Une suite du méga-procès en Autriche

Le méga-procès des activistes en Autriche s’est soldé sur une victoire totale (voir ici). Il a été tenté de prolonger cette victoire en portant plainte contre… la police elle-même, plus exactement contre la police « politique. »

Le but: montrer que le procès a été monté de toutes pièces afin de casser le mouvement. Et les activistes ont été aidé ici par le club parlementaire des Verts (très « alternatifs » en Autriche).

La plainte se fondait sur l’argument suivant: la police avait envoyé une « taupe » dans l’association VGT (nous en avions parlé ici).

Puisque cette personne, qui a participé à de nombreuses activités de l’association et engageant même une relation intime avec un activiste, a été envoyée en « mission », cela aurait dû être mentionné dans l’enquête aboutissant au procès.

Bien entendu cependant, la police a tout simplement « oublié » cette « mission », qui a pourtant duré seize mois! Pendant plus d’une année, la « taupe » en question n’a en effet rien remarqué comme activité « illégale » et cela ne servait en rien à la police, en dédouanant même les activistes…

La police a donc enlevé l’enquête du dossier remis au procureur… Une preuve, pour les activistes, que le dossier était un dossier politique à charge et uniquement à charge.

Plainte a donc été portée, et ce premier août celle-ci n’a pas été acceptée, étant jugée irrecevable.

De manière assez folle, le procureur a expliqué que la cour aurait très bien, si elle l’avait voulu, inviter la « taupe » à la barre.

Ce qui ne tient pas debout, car la cour n’était (officiellement) pas au courant de cette histoire, puisque l’existence de la « taupe » n’était pas mentionnée dans le dossier de la police… Elle a été découverte par un détective privé engagé par la défense.

L’argument pour empêcher la plainte ne tient donc pas du tout.

Le procureur a également considéré que les difficultés qu’a eu la défense pour avoir accès au dossier n’avaient pas été causées par la police, qu’il n’y avait pas de règles établies à ce sujet.

Bref, l’État autrichien a décidé d’écraser cette histoire. Et naturellement, que cette plainte soit déboutée en plein milieu de l’été, début août, vise à étouffer l’affaire.

De leur côté les activistes poussent pour que des chercheurs et des universitaires se saisissent de cette affaire pour l’étudier et en faire un « cas d’école » de la répression.

La fin du procès des activistes en Autriche

Le procès des activistes en Autriche a pris fin hier et le résultat est l’annulation des accusations. C’était le 95ème jour de procès, 14 mois après son début, et aucune accusation n’a tenu, malgré les constructions abracadabrantes de l’État autrichien qui voulait « prouver » l’existence d’une « organisation mafieuse. »

L’annulation des accusations n’est pas encore officielle : le procureur a encore trois jours pour décider s’il veut continuer le procès et le ministère de l’intérieur peut relancer la machine. Mais il n’y a aucun commentaire officiel, sur ce qui se conclut sur un fiasco pour la répression.

Et même la juge, d’une agressivité sans pareil lors du procès, a expliqué que le procès avait été le plus grand défi de sa vie et qu’elle espérait que l’annulation serait acceptée par l’État. Il faut dire que dans un État policé et conservateur, la résistance déterminée d’activistes bouleverse les règles traditionnelles…

De plus, à son arrivée hier à neuf heures du matin, elle s’est faite accueillir par 150 personnes, dont un groupe de samba et d’autres jetant des confettis, notamment sur elle, pour célébrer la victoire à venir. « C’est désagréable » a-t-elle dit. A quoi il lui a été répondu que 105 jours de garde à vue sont plus désagréables encore…

Lorsqu’elle a annoncé l’annulation du procès, le porte-parole de l’association VGT, la principale association concernée par le procès des 13 activistes, a expliqué que ces trois années et demi d’enquête n’avaient abouti à rien d’autre qu’une perte de temps. La juge, qui a clairement craqué, a expliqué qu’il « était facile de chier l’intelligence une fois que tout est fini » (en gros, de faire le malin, mais dans un langage bien plus vulgaire).

