Walter Bond se convertit à l’Islam et devient Abdul Haqq

Nous avions parlé de Walter Bond à l’occasion du clip d’Earth Crisis sur son incendie d’un laboratoire de drogues, puis avec son arrestation en raison d’incendies de lieux liés à l’exploitation animale (Interview autour de « To ashes », L’usine, les animaux et le véganisme, Lettre de Walter Bond – libération animale et libération de la Terre, Walter Bond réitère sa position et est salué par les elfes végans, Déclaration finale de Walter Bond au tribunal, Du nouveau sur Walter Bond, et quelques réflexions, etc.).

De la même manière, nous avions parlé de l’Islam : comme avec toutes les religions, on ne peut suivre la religion musulmane et être végan. Toutes les religions s’opposent au véganisme, non seulement dans la vision du monde, mais également sur le plan des rites (voir: Judaïsme, christianisme et islam contre le véganisme, Aïd-el-Kébir, Eid al-Adha et sacrifice, le mouvement Hardline, l’interview du label Path of Perfection, etc.).

Cela ne veut pas dire qu’il faille rejeter l’apport des religions à la culture humaine, car les religions ont été un moyen de sortir des âges barbares, mais adorer un Dieu dans l’au-delà c’est forcément insulter la Terre « ici-bas. »

Si nous parlons de cela, c’est que les deux thèmes s’entrecroisent : Walter Bond explique dans un article en ligne ici pourquoi il devient musulman. Il considère qu’il y a des « signes » qui l’ont amené sur cette voie, où il doit considérer qu’il y a quelque chose « d’au-dessus » de lui.

Il explique également que le déclic est venu en raison du fait que la moitié des détenus de sa prison sont musulmans (Walter Bond est emprisonné dans une « Communication Management Unit », une prison où les rapports entre prisonniers et les communications avec l’extérieur sont restreintes et hautement surveillés).

Voici son raisonnement au sujet de sa philosophie :

« Avec l’âge, j’ai perdu toute foi en l’existence d’un « Dieu. » Mon processus de pensée est que s’il y avait un Dieu, pourquoi permettrait-il un tel mal dans le monde?

J’ai appris à travers mes propres difficultés diverses qu’il y a plus que les forces du mal à l’œuvre dans ce monde. Pourquoi et comment toutes les choses dont le déséquilibre et le mal existent, je ne suis pas en mesure de le comprendre totalement. Ce qui me revient, c’est de vivre pour Allah, de me battre pour la justice, la morale et de la libération. »

Walter Bond a donc abandonné Gaïa pour vénérer Allah. Il apprend l’arabe, lit le Coran ainsi que les hadiths de Mouhammad al-Boukhârî, les hadiths étant les dires de Mahomet rassemblés et formant la base juridique.

Une base juridique qui n’a rien à voir avec la libération animale et la libération de la Terre, malgré tous les bricolages que l’on peut inventer. Qu’il y ait des éléments de cela, oui bien sûr, comme dans toute idéologie populaire! La religion n’aurait jamais pu exister sans avoir une base opposée à la barbarie.

Mais c’était bon il y a 2000 ans, et encore. Aujourd’hui, contrairement à ce que prétend Walter Bond, on voit bien qu’il n’y a pas le « mal » mais ceux qui profitent de l’exploitation animale et de l’écocide. Il y a d’énormes profits en jeu. Rien à avoir avec le « mal » ou quelque chose qui nous dépasserait, serait incompréhensible.

Cela ne veut nullement dire que la solidarité avec Walter Bond doive s’arrêter, évidemment. Il faut respecter son choix, mais il faut aussi être très clair sur le cul-de-sac où cela va l’amener. Walter Bond ne peut que s’éloigner de la culture vegan et vegan straight edge.

Pour prendre un exemple concret sur le plan culturel : la religion islamique interdit la modification corporelle. Walter Bond, en tant que musulman, doit forcément regretter ses tatouages. Ce qui reviendrait à balancer par dessus-bord toute une partie de la culture vegan straight edge.

Nous ne disons pas qu’il faut que les vegan straight edge doivent avoir des X tatoutés sur les mains, ou même des tatouages tout court. Mais il n’y a rien contre et cela fait partie d’un certain « folklore » et en tout cas il n’y a pas a en avoir honte.

En assumant l’Islam, Walter Bond veut vivre une nouvelle vie. Personne ne l’en blâmera sur le plan personnel : dans les prisons américaines, l’Islam est souvent un refuge progressiste pour les gens les plus pauvres cherchant une expression contestataire et sociale. Quand on voit la liste de livres sur Amazon créée par Walter Bond, on reconnaît ce mélange Islam, Djihad, Black Panthers.

Il faut donc respecter son choix et son nouveau nom, qui est Abdul Haqq, Abdul voulant dire le serviteur et Haqq la vérité. Notons d’ailleurs une contradiction : il dit qu’il apprécie son ancien nom, or le nouveau est censé symboliser son accession à une nouvelle « conscience. »

Cela fait beaucoup de contradictions, et personne ne blâmera Walter/Abdul. Mais cela ne veut pas dire que les faiblesses de son raisonnement, de sa difficile situation provoquée par son engagement pour les animaux et la planète, ne soient à accepter telles quelles. Notre fidélité et notre abnégation ne va pas à un Dieu dans un au-delà, mais à la planète vivante ici et maintenant!

« Le paysage français, grand oublié des politiques d’urbanisation »

Le salon de l’agriculture est prétexte aux candidats à la présidentielle de souligner l’importance des villages et de l’agriculture, comme si nous étions dans les années 1950. Pour renforcer la réflexion à ce sujet, voici un article du Monde absolument passionnant.

Passionnant, parce qu’il présente la situation française, avec notamment le fantasme de la maison individuelle avec son bout de terrain. C’est le culte de la petite propriété, dans des zones « naturelles » où l’on ne peut pas vivre sans voitures et où la nature est gangrenée par le béton…

Alors que l’État laisse pourrir les « grands ensembles », histoire de renforcer la tendance à l’individualisme pavillonnaire, et que les centre-villes se boboisent parallèlement à l’explosion des loyers…

Tel est le panorama de la catastrophe pour la nature qu’est la situation en France.

Le paysage français, grand oublié des politiques d’urbanisation

Comme souvent, ce soir-là, Nicolas Sarkozy n’a pas fait dans la demi-mesure. Lors de son intervention, retransmise simultanément sur dix chaînes de télévision, dimanche 29 janvier, le président de la République annonçait son intention d’augmenter de 30 % les droits à construire sur « tout terrain, toute maison, tout immeuble ». « Cela va donner un travail formidable à toute l’industrie du bâtiment, expliquait-il. Deuxièmement, cela va augmenter considérablement le nombre de logements, donc cela fera pression sur les prix. Et enfin les prix de l’immobilier à l’achat, à la vente, et les prix à la location vont pouvoir baisser. »

Martingale immobilière propre à satisfaire tout le monde ? Avant d’être adopté le 22 février par l’Assemblée nationale, le projet de loi a déclenché l’hostilité d’une grande partie du secteur. Les promoteurs promettent une flambée du prix des terrains, les agents immobiliers redoutent une désorganisation du marché, les constructeurs de logements sociaux s’estiment oubliés. Quant aux maires, chargés d’instruire les permis de construire et d’établir les plans locaux d’urbanisme, ils voient leurs pouvoirs entaillés par le nouveau texte.

Surtout, la loi semble passer sous silence un des aspects essentiels de la construction en France : le paysage. Si les années 1950 à 1970 ont été celles des grands ensembles, les trois dernières décennies ont vu le triomphe de la maison individuelle, qui représente aujourd’hui les deux tiers de la production de logements en France. Les tours et les barres des cités abîmaient les paysages du val de Seine ou les hauteurs marseillaises. Dorénavant, lotissements et maisons isolées colonisent, partout en France, vallées et coteaux, plaines et forêts. Les identités des communes s’effacent, leurs contours se floutent. Les enseignes commerciales défigurent les entrées des villes. Ce n’est plus la campagne, ça ne sera jamais la ville. Néant urbain ou néant rural, au choix.

