La sécurité routière a mis en ligne une vidéo d’un peu plus de cinq minutes, intitulée « insoutenable. » Le titre de cette vidéo tient au fait que les images sont très réalistes, tant pour la fête où l’alcool coule à flots, que pour l’accident et les morts.
La sécurité routière explique dans un article d’explication sur cette vidéo
« Chaque semaine, 7 jeunes âgés de 18 à 24 ans perdent la vie sur les routes de France dans un accident lié à l’abus d’alcool et plus de 27 sont blessés. Les vendredi, samedi et dimanche représentent 56 % des décès des 18/24 ans dont 63 % ont lieu la nuit. »
Mais cette constatation est précédée d’une sorte de discours mi-philosophique mi-paternaliste très particulier. Voici ce qu’on peut lire:
« Ce film est conçu comme un puzzle haletant qui place le spectateur en état de choc.
La Sécurité routière s’adresse directement aux jeunes. Elle le fait donc, pour la première fois, exclusivement sur Internet avec ce film coup de poing dont le paroxysme est atteint avec un accident tragique qui survient en pleine euphorie après une soirée trop arrosée entre amis.
L’objectif, au travers de cette histoire implacable qui donne à voir des destins fracassés, est de provoquer une prise de conscience du risque que représente le fait de conduire en état d’ivresse et de monter dans une voiture pilotée par une personne qui n’est plus maîtresse d’elle-même. »
C’est là qu’on voit le caractère absurde de cette vidéo de la Sécurité routière.
La Sécurité routière en appelle en effet à la raison. Or, pour toucher des personnes « non raisonnables », elle met en avant une vidéo faisant appel non à la raison, mais aux émotions.
Or, si c’est la raison qui doit guider ces personnes, et non les émotions, alors quel est le sens d’une telle vidéo ?
Il y a de plus une énorme hypocrisie dans cette vidéo. En effet, les orgies d’alcool ne sont certainement pas propres à la jeunesse, loin de là.
Si la jeunesse a accès à l’alcool, c’est parce que dans la société celui-ci coule à flots ; il y a une véritable industrie, une grande valorisation culturelle (notamment en France bien entendu).
De plus, la jeunesse bascule dans l’alcool et les drogues en raison du malaise qu’elle vit. Elle ne sera donc certainement pas touchée par une campagne de ce type.
Car, quand on voit le monde comme il est et comme il devient, comment ne pas déprimer ? Comment se protéger face aux tentations des paradis artificiels ? C’est, selon nous, toute la force des valeurs foncièrement positives de la culture vegan straight edge.
Car l’Etat pourrait aisément faire une loi pour que toutes les voitures soient bridées, aient une vitesse limitée dès leur fabrication. Tout comme il pourrait faciliter l’usage des transports en commun.
Mais comme il est au service de l’industrie, il ne le fera pas, il ne le fera jamais. L’État est au service d’une société où règne une certaine consommation, et la production qui va avec : les paradis artificiels des drogues et de la « bonne chère » accompagnée d’alcool…