Vous vous souvenez du projet REACH? Les médias en avaient parlé à un moment: il s’agit d’un programme de la communauté européenne signifiant « enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques« .
Ce programme fait suite à la compréhension plus que tardive que des dizaines de milliers de substances chimiques qui sont employées (plus de 100 000 au total), sans qu’on en connaisse les effets. L’Europe n’évaluait que quelques centaines de molécules par an.
La « solution »: encore plus de vivisection. Mais le toxicologue Thomas Hartung a lancé une vague de critiques, avec un une tribune dans la revue Nature, dans laquelle lui et Costanza Rovida, une chimiste italienne, disent que le projet est gigantesque: au lieu de 27 000 entreprises faisant 180.000 pré-enregistrements pour 29 000 substances en 2008, ce furent 65 000 entreprises faisant… 2 millions 700 000 pré-enregistrements, pour 140 000 substances !
Ce qui signifie que la vivisection s’appliquera à non pas 2,5 millions d’animaux (non humains) sur 10 ans, mais à 54 millions ! En ce moment, la communauté européenne pratique déjà des tests sur 900 000 animaux (non humains) par an.
Thomas Hartung prône donc le développement des méthodes alternatives, dont il est l’un des principaux représentants. Il a lui-même dirigé le Centre européen pour la validation des méthodes alternatives, un laboratoire de la Commission européenne et copréside le septième congrès mondial sur les alternatives à l’utilisation de l’animal dans les sciences de la vie, qui s’est tenu jusqu’au jeudi 3 septembre à Rome. Le 9 juillet, il avait déjà publié, dans Nature, un article rappelant que l’homme « n’est pas un rat de 70 kg »…
On notera qu’évidemment, l’Agence européenne des produits chimiques a rejeté les affirmations de l’analyse faite par Hartung et Rovida…