Les « flexitarians » ou la volonté de ne rien vouloir changer !

Les associations de protection animale clament que la consommation de « viande » baisse et est de plus en plus dévalorisée. A LTD nous affirmons régulièrement le contraire, et voici encore une illustration de cela.

Le principe revient toujours à la même chose: dans une société fondée sur l’exploitation et la domination, jamais les personnes profitant de cela n’abandonneront l’exploitation et la domination des animaux.

C’est une question de culture, et c’est en ce sens que le Figaro reprend un article du New York Times intitulé « Le carnaval des carnivores » (voir la version anglaise ici). Bobos de tous les pays, unissez-vous!

L’article souligne donc une volonté accrue de consommer « des viandes de haute qualité, issues de producteurs et de pâturages locaux. » Avec la poussée de l’alimentation bio, il n’est pas étonnant que les bobos-écolos veulent manger de la chaire animale sans pesticides.

Il ne s’agit pas d’abandonner la « viande », mais d’abandonner la « mauvaise viande. » Au 19ème siècle, les ouvriers crevaient la faim et les bourgeois étaient gros: voilà ce qu’on voyait dans les caricatures.

Au 21ème siècle, c’est l’inverse: les pauvres ont une alimentation lamentable et deviennent gros, alors que les riches se préoccupent de leur ligne et disposent d’une alimentation bien plus saine.

En fait, là où l’industrie du bio a échoué par rapport à sa vanité, c’est que, elle qui se vante pourtant de respecter les animaux, amène un nouveau phénomène : celui de tuer pour manger des animaux élevés de manière « correcte », ce qui serait acceptable… Et qui est donc voulu par les consommateurs et consommatrices ne pouvant se passer de chaire animale !

Aux Etats-Unis,

« les bouchers haut de gamme comme Tom Mylan deviennent des idoles et font des inconditionnels. Ils ouvrent des points de vente à New York, Londres et San Francisco et offrent des cours de 75 dollars (57 euros) pour la préparation d’un porcelet de 40 kg à 10 000 dollars (7 700 euros) pour six à huit semaines de formation. »

Si on fait un zapping télé rapidement, ou que l’on se tient simplement au courant de ce qu’il s’y diffuse, les émissions de cuisine sont aussi très largement dans l’air du temps. Un bon petit côté débrouille qui se veut « sain » et économique. Les cours de cuisine, qui sont pourtant assez excessifs, connaissent aussi un grand succès. Le plaisir d’apprendre associé à la convivialité d’un cours « relax » en groupe en fait encore oublier que l’on apprend à découper, hâcher, cuisiner des morceaux d’animaux. Cuisiner de la chaire d’animaux morts devient chic et branché.

Chic et branché, jusqu’à une version ultra moderne et totalement délirante – décadente:

« Certains vont jusqu’à installer une chambre froide dans leur salon. C’est là que John Durant, 26 ans, conserve ses abats et ses côtes de cerf – dans son appartement de New York. »

Cette pratique hallucinante, date du paléolithique, et ne consiste qu’a se nourrir de « viande ». C’est ni plus ni moins qu’un appel au retour à la barbarie!

La consommation de « viande » n’est donc pas du tout en régression sur le plan culturel. Elle se généralise en fait sur le plan mondial, en raison du triomphe du mode de vie « occidental. »

Au lieu d’aller vers une alimentation sans « viandes », de nouvelles pratiques se développent, l’exploitation « adaptant » ses produits en fonction.

Et la consommation de « viande » est tellement ancrée dans les mentalités et les coutumes que l’article mentionne ainsi le peu d’engagement d’une chef pâtissière végétalienne, Fernanda Capobianco. Au sujet de son repas de mariage elle déclare :

Nous invitons des chefs comme Eric Ripert et Daniel Boulud. Comment inviter de telles personnalités à un repas sans proposer de viande ? Ils vont nous prendre pour des fous.

Et le fait de se vouloir tolérantE avec les carnivores est dans l’air du temps. Il ne faudrait pas choquer en assumant totalement ses pensées et montrer qu’on respecte trop les animaux quand même !

On peut donc lire à profit un long article de l’Express à ce sujet (première page, seconde page), intitulé « Végétarien, mais pas trop. »

Les caricatures qu’on y trouve sont très parlantes: la première consiste en un garçon disant à une fille: « Tu as mauvaise mine » avec la fille répondant: « J’ai arrêté la viande la semaine dernière », la fille étant bien évidemment « blanche comme un cachet d’aspirine »!

En voici une autre, visant à ridiculiser l’engagement:

En voici encore une autre, qui est inévitable et voilà pourquoi nous critiquons les produits simili-carnés. Sur le plan individuel, on peut à la rigueur comprendre qu’au départ certains en mangent, mais mettre cela en avant de manière généralisée est un pur suicide culturel!


Après les « pesco-végétariens », les « végétariens souples », l’Express nous apprend que la nouvelle expression désignant ces personnes qui n’assument pas le refus de consommer de la « viande » s’appellent les « flexitarians » et consiste en un végétarisme à la carte.