Elle a été donc pressée de conclure le procès en disant : « Il n’y a rien et il n’y avait rien » ! C’est ce qu’ont put voir les nombreuses personnes présentes et les médias, notamment conviés dans une seconde salle avec un grand écran pour suivre l’événement…

Le boulet est passé en tout cas non loin des 13 activistes. Se tirer d’un procès dont le dossier fait 40 000 pages n’est pas une mince affaire. Surtout quand il y a un article de loi comme celui sur les « organisations mafieuses » (article 278a), dont la définition est très large. En Allemagne existe une loi similaire (l’article 129) et en France également (« association de malfaiteurs », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste »). Ces lois permettent d’arrêter des gens sans qu’il n’y ait forcément de preuves au sens strict, il suffit juste pour l’État de faire un montage intellectuel.

C’est à cela qu’ont échappé les activistes en Autriche, par une lutte acharnée et un mouvement de solidarité ininterrompu. En affrontant la pression : une manifestation de solidarité hier soir à Vienne de la part de 250 personnes a vu 50 personnes encerclées par la police et contrôlée de manière « musclée »…

Reste donc à savoir quel est l’avenir. Les Verts, très alternatifs en Autriche, exigent une réparation matérielle pour les activistes et leurs activités et la quasi totalité des partis veut ou prétend vouloir modifier la loi sur les « organisations mafieuses. » Et la prochaine étape, c’est déjà la « veganmania » annuelle, une fête de rue organisée cette fois dans une douzaine de villes. A Vienne est notamment prévu un… gâteau au chocolat de 200 kilos et 35 mètres de long !

 

« Stopper l’instruction judiciaire – abroger le paragraphe 278 »

278a: le paragraphe sur les « organisations mafieuses »

« L’État est l’organisation criminelle »

« Vous pouvez avoir notre haine, mais jamais vous n’aurez notre confiance! »

« Still not loving police »

Rappel d’articles à ce sujet, sur LTD:

Le procès en Autriche contre les activistes a commencé…

La situation du procès en Autriche (deuxième compte-rendu)

La situation du procès en Autriche (troisième compte-rendu)

La situation du procès en Autriche (quatrième compte-rendu)

Autriche : la répression continue

L’ALF s’invite au procès en Autriche

Un après le début du procès en Autriche, la fin est programmée pour avril

Rappelons également qu’en Autriche l’utilisation du nucléaire pour l’obtention d’énergie ou pour les armes est interdit par la constitution:Potentiel hydroélectrique français et Autriche dénucléarisée

Infiltration policière durant 16 mois en Autriche

Nous avions parlé du procès qui se déroule en Autriche contre les activistes pour la libération animale ; nous reparlerons bientôt de la suite de ce procès-fleuve.

Car ici nous voulons parler de l’information qui vient de ressortir, justement au sujet de la scène pour la libération animale, et plus particulièrement l’association VGT, l’association fer de lance du mouvement.

En effet, il a été découvert que la police a infiltré un agent pendant… 16 mois dans l’association. Il s’agit d’une femme, qui a réussi à totalement s’intégrer non seulement dans les activités de l’association, mais également dans la vie privée des gens.

Il faut bien savoir qu’une telle immersion, allant jusqu’à a la sexualité ou la vie de couple, n’est pas rare, bien entendu ! En Angleterre, on a récemment eu la découverte d’un agent qui a inflitré le mouvement écologiste / antifa… pendant neuf années, de 2000 à 2009!

Voici des photos de cette personne qui a infiltré VGT en Autriche ; la troisième photographie la montre même protestant contre la répression qui a eu lieu !

Cette femme avait comme nom… « Danielle Durand » (sic), et a affirmé retourner en France quelques mois après la répression. Elle avait pourtant un accent régional autrichien très prononcé… et on s’est aperçu que sa seconde adresse était celle d’un responsable de la police. Mais le déclic n’a eu lieu que lorsque les « éléments à charge » ont été (enfin) fournis durant le procès.

