Vendredi, en mer Méditerranée, un militant anglais de l’association Greenpeace s’est vu sérieusement blessé par un thonier français. Le militant blessé déclare à propos de cette agression :
Nous étions en train d’essayer d’abaisser des filets avec des sacs de sable pour libérer les poissons, quand les pêcheurs ont lancé un crochet sur notre zodiac.
Lorsqu’ils ont tiré sur la corde pour rapprocher notre pneumatique de leur bateau, le crochet s’est planté dans ma jambe gauche, entre l’os et le muscle.
C’était terriblement douloureux. Les pêcheurs tiraient sur la corde pour rapprocher les bateaux mais j’ai réussi à retirer le crochet.
Les miltants de Greenpeace étaient à cet endroit afin de libérer les thons rouges, qu’ils considèrent comme victimes de pêche intensive. Cependant, Greenpeace souhaite juste que la pêche soit momentanément stoppée… afin que les « stocks » de thons rouges se refassent !
Faute de témoins en leur faveur, Greenpeace a publié la vidéo de l’agression et a décidé de porter plainte.
Même si la vidéo montre clairement le caractère violent des thoniers, la pêche au thon étant autorisée avec de stricts quotas et surveillance par GPS, l’issue du procès n’est qu’évidente. L’Etat se rangera toujours du côté des intérêts et du profit. Surtout que la pêche du thon rouge n’est pas illégale et serait strictement réglementée…
Le groupe écologiste Greenpeace est bien connu pour ses actions « chocs » aux yeux des médias, mais leurs actions sont non-violentes, et c’est d’ailleurs leur leitmotiv :
Greenpeace est une organisation non-violente. De sa première action à aujourd’hui, Greenpeace a toujours été guidée par la même volonté de témoigner par l’action directe et non-violente.
En effet, nous sommes convaincus que les individus peuvent empêcher pacifiquement que des atteintes soient portées à l’environnement, même quand elles sont le fait des plus puissants intérêts.
Pourtant, Jean-Marie Avallone, propriétaire du thonier senneur nommé le Jean-Marie Christian 6, a qualifié l’action de Greenpeace d’ « une attaque de brigands ».
Des « brigands » non violents et des pêcheurs agressifs qui attaquent aux fusées de signalisation et qui plantent un harpon dans la jambe d’un activiste ? Qui sont les « brigands » dans cette histoire ?
Le déchaînement de violence subit par les activistes de Greenpeace n’est que le reflet de la situation dans laquelle sont les pêcheurs.
D’un côté, il s’agit d’êtres humains acculés sur le plan économique. C’est leur « outil de travail » qu’ils défendent.
Mais leur logique est folle; leur détermination n’a de valeur qu’à court terme, et se situe à l’écart de toute perspective morale et réaliste.
Car finalement ils ne veulent pas cesser d’exploiter des êtres, qui plus est des êtres en voie de disparition, et ne comprennent pas que leur logique amène la destruction de la planète.
Face au refus, même pacifique, de certains individus, le recours à la violence devient alors la seule issue pour ces pêcheurs, mais cette violence « sociale » est en réalité totalement anti-sociale.
Tout comme la non-violence « morale » de Greenpeace est en réalité une violence immorale contre la planète, de par son culte de leur indifférence face à la mort et à la destruction.
Car si d’un côté, on ne peut que saluer cette tentative de libération, il faut bien saisir que Greenpeace ne milite pas pour une libération totale des animaux, mais pour une consommation raisonnable !
La démarche de Greenpeace est intéressée; leur vision du monde est celle d’une exploitation « tranquille »…