« Chaque chose s’efforce de persévérer dans son être »

Hier, lorsque nous avons parlé des huîtres, nous avons expliqué que ce n’était pas la « sensibilité » qui devait être l’argument moral principal, non pas parce que la sensibilité n’a pas aucune importance, mais parce que ce serait oublier le cadre naturel.

Car il n’y a pas de sensibilité sans Nature, on le voit bien assez dans les sociétés humaines, qui sont toujours davantage insensibles, justement parce que coupées de la Nature.

Et justement, il serait injuste de ne pas mentionner une notion « philosophique » qui exprime justement cela : le « conatus » de Spinoza.

Spinoza est connu pour parler de Dieu, mais ce Dieu est justement la Nature. Quand il appelle à célébrer Dieu (et non pas la religion), c’est parce qu’en fait il est un mot pour parler de la Nature.

Et à l’intérieur de la Nature, les êtres vivants sont caractérisés par le « conatus », dont la définition est la suivante :

« Chaque chose s’efforce de persévérer dans son être. »

Voilà une définition qui est vraiment très bonne, qui permet d’éviter la question de la simple sensibilité.

Il y aura en effet toujours un esprit plus ou moins tordu pour nier la sensibilité de tel ou tel être, ou pour la relativiser, etc.

Mais personne ne peut nier que les êtres vivants veulent… vivre.

Depuis la mouche jusqu’à l’arbre, depuis l’être humain jusqu’au dauphin, tous les êtres vivants veulent vivre, et cela est bien.

Mais alors, pourra-t-on dire, pourquoi manger des végétaux ? Et certains animaux n’en mangent-ils pas d’autres, après les avoir tué ?

C’est là justement que le véganisme n’est pas la « fin » de l’histoire humaine, mais son début. Car le véganisme devra, immanquablement à l’avenir, s’élargir le plus possible à tous les êtres vivants possibles.

On ne peut pas être une personne écologiste sincère et ne pas espérer que dans un avenir (relativement lointain encore bien sûr) on aura plus besoin de couper les arbres, par exemple.

C’est finalement ce que disent les primitivistes, sauf que les primitivistes veulent que les humains disparaissent de la planète, ou bien plus exactement n’existent plus que comme petits groupes peu nombreux de chasseurs-cueilleurs.

C’est un refus juste de l’anthropocentrisme, mais ce n’est pas humaniste, et il y a une contradiction qui plus est : c’est une idée exprimée par des humains… Ce qui montre bien qu’en fait, le refus de l’anthropocentrisme pourrait être assumé par toutes les personnes humaines.

Alors, il semble parfaitement juste d’être vegan totalement, et de demain se poser la question : n’y aurait-il pas les moyens de se passer des végétaux ?

C’est une utopie absolument complète aujourd’hui, en incohérence complète avec les besoins alimentaires des humains, qui souffrent dans de très nombreuses parties du monde de la malnutrition.

Mais cela fait inévitablement partie d’une réflexion sur l’humanité sur la planète Terre, si on pense sur une période très longue… A condition que l’humanité arrive à trouver son chemin, car pour l’instant l’humanité est partie en guerre contre Gaïa, dans une tentative délirante de la réduire à un gros caillou à exploiter.

Le film « Avatar » n’était pas sérieux, mais cette idée de fond est facile à comprendre : nous sommes à la fois les destructeurs et les extra-terrestres bleus aimant leur planète.

Voilà pourquoi nous appelons à célébrer la Nature, car refuser l’anthropocentrisme c’est aussi célébrer l’humanité dans ce qu’elle est : quelque chose de naturel.

Et cela n’a rien de religieux, comme déjà dit, bien au contraire, il n’y a rien de plus joyeux. Aussi finissons avec une citation de Spinoza, difficile à comprendre, mais qui élargit l’esprit et fournit de riches perspectives intellectuelles !

« Le rire, comme aussi la plaisanterie, est une pure joie et, par suite, pourvu qu’il soit sans excès, il est bon par lui-même .

Seule assurément une farouche et triste superstition interdit de prendre des plaisirs. En quoi, en effet, convient-il mieux d’apaiser la faim et la soif que de chasser la mélancolie ?

Telle est ma règle, telle ma conviction. Aucune divinité, nul autre qu’un envieux, ne prend plaisir à mon impuissance et à ma peine, nul autre ne tient pour vertu nos larmes, nos sanglots, notre crainte et autres marques d’impuissance intérieure ; au contraire, plus grande est la Joie dont nous sommes affectés, plus grande la perfection à laquelle nous passons, plus il est nécessaire que nous participions de la nature divine.

Il est donc d’un homme sage d’user des choses et d’y prendre plaisir autant qu’on le peut (sans aller jusqu’au dégoût, ce qui n’est plus prendre plaisir).

Il est d’un homme sage, dis-je, de faire servir à sa réfection et à la réparation de ses forces des aliments et des boissons agréables pris en quantité modérée, comme aussi les parfums, l’agrément des plantes verdoyantes, la parure, la musique, les jeux exerçant le Corps, les spectacles et d’autres choses de même sorte dont chacun peut user sans aucun dommage pour autrui.

Le Corps humain en effet est composé d’un très grand nombre de parties de nature différente qui ont continuellement besoin d’une alimentation nouvelle et variée, pour que le Corps entier soit également apte à tout ce qui peut suivre de sa nature et que l’Ame soit également apte à comprendre à la fois plusieurs choses.

Cette façon d’ordonner la vie s’accorde ainsi très bien et avec nos principes et avec la pratique en usage ; nulle règle de vie donc n’est meilleure et plus recommandable à tous égards, et il n’est pas nécessaire ici de traiter ce point plus clairement ni plus amplement. »

Le faux véganisme et les huîtres

Nous avons régulièrement souligné le fait que le véganisme va pour nous de pair avec l’écologie radicale, avec la reconnaissance du caractère vivant de la planète.

Et nous avons maintes fois qualifié de « chrétien » la démarche de certaines personnes, qui ne s’approchent du véganisme que par esprit de culpabilité. Ces gens ne reconnaissent pas « la vie » et se désintéressent des animaux et de la Nature.

Voici un excellent exemple, avec un article d’un Américain qui vit à Paris (et travaille à la revue « The Paris Review »), publié sur Slate.

On a là un véritable condensé du libéralisme bobo et le titre est d’ailleurs déjà révélateur :

Manger des huîtres ne fait pas de mal (même pas aux huîtres)

Pourquoi même les plus stricts végétaliens devraient sans sourciller manger des tonnes d’huîtres.

Les huîtres font partie des « standards » de la bourgeoisie et évidemment il a fallu qu’un bobo trouve une « justification » pour en consommer, alors qu’évidemment c’est tout à fait incohérent avec le véganisme.

Mais il est vrai que l’auteur de l’article a trouvé ce qui apparaît comme une faille dans une certaine forme de véganisme : si la question n’est que celle des sensations, et uniquement celle-ci, si l’huître n’est pas « sentient », alors il serait moralement « correct » de pouvoir les manger…

D’où le raisonnement, à nos yeux ridicule, faux et honteusement dénaturé :

« Et si nous pouvions trouver un animal qui prospère dans sa cage d’élevage, qui se nourrit de nutriments piochés dans l’air ambiant, et qui est insensible à la lame du bourreau? Même si cet animal avait l’allure d’un bébé lapin croisé avec un chiot, il serait tout à fait convenable de le dépecer pour le mettre dans votre assiette. »

Rien qu’imaginer une chose pareille est déjà absurde. On a là la négation la plus évident de l’évolution sur notre planète, de la naissance de Gaïa en tant que système global d’êtres vivants.

On a ici une sorte de raisonnement d’apprenti-sorcier, dans la ligne de Descartes pour qui on devrait être « comme maître et possesseur de la nature. »

Une sacrée illusion que cela, et une illusion meurtrière !

Rappelons le : si l’on est logique dans son véganisme, alors on apprécie la vie dans son ensemble, pour tous les êtres, on invente pas des hiérarchies absurdes.

On pourra arguer qu’on devrait alors reconnaître que les végétaux vivent également. C’est exact. Et il est dommage qu’il faille les consommer, les supprimer pour vivre. Peut-être qu’à l’avenir, l’être humain cessera d’intervenir négativement sur la planète.

Mais cela est l’avenir et relève, pour l’instant du moins, de l’anticipation ou de la science-fiction. Ce qui compte réellement déjà dès maintenant, c’est que les êtres qui se développent sur Terre ne sont pas là pour nous.

Le véritable véganisme va de pair avec le rejet le plus complet de l’anthropocentrisme.

L’ostréiculture est par définition même une honte morale, une insulte à Gaïa, une prétention à nier la nature de l’huître en tant qu’être vivant, sous prétexte d’une définition de la « sensibilité » qui ramènerait l’huître au statut d’une pierre.

Des êtres vivants considérés comme des pierres… Voilà bien une logique absurde et destructrice !

Voici l’article dans sa version française, la version anglaise originale peut-être lue ici (« it is ok for vegans to eat oysters »).

Manger des huîtres ne fait pas de mal (même pas aux huîtres)

Pourquoi même les plus stricts végétaliens devraient sans sourciller manger des tonnes d’huîtres.

L’été dernier, je me suis rendu chez un ami à San Francisco que je n’avais pas vu depuis longtemps. En général, dans ce genre de cas, je rappelle gentiment à mon hôte que je ne mange ni produits laitiers, ni œufs, mais mon ami m’a pour le coup bluffé: «Je me rappelle que tu es végétalien, m’a-t-il écrit, de ceux qui apprécient les huîtres fines.» Enfin quelqu’un qui me comprend. Le séjour s’est terminé sans un accroc –je me suis jeté sur de fantastiques bivalves Point Reyes pour agrémenter ma salade verte, et l’amitié et la courtoisie en sont sorties grandies.

Puisque je mange des huîtres, je ne devrais pas me dire végétalien. Je ne suis même pas un végétarien. Je suis un pesco-végétarien, ou un flexitarien, ou peut-être existe-t-il encore un autre mot bizarre pour décrire mon régime alimentaire. Au départ, je désespérais d’avoir perdu l’insigne honneur du végétalianisme -–je fais tout ce que font les végétaliens par ailleurs– et puis ça m’est passé. Les huîtres sont peut-être des animaux, mais même le plus strict des puristes devrait en engloutir des tonnes sans sourciller.

Avec ou sans douleur

Il y a des douzaines des raisons de devenir végétalien, mais deux devraient suffire. Élever des animaux pour les manger 1) détruit la planète 2) fait souffrir ces animaux. Les fermes industrielles sont les plus fautives, mais même les meilleurs élevages ne peuvent démentir le fait que les animaux de boucherie sont les plus importants responsables du réchauffement climatique mondial et que la même parcelle de terre nécessaire pour nourrir un seul mangeur de bœuf satisfera 15 ou 20 végétaliens. Les animaux sont, en termes d’efficience écologique, de très piètres transformateurs de plantes en nourriture, à un niveau tel qu’il en devient désastreux.

L’argument du bien-être animal est encore plus limpide: même si les animaux humains ont des manières infinies de se distinguer des non-humains, ce que nous partageons le plus est notre capacité à ressentir la douleur. Comme je pense qu’il est contraire à l’éthique de vous causer, cher lecteur, une souffrance arbitraire, il n’y aucune raison –sinon la simple préférence pour ma propre espèce– d’avoir une norme distincte pour les mammifères, les poissons et les oiseaux.

Et si nous pouvions trouver un animal qui prospère dans sa cage d’élevage, qui se nourrit de nutriments piochés dans l’air ambiant, et qui est insensible à la lame du bourreau? Même si cet animal avait l’allure d’un bébé lapin croisé avec un chiot, il serait tout à fait convenable de le dépecer pour le mettre dans votre assiette.

Heureusement pour ceux qui ne se sont pas encore remis de la mort de la maman de Bambi, la créature à laquelle je pense est nettement moins adorable. Biologiquement parlant, les huîtres n’appartiennent pas au règne végétal, mais en termes d’éthique alimentaire, elles sont quasi semblables à des plantes. Les fermes ostréicoles représentent 95% de la consommation totale d’huîtres et ont un impact négatif minimal sur leurs écosystèmes; il existe même des projets non-lucratifs destinés à une ostréiculture qui améliorait la qualité de l’eau. Puisqu’il y a tant d’huîtres d’élevage, il n’y a aucun risque de surpêche.

Aucune forêt n’est détruite à cause des huîtres, elles n’ont besoin d’aucun engrais, et aucune céréale ne sera gâchée pour les nourrir –leur régime alimentaire se compose de plancton, qui est le bout du bout de la chaîne alimentaire. L’ostréiculture évite aussi tous les effets négatifs de l’agriculture: aucune abeille n’est requise pour polliniser les huîtres, pas besoin de pesticide pour tuer d’autres insectes et, la plupart du temps, les ostréiculteurs les récoltent sans dommage collatéral tuant accidentellement d’autres animaux. (En comparaison, même s’il est possible de collecter des huîtres sauvages de façon durable, la même chose ne peut s’appliquer à d’autres bivalves comme les clams ou les moules. Il s’agit souvent dans ce cas de dragage des fonds marins, perturbant tout un écosystème. Ainsi, est-il préférable de les éviter.)

De plus, étant donné que les huîtres n’ont pas de système nerveux central, il est très peu probable qu’elles ressentent une souffrance comparable à la nôtre –à la différence d’un porc, d’un hareng, ou même d’un homard. Elles ne peuvent se déplacer, et ne répondent donc pas non plus à la douleur de la même façon que le font les animaux.

Même un puriste aussi ascétique que Peter Singer a critiqué la consommation d’huîtres dans La Libération Animale –la meilleure plaidoirie en faveur d’un régime végétalien que j’aie pu lire– avant de revenir sur sa position dans les éditions les plus récentes du livre. Pour justifier sa volte-face, il écrit que «personne ne peut en toute certitude dire que ces animaux ressentent de la douleur, et personne ne peut dire en toute certitude qu’ils ne la ressentent pas». Ce qui est loin d’être convaincant: on ne peut pas non plus dire en toute certitude que les plantes ressentent, ou non, de la douleur –et pourtant Singer ne s’est jamais opposé à l’abus d’alfafa.

L’argument principal de La Libération Animale est que la discrimination envers les animaux non-humains ne peut se défendre car elle repose sur des catégories non pertinentes –la douleur saute les barrières d’espèces. Mais inclure les huîtres dans ce tabou alimentaire tout simplement parce que nous les avons étiquetées comme des animaux revient aussi à faire une fausse distinction. De même, on ne devrait pas manger plus de plantes parce qu’elles appartiennent au règne végétal; nous devons les manger parce que c’est un bon moyen de nous nourrir sans causer trop de tort à la planète. Et les huîtres, en l’état actuel de nos connaissances, ressemblent aux plantes d’une manière éthique quasiment parfaite.

Comment manger éthique

Quand je suis devenu végétalien, je n’ai pas marqué d’une croix tous les «animalia» de l’arbre de la vie. Et quand je me prépare à dîner, je ne me demande pas: que dois-je faire pour rester végétalien? Je me demande: quel est le choix le plus juste dans cette situation? Manger de manière éthique n’est pas un concours pour savoir qui pissera le plus clair, et plus les végétariens ou les végétaliens se comporteront de la sorte, plus leur régime alimentaire ressemblera à un effet de mode –et risquera donc d’être discrédité comme tel. Emerson écrivait: «La cohérence imbécile est le spectre des petits esprits.»