Une observation policière note en effet que l’une des activistes monte à 6h48 du matin dans sa voiture, puis que « l’agent infiltré prend la place du passager. » L’activiste en question a compris qu’il s’agissait de « Danielle Durand »…

Pour s’infiltrer, cette « Danielle » a initialement choisi un activiste, qu’elle a dragué de manière forcenée dès le premier soir.

« Puis-je te demander quelque chose » a-t-elle dit à cet activiste à la fin d’une conférence. La soirée a continué au restaurant, puis prétextant la vision d’une vidéo consacrée à la libération animale chez cet activiste, elle lui a mis littéralement le grappin dessus (à base de « main au paquet »).

A la suite de cela, elle a participé à absolument toutes les initiatives, en Autriche comme dans les autres pays (comme en Hollande). Elle apparaissait comme une activiste « modèle. »

A côté de cela, son comportement était bien ciblé : envoyer des photos d’elle quasiment nue à une activiste en demandant si elle « plairait aux hommes », montrer des sextoys à une autre activiste en demandant son avis, etc.

L’idée était d’apparaître sympathique, totalement ouvert d’esprit….Cela fut une réussite : l’association VGT est tombée dans le panneau, et la définissait en interne comme « motivée et en qui on peut avoir confiance. »

Naturellement, faire face à une telle opération est difficile : l’agent profite des écoutes téléphoniques, des compte-rendus policiers… et peut monter les gens les unEs contre les autres.

Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas avoir un oeil critique, si l’on veut pas connaître de mésaventure. Rappelons donc ici l’existence du document sur les règles de sécurité d’Earth First! Montréal.

En plus de cela, le critère de la vérité selon nous : le rapport à la Nature, le rapport aux animaux, la vision du monde. Une attitude sérieuse et non naïve, et systématique : en Angleterre, la règle de sécurité est même de fouiller les poubelles pour vérifier qu’elles sont bien remplies de produits vegans uniquement…

La Sarthe, l’Aisne, la Chiers, la Hongrie… 48 heures de pollution!

Nous allons ici parler de toute une série de pollution frappant la France en simplement 48 heures ! Et encore nous n’avons pas pu tout répertorier!

Mais avant d’en parler précisément, nous voulons souligner le contexte. Et pour cela voici tout d’abord la publicité pour la dernière Volkswagen. Afin de montrer que la voiture peut parcourir 1200 km avec un seul plein, on a un singe qui… fait du stop, afin de quitter la ville pour rejoindre la jungle.

C’est une terrible démonstration de comment le fait que les animaux perdent leur environnement se banalise, devient une idée courante et reçue… L’idéologie comme quoi la Nature est en train de subir une défaite totale est en train de se diffuser !

C’est à la fois un constat mais surtout une manière de « faire passer la pilule. » Voici une série de faits qui se sont déroulés en 48 heures, et qui doivent nous révolter!

Voici d’abord une impressionnante photo, prise en Hongrie, dans le village de Kolontar dans l’est du pays. Une marée de boue rouge hautement toxique s’est déversée, dans une proportion de 1,1 million de mètres cubes !

C’est l’usine de bauxite et d’aluminium MAL d’Ajka qui a vu son réservoir céder, la boue remplissant la rivière Torna et atteignant les communes de Devecser, de Somlovasarhely et de Kolontar.

Sur le plan humain, il y a quatre morts et 123 blessés, alors que six personnes sont toujours portées disparues. Du côté animal, aucune information, à part que des vaches, des chiens et des chats ont été emportés. Pas un mot sur les animaux sauvages bien entendu, notamment les poissons.

Niveau végétation, on sait par contre que la contamination s’étale sur plusieurs kilomètres, risquant par les vents de contaminer plus d’une dizaine de kilomètres. Le Danube risque lui-même d’être atteint.

Dans un même genre, en France le ministère de l’Ecologie reçoit aujourd’hui des activistes de l’association bretonne Roz glas et de la CRIIRAD au sujet des anciennes mines d’uranium de Rosglas, entre Meslan et Guilligomarc’h.

