François Olivennes est un médecin qui, en 2006, a fait un choix très précis, qui est raconté de la manière par Le Monde alors :
« Ce spécialiste reconnu de l’assistance médicale à la procréation a claqué la porte de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris pour s’associer à un cabinet privé. Un choix qui l’a tourmenté, mais qu’il dit ne pas regretter. »
Et c’est lui a appelé Le Monde à ce moment-là pour justifier son choix :
« C’est lui qui a appelé. Il voulait faire connaître son histoire. Forcément, la démarche étonne.
Aucune prétention là-dedans, mais une forme d’exorcisme. Car l’histoire du professeur François Olivennes est celle d’un choix peu banal : quitter le service public hospitalier pour le secteur libéral ; lâcher un poste de chef d’unité de médecine de la reproduction à l’hôpital Cochin, à Paris, pour s’associer à un cabinet privé.
Il est rare qu’à 47 ans un professeur agrégé des universités – praticien hospitalier (PU-PH), spécialiste reconnu de l’assistance médicale à la procréation, claque la porte de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. »
Qu’a-t-il fait depuis ? Sur son site il dit à ce sujet :
« Depuis Avril 2006 je suis installé en libéral et j’exerce mes activités au sein du centre de FIV Eylau La Muette ou je suis coordonnateur du centre de Fécondation In Vitro. »
C’est dans le seizième arrondissement de Paris, juste à côté de la rue de Passy et du Trocadéro. C’est un choix on ne peut plus clair : François Olivennes a choisi le public le plus aisé qu’il pouvait.
Il n’est donc pas étonnant qu’il soit favorable à la « GPA sous conditions », ou encore à la PMA, pourquoi pas par exemple à condition que :
« le donneur soit connu, et même, pourquoi pas, qu’il soit un ami, une relation. Pas un père au sens légal, mais au moins une trace dans l’histoire de l’enfant. »
Le Journal du Dimanche lui a accordé hier une double page, à l’occasion de la sortie d’un ouvrage qu’il a écrit en ce sens, intitulé « Pour la PMA », publié chez Lattès. C’est un soutien direct à toute une démagogie libérale-libertaire prônant la dénaturation de l’être humain.
Il est ainsi prétendu que la famille aurait connu des modifications au cours de l’histoire :
« Toute l’histoire et la sociologie de la famille démontrent que sa définition n’a cessé d’évoluer en fonction des époques et des mentalités ».
Ce qui est évidemment totalement faux, le couple est la base de l’humanité depuis son apparition moderne… Même si on a pu voir hier soir sur France 2 un éloge des personnes âgées divorçant, avec même une femme qui au bout de trente ans prend toutes ses affaires d’un coup alors que son mari est au travail !
C’est que notre époque libérale-libertaire a besoin de la négation de toute forme collective d’existence, même le couple… Sans parler du refus de tout sens des responsabilités, de tout engagement… Une vie à la carte, obéissant au principe de consommation, dans le déni de la réalité !
Et après tout, ne faudrait-il pas être « tolérant » et accepter ce qui nous regarderait pas ? L’argument de François Olivennes vaut son pesant d’or :
« De quel droit M. Tartempion et Mme Tartignolle seraient-ils en droit d’interdire une pratique qui n’affectera en rien leur vie ni celle de leur entourage ? »
François Olivennes a choisi des noms censés symboliser les « beaufs », c’est-à-dire ici le peuple, ou plutôt le bas-peuple ! Mort à la démocratie, vive la consommation !
Au gouvernement, on aime, bien évidemment. Et après le gouvernement prétend qu’il y a un débat sur la bioéthique en cours… Alors que tout est déjà bien solidement organisé. Il s’agit juste de préparer l’opinion publique.
Et d’ailleurs, tout le monde n’accepte-t-il pas le capitalisme, dit François Olivennes, alors pourquoi ne pas assumer jusqu’au bout, sinon cela va repartir dans l’autre sens et il va y avoir une dictature des valeurs :
« Tous ceux qui prétendent détenir l’unique vérité quant à la conception et l’éducation d’un enfant souhaiteraient-ils qu’on entre dans leurs foyers pour vérifier si leurs choix éducatifs sont irréprochables quand bien même la composition de leur famille est conforme à ce qu’ils jugent acceptables ? »
Le raisonnement, ici, tient la route : soit on accepte des principes, des règles, soit on les refuse… Et si on les refuse quelque part, alors on les refuse partout. Qui nie l’universel à un endroit le nie partout, qui fait triompher le particulier à un seul moment le fait triompher tout le temps…
Voilà pourquoi il faut être intransigeant. La moindre faille et tout s’effondre. D’où que veganisme et straight edge vont nécessairement de paire, l’un comme l’autre formant une morale qui est juste, car vraie, fondée sur la vie naturelle.
Et que se passe-t-il, selon François Olivennes, si l’on n’obéit pas aux injonctions du libéralisme-libertaire, notamment le fait qu’une femme seul aurait un droit à l’enfant ? On serait intolérant, opposé aux droits des femmes…
« Alors laissez les femmes concernées prendre leurs décisions qui ne concernent qu’elles et n’enlèvent rien à personne, et foutez-leur la paix ! »
Or, dans les faits, cela enlève la Nature à la réalité, cela nie le besoin matériel effectif d’un homme, cela nie le besoin d’une mère, la réalité naturelle du couple. C’est l’avènement de l’existentialisme le plus complet, du libéralisme-libertaire le plus total.
C’est la liberté par et pour le marché, avec des corps servant de marchandises suivant des contrats individuels. C’est l’offensive générale contre le concept de mère – c’est aussi en cela que l’amour des animaux est le féminisme par excellence, la défense de notre mère la Terre un concept d’une dimension essentielle à la vie : la Nature et sa défense !