Une cohérence imbécile: si vous décidez d’abandonner tous les aliments qui commencent par la lettre B, et si vous vous y tenez toute votre vie, vous serez puissamment cohérent. Et vous avantagerez même la planète en oubliant le bœuf. Mais il n’y a pas besoin d’éviter les brocolis –à moins que, comme George Bush père, vous n’en aimiez pas le goût. Il y a, au contraire, une bonne raison d’être un végétalien incohérent et de faire une exception pour les huîtres –car il est sûrement imbécile de vous priver d’un plateau bien frais de Watch Hills à la coquille claire.

Quand j’ai parlé de cet article à mon éditrice de Slate, elle m’a dit: «Je ne vais pas te mentir –tu vas être violemment attaqué pour être un végétalien, et tout aussi violemment pour ne pas suivre un régime végétalien assez strict.» Peut-être, mais si au milieu d’une mer de vitriol un mangeur de viande m’explique judicieusement pourquoi les autres animaux doivent être traités comme je traite les huîtres, ou si un végétalien arrive avec un bon argument pour que les huîtres restent en dehors de nos assiettes, alors je devrais changer d’avis et de régime alimentaire.

Peter Singer, quant à lui, a fait preuve de plus de flexibilité quand je lui ai envoyé un mail à ce propos. «Ce sujet m’a encore et toujours taraudé ces dernières années, m’a-t-il dit. Il y a peut-être un tout petit peu plus de doute sur la manière dont les huîtres pourraient ressentir de la douleur qu’il n’y en a pour les plantes, mais c’est pour moi hautement improbable. Et même si vous pouvez leur accorder le bénéfice du doute, vous pouvez aussi dire que tant qu’on n’aura pas plus de preuve sur cette capacité sensible, le doute est si infime qu’il n’y a aucune raison de ne pas manger d’huîtres élevées dans des parcs durables.» Et voici comment les spectres disparaissent –j’offre la première bourriche.

Christopher Cox, rédacteur en chef de Paris Review.

La chienne Vera laissée pour morte dans une poubelle est tirée d’affaire

Hier nous avons relaté l’histoire abjecte des chiens emmurés à Sarajevo et de leur sauvetage.

Le chien est un être fidèle qui accorde sa confiance dans l’être humain et est considéré comme étant « le meilleur ami de l’homme. » Mais la « dévotion » que les chiens accorde aux humains est parfois trahie de manière dramatique voire mortelle. Mais dans tous les cas, trahir un animal est un acte infâme qu’il faut combattre.

Si on y prête attention, avec les médias qui relayent ces macabres histoires, on s’aperçoit que ce sont beaucoup plus les chiens qui subissent le plus les maltraitances, les attaques, les barbaries en tout genre.

C’est une chance que des personnes indignées se soient activées pour les chiens de Sarajevo car les événements se sont bien dénoués, et, pour le cas présent, la fin de l’histoire de cette chienne se termine bien aussi, alors que son sort semblait scellé.

Fin mars à Cers (34), un jeune homme trouve dans un sac jeté dans une benne à ordures, le corps d’un chien criblé de balles.

Le chien n’est pas mort, mais est en train de subir une effroyable agonie. Voici ce que raconte la personne qui l’a trouvé, il s’agit d’un ouvrier (lui et son collègue ont tenu à rester anonyme, car ce qui compte « c’est que la chienne aille bien»):

« J’étais avec une collègue ouvrier pour jeter des gravats, raconte le jeune homme qui l’a découvert. C’est lui qui a entendu du bruit, je me suis alors rendu compte que le sac plastique « respirait ». Je l’ai ouvert et j’ai découvert l’animal qui baignait dans son sang et ses excréments. Nous avons récupéré une vieille couverture pour le réchauffer et le réconforter. Nous l’avons tout de suite conduit chez le vétérinaire. »

La personne qui l’a trouvé a eu le bon réflexe de l’emmener immédiatement chez le vétérinaire. Suite à ses diverses mutilations, aux coups qu’elle a enduré et à ses 77 plombs dans le corps (dont un tir à bout portant), la chienne de 8 ans respire encore. C’était inespéré au vu de son état…

La chienne, Véra, s’en sort incroyablement avec « juste » une côte fêlée !

Après son opération, une famille d’accueil s’occupe de Véra afin de la soigner et de lui offrir le repos psychologique dont elle a besoin pour se reconstruire. Car au vu du terrible crime qu’elle a subi, la chienne est indéniablement traumatisée par ce qu’elle a vécu et a peur de l’être humain.

Véra est tatouée, la police recherche l’agresseur de la chienne. Le maître de Véra, qui est une personne âgée, est hospitalisé depuis plusieurs semaines, mais la personne qui a attaqué ainsi Véra n’a pas encore été retrouvée. Le mystère demeure et les spéculations vont bon train, comme Véra est un épagneul, un chien de chasse, il se pourrait que des chasseurs soient responsables du calvaire dont elle est heureusement sortie.

Cette histoire honteuse reflète des conceptions antagoniques : soit on méprise les chiens et on arrive à ces actes d’une violence inouïe, soit on les aime et on se bat pour les sauver.

C’est pour cela qu’il faut mettre en place cette nouvelle culture végane, celle de la libération animale, afin que des histoires scandaleuses, comme celle de Véra, ne se reproduisent plus jamais.

Mais l’histoire de Véra reflète aussi une lâcheté et une folie incroyable. Mettre plus de 70 plombs dans le corps d’un animal, ce n’est plus de l’acharnement à ce point. La laisser à l’agonie et balancer son cadavre dans une benne à ordures avec une telle indifférence est une chose plus que révoltante et barbare, que la culture végane du respect et de la compassion doit venir anéantir.

Car c’est malheureusement un classique que de laisser à leur sort des animaux abandonnés dans la rue, jetés dans un sac poubelle ou dans un carton. Les forums animaliers tels que Rescue relatent très souvent des « trouvailles » de ce genre.

Et aussi « farfelu » que cela puisse éventuellement paraître, un carton traînant dans la rue doit devenir objet d’attention car un animal abandonnée et/ou blessé peut très bien se trouver à l’intérieur.

Les chiens emmurés vivants de Sarajevo sont sauvés !

Il y a un peu plus de 20 ans commençait le siège de Sarajevo, ville bosniaque martyre du découpage de la Yougoslavie. En moyenne, 300 obus tombèrent sur la ville, pendant presque 4 ans. Cette ville a souffert terriblement à la fin du 20ème siècle, et c’est dans cette même ville martyre qu’a eu lieu une affaire extrêmement sordide.

Une histoire qui durait depuis des années… avec des chiens errants accueillis dans une maison, et emmurés ! Par emmurés, cela signifie qu’ils étaient enfermés dans les éléments des murs…

Dans cette maison, l’odeur était pestilentielle, avec des aboiements continuels. Jelena Paunovic décide alors de prévenir les services vétérinaires, la police, les services de la ville, en vain.

Malgré que cette situation soit connue par les services vétérinaires depuis un moment, rien ne change pour ces chiens qui sont emmurés vivants. Face à cette passivité ambiante pour sauver les chiens, Jelena Paunovic décide alors d’alerter l’opinion publique.

Une des photos montrant un chien emmuré a créé un scandale sur les réseaux sociaux et les militantEs des 4 coins du monde ont téléphoné et envoyé des mails à la police et autres autorités. Face à une protestation d’une telle ampleur, on pouvait espérer que les chiens soient enfin libérés.

Et ce fut le cas: du jour au lendemain, tous les services de la ville ont été mis en branle. Les pompiers ont cassé la porte, les services vétérinaires se sont occupés des chiens et la police a arrêté une femme, qui se vantait d’enfermer les chiens puis de les massacrer dans sa maison de campagne.

Cette histoire montre bien que « quand on veut on peut » et que les gens aiment les animaux, que les services publics n’interviennent pas car cela ne les intéresse pas et parce qu’ils respectent le droit à la propriété. La morale, pour l’Etat, s’arrête devant le commerce et la propriété.

Donc, c’est une question de rapport de force, et on a là un bon exemple. Dès qu’un scandale de maltraitance animale éclate, des masses de milliers de personnes sont capables de se bouger et de protester afin de sauver les animaux de la misère.

Et des exemples comme cela, il y en a plein. Ce fut par exemple le même cas avec un canard maltraité pendant un match de football, acte de barbarie que nous racontions sur cette page.

Les gens sont plein de contradictions, comme nous l’avons maintes fois souligné ; d’un côté, ils vivent de manière dénaturée et exploitent les animaux, les méprisent. Mais de l’autre côté, le naturel revient si l’occasion s’y présente.

Il est ainsi très dommage et assez incompréhensible que ces sordides affaires ne fassent pas plus grand bruit sur le net et que les forums pour les animaux et pour la « protection animale » n’étalent pas allègrement ces histoires de solidarité envers les animaux.

Ce ne sont pas que des histoires qui touchent « juste » un pays particulier, mais ce sont bien des faits cruels qui illustrent que la maltraitance et l’exploitation des animaux sont des problèmes universels.

Car la libération animale ne pourra se faire qu’avec le peuple, qu’avec ses prises de position, ses coups de gueule et ses actes, choix militants. SeulE dans son coin, on ne peut rien!

Le livre pour enfants « Vegan is love »

« Vegan is love » est un livre pour enfant qui vient de sortir aux Etats-Unis et qui explique le véganisme.

Voici un article publié à ce sujet par magicmaman.com et qui relate le débat suscité aux Etats-Unis par cette publication.

C’est quelque chose de très intéressant, parce qu’en France, dans l’état actuel des choses, une telle promotion du véganisme serait très rapidement criminalisée. On a là encore une expression du « retard » français qui est vraiment extrême concernant l’écologie et le véganisme.

Cela pose également la question de l’éducation. Enseigner le véganisme à des enfants, est-ce moralement correct, n’est-ce pas leur imposer un choix d’adulte ? Inversement, la société impose bien l’exploitation animale, elle !

Et on ne peut pas faire comme le protestantisme a fait avec le catholicisme, c’est-à-dire remettre à 18 ans le baptême. Le mode de vie vegan n’est pas un choix théorique, il a des conséquences pratiques.

Ce qui souligne à quel point il faut assumer que le véganisme est une nouvelle culture, en rupture avec le passé.

On peut avoir un petit aperçu du livre pour enfants en allant ici puis à gauche de la page, « search inside the book. » Le site du livre est wedonteatanimals.com.

 

Etats-Unis : un livre « végétalien » pour enfants fait scandale

Le livre de Ruby Roth a paraître la semaine prochaine aux États-Unis crée la polémique. En cause : le message de « Vegan Is Love », jugé trop violent par les parents. Explications.

Il n’a pas encore été publié et pourtant, le livre de l’Américaine Ruby Roth, « Vegan Is Love », crée déjà la controverse Outre-Atlantique. A destination des enfants de 6 ans et plus, cet opus est une apologie du régime végétalien et vise à initier les bambins au « végétalisme comme un style de vie de compassion et d’action », souligne l’auteur dans son avant-propos.  Si le message du livre n’est pas remis en cause, le ton de l’auteur a suscité une levée de bouclier chez les parents.

Des animaux torturés, des enfants effrayés

En cause : des images d’animaux enfermés les uns sur les autres dans des cages ou encore des illustration de l’expérimentation animale. Interrogée dans le cadre de la matinale télévisée Today et relayée par le HuffingtonPost, la psychologue pour enfants Jennifer Hart Steen s’insurge : « il y a beaucoup de peur présentée dans ce livre, et si vous le donnez à vos enfants comme un simple livre pour enfant, ils ne comprendront pas. Ils seront juste effrayés ».

Un point de vue partagé par Nicolas German, une nutritionniste, qui écrit sur son blog que ce livre peut décourager [erreur de traduction : en fait encourager] les enfants à devenir végétaliens. Et de préciser que le choix du végétalisme pour les enfants n’est pas judicieux : « sans un bon encadrement, l’enfant pourrait souffrir de malnutrition ».

Faire des enfants des militants de la cause animale

L’auteure, Ruby Roth – qui élève sa belle-fille de 7 ans suivant le précept de ce régime sans protéines animales -, a répondu à l’émission Today que son intention n’était pas d’instaurer la peur : « si il est trop effrayant d’en parler, la réalité sur la provenance des morceaux de viande est elle aussi trop effrayante pour pouvoir en manger ».

Selon elle, « Vegan Is Love » n’insiste pas particulièrement sur le fait de bannir la viande de son régime alimentaire mais encourage plutôt les enfants à boycotter les zoos, les cirques et les aquariums car « les animaux appartiennent à la Terre, autant que nous ».

Le Dr David Katz, blogueur au Huffington Post et directeur du Yale Prevention Center soutient les efforts de l’auteur et a déclaré à ABC que l’enfance est « le meilleur moment pour développer une conscience  et induire le changement en fonction de celle-ci ».

D’après le Docteur, les illustrations du livre permettent d’ouvrir les yeux sur une réalité car « la torture et la maltraitance des animaux est bien réelle. Donc qu’est-ce qui est pire ? Dire la vérité aux enfants sur ce qu’il se passe ? Ou les élever en leur cachant la réalité du monde dans lequel ils vont grandir et du coup, les en rendre complices ? ».

 

Le cirque Ringling Bros maltraite les animaux depuis les années 1930

Cette affaire remonte au début des années 1900, en 1929, quand John Ringling du cirque Ringling Bros and Barnum & Bailey a ordonné l’exécution d’un éléphant après que celui-ci ait tué une femme qui avait été dans la foule, comme il a été promené dans une ville du Texas.  Vingt hommes furent déployés et tuèrent l’éléphant avec pas moins de 170 balles !

C’était en 1929 et les choses n’ont guère évolué et d’ailleurs le cirque continue… Comme dans tous les cirques, les éléphants (et les autres animaux exploités et torturés) vivent enchaînés, la plupart du temps dans des cages minuscules.

Qui n’a jamais vu ces animaux malheureux enchaînés et cloîtrés dans des cages honteusement étroites faire les cents pas et être victimes de troubles du comportement ?

Dire que le spectacle est désolant est bien faible face à la douleur ressentie, quand on voit de près ces êtres perdus.

Et la douleur que nous ressentons nous n’est rien face à la détresse subie par ces animaux, qui sont loin de leurs terres d’origine, qui sont violentés, exploités, dominés et ridiculisés à faire des numéros plus stupides les uns que les autres, souvent dans des positions improbables que leur corps doit subir.

La page originale (en anglais) du site militant Ringling beats animals est ici, mais pour résumer, depuis 2000, le US Department of Agriculture (USDA) a cité de nombreuses fois le cirque Ringling pour de graves violations de la loi sur la protection des animaux (AWA), à savoir que les animaux captifs ne reçoivent pas les soins vétérinaires adéquats, l’alimentation que reçoit chaque animal n’est pas propre, les animaux vivent dans des lieux insalubres et ils sont stressés et battus.

Au moins 29 éléphants (dont 4 bébés) sont morts depuis 1992.

En 2004, un lion de 2 ans est décédé d’un coup de chaleur pendant que le train du cirque traversait le désert de Mojave, à l’ouest des Etats-Unis.

En 2008 déjà, le cirque est accusé devant la justice de maltraiter ses éléphants :

 Le procès intenté à l’entreprise de cirque +Ringling Bros and Barnum and Bailey+ par des défenseurs des droits des animaux, qui l’accusent de maltraitance envers les éléphants d’Asie vedettes de ses chapiteaux depuis plus d’un siècle, doit commencer lundi à Washington.

Ce procès devant un tribunal fédéral de la capitale américaine démarrera après huit ans de procédures, à la suite d’une plainte d’un ancien employé de Ringling Bros, Tom Rider, scandalisé par le traitement des pachydermes, rejoint par plusieurs organisations de défense des droits des animaux dont Animal Welfare Institute, Fund for Animal et Animal Protection Institute.