Une radioactivité 20 fois supérieure au niveau habituel a été remarquée…

Et hier, toujours en France, on s’est aperçu que… 7000 litres de fioul d’une entreprise alençonnaise située en zone industrielle d’Écouves ont été versés dans la Sarthe, en Basse Normandie…

Le préfet de l’Orne a interdit la pêche et le Canoë Kayak, alors que des barrages filtrants ont été placés afin d’empêcher la pollution de la zone de captage de la Lyonnaise des eaux pour l’eau potable.

La rivière Aisne a elle été frappée par un flot d’excréments et d’eaux souillées en provenance d’une canalisation…

Enfin, la Chiers qui est une rivière franco-belgo-luxembourgeoise, et un important affluent de la Meuse, est frappée par la pollution, avec une eau noire… dont l’origine est sans doute l’usine de pâte à papier d’Harnoncourt (en Belgique).

Soulignons ici que dans les derniers cas, ce sont les associations de pêcheurs qui se sont plaints… Ce qui est totalement fou : la Nature est coincée entre les pêcheurs et les pollueurs !

Cela ne peut que souligner l’urgence qu’il y a à construire un mouvement véritable pour Gaïa. Il faut construire un projet ! Un projet adapté à nos exigences…

Voici par exemple un modèle de supermarché correspondant au développement durable. Il s’agit bien entendu d’un projet commercial, cependant il faut bien voir qu’il existe en raison de la pression des gens, et ensuite ce genre de projets n’est pas généralisable dans une société fondée sur le profit.

Dans ce projet, les panneaux solaires permettent de chauffer l’eau, et il y a aussi si possible un petit parc au-dessus du supermarché… La consommation de CO2 est moitié moins grande que pour un supermarché traditionnel de même taille.

Deux viennent justement d’ouvrir, il y a quelques jours, en Autriche à Murau et Vienne. On notera que la chaîne qui en est responsable – Spar – installe systématiquement des appareils pour recharger (gratuitement) les vélos électriques.

Encore une fois, soulignons bien que ce modèle n’est pas généralisable. Il s’agit d’exemples à part, avec une visée promotionnelle. Le seul future est dans une gestion collective, dans une organisation véritable de nos relations entre humains et du rapport de l’humanité à la Nature !

D’ailleurs pour bien comprendre le caractère vraiment particulier de cet exemple de supermarché, voici le flyer de la dernière soirée des Verts en Autriche.

Il s’agit, pour la journée dédiée aux animaux, d’une fête vegan gratuite, avec la nourriture venant d’un grand traiteur, et ayant lieu dans l’auditorium du musée d’art moderne…

Avec évidemment en « guest star » le porte-parole de VGT, association dont les responsables affrontent en ce moment le procès fleuve pour « organisation mafieuse »…

Les situations particulières ne sont pas généralisables. Voici donc un point de vue très intéressant et juste quant aux les supermarchés, que l’on retrouve sur une banderole allemande qui nous parlera certainement:

Légumes de supermarché = tueurs du climat

c’est pourquoi : le luxe pour tous => le bio pour tout le monde!

La situation du procès en Autriche (quatrième compte-rendu)

Voici le quatrième compte-rendu du procès en Autriche (pour les autres compte-rendus: 1, 2, 3).

Tout d’abord, un premier bilan a été tiré et il est clair pour toutes les personnes ayant observé le procès que la juge est d’une très grande agressivité envers les activistes.

Ce qui finalement n’est pas si étonnant quand on s’aperçoit qu’on la trouve deux fois en photos dans le dernier bulletin de la section de tir de l’association sportive de la police de la ville (voisine de Vienne) où se tient le procès.

Dans le même ordre d’idée, la juge a expliqué que le fait qu’il y ait une croix au mur dans la salle du procès n’avait rien de choquant, que parfois des personnes croyantes prêtaient justement serment sur la croix de dire la vérité et rien que la vérité!

