Il existe depuis la rentrée 2019 une véritable vague d’actions illégales en France dans le cadre de la libération animale. Il ne s’agit pas de commenter ces actions, qui sont précisément ce qu’elles sont.
Il faut toutefois quelques mots pour noter que, de par leur nombre important, c’est un certain signe des temps, car avec l’évolution de cette dernière année, il y a eu une forme de basculement. Déjà, les gens en ont assez de n’arriver à rien dans la cause animale et il y a une forme de prise de conscience de la vanité de nombreuses initiatives.
Car bon, c’est bien joli, mais rien ne change. Et en même temps les associations s’installent : L214 a reçu quasiment quatre millions d’euros en 2018 et cette association dispose maintenant de 70 salariés… PeTA est repris par la presse people, 269 Libération animale s’est replié sur un discours littéraire d’ultra-gauche (antispécisme décolonial etc.)…
Tout ça pour ça? Donc au final, forcément, l’ALF apparaît comme une base saine empêchant les principaux défauts bien connus : le sectarisme, la personnalisation à outrance, la manipulation par des activistes structurés par en haut sans aucune base démocratique, etc.
Cela est d’autant plus vrai alors qu’on s’aperçoit que le cinéma recommence avec les mêmes ingrédients recyclés, puisqu’on a ainsi en France deux nouvelles structures anglo-saxonnes de désobéissance civile faisant la même chose que les autres, mais prétendant tout changer : « DXE (Direct action everywhere) », ainsi que « Animal Rebellion » qui compte surfer sur Extinction Rebellion.
Il y a une certaine maturité qui apparaît également, dans un contexte de condition animale qui n’a, il faut le rappeler, cessé d’empirer dans une société en déliquescence. Cela joue énormément sur l’acceptation de l’ALF dans de nouveaux milieux, mais également en un certain sens sur une meilleure compréhension d’un besoin de mise en perspective.
Certains s’en réjouiront. Mais souvenons-nous toujours de l’exemple de Barry Horne. Rien ne doit nous satisfaire tant qu’on ne sera pas arrivé à changer le monde dans le sens de la libération animale. Le seul critère qu’il faut avoir, c’est le basculement de l’ensemble de la société. L’avenir dira si l’ALF « nouvelle vague » est une expression en ce sens ou un simple repli.
Action de la mi-octobre
« Mi octobre en France, les membres d’ALF ont détruit 8 maisons de chasse ainsi que tous les dispositifs permettant d’attirer et tuer des animaux.
Dans ses maisons ont été trouvé des cartouches, des couteaux, des dispositifs d’allumage, et des pièges à base de glue …
Les chasseurs restent les seuls individus à ne pas constater qu’il n’y a quasiment plus aucun oiseau sauf ceux élevés et libérés avant le massacre. Perdrix et faisans présents sur place ne se sauvant pas de l’humain.
Nous appelons chaque citoyen ou promeneur à détruire chaque maison, cabane, cage, mirador, collet ou autres dispositifs permettant soit le piègeage soit le nourrisage des animaux. Ce que font déjà certains promeneurs rencontrés …
Tant que vous tuerez, reconstruirez, nous détruirons …
Ce ne sont pas les lois de délit d’entrave à la chasse qui nous arrêteront …
ALF »
Autre action de la mi-octobre
« Etant adeptes de ballades nocturnes en forêt (on y trouve souvent des installations appartenant à d’immondes humain.e.s comme notre cible du jour), nous sommes tombé.e.s en pleine nuit dans le centre de la France sur des volières immenses où des perdrix destinées à être massacrées par des chasseur.euse.s étaient séquestrées.
Nous avons donc décidé de les aider à s’évader dans la nuit du 10 au 11 octobre.A notre grande surprise, des tags antispécistes étaient déjà visibles sur le lieu (est-ce que l’éleveur appréciait cette déco contestataire ?), nous n’étions donc pas les premièr.e.s à rendre visite à ce déchet.
