Peintures, encres et véganisme

On nous a posé une question apparemment technique, et en fait, terrifiante. On rentre en effet là dans une question basique, quotidienne, où notre impuissance est quasi totale. On nous a demandé en effet ce qu’il en était de la vivisection par rapport aux encres.

C’est terrible, car tous les produits sont testés sur les animaux. Il s’agit d’un mode opératoire « standard. »

C’est exactement le genre de choses qui déprime, qui fait que certaines personnes abandonnent le véganisme, ou bien n’osent pas devenir vegan. « A quoi bon ? » Alors qu’il faut tenir le coup, pour les animaux !

Pour les encres donc, on doit penser logiquement que la vivisection est pratiquée, et ce pour tous les produits.

Voici par exemple la traduction de ce que dit Hewlett Packard au sujet des encres pour imprimantes :

« Obtenir certains types d’informations toxicologiques ou eco-toxicologiques exige des tests avec des animaux de laboratoire.

HP minimise l’utilisation de tels tests et encourage le traitement humain des animaux de laboratoire des manières suivantes : »

Suivent alors ces manières : réduire le nombre d’animaux, prendre les animaux les plus bas possibles sur le plan de l’évolution (par exemple des salmonelles), etc. Mais cela n’avance pas à grand chose, car ce n’est pas HP qui fait les tests, mais d’autres entreprises spécialisées. HP donne un cahier des charges, peut-être, mais cela reste symbolique, et de toutes manières les laboratoires de vivisection prétendent s’occuper du bien-être animal…

Et ce qui est vrai pour les encres d’imprimante est vrai pour les encres en général, depuis les stylos jusqu’aux habits.

Prenons par exemple ce que dit PaperMate dans leur FAQ en anglais, qui produit des stylos :

Les produits sont-ils testés sur les animaux ?

Nous n’ajoutons pas intentionnellement des composantes animales dans nos produits.

C’est une belle manière de répondre à côté, et d’expliquer en plus qu’il peut y avoir des produits d’origine animale, dans les encres…

Prenons un autre exemple, avec BIC. Une personne a demandé la chose suivante:

Bonjour. J’ai appris que les produits Bic étaient testés sur les animaux. Pouvez-vous me dire quels produits sont concernés par ces tests. Et surtout, j’aimerais savoir en quoi consistent ces tests. Merci

Voici la réponse de BIC:

Bonjour, Nous avons bien reçu votre courrier électronique qui a retenu toute notre attention et nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre société.

Veuillez trouver ci-dessous notre Communiqué du 21 juin 2001 concernant les tests sur animaux:

* BIC s’engage à offrir aux consommateurs des produits de la meilleure qualité possible.
* BIC a travaillé avec des experts en tests de sécurité des produits pour étudier, dans le domaine du développement de nouveaux produits, des alternatives fiables aux tests sur animaux.
* Grâce au travail commun accompli avec ces experts en sécurité des produits, BIC peut maintenant tirer profit des dernières avancées technologiques sur les tests in-vitro, la modélisation informatisée et les bases de données historiques. Ces méthodes ont atteint le niveau de fiabilité nécessaire pour permettre à BIC de respecter ses exigences rigoureuses en matière de sécurité des produits.
* Le but de BIC était de faire une évaluation complète de ses tests de sécurité des produits et, si possible, d’utiliser des alternatives aux tests sur animaux. En 1997, nous avons achevé cette étude et nous avons déclaré un moratoire mondial sur tous les tests sur animaux. Cette déclaration marque une étape décisive; nous devons cependant préciser que les tests sur animaux pourraient être nécessaires dans le futur si leurs alternatives ne permettaient pas d’assurer qu’un nouveau produit présente bien pour le consommateur les garanties de sécurité nécessaires.
* BIC continue également d’apporter son soutien à la législation qui vise à éliminer les tests sur animaux, tout en offrant des alternatives aux tests sur animaux qui assureront la sécurité des consommateurs. Nous vous prions d’agréer, Madame, nos salutations distinguées.

Des produits non testés existent pourtant. Par exemple, la distro de fringues (antifasciste, etc.) « Fire & Flames » produit des t-shirts et sweet shirts à capuches dont l’encre n’est pas testée.

Mais donc, cela implique que les autocollants ont une encre testée…

En conclusion donc, pour les encres et les peintures, le seul moyen d’être certain, c’est de regarder d’un côté les composants (ce site propose une liste des pigments avec les composants) car nombreux sont ceux qui peuvent être d’origine animale. Et de l’autre côté, demander au fabricant directement, qui répondra à côté si c’est une grande marque.

Une solution intermédiaire peut être de prendre des produits standards, dont on peut se dire qu’ils ont été testé dans le passé et qu’ils ne le sont plus, mais c’est moralement problématique et d’ailleurs rien n’empêche à ce que BIC par exemple « modernise » l’encre de ses stylos traditionnels, auquel cas…

En fait, la seule solution viable réellement serait de produire ses encres soi-même, mais est-ce vraiment faisable sans s’y connaître vraiment de manière approfondie? Et de plus ce n’est pas pratiquable par l’ensemble de la population…

Il y a là véritablement un mur auquel le véganisme se heurte au quotidien, et c’est bien ce mur que la libération animale doit faire tomber…