Comme dit dans le dernier compte-rendu, même si ni les activistes ni la juge ne veulent aller directement dans le conflit, les deux cultures antagonistes suintent de plus en plus, avec d’un côté l’Autriche cléricale et réactionnaire des campagnes, et de l’autre les progressistes cherchant à déborder sur la gauche la social-démocratie traditionnellement dominante dans les villes.

Ainsi et inversement, une des personnes passant au procès est arrivée… habillée d’un t-shirt avec sur le devant la photo d’une personne masquée tenant un chien Beagle, avec inscrit « Smash HLS » et au dos le slogan « I support the ALF. »

Ce qui, en plein procès contre l’activisme justement, a le mérite de la clarté, tout comme le fait quelques jours plus tard de coller une affiche « Terreur d’Etat contre la protection animale » sur le bureau du juge, avec des gens dans la salle lançant des slogans contre la répression!

Et, de manière plus anecdotique mais marrante, lors d’une journée de procès on a pu voir se placer au niveau de la fenêtre de la salle différents ballons roses, avec accroché en dessous…. un poster de l’extra-terrestre de la célèbre série télévisée ALF!

Dans cette ambiance très tendue en tout cas, la juge a continué ses multiples remarques et questions, concernant les liens de telle et telle personne. Elle a mentionné les appartements et leurs colocataires, les divers coups de téléphone et emails, le fait que les emails soient cryptés etc.

Les surveillances ont en effet été extrêmement nombreuses…. et absolument tout est pris à charge, dans un grand élan de criminalisation.

Même le fait que des documents de VGT aient été traduit en anglais a été considéré par la juge comme la construction de contact avec les « extrémistes anglais »!

Tout comme a été considéré comme un soutien à des criminels le fait que le responsable de l’association VGT se renseignait par téléphone auprès d’un ami quant au sort de deux personnes arrêtées pour avoir scié des postes de tirs de chasseurs….

Et d’ailleurs, lorsque la juge a interrogé la responsable de la police et de l’enquête, celle-ci a également rappelé que s’était tenue aux Pays-Bas, à Den Haag, au début avril, une conférence d’Europol sur l’extrémisme de type ALF – ARM….

On ne doit donc pas être étonné que, comme nous l’avions prédit, la ligne de défense des responsables de VGT (la principale association concernée) infléchirait de plus en plus.

Ce n’est pas par hasard en tout cas que de nombreuses questions ont été adressés à Harald Balluch, l’un des principaux responsables de VGT, qui a répondu calmement mais fermement, rejetant tout lien avec les actions illégales.

Balluch a, de fait, joué le jeu, et ce jusqu’à ce qui semble une ironie, et une ironie pour le moins étrange.

Lorsque par exemple la juge lui a demandé s’il connaissait les personnes ayant mené telle ou telle action illégale, il a ainsi répondu qu’il pensait qu’il s’agissait sans doute de gens à la périphérie du mouvement, vraisemblablement de gens qui ne savent pas mener d’activité constructive, qui sont un peu perdus et n’ont pas de liens sociaux. C’est ainsi qu’il s’imagine que sont ces gens, a-t-il expliqué.

Même si l’on devine sans doute l’ironie pour jouer le jeu d’une petite distanciation, le simple fait de dire cela est finalement très exactement ce que la juge attend des activistes arrêtéEs…

Et l’ironie est pour le coup plus que douteuse lorsque la juge lui a demandé pourquoi la police n’a pas arrêté plus vite les « criminels. » Balluch a en effet alors répondu que la police avait perdu son temps avec les activistes agissant dans la légalité!

Ce qui ne peut être compris que comme un appel à la répression contre les activistes menant des actions illégales.

Et logiquement, poussant son raisonnement jusqu’au bout, Balluch s’est donc dissocié de plus en plus de la libération animale. Au point que lorsque la juge lui a demandé s’il était contre la vivisection… Il a répondu que oui, mais qu’il n’était pas pour son abolition immédiate, pensant qu’il faut d’abord développer des méthodes alternatives!