Les plaignants estiment que le cirque enfreint la loi sur la protection des espèces animales en danger en « blessant et harcelant » ces animaux, selon la plainte.
« Nous avons une multitude de preuves de leur maltraitance dont des vidéos, des photographies, de la documentation et des dossiers médicaux », a souligné jeudi lors d’une conférence de presse Lisa Weisberg, conseillère juridique de l’ASPCA (American Society for the Prevention of Cruelty to Animals), partie prenante du procès.
Ces documents n’ont jusqu’ici jamais été rendus publics, à la demande de la défense.

Tom Rider a décrit des animaux aux pattes entravées par de lourdes chaînes jusqu’à 26 heures d’affilée alors qu’à l’état sauvage, les pachydermes ont besoin de marcher plusieurs kilomètres par jour, a-t-il affirmé. « Les seuls moments où ils sont libres de leurs chaînes sont ceux où ils font leur numéro », a-t-il ajouté.
Il a montré un instrument, dit « crochet de taureau », une longue canne terminée par un crochet utilisée pour se faire obéir des éléphants et les dresser pour leurs numéros.

Les dresseurs accrochent ces crochets « à des endroits très sensibles » du corps des éléphants, « derrière les oreilles par exemple, sous leur menton ou derrière les pattes. Utilisé à un très jeune âge, le crochet de taureau sert ensuite d’instrument d’intimidation », a expliqué Mme Weisberg faisant état de blessures et cicatrices.
Le procès est censé durer trois semaines.

Interrogé sur l’ouverture du procès, le groupe Ringling Bros and Barnum and Bailey, filiale de Feld Entertainment a estimé que « les groupes d’intérêts qui défendent les animaux altèrent les faits en faisant de fausses allégations sur le traitement des éléphants par Ringling Bros. Cela fait partie d’une longue croisade pour éliminer les animaux des cirques, des zoos et des parcs », a affirmé Michelle Pardo, conseillère juridique du cabinet Fulbright and Jaworski pour la maison mère des cirques Ringling, Feld Entertainment.

Lors d’une décision de justice il y a un an qui avait limité le procès à l’examen de six cas d’éléphants au lieu de 53, le cirque s’était déclaré « immensément fier de (ses) animaux et du personnel qui s’en occupe ». « Nous savons que les allégations des plaignants dans ce procès sont sans fondement », ajoutait-il.
Le cirque, créé à la fin du 19ème siècle par sept frères, a notamment bâti son succès sur ses éléphants savants. Il existe encore 35.000 éléphants d’Asie dans le monde contre 200.000 en 1900. Le cirque Ringling Bros, qui possède un centre d’élevage en Floride baptisé Centre pour la conservation des Eléphants, affirme « avoir la plus grande population d’éléphants d’Asie en captivité dans l’hémisphère occidental ».

Puis en 2009, PETA a infiltré le cirque Ringling Bros et mis en images les tortures que subissent les éléphants.

La vidéo se trouve à droite de la page d’accueil du site et les scènes sont difficiles car on y voit les éléphants – mais aussi des tigres – se prendre des coups de bullhook, bâton muni d’un crochet que les tortionnaires utilisent pour « mater » leurs esclaves.

La vidéo se penche aussi plus particulièrement sur Tonka un éléphant de 25 ans qui est captif dans ce cirque depuis 1989.

On y voit les stéréotypies de cet éléphant qui balance sans cesse et de manière incontrôlable son pied et sa tête. Les comportements stéréotypés traduisent en effet une grande détresse psychologique liée à l’enfermement, au manque d’occupation etc. Les stérétotypies sont flagrantes chez les animaux des zoos et des cirques.

Ici on peut voir des photos d’un éléphanteau  le corps totalement encordé, se faire malmener par les membres du cirque, avec toujours un – ou plusieurs – bullhock menaçant à la main.

Les cirques sont une honte et une aberration pour les animaux. Que ce soient des animaux nés en captivité, des animaux sauvages ou « domestiques », ne change rien pour eux, ils restent exploités.

Nul besoin d’utiliser les animaux à des fins pécuniaires ou bien pour assouvir une volonté de réussite dans le monde des paillettes inaboutie. Les animaux ne sont pas sur Terre pour soulager nos maux, nos complexes ou nos rêves de gloire irréalisés. Ils et elles sont sur Terre afin de vivre leur vie paisiblement, dans la Nature, pour manger, se reproduire, se reposer, mais certainement pas pour nous obéir et nous être soumis d’une manière ou d’une autre.

Pour aider les animaux du cirque Ringling, une pétition a été lancée (tout en bas de la page). Mais, pour aider de manière plus globale tous les animaux cloîtrés dans des cirques, il ne faut surtout pas aller à ces spectacles obsolètes et cruels où des animaux sont utilisés (oui utilisés, car dans le milieu circassien les animaux sont bien réduits en objets), et mettre en avant les cirques contemporains sans animaux.

Le véganisme doit être une nouvelle culture, une culture qui refuse toute exploitation bien sûr, mais aussi et surtout une culture qui exige le bonheur et la liberté de tous les animaux.

« L’incroyable marché des animaux de compagnie »

Hier soir sur France 5 a été diffusé un reportage intitulé « L’incroyable marché des animaux de compagnie » qui est présenté ainsi :

Près de 61 millions d’animaux de compagnie ont été recensés en France. Un foyer sur deux accueille au moins un compagnon tel qu’un chien, un chat, un furet, un lapin, un chinchilla ou un serpent. Les Français consacrent également un budget important au bien-être de leurs animaux…

Avec une telle présentation, il n’est pas forcément évident de supposer quelle sera la tournure du reportage, même si, logiquement, on peut craindre…

Et bingo, le reportage commence avec la présentation d’une famille vivant avec leurs 30 furets. Furets qui sont pour le journaliste des « rongeurs à l’odeur particulière ». Le furet est un mustélidé du genre mustela, genre qui comprend également la belette, l’hermine, le vison et n’est donc certainement pas un rongeur !

Suite à la présentation du sommaire du reportage et à un manque de connaissance flagrante du sujet, on comprend de suite quelle sera la teneur du documentaire. Le reportage se poursuit ainsi en animalerie où un couple y achète un lapin et tout le matériel pour son confort « de base ».

Bien que ce ne soit pas le propos de l’émission, l’adoption en refuge n’est nullement évoquée, ni de près, ni même de très loin.

Par ailleurs, les achats de nourriture et d’accessoires ne sont présentés que dans un contexte de supermarchés et d’animaleries, là où le plus souvent la nourriture est de mauvaise qualité. Les sites de vente spécialisés par VPC où se trouvent des aliments bio, sains et de haute qualité ne sont pas évoqués non plus.

Le documentaire se poursuit dans une très grande clinique vétérinaire de 400 mètres carrés à Nantes qui contient laboratoire d’analyses, appareils pour échographies, endoscopies et radiographies. Et un hôpital pour les animaux convalescents.

On y entend un vétérinaire prétendre que… vouloir soigner des animaux ainsi (en dépensant beaucoup d’argent) serait « irrationnel » car relevant de la « passion ».

Selon lui, et la majorité pensante, il serait « irrationnel » de débourser des sommes conséquentes pour vouloir soigner un animal, qui n’a coûté que quelques euros.

Posons la question: est-il question d’un être vivant ici ou d’une collection de timbres ? Le vétérinaire n’a pas l’air de faire la différence, sa mentalité est celle d’un mécanicien. Cela en dit long sur la conception dominante.

Montrer que la médecine vétérinaire progresse et la demande qui va avec (les dépenses vétérinaires ont explosé de 72% en 10 ans), est balayée en 2 secondes avec les propos dénués de compassion et de compréhension de ce vétérinaire.

Le reportage voyage ensuite aux États-Unis où un chien castré va se faire opérer afin de se faire poser des testicules en silicone. C’est un des moments forts du documentaire où la bêtise atteint des sommets. Car endormir et opérer un animal n’est jamais sans risques. Risquer de l’endormir pour combler ses propres complexes physiques (et psychologiques) est juste de la pure inconscience.

Puis retour en France où on nous présente une poupée gonflable pour chiens. Afin de montrer le prétendu succès de cette poupée, un jeune couple ouvre ses portes au journaliste. La femme disant à son chien, en lui montrant ce chien de plastique : « Tu l’as trouve pas jolie ? ». Ou comment prendre les animaux pour des êtres stupides sans aucune émotion ni aucun ressenti du réel.

On atteint là un degré vraiment profond d’aliénation.

Avant-dernier tour d’ horizon avec un passage dans une pension belge pour chiens. Tout le confort se veut être présent, sauf qu’on entend pas parler d’occupations, de câlins, de sorties (sauf contre paiement bien-sûr!) et logiquement, toute l’inutilité l’est aussi afin de se faire de l’argent sur le dos de nos amiEs : un écran plat pour les chiens et un rétroprojecteur pour les chats.

Une vision totalement dénaturée.

Pour finir en « beauté », « Rocky, Peaches, Mickey, Mandy, Jenny, Dusty, Sisko et Batton  sont rentés à la maison. Ils ont l’air en pleine santé. En réalité sur ces photos ils sont déjà morts » cette phrase se voulant peut-être légère et sans importance, sert à présenter une méthode infâme de conservation des animaux morts : la lyophilisation.

Le processus consiste à retirer toute l’humidité du corps de l’animal, une autre forme de taxidermie pour ainsi dire.

Ce reportage est décadent et dégradant, autant pour les personnes qui s’investissent pour les animaux « de compagnie » (ces personnes passant pour des hurluberlus) que pour les animaux eux-mêmes bien sûr.

Le peu de choses positives qui sont présentées (le développement conséquent de la médecine vétérinaire ou une piscine pour des chiens qui s’y amusent clairement ou un cimetière animalier) sont de suite ridiculisées avec des propos hautains et/ou anthropocentristes, ou bien avec un ton limite enjoué sur un sujet grave et important ou bien encore ces aspects positifs ne sont pas mis en avant et sont bâclés.

Vouloir le meilleur pour son compagnon à poils, à plumes, à écailles etc. est normal, évident et très fortement bienvenu. Mais comme à l’habitude, ce reportage ne prend pas le parti des animaux. Caché sous un ton sympathique et se voulant neutre, cette émission se moque globalement des animaux de compagnie, et d’ailleurs, le mot de la fin du journaliste est… « anthropomorphisme » !

Souffrances, tortures, euthanasies, à la fourrière le Berger Blanc

C’est heureusement assez rare, mais il arrive que des personnes se disant vegan s’offusquent contre le fait de vivre avec des animaux. Pour ces personnes, vivre avec des animaux de « compagnie » serait une exploitation honteuse indigne du véganisme.

La réalité démontre pourtant tout le contraire, les refuges étant saturés et débordés, ils deviennent vite des refuges-prisons où les animaux attendent désespérément une éventuelle adoption future. Et ces animaux (sur) vivent dans les refuges, dans des conditions très souvent non adaptées, car faute de moyens financiers (trop peu de dons), faute à l’absence de bénévoles (pour nettoyer et occuper un peu les réfugiéEs)… mais aussi à cause de la corruption et du profit qui priment sur le bien-être et le respect des êtres vivants.

PETA est par exemple connue pour ses euthanasies en masse dans les refuges (nous en parlions sur cette page), mais elle n’est malheureusement pas la seule organisation à prétendre vouloir sauver les animaux « domestiques » abandonnés, tout en les massacrant une fois la porte fermée…

Et parfois même ces organisations visent le profit. Rappelons ici quelque chose d’exemplaire dans l’horreur, dans l’effroyable. Cela se passe au Canada; la vidéo ci-dessous glace le sang et noue l’estomac car elle dénonce les actes de cruauté que subissent les animaux se retrouvant à la fourrière Québécoise le « Berger Blanc ».

Nous avions déjà parlé de cette fourrière exactement l’année dernière (Le scandale de la fourrière privée du « berger blanc »).

Or, une année après les terribles révélations, la fourrière existe toujours… Voilà pourquoi une campagne existe et continue contre cette fourrière.

La vidéo avait été réalisée par un investigateur de la SPA Canada qui a infiltré le Berger Blanc pour l’émission Enquête de Radio-Canada (l’interview est la seconde vidéo sur la page de Berger blanc Cruauté).

Les animaux perdus qui sont déposés au Berger Blanc disparaissent étrangement quand leur maître vient les chercher. Seuls 40% des chiens amenés au Berger Blanc retrouvent leur foyer, en ce qui concerne les chats, le taux est quasi nul…

Les animaux blessés et malades ne sont pas soignés, la maladie du Parvovirus est présente au Berger Blanc depuis une quinzaine d’années, mais au lieu de traiter les animaux malades et d’assainir les locaux, les malades sont assassinés. Entre 80 et 200 animaux sont quotidiennement euthanasiés.

Le passage le plus difficile et le plus cruel du reportage montre des animaux vivants se faire euthanasier directement par injection dans le cœur.

Non seulement ce ne sont pas des vétérinaires qui euthanasient, mais en plus, la règle qui est d’endormir l’animal avant de le piquer directement dans le cœur est totalement bafouée. La souffrance vécue par ces chiens et chats est terrible. Et comme si cela ne suffisait pas, certains animaux ne meurent pas de suite et agonisent pendant de terrifiantes longues heures dans les poubelles dans lesquelles ils sont littéralement balancés après leur mort (supposée !!).

Officiellement, les corps des animaux sont censés être incinérés, mais en réalité ils sont tout bonnement jetés dans des tranchées, avec les ordures ménagères.

Et ne ce sont pas moins de 20 000 corps par an qui sont balancés ainsi, comme de vulgaires boites en carton. Sachant que le Berger Blanc recueille environ 30 000 animaux par an.

Comme le résume le site Berger Blanc Cruauté, cette fourrière déshonore clairement les animaux :

  • La majorité des animaux sont tués après seulement cinq jours.
  • Les animaux laissés en adoption sont presqu’automatiquement euthanasiés, sauf s’il s’agit de pures races ou de bébés.
  • Le Berger Blanc n’offre aucun service de suivi de leurs animaux.
  • Les cages sont très petites.
  • Aucun programme de famille d’accueil n’est en place. Une chienne et ses chiots ont été euthanasiés, car il n’y avait pas de place disponible au Berger Blanc pour attendre les huit semaines nécessaire au sevrage des chiens et à leur adoption ultérieure. Il aurait été plus dispendieux de les garder pour cette période que le profit ensuite obtenu par la vente de ces animaux. Si un programme de famille d’accueil était en place, la vie de cette chienne et ses petits auraient pu être épargnée.
  • Le Berger Blanc n’accepte pas de bénévole.
  • Le Berger Blanc ne possède pas la machine pouvant détecter les micros puces. Celle-ci permettrait pourtant facilement de retrouver les propriétaires. Elle se détaille à seulement 500 $ environ.
  • Le Québec est l’un des seul endroit d’Amérique du Nord où il est possible de générer un profit en opérant un refuge.
  • Les animaux vendus ne sont jamais stérilisés, contrairement aux politiques en vigueur dans la majorité des autres refuges. Cette lacune contribue à la surpopulation des chiens et des chats.

Deux pétitions ont été lancées : Pétition adressée au maire de Montréal et Pétition adressée à l’Assemblée nationale, et  il y a eu hier une manifestation nationale au Québec pour la fermeture du Berger Blanc.

Il y a bien assez d’animaux malheureux dans les refuges, pour les aider la stérilisation est une des solutions mais il est aussi indispensable d’aider les animaux qui croupissent dans ces prisons, que se soit via le bénévolat, le don d’argent, la Famille d’Accueil et bien sûr l’adoption, sans parler de la mise en avant de la libération animale!