Armé.e.s de notre courage et de nos outils légendaires d’activistes (des pinces coupantes) nous voilà en train de découper le grillage de la volière avec détermination. Après ce laborieux travail, nous nous rendions compte 5 minutes plus tard qu’il y avait en fait une porte non vérouillée donnant sur l’enclos à 2 mètres de là… Bon, ça arrive. Sans plus tarder nous nous attelons, à l’aide de cutters, au démantèlement du filet surplombant la prison.Une fois cette tâche terminée nous continuons notre petite visite, ouvrant chaque porte que nous croisons et prenant aussi le temps de poursuivre notre atelier découpage de filet sur un autre enclos.
Après avoir bien bousillé le lieu, nous enfilâmes notre casquette de décorateur.ice.s d’intérieur et nous entreprîmes de laisser notre patte artistique en ajoutant modestement « AGAIN » sur l’oeuvre déjà existante laissée par les précédent.e.s camarades qui énoncait « ALF SAYS HI ».L’essentiel était de nous assurer de la libération d’un maximum de personnes détenu.e.s dans ce lieu sordide, nous avons donc aidé les perdrix à prendre leur envol en les guidant hors de leurs prisons et les avons vu s’échapper par centaines vers la forêt.
Nous espérons qu’après ces quelques visites, les tortionnaires qui exploitent ces personnes s’endormiront la peur au ventre en appréhendant notre prochain assaut. Tant qu’il y aura des chasseurs il faudra des gens pour les chasser.
Si ce n’est pas toi, qui ? Si ce n’est pas maintenant, quand ?
Nous devons tous.tes aller sur les lieux d’oppression des autres animaux exploités pour les aider concrètement et pour avoir une chance de mettre fin au spécisme.
Nous reviendrons. »
Action début du 5 octobre
22 miradors ont été sciés en forêt de Lanouée, près de Ploërmel (Morbihan). Le communiqué de quelques lignes est en anglais, nous ne le mettons donc pas (et il n’est pas signé ALF).
Actions multiples fin septembre
Un communiqué en anglais informe du sabotage dans les Hauts de France de choses en rapport avec les sangliers (des caisses d’agrainage? des « pièges »?). Un autre, en français, informe :
« 27 SEPTEMBRE, DROME, FRANCE.
Cette nuit, un groupe d’activiste antispéciste s’est introduit par la force dans un élevage de poules pondeuses en batterie comptant environs 200 000 personnes animales.
Après avoir découper la clôture grillagée a la pince monseigneur, et défoncé la porte d’un hangard au pied de biche, le groupe a permis a une vingtaine d’individues de sortir de cet enfer.
Accompagnées dans différents sanctuaires privées, leurs vies commence des a présent.
Il est urgent d’agir, chaque vie sauvée est précieuse et sortira définitivement du système spéciste.
Leur corps ne sera désormais plus une ressource de production, qui une foi moins rentable finira dans les assietes des inconscients.
Vous, antispécistes qui nous lisez, il est grand temps de prendre vos outils et de forcer les portes de chaque élevage, afin d’en sortir le maximum d’individus. Afin de joindre a vos paroles révoltées des actes concrets qui auront un impact pour les personnes animales que vous aiderez a vivre.
Nous reviendrons, encore et encore, jusqu’a la définitive libération animale. »
Et pour information voici un communiqué concernant une autre action (que nous trouvons, rappelons-le, insupportable avec l’absence de sigle ALF, l’écriture inclusive jusqu’à l’illisible, le délire individualiste sur les « individus » libérés, etc.).
« Dans la nuit du 18 au 19 septembre, en région parisienne, un élevage de faisan.e.s a été saboté et des personnes se sont échappées.