L’ESPACE, « UNE RESSOURCE NON RENOUVELABLE »

Certes, le projet de loi exclut du dispositif toutes les zones préservées au titre du patrimoine naturel, comme d’ailleurs celles inscrites au patrimoine historique. Mais, hors de ces terres sauvegardées, quel effet la mesure aura-t-elle sur le paysage ? Peut-elle ralentir son mitage ou risque-t-elle de l’accélérer ? A quelle situation vient-elle répondre ? Sur quels principes s’appuie-t-elle ? A cette dernière question, Benoist Apparu, ministre délégué au logement, a une réponse assez simple : « Nous ne voulons plus consommer d’espace naturel, nous ne pouvons pas continuer à consommer de l’espace agricole et il nous faut construire davantage de logements, donc il faut densifier. »

Densifier : le grand mot est lâché. Il y a dix ans, le terme aurait fait hurler le pays à l’unisson. A l’exception de quelques urbanistes, chacun réclamait « de l’air ». Créer des espaces verts dans les villes, abattre des tours dans les banlieues, fluidifier la circulation pour rapprocher les périphéries du centre, étendre les bourgs… « Aujourd’hui, chacun constate les ravages du paradoxe français qui veut que l’on consomme plus d’espace que tous nos voisins mais que l’on manque toujours cruellement de logements, explique le paysagiste Bertrand Folléa. On « artificialise » 60 000 à 70 000 hectares chaque année, essentiellement des terres agricoles. Cela correspond à un département français tous les sept à dix ans. Par comparaison, l’Allemagne consomme 20 000 à 30 000 hectares. Les Français voulaient des maisons individuelles ? On a fait le choix de l’étalement urbain, en oubliant que l’espace était une ressource non renouvelable. »

Pour comprendre comment on en est arrivé là, Bertrand Folléa avance plusieurs explications. D’abord, « le mythe du petit château » : « On a voulu démocratiser le modèle bourgeois sans voir qu’en changeant d’échelle, on changeait de modèle. » Puis la poursuite d’une organisation urbaine héritée du Moyen Age. « Des centre-villages très denses, très lisibles, et autour les terres agricoles qui nourrissaient les hommes. Quand l’agriculture est devenue moins essentielle, on a construit sur ces terrains de façon peu dense… »

Michel Lussault, professeur de géographie urbaine à l’Ecole normale supérieure de Lyon, va plus loin, et pointe la « culture urbano-sceptique nationale et la mythologie campagnarde ». « En Italie, la città est partout. La plus petite des cités est urbaine. En France, c’est l’inverse, même certaines grandes villes sont campagnardes. Tout est « villageoïsé ». Regardez nos présidents, tous ou presque ont mis en avant leur attache villageoise. »

Son collègue de l’ENS, l’historien Jean-Luc Pinol, ajoute la dimension « mortifère » longtemps associée aux villes : « La densité provoquait la transmission des miasmes, on enviait Londres avec ses maisons de trois étages parce qu’elle était moins dense que Paris. D’ailleurs, au cours du XXe siècle, la population parisienne n’a fait que diminuer, passant d’environ 3 millions à 2 millions d’habitants. D’abord entre les deux guerres, où l’on a construit des pavillons dans la petite couronne, souvent à faible prix. Puis avec l’édification des cités-dortoirs et des grands ensembles. Enfin avec les lotissements bâtis hors des villes. »

UN AMÉNAGEMENT POUR ET PAR LA VOITURE

L’architecte-urbaniste David Mangin a parfaitement analysé ce dernier phénomène dans son livre La Ville franchisée. Les vieux mythes, la tradition, l’Histoire se sont vus embarqués dans une révolution technologique : l’avènement de l’automobile. « Ça a tout changé : les modes de vie, les bâtiments, l’organisation urbaine, mais aussi l’économie, les services et évidemment les paysages. » Missionné par la Ville de Nice pour réaménager la plaine du Var, il a cartographié l’espace. « Plus de 40 % de ce paysage sublime est occupé par la bagnole : parkings de l’aéroport ou de supermarchés, loueurs, garages, casses. C’est insensé. » Une situation extrême, reconnaît-il. Mais le tout-venant, s’il est moins spectaculaire, relève de la même logique.

Un paysage réaménagé pour et par la voiture. Avec d’abord le réseau routier. Ce maillage de voies rapides qui, selon Charles Pasqua, ministre de l’aménagement du territoire entre 1986 et 1988, allait mettre « tout à moins de vingt minutes d’une autoroute ». Puis la maison individuelle, qui depuis trente ans représente les deux tiers des logements construits. « Les grands ensembles avaient échoué, mais les maires avaient besoin de sauver les écoles et les services. Alors on a construit des lotissements, des sortes de grands ensembles à plat, monofonctionnels. Les parents conduisent leurs enfants à l’école en voiture, la prennent pour aller chercher le pain. C’est anti-écologique au possible, mais on est près de la nature… Tout ça avec la bénédiction des pouvoirs publics qui voulaient se désengager du logement collectif. »

Troisième maillon de la chaîne, la grande distribution. Les terrains étaient bon marché, le bassin de population avait crû : « Les grandes enseignes ont saisi l’occasion, nourries par une conviction venue des Etats-Unis : no parking, no business. Et ils ont calibré le parking pour le samedi après-midi de Noël. Avec les rocades de contournement, la grande surface est effectivement accessible de partout. On tue ainsi les centres-bourgs, on défigure les entrées des villes, on pousse à la construction de nouvelles maisons qui attireront de nouvelles grandes surfaces. Un cercle vicieux mais qui satisfait beaucoup de monde. Y compris les paysans, car un terrain agricole qui devient constructible voit sa valeur exploser. Et c’est vrai partout en France. » Schéma, cartes et photos à l’appui, David Mangin démontre ainsi comment, des alentours de Dinan, en Bretagne, à ceux de Chalon-sur-Saône, en Bourgogne, entre les années 1960 et les années 1990, le rural a fait place au rurbain.

LA MAISON « AVEC SON PETIT JARDIN AUTOUR »

La faute à la maison individuelle ? Economiste et directeur de recherche au CNRS, Vincent Renard réplique avec vigueur : « Je n’aime pas ce mépris, ce racisme, presque, envers ceux qui se font construire une maison individuelle. Le problème ce n’est pas la maison, c’est le système. » Jean Attali, philosophe et professeur d’urbanisme à l’Ecole nationale d’architecture de Paris-Malaquais, renchérit : « Lorsque mes amis architectes critiquent la maison individuelle, il y a un léger biais qu’ils omettent de signaler, à savoir que ce marché leur échappe très largement. En France, le recours à un architecte n’est obligatoire qu’à partir de 170 m2. Je suis donc toujours un peu mal à l’aise quand je les entends prendre pour cible la maison individuelle. » David Mangin, lui-même, affine le tir : « Ce n’est pas à la maison individuelle que j’en veux, c’est au lavage de cerveau des promoteurs qui ont réussi à ancrer dans la tête des Français que la seule solution était la maison « péripatéticienne » : isolée, sur une butte, avec son petit jardin tout autour. »

L’urbaniste Philippe Panerai poursuit : « Les Hollandais ou les Anglais ont fait eux aussi le choix de la maison individuelle, mais avec une autre histoire, une autre organisation. Les Hollandais, qui avaient gagné leur terrain sur la mer, ne pouvaient pas le gaspiller ; les Anglais disposaient d’un produit industriel, rationnel, typé, et n’étaient pas propriétaires de leur terre. Les maisons ont donc été placées côte à côte, avec des jardins derrière, une solution beaucoup plus économe en espace. »

Economiser l’espace. Longtemps inaudible en France, cette idée a peu à peu fait son chemin. Dans les travaux des chercheurs et les réflexions des paysagistes, d’abord. Puis, depuis dix ans, dans les lieux de débats institutionnalisés, comme le Grenelle de l’environnement ou lors de la compétition sur le Grand Paris. « On a pris conscience du coût économique, social, environnemental de l’étalement urbain, analyse Jean Attali. En termes de mobilité, de saturation des transports collectifs, d’embouteillages, de dégâts environnementaux. Les habitants eux-mêmes, qui rêvaient d’un mode de vie meilleur, proche de la nature, en perçoivent aujourd’hui les nuisances. »

Vincent Renard abonde dans ce sens: « On a subi le contrecoup de la politique des grands ensembles, pas encore celui des lotissements. Mais avec la crise économique et l’augmentation du prix de l’essence, qui n’en est qu’à ses débuts, le piège est en train de se refermer. Et certains commencent à le voir. » « Surtout, la hausse des prix a figé le système et touche maintenant tout le monde, dit dans un sourire David Mangin. Tant que les pauvres étaient les seuls à en souffrir, rien ne se passait. Aujourd’hui, même les cadres supérieurs ont du mal à loger leurs enfants. Appelons ça une prise de conscience… »

DENSIFIER

Les urbanistes ont donc proposé leurs modèles. Les uns rêvent d’un retour à la ville ancienne et à la marche à pied, les autres inventent de nouvelles circulations et plaident pour une « ville fluide ». Dans le sillage du Hollandais Rem Koolhass, d’autres encore appellent à se libérer des contraintes réglementaires et à faire confiance au génie des architectes pour restructurer la cité. Enfin les derniers, comme Bertrand Folléa et sa femme Claire Gautier, tentent d’inventer une « ville durable ».

Tous semblent toutefois partager dorénavant une conviction, presque un mot d’ordre : il faut densifier. Densifier les centres-villes, même si les terrains à bâtir manquent cruellement. Des usines, des casernes, des hôpitaux trouvent alors de nouvelles fonctions. « Il y a vingt ans, la biscuiterie Lu de Nantes aurait été rasée, constate l’écrivain Jean-Christophe Bailly, professeur à l’Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois. A la place, on aurait construit un parking ou un supermarché. Au mieux un espace vert. La municipalité a choisi d’en faire un pôle artistique, Le Lieu unique. Comme quoi tout n’est pas perdu. » Densifier les grands ensembles aussi, « car, contrairement aux idées reçues, les grands ensembles sont peu denses du fait des règles d’espacement entre les bâtiments, des parkings, des pseudo-espaces verts », poursuit Jean-Christophe Bailly.