Il est très facile d’aider, c’est à la portée de chacunE et, rappelons encore que la situation est urgente. Les animaux vivent un cauchemar quotidien, si ils ne sont aidés maintenant quand le seront-ils ??!!

Combattre le phénomène du Animal hoarding

Le phénomène du Animal hoarding, dont nous avons déjà parlé, est une question véritablement très importante pour toutes les personnes aimant les animaux.

Le principe du Animal hoarding est qu’une personne procède à une accumulation d’animaux, le plus souvent afin de leur venir en aide, telle est du moins la motivation qui semble principale.

En fait, il y a également en arrière-plan la volonté d’un retour à une vie moins dénaturée. Mais tout cela étant incompris, les animaux sont « accumulés » jusqu’aux conditions insalubres et mêmes mortelles pour les animaux.

Dans ce phénomène où une « bonne intention » se retourne en son contraire, les personnes « accumulant » des animaux pour les aider les mettent dans des situations de danger extrême, de maltraitance et de mort.

Ce phénomène, qui touche des personnes n’ayant jamais posé de manière théorique leur rapport aux animaux, ou bien le rapport de la société toute entière aux animaux, se répand et les médias en parlent régulièrement.

Il est une sorte de fait-divers qui, évidemment, contribue à donner une image extrêmement négative des personnes adoptant des animaux, qui passent pour des gens un peu « toqués. » C’est le principe bien connu que, dans le voisinage, il y a toujours « la vieille folle aux chats », c’est-à-dire une dame âgée donnant de la nourriture aux chats de passage, et qui subit l’offensive des préjugés à son encontre.

Comprendre ce qu’est le Animal hoarding est vraiment très important, savoir comment le combattre nécessite une réflexion approfondie. Car les personnes qui tombent dedans ne sont pas vegans ; elles vivent dans le déni par rapport au mal qu’elles infligent aux animaux, parce qu’elles n’ont aucun critère objectif pour évaluer leurs actions.

Même l’absence d’eau ou la surpopulation peut être « justifiée » aux yeux de ces personnes, qui affirment dans un grand élan « chrétien » qu’elles sont en train de « sauver » les animaux en question.

En réalité, elles ne font évidemment que les accumuler telles des marchandises. Donc, le problème ne disparaîtra pas avant que les animaux ne soient plus des marchandises. Cependant, que faire en attendant ?

Une piste de réflexion est, naturellement, le fait que les animaux doivent vivre dans un milieu non dénaturé, qu’ils ont une vie propre et collective (le plus souvent). Un rapport constructif avec eux passe par la reconnaissance de leur existence naturelle.

Il n’y a sans doute que cela pour écraser le animal hoarding en tant qu’idéologie, parce que si on résume les animaux à des êtres « sentients » ou sentants, ou sensibles, on ne peut pas casser le délire de la personne qui accumule les animaux et qui prétend le faire pour leur « bien. »

Alors que si on revendique le droit à la Nature, les prétentions humaines dénaturées s’effacent…

A titre d’exemple, voici un exemple tout récent de animal hoarding, pour illustrer ce triste phénomène (l’article est tiré du Courrier Picard).

SOMME Les animaux arrachés à la misère

Une dizaine de chevaux, quatre chiens et une vache viennent d’être retirés par les autorités à une trentenaire de la Somme qui vit seule et sans moyens adéquats.

La grille est fermée d’un cadenas peint en rose flashy, couleur des piliers qui supportent la clôture de l’habitation. La couleur vive n’est que façade.

Derrière, la propriété présente des tons de misère. L’habitante des lieux est absente lors de notre visite hier dans ce village de l’ouest de la Somme, du côté d’Hornoy-le-Bourg.

Elle était bien là lorsque les représentants de la direction départementale de la protection des populations de la Somme, accompagnés des gendarmes d’Hornoy-le-Bourg, sont venus la semaine dernière, mardi 11 avril. Tous ses animaux lui ont été retirés : une dizaine de chevaux, quatre chiens et une vache.

Un signalement avait été fait sur les conditions de vie de ces animaux. Une procédure administrative avait été déclenchée. Et suite à une première visite des services vétérinaires et des gendarmes, une mise en demeure avait été adressée à la propriétaire.

« Elle devait se mettre en conformité avec la réglementation », indique-t-on à la préfecture de la Somme. Mais les jours ont passé, et rien n’a changé. Le procureur de la République d’Amiens a pris le relais, et ordonné, à titre conservatoire, que les animaux soient retirés.

L’association « 30 millions d’amis » a été mandatée par les services de l’État pour prendre en charge les animaux. Ou du moins, leur trouver un lieu d’hébergement. La semaine dernière, l’enquêteur de la fondation, Arnauld Lhomme, était donc sur les lieux au moment de l’opération. Et son constat est sévère. Il parle de « conditions déplorables ».

« Des ossements sont retrouvés – ceux d’un chien et d’autres, non identifiés. Plus loin, d’autres chiens dans un état de grande maigreur, constamment attachés. Quatre chevaux vivent enfermés. Des excréments et des détritus dangereux jonchent le sol. »

Selon l’association, « des bilans vétérinaires sont toujours en cours, notamment pour diagnostiquer des problèmes de peau dont souffriraient les équidés », sachant que deux juments pleines font également partie des animaux saisis. Deux des quatre chiens – un malinois, un berger belge, un griffon et un caniche – « présentent des troubles du comportement, voire de l’agressivité ».

Elle a tout tenté pour garder ses animaux

Dans le petit village, le fait que ces animaux soient retirés ne surprend pas. Reste que si un jour la propriétaire est poursuivie pour maltraitance en justice, on sait que cela n’est pas sa volonté. « Ça fait mal au cœur pour elle. On sait qu’elle adore ses animaux, mais elle ne se rend pas compte qu’elle n’était pas capable d’en avoir autant, pas les moyens. Elle s’est entêtée », explique cette villageoise.

Selon elle, des habitants jetaient de temps en temps de la nourriture aux animaux. Mais cela ne suffisait pas.

Du côté de l’association « 30 millions d’amis », on tient le même discours : « C’est une femme qui a été complètement dépassée. Nous sommes là face à une situation humaine et animale liée à de la détresse ».

Lorsque l’opération d’enlèvement a commencé, la propriétaire a essayé de faire partir ses protégés par l’arrière de l’habitation. Elle a tout tenté pour garder ses animaux avant de se résigner.

Les quatre chiens ont été confiés au refuge d’Oisemont, les chevaux amenés dans des pensions équines voisines, et la vache auprès de l’association Assistance aux Vieux Animaux en Seine-Maritime. La décision judiciaire n’étant qu’à titre conservatoire, les animaux appartiennent toujours à leur propriétaire à ce jour.

La révolte des ours de Hachimandaira au Japon

Les « parcs à ours » font partie au Japon de toute une structure touristique, attirant même des touristes des pays voisins. C’est dans un de ces parcs que des ours se sont échappés et qu’ils ont été abattus.

Il y a en fait au Japon huit parcs à ours : Noboribetsu, Showa Shinzan, Jouzankei, Kamikawa sur l’île de Hokkaido, Ani et Hachimandaira à Akita, Okuhida à Gifu, Aso à Kumamoto.

Certains se situent dans des parcs nationaux, comme ceux de Noboribetsu, Aso et Hachimandaira. Leurs conditions de vie sont lamentables ; ils ne sont pratiquement pas nourris qui plus est, car le principe est que les touristes achètent de la nourriture dans le zoo, afin de nourrir les ours.

Voici des photos des conditions à Hachimandaira:

Et c’est donc dans ce « parc à ours » de Hachimandaira que six ours ont réussi à sortir de leur zone, le parc étant encore fermé en cette saison, deux employées ont nourri les ours, qui en ont profité pour se révolter.

Ils ont ainsi tué deux employés dans leur tentative de fuite, mais ont été eux-mêmes abattus par des chasseurs locaux. Voici une photo montrant les pauvres ours abattus, et une autre la situation dans le parc, situation qui n’est pas claire.

Cela s’est en effet déroulé hier, et pour l’instant la situation des 32 ours restant est encore floue, car le parc à ours n’a pas été encore « reconquis » par les humains.

Le fait que ce soit des chasseurs qui aient tué les ours ne doit pas étonner non plus. Les ours noirs sont largement victimes de la chasse au Japon ; aucune loi ne protège en pratique les ours noirs du Japon, alors qu’à l’internationale la CITES les considère comme une espèce menacée.

Il y a par conséquent au Japon des trafics – légaux – tant de « viande » d’ours que de vésicule biliaires.

A côté de cette sordide réalité, il faut noter une chose tout aussi sordide. Voici en effet des photos du parc national de Hachimandaira, qui montrent la dimension terrible de ces meurtres d’ours. Les ours sont arrachés à la nature, placés dans un zoo qui par définition est une prison, et cette prison se situe… dans le parc lui-même.

On a ici un terrible symbole de l’insulte faite à la vie animale, à la Nature.

Cette situation des ours au Japon, c’est également celle des ours enfermés dans n’importe quel pays du monde, de l’être humain qui enferme, et qui va jusqu’à s’enfermer lui-même dans le béton.

En prétendant après que les ours ne sont que des monstres, des machines sans esprit, en prétendant que la civilisation du béton vaut bien mieux que la Nature…

 

Brigitte Bardot abat ses cartes et soutient Marine Le Pen

C’était gros comme une maison, nous en avons déjà beaucoup parlé, nous avons prévenu de cette tendance de fond. Cette fois c’est fait : Bardot soutient Marine Le Pen.

Voici quelques extraits de ce qu’elle raconte dans le quotidien Nice-Matin d’hier.

« Moi je voterai Marine Le Pen. Je trouve cette femme admirable. Elle nous propose des choses parfaites par rapport aux deux autres « guignolos » »

« C’est l’unique manière qu’on a de sortir du b… [bordel-NDLR] dans lequel on se trimballe depuis des années… Elle est la seule à dénoncer avec force et courage la situation. Elle ne gagnera peut-être pas cette fois, mais ce sera pour plus tard car on va s’enfoncer dans un déluge de détresse »

On remarquera qu’elle la soutient donc non pas seulement pour cette fois, mais également pour le futur. C’est l’aboutissement de tout un processus sur lequel nous n’allons pas revenir. Nous regrettons vraiment d’avoir encore à en parler, alors qu’il y a tellement d’autres choses intéressantes.

Si nous en parlons là, c’est parce qu’il faut bien constater un fait simple : désormais, tous ceux et toutes celles qui ont soutenu la mise en avant de la Fondation Brigitte Bardot sont complices de tout cela. Et cela quel que soit la forme du soutien, ne serait-ce que par un lien sur internet ou un appel commun à un rassemblement.

Impossible de dire que le choix de Bardot est personnel ; cette fois tout est clair et indiscutable. Et la personnalité écrasante de Bardot fait que toute personne liée à la Fondation Brigitte Bardot se trouve de fait liée au soutien de Bardot à Marine Le Pen.

Ce qui était justement le but de Brigitte Bardot et de l’extrême-droite…

D’ailleurs, elle recommence même ce qu’elle avait déjà fait, à savoir soutenir Poutine :

« Je le trouve très bien (…) Il a fait plus pour la protection animale que nos présidents successifs »

Poutine est un modèle pour l’extrême-droite, en tant que représentant d’un Etat ultra-autoritaire, fondé sur le nationalisme et le culte du virilisme du « chef », et Bardot participe à cette « fascination » pour ce modèle.

C’est dire si tout cela est grave et contre-productif. Brigitte Bardot torpille la défense des animaux auprès des personnes qui ne veulent pas de l’extrême-droite ; elle dénature le fait de se tourner vers les animaux en attitude de « rupture » qui est tournée contre des « cibles » typiques de l’extrême-droite, et nullement contre l’industrie de l’exploitation animale.

Cela fait plusieurs années que la tendance était dessinée, que Bardot va dans le sens d’un soutien ouvert à Marine Le Pen, contribuant lentement mais sûrement à la banalisation des idées d’extrême-droite.

Désormais, c’est fait, et il faut en avoir conscience !

« Ecrasé par 200 kg de viande »

Dans la campagne électorale qui se termine, absolument personne ne parle des animaux, le dédain est complet, tout comme d’ailleurs l’urgence climatique et la destruction de la Nature.

Voter n’a absolument aucun sens : on voit bien qu’il s’agit juste de gérer, aucunement de transformer, de changer, de modifier en profondeur.

Voilà pourquoi l’écologie radicale est absolument nécessaire au véganisme, et inversement, et pourquoi aussi il faut comprendre la dimension sociale.

Prenons un « fait divers » qui vient d’arriver (information tirée du Progrès) :

Loire – Faits divers. Employé dans un abattoir, il est écrasé par 200 kg de viande

Un accident du travail a eu lieu ce mercredi matin, vers 9h30, à l’abattoir de Sury-le-Comtal. Un intérimaire de 41 ans a été écrasé par un chariot rempli de 200 kg de viande.

Touché à la nuque et au dos, l’homme est resté inconscient quelques instants. Gravement blessé, il a été transporté par l’hélicoptère Elisa du Samu vers l’hôpital Nord. En fin de journée, son état n’inspirait fort heureusement plus d’inquiétude.

Rien ne serait plus faux que d’exprimer un « tant pis pour lui » soit disant moral mais en fait déconnecté de la réalité. Car le mot qui doit attirer l’attention, c’est celui d’intérimaire.

La personne, à 41 ans, vit dans la précarité, et dans une petite ville de 5000 personnes comme celle où il travaille, les abattoirs sont des employeurs absolument incontournables.

Le sens de l’écologie radicale, c’est justement de proposer un autre mode de vie à grande échelle, pas de faire une critique morale incompréhensible.

On doit bien plutôt être terrifié par la condition du travailleur qui est aliéné, obligé par les employeurs à faire un tel métier, dans des conditions non seulement moralement dégradantes, mais où en plus il est possible d’être écrasé par « 200 kg de viande » – quelque chose de terrible, de sanglant, dans une banalisation du meurtre et de la mort.

Quelle est donc cette société qui produit un chariot rempli d’une telle chaire arrachée à un être vivant, dans un système industriel et commercial à très grande échelle et en pleine expansion mondiale ?

Ce système n’est pas une vie, pour personne, et en donnant la priorité à Gaïa, c’est toute une vie humaine dénaturée qui se révèle et qui appelle à être transformée !

Quelques rendez-vous THT

Quelques rendez-vous THT…

Bonjour à tou-te-s,

Suite à l’assemblée du Chefresne qui s’est déroulée le 15 avril 2012, différents rendez-vous ont été pris pour perturber l’avancée des travaux sur la ligne THT et renforcer la résistance à cette ligne.

* Tous les dimanches à 12h, ancien château d’eau du Chefresne : Pique-nique puis après-midis de travaux, de préparation, de discussions, etc, en fonction des besoins.

* Le WE des 21 et 22 avril à 14h, bois de la Bévinière, le Chefresne (50) : Initiation à la grimpe afin de mulitplier les possibilités de défendre les arbres en hauteur.

* Mercredi 25 avril à 7h, parking de l’HyperCasino à Villedieu (50) : * Mercredi 9 mai à 7h, parking du CentreLeclerc à coutances (50) RDV pour aller perturber les chantiers en cours.

* Samedi 28 avril à 14h, devant la mairie du Pertre (35) : RDV pour une randonnée sous les pylônes avec clés à molette ou à cliquet.

