« Celui qui sauve une vie sauve le monde entier »

Voici un extrait de l’ouvrage « Un éternel Treblinka » de Charles Patterson. Un ouvrage dont on ne saurait assez conseiller la lecture.

Cet ouvrage apporte en effet la question animale à partir non pas d’idées abstraites et universitaires, mais de faits concrets: l’exploitation animale, les valeurs culturelles, l’industrialisation de l’abattage…

Et à partir de ces faits concrets, il y a la question de la civilisation qui se pose, la question de nouvelles valeurs. D’où l’exemple de la Shoah, épisode terrible qui pose de lui-même la question du rapport à l’existence. Ici une personne, à partir de sa propre expérience justement, tire les leçons logiques de sa propre sensibilité.

En 1990, Susan Kalev se trouvait dans Greenwich Village, à New York, quand elle remarqua que la femme qui marchait devant elle portait un tee-shirt racontant l’histoire des veaux – comment ils sont arrachés à leur mère et gardés dans des stalles sombres et étroites jusqu’à ce qu’on les envoie au massacre.

Susan fut intriguée par ce qu’elle lut au point de dépasser la femme pour en apprendre davantage sur le devant du tee-shirt. Elle engagea avec la femme une conversation qui se prolongea devant un café.

Quand la femme dit à Susan Kalev qu’elle était en route pour une manifestation de protestation dans un restaurant du quartier et lui demanda de se joindre à elle, elle prit part à sa première action pour les droits des animaux. Quelques mois plus tard, en 1990, elle se rendit à Washington afin de participer à la Marche pour les animaux.

Susan Kalev, née en Hongrie pendant la Shoah, dit qu’elle a « le fantasme du sauvetage » – un puissant besoin de sauver des vies, dont elle pense qu’il est commun à nombre de survivants et leurs enfants.

Après la prise de contrôle de la Hongrie par les nazis, elle perdit son père, sa soeur et d’autres membres de sa famille. Elle ne survécut que grâce au beau-frère de sa mère, qui réussit à la placer dans un camp d’internement plutôt qu’à Auschwitz. Plus tard, en Israël, où elle vécut six ans, elle prit contact avec des membres survivants de la famille de son père.

Après avoir décroché un master d’assistante sociale à la Yeshiva University de New York en 1980, Susan travailla dans un service dédié aux familles et aux adoptions, puis pendant dix ans dans un service d’oncologie à l’hôpital Columbia-Presbyterian. Aujourd’hui, elle conseille les patients séropositifs et les malades du SIDA au Karen Honrey Psychoanalytic Institute en plus de sa pratique de la psychothérapie en cabinet.

Comme elle pense que tous les êtres vivants interagissent, elle est végétalienne (elle ne mange ni viande ni poisson ni oeufs ni produits laitiers). En plus des conférences qu’elle donne à New York sur la santé, l’alimentation végétarienne et une vie plus humaine devant des groupes, juifs ou non, elle est devenue éducatrice en attitude humaine dans des écoles publiques de New York.

Chaque fois qu’elle peut sauver ou aider un autre être vivant, quelle que soit son espèce, elle est persuadée d’accomplir l’enseignement du Talmud: « Celui qui sauve une vie sauve le monde entier. »

Pour Susan Kalev, la maltraitance des gens et la maltraitance des animaux sont liées. Son engagement dans un comportement non violent est devenu l’oeuvre de sa vie. Comme sa famille et elle furent les victimes impuissantes pendant la guerre, elle est décidée à agir.

Petit retour sur le chien de l’Espira-de-l’Agly

Il y a quelques jours nous parlions d’un acte barbare contre un chien, dans un village près de Perpignan, Espira-de-l’Agly, qui a un peu moins de 3000 habitants, et nous disions: « Dans la protection animale, on aime à penser que les gens n’aiment pas les animaux. Rien de plus absurde: si la barbarie existe, défendre les animaux est un sentiment populaire plus que largement répandu et considéré comme honorable. »

Voici deux éléments de plus le montrant très bien. Le premier est une extrait de l’info à ce sujet de la Fondation 30 millions d’avis. Bien entendu, le début parlant de la prétendue « ambiance de secret villageois » est à prendre avec des pincettes, car il s’agit là d’un mépris typique de la « vile populace », encore plus si elle est des campagnes!

L’enquête n’a pas été facile dans une ambiance de secret villageois. Mais les langues de certains jeunes témoins se sont rapidement déliées. « Dès le lendemain, on savait qui avait pu faire le coup.

Depuis, beaucoup de gens du village sont très remontés et veulent lui casser la figure. On ne peut pas s’en prendre de cette façon-là à un animal », raconte écoeuré, un adolescent d’Espira. « Ce sont des esprits criminels qui ont fait ça, s’indigne une habitante. Ce n’était pas du tout un chien agressif. Il allait vers les gens, recherchait de l’affection. Je regrette de ne pas l’avoir ramassé avant. »

Lundi dernier, elle a participé dans les rues d’Espira à une manifestation contre les tortures faites aux animaux. Une soixantaine de personnes en colère ont brandi des images insoutenables du chien, brûlé au troisième degré sur 50% de son corps, les chairs à vif.

Comme on le voit, la population était remontée, surtout les jeunes! Une attitude bien en contradiction d’ailleurs avec cette « ambiance de secret villageois »!

Le second document est le comuniqué de la mairie du village. Un communiqué mis en urgence dans la section « vie municipale », sur un site annonçant d’habitude simplement les travaux sur une avenue ou un « cars show » avec un concert rock.

Comme on peut le voir, le ton est très clair: la barbarie a dégoûté les gens, et la mairie n’a pas le choix que de devenir le représentant, au moins dans les mots, de la colère populaire. Et on peut bien penser que si cette colère populaire avait fait justice elle-même, elle n’aurait pas fait de détail…

Quel dommage qu’il faille que la barbarie soit visible d’une telle manière, alors que les animaux souffrent et meurent chaque jour!

Abandonné par son maître, certainement sur la route des vacances, un chien a été la victime de deux personnes qui n’ont aucune excuse à leur acte.

Pendant qu’une fille de 22 ans le tenait, son compagnon de 17 ans l’aspergeait d’un produit inflamable et y mettait le feu.

Réfugié dans un immeuble municipal, la pauvre bête a été amenée par le garde et la déléguée locale SPA au centre départemental.

Les profondes blessures constatées ont fait émettre au corps vétérinaire un premier diagnostic réservé.

Aujourd’hui Mambo, nom donné par ses amis de la SPA de Perpignan, se remet doucement de ses blessures.

Monsieur Gérard BILE, Maire de la commune et ses adjoints, ont participé activement à l’enquête, avec la gendarmerie, qui a débouché sur l’arrestation rapide des deux individus qui ont reconnu les faits.

Ils seront très certainement jugés en fin d’année.

Plainte a été déposée par le Maire qui a demandé la plus extrême sévérité.

Proposition sera faite au prochain conseil municipal, de prendre en charge les soins prodigués par la SPA.

Monsieur le Maire remercie les très nombreuses personnes qui se sont exprimées par leurs actes de solidarité et de sympathie ainsi que pour les dons qui rejoignent l’urne ouverte à cet effet sur le comptoir du secrétariat de la mairie et dont le contenu sera intégralement reversé à la SPA.