Never trust an ex-vegan !

Nous avions parlé d’un récent exemple d’une personne qui, en France, a abandonné le véganisme, pour (re)devenir omnivore (voir: Une personne qui n’aime pas les animaux ne peut pas rester végane) et nous engageons nos lecteurs et lectrices parlant l’anglais à lire les « intéressantes » interviews d’anciens vegans (voir ici, puis là, et enfin encore là, et éventuellement ici et ).

Ces interviews ont bien entendu des questions très orientées, et même les photos parlent d’elles-mêmes : sur la première la personne a l’air triste (car vegan) alors qu’après elle est joyeuse (et plus vegan!).

Enfin, ces photos montrent plutôt que ces personnes ont changé de mode de vie, et qu’elles ont décidé de devenir « adulte » et d’avoir un comportement standard. Rappelons ici que le rapport entre véganisme et straight edge ne relève pas du hasard, mais également parce que l’un des principes straight edge est de conserver un esprit « jeune » (l’esprit « youth » formant une « minor threat » une menace mineure).

Il est également nécessaire de souligner qu’il est en partie faux de penser que ces ex-vegans n’étaient pas sincèrement vegans. Cela est vrai certainement d’une partie de ces personnes. Mais oui il est tout à fait possible que ces gens aient été sincères et aient trahis, car elles se sont laissées embarquer dans un tout processus, sans même le remarquer.

Faisons ici une petite synthèse, histoire de voir quelles ont pu être les raisons d’un tel processus amenant à rejeter le véganisme. En pensant bien que lorsque le véganisme se développera en France, inévitablement il y aura des traîtres, des ex vegans qui pourfendront le véganisme, etc.

Le premier prétexte, c’est la psychologie. L’argument est simple : au début du véganisme, tout allait bien, puis après une période assez longue de véganisme, la déprime a primé, la dépression s’est installée, etc.

Ici, le véganisme se voit attribué l’origine de tous les problèmes personnels. Les questions sociales, psychologiques, se voient réduits à une question d’alimentation. Et la personne qui abandonne le véganisme, réintégrant la société dans tout ce qu’elle a d’habituel, s’imagine « renaître », très naïvement.

Naïvement, car le véganisme rentre en conflit avec les valeurs dominantes, et quand on est prêt à assumer le clash avec ces valeurs, ou même quand on ne le voit pas, alors inévitablement on prend des coups, on s’imagine isolé et forcément on prend un coup au moral, aboutissant à une capitulation. On balance alors par-dessus bord ses « rêves de jeunesse. »

Le second prétexte est d’ailleurs proche du premier : il s’agit de la question du corps. Ici, le véganisme est interprété comme un mode de vie masquant un rapport erroné au corps, un rapport perturbé, et lorsqu’on devient adulte et qu’on s’assume, alors on aurait plus besoin de masque, et donc plus besoin de véganisme.

Les valeurs religieuses, ou religieuses inversées (comme les expériences « mystiques » avec le corps dans le sado-masochisme, etc.) sont ici au centre de ce prétexte : le véganisme serait une sorte d’ascèse, de mortification. En devenant adulte, on cesserait cette mortification.

On remarquera ici très nettement que dans les deux cas, c’est l’individu qui est au centre de toutes les considérations. C’est d’ailleurs pour cela que nous ne disons pas antispécistes, comme nous l’avions expliqué au sujet de la personne qui s’était imaginée « vegan pour toujours. »

Car le véganisme n’est pas un refus – celui d’opprimer les animaux. C’est au contraire une ouverture à ces animaux. A LTD, nous aimons les animaux, nous nous intéressons à eux, à leur existence, et donc à la Nature.

Nous considérons que les végétaux ont des droits ; même s’il faut en manger, cela ne veut pas dire inversement que les végétaux n’ont pas une valeur en soi. Ce n’est nullement contradictoire de dire cela, ce sont juste les deux aspects de la question.