* Dimanche 13 mai à 10 h, au Chefresne : Prochaine assemblée du Chefresne

* Du vendredi 22 juin au dimanche 24 juin, le Chefresne (50) : WE de résistance à la ligne THT

Ce WE est en préparation, toutes les soutiens et les bonnes volontés sont les bienvenus. Contacter pylones at riseup point net à ce sujet.

Autres RDV :

A Avranches (50), le samedi 21 avril 2012 à 20h30 – salle Ernest Lenoél (près du marché) : Projection débat sur la thématique des déchets nucléaires à l’initiative de Changeons d’ère.

A Diélette/Flamanville (50), le jeudi 26 avril 2012 à 18h – stèle des irradiés inconnus : Rassemblement à l’appel du CRILAN avec le soutien de la coordination antinucléaire régionale pour rappeler notre solidarité aux victimes du nucléaire, d’ailleurs et d’ici d’une part et de manifester la solidarité aux militants et riverains qui s’oppose à la ligne Cotentin-Maine en réaffirmant qu’elle est directement liée à la construction de l’EPR, d’autre part.

A Coutances (50), le vendredi 27 avril 2012 à 20h – FJT, 162 rue Régis Messac : Présentation du livre « Oublier Fukushima » en présence des auteur-e-s. Point sur la politique de l’oubli des accidents nucléaires et sur les luttes antinucléaires locales, en particulier la résistance à la ligne THT Cotentin-Maine.

A Montreuil (93), le 29 avril 2012 à 17h – à la Parole Errante, 9 rue François Debergue (M° Croix de Chavaux) : Organisée par l’assemblée francilienne contre le nucléaire, une discussion publique au cours de Atome, quanta et résistance en présence de Yuri, auteure et traductrice sur la situation au Japon ; Christian, cheminot sur les transports de matières radioactives dans l’industrie nucléaire ; Max, de la Maison de Bure sur l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure ; Quelqu’un-e de et sur la lutte contre la ligne THT Cotentin-Maine.

A Rouen (76), les 19 mai et 9 juin 2012 à 18h – à la Conjuration des Fourneaux, 149 rue St-Hilaire : Réunions publiques de mobilisation pour le WE de résistance à la ligne THT.

A toute de suite sur le tracé

Se résoudre à faire un nid là où c’est impossible

Hier nous disions « Comme si quelque chose pouvait arrêter la Nature ! » et effectivement, rien n’arrête la Nature, mais pour continuer à prospérer la Nature doit souvent se mettre en danger comme sur cette photo qui peut paraître insolite au premier abord, mais qui illustre plutôt une bien grave réalité.

La photo en question montre un couple de tourterelles ayant fait son nid dans un feu tricolore. La scène se déroule à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique. On imagine le danger pour ces pauvres oiseaux: un policier ou un employé de la voirie peut très bien « dégager » les oiseaux, les condamnant à mort!

Ces oiseaux, qui vivent sur notre planète et ne connaissent pas de frontières ni nationales entre les villes et le reste, sont en effet considérés comme des « parasites »!

Évidemment, s’il arrive de voir des tourterelles en zones urbaines, elle vivent surtout en zone rurale, dans les fermes, les bosquets, les vergers, les parcs et les jardins. Mais les villes engloutissant de plus en plus de terrains, les oiseaux n’ont pas le choix!

La triste réalité qui s’exprime donc dans cette image démontre que les oiseaux n’ont plus de place pour nicher dans des lieux naturels et végétaux, comme cela aurait dû être le cas pour ce couple de tourterelles. Pas que la Nature est « envahissante »!

Normalement, le nid des tourterelles est une plate-forme très lâche construite dans un arbre, une haie ou un buisson dense. Mais il arrive donc que des oiseaux construisent des nids dans des lieux inhabituels, comme ici dans une jardinière, appartenant heureusement à une personne fascinée par ce spectacle. Dans combien d’autres cas, les nids seraient détruits?

Parfois cela peut devenir proprement hallucinant, dans un feu de circulation donc, mais aussi par exemple dans un cendrier, comme avec ci-dessous avec la mésange bleue…

La ville empiète inlassablement sur la Nature, ce sont les végétaux détruits et les animaux qui en font les frais. Il faut alors s’adapter, à tout prix, comme ici sur un pneu de voiture…

Les animaux perdent l’espace de leur lieu de vie et doivent faire avec le peu qu’on veut bien daigner leur laisser.

Le pigeon biset de nos villes vit le même calvaire pour trouver un endroit correct pour nicher.

Lui qui niche initialement dans des crevasses, le moindre espace vide en ville se soit dorénavant bloqué par des filets anti-pigeons et ceux-ci n’ayant pas de place pour eux, les parents doivent souvent nicher entre des pics anti-pigeons, comme nous l’avions déjà montré sur cette photo relevant du comble mais illustrant aussi l’incroyable capacité d’adaptation des oiseaux face à la perte de leur habitat et de structures non adaptées pour leur reproduction.

Ces situations anti-naturelles n’ont rien d’amusant ni d’insolite, ces situations étant bien évidemment très dangereuses, dénaturées. Et courantes…

La reconnaissance de Gaïa, de la Nature comme ayant une valeur en elle-même, est une condition pour un véganisme qui ne soit pas simplement individuel et moral, mais qui touche à l’universel et n’oublie aucun être vivant!

Les faucons de Bruxelles

Le rapport entre les villes et la Nature est très difficile pour la Nature, et l’une des attitudes destructrices des humains dans le cadre urbain vise particulièrement les oiseaux. Les humains occupent une grande place avec leurs villes, les bâtiments en hauteur attirent forcément les oiseaux, et pourtant les êtres humains s’étonnent !

Comme si quelque chose pouvait arrêter la Nature !

On en a en tout cas une démonstration assez parlante avec les faucons de Bruxelles. Il s’agit de faucons pèlerins s’installant pour nicher sur l’une des tours de la cathédrale Saint-Michel et Gudule, non loin de la fameuse Grand Place.

Cela fait huit ans que les faucons pèlerins s’installent, et une webcam (même muni d’infrarouge) permet de les observer 24 heures sur 24.

Sur le parvis de la cathédrale, jusqu’au 3 juin de cette année, il y a également un poste d’observation équipé d’écrans.

Il y a également deux ornithologues présents sur place, du mardi au dimanche de 12h à 18h (les informations à ce sujet sont ici).

Le succès est très grand sur internet ; l’année dernière, en deux mois il y a eu 350.000 visiteurs, de 80 pays différents. Les humains aiment les animaux et la Nature, quand ils y pensent… et quand ils l’assument, et au milieu d’une multitude de contradictions.

Mais la prise de conscience est inévitable, soit de manière consciente comme ouverture à Gaïa, soit comme soumission à Gaïa car la Nature par définition ne se laisse pas anéantir.

D’ailleurs, Didier Vangeluwe, l’ornithologue de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique, explique que « Nous avons été surpris car les faucons pèlerins nichent traditionnellement sur les falaises de pierres. Mais, ces dernières décennies, ils sont de plus en plus nombreux à s’installer sur des édifices élevés comme des églises, des cheminées ou même des tours de refroidissement de centrales nucléaires. »

La guerre à Gaïa est absurde et criminelle, et en aucun cas ne saurait aboutir !

Marée Noire de l’Erika : 12 ans après, le pollueur Total pourrait être exonéré de toute condamnation

Hier, nous parlions de Hans Jonas et de son « principe responsabilité », voici un communiqué concernant la marée noire de l’Erika, et justement l’esprit est le même.

Il est en effet expliqué que :

le droit pour tous, générations présentes et futures, à vivre dans un environnement sain, est un droit fondamental qui doit être respecté.

Or, ce droit n’existe nulle part bien entendu dans le code pénal ; sa seule existence est purement morale, dans un esprit qui est précisément celui de Hans Jonas.

On a la même dynamique anthropocentriste, et moraliste : il faudrait condamner Total car ce qui a été fait est condamnable et ne doit pas être refait.

Seulement, personne n’est dupe : les pollueurs font ce qu’ils veulent, car il y a derrière toute une industrie. Les auteurs du tract ne sont pas dupes non plus. Mais conservant leur anthropocentrisme, ils ne peuvent pas aller au bout du raisonnement : il faut casser ce système !

En attendant, on en saura davantage le 24 mai lorsque l’avis juridique sera rendu par l’Etat français. Mais logiquement le procès devrait être purement et simplement annulé. L’annonce qui a été faite visait à « préparer l’opinion publique », alors que les élections feront passer cela en arrière-plan.

Total avait donc souillé 400 km de côtes bretonnes avec 30 000 tonnes de fioul, mais s’en sortira a priori indemne, en raison des « lois internationales »…

Marée Noire de l’Erika : 12 ans après, le pollueur Total pourrait être exonéré de toute condamnation

Si elle suivait l’avis de l’avocat général sous la tutelle du ministère de la justice et donc du gouvernement, la Cour de cassation pourrait conclure « à la cassation sans renvoi de l’arrêt attaqué en ce qu’il a été prononcé par une juridiction incompétente », car l’Erika, au moment du naufrage, était « un navire étranger se trouvant en zone économique exclusive », c’est à dire hors des eaux territoriales.

Pourtant, à la suite du naufrage, les côtes françaises ont bien été polluées par le fioul de l’Erika et la loi française pourrait ne pas être applicable !

Les Amis des Collectifs Marée Noire sont stupéfaits qu’une telle décision puisse être évoquée. Ils rappellent le slogan de la manifestation du 5 février 2000 à Nantes (40.000 personnes dans la rue) « Marées noires : assez de complaisances ! ».

Le propos est hélas encore d’actualité.

Douze ans de démarches citoyennes, douze ans de lutte pour faire progresser la sécurité maritime, pour responsabiliser toute la chaîne du transport maritime et obtenir que la notion du pollueur-payeur et le délit écologique soient enfin reconnus.

Si la Cour de cassation devait suivre l’avis de l’avocat général en annulant la condamnation de Total et des trois autres mis en cause (la société de classification Rina, l’armateur Savarese et le gestionnaire Polara) et par là même leur responsabilité pénale, cela équivaudrait à accorder l’impunité à tous les pollueurs du monde, un grave recul pour le droit de l’environnement et un mépris total de la société civile et du respect du bien public.

Rappelons-nous des 400 kms de côtes souillées par « le fioul lourd » sortant de l’Erika et de ses conséquences, oiseaux mazoutés, pêcheurs consignés à quai, image écornée de notre littoral, pas moins de 230.000 tonnes de déchets ramassés, occasionnant les préjudices écologiques, humains, sociaux et économiques que nous savons.

N’oublions pas également les atteintes morales et financières des populations, riverains, bénévoles, marins, paludiers, acteurs touristiques et commerciaux qui ont subi de plein fouet tous ces préjudices.

Alors que la cicatrice de cette catastrophe n’est pas totalement refermée, douze ans après, il nous faudrait céder sans doute aux pressions du lobby des pétroliers et dédouaner Total de sa responsabilité pénale.

Cela suffit !

Les Amis des Collectifs Marée Noire rappellent que le droit pour tous, générations présentes et futures, à vivre dans un environnement sain, est un droit fondamental qui doit être respecté.

La pensée de Hans Jonas

Il y a quelques jours, nous avions publié un article d’une philosophe sur l’écologie radicale (« L’écologie est-elle une science ou une religion ? » – la mise en avant de Heidegger), et il était parlé de Hans Jonas. Voici deux extraits de ce penseur juif allemand (1903-1993), qui est de plus en plus connu.

Hans Jonas n’est pas écologiste, il est dans la lignée de Heidegger et de son discours anti-technique. Néanmoins, il aborde ouvertement la question de Gaïa.

Le premier extrait dit par exemple que « un appel muet qu’on préserve son intégrité semble émaner de la plénitude du monde de la vie, là où elle est menacée. » Mais si en apparence, Jonas se demande s’il faut adopter, pour résumer, le mot d’ordre « la Terre d’abord », en pratique il vire surtout de bord pour aller sur le terrain de la « métaphysique », ce qui ne nous intéresse pas le moins du monde.

Le second extrait contient ses formules-chocs les plus connus, dont « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la Permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre. »

Il s’agit d’une « modernisation » d’une formule sur la morale de Kant pour qui il faut toujours agir moralement et penser : les autres auraient dû faire pareil (« Agis seulement d’après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle »). Mais outre que la « morale » ne nous intéresse pas, car nous voulons être naturel, on voit vite que ce qui compte c’est simplement de ne pas détruire la planète afin d’assurer l’avenir de « l’Homme. »

Jonas reste anthropocentriste, et quand il ne l’est pas il passe dans la mystique. Ce sont précisément deux écueils que nous refusons : nous voulons une vie naturelle, donc ni de Descartes pour qui il faut être « comme maître et possesseur de la nature », ni de la religiosité qui parle d’un grand « tout » abstrait. Les deux ayant en commun de rejeter la Nature, d’ailleurs !

Difficile cependant d’en vouloir à Jonas, cependant. Ses oeuvres reflètent surtout l’angoisse et l’inquiétude. Sa mère a été assassinée à Auschwitz, et l’une de ses œuvres connues est « Le Concept de Dieu après Auschwitz », où Hans Jonas tente de « sauver » le concept de Dieu et la religion.

Les deux extraits sont tirés de son principal ouvrage sur la question de la morale par rapport à l’avenir : « Le Principe Responsabilité. »

Voici le premier extrait :

« Si le nouveau type de l’agir humain voulait dire qu’il faut prendre en considération davantage que le seul intérêt «de l’homme» – que notre devoir s’étend plus loin et que la limitation anthropocentrique de toute éthique du passé ne vaut plus?

Du moins n’est-il plus dépourvu de sens de demander si l’état de la nature extra-humaine, de la biosphère dans sa totalité et dans ses parties qui sont maintenant soumises à notre pouvoir, n’est pas devenu par le fait même un bien confié à l’homme et qu’elle a quelque chose comme une prétention morale à notre égard – non seulement pour notre propre bien, mais également pour son propre bien et de son propre droit.

Si c’était le cas, cela réclamerait une révision non négligeable des fondements de l’éthique. Cela voudrait dire chercher non seulement le bien humain mais également le bien des choses extra-humaines, c’est-à-dire étendre la reconnaissance de  fins en soi » au-delà de la sphère de l’homme et intégrer cette sollicitude dans le concept du bien humain.

Aucune éthique du passé (mise à part la religion) ne nous a préparés à ce rôle de chargés d’affaires – et moins encore la conception scientifique dominante de la nature.

Cette dernière nous refuse même décidément tout droit théorique de penser encore à la nature comme à quelque chose qui mérite le respect puisqu’elle réduit celle-ci à l’indifférence de la nécessité et du hasard et qu’elle l’a dépouillée de toute la dignité des fins.

Et pourtant: un appel muet qu’on préserve son intégrité semble émaner de la plénitude du monde de la vie, là où elle est menacée.

Devons-nous l’entendre, devons-nous reconnaître la légitimité de sa prétention, sanctionnée par la nature des choses ou devons-nous y voir simplement un sentiment de notre part, auquel nous pouvons céder quand nous le voulons et dans la mesure où nous pouvons nous le permettre?

