Eva Joly, candidate « écologiste » qui se perd dans la savane

C’est depuis l’ultra – bobo local La Bellevilloise de l’est parisien qu’Eva Joly a annoncé sa victoire aux « primaires de l’écologie » (58,16% des voix contre 41,34% à Nicolas Hulot) et tenu un discours truffé d’incohérences démontrant sa nullité écologiste.

Pour résumer simplement : au lieu d’avoir un faux écolo avec Hulot, on aura droit à quelqu’un qui ne l’est même pas pour faire semblant. Eva Joly veut être ministre de la justice du prochain gouvernement dirigé par le Parti Socialiste et ses alliés.

L’écologie ? Ce n’est pas son truc, comme on dit, et d’ailleurs elle a failli tout aussi bien terminer au MODEM (elle en est l’invitée vedette lors du grand meeting pour lancer la campagne des élections européennes en 2008).

Elle n’est arrivée à Europe Écologie que « par en-haut », en étant directement éligible pour les prochaines élections, grâce à l’invitation de Daniel Cohn-Bendit.

Écologiste, donc ? Pas du tout ! Et ses propos tenus après sa victoire hier sont donc très parlants. On y cherchera vainement une référence à l’écologie, à la nature, sans même parler des animaux ! Pour elle, voici ce qu’est l’écologie :

« L’écologie, c’est l’économie au service de l’homme et non l’homme au service de l’économie. »

Non, cela n’est pas l’écologie. L’écologie, c’est une société humaine au service de Gaïa, dont l’espèce humaine n’est qu’une composante.

Mais voici les grands axes de son discours d’investiture (une vidéo ici), que nous présentons point par point, après l’avoir « savamment décortiqué »:

1.Eva Joly délire sur la savane

2.La « décroissance » version bobo

3.Un esprit « républicain »

4.Stéphane Lhomme, le décroissant qui a fait fonction d’idiot utile

1.Eva Joly délire sur la savane

Dans son discours, il n’y a qu’un petit passage qui parle d’écologie au sens strict. Le voici :

« Nous sommes pour la modération énergétique et la sortie du nucléaire.

Nous devons engager la conversion de l’économie, passer d’une société jetable à une société durable. Nous ne pouvons continuer à enfouir dans nos campagnes des machines à laver et des frigos qui sont fabriqués pour tomber en panne au bout de 3 ans.

Forêt amazonienne qui devient une savane où pousse le soja transgénique qui va être transporté à travers les océans pour nourrir le bétail. La savane africaine qui devient un désert. Ou la pêche industrielle qui anéantit les fonds marins. »

a) Où Eva Joly a-t-elle vu que la savane africaine devient un désert ? Dis comme cela, cette phrase ne veut rien dire du tout !

En effet, la désertification concerne principalement le Sahel, la zone juste en-dessous du Sahara (on parle des pays sub-sahariens). Les pays africains où se trouvent les savanes sont eux-même en dessous des pays sahéliens…

Pays sahéliens qui effectivement affrontent la désertification… Mais pas, au sens strict, « la savane africaine » !

b) Tout aussi incohérent : « Forêt amazonienne qui devient une savane où pousse le soja transgénique. »

Ici, Eva Joly montre encore une fois que son écologie est de pacotille. En effet, elle confond deux phénomènes : tout d’abord la destruction de la forêt amazonienne pour les plantations de soja (qui ne sont nullement des « savanes »).

Et ensuite, le réchauffement climatique, qui risque d’ici une centaine d’années de transformer la forêt tropicale amazonienne en savane, en raison d’une très importante baisse des pluies…

C’est vraiment n’importe quoi!

c) Nous ne savons pas où Eva Joly a vu que des machines à laver étaient accumulées dans des pyramides poubelles dans les campagnes françaises… En Inde, il existe en effet de telles poubelles, mais en France ce n’est pas le cas.

Les campagnes sont même justement de plus en plus rurbanisées : la nature perd du terrain !

Bref, c’est du grand n’importe quoi ! Mais cette mise en avant a une fonction idéologique. Lorsqu’elle parle de « la pêche industrielle qui anéantit les fonds marins », c’est pour justifier sa décroissance version bobo…

2. La « décroissance » version bobo

Voici le passage qui traite de la décroissance :

« Chacun sent bien que le monde change, que l’économie ne fonctionne plus comme avant.

L’économie française produit trois fois plus de richesses matérielles qu’il y a 30 ans. Sommes nous trois fois plus heureux ?

