végane est une question actuelle, elle a commencé à se poser il y a 20 ans véritablement, et chaque jour qui passe, le véganisme gagne en contenu et se pose comme une alternative nécessaire, tant sur le matériel que celui de la morale.

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la question de l’alimentation soit mise en avant de manière « radicale », « révolutionnaire »… mais pas forcément dans le bon sens.

Les gens qui ne veulent pas du véganisme tentent inévitablement de contourner la question, comme l’extrême-droite qui attaque le halal afin de ne pas critiquer l’industrie.

Nous en avons déjà parlé avec l’affaire de l’occupation d’un Quick « Halal » à Lyon, ou encore avec la vidéo lilloise du « Front de Libération des Cochons. »

Cette fois encore, on a eu droit à quelque chose du genre. L’apéro parisien « saucisson pinard » a en effet finalement eu lieu, sur le haut des Champs-Elysées plutôt que dans le quartier populaire de la la Goutte d’Or.

Se sont rassemblées… au moins 1.000 personnes, avec comme seule obsession commune l’alcool et la viande, dans un rassemblement au-delà de certains clivages (extrême-droite, associations « de gauche » comme « Riposte laïque » ou certains milieux féministes…).

Et cet apéro fait des émules, avec des initiatives à Douai, Amiens, Lyon…

Tout sauf végan ! Voilà le mot d’ordre de ces gens, qui critiquent le présent non pas en regardant l’avenir, mais en s’attachant au passé, un passé idéalisé, comme en témoigne l’affiche de l’appel à l’apéro.

Mais tout cela est-il bien étonnant ? Non, bien entendu, car sur le plan de la vie quotidienne, les « traditions » l’emportent, et qui représente mieux les « traditions » que l’extrême-droite ?

Cela montre bien à quel point le véganisme doit rompre avec les traditions, et se fonder non pas sur une vision nationale, mais bien une vision planétaire.

L’extrême-droite veut « sauver » la nation et ses traditions, alors que nous voulons la libération des animaux et que Gaïa ne soit pas anéantie par une folle course au profit.

La planète est assassinée, les animaux toujours plus placés dans des conditions d’esclavage… et on trouve des gens désireux de continuer « comme avant » à boire leur petit pinard en mangeant de la « cochonaille » ?

Cet alcool et ces cadavres qui sont consommés seraient l’aboutissement de l’humanité ? Le point culminant de centaines d’années d’évolution culturelle, le fruit de l’avancée de la civilisation ?

Nous le disons clairement : non ! Les innocents ont besoin de nous !

Il va de soi ici que l’extrême-droite n’est que l’avant-garde, ou plutôt l’arrière-garde des valeurs dominantes.

Voici par exemple le point de vue de Périco Légasse, rédacteur en chef de la rubrique « art de vivre » à l’hebdomadaire Marianne et animateur sur la Chaîne parlementaire (LCP) de l’émission mensuelle « Toques et politique. »

Ce point de vue est édifiant et résume tout ce qu’il faut combattre. Justement, avant de voir son point de vue sur cette histoire d’apéro, voyons d’abord ce qu’il a comme conception du monde :

« BIENVENUE A MA TABLE

Ce blog prétend défendre une certaine idée du goût de la France. Notre patrimoine gastronomique, qu’il soit agricole, maritime, viticole ou culinaire, n’est en aucun cas la propriété exclusive des Français, mais celui de l’humanité toute entière. (…)

Reflets de nos diversités régionales, expression des particularismes qui façonnent notre physiologie gustative, le vin de France, la cuisine française, les produits de nos terroirs ne sont pas les meilleurs, d’autres endroits du monde en proposent d’aussi bons, ils sont tout simplement uniques, donc irremplaçables. Les voici aujourd’hui menacés par la globalisation.

C’est cette spécificité là qu’il convient de protéger, de perpétuer et de partager, afin que les saveurs d’en France continuent à réjouir celles et ceux qui aiment célébrer le mariage des plats et des vins.

Chers lecteurs, ce blog se veut un espace de dégustation, de réflexions sensorielles, de débats alimentaires, de joutes bachiques, de convivialité gourmande, un repère de coups de gueule, de fins palais, de francs gosiers et de dents dures. Tel un festin, il est destiné au partage et à l’échange, dans l’espoir d’accueillir le plus possible de convives autour de la table. »

La mort faite culture, l’abandon de la pensée dans le vin faite civilisation. Au lieu d’une ouverture à Gaïa, voici l’idéologie de l’ouverture à l’égoïsme et à l’égocentrisme.

Quelle hypocrisie que de parler d’éveil des sens alors qu’il ne s’agit que de l’endormissement de tous nos sens par rapport à la vie, par rapport à Gaïa.

Pour ce type de gens, rien ne doit changer, l’esclavage des animaux doit se perpétuer. Voici justement comment ce « gastronome » analyse la question de l’apéro parisien « saucisson pinard »:

« Il est scandaleux que, faute de lieux privés où observer leur culte, des hommes soient contraints de prier sur la voie publique, qui plus est sans autorisation du ministère de l’intérieur (et des cultes), mais il est encore plus scandaleux que l’on s’en prenne au vin et au saucisson sous prétexte qu’ils sont instrumentalisés par un groupuscule fasciste et raciste.