Prise au sérieux dans ses implications théoriques la première thèse nous obligerait à élargir considérablement la conversion de la pensée mentionnée au-delà de la doctrine de l’agir, c’est-à-dire l’éthique, vers la doctrine de l’être, c’est-à-dire la métaphysiques, dans laquelle en dernière instance toute éthique doit être fondée. »

Voici le second extrait :

« Un impératif adapté au nouveau type de l’agir humain et qui s’adresse au nouveau type de sujets de l’agir s’énoncerait à peu près ainsi : « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la Permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre »; ou pour l’exprimer négativement : « Agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d’une telle vie »; ou simplement : « Ne compromets pas les conditions pour la survie indéfinie de l’humanité sur terre »; ou encore, formulé de nouveau positivement : « inclus dans ton choix actuel l’intégrité future de l’homme comme objet secondaire de ton vouloir »…

Le nouvel impératif affirme précisément que nous avons bien le droit de risquer notre propre vie, mais non celle de ‘humanité; et qu’Achille avait certes le droit de choisir pour lui-même une vie brève, faite d’exploits glorieux, plutôt qu’une longue vie de sécurité sans gloire (sous la présupposition tacite qu’il y aurait une postérité qui saura raconter ses exploits), mais nous n’avons pas le droit de choisir le non-être des générations futures à cause de l’être de la génération actuelle et que nous n’avons même pas le droit de le risquer…

Il est manifeste que le nouvel impératif s’adresse beaucoup plus à la politique publique qu’à la conduite privée, cette dernière n’étant pas la dimension causale  laquelle il peut s’appliquer.

L’impératif catégorique de Kant s’adressait à l’individu et son critère était instantané. Il exhortait chacun d’entre nous à considérer ce qu se passerait si la maxime de son acte présent devenait le principe d’une législation universelle ou s’il l’était déjà à l’instant même: la cohérence ou l’incohérence d’une telle universalisation hypothétique devient la pierre de touche de mon choix privé.

Mais qu’il pusse y avoir une quelconque vraisemblance que mon choix privé devienne une loi générale ou qu’il puisse seulement contribuer à une telle généralisation, n’était pas une partie intégrante du raisonnement.

En effet, les conséquences réelles ne sont nullement envisagées et le principe n’est pas celui e la responsabilité objective mais celui de la constitution subjective de mon autodétermination.

Le nouvel impératif invoque une autre cohérence: non celle de l’acte en accord avec lui-même, mais celle de ses effets ultimes en accord avec la survie de l’activité humaine dans l’avenir. Et « l’universalisation » qu’il envisage n’est nullement hypothétique – ce n’est pas un simple transfert du moi individuel) un tous imaginaire, sans connexion causale avec lui (« si tout le monde en faisait autant »). »

Interview de Vic DiCara, du groupe 108

Suite à notre article sur le Krishnacore, voici une interview de Vic DiCara, membre du groupe 108.

« Je n’ai pas d’émotion, je n’ai pas de dévotion, c’est un mouvement vide, des océans de notion dans le but de la promotion de l’égo » : ce sont des paroles de la chanson « Holyname » (nom sacré) ; dans un enregistrement live, vous expliquez aussi que Prabhupada (fondateur de l’association internationale pour la conscience de Krishna) est un vrai révolutionnaire parce qu’il a aidé les gens à dépasser leur ego. Pouvez-vous nous dire comment vous comprenez cela ?

La communication s’appuie sur les mots, et les mots sont une partie du langage. Comme nous sommes originaires de deux langues différentes, il peut y avoir des difficultés à se comprendre mutuellement les uns les autres. Essayons de notre mieux.

Il semble que ce que vous demandez, c’est que les paroles mentionnent le terme « ego. » Et sur un enregistrement live, nous avons parlé d’aller au-delà de « l’ego. » Donc, vous voudriez que j’explique davantage sur comment nous comprenons l’ensemble du sujet de « l’ego. » J’espère que c’est proche de ce vous vouliez vraiment demander?

L’ego est le sens de soi. Il est toujours un sentiment de soi, ou bien autrement dit il n’y a même personne pour concevoir son absence. Il n’y a pas de possibilité de ne pas avoir l’ego. Le problème, c’est qu’il y a un ego sain et un ego malsain.

Un ego malsain est celui qui se considère lui-même comme la plus importante personne dans le monde, et voit toutes les autres personnes selon comment elles se rapportent à cela. Un ego sain est celui qui se considère soi-même comme également important que les autres et voit tout le monde, et toutes les autres personnes selon comment elles se rapportent à l’identité universelle centrale, la « divinité. »

Dis-nous comment cela a amené à l’existence de 108.

108 est venu à exister parce que plusieurs musiciens ont été plusieurs à pratiquer la bhakti (le yoga de l’amour divin). Un musicien doit toujours exprimer ce qui est profondément important pour lui ou pour elle. Donc, naturellement, comme la bhakti est devenue plus importante pour ces musiciens en particulier, c’est de plus en plus devenu une expression dans leur musique. Finalement, ils ont été réunis pour former un groupe dont le principal objectif était de mettre l’accent sur l’expression de la bhakti: 108.

Et qu’est-ce que le « krishnacore » pour toi ?

Pour moi, le « Krishnacore » est une expression intéressante que quelqu’un quelque part a inventé de telle manière à se référer à des groupes de hardcore qui avaient une certaine connexion importante à l’expression de la Krishna bhakti, comme 108.

Les groupes liés au « krishnacore » ont souvent un son particulier, vraiment dissonant, telle une expression de la vie dissonante dans les sociétés. C’est très personnel, cela pourrait être quelque chose comme un expressionnisme moderne, ne trouves-tu pas ?

Je pense que c’est une description très artistique.

Il y a un spectre infini d’émotions et de sujets, etc pouvant être exprimés dans le cadre de la bhakti.

Le hardcore, d’autre part, n’est pas très bien adapté à la cueillette des fleurs, en sautant dans les prés, et en regardant l’arc-en-ciel, pas vrai? Il s’agit d’une éraflure sonique très intense, sombre et profonde, non?

Bien sûr, il y a des versions plus pop du hardcore, mais cela n’était pas ce qui m’intéressait en tant que musicien jouant du hardcore. Alors, naturellement, si je combine la bhakti avec le hardcore, cela va se concentrer sur les aspects de la bhakti qui ont quelque chose en commun avec l’ambiance et l’humeur et l’énergie de la musique hardcore – ce qui est véritablement très profond, douloureux, solitaire, avec le blues la plupart du temps, ou bien dégoûté et antagoniste envers ce qui est l’antithèse de la bhakti. Je pense que c’est pourquoi la musique de 108 a produit le son qu’est le sien.

Concernant les autres groupes « Krishnacore » et leurs sons, je ne sais même pas comment ils sonnent. Je sais que Shelter sonne très pop, relativement parlant, alors je ne pense pas que nous ayons à dire que chaque groupe « Krishnacore » a un son dissonant. Probablement seulement 108 et les groupes qui sont inspiré par 108 sur le plan sonore.

Quelles sont les influences musicales de 108 ?

Pour ma part, les influences musicales que j’ai apporté à 108 proviennent principalement de Led Zeppelin, les Doors, Metallica, Slayer et les Bad Brains. D’autres personnes dans le groupe ont amené d’autres influences dans le mix.

La question doit être posée : pourquoi ne crois-tu pas, par exemple comme Jean-Jacques Rousseau, que les problèmes viennent du fait que la société corrompt les gens? Pourquoi choisir « l’esprit » et pas la « Nature »?

Qu’est-ce que la « corruption »? C’est la pollution, et la distorsion de la pureté originelle. S’il n’y a pas de pureté originelle, alors il n’y a rien à corrompre.
Oui, la société moderne tend à corrompre les gens. Je suis d’accord avec cela. Mais ce en quoi je suis vraiment intéressé est de savoir comment « dé-corrompre », comment me transformer à partir d’un état corrompu à un état de pureté et de bonté inhérentes.

Cela exige une connaissance intime de ce que mon « état naturel » est réellement. Le terme « esprit » n’est qu’un mot pour l’état inhérent. La « nature » est un autre mot avec la même signification. La différence entre les deux mots est que les gens font la corrélation du mot « esprit » avec divers groupes religieux comme le christianisme et ainsi de suite, alors qu’ils ne font pas les mêmes connotations pour le mot «nature». Les deux mots me vont.

La bhakti est la partie essentielle du « yoga » de l’Inde. Les « yogas » sont des méthodes pour réintégrer la nature originelle de qui et de ce que vous êtes.

Ainsi, que penses-tu du Straight Edge et du véganisme ?

Je ne pense pas avoir aucun droit à juger quoi que ce soit au sujet du Straight Edge ou du véganisme. Je ne suis pas un juge universel. Je pense que le Straight Edge et le véganisme sont quelques unes des bonnes causes dans le monde aujourd’hui et que les personnes qui y sont dédiées sont en général assez bonnes.

Es-tu ou as-tu été Straight Edge, vegan ?

Vers 1988, j’ai décidé d’adopter un régime végétarien et de ne pas boire l’alcool. Cela a été le résultat de Youth of Today, et leur influence sur mes amis, en particulier Tom Capone.

108 a une signification importante dans l’hindouisme, et toi-même tu as étudié l’astrologie védique. Tu ne crois pas que le mouvement des planètes influence les gens, mais que « notre mère compatissante, l’univers, veut communiquer à ses enfants et nous guider à travers les mouvements de son corps, les étoiles et les planètes ». Peux-tu nous en parler?

Fondamentalement, l’astrologie est de savoir comment les êtres humains disent le temps. Une journée est un certain mouvement du Soleil à travers un lever du soleil et un coucher du soleil. Un mois, c’est une certaine période de temps déterminée par la longueur nécessaire à la lune pour devenir pleine. Une année est une année parce qu’il apparaît que pendant ce temps le Soleil se déplace à travers les étoiles et revient au même point de nouveau. Etc etc. Ainsi, en connaissant profondément l’astrologie vous gagnez une fenêtre sur le passé, le présent et le futur.

L’Inde a une forme très ancienne de l’astrologie, mais elle n’est plus pratiquée. Elle est maintenant dominée par une forme qu’ils ont importé des Perses et des Grecs et adaptée à leur propre science. Elle est, néanmoins, tout à fait étonnante et utile.

Chacun a la liberté, mais avec la liberté vient la responsabilité. Ainsi, lorsque nous faisons quelque chose, nous générons une réaction par cela. Ainsi, la liberté utilisée dans le présent génère l’avenir qui ne peut pas être évité.

L’univers doit juger le destin de tout le monde, et il fait donc passer mon temps causé (de sorte qu’une infinité de situations différentes peut se produire). Si vous pouvez lire l’heure de manière très experte, vous pouvez comprendre quels destins sont à venir. C’est l’idée fondamentale de l’astrologie comme je la comprends en ce moment.

Comment vois-tu le futur de ce monde ?

« Si le sida ne t’a pas, ce seront les ogives » – Cro Mags

Ha ha.

Je vois le monde de deux façons – en interne et en externe. J’ai une vision optimiste de l’avenir subjective / interne du monde et des gens en lui. Mais une vision pessimiste de l’avenir objectif / externe.

Je pense que les machines sont horribles. La révolution industrielle a été le premier pas de la chute dans les escaliers dans une fosse de chaos et la misère.

Je vois le monde devenir de plus en plus pollué et pavé, et mécanique – et les gens porter des
écouteurs, des lunettes de soleil sombres avec des écrans vidéo à l’intérieur, et un jour ne sortant même plus vraiment de leurs foyers ou interagir avec quelqu’un d’autre dans la chair.

Chaque chose que nous obtenons au nom du « progrès » et de « l’amélioration » est tout simplement la vie plus solitaire et compliquée – et c’est ce que je considère comme l’avenir incontournable pour l’humanité dans cette époque sombre de l’histoire, le Kali-Yuga – l’âge de la querelle.

J’ai une vision optimiste, cependant, que des individus au sein de cet avenir sombre quant au reste peuvent faire des tâches lumineuses pour eux et pour d’autres comme un résultat de se tourner sincèrement vers l’intérieur en direction du vrai soi vivant, loin de la non-réalité externe, électrifiée, mise en publicité, et télévisée.

Vinci et ses bénévoles élagueurs

Voici un long document, sur la situation de Notre Dame des Landes, avec beaucoup de détails pour avoir une vue d’ensemble. Quelque chose de vraiment très utile!

Histoire du sabordage du bocage de Notre dame des Landes par certain-e-s de ses habitant-e-s

Depuis quelques semaines des équipes de propriétaires, paysans et opportunistes à « la solde de » Vinci, coupent les arbres centenaires des haies bocagères de la ZAD, ainsi que tout arbre monnayable.

Avant de décrire la destruction du bocage de la ZAD par quelques un-e-s de ses habitant-e-s, nous aimerions d’abord présenter succinctement la ZAD, l’importance du bocage et les politiques d’aménagement qui mènent à sa destruction. Voici donc des questions que l’on se pose sur ce sujet :

Qu’est-ce que la ZAD ? Des terres bocagères, qu’est-ce que c’est/comment se présente le bocage sur la ZAD ? En dehors de la ZAD que c’est-il passé durant 40 ans au niveau des politiques d’urbanisation et d’aménagement du territoire ?

Présentation de la ZAD

La ZAD c’est 2000ha de terres bocagères impactées par un projet d’aéroport international situé sur les communes de Notre-Dame des Landes, Vigneux de Bretagne, La Paquelais, Grandchamp des Fontaines. Depuis plus de 40 ans ces terres n’ont subi aucune politique d’aménagement du territoire, car le conseil général avait créé, avec l’aide de l’État, une Zone d’Aménagement Différé. Celle-ci bloque tout remembrement/urbanisation en vu d’un projet : ici le projet d’aéroport.

Ainsi la dynamique d’agrandissement des exploitations agricoles, qui se déroulait en France sur la même période, a été très limitée sur la ZAD et il en est de même pour la politique d’urbanisation. Le bocage de la ZAD équivaut à 100 km linéaire (1) (distance Nantes-Rennes ou St Nazaire-Ancenis) composé aussi de quelques bois d’une centaine d’hectares environ, ont donc été préservés de tout aménagement !

Nous ressentons peu de résistance active de la part des habitant-e-s qui vivent sur la ZAD et nous avons l’impression qu’ils/elles se sentent démuni-e-s face à la détermination des autorités et de leurs chiens de garde. Cependant, depuis le camp climat de 2009, des camarades viennent de plus en plus nombreux/ses s’installer sur la ZAD afin de soutenir et de participer à la lutte contre cet aéroport et ce monde capitaliste qu’il représente.

L’importance du bocage

Image 1 Un chemin du bocage de la ZAD

Le bocage, terrain de jeu préféré des enfants, est un paysage et un écosystème qui incite au rêve, à la réflexion et au plaisir des sens.

Nombre de paysan-ne-s et autres habitant-e-s s’y promènent encore pour y trouver baies, champignons, petit bois pour le feu, herbes médicinales…

Se révélant souvent être des alliés précieux des paysan-ne-s, les haies maintiennent un écosystème essentiel à notre environnement.

Le bocage, avec un fort maillage de haies, permet de maintenir les sols. Rappelons qu’en France 17% des terres agricoles sont impactés par une érosion forte contre 8% en 1950. Il faut 100 à 400 ans pour qu’un centimètre de terre arable soit régénéré (2).

Les haies apportent aussi régulièrement de la matière organique aux champs (MO essentielle pour les cultures, pour la structure stable du sol et pour la vie du sol), filtrent l’eau, limitent l’impact du vent sur les cultures et sur toute structure bâties, drainent les terrains humides, abritent des animaux/insectes, protège les troupeaux du chaud ou du froid, sont essentielles pour la pollinisation… (3)

Sans une agriculture aux pratiques biologiques, le bocage perd une grande partie de ses propriétés. En effet, comment les haies peuvent-elles abriter faune et flore, limiter l’érosion des sols…si de l’autre côté l’agriculture chimique et productiviste élimine cette biodiversité, entraînant le lessivage des sols ?

La préservation d’un bocage naturel sans pratiques agricoles naturelles n’a pas de sens, et nous devons aussi lutter pour que ces pratiques évoluent radicalement.