Ce sont des richesses matérielles souvent factices.
Cette richesse supplémentaire est d’abord mal répartie.
Nous sommes arrivés à l’épuisement d’une logique qui maltraite les hommes, une logique qui maltraite la planète.
René Dumont l’affirmait en 1974. Les faits donnent raisons à l’écologie dans tous les domaines : eau, agriculture, énergie, finance, industrie, santé. »

Là est un point très important. Nous à LTD disons que ce qui est produit répond à une logique anti-naturelle et même anti-humaine. Eva Joly ne dit pas cela, elle dit juste que les richesses sont mal réparties…

Ce qui est ici révélateur, c’est que la seule fois où elle parle des animaux, c’est en utilisant le terme de « bétail » : elle n’est pas pour l’abolition de l’exploitation animale. Elle veut seulement « temporiser », aller à un rythme moins rapide.

C’est la décroissance:

« Je représenterai la France de l’écologie. La France qui travaille pour les générations futures. La France qui place l’intérêt général au-dessus de celui des lobbies et du profit immédiat. La France qui change de modèle, qui retrouve le souffle de l’avenir.

L’écologie, c’est l’économie au service de l’homme et non l’homme au service de l’économie.

La croissance sans fin qui serait le remède à nos maux est une chimère. Non, la croissance n’est pas la réponse au chômage et à la pauvreté. Nous sommes pour la redistribution des richesses.

Nous sommes pour la modération énergétique et la sortie du nucléaire (…).

Il y a la droite libérale et il y a une gauche productiviste.
Les écologistes sont porteurs d’une nouvelle vision du monde. »

La « décroissance » donc, comme idéologie afin d’éviter que les pauvres ne s’énervent trop, voilà ce qu’est l’écologie pour Eva Joly. Rien à voir avec la nature et une remise au vert de la planète…

3.Un esprit « républicain »

Une grande attention est donc portée à la « république » qu’il faudrait moderniser afin de sauver ce qui peut l’être. On a donc droit à un long passage, qui dit la même chose que le futur candidat socialiste à la présidentielle:

« Je représenterai la France qui n’accepte pas les discriminations et les ghettos.
La France du XXIème siècle, dont l’identité n’est pas la nostalgie d’un âge d’or imaginaire, mais un projet ouvert, riche de ses différences.
Je représenterai la France des régions souvent niées dans leurs traditions. La France des accents et des sangs mêlés. La France des banlieues, des chômeurs, et des petits salaires.

Je représenterai la France qui pense que la fraternité est notre bien le plus précieux. La France qui refuse de vivre sous le régime des privilèges. Celle qui désire de toutes ses forces retrouver l’esprit de la République (…).

Oui nous sommes partisans de la sixième république, et fiers de l’être.
Nous défendrons le scrutin proportionnel, le non-cumul des mandats, la parité, le droit de vote des résidents étrangers, et le référendum d’initiative populaire.
Oui nous refusons l’impunité et nous en sommes fiers.
Nous ferons de la France le fer de lance de la lutte contre les paradis fiscaux, qui volent les ressources des citoyens et vident les caisses des États. »

Pas de reconnaissance de Gaïa, d’une question mondiale, planétaire, mais simplement une modernisation des institutions… Bref, le mot « écologie » qui a comme fonction de moderniser la « social-démocratie »!

4.Stéphane Lhomme, le décroissant qui a fait fonction d’idiot utile

Que va-t-il alors advenir de Nicolas Hulot ? Stéphane Lhomme a tout fait pour le torpiller. Il soutient même Eva Joly, dans un grand délire mégalomane, il s’attribue même la victoire de celle-ci, comme il explique dans un communiqué :

« Stéphane Lhomme se félicite que son slogan de campagne, l’écologie de combat, lancé dès le 8 avril (cf http://stephanelhomme.free.fr ) ait été récupéré en cours de campagne par Eva Joly, qui a remonté la pente face à Nicolas Hulot à partir de ce moment là. »

Stéphane Lhomme se révèle bien ici avoir été l’idiot utile. Parce que non seulement il a aidé à ce que la « décroissance » devienne la théorie officielle d’EELV comme on vient de le voir, mais en plus il y aura Hulot, puisque Eva Joly a expliqué hier:

« Je remercie d’abord tous ceux qui m’ont choisie. Mais je remercie aussi tous ceux qui ont voté pour mes trois concurrents, notamment pour Nicolas Hulot. Ma légitimité d’aujourd’hui repose sur un scrutin ouvert aux écologistes venus de tous les horizons (…).

Ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous divise. Je veux rendre hommage ici à Nicolas Hulot qui a quitté un certain confort pour s’engager en politique et défendre l’écologie.

Il a, avec son équipe, un rôle de premier plan dans la mobilisation générale qui commence.

EE-LV est notre maison commune. C’est une maison ouverte et j’affirme avec joie notre unité. »

La boucle est bouclée. Eva Joly n’a pas renversé Hulot, elle le prolonge… Elle est le symbole d’une fausse écologie, qui se moque de la nature, pour qui les animaux n’existent même pas !