Depuis quand colle-t-on des estampilles politiques sur des aliments aussi ordinaires que le vin et le saucisson dans une capitale où foisonnent en parfaite coexistence toutes les cuisines du monde ? Qui cherche à casser le consensus ? A qui profite l’anathème ?

En fait, dès lors qu’une communauté, qu’elle quelle soit, a privatisé un tronçon de l’espace public, cela devient un acquis auquel on ne peut plus toucher. Dire non, pas ça et pas comme ça, relève aussitôt de la provocation. Il faut se taire, s’écraser, la boucler. Il n’est que de voir les réactions d’hystéries, dans les deux camps, pour s’en inquiéter.

Jusqu’à nouvel ordre, le vin rouge et le saucisson sont des emblèmes inaliénables de la laïcité républicaine.

Cela peut paraître ridicule et dérisoire à première vue, mais ces valeurs-là ne sont pas négociables, car si nous cédons sur celles-là, demain, nous serons peut-être amenés à céder sur d’autres et à effacer des frontons de la République les trois mots qui n’auront plus l’heur de plaire à des citoyens s’étant un jour estimés victime de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité pour lesquelles sont tombés, non seulement nos pères, mais aussi ceux de ceux qui prient dans les rues de Paris et de Marseille. »

Pour ce gastronome, ses valeurs ne sont pas négociables. Les nôtres non plus. Et il s’imagine que la question « alimentaire » n’est pas question politique.

Et si elle l’est ; elle est une question politique par excellence, c’est-à-dire s’élevant jusqu’à la morale. Qu’est-ce que la politique en effet si ce n’est la question du choix de la morale ?

C’est donc une question de priorité, et notre priorité s’appelle : libération animale et libération de la Terre. Ce sont les critères pour comprendre le monde, pour savoir ce qui va dans le bon sens, et ce qui va dans le mauvais.

Inversement, voici comment le rédacteur en chef de « Riposte laïque » explique sa ligne, dans une interview à Marianne. Il parle justement de l’occupation du Quick Halal… Et évidemment il le fait dans une perspective totalement opposée à la nôtre…

Pourquoi avoir accepté d’organiser cela conjointement avec le Bloc identitaire, une organisation d’extrême droite à la réputation sulfureuse qui semble très éloignée des valeurs que vous défendiez jusqu’ici ?

L’islamisation de la France progresse. Et nous sommes consternés par la passivité des acteurs politiques, par la façon dont ils minimisent le phénomène. Dans la gauche, qui est notre camp, les laïcs et les féministes sont aux abonnés absents. Sur la burqa, ils n’ont pas bougé !

Si les socialistes étaient encore au pouvoir, il n’y aurait pas de loi sur le voile à l’école, et toujours pas de débat sur la burqa. C’est un constat désespérant : sur le sujet de la montée de l’islam et ses enjeux, la gauche est en faillite idéologique.
Alors une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qu’on fait ? On reste dans un splendide isolement et on demeure pur ? Ou on commence à agir ?

Donc, vous avez choisi de perdre votre pureté en vous associant au Bloc identitaire ?

On est obligés de regarder quelles sont les forces qui sont prêtes à faire quelque chose pour alerter les citoyens sur les enjeux de la montée de l’islam. Il n’y a pas grand monde qui soit prêt à le faire, ni à gauche, ni à droite.

Le bloc identitaire a mené quelques actions qui nous ont interpellés, par exemple sur l’histoire des Quick Halal [invasion d’un Quick halal par 70 personnes affublées de masques de cochons, ndlr] ou de la mosquée de Bordeaux [diffusion d’un bruyant appel à la prière dans les rues du quartier bastide à 6 heures du matin, ndlr].

On ne se reconnaît certes pas dans leur régionalisme et leur conception ethnique. Mais on a senti chez eux une volonté de se défaire de leur côté sulfureux et de se rapprocher d’une droite populiste à l’image de l’UDC suisse [parti ultraconservateur à l’origine de la votation suisse sur l’interdiction des minarets, ndlr].

Ce n’est pas sans rappeler la logique de la fondation Brigitte Bardot, qui ne cesse elle aussi de critiquer le halal en oubliant d’attaquer l’industrie…

La logique des anti-vegans, c’est : « tout doit changer pour que rien ne change. » Et pour finir justement notre propos, voici un article d’hier, au sujet d’un autre pique-nique.

Ce pique-nique là s’est déroulé également à Paris, la veille de l’apéro « saucisson-pinard. » Il est son contraire… Mais justement pas pour nous, en tant que vegans!

Des milliers de Parisiens au «pique-nique en blanc»

La seule condition pour participer était d’être habillé de blanc. Des milliers de Parisiens ont participé jeudi soir au pique-nique géant organisé dans le jardin du Carrousel à Paris. Le must de l’élégance et de la fête chic.  Pendant que d’autres regardaient le match de football, des centaines de personnes ont convergé entre 20 heures et 21 heures en un même endroit tenu secret jusqu’au dernier moment.

Le décor : tables de bridge, nappes blanches, chandeliers en argent, bouteilles de champagne et repas soigné. Depuis vingt ans, cet événement surprise remporte un succès croissant. Hier soir, plusieurs milliers de personnes ont fait bombance… avec l’autorisation implicite de la préfecture de police.

Apéro « saucisson-pinard », pique-nique « en blanc », halal… Aucune différence à nos yeux!