Le bocage de la ZAD

Image 2 Triton marbré

Image 3 Buse variable

Concrètement sur la ZAD nous pouvons observer une faune et une flore riches en diversité, ce qui n’est pas le cas dans le reste de la Loire Atlantique si l’on met de côté les espaces naturels. Par exemple, Des tritons marbrés et des buses variables peuvent être observées et la présence d’espèces de plantes protégées est à noter dont la renoncule Grand Douve, la Rossolis à feuilles rondes, la Sibthorpie et la Calamagrostis des marais (4).

Image 4 Rossolis à feuilles rondes

La haute qualité environnementale de la ZAD est d’ailleurs mise en avant dans les documents d’urbanisme régissant cette zone (les ZNIEFF) (5)

En dehors de la ZAD que c’est-il passé durant 40 ans ?

Pendant plus de 40 ans, le paysage agricole en France a connu de profonds changements. Les exploitations agricoles ont eu tendance à augmenter leurs surfaces de cultures et d’élevages. En 1979 il y avait 5500 exploitations de 200ha ou plus qui utilisaient 1,598 millions ha de terres agricoles, tandis qu’en 2010, 20600 exploitations de 200ha ou plus utilisaient 5,735 millions ha. Sur la même période les exploitations de 20 à 50ha ont sensiblement diminuées, passant de 347300 à 137800. Ces dernières occupaient ainsi 5,455 millions ha de terres agricoles en 1979 et 1,237 millions ha en 2010 (6).

L’agrandissement des surfaces agricoles utilisées par les exploitations agricoles ne s’est pas faite sans impact sur l’environnement.

En effet un plus petit nombre d’exploitations s’est attribué de plus grandes surfaces agricoles. Ces concentrations de terres et la disparition de petites exploitations ont été poussées par les politiques européennes productivistes (la PAC) (7) et se sont concrétisées sur le terrain par de nombreux remembrements.

Les remembrements (8)ont pour but officiel de rapprocher les terres utilisées par les agriculteur-trices de leur exploitation et d’avoir des unités foncières concentrées. Le bocage a payé le prix fort de cet arasement du paysage. Il en a résulté, un arrachage massif des haies, des suppressions de chemins et un comblement de nombreuses mares et étangs.

Le linéaire de haies en France est passé de 1 244 110 km à 707 605 km entre les deux premiers cycles de l’inventaire IFN séparés de 12 ans, soit une perte annuelle d’environ 45 000 km de haie entre 1975 et 1987.

Si la suppression à grande échelle des haies et arbres épars des années 1960 à 1980 est aujourd’hui révolue, près de 70 % des 2 millions de kilomètres de haies présents en France à l’apogée du bocage (1850-1930) ont été détruits, soit 1,4 million de km (9).

En Bretagne, ce sont plus de 150000km de haies qui ont disparu en 25 ans (chiffres de 2005) (10).

L’urbanisation du territoire a aussi une part importante de responsabilité dans la disparition du bocage, par la construction de routes, l’extension des bourgs, et le mitage important dans la campagne entre 1980 et 2000.En France les sols sont artificialisés en France au rythme de 200 hectares par jour, soit l’équivalent d’un département tous les cinq ans (11).

À cet égard le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes contribuerait indiscutablement à aggraver le taux de surface (terres) artificialisée en Loire-Atlantique qui est de 14% (taux le plus élevé de la région Pays de la Loire qui est de 11,3%) (12). Le rythme actuel d’artificialisation des terres du département est de 2400ha par an, soit l’équivalent du projet d’aéroport (13)ou d’une commune comme Orvault.

Au total ce serait plus de 20000ha de terres agricoles qui disparaitraient sous le béton en dix ans.

Nous pouvons donc nous inquiéter de l’impact supplémentaire des aménagements urbanistiques qui accompagneraient le projet d’aéroport: routes, ponts sur la Loire, zones artisanales et résidentielles…

La série de photographies aériennes (14) présentée ci-dessous, permet de voir concrètement les modifications du paysage dû aux pressions agricoles et urbanistiques. Toutes ces photos sont à la même échelle 1/250000ème.

Fay de Bretagne en 1967

Fay de Bretagne en 2005

Entre 1967 et 2005 le bourg s’est agrandi, les parcelles agricoles aussi. (Les photos sont à la même échelle).

ric en 1967

Héric en 2005

Entre 1967 et 2005 le bourg s’est agrandi, les parcelles agricoles aussi. (Les photos sont à la même échelle)

Notre-Dame des Landes et la ZAD 1968

Notre-Dame des Landes et la ZAD en 2005

Limites Nord Est de la ZAD (zone du projet d’aéroport de NDDL) : le trait bleue sur la carte

Dans la zone centrale de la photographie, nous remarquons qu’une grande partie du parcellaire est identique à celui photographié en 1968. Cependant, contrairement à une idée répandue, certaines zones de la ZAD ont connu des agrandissements de parcelles (destructions de haies), comme nous pouvons le voir dans le cercle orange mis en exemple.

Ces cartes illustrent les différentes pratiques agricoles sur la ZAD depuis 40 ans, à l’image de la diversité des visions politiques des habitant-e-s de la ZAD.

Certain-e-s ayant choisi de préserver le bocage, tandis que d’autres n’ont pas attendu le remembrement pour détruire des haies.

La situation actuelle de la ZAD

Image 5 Près des Rosiers (ZAD)

Depuis quelques temps sur la ZAD, des bruits assourdissants de tronçonneuses se font entendre. En s’approchant d’un peu plus près pour en cerner l’origine, vous serez étonné-e-s, puis pris-e-s de colère de voir des habitant-e-s de la zone du projet couper des arbres plusieurs fois centenaires dans les haies.

Quel bel esprit de solidarité avec ceux/celles qui décident de rester afin de défendre cette zone qui se caractérise essentiellement par un bocage riche et unique ! Tout un ensemble de haies, de petits chemins boisés et de taillis sacrifiés pour des intérêts égoïstes.

Parce que le projet ne se réalisera pas, ce sera avec la rage au cœur que nous repenserons à ceux/celles qui auront saccagé les haies.

La destruction du bocage : Vision de la nature comme un « outil de travail »

Ce carnage avait déjà commencé à petite échelle depuis un an. Mais l’abattage incessant des arbres de la ZAD depuis quelques semaines s’est intensifié suite aux premières procédures d’expropriations. Certain-e-s propriétaires et agriculteur-trices qui resteront jusqu’à la fin de l’année sur la ZAD (malgré un accord déjà effectué avec Vinci), n’ont ainsi aucun scrupule à piller, pendant ce temps, le bocage de ce territoire unique !

L’hypothétique réalisation du projet d’aéroport justifie-t-elle l’abattage anticipé des arbres ? Dans tous les cas, ces actions font apparaître une vision très mercantile de ce qu’est qu’un arbre de la part de certain-e-s habitant-e-s de la ZAD et révèle le double discours de certain-e-s opposant-e-s.

En effet, lorsque l’un des porte-parole de la lutte (et d’ailleurs agriculteur) garde la conscience tranquille quand il déclare à d’autres opposant-e-s qu’il rasera toutes ses haies avant que Vinci arrive, on hésite entre le rire jaune et la rage au coeur ! Vinci appréciera d’ailleurs ce geste de bénévolat à son bénéfice…

Depuis 50 ans, avec l’arrivée de l’agriculture productiviste la majorité des agriculteur-trice-s voient la nature comme un outil de travail, un bien marchand qui leur appartient de droit. Or autrefois, les champs et les haies étaient entretenus pour les transmettre aux générations suivantes. D’où l’étymologie du terme paysan qui est de faire vivre son pays et d’entretenir et de préserver le paysage qui l’entoure.

Cassons cette pseudo tradition (depuis 50 ans) qui est de profiter de la nature au détriment de cette dernière et des générations suivantes. La nature ne se possède pas, nous ne faisons qu’y passer.

Image 6 Destruction d’une haie près des Fosses Noires (ZAD)

Dans le documentaire « au cœur de la lutte » (15) Mr Sylvain Fresneau président de l’ADECA, (l’association d’agriculteur-trice-s de la ZAD opposant-e-s au projet), déclare: “ on soutiendra tous les gens y compris ceux qui voudront s’en aller plus vite” comment peut-il assumer ses paroles ?

Quelle vision de la résistance paysanne !

Comment Sylvain Fresneau peut-il défendre les agriculteurs/trices qui ont/vont lâcher la lutte ? Intrinsèquement justifie-t-il la destruction du bocage par ces dernièr-e-s ? Car au moment du tournage du documentaire les coupes d’arbres se pratiquaient déjà.

Au lieu d’en appeler à la solidarité, certain-e-s habitant-e-s préfèrent céder à la peur et à l’égoïsme, ne laissant ainsi plus qu’aux autres leurs souvenirs du bocage pour pleurer…

La préservation de la biodiversité sur la ZAD, double discours ?

Une très faible présence d’agriculture biologique sur la ZAD renforce notre sentiment que la vision du vivant et de la biodiversité s’avère bien limitée pour la majorité des agriculteurs/trices. Nous ne pouvons préserver la biodiversité du bocage que si elle est aussi respectée sur les cultures et prairies !

Les arguments en faveur de la sauvegarde du bocage et de la biodiversité ne seraient-ils que des arguments gadgets pour augmenter le prix de vente des terrains et donner une belle image écolo de la lutte ?

Comment peuvent-ils au fond de leur coeur, ceux/celles qui vivent sur un territoire riche et magnifique, envisager de le détruire sans résister jusqu’au bout. On est loin de la relation viscérale qu’entretiennent les paysan-ne-s avec leur terre, comme à Atenco (16) et au Larzac !

Merci à ces habitant-e-s qui travaillent bénévolement à la solde de Vinci. Ici Vinci n’aura plus qu’à planter les parque-mètres pour continuer d’engraisser ses actionnaires qataris !

Les associations historiques d’opposition restent étrangement silencieuses à ce sujet. Auraient-elles oublié que la défense du bocage de la ZAD est l’un des principaux enjeux dans cette luttexvii ? Comment expliquer ce silence ? L’image de la lutte que l’on veut montrer compte-t-elle plus que la vérité ?

La lutte se déroulerait-elle au fond des porte-monnaie? Quelle logique y a t-il à lutter contre un projet de développement capitaliste, si de l’autre côté nous agissons de manière capitaliste ?

Lorsque le projet sera abandonné que feront les agriculteur/trices de ce territoire ? Nous pouvons nous poser sérieusement la question. Peut-être commenceraient-ils/elles par virer les camarades occupant-e-s de la ZAD, pour pouvoir mener leurs petites magouilles en toute tranquillité.

Image 7 Un chemin du bocage, sur la lande de Rohanne (ZAD)

La résistance au saccage du bocage

Les occupant-e-s de la ZAD, qui s’y installent progressivement depuis plus de 3 ans, pour défendre ce territoire et lutter contre le monde capitaliste et autoritaire qui accompagne ce projet, tentent bien de réagir à la destruction des haies par des tractages, des discussions avec les saccageur/eus-e-s. Mais rien n’y fait pour l’instant car les préjugés et les petits sentiments font barrière aux paroles des occupant-e-s de la ZAD. Seul-e-s quelques habitant-e-s affiliés, ou non, aux organisations historiques d’opposition, soutiennent les occupant-e-s de la ZAD dans leur volonté de stopper ce carnage.

Face à cette situation qui ne cesse de s’empirer, nous avons ainsi choisi de dénoncer publiquement les pratiques de certain-e-s habitant-e-s de la ZAD au service de Vinci, et de questionner le silence ou le double discours de certain-e-s opposant-e-s. Nous espérons que notre texte permettra d’alimenter la réflexion et d’amener de futures actions autour du bocage de la ZAD (et des environs).

Appel a une mobilisation générale

Nous appelons ainsi à la réoccupation de la ZAD, à la résistance contre la destruction du bocage et/ou au soutien de cette résistance. N’hésitez pas à relayer ce qui se passe actuellement sur la ZAD et à vous informer de la situation en rendant visite aux occupant-e-s de la ZAD qui emploieront surement moins la langue de bois que les représentant-e-s des organisations historiques à ce projet.

Plantons la résistance à l’automne 2012

Préparer vos plants/boutures d’arbres fruitiers, d’arbres de haut-jet, d’arbustes, de lierre… pour l’automne 2012. Nous allons aider les haies à partir à la reconquête de la ZAD.

Plus d’informations dans les mois à venir.

Nous aimerions conclure en imaginant l’écriteau que les saccageurs/euses du bocage pourraient laisser devant leur œuvre :

Nous sommes heureux de vous laisser un terrain aseptisé pour les générations futures qui devront attendre au bas mot 200 ans avant de profiter du paysage que l’on à aujourd’hui. En attendant nous on s’engraisse un peu avant de partir. Excusez-nous, c’est fatigant de lutter … »

Collectif de Lutte Contre l’Aéroport de NDDL

contactclcanddl@riseup.net

http://lutteaeroportnddl.wordpress.com/

Un petit diaporama, de photos prises sur la ZAD (haies coupées, bocage préservé, diverses photos) par des copain-ne-s occupant-e-s de la ZAD, très bientôt sur le blog du CLCA.

Sources :

1 Paysan nantais septiembre 2011, journal de la condéfération paysanne 44

3 Guide technique à l’usage des collectivitésSeptembre 2007 Eau et rivières de Bretagne/ http://www.eau-et-rivieres.asso.fr

4 Synthèse Analyse écologique http://acipa.free.fr/Savoir/savoir.htm

5 Synthèse Analyse écologique http://acipa.free.fr/Savoir/savoir.htm

8 Les remembrements sont aujourd’hui renommés dans la novlangue officielle : politiques d’aménagements fonciers. Surement afin d’atténuer l’impact de l’annonce d’un remembrement

9 Philippe POINTEREAU et Frédéric COULON LA HAIE EN FRANCE ET EN EUROPE :ÉVOLUTION OU RÉGRESSION, au travers des politiques agricoles http://www.afahc.fr/page4_1_2.html

12 Agreste Pays de la Loire Teruti-Lucas 2006-2010 www.draaf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr

13 Luc Le Chatelier Haro sur l’Ayrault-Port Télérama 3246 28/03/12

15 Christophe Kergosien et Pierrick Morin Au coeur de la lutte http://www.dailymotion.com/video/xpl3jb_notre-dame-des-landes-au-coeur-de-la-lutte-le-film_newsCe documentaire ne laisse parler que des opposant-e-s légalistes visibles dans la presse officielle. La lutte active et déterminée que mènent les occupant-e-s de la ZAD, ainsi que les projets d’autonomie qu’ils/elles développent est passée sous silence.

« L’écologie est-elle une science ou une religion ? » – la mise en avant de Heidegger

Le document ci-dessous, tiré du Nouvel Observateur, est extrêmement intéressant. Nous parlions en effet il y a quelques jours de « Gaïa » et de la « Terre-mère », en expliquant ce que nous voulions dire par là.

Or, si cette utilisation est rejetée par les partisans de Descartes, y compris au sein de la mouvance en faveur des animaux, la question n’en est pas moins considérée comme une question brûlante par les chercheurs universitaires.

Ceux-ci ne sont pas « idiots » et ont très bien compris qu’à l’avenir il y a un « danger » évident que les prochaines générations saisissent la libération de la Terre et refusent un monde dénaturé, au milieu du béton et avec une industrie agro-alimentaire ayant transformé le moindre animal en esclave.

Tentant ainsi de rejeter la démarche contre une vie dénaturée, ils mettent en avant Heidegger. C’est cela que fait la « philosophe » dans le document suivant.