Plutôt que céder à la mode de la destruction pure et simple de tours ou de barres, urbanistes et architectes proposent de les remplacer par des unités plus petites, d’y adjoindre des commerces, d’y ramener des professions libérales. Rennes, Grenoble ou Strasbourg ont emprunté ce chemin. Densifier en déqualifiant des voies rapides en villes pour libérer du foncier, ou en profitant de nouvelles techniques plus sûres pour construire en zone inondable. « Mais rien n’est simple, avertit David Mangin. Le hangar que vous voulez détruire pour créer des logements peut cacher la seule entreprise innovante de la ville. Ce sont toujours des opérations complexes, délicates, longues, qui imposent de négocier. »

LE RÔLE DES HABITANTS

Et les 30 % chers à Sarkozy, dans tout ça ? Une mesure « électoraliste », « brutale », « démagogique », affirment en choeur tous nos interlocuteurs. « Peut-être pourrait-elle faire sens dans un ensemble qui reverrait le système de planification, qui imposerait les terrains sur leur valeur réelle, qui confierait les permis de construire aux communautés de communes ou aux agglomérations plutôt qu’aux maires, soupire l’économiste Vincent Renard. Mais seule, elle est absurde. »

Pourtant, presque tous reconnaissent à la proposition deux mérites : celui de mettre le doigt sur un des maux de notre époque, ce que le géographe Michel Lussault nomme « la procéduralisation de la ville », ce maquis de lois, de règlements, de contraintes qui finit par étouffer toute dynamique urbaine. Et également celui de poser les questions du rôle des individus ordinaires dans la fabrique de la cité. De leur capacité à inventer ce qui, un ou deux siècles plus tard, apparaîtra comme pittoresque. Mais aussi de leur droit à penser, à concevoir, à décider de leur mode d’habitat.

Et Michel Lussault de poursuivre : « La ville-réseau hier, la ville durable, densifiée et décarbonée aujourd’hui, tout ça, ce sont des modèles faits sans les habitants. N’oublions jamais qu’avec leurs pieds, avec les roues de leur automobile et avec la bénédiction des autorités, les Français ont choisi la ville peu dense. Pas seulement par refus de la mixité sociale, mais aussi par rejet des nuisances de la densité mal maîtrisée. Pour réussir aujourd’hui une densification qui ne soit pas vécue comme une souffrance, il faut repenser les formes architecturales. » La tour Bois-le-Prêtre, à Paris (dans le 17e arrondissement), réhabilitée par Lacaton et Vassal, prouve selon lui que l’objectif peut être atteint. Mais il se veut plus ambitieux encore. Il invite architectes, urbanistes, sociologues, juristes et économistes à changer de nature : « Qu’ils ne se vivent plus comme des dompteurs qui descendent dans l’arène expliquer aux fauves qu’ils ont tort de rugir, mais comme des accoucheurs de la co-construction. »

Autrement dit, « il faut revoir les formes de démocratie urbaine. Pas cette démocratie participative devenue le cache-sexe de notre impuissance à faire évoluer la ville. Non, c’est l’ensemble de la procédure qu’il faut reprendre, y compris les permis de construire et les plans locaux d’urbanisme. Ça se fait dans les sociétés à faible encadrement par les pouvoirs publics, les bidonvilles d’Inde ou d’Amérique du Sud, ou dans une ville comme Seattle, aux Etats-Unis. Ça se fait dans des pays à traditions démocratiques différentes comme la Suisse ou la Scandinavie. » Un projet pour un candidat à l’élection présidentielle ? « Plutôt un projet pour le siècle », conclut dans un sourire l’universitaire.

Notre Dame des Landes: manifestation le 24 mars

Voici le planning pour la manifestation du 24 mars; le site de la manifestation est ici.

24 MARS 2012 – NANTES / NAONED

MANIFESTATION POUR L’ARRÊT IMMÉDIAT DU PROJET D’AÉROPORT A NOTRE-DAME DES LANDES

A l’appel de tous les opposant-e-s au projet d’aéroport

LE 24 MARS, TOUS A NANTES – 3 CORTÈGES POUR RENTRER DANS LA VILLE

Au Nord : Tracteurs, vélos : rdv 12h Esplanade du Cardo, Piétons : rdv 12h30 rond point de Rennes

A l’Est : Tracteurs, vélos : rdv 12h à la Haluchère,Piétons : rdv 12h30 rond point de Paris

Au Sud : Tracteurs, vélos, piétons : rdv 12h à Pirmil
MANIFESTATION DANS LE CENTRE VILLE

Départ de la manifestation: 13h30 Place du Pont Morand (près de la préfecture)

Défendre Gaïa contre les faux ultras de l’écologie

A LTD, nous nous attelons à une chose difficile : faire en sorte que la libération animale et la libération de la Terre aient une existence culturelle démocratique, qu’elles se diffusent largement parmi les gens.

Par exemple, pour nous l’adoption et le refus de l’huile de palme doivent être pratiqués en masse ; il faut trouver le moyen pour arriver à cela, en diffusant une culture et des valeurs fondées sur une démarche sans compromis.

Cela vaut bien sûr des critiques de la part des partisans du « bien-être animal », qui rejettent la radicalité. Mais l’inverse est vrai : notre travail de fond n’est guère apprécié de ceux qui ne veulent pas une diffusion démocratique, mais un ultra-radicalisme.

Voici un exemple avec un texte qui vient d’être publié sur Indymédia Nantes : « Pour en finir avec l’éco-activisme – Libération totale ou éco-activisme ? »

Pour le résumer de manière brève : il s’agit d’un très long texte ne parlant pas des animaux et écrit dans un style universitaire (ennuyeux et illisible, donc), dénonçant tout le monde comme des « faux » : tant les activistes anti-nucléaires radicaux qui ne seraient arrivés qu’en raison de Fukushima, que LTD.

C’est très fort de café : une bonne partie du texte critique LTD, « empruntant » même les mots d’ordre de LTD (écologie radicale et libération animale, la Terre doit revenir bleue et verte…), mais sans jamais citer LTD et en jetant tout ce qu’il est possible de jeter comme ordures sur le concept de Gaïa (superstition, extrême-droite, etc.).

C’est un « pousse-toi de là que je m’y mette » qui prêterait à sourire si ce n’était pathétique alors que la planète subit tant d’assauts avec les différents écocides et que l’exploitation animale s’intensifie dans de plus en plus de pays.

Et ce n’est pas cela qui nous fera continuer avec abnégation notre travail quotidien !

Pour en finir avec l’éco-activisme

Texte critique de l’éco-activisme et pro-écologie radicale et libération animale.

Quelques pistes pour une perspective anti-autoritaire de l’écologie radicale

Libération totale ou éco-activisme ?

C’est la question qui se posera (sans doutes en des termes différents, sans doutes pas nécessairement de cette manière mais se posera quand même) dans les diverses luttes concernant la nature et la terre en particulier et dans toutes les conflictualités ouvertes concernant la lutte contre l’écocide capitaliste et pour la destruction de cette société autoritaire pourrie.

En refusant de se donner des perspectives clairement révolutionnaires, l’éco-activisme « autonome » suit depuis quelques mois en france le même chemin boueux que toutes les formes d’activisme sans queues ni têtes qui courent après les rassemblements et les réunions sans idée précise du (ou des) problème(s), en s’embourbant dans ses propres contradictions, en produisant une rhétorique arrogante toujours plus absconse, et en finissant au final par ressembler toujours plus à un éco-citoyennisme radical (avec son lot d’illusions fantasques), ou à un supplément d’âme gauchiste (pour tout les gens qui ont par exemple découvert le problème du nucléaire avec Fukushima, et qui n’en avaient même jamais parlé avant, ou autrement que superficiellement). Ou encore, comme ça a pu être dit ailleurs, en s’assimilant à un mouvement des « indignés du nucléaire » ou d’on ne sait quoi d’autre.

Ouvrir une perspective radicale sur cette question nécessite au moins un constat :
Dans le pays le plus nucléarisé au monde comme ailleurs, mais peut être avec plus de propagande et de répression encore, l’essentiel de « l’écologie politique » appliquée a été recyclée de force, à coup de lobbying sponsorisé, d’intégration politicienne, de coups de matraques, d’O.N.G forcément pacifiées et de propagande publicitaire hypnotisante – quoi que comique quand on voit Total se vendre comme un ami de la nature ou E.D.F comme une « entreprise humaine, éthique et responsable ».

On sait au moins quelque chose désormais, on leur doit beaucoup plus que la lumière.