Ce genre de démarche aura malheureusement certainement un impact en France, où le véganisme est malheureusement déjà à la carte pour de nombreuses personnes voulant vivre de manière libérale…

Dans la même logique, l’article de l’Express affirme qu’être végétarien et le mettre en avant serait honteux et abusif :

« Sous la pression de mon entourage, qui me répétait que, sans viande ni poisson, je courais à la catastrophe », raconte Christel Dhuit [la chef de la cantine bio Soya].

Au bout de quelques mois, cette végétarienne convaincue escamote la volaille. « Mais le côté 100% végétal, contrairement au bio, je ne le claironne pas sur la carte. Rien de pire que l’étiquette « restaurant végétarien »! »

Sur le site de cette « cantine » on trouve donc encore les images avec des poulets au menu…

N’être donc QUE végétarienNE serait donc dangereux pour la santé, quelque chose à cacher, et surtout à ne pas assumer.

Pourtant, nous sommes clairement dans une époque où devenir rien que végétarien est très facile et simple. Mais ceci n’est pas un phénomène récent, les reculades ou bien les inventions de termes farfelus comme « pesco-végétarien » (« végétarien » qui mange du poisson!) servent systématiquement à donner bonne conscience tout en continuant de manger de la chaire animale.

Comme si dire « ah mais moi je mange presque pas de viande » servait les animaux et était de ce fait une pratique incroyablement correcte et méritant le respect…

« Végétarienne souple », « je suis presque végan », « je mange exclusivement bio », tout cela ne rime à rien et n’existe pas. Ne pas consommer de chaire animale n’a absolument rien d’extrêmiste et de difficile. Mais se la jouer « flexitarian » est plus simple, confortable et fun pour les bobos avident de confort et d’absence de remises en cause.

Pas de demi-mesures avec les animaux et dame nature. Soit on est, soit on n’est pas, tout le flou inassumé qu’il peut y avoir au milieu n’existe pas.

Pour défendre Gaïa et les animaux la seule solution est la libération animale et libération de la Terre!

Encore et toujours la question du réveillon « vegan » ?!

Il est incroyable de voir l’intérêt que suscite la soirée du réveillon organisée à Paris et dont la DJ est « Lt Ripley. »

Il est incroyable de voir à quel point la naïveté prédomine.

Il est vrai qu’il y a en partie des raisons qui expliquent la situation: pendant des années, et ce jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs, les personnes amies de la cause animale se sont vues souvent rejetées, critiquées, dénoncées, isolées, humiliées…

Toutefois, il y a des limites à l’expression de sa frustration. Car de quoi s’agit-il? Regardons les choses de manière simple, voyons comment les faits s’articulent d’eux-mêmes.

Une soirée est organisée par Végétariens magazine notamment. Cette revue s’affirme apolitique mais dans ses pages on trouve de nombreuses références très positives à un parti politique (« La France en action »).

Comme DJ de cette soirée, on trouve quelqu’un dont les liens vont vers des sites partisans de la théorie du complot.

C’est-à-dire des liens du type à affirmer que le réchauffement climatique est une mystification, que des reptiles déguisés en humains sont des banquiers qui contrôlent le monde, etc. A cela s’ajoute des liens vers des personnalités d’extrême-droite (Dieudonné, Soral).

Puis on s’aperçoit que la boucle se boucle: parmi les liens internet de la DJ, on a Christian Cotten, qui a été candidat aux élections législatives de 2007 sur la liste de « La France en action », et candidat pour les élections européennes du 7 juin 2009 sur la liste antisioniste de Dieudonné, en Île-de-France.

Mais ce n’est pas tout: sur la même liste de la « France en action » de 2007, on trouvait:

-Ahmed Moualek, proche de Dieudonné et animateur de La Banlieue s’exprime;

-Smaïn Bedrouni, qui (selon le site Réflexes) « prône un Islam radical de la pire espèce et développe des thèses antisémites » et « avait envoyé au président du MRAP une lettre de menaces avec une balle de 7,65 accompagnée d’un petit mot “la prochaine ne sera pas par la poste” et “Les juifs dehors”. »

Que se passe-t-il alors? Grand scandale, grand débat. Puis la pression, qui vient des fachos, qui vient des gens qui n’ont pas compris ce qu’est l’extrême-droite (et qui pensent que celle-ci n’a que la figure d’Hitler), qui vient évidemment de la rédaction de Végétariens magazine (cliquez sur lire la suite pour lire leur position visant à assimiler l’antifascisme à de la médisance et de l’agression…).

Conséquence logique, certains reculent, ainsi par exemple, le site « une lutte un combat » qui a modifié le titre du topic « Lt Ripley, DJ vegan… et fasciste » en « Lt Ripley, DJ vegan… et fasciste ? » ; son auteur considère désormais que la personne serait seulement…« louche » et non pas ouvertement d’extrême-droite (mais qu’il faut tout de même refuser une telle soirée)!

Autre conséquence logique: nous réaffirmons qu’il est nécessaire de boycotter cette soirée.

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