Le principe est facile à expliquer, et tout le monde l’a vu en classe de terminale, en cours de philosophie (à condition d’avoir été jusque-là) :

  • l’être humain utilise des outils, des instruments ;
  • il transforme le monde, mais sur une base mathématique, logique, de manière « méthodique »
  • par conséquent, l’être humain « rationalise » le monde, tout ce qui existe peut être la cible des outils, des instruments, d’une vision « méthodique »
  • ce qui fait que le monde est « rationalisé », il n’a plus de valeur en soi
  • les machines triomphent sur l’activité humaine : c’est le règne de la technique.

En apparence, cela pourrait ressembler à de l’écologie : en raison d’un mode de vie d’hommes en costumes-cravates et de femmes en tailleurs, la nature est anéantie au service de la consommation.

En réalité, c’est une critique ultra-réactionnaire : Heidegger a soutenu les nazis qu’il considérait comme ramenant justement de la « magie » dans le monde, Ellul est quant à lui un religieux (voir notre article Ellul et la critique chrétienne conservatrice et romantique de la technique).

Et c’est la position de toute la mouvance de la « décroissance », qui se prétend en rupture avec le « monde moderne », tout en ayant bien entendu strictement rien à faire des animaux, ce qui montre l’ampleur de leur « rupture » ! Ces gens veulent en fait surtout retourner dans le passé (voir notre article: Des décroissants toujours plus fachos).

Le texte suivant, quand il parle de « être-au-monde », utilise directement la perspective de Heidegger, de remise en cause de la « technique » comme source du mal.

L’écologie est-elle une science ou une religion ?

LE PLUS. Y a-t-il du sacré dans la nature ? A l’occasion d’un colloque organisé sur ce thème fin avril, en partenariat avec « Le Nouvel Observateur », la professeur de philosophie Bérengère Hurand discutera cette question. Elle livre dès à présent des éléments de réflexion.

> Par Bérengère Hurand professeur de philosophie

L’idée est largement répandue : l’écologie serait, aujourd’hui, la nouvelle religion. Ce culte de la Terre Mère prendrait des formes diverses : le catastrophisme issu de l’allemand Hans Jonas, repris par Jean-Pierre Dupuy ; l’écosophie holiste du norvégien Arne Naess, l’hypothèse Gaïa de l’américain James Lovelock.

Et bien des fantaisies spirituelles alternatives, fascinées par le modèle exotique des religions lointaines ou archaïques, comme par l’idée d’une communion avec l’origine – qui se retrouve dans le fantasme rousseauiste de ce que les rationalistes appellent « l’illusion du retour à l’état de nature ». Il faudrait manger « préhistorique », réactiver nos sens et s’initier au fengshui.

Spiritualité ou réflexion rationnelle ?

La pensée écologique marquerait ainsi la résurgence d’une religion régressive et obscurantiste, appuyée sur la culpabilité et la crainte, et construisant des récits apocalyptiques sur la base de données scientifiques incertaines.

Lancée par l’Appel d’Heidelberg de 1992, l’idée a été reprise par certains scientifiques (comme Claude Allègre) ou essayistes (Pascal Brückner) qui se sont donnés pour tâche de dénoncer l’imposture de l’écologie en pointant la religiosité, l’irrationalité de cette conception du monde : non, objectent écosceptiques et écocritiques, la nature n’est pas sacrée, et c’est aller à l’encontre de l’humanisme occidental que d’attaquer le progrès, la technologie et la science, au nom de la nature et de sa sauvegarde.

L’accusation peut paraître excessive, et même absurde : l’écologie n’est-elle pas d’abord une science ? En montrant la nécessité d’un recentrement écosystémique de l’action humaine et d’un rééquilibrage de ses impacts, l’écologie semble faire davantage preuve d’une réflexion rationnelle (basée sur le calcul et la modélisation) que d’un débordement émotionnel lié à une spiritualité…

Et pourtant : il y a certainement là un penchant de l’écologie qui mériterait d’être analysé. D’un point de vue éthique, la volonté de dépasser l’idée d’une nature-objet à valeur instrumentale passe par le respect de la valeur intrinsèque des espèces et des écosystèmes, sujets de droit autant que de morale.

Et si, comme l’affirme J. Baird Callicott, cette valorisation est anthropogénique (décrétée par l’homme), elle est due à une vision symbolique de nos rapports avec la nature, qu’aucune science ne peut produire. L’écologie invite à ré-habiter la Terre, renouer avec le non-humain : spiritualiser notre être-au-monde, réaffirmer une appartenance avec le milieu de vie, contre le froid dualisme nature/culture qui a fait la preuve de son inadéquation.

Une attitude dont les religions monothéistes elles-mêmes se sont toujours tenues proches, malgré leur anthropocentrisme revendiqué : la Création n’est-elle pas marquée de la sacralité de son origine ? Et sa beauté, qui nous est si facilement accessible, ne dévoile-t-elle pas quelque chose du lien profond qui nous unit à elle ?

En rouvrant la question philosophique de la nature, c’est toute l’ambivalence de nos relations avec elle que nous risquons de voir resurgir. Un impensé occulté par des siècles de technique et d’industrie commence à réapparaître : ne laissons pas passer cette chance.

« Y a-t-il du sacré dans la nature ? », un colloque organisé les 27 et 28 avril par l’Université Paris I – PhiCo Philosophies contemporaines, en partenariat avec le Nouvel Observateur et la Mairie de Paris. Programmes et informations pratiques ici.

Compte-rendu d’une manifestation à Francfort

Le 8 avril avait lieu en Allemagne une manifestation contre la fourrure, à Francfort, et il y avait eu un appel à un cortège « libération totale » (l’appel avait été traduit et publié ici).

Voici un compte-rendu de personnes organisatrices.

Le 8 avril 2012 ont manifesté, lors de la manifestation « Francfort sans fourrure », comme les journaux l’écrivent, entre 600 et 1000 personnes, contre le commerce de la fourrure en particulier et l’industrie de l’exploitation animale en général.

Le groupe vegan antifa sud avait appelé, ensemble avec ATIKO (collectif antifasciste de libération animale d’Aix-la-Chapelle), à la formation d’un black block Total Liberation, qui sous le mot d’ordre « Contre le commerce de la fourrure, la domination et l’exploitation » se dirigeait contre les structures de domination du capitalisme et plaçait la lutte pour la libération des animaux non humains dans le contexte général de la lutte pour la libération en tant que tel (« Libération Totale »).

La critique de l’industrie de l’exploitation animale qui n’est pas reliée au contexte de l’oppression par les rapports capitalistes dans le capitalisme est condamnée à l’échec, car elle ne présente qu’un symptôme de l’ordre social, ordre social qui se fonde sur l’exploitation et la maximisation du profit. Ce n’est que le combat contre ce système comme tout que l’on peut arriver, en dernier ressort, à la libération.

Malheureusement, la mobilisation de cette année n’a pas été aussi réussie que l’année dernière, et ce n’est que la pointe de la manifestation que l’on peut en fait compter comme faisant partie du bloc.

La police avait néanmoins, tablant sur beaucoup plus de personnes participantes, mis en place un immense dispositif et des points névralgiques étaient bloqués avec des grilles ou bien par des policierEs munis de boucliers.

Les conditions selon lesquelles les bannières latérales devaient se tenir à une distance de 1,50 mètres les unes des autres ont rendu plus difficile la formation du bloc. [Le non-respect de ce type d’exigence amène l’intervention immédiate de la police, en nombre massif – NDLR]

Néanmoins, en particulier grâce à l’intervention de la direction de la manifestation, il a été possible de se protéger avec succès contre les répressions, comme l’arrestation d’une personne membre du service d’ordre, ou bien face aux policiers en civil.

En raison du dispositif de police relativement sur-dimensionné et d’autre part, du petit nombre de personnes participant au black block Total Liberation, il n’a pas été possible de mettre en œuvre de manière adéquate l’exigence militante de l’appel.

En gros, la démonstration a été relativement calme et il n’y a eu pratiquement pas de confrontation. Cependant, on peut considérer comme un succès positif l’influence du contenu de la manifestation par la formation du black block Total Liberation.

 Les slogans de la manifestation comme « Alerta, Alerta, Alerta Antifascista » et « A, Anti, Anticapitalista » ont été soutenus par une grande partie de la manifestation et les drapeaux antifascistes montrent cela aussi. Des slogans comme « No Border, No Nation, Total Liberation » ont souligné les positions du black block Total Liberation.

Les discours ont été tenus en général dans la tonalité d’une critique à la base des rapports sociaux dans le capitalisme et ont été bien accueillis par les personnes participant. En comparaison aux autres manifestations pour les droits des animaux, cette manifestation à Francfort avait un contenu émancipateur et critique de manière convaincante, rempli de l’esprit de l’antifascisme.

La propagande sexiste et méprisante pour les êtres humains, telle qu’utilisée par des organisations comme PETA, n’avaient pas droit de cité dans la manifestation. En ce sens, la préparation de la manifestation a été un succès, dans la mesure où dès le départ il avait été décidé d’une ligne émancipatrice bien définie, le fait d’assumer ce concept est resté par contre en retrait du côté des activistes.

Les raisons pour cela, ainsi que celles pour lesquelles il y a eu moins de monde au black block Total Liberation cette année, sont les suivantes selon nous:

1) En raison de la manifestation une semaine auparavant (M31), qui avait également lieu à Francfort et pour qui il avait été appelé à grande échelle, avec 6000 personnes participant environ et qui a été marqué par de nombreuses arrestation tout comme de violents affrontements qui ont attiré l’attention, beaucoup d’activistes ne voulaient pas refaire ce qui est pour beaucoup une longue route jusqu’à Francfort, une semaine après.

2) En plus de cela, les fêtes de Pâques et le mauvais temps annoncé n’ont pas contribué au succès de la manifestation.

3) Enfin, il faut également mentionner la contre-mobilisation contre le black block Total Liberation, qui malgré son unilatéralité prévisible et sa non-considération des vrais arguments a eu un certain succès. L’intention principale du black block Total Liberation était, comme nous l’avons présenté dans plusieurs textes, de réaliser une liaison entre les scènes antifasciste et antispéciste, dans la mesure où la forme d’action classique des manifestations antifascistes, le black block, était assumée, et ansi la manifestation devait être attractive pour d’autres activistes de l’extrême-gauche.

Le black block devait permettre un anonymat, où pouvait se développer une critique de la société radicale, antifasciste, sans que les organes de répression ou les nazis ne puissent profiter pour voir les visages.

L’anti-répression et la force de frappe de la manifestation n’avaient par contre qu’un ordre secondaire par rapport à cela. Malgré tout, la critique du concept de black block Total Liberation ne se concentrait que sur ce dernier point.

Ce qui est caractéristique d’une critique de personnes pour les droits des animaux à l’encontre du black block Total Liberation est qu’elle consiste en un schéma prétendant ne pas critiquer le concept de black block en général, pour finalement le critiquer quand même en général. Ce fut également le cas d’un « petit groupe émancipateur » anti-deutsch [groupe anti-national anti-allemand], comme il se définit, et qui a également mobilisé avant la manifestation contre le black block Total Liberation.

Ce groupe écrit dans un tract : « Nous ne considérons pas fondamentalement la formations de black block dans une manifestation comme erronée », critiquant par la suite tout de même que le black block « reproduit des images virilistes de type patriarcale », que la construction d’un contre-pouvoir par rapport au pouvoir d’État en général serait « un moyen d’expression dominé par les hommes » et serait ainsi « une manière inappropriée si on y pense. »

 D’autres points de critiques étaient que le fait de devoir s’habiller de manière uniforme dans le bloc serait normatif et finalement « établissant des frontières [par rapport à d’autres] », comme par exemple que les personnes avec un handicap ne seraient pas en mesure de participer au black block Total Liberation.

 Parle cependant pour soi le fait que beaucoup de personnes socialisées comme femmes ont participé au bloc, malgré la diffusion du tract. La critique citée plus haut absolutise des moments particuliers en discute de manière coupée du contexte : on ne peut prendre au sérieux cette critique, car elle passe à côté de la réalité et ses intentions ne sont pas difficiles à deviner.

Elle part du principe, en un certain sens, que nous chercherions à empêcher que d’autres formes de protestation se forment, ce qui n’est pas pas du tout vrai, bien sûr. Le black block Total Liberation était à Francfort une partie d’une grande manifestation, qui a connu et autorisé beaucoup de formes d’expression différentes, et pourtant a refusé toute attitude anti-émancipatrice.

Même s’il y a clairement certains points positifs dans le black block Total Liberation de cette année, évidemment la participation plus faible que l’année dernière fait que le concept doit être mis en question.

Même si les critiques du concept sont faibles, elles semblent pourtant parvenir à empêcher une plus grosse mobilisation. Notre point d’accroche principal, relier les structures antifasciste et antispéciste, n’a pas été au premier plan de manière visible. Apparemment, il n’y a dans la scène pour les droits des animaux qu’un faible intérêt pour une telle liaison.

Nous considérons cependant encore comme important que de renforcer la perspective de prendre en compte l’ensemble de la société dans la critique de l’industrie de l’exploitation animale et la lutte pour la libération.

En ce sens, nous remercions l’organisation de la manifestation pour leur travail modèle dans la préparation, comme toutes les personnes activistes qui nous ont soutenu nous et le concept.

La lutte continue: contre le commerce de la fourrure, la domination et l’exploitation!

Les albatros du Pacifique face à la terrifiante pollution du plastique

En Mars 2010, nous parlions de la catastrophique pollution que les mers et les océans doivent subir.

C’est bien évidemment les règnes végétaux et animaux qui sont touchés, comme en témoigne cette terrifiante vidéo du photographe Chris Jordan. Il est bien entendu, que cette vidéo n’est pas un montage, ni un trucage, rien n’a été déplacé ou autre.

Elle reflète la réalité que la Mer est une poubelle à ciel ouvert et que les animaux en subissent les dramatiques conséquences de cet absence totale de respect en vers Gaïa.

Chris Jordan est un artiste connu pour son engagement contre la société de consommation, et notamment ce consumérisme qui se retrouve dans la Nature et dans le ventre des albatros et de leurs oisillons (attention les photos sont choquantes).

Le reportage montre comment les oiseaux prennent les divers débris pour de la nourriture qu’ils donnent aux oisillons, causant par la suite une obstruction de l’estomac, et une longue agonie…

Les photos ont été prises en septembre 2009, dans le Nord Pacifique. dans les îles Midway, qui sont un atoll d’une superficie de 6,2 km2, situé dans l’océan Pacifique nord.

Ces îles sont à 3200 kilomètres des zones d’habitations humaines… et pourtant elles sont attaquées; c’est dire la capacité d’agression de l’humanité égoïste et anthropocentrique.

L’archipel, et les eaux environnantes, font partie du refuge faunique national de l’Atoll-Midway, une des composantes du site du patrimoine mondial et monument national marin de Papahānaumokuākea.

L’atoll abrite plus de 300 sortes de plantes, et les albatros (qui sont une espèce menacée) sont nombreux à y nicher.

Cette autre petite vidéo montre un parent albatros nourrissant son oisillon, mais un long et volumineux fil de pêche reste bloqué dans la gorge de celui-ci.

C’est ainsi que Midway Journey http://www.midwayjourney.com/ se veut être le miroir de ce que subissent les oiseaux vivant sur une île isolée !

Tant que le véganisme et l’écologie radicale ne feront pas partie des mentalités, des actes et du quotidien, tout le monde sera et restera complice de ces tragédies. Une fois de plus, il est urgent d’agir pour que la planète redevienne bleue et verte !