Une chose est sure aussi : pour ce qui est du nucléaire comme des autres nuisances mortellement dangeureuses ou allant simplement de pair avec le capitalisme et son industrie : il ne s’agit pas d’une question de « catastrophes imminentes ». La « catastrophe » est déjà arrivée milles fois et ne fait que se répéter inlassablement, et le scandale réside plutôt dans le fait qu’on continue à la voir comme « naturelle » et donc inéluctable, malheureuse parce qu’imprévisible. Ne serait-ce que parce que même les tsunamis ou les éruptions volcaniques par exemple, peuvent avoir des causes humaines (au moins dans leurs conséquences) et sont rarement imprévisibles pour peu qu’on observe les évolutions géologiques au quotidien sur quelques années. De plus, et ce n’est pas un secret, ces « phénomènes » peuvent être (au moins en partie) dus aux changements spectaculaires de températures dans l’air ou dans la mer de ces dernières décennies (qui ne peuvent pas être raisonnablement expliqués sans les conséquences de la pollution humaine, de la disparition programmée de la couche d’ozone par effet de serre et des espèces vivantes par la pêche, le braconnage et autres empoisonnements), et conséquemment de fontes de glaces et autres phénomènes polluants qui se juxtaposent et rentrent en réaction avec les mouvements de plaques tectoniques et autres phénomènes dit « naturels ». De même que les « accidents » et déchets nucléaires et autres essais transforment des pans entiers de la nature en déserts arides ou en poubelles toxiques, de même les forages de gazs de schistes empoisonnent l’alimentation humaine en polluant les terres ou en les rendant simplement stériles. De même les montagnes percées de part en part et les reliefs saccagés pour y construire d’improbables tunnels ou « axes nivelés », les champs bétonnés pour y construire toujours plus de parkings aussi inutiles que les immenses autoroutes toujours bouchées et les aéroports pour bourgeois volants et vacanciers à crédit qui saturent l’air de kérosène brûlé, etc…

Mais qu’on l’accepte ou pas, qu’on trouve la « perspective philosophiquement intéressante » ou pas (là n’est pas la question), le capitalisme nous conduit dans l’impasse à tout les niveaux, et détruit à peu près tout ce qui nous entoure de beau ou même d’utile. Non seulement il ruine ce qu’il est convenu d’appeler « les ressources naturelles » (comme si la terre n’était qu’une réserve où on peut puiser), mais empoisonne et détruit à petit feu toutes les matières premières, les espèces et les espaces vivants.

Le nucléaire pour l’exemple, comme la société qui le produit (car ce n’est pas cette société qui est un produit du nucléaire, mais bien l’inverse – quand bien même le nucléaire serait devenu un mode d’administration particulier et qu’il a redéfinit nos rapports humains en profondeurs), n’est pas seulement une « manière de gérer de la vie » dont nous devrions nous extraire volontairement ou un ensemble de dispositifs à détruire par une somme de bonnes actions « méta-activistes », ou juste une « guerre » (une guerre juste?) qu’il faudrait gagner politiquement ou militairement : ils s’inscrivent dans une séquence historique qui dans sa configuration actuelle, si elle ne prend pas fin et n’est donc pas rompue, finira de nous détruire (ce qu’elle fait déjà) ou de nous priver des potentialités même de son dépassement (ce qui revient au même). Car on ne se lassera pas de le répéter : la destruction de la nature est l’hypothèque du capitalisme sur tout projet de société future.

C’est à dire que la problématique est bien plus profonde que la simple nature du rapport entre une société bourgeoise et autoritaire d’une part et son dépassement d’autre part, mais du lien intime qui pourrait bien un jour mener l’hypothèse de leur dialectique dans le néant.
Voilà un cruel dilemme :

Sans le monde en héritage, pas de révolution.
Sans révolution pas de monde en héritage.

Et le relever n’a rien de catastrophiste : c’est une simple observation empirique.

Si on jette un caillou en l’air, il finit par retomber par terre à moins que sa course soit interrompue… ou que les lois de la gravité soient subitement abolies.

A partir de là, soit on prétend que ça ne nous intéresse pas (mais encore faut il pouvoir le prouver) et « qu’on s’en fout ». Au quel cas chacun-e peut rentrer dans sa poubelle avec le sourire et en se disant en bref que « jusqu’ici, pour moi, tout va bien ». Soit on s’organise en connaissance de cause.

Pour tempérer ce constat, bien sur, et à raison, on entend souvent dire que la perspective réformiste pourra très bien sauver le système actuel en rendant le capitalisme plus « vert » (ou plus « social »). Mais plus qu’une impasse, ce « capitalisme vert » (ou à « visage humain ») est une illusion nécessaire de l’actuel « gestion de crise » qui permet au capitalisme de s’administrer mieux que jamais. En effet, c’est encore un tour de passe-passe que le système se donne pour temporiser ses restructurations, et ce qui y sera sauvé ne sera ni l’humanité ni la nature qui l’entoure mais bien cette économie et ses divers modes d’administration justement.

Bien sur, c’est à celà qu’il faut s’attaquer : mais est-ce suffisant ?
Du reste, peut on parler après Fukushima d’écologie comme d’une abstraction, et peut on faire des analyses critiques en passant à coté du problème à moins de rester à bord de son « aéronef théorique », en faisant des « pas de coté » pour éviter les astres qu’on croise comme on les survolerait.
De ce point de vue là, plusieurs questions se posent.

Peut on se payer le luxe de ne pas voir en quoi il s’agit encore et plus que jamais de la dépossession totale de nos vies ?

Peut on vraiment passer à coté du fait que le saccage, l’empoisonnement et la domination de la nature sont le résultat indubitable d’une société divisée en classe, et d’une société patriarcale… en bref d’une société d’exploitation.

Peut on désormais parler sérieusement d’écologie radicale autrement qu’en termes de guerre sociale, et réciproquement ?

Bien qu’on puisse en douter, il y aura peut être dans un futur proche un capitalisme sans le nucléaire et ses catastrophes ou sans le pétrole (ou n’importe quel autre hydrocarbure et ses évidentes guerres d’intérêts) parce que ces aspects de la destruction de la nature et de la vie sont si évidemment « barbares » (au sens où ils « blessent le sens commun ») et si spectaculaires qu’ils ne pourront faire « long feu » à moins d’imposer leur prolongement de la même manière qu’ils se sont établis : c’est à dire par la terreur. Ce qui reste en tout état de cause l’hypothèse la plus probable : le nucléaire pour l’exemple étant ce qui se fait de mieux en terme de gestion capitaliste de « l’énergie ». Mais peut on imaginer en revanche un capitalisme sans autant de voitures, sans ses milliers de camions de 38 tonnes, sans ses 80 000 vols d’avions par jour, sans ses T.G.V transnationaux inabordables ou sans innombrables trains de marchandises, ou même sans exploitation animale industrielle : en bref sans une certaine rationalité technologique ?

Et c’est là que le bât blesse : le capitalisme ne peut précisément pas exister sans ses flux toujours plus astronomiques de marchandises et de capitaux, ou sans sa rationalité. L’industrie de l’automobile comme l’industrie capitaliste en général nécessitent la torture suprême que représente le travail à la chaine (paroxysme de l’abomination salariale) et des produits qui sont nécessairement toxiques ou se traduisent par des nuisances humaines ne serait-ce que par leur existence, leur bruit, leur omnipotence, leur idéologie de la vitesse (et ses cadences toujours infernales). Cette rationalité nécessite ses métros bondés, ou ses autoroutes (ou camions, ou métros, ou bus) pour « déporter » chaque jour les exploité-e-s (au moins par la contrainte économique) à des dizaines (et parfois centaines) de kilomètres de là où ils ont grandit ou même du lieu où ils vivent (pour y retourner chaque soir) pour un travail. Des transports qui même électriques ont dans l’immédiat besoin de l’électricité nucléaire ou d’une « énergie » non-renouvelable ou limitée (et donc forcément polluante ou basée sur l’économie de la famine et la production artificielle de la pénurie) pour fonctionner… etc.

Conséquemment le principe de la rationalité technologique du capitalisme est d’être irrationnelle : elle est une course infinie à la production, à la « croissance » dans un monde où les « ressources » sont finies, et qui lui n’est ni en croissance, ni en expansion mais en dégradation et en réduction à mesure que cette (ir)rationalité le dévore, empêche sa régénération et nous laisse devant une terrain de plus en plus impraticable.

Surtout, l’opposition à une fantasmatique « modernité » (chez les fascistes comme chez les primitivistes) ou l’idéalisation religieuse de la « Nature » (non seulement comme ensemble vivant et cohérent mais aussi comme entité supérieure et séparée ou comme mythe « Gaïa ») signent l’apparition « d’anticapitalismes » romantiques (et par conséquent autoritaires) qui s’inventent pour demain toutes sortes de solutions « métaphysiques » ou scientistes pour empêcher le désastre de la veille en voulant se téléporter dans le passé (comme la plupart des fascistes ou des réactionnaires) ou en prétendant lire l’avenir (comme les plus messianiques des gauchistes). En outre, chez les adeptes de Gaïa comme chez les éco-gauchistes et les éco-fascistes, la critique du patriarcat est toujours absente, ou se traduit par la mise en avant d’un matriarcat idéalisé et signe toujours la fausse division « Nature/Culture » en termes d’hommes et de femmes, de « Maman la Terre » et « Papa l’histoire », bref en des termes essentialistes et qui procèdent d’un symbolisme folklorique, souvent viriliste, et presque toujours sectaire, incantatoire et au final éminemment patriarcal.

Mais même du point de vue de la technique : ce n’est ni un retour en arrière, ni un « bon en avant » qui nous sortiront de ce désastre permanent que constitue le capitalisme, l’Etat et leurs logiques, mais bien une rupture radicale avec l’ordre existant et toutes ses logiques. Même si celà implique de rompre avec une certaine technologie qui n’a rien de libératoire. Même si ça implique de critiquer l’éternel positivisme des « progressistes » qui associent toujours par leur pensée mécaniste « progrès technique » et « progrès humain ». Rupture qui ne peut pas être vue que comme une somme d’actions directes volontaristes ou seulement comme une « suite logique » et « mécanique » de faits quantifiables mais comme une alchimie des luttes radicales, un inconnu que nos perspectives doivent ouvrir en se radicalisant, en se multipliant, en se juxtaposant, et peut être même en se coordonnant et en considérant les problèmes de classe, de sexes, ou celui de l’écocide comme autant de résultats d’une même logique à briser : une « psychologie sociale appliquée » qui ferme une « topie » sans en imposer une autre (Landaeuer). En d’autres termes, la perspective d’une révolution sociale d’un genre qui ne pourra ressembler à rien de ce que le monde a connu jusqu’alors précisément parce que tout les autres élans ou projets ont échouées, faillis ou pêchées par tant d’écueils, de souffrances et de reproduction de schémas d’oppressions ou de dominations qu’on ne peut plus tirer ses références et sa poésie d’un tel passé sans en faire un examen critique complet.