Si l’on prend le troisième prétexte d’ailleurs, on voit que cela est vu – mais que la mauvaise réponse est donnée. Dans ce cas de figure, les ex-vegans ont « découvert » les végétaux, et puisque les végétaux ont également une valeur en soi, alors finalement tout se vaut et on peut devenir omnivore !

Un étrange raisonnement, aboutissant dans certains cas au primitivisme, au régime alimentaire « paléolithique. » Un quatrième prétexte, allant de pair avec celui-là, est l’écologie ! Etre vegan ne serait pas écologique, ce serait du gâchis, il faut accepter toute nourriture quand on peut l’avoir, etc.

Dans les deux premiers prétextes, la Nature n’était pas prise en compte, et le véganisme était considéré comme une sorte d’ascètisme personnel. En appuyant sur la touche « égoïsme » et facilité, le véganisme considéré comme un ascètisme était donc éjectable…

Dans les deux autres prétextes, la Nature a été découverte, mais l’aspect personnel jeté : au lieu de comprendre qu’il s’agissait d’agir correctement au sein de Gaïa, tout est relativisé, et donc après tout les « principes » du véganisme sont abstraits !

Ces deux orientations générales de prétexte ont une chose en commun : à chaque fois, il est prétendu que le « corps » parlait et exigeait la viande. Les vegans ne deviennent en effet que très rarement végétariens.

La viande serait énergétique, le véganisme déboucherait sur l’anémie, etc. etc. En réalité, c’est bien évidemment l’idéologie dominante qui parle et la mauvaise foi dit : le corps parle. En réalité, les esprits se sont fait rattraper par la pression générale.

Voilà pourquoi il faut être conscient de ce qu’est l’idéologie dominante. Par exemple, si l’on est vegan et que l’on aime les jardins à la française, il y a une contradiction explosive, car les jardins à la française sont l’expression avancée de la domination, de l’asservissement de la Nature.

De la même manière, si l’on est vegan et que l’on est raciste ou « ethno-différentialiste », alors on nie le caractère uni de l’humanité, on fait des divisions et donc on relativise le véganisme comme valeur pour toute l’humanité, et donc on relativise le véganisme pour soi même…

Voilà pourquoi, on peut dire qu’est indéniablement vegan notre slogan : la planète doit redevenir bleue et verte!

La campagne contre l’abattage rituel : une mobilisation raciste qui nie l’exploitation animale dans tout ce qu’elle a de moderne

L’exploitation animale est une chose tout ce qu’il y a de plus moderne ; les usines à meurtres sont toujours plus grandes, toujours plus efficaces et la population mondiale se nourrissant de « cadavres » est toujours plus grande.

Est-ce ainsi une question religieuse ? Ou une question nationale ? Pas du tout : c’est une question de morale, de refus de toute exploitation et oppression. Et donc de tout abattage, pas seulement l’abattage lorsqu’il est rituel.

Si nous parlons de cela, c’est qu’une campagne contre l’abattage rituel est lancée, avec comme soutiens les associations suivantes :

Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs (OABA) | Fondation Brigitte Bardot | Confédération Nationale des SPA de France (CNSPA) | Conseil National de la Protection Animale (CNPA) | Fondation Assistance aux Animaux | Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF) | Société Nationale pour la Défense des Animaux (SNDA) | Association Stéphane Lamart

C’est un député UMP qui a permis la conférence de presse de la campagne à l’assemblée nationale, le 10 novembre. Mais pas n’importe lequel…

Car il y a peu de chances que ce député, Lionnel Luca, soit vegan : il fait partie de l’aile la plus à droite de l’UMP, et c’est un ancien de Légion étrangère et de l’Indochine, dont le père était dans les années 1930 un « légionnaire » de la garde de fer en Roumanie (ultra-nationalistes, antisémites et pro nazis).