Un groupe d’activistes s’est introduit dans un élevage afin de pouvoir rendre la liberté a des faisan.e.s élevé.e.s spécifiquement pour la chasse. La chasse ayant déjà commencé, ce n’est que leur offrir une avance sur les lâchés déjà prévus par les chass.eurs.euses dans l’espoir qu’iels puissent s’enfuir assez loin et ne pas subir les conséquences mortelles de ce qui n’est pour leurs oppress.eurs.euses qu’un loisir…
Le lieu a été trouvé par image satellite en cherchant des grands espaces verts en campagne, parsemés de petits traits disposés en lignes droites (les poteaux supportant le filet des volières) : image satellite caractéristique des élevages en volières pour la chasse.
Des pinces coupantes puissantes ont été utilisées afin de pénétrer rapidement dans l’enclos. Il y avait dans un premier temps un enclos qui encerclaient les volières. Il a fallu d’abord l’ouvrir afin d’accéder à ces dernières. Ensuite, de la même manière, les activistes sont entré.e.s dans la volière et ont sectionné une grande partie des filets surplombant l’enclos. Il y avait également des buissons à l’intérieur de l’enclos dans lesquels le filet s’accrochait au fur et à mesure qu’il se mettait à tomber. Quelques faisan.e.s refusaient de s’enfuir hors de l’enclos tandis que d’autres s’envolèrent à la première occasion. Certain.e.s se cachaient dans les buissons de l’enclos, et d’autres se prenaient les pattes et le corps dans le filet maintenant au sol. Il nous a fallu une quarantaine de minutes avant de pouvoir extraire la majorité de ces personnes qui n’ont aucun moyen de savoir le sort que les chass.eurs.euses leur avait réservé.
L’enclos faisait environ 900m2 et nous avons retiré la majorité du filet sur cette surface en le découpant avec des cutters et couteaux. Nous avons tenté au maximum de le rassembler pour le rendre le moins dangereux possible pour les faisan.e.s qui ne souhaitaient pas quitter l’enclos, et le moins entravant pour les celles et ceux qui voulaient s’échapper.
Pour finir, nous avons tagué « Stop Spécisme » sur l’abri en tôle que leurs futur.e.s assassin.e.s leur avait construit.
Nous avons passé environ 1 heure sur place et avons probablement permis à une centaine de personnes de prendre de l’avance sur leurs oppress.eurs.euses. Cependant, cet enclos faisait partie d’une dizaine d’autres présents sur ce domaine de chasse, et nous savons qu’il est possible que la plupart des personnes libérées cette nuit mourrons de diverses raisons liées à leur naissance et leur vie en captivité, ou seront rattrapées par les chass.eurs.euses.
Il n’existe pas de bonnes issues possibles lorsqu’il s’agit de porter assistance à un grand nombre de personnes nées en captivité, détenues par des personnes humaines voulant leur mort. Le spécisme et toutes les personnes qui en font l’apologie sont coupables de leur sort. Cette action avait pour but d’entraver les projets mortifères des propriétaires de cet élevage de chasse, et d’aider au mieux de nos possibilité les personnes qui y étaient détenues.
Rejoignez-nous. Aidons-les. Et exigeons l’abolition de toutes les dominations. »
Action de l’ALF les 21 et 22 septembre
« Ce week end du 21 et 22 septembre, dans le sud est de la France, miradors, pièges, cages et points de nourrissage ont été une fois de plus sabotés.
Pas une première pour les membres d’ALF, un éternel recommencement tant que les chasseurs continueront de massacrer les animaux au nom de la régulation en se revendiquant comme les premiers écologistes de France.
Libération d’animaux avant l’ouverture de la chasse, plombs et cartouches laissés au sol ; monopolisation des espaces forestiers au détriment des citoyens.
Sans compter l’exposition aux yeux de toutes et tous, d’animaux venant d’être tués ; animaux suspendus par les pattes pour y être éviscérer.
Tant que vous continuerez, nous continuerons …
ALF »
Hackage du site de la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Yonne
Les comptes ont été hackés et répertoriés etc.
