La religion cathare fait partie des mouvements populaires révolutionnaires du Moyen-âge. Exploitées sans pitié par la féodalité, les masses paysannes se révoltent en réinterprétant les textes religieux selon leurs besoins sociaux et leurs valeurs communautaires.



Les cathares se considéraient comme les seuls vraiment chrétiens, ils s'appelaient eux-mêmes «Bons Hommes» ou «Bonnes Femmes» (les femmes étant mises sur un pied d'égalité y compris pour le clergé), ou «Bons Chrétiens». Le clergé devait travailler manuellement et participer à la communauté. Ils rejetaient l'Ancien Testament et son Dieu violent pour n'accepter que des éléments du Nouveau Testament, où tout est amour.



Le végétarisme était une valeur essentielle en raison de l'interdiction de tuer tout être vivant, qui est une âme issue du paradis. Les "parfaits" c'est-à-dire les membres les plus impliqués, pratiquaient un strict végétalisme, justifié théologiquement par le fait que le lait et les oeufs sont le produit de relations sexuelles amenant plus de naissances et donc plus d'âmes en peine.



Pour les cathares les êtres humains étaient issus des anges déchus du Paradis, et renaissaient sans cesse. Jésus a pris l'apparence d'un Homme pour venir leur rappeler cela, afin qu'ils puissent revenir au Ciel en rejetant le monde matériel. Dans ce cadre, les animaux étaient considérés de manière générale comme "des frères mineurs".



Les cathares rejetaient ainsi l'ordre social féodal, mettant tous les êtres vivants sur un pied d'égalité, rejetant une église séparée de la société ainsi qu'une aristocratie qui serait "bien née". Sur tous les points le mouvement cathare correspond aux révoltes populaires analysées par Engels dans "La guerre des paysans."



Le mouvement cathare a été un mouvement populaire opposée à toute hiérarchie et remettant en avant les valeurs du communisme primitif. Il a également exprimé la lutte de la Narbonnaise (ou Septimanie) où dominait la langue d'Oc, contre la domination de ce qui allait donner la royauté française. En 1208 le pape Innocent III lança la croisade contre le comté de Toulouse et sa région, par la suite les forteresses du Languedoc (dont Montségur) furent prises et les cathares furent victimes de l'inquisition et anéantis.