Si on le trouve ici ce n’est pas un hasard : on l’a entendu notamment partir en guerre contre le halal dans l’équipe de France de football, disant notamment:

« Je découvre stupéfait qu’on pouvait manger halal dans l’équipe de France. Voilà un signe de démission et de lâcheté de la Fédération française de football. »

La « lâcheté » devant le halal est ni plus ni moins stylisé, comme chez Bardot, en acte « rebelle. » On notera par ailleurs qu’il est difficile d’être dupe avec cette campagne. L’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a rejeté illico presto, ce 8 novembre, les deux affiches de la campagne :

Les raisons ne sont pas difficiles à comprendre. Malheureusement en effet, nous vivons une période de crise, nous le savons tous. Et nous avons déjà parlé de l’extrême-droite qui en profitait pour mener des mobilisations, notamment en prenant prétexte les animaux.

Même l’ARPP a dû immédiatement comprendre le caractère « explosif » de ces affiches, qui appelle littéralement à cibler les personnes de religion juive et musulmane comme étant des criminels, des barbares.

C’est exactement comme la diffusion par mail d’une vidéo de lapidation d’une jeune fille (qui s’est déroulée il y a trois ans), dont nous parlions il y a quelques jours, mail qui évidemment avait fait boule de neige au « dépit » de la personne qui l’a envoyé « innocemment »…

Il y a bien une boule de neige de racisme jouant sur la corde de l’émotionnel, une orgie de « bons sentiments » aboutissant à rien d’autre que l’appel au combat contre le « barbare. »

Des exemples récents de ce genre de manipulation ne manquent pas : nous avions par exemple parlé de la future candidature de Brigitte Bardot à la présidentielle, qui est par exemple entièrement définie par la lutte contre le halal et le casher, ou encore de la « campagne » contre le Quick Halal au nom du fait… de pouvoir manger des cochons.

Et il s’agit d’une vraie tendance de fond ; même dans le mouvement pour les animaux, il y a des gens qui pensent que l’ennemi n’est pas l’exploitation animale, mais la « tyrannie », le caractère « mauvais », la « méchanceté. »

Et dans ce fantasme misanthrope, le « barbare » est bien entendu la figure du « juif » ou du « musulman », qui représenteraient en quelque sorte le Moyen-Âge.

Alors que justement le meurtre en masse des animaux ne cesse de grandir dans notre société « moderne. »

Il faut ainsi dire les choses comme elles sont : la campagne contre l’abattage rituel est une campagne raciste. Une telle campagne n’a rien à voir avec une campagne pour le véganisme ou contre l’industrie de la viande, contre l’agro-business, contre tous les meurtres d’animaux.

La campagne contre l’abattage rituel sert directement le racisme, le rejet du « juif » et du « musulman » dont l’identité est d’ailleurs totalement virtuelle : la religion n’est qu’un prétexte au racisme le plus éhonté.

La preuve en est que les animaux ne doivent, selon la campagne contre l’abattage rituel, pas du tout être sauvés. Il ne s’agit pas d’une campagne contre l’abattage… mais contre l’abattage rituel tel qu’il est pratiqué en France.

La campagne dit ainsi :

L’abattage rituel peut se dérouler avec étourdissement, comme cela se fait dans de nombreux pays déjà : Norvège, Suède, Autriche, Suisse, Nouvelle-Zélande…

L’abattage rituel est avant tout un acte religieux qui doit intégrer les règles et bonnes pratiques en matière de protection des animaux et d’hygiène des manipulations. Le cadre religieux de l’abattage rituel ne doit pas servir de prétexte ou d’alibi au non-respect des exigences réglementaires, ce qui est malheureusement parfois constaté. Exigences religieuses et réglementation sont parfaitement compatibles.

A LTD nous ne voulons ni d’aucune exigence religieuse, ni d’aucune réglementation aux dépens de la liberté des animaux. Nous ne voulons pas non plus du racisme et de sa mise en avant de « cibles » qui seraient la cause de tous les maux.

Quand on aime les animaux, l’ennemi en France c’est l’exploitation animale, c’est l’agrobusiness. Il ne faut pas diviser l’humanité, mais l’unir afin qu’elle comprenne ce qu’est Gaïa, et que la planète redevienne bleue et verte!