Incendie le 16 septembre
A Normandel dans l’Orne, les bâtiments vides d’un élevage de poulet ont été incendiés. Pas de communiqué mais sur les murs ont été inscrits « Assassins » et « camps de la mort ».
Action les 11 et 12 septembre
« Dans la nuit du Jeudi 12 septembre 2019, en région parisienne, nous, activistes animalistes, avons détruit une tour de chasse et tagué sur le sol « stop spécisme ».
Les tours de chasse ne sont pas directement visibles par images satellites (google maps), nous avons donc repéré celle-ci en en nous baladant proches de champs, à la lisière d’un bois. Nous avons ensuite utilisé les images satellites pour vérifier que la tour repérée était bien à une distance d’au moins 100 mètres des habitations environnantes, car détruire une tour fait du bruit et prend du temps.
Des pièges photo étant parfois disposés dans les arbres par les chasseur.euse.s, nous avons repérer la tour et agit à visage masqué.
Nous avons attaqué la tour avec des scies à grosses dents en sciant à des endroits stratégiques puis nous avons fini le travail en tordant les pièces pour qu’elles cèdent.
Afin de visibiliser ce sabotage comme un acte politique en faveur des victimes du spécisme, un message « stop spécisme » a été laissé sur le sol à la bombe de peinture.Nous souhaitons par ce communiqué inviter tou.te.s celles et ceux qui savent que tuer les autres animaux n’est pas un acte nécessaire, à se former et à agir concrètement, pour les victimes du spécisme.
Jusqu’à l’abolition de toutes les dominations ! »
Une autre action a eu lieu pratiquement à la même date :
« Dans la nuit du 11 au 12 septembre, en France, nous, activistes du front de libération des animaux, avons aidé des centaines de faisan.e.s à s’échapper de leur prison.
A l’aide de cutters, nous avons découpé une large partie du filet qui les empêchait de s’envoler, puis nous sommes allé.e.s derrière elleux pour les inciter à fuir. Les voir s’échapper dans le ciel nous a profondément touché.e.s.
Nous avons également marqué notre passage d’un tag.
Nous souhaitons une vie libre et heureuse à toutes ces personnes, et avons une pensée pour tous les autres animaux encore prisonniers.
Jusqu’à ce que toutes les cages soient vide. »
Action du 7 septembre
« Dans la nuit du samedi 7 septembre en France, un élevage de perdrix a été saboté et des individus ont été libérés.
Nous sommes entré.e.s dans l’enclos en sectionnant le grillage et les fils électrifiés. Le filet surplombant l’enclos a été facilement et rapidement coupé à l’aide de cutters afin de laisser une grande ouverture pour que les perdrix puissent s’évader. Nous avons ensuite laissé une trace de notre passage en taguant le hangar : « ALF says hi » (Le Front de Libération Animale passe le bonjour) et « Hunters will be hunted » (les chasseur.euse.s seront chassé.e.s). Puis, nous avons dispersé les perdrix hors du hangar pour qu’iels puissent s’enfuir.
Iels étaient destiné.e.s à être vendu.e.s à des chasseur.euse.s pour être tué.e.s. Les chasseur.euse.s sont des assassin.e.s et il est urgent de tout mettre en oeuvre pour les arrêter. Trouvez un élevage et ouvrez leurs prisons, jusqu’à ce qu’iels soient tous.te.s libres. »
Action de l’ALF le 1er septembre
Enfin, voici le communiqué de la première action de la rentée.
« lors d’une balade en foret le dimanche 1 septembre, nous sommes tombé sur un site d’agrainage ( nourrissage au mais) de sanglier installer par des chasseurs.
Nous avons penser a nos nos amis a 4 pattes qui viendrais se nourrir ici le dimanche suivant ( 8 septembre 2019) jour d’ouverture de la chasse et serons une proie pour les chasseur.
Nous avons donc procédé à la destruction systématique de tout le materiel présent.
Nous ne faisons pas de compromis dans la défense de notre mère nature
Partout où les animaux sont en danger
Animal liberation front »