Son frère, Martin Balluch (qui est également le théoricien de VGT) a donc également profité des propos de son frère pour souligner qu’il n’a jamais défendu « l’idéologie de l’ALF. »

C’est donc une première « temporisation » qui a eu lieu au procès. Le réformisme « radical » pour la protection animale tente de sauver sa mise, et n’a pas d’autres choix que de s’éloigner toujours davantage de la libération animale.

La situation du procès en Autriche (deuxième compte-rendu)

Le procès contre les activistes en Autriche a donc commencé (voir ici notre article concernant son ouverture) et vise pour l’instant à formuler de manière précise l’accusation. L’objectif est de mettre la pression dès le départ, afin de mettre les personnes accusées « dans les cordes. »

Et dans cet objectif de « casser » la défense, la juge a ainsi refusé aux personnes accusées d’utiliser un ordinateur portable pour consulter les… 200.000 pages d’actes divers et variés formant la matière première du procès. Elle n’a autorisé… qu’à les imprimer!

Les accusations précises ont été fixées très récemment, et il était évident que le début du procès viserait à « inventer » au fur et à mesure une structure illégale qui aurait servi de passerelle entre les réseaux légaux et les organisations illégales comme l’ALF.

Le responsable principal de l’association VGT, Martin Balluch, a ainsi pour l’instant dû témoigner 22 heures depuis le début du procès il y a quelques jours.

La juge l’a questionné de manière très agressive au sujet de ses points de vue, de ses activités, ses connaissances d’individus liés à la libération animale, mais également au sujet des emails qu’il a envoyé. Tout est considéré comme étant à charge.

Martin Balluch a répondu aux questions au fur et à mesure; sa ligne de défense n’est pas de chercher l’affrontement. Elle est de rester sur le terrain juridique et de tenter de faire en sorte que l’accusation se contredise, tout en mettant en avant les droits démocratiques à la « protestation » et la désobéissance civile.

D’un côté la juge et le procureur veulent assimiler la désobéissance civile prônée par Martin Balluch à une anti-chambre de l’ALF, et de l’autre Martin Balluch, lui, essaie de sauver cette ligne de désobéissance civile.

Ainsi, le procureur a mis un moment en avant la question de SHAC et de l’ALF, en citant les noms de différents activistes et en demandant quels étaient les liens de Martin Balluch avec eux.

La ligne de défense de Martin Balluch a été de rejeter toute implication à des projets d’actions illégales, et même à SHAC. Il a mis en avant le fait que l’association VGT pose un programme pragmatique de réformes visant à l’abolition des tests sur les animaux (ce qu’on appelle le « wellfarisme » ou encore la « protection animale », par opposition aux positions soit de l’abolitionnisme soit de la libération animale).

Il a affirmé cependant ne pas avoir prôné la stratégie de l’ALF, mais seulement de réformes poussées par la désobéissance civile. En ce sens, Martin Balluch se dissocie clairement des stratégies de l’ALF et de l’ELF, ce dont il n’a pas le choix puisqu’il prône un réformisme au sein de la société, et non pas une ligne « révolutionnaire. »

Sa position est resté néanmoins précaire, puisqu’il ne pouvait pas non plus nier l’importance de tels mouvements dans la formulation de la cause animale.

Interrogé par exemple au sujet de l’Angleterre où il a manqué de se faire expulser en 1994 en raison de son activisme, il a expliqué que dans ce pays le combat pour les droits des animaux était né dans la classe ouvrière et était encore aujourd’hui porté par elle. Il y a donc bien plus d’actions, et bien moins de discussions académiques ou universitaires qu’en Autriche.

On voit déjà que l’issue du procès se décidera ici: soit Martin Balluch recule davantage, accepte de rejeter clairement et ouvertement l’ALF. Son procès aura une issue plus ou moins « douce », mais sa ligne de la « protection animale » radicalisée sera torpillée.

Soit il refuse la dissociation. Mais il ne resterait alors qu’à transformer le procès en procès politique, seule manière de s’en sortir car il y aurait alors une nouvelle dimension d’ouverte. Et cela il ne le veut pas.

Nous ferons bien entendu des compte-rendus de la suite du procès.