Le refuge dans les vieilles idéologies de pouvoir et toutes les fuites en avant ne font que signer un aveu d’impuissance à expliquer le monde.

C’est pourquoi il faut le rendre intelligible : pour s’en libérer.

Et aussi parce que toutes les dominations (quel qu’elles soient) se maintiennent de par leur inter-activité, et l’opacité de leurs mécanismes. En définitive, il faut s’arracher de l’impression laissée par cette obscurité orchestrée qu’il s’agirait d’une oeuvre « divine », d’une « symphonie programmée », d’une « conspiration » ou plus simplement, et plus tragiquement aussi du fatal
ordre naturel des choses.

Il s’agit simplement du monde tel qu’il va.
Il s’agit donc, par conséquent, de le détruire à la racine.

Et d’abord en rappelant par exemple que :

« Célébrer la vie », ce n’est pas forcer les femmes à enfanter ou diaboliser les suicidés. C’est laisser la vie suivre son cour sur l’hypothèse libératrice contre la survie, et accepter tranquillement l’idée qu’on ne « sauvera » pas « la planète » ni l’humanité de ses contradictions tant que le patriarcat et l’oppression des femmes n’auront pas été liquidés. C’est aussi comprendre que c’est la société telle qu’elle existe à l’heure actuelle qui rend la mort séduisante et nécessite ces dominations, et que la question de « l’écologie » ne se pose pas en dehors d’une critique plus générale, et n’existe pas en dehors de son histoire.

Libérer les animaux ou même la Terre de l’exploitation, ce n’est pas imposer une diète végane à l’humanité par la force, « revenir à la cueillette » ou éliminer physiquement quelques capitalistes d’abattoirs ou de laboratoires, c’est encore moins célébrer le « mythe de Gaïa » en remplacement du Veau d’Or ou des autres superstitions en espérant que les exploité-e-s s’y emmitouflent : c’est rendre impraticable l’exploitation animale et la destruction de la nature partout où elles s’exercent en s’y attaquant directement et massivement et développer la critique de toutes les dominations, de toutes les oppressions et une culture sensible de vie sans autorité, de libération et de défense viscérale de la terre et des animaux qui ne peut que conduire à agir en conséquence.

Inlassablement, il faudrait répéter que l’on est « vraiment libre que lorsque tous les êtres […] qui [nous] entourent […] sont également libres » (Bakounine), et que « tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des guerres » (Tolstoï).

Enfin, si nous disons que nous voulons voir la terre redevenir « verte et bleue », c’est précisément parce que nous croyons que sa destruction est évitable, que la possibilité d’une rupture radicale avec l’ordre existant est plus que d’actualité, et que nous ne misons ni sur la catastrophe, ni sur sa « menace », mais bien sur l’hypothèse libératrice.

Il faudrait dire enfin que si cette critique parait aujourd’hui dérisoire, « à coté de la plaque » ou excessive, c’est parce que demain, la fausseté convaincue des alternatives existantes révèlera à nouveau son visage de mort, ses prétentions gerbées et son impasse calfeutrée. Car il faudra bien redonner tout son sens et une richesse nouvelle au vieux cri révolutionnaire « Terre et Liberté ».

La libération sera totale ou ne sera pas !

Quelques anarchistes verts de rage

Anti-THT: dimanche 11 mars 2012 et autres échéances !

La suite des initiatives de luttes contre la ligne THT Cotentin-Maine!

Nous proposons pour le 11 mars 2012 de faire retentir notre solidarité avec les victimes de la catastrophe nucléaire en cours à Fukushima lors d’une journée d’actions décentralisées sur les lignes THT, celle en construction comme toutes les existantes.

Deux points de RDV publics sont organisés pour celles et ceux qui souhaitent se retrouver pour agir ensemble, l’un en Mayenne sur la place de l’hôtel de Ville de Erné et l’autre dans la Manche sur le parking de l’HyperCasino (sortie 38 de l’A84) à Villedieu.

Ce même Dimanche 11 mars, l’assemblée « après Valognes » d’Ile de France appelle à une manifestation pour l’arrêt immédiat du nucléaire. RDV à 14h00, gare du Nord à Paris (75). Contacts : apresvalognes@yahoo.fr

D’ici là :

Le Dimanche 26 février 2012. Dimanche du Chefresne (50). RDV à midi au château d’eau (carte). Poursuite de l’aménagement du château d’eau, continuations de la protection du petit bois, préparation du blocage des engins et ouvriers du chantiers hors le Chefresne… Et tout ce que chacun-e souhaite y mettre.

Le Mercredi 29 février 2012. Après Hauteville la Guichard (50) et Bréal-sous-Vitré (35), les visites et blocages de chantier se poursuivent avec un RDV à Cerisy la Salle (50), 9 h sur la place du bourg, devant la poste.

Le Samedi 3 mars 2012. Projection-débat au FJT de Coutances (50) à 20 h30 avec le film : La MAT : a donde nos lleva el progreso ? / THT : où nous mène le progrès ? sur la lutte anti-THT en Catalogne avec l’occupation d’une forêt. Le film sera accompagné d’un repas à prix libre en soutien à la lutte.

Le Lundi 5 mars 2012, RDV à 8h30 à Heussé (50)pour s’opposer aux manoeuvres de contournement légal du refus des riverains à être envahit par la THT. Que ce soit pour implanter un pylône, détruire les haies, créer un chemin d’accès au pylône, RTE est censé obtenir l’accord des propriétaires.

Pour les nombreux récalcitrants, des enquêtes publiques parcelles spécifiques à ces servitudes vont être effectuées du 5 au 13 mars en Manche et Mayenne.

Ce premier rendez-vous risque donc d’être le premier d’une longue liste quotidienne : arrêté pour la Manche avec les dates et heures des enquêtes de servitude en mairie ; liste pour la Mayenne : Beaulieu sur oudon (5mars, 9h-12h), Bourgon (6mars, 9h-12h), Montaudin (7mars, 14h-17h), St Berthevin la Tannière (8mars, 9h-12 h), Fougerolles du Plessis (8mars 13h30-16h), St Pierre des Landes (9mars 14h30-17h), St Cyr le Gravelais (10mars 8h30-12h), Ernée (12mars, 15h-18h), Mayenne (13 mars, 13h30-16h30).

Rappel : prochaine assemblée générale au Chefresne le

Dimanche 4 mars. RDV à 10 h. Amener votre pique-nique !

Le lait et les « alimentations particulières »

Il y a un mois s’est tenu un colloque à Paris sur les « Alimentations Particulières » dont on peut lire des compte-rendus ici.

C’est vraiment très intéressant, car il y avait de très nombreux chercheurs qui ont participé à ce colloque, et que le dénominateur commun concerne toute les personnes véganes. En effet, la ligne des spécialistes est très claire : les gens deviennent de plus en plus individualistes (ce qui est vrai, en partie du moins) et donc délirent totalement, et par conséquent se dirigent vers différents régimes afin de souligner leur individualité.

On voit aisément qu’il s’agit de nier toute caractéristique sociale tant au véganisme – position morale et culturelle, que par exemple à l’anorexie (rébellion sociale de jeunes femmes de milieux sociaux favorisés et étriqués).

Voici par exemple ce que dit Johanna Mäkelä, de Finlande :

« Cet exposé commence par comparer deux mouvements diététiques du XXe siècle clairement modernes : l’alimentation vivante et le véganisme.

Il montre que si se nourrir est l’un des principaux points de convergence de la nature et de la culture, dans nos sociétés modernes il ne s’agit plus d’une simple question de classification (comestible/non- comestible).

L’alimentation est aujourd’hui fortement investie d’engagement moral et émotionnel. Les deux mouvements étudiés mettent un accent particulier sur l’importance d’une alimentation naturelle, pourtant ils sont tous deux de purs produits de la culture individualiste moderne.  »

Ce à quoi on a droit ici est une vraie criminalisation.

Souvent, l’argument mis en avant est simple : manger est un « plaisir collectif », mais les individus s’individualisent (une manière de soutenir l’individualisme tout en prétendant le critiquer), il y aurait une sorte de contamination d’ascétisme, dont la faute revient notamment au protestantisme, les individus ont de plus en plus des pratiques désordonnées dans l’alimentation, etc.

En réalité, c’est le système de l’agro-business qui s’effondre. Mais les chercheurs ne veulent pas le voir, comme l’illustrent les propos suivants sur l’allergie au lactose.