Tout le contraire de ce dont nous avons besoin… Gaïa a besoin qu’on la serve de la manière plus humble, la plus moralement correcte, la plus radicalement possible : pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Jouets de Noël, exploitation animale et Playmobil

Noël est passé, et il n’est pas étonnant que dans une fête de la consommation, on retrouve les valeurs qu’on a dans la production. Pour parler plus clairement: les jouets reflètent les valeurs dominantes. Faisons un tour dans une petite galerie des horreurs.

Tout d’abord, la technologie aidant, voici « duck hunter » (le chasseur de canards). Un canard mécanique – électronique vole et on tire dessus avec un pistolet muni d’un faisceau laser indiquant si on l’a touché, ou pas. On peut voir ici une vidéo de démonstration (en lien à côté on trouve de nombreuses autres vidéos).

Dans un même genre, voici des « rats » télécommandés, ayant comme but de faire peur. Dans la présentation on apprend qu’il « peut se déplacer rapidement dans toutes les directions comme un vrai »… et que « ses yeux deviennent rouges »…

Voici un autre « rat » télécommandé. Voici la description du « produit »:

Ce rat télécommandé est garantit de rendre vos animaux fous! Observez et regardez votre chat chasser et attaquer ce rongeur diabolique!

Les yeux de ce rat télécommandé s`allument pendant qu`il court et qu`il tourne avec la touche d`un bouton. Vous pouvez contrôler chacun de ses petits mouvements à distance avec la télécommande combiné. Ayez beaucoup d`amusement en regardant les gens sauter, crier, grimper sur leur bureau pendant que vous le faites courir dans les parages.

Caractéristiques : ? Parfait cadeau de gag pour faire peur a vos amis, Le rat RC a des yeux qui s`allument pendant qu`il court

Dans un registre plus simple sur le plan technique, et destiné à des enfants bien plus jeunes, voici… les fameuses « machines de mort jaunes » qu’une chanson d’Earth Crisis appelle à détruire.

Rappelons ici le passage de la chanson en parlant (le texte en entier étant là):

De nouveaux ponts, de nouvelles routes et de nouveaux barrages
pavent la voie pour le développement contre ce qui reste de la nature sauvage.
Tout cela doit être empêché à l’avance ou bien détruit pour que durent les terres sauvages.

Luttant pour sauver les animaux. Leur liberté est notre paix.
Pour la préservation de leurs habitats, pour que cesse la violence contre eux.
La libération de la Terre par l’écodéfense. Stopper cette folie consistant en l’avancée des machines de mort jaunes

Notons d’ailleurs que Playmobil n’est pas en reste…

Playmobil étant une marque très connue et ayant un grand succès, attardons nous sur leur production. Il est bien connu que les enfants aiment les animaux, n’étant pas encore contaminé par l’idéologie dominante. Cela se reflète justement dans la production de Playmobil.

Ainsi, dans la section « La vie dans la savane », on trouve un Centre de soins pour animaux sauvage, un poste d’observation avec des animaux de la savane… et il est vrai que les deux braconniers disponibles ont clairement une sale tête de « méchant. »

Mais on trouve également des pilotes à moto sur une piste de rallye… Dans les jouets Playmobil, les animaux sont là pour les enfants, mais s’insèrent en pratique dans un environnement totalement au service de l’humanité. On trouvera des animaux « sympathiques », mais choisis uniquement pour servir de décor (jusqu’au « pittoresque », avec des hyènes et un vautour autour d’un squelette).

Pour preuve, la grande présence du cirque et du zoo, dont voici des images parlant d’elles-mêmes.

On pourra arguer qu’il s’agit là uniquement de phénomènes connus des enfants, par l’intermédiaire de leurs parents. Raisonner ainsi est faux, comme le montrent les images suivantes, présentant très clairement l’exploitation animale dans son sens industriel (mais, évidemment, sans les abattoirs, et toujours à « petite échelle »). Ajoutons y d’ailleurs l’exploitation de la forêt, qui va avec dans la logique de subordination de la nature.

Cette dernière image est censée être une ferme… On voit la propension à l’idéalisation.

Les enfants aimant les animaux, ces derniers sont présents, mais strictement encadrés par les activités humaines, et servant uniquement de décor. Même dans la série « clinique vétérinaire » les animaux sont clairement là pour les loisirs, alors que le vétérinaire roule… en 4×4.

On ne sera pas étonné donc, là où on a un 4×4 dominateur, d’avoir des chevaux…

Les jouets de Noël – les jouets en général même – reflètent les valeurs dominantes, mais ils contribuent également à ce que ces valeurs soient inculquées dès le plus jeune âge… C’est quelque chose dont il faut avoir conscience, afin de pouvoir critiquer dans son entourage ces vecteurs d’exploitation animale et de destruction de la nature!