En Inde, dans l’état de l’Orissa, la montagne est exploitée et meurtrit à cause de l’exploitation de bauxite par une filiale de la société Vedanta. Voici ici un résumé de la situation.
Mais, « heureusement » en octobre 2010 le gouvernement indien a décidé de rejeter le projet d’agrandissement (capacité 6 fois plus grande) d’une raffinerie d’alumine qui appartient à une filiale de Vedanta Resources. Comme nous l’avions mentionné dans l’article, le projet de Vedanta ne respecte pas les lois indiennes relatives à l’environnement.
Par ailleurs, le ministère de l’Environnement et des Forêts avait déjà rejeté en août un projet d’exploitation minière de bauxite dans les collines de Niyamgiri, projet proposé par une autre filiale de la société Vedanta Resources, Sterlite India. La raison est toujours la même, ce projet bafouerait les lois relatives à l’environnement et aux forêts, ainsi que les droits humains des adivasis, dont les Dongrias Kondhs dont nous faisions déjà référence.
Mais les problèmes existent et persistent à cause de ces bombes à retardement. En effet, en Inde va arriver la période de la mousson – où la pluie très abondante charrie les terres – et il y a déjà un problème de fuite sur le bassin contenant les toxiques boues rouges, menaçant ainsi les 12 villages alentours ainsi que la faune et la flore !
Le bassin posant des problèmes de fuite contient 92 milliards de résidus toxiques et radioactifs issus du raffinage de la bauxite.
Une campane urgente d’envois de mails de protestation a été mise en place par Amnesty International, dont l’appel est reproduit ci-dessous.
Afin de constater l’ampleur de la situation, et les mensonges donnés à la population locale, on peut lire ici (soit en HTML soit en PDF) un rapport témoignant de l’indifférence totale et de la négligence de la population, qu’elle soit humaine, végétale et animale…
Action urgente: Inde. Menace de fuites de déchets toxiques
AU 155/2011, ASA 20/021/2011, 26 mai 2011
ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 7 JUILLET 2011.
Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.En Inde, plus de 4 000 familles risquent fortement d’être touchées par des fuites du bassin à boue rouge de Vedanta au moment de la saison des pluies, qui commencera en juin. Des informations ont déjà fait état de deux fuites au cours des deux derniers mois ; le niveau de boue dans le bassin a déjà augmenté, menaçant la sécurité, la santé et les moyens de subsistance de la population.
Le 5 avril et le 16 mai 2011, à la suite de fortes averses, la population locale de l’État d’Orissa a signalé des fuites à travers la paroi du bassin à boue rouge de 28 hectares, qui appartient à Vedanta Aluminium et est géré par la même société, polluant ainsi les cours d’eau environnants et suscitant de vives inquiétudes chez les habitants des villages de Lanjigarh, de Bundel et de Basantpada, situés en aval.
À chaque fois, les employés de l’entreprise auraient réparé les brèches et nettoyé l’origine des fuites, mais à la connaissance de la population environnante, l’entreprise n’a jamais essayé d’évaluer et de nettoyer les dégâts éventuels causés par ces fuites, ni d’estimer le niveau de pollution des terres et de l’eau que cela aurait pu engendrer.
Vedanta Aluminium aurait nié tout débordement du bassin et affirmé que la pluie aurait entraîné de la terre de la paroi de 30 mètres de haut, que l’entreprise cherche à surélever. Le 11 mai, le Comité de contrôle de la pollution de l’État d’Orissa s’est rendu à Lanjigarh pour examiner le bassin mais il n’a pas rendu ses conclusions publiques.
Des témoins affirment que le niveau de résidus du bassin a augmenté de façon notable. De 2007 à 2009, le Comité de contrôle de la pollution de l’État d’Orissa a souligné les inquiétudes concernant la conception et l’entretien du bassin, notamment les questions portant sur la construction, ainsi que les preuves de fuite d’eaux usées alcalines (ph 11,06) du bassin. On ignore comment ces risques sont actuellement gérés. Amnesty International a consulté un expert international de l’environnement qui estime que ce bassin devrait être considéré comme une installation à haut risque étant donné les questions portant sur sa conception et sa construction, ainsi que les épisodes de pluie.
La population locale proteste contre le fait qu’elle n’ait pas été informée ni des mesures prises par l’entreprise et le gouvernement pour empêcher de nouvelles fissures, ni des implications que comporte l’augmentation de la capacité du bassin à boue rouge ou la surélévation de la paroi. Elle craint de devoir faire face à une grave situation en cas de fissure pendant les pluies de mousson, qui commence en juin.
La Haute cour d’Orissa examine actuellement la proposition de Vedanta de multiplier la capacité de la raffinerie par cinq, après que le ministère indien de l’Environnement et des Forêts l’a rejetée en octobre 2010 après avoir conclu que ce projet bafoue les lois relatives à l’environnement du pays.
DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en anglais ou dans votre propre langue :
– appelez les autorités à prendre des mesures immédiates pour protéger la population locale de toute contamination de l’eau, des terres ou de l’air ayant déjà eu lieu, notamment en ordonnant que la zone soit nettoyée et en permettant à ces gens d’avoir accès à des solutions efficaces ;
– exhortez-les à cesser de déverser davantage de boue rouge dans le bassin et à veiller à ce que l’expansion de la raffinerie ne soit pas autorisée tant que des mesures n’auront pas été prises pour faire face aux problèmes actuels d’une manière respectueuse des droits humains ;
– priez-les instamment de diligenter immédiatement une enquête indépendante sur les risques de débordement ou de fuites du bassin à boue rouge ainsi que sur les informations faisant état d’une fuite le 16 mai 2011, de rendre les conclusions facilement accessibles pour la population locale et de communiquer toute autre information et rapport concernant ce sujet ;
– demandez-leur d’informer le public des mesures prises par l’entreprise et les autorités locales pour empêcher toute fuite ou débordement du bassin pendant la mousson, ainsi que des mesures de sécurité adoptées pour protéger la population locale et l’environnement en cas de fuite ou de débordement.
ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 7 JUILLET 2011 À :
Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.Ministre de l’Environnement et des Forêts
Jairam Ramesh
Paryavaran Bhavan, Lodhi Road,
New Delhi 110003,
Inde
Courriel : jairam54@gmail.com
Formule d’appel : Dear Minister, / Monsieur le Ministre,Chef du gouvernement de l’État d’Orissa
Naveen Patnaik
Naveen Nivas, Aerodrome Road
Bhubaneswar 751001,
Inde
Courriel : cmo@ori.nic.in
Formule d’appel : Dear Minister, / Monsieur le Chef du gouvernement,Veuillez également envoyer des copies à : Ambassade de la République de l’Inde
Chaussée de Vleurgat 217, 1050 Bruxelles
eMail: admin@indembassy.be
eMail: info@indembassy.be
Fax 02.648.96.38INFORMATIONS GÉNÉRALES
« Les autorités ne se soucient pas de la situation désespérée à laquelle sont confrontées les habitants locaux touchés par ces fuites engendrées par de brèves averses. Que nous arrivera-t-il lorsque ce sera la mousson et qui pourrons-nous croire ? »
Habitants du village de LanjigarhLa boue rouge est un déchet toxique très alcalin produit lors du raffinage de bauxite pour fabriquer de l’aluminium et constitue un véritable danger pour la santé humaine et l’environnement. Une gestion prudente et une surveillance réglementaire rigoureuse sont nécessaires pour gérer efficacement les risques liées à la boue rouge.
En octobre 2010, plusieurs personnes sont mortes et des dizaines ont été blessées à la suite d’une fuite du bassin à boue rouge d’une raffinerie d’alumine à Kolontar, en Hongrie, provoquant une coulée de boue rouge dans les villages alentour et contaminant l’environnement dans un large périmètre.
Vedanta Aluminium Limited, une filiale de Vedanta Resources plc, basée au Royaume-Uni, possède et gère la raffinerie et le bassin à boue rouge en Inde. Ces derniers sont installés dans un endroit risqué, à seulement un kilomètre du Vamsadhara, fleuve constituant la principale source d’eau de la région. Quatre villages se trouvent très près de la raffinerie et huit autres sont situés en aval.
La population locale, majoritairement composée d’indigènes Majhi Kondh et de Dalit, qui vivent de l’agriculture, fait régulièrement part de ses inquiétudes concernant les risques que posent le bassin à boue rouge de 28 hectares, actuellement opérationnel, et la construction d’un futur bassin du même type de 60 hectares. Elle lutte également contre la proposition de Vedanta de multiplier par cinq la capacité de la raffinerie, en avançant que cela polluerait davantage ses terres et son eau.
En septembre 2005, le Comité central de la Cour suprême indienne a souligné que « […] l’emplacement du bassin à boue rouge, mélange de produits chimiques alcalins très toxiques, qui contient plusieurs métaux lourds dont des éléments radioactifs, et du bassin de décantation des cendres sur le fleuve Vamsadhara pourraient provoquer une forte pollution de l’eau. La fissure de ces deux bassins pourrait engendrer d’importants dégâts en aval. La probabilité d’un tel événement n’est pas véritablement évaluée […] ».
Dans son rapport Ne détruisez pas nos vies pour produire du minerai. En Inde, des vies dévastées par une mine de bauxite et une raffinerie d’alumine, publié en février 2010, Amnesty International soulignait le fait que les témoignages d’habitants locaux ainsi que les informations rassemblées par le Comité de contrôle de la pollution de l’État d’Orissa soulèvent de vives inquiétudes concernant les conséquences négatives de la raffinerie sur les droits à l’eau, à la santé et à des moyens de subsistance de la population vivant à proximité de cette installation, auxquelles ni l’entreprise ni les autorités n’ont réagi de manière appropriée.
Amnesty International a appelé les autorités à prendre des mesures immédiates pour empêcher toute nouvelle contamination du fleuve et pour faire face aux problèmes existants.
L’organisation a également recommandé que Vedanta s’attaque aux conséquences négatives actuelles de la raffinerie de Lanjigarh sur l’environnement, la santé et les droits sociaux et humains, en précisant que cela devrait être fait en consultant véritablement et ouvertement la population concernée.
AU 155/2011, ASA 20/021/2011, 26 mai 2011