Le lait, c’est pour les veaux, mais comme ce n’est pas le point de vue de l’agro-business, le « chercheur » est obligé d’inventer un discours pour aider l’agrobusiness…

Il reconnaît donc qu’une minorité de la population mondiale n’est pas allergique au lait, pour ensuite manœuvrer désespérément pour présenter cette allergie, naturelle en fait, comme une « maladie » !

Voici donc ce que dit Nicolas Mathieu , du CHU Grenoble et Chef de Clinique Hôpital Bichat à Paris, qui veut vraiment à tout prix que les gens consomment du lait :

« L’enzyme lactase-phlorizine ou lactase est une béta galactosidase, ancrée dans la membrane microvillositaire de la bordure en brosse au pôle apical de l’entérocyte, qui hydrolyse le lactose en glucose et galactose, tous deux ensuite absorbés dans l’intestin grêle.

Pour être efficace, 50 % de l’activité lactase est nécessaire. Son activité, optimale à un pH proche de 6, apparait à la 8ème semaine de grossesse, avec un pic à la naissance, pour ensuite décroître, de façon variable selon les individus (cette réduction irréversible de son activité est la “lactase non persistance” des Anglo saxons).

Seuls 30 % de la population mondiale gardent une activité lactasique élevée, surtout en Europe du Nord, la prévalence de la “non persistance” (qui est en fait une hypolactasie et non pas une absence de lactase) s’élevant dans les pays d’Asie ou d’Afrique (entre 80-100 %).

Une hypolactasémie s’observe dans 3 situations : l’exceptionnelle déficience congénitale en lactase (40aine de cas rapportés) ; la déficience primaire en lactase ou intolérance au lactose ; la déficience secondaire en lactose, où le lactose est malabsorbé malgré une persistance de la lactase, rencontrée dans les pathologies intestinales endommageant la bordure en brosse des entérocytes, comme par exemple la maladie cœliaque, la maladie de Crohn, les gastroentérites virales ou les parasitoses digestives.

L’hypolactasémie primaire de type adulte doit donc être considérée comme un phénomène normal et c’est la persistance d’une forte activité lactasique qui doit être considérée comme exceptionnelle : c’est un gène autosomique récessif, situé sur le chromosome 2, qui est responsable de l’involution de synthèse de lactase, la persistance de l’activité lactasique à l’âge adulte étant le fait anormal d’une mutation autosomique dominante qui lève la répression (normale) de synthèse de lactase.

Si 70 % de la population a une activité lactasique diminuée, cela n’implique pas qu’ils soient de facto intolérants au lactose, plusieurs facteurs, génétiques, ethniques, alimentaires (chocolat, yaourt céréales) ou environnementaux rentrant en compte.

La maldigestion du lactose s’exprime cliniquement lorsque le lactose non absorbé dans l’intestin grêle passe dans le côlon, est fermenté par la flore micro bienne, ce qui conduit à la production d’acides gras à chaîne courte (diarrhée acide) et d’hydrogène, méthane (ballonnements, borborygmes, flatulences, douleurs abdominales).

A côté de ces signes abdominaux, des manifestations extra-digestives, par exemple, arthralgies, myalgies, céphalées ont été rapportées.

La maldigestion du lactose est retrouvée chez 25 % des patients avec Syndrome de l’intestin Irritable (SII), l’intolérance au lactose n’étant pour certains pas la cause du SII, mais plutôt sa conséquence : les sujets SII ont une hypersensibilité viscérale dont le seuil de tolérance aux effets luminaux du lactose est plus faible comparativement aux sujets sains.

Pour d’autres, dont l’équipe de Cardiff, les manifestations digestives et systémiques de l’hypolactasémie s’expliquent par la production bactérienne colique, lors de la digestion anaérobie des carbohydrates, de métaboliques toxiques, contenant des composés diols, des kétones, des acides et aldéhydes, ces “toxines” (bacterial meta-bolic “toxins” hypothesis) modulent des signaux calciques et différents mécanismes cellulaires ce qui modifie l’écologie bactérienne digestive et expliquerait la grande variété de manifestations cliniques possibles chez les intolérants primitifs au lactose.

Cette même hypothèse expliquerait la part élevée d’intolérance au lactose dépistée chez des Maladies inflammatoires chroniques intestinales non pas en poussée mais en rémission.

Un tableau clinique d’intolérance au lactose doit faire rechercher et éliminer une cause secondaire.

Le diagnostic peut s’aider du test respiratoire à l’hydrogène, qui permet la mesure de l’hydrogène expiré suite à l’ingestion de lactose. L’apparition de signes d’intolérance au lactose associée à une production de plus de 20 ppm d’hydrogène dans l’air expiré, indiquant la présence d’une fermentation bactérienne intestinale des sucres non absorbés à l’origine d’une production accrue d’hydrogène éliminé par la respiration, confirme le diagnostic.

Des faux négatifs s’expliquent par toutes conditions susceptibles de modifier la flore intestinale (anti-biotiques), une flore ne produisant pas d’hydrogène (15 % des cas, test respiratoire au méthane), une adaptation de la flore (augmentation progressive de la fermentation de lactose) voire, et l’on en revient aux hypersensibilités viscérales, un effet nocébo.

Il n’existe pas de consensus pour le traitement de l’intolérance au lactose. A titre de repère, l’intolérance au lactose est déclenchée la plupart du temps par la prise de 12 g de lactose en une fois (env 1/4 litre de lait).

Il convient de rechercher toute source cachée de lactose, celui-ci étant présent dans un grand nombre d’excipients. Le rôle de la diététicienne est central, par l’enquête alimentaire détaillée et du mode de vie du patient.

Deux écoles s’opposent :

La première, qui a notre préférence, consiste en une éviction totale du lactose de l’alimentation 4 semaines puis évaluation de la disparition des symptômes avec enfin réintroduction progressive, pour atteindre généralement en moyenne 240 ml de lait (12 g de lactose) réparti sur la journée, chaque seuil de patient étant différent.

Le régime strict chronique désocialisant et anorexigène n’est pas indiqué. Une supplémentation vitamino-calcique se discute selon le terrain. Pour augmenter la valeur seuil de tolérance les stratégies non pharmacologiques consisteront en une ingestion de lait avec d’autres aliments, une consommation d’autres produits laitiers (fromages affinés qui ne contiennent plus de lactose, et yaourts dont le lactose est déjà partiellement hydrolysé par les bactéries lactiques), de plus, ils ralentissent la vidange gastrique.

La seconde école propose un allègement progressif de l’alimentation en lactose jusqu’à obtention d’un seuil de tolérance.

En cas d’inefficacité, on discutera une enzymothérapie substitutive par béta galactosidase exogène, des probiotiques, souvent prescrits en seconde ligne, n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.

En conclusion, l’intolérance au lactose est plus souvent un problème que l’on peut gérer au prix de quelques aménagements, qu’une maladie.  »

Voilà beaucoup de blabla pour rien car les deux dernières lignes révèlent tout. Le lait est pour les veaux, mais le chercheur tente de trouver toutes les solutions possibles pour que les humains se débrouillent pour en consommer quand même. Les gens qui consomment du lait sont ici présentés comme « sains » et les autres comme ayant des « problèmes » ou « malades. »

C’est là un exemple très significatif de tout l’appareil intellectuel et culturel de l’exploitation animale !

Déboulonnage THT – Récit d’une journée au Chefresne

Voici des infos au sujet de la lutte contre les chantiers de construction de la ligne THT.

Déboulonnage THT – Récit d’une journée au Chefresne

Dimanche 12 février, RTE voudrait nous faire croire que tout se déroule pour le mieux sur les chantiers de construction de la ligne THT, pourtant l’opposition contre ce projet va croissant.

Après une AG poursuivant le processus de Valognes, environ 70 personnes ont pris la route du chantier en convoi.

Le RG présent à proximité du lieu de réunion au Chefresne mettra un certain temps à nous emboîter le pas, tandis que lentement une voiture de gendarmerie suit chacun des deux groupes de voitures partis pour rejoindre le lieu de l’action par des chemins différents.

Arrivés sur place, les randonneurs du 1er convoi empruntent tranquillement le chemin boueux qui mène au pylone à terre, le n°207 à proximité de Villebaudon.

Pépères, quatre gendarmes nous observent d’abord de loin. Lorsque nous arrivons à une centaine de mètres du chantier, ceux-ci se dirigent dans notre direction.

La scène est impressionnante, un vaste champ de boue, et en plein milieu de la campagne le pylône gît encore au sol, attendant d’être complètement assemblé puis dressé. Très rapidement, nous nous rendons compte que beaucoup de boulons fixant les cornières ensemble ne sont pas encore serrés. Ceux qui le sont sont clairement reconnaissables : ils portent une marque de peinture bleue et sont poinçonnés.

Pas besoin de clefs pour s’attaquer à ce monstre affaissé. Rapidement, nous commençons à déboulonner à la main. Pendant que certain-e-s s’affairent à cette tâche excitante, d’autres soulèvent les bâches au sol pour protéger la besogne du regard des gendarmes qui semblent ne rien comprendre.

On nous rapportera leur étonnement : « Mais, que font-ils près des pylônes ? », « Oh, ils prennent des photos, les bâches, c’est pour la lumière ». Puis, quelques boulons, écrous et autres cornières volent joyeusement à travers le champ…

« Mais, vous êtes en train de saccager là ! », « Non, on démonte ! » rétorque une des personnes présentes.

Le petit manège du déboulonnage dure encore quelques minutes, puis à l’arrivée de quelques renforts de la gendarmerie, nous décidons de nous diriger vers un autre pylône en chantier qui se trouve dans le champ d’en face. D’abord en marchant tranquillement, puis on se met à courir – petit jogging dans la boue, les gendarmes sont tout déboussolés. Mollement, ils courent derrière. Les premier-e-s arrivé-e-s au pylône déboulonnent quelques écrous.

Rejoints au bout de quelques minutes par les gendarmes qui se mettent à encercler le pylône et à mitrailler de photos les personnes présentes, nous finissons par reprendre la route en convoi, retour au Chefresne. Joyeuse action, en somme, pour leur déclarer que la lutte contre leur projet dégueulasse de THT, comme contre toutes les formes de dépossession qu’ils cherchent à nous infliger, n’est pas prête de s’éteindre.

Bien au contraire.

Un promeneur

Pour les prochains rendez-vous sous la THT :

https://valognesstopcastor.noblogs.org/1001

(et partout où bon vous semble !)

« Recherche sans expérimentation animale? Yes, we can »

Voici un article vraiment intéressant publié par un chroniqueur environnement à l’express. Un article surprenant de volontarisme contre la vivisection, même si bien sûr il y a des limites, dont un optimisme certainement décalé par rapport à la réalité de la vivisection et sa fonction idéologique incontournable.

Recherche sans expérimentation animale? Yes, we can

Le Comité scientifique de Pro Animais a mis au point un programme scientifique dont l’objectif est de remplacer l’utilisation d’animaux en toxicologie tout en apportant une plus grande fiabilité des résultats. Une chronique de Franck Laval et d’Arnaud Gavard de Pro Anima.

[Chronique] Bisphénol A, phtalates, toxine botulique (Botox), toutes ces substances chimiques comme bien d’autres peuvent désormais être mieux évaluées. C’est ce que démontre le Comité scientifique de Pro Anima partenaire de la Start up Novaleads. Ensemble, ils ont mis au point un programme scientifique tout à fait novateur avec l’objectif de remplacer l’utilisation d’animaux en toxicologie tout en apportant une plus grande fiabilité des résultats.

L’expertise du Professeur Jean-François Narbonne, toxicologue à l’Université de Bordeaux II et les recherches de Novaleads ont permis d’assurer au programme nommé VALITOX-EVATOX, une prédicitivité de 82% contre à peine 62% sur les rongeurs. Les résultats ont été publiés dans une revue scientifique à comité de lecture ALTEX (Alternative to Animal Expérimentation, une référence en la matière) en Mars 2009.

Non seulement des vies animales pourront être épargnées mais l’évaluation des substances chimiques qui nous environnent sera plus fiable! S’enthousiasme Christiane Laupie-Koechlin, fondatrice de Pro Anima et initiatrice du projet.

Ce procédé, permettant de déceler l’éventuelle toxicité aiguë d’une substance en utilisant la technique de la fluorescence, est actuellement en cours de validation à l’ECVAM, l’Institut de contrôle en charge des validations au niveau européen. Le programme sera ensuite proposé dans le cadre de la directive REACH (ambitieux projet européen qui demande aux industriels de tester quelques 145 000 substances chimiques déjà présentes dans nos produits de consommation courante).

Les tests sur les animaux un modèle biologique pas fiable

Pro Anima s’active depuis des années à démontrer que les animaux ne peuvent pas être un modèle biologique fiable pour l’expérimentation, rendant ainsi les résultats des recherches peu extrapolables à l’homme. De plus, de nombreux scientifiques remettent ce dogme du  » modèle animal  » en question, dans les pays Anglo-Saxons notamment.

Ainsi, aux Etats-Unis, l’Agence Reuters, dans un communiqué du 14 février 2008 indique que: les laboratoires d’Etat vont passer aux méthodes de tests sans animaux telles que les tests cellulaires et les banques de données pour tester l’innocuité des produits chimiques, les médicaments et les toxiques. Le National Institute of Health et l’Environmental Protection Agency (EPA) déclarent: Ces méthodes sont plus rapides, plus précises et beaucoup moins onéreuses.

La recherche pourra t-elle un jour se passer de l’utilisation d’animaux? Le débat, récurrent en Europe, est toujours d’actualité, malgré un manque évident de volonté politique, de la France en particulier!

Toujours est-il que des progrès scientifiques fulgurants permettent d’envisager sérieusement une science plus éthique: modélisation de micro organes à base de tissus humains, création de bases de données ultra sophistiquées permettant de reproduire avec une plus grande exactitude des réactions chimiques, logiciels permettant de tester des substances directement à partir d’une simple prise de sang sur le patient, les progrès de la biologie moléculaire, cellulaire, génomique, bio marqueurs…

Autant de recherches qui contribuent à une science moderne au service de l’Homme, de la nature et de l’environnement.

Car c’est bien de cela dont il s’agit déclare Pro Anima: Faire la promotion d’une expérimentation scientifique n’utilisant pas de cobayes animaux, c’est aussi restaurer les liens qui unissent l’Homme, l’animal et l’environnement… car hormis les cobayes animaux, les humains font souvent les frais de ces substances chimiques.A insi, dans ce cas, ce qui sauve l’animal améliore la recherche au service de l’Homme.

Egalement au niveau associatif, de grands organismes de protection de la nature et de l’environnement ont participé financièrement au programme VALITOX/EVATOX (SPA, Fondation 30 millions d’Amis, SNDA, Fondation Bardot, Association Bourdon). Un espoir pour tous dès maintenant.

Bardot présente Le Pen comme quelqu’un qui « défend les animaux »?!

Nous avons prévenu depuis longtemps concernant les présidentielles : l’OPA de l’extrême-droite sur les gens soutenant les animaux était inévitable.

Là voilà donc, finement menée, mais quand même totalement ridicule et il faut vraiment être absurde ou incohérent pour y voir un sens.

Il y a quelques jours en effet, Marine Le Pen a protesté contre les abattoirs halal, en expliquant que « L’ensemble de la viande qui est distribuée en Ile-de-France, à l’insu du consommateur, est exclusivement de la viande halal. »

Et que donc, les consommateurs sont lésés. Sauf que pour nous qui voulons la libération animale, les premiers concernés ce sont les animaux, pas les consommateurs humains !

Mais il n’est pas difficile de deviner que la politique de Marine Le Pen vise à renforcer le racisme, tout en tentant de ratisser de manière démagogique auprès des personnes aimant les animaux (et ce quel que soit leur degré de conscience sur ce plan).

Et ce qui devait arriver arriva : dans un premier temps, la fondation Brigitte Bardot soutient l’initiative de Marine Le Pen visant à « oser » dire la « vérité », puis dans un second temps, Brigitte Bardot enfonce le clou.

En prenant prétexte le besoin pour Marine Le Pen de signatures d’élus pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles, elle a envoyé une lettre aux élus, en les enjoignant de

« donner leurs voix à Marine Le Pen qui fait partie d’une équipe de tête de la présidentielle, qui défend les animaux et a le courage de redonner à notre pays « la France » la place qu’elle doit occuper dans le monde. Je leur demande donc d’avoir un peu de courage pour une fois dans leur vie et d’assumer enfin leur devoir. »

Mieux qu’un long discours, voici une photographie de Marine Le Pen, qui selon Bardot « défend les animaux. »

Peut-on aimer les animaux et sourire au milieu d’animaux assassinés, en prenant la pose devant des journalistes en serrant la main d’un boucher? Non!

Aimer les animaux n’est pas une abstraction. Même si la libération animale est un idéal futur au niveau planétaire, elle exige une morale immédiate, une morale non négociable.

Ou alors on est un libéral, un hypocrite, un opportuniste, un menteur.

Et voilà exactement ce qu’est Bardot, parce qu’elle n’est pas végane, et qu’en plus elle donne une importance à Marine Le Pen en tant que personne « défendant » soi-disant les animaux.

Alors qu’en plus si on prend ne serait-ce que les critères de Bardot, on voit que Marine Le Pen n’est pas opposée à la chasse, et qu’elle ne s’est jamais prononcée contre la corrida.

Ce qui est tout de même révélateur de la largeur d’esprit de Bardot avec Le Pen, même en prenant ses propres critères (déjà extrêmement éloignés des exigences de la libération animale).

Mais surtout, l’essentiel finalement, c’est que l’attitude de Bardot donne encore une fois en France l’impression que l’on pourrait être « pour les animaux » de manière purement théorique, abstraite, sans que cela ne corresponde à une réalité pratique.

Or, la morale végane est pratique, concrète, elle n’est pas une abstraction, elle n’est pas quelque chose que l’on peut négocier, remettre à demain, etc. ; il s’agit donc de la défendre de manière stricte, parce qu’on ne peut pas prétendre défendre les animaux si on les exploite, de quelque manière que ce soit.

C’est bien là le cœur de l’exigence que l’on doit avoir… C’est ce qu’attendent de nous les animaux !

Le scandale de la plate-forme pétrolière 23051

Voilà un exemple très parlant de la guerre menée contre Gaïa. Une guerre menée non pas secrètement, mais ouvertement, avec l’appui tacite de la passivité et de l’individualisme. Car cela fait pas moins de 7 ans que du pétrole se propage dans l’océan, en raison d’une plate-forme pétrolière détruite par un ouragan…

Il s’agit, au large du golfe du Mexique, du côté américain, de la plate-forme pétrolière 23051.

Une plate-forme détruite en 2004 par l’ouragan Ivan, dont voici le parcours.

Et qui donc est source d’une marée noire depuis cette date, depuis septembre 2004 précisément. Une marée noire qui part des 26 puits sous-marins liés à cette plate-forme.

Les chiffres sont terribles. Les voici, en sachant qu’un gallon américain équivaut à 3,785411784 litres.

Officiellement, la fuite de pétrole est de 14 gallons par jour. En réalité, elle est au moins d’entre 100 et 400 gallons par jour.

En sept ans, cela donne entre 210 000 et 840 000 gallons de pétrole…

Soit 794 936,48 et 3 179 745,9 litres.

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes, et sont un exemple très significatif de comment une humanité folle fait, non pas « n’importe quoi », mais tout ce qu’elle peut pour « vivre » de manière dénaturée et aux dépens de la planète.

Une telle situation ne peut pas durer. Une prise de conscience globale et radicale est inévitable, que ce soit aujourd’hui ou demain. A ceci près que demain, le processus sera tellement enclenché que l’humanité aura bien du mal à réparer les dégâts qu’elle a elle-même provoqué.

Cela signifie aussi un inévitable conflit de générations, car les prochaines générations ne toléreront jamais les crimes qui ont été commis à la planète. Et demain, la passivité n’aura qu’un masque : celui de la culpabilité !

Sarkozy et EDF s’entendent pour prolonger d’une décennie le risque nucléaire

Voici un communiqué de Sortir du nucléaire, sur une réalité très claire: à moins d’un changement radical de société, jamais le nucléaire ne sera abandonné en France. Cela fait trop partie de la stratégie industrielle et commerciale du capitalisme français, qui considère qu’ainsi il peut être indépendant et produire vite et bien.

Le communiqué concerne ici Sarkozy, mais c’est pareil pour Hollande (ou Le Pen bien sûr); quant à EELV c’est une simple roue de secours du PS. Face au nucléaire, seule la libération de la Terre a un sens car c’est la seule démarche qui ne fait pas de compromis et qui propose une alternative positive!

Sarkozy et EDF s’entendent pour prolonger d’une décennie le risque nucléaire

C’est désormais officiel : le président français et candidat à sa propre succession, Nicolas Sarkozy, a décidé de l’allongement de la durée de vie des réacteurs français à 40 ans, pourtant conçus pour fonctionner une décennie de moins. Une annonce absolument consternante mais prévisible compte-tenu du climat de « Sauve-qui-peut » général qui règne actuellement dans le milieu nucléaire français.

Rapport Énergies 2050
Cette annonce coïncide avec la sortie du Rapport Energies 2050, commandée par le gouvernement en juillet dernier. Les conclusions de ce documents sont sans surprise, vu le partisanisme des membres de la commission chargée de l’élaborer et les prémonitions autoréalisatrices de M. Besson, qui avait déclaré « être convaincu qu’à terme de vingt ou trente ans, la France a besoin d’un socle d’environ 2/3 d’électricité d’origine nucléaire. » Difficile d’émettre un avis contradictoire, quand même le ministre de l’Industrie prend position sur ce que doivent être les futures conclusions de la Commission… [1]

Baisse des dépenses publiques… mais hausse du budget nucléaire !
Au-delà de la difficulté manifeste du gouvernement à s’émanciper du dogme pro-nucléaire dans lequel il s’enferme, la décision de Mr Sarkozy, étayée pour la forme par le Rapport Energies 2050, ne repose que sur des motivations économiques, par ailleurs tronquées : la prolongation de l’activité des centrales est présentée comme économiquement incontournable.

Cette décision implique des dépenses pharaoniques, qui se chiffrent en milliards d’euros. Sans même inclure le devis à venir des travaux post-Fukushima, EDF table déjà sur un investissement de 3,7 milliards d’euros par an pour une telle prolongation. La rhétorique actuelle, consistant à affirmer que trop d’argent a été investi dans les centrales nucléaires pour les fermer maintenant, est singulière : elle suppose à la fois que la vétusté des installations s’efface devant l’exigence de rentabilité, et que les sommes démesurées que l’on s’apprête à y injecter de nouveau nous rendront prisonniers de cette logique plus longtemps encore.

L’extension de la durée de vie des centrales est présentée comme une fatalité par le duo Sarkozy-Besson. Nous sommes pourtant à l’heure des choix : au lieu de continuer avec une technologie obsolète et de plus en plus risquée, la France peut aussi s’engager résolument dans des énergies propres et sûres, créatrices d’emplois et réparties sur tout le territoire. C’est maintenant que la transition énergétique se décide !

Vers l’inconnu… et au-delà

Cela fait déjà bien longtemps qu’EDF milite pour étendre la durée d’exploitation des centrales ; lors d’une présentation à des investisseurs en décembre 2008, EDF affirmait déjà « être confiant dans l’obtention de l’autorisation de fonctionnement à 40 ans. » C’est dire si les 40 ans sont acquis depuis longtemps… La prolongation des centrales avait d’ailleurs été entérinée en septembre dernier, lors de la commande par EDF de 44 générateurs vapeurs [2].

Au niveau mondial, moins de 10 réacteurs ont dépassé l’âge de 40 ans – parmi lesquels on ne compte d’ailleurs aucun réacteur à eau pressurisée – le modèle utilisé en France. Les phénomènes de vieillissement restent mal connus, difficile à prévoir et à déceler. Bien peu d’éléments empiriques existent aujourd’hui qui permettraient d’envisager avec succès cette prolongation, alors que la documentation scientifique sur le sujet, elle, existe et plaide largement en sa défaveur.

Le mépris affiché par le Gouvernement sur des considérations de sûreté et de sécurité nucléaires au profit d’une rentabilité “à tout prix“ est inquiétant. Les risques sont en effet bien réels : s’il est possible de changer certaines pièces des réacteurs, d’autres ne peuvent être remplacées. C’est notamment le cas de la cuve, en permanence fragilisée, qui subit de nombreuses agressions liées à l’irradiation et aux hautes températures. Conçue pour résister à 30 ans d’irradiation, elle est résistante au-delà d’une certaine température, et cassante en-deçà. A Fessenheim, la cuve montre depuis déjà quelques années des signes de faiblesse, avec notamment l’apparition de fissures. Notons par ailleurs que de nombreuses pièces ne sont pas remplacées pour des raisons d’arbitrage économique. A moins d’investissements extrêmement lourds, la prolongation nous mène tout droit à une sûreté bradée.

A l’heure où TEPCO est confronté à de sévères difficultés pour contrôler le réacteur n°2 de Fukushima, il est particulièrement irresponsable de pouvoir prétendre à un contrôle absolu du devenir des centrales françaises. Il est fort regrettable, alors que la campagne électorale pour les Présidentielles bat son plein, que l’avis d’un président/candidat malmené par les sondages prévale sur la sécurité et sur un débat ouvert sur les questions énergétiques. La production d’études officielles biaisées n’est que le dernier fait d’arme de ce gouvernement, prêt à toutes les danses du ventre pour sauver son industrie.

Notes :
[1] Pour plus d’informations concernant notre position sur le rapport Energies 2050, voir notre communiqué commun « Nucléaire mon amour » par Eric Besson

[2] EDF commande 44 générateurs de vapeur à Areva et Westinghouse

Comment une multinationale impose l’huile de palme au Cameroun

La palme existe initialement en Afrique ; utilisée en Indonésie et en Malaisie, elle est de plus en plus massivement utilisée dans les pays d’Afrique également. Avec les mêmes conséquences, au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Cameroun…

Un bel aperçu du capitalisme à l’échelle mondiale : la pression écologiste sur la Malaisie et l’Indonésie se transforme en jeu de massacres en Afrique !

Voici déjà un aperçu de la situation pour le Cameroun, donné par le Centre pour l’environnement et le développement du Cameroun, dans ce qui est un document véritablement exemplaire.

C’est vraiment un cas d’école, où un État du tiers-monde donne quartier libre à une multinationale.

Quelques faits pour comprendre la situation :

  • depuis 2009 la SG Sustainable Oils Cameroon, une filiale de l’entreprise américaine HéraklèsFarms, a entre ses mains de 73.086 hectares de surface, dans le but de produire 400.000 tonnes d’huile de palme par an
  • 82% de cette surface est destiné à la plantation et aux installations nécessaires, le reste allant aux populations locales et aux forêts primaires
  • le droit pour l’entreprise de l’utilisation de l’eau locale est… illimitée !
  • plus de la moitié des plantations possédées par la SG Sustainable Oils Cameroon empiètent illégalement sur les forêts primaires

Voici quelques passages que nous avons extrait du rapport, téléchargeable ici au format pdf (et ici dans une version anglaise).

Il faut déjà voir le sens de ce néo-colonialisme avec l’impact local :

Les plantations agroindustrielles en Afrique ne sont pas récentes. Elles datent pour la plupart de la période coloniale, mais les nouvelles négociations foncières se distinguent partiellement des pratiques de l’époque coloniale parce que :

Elles ne sont pas motivées uniquement par le marché dans le sens classique de la recherche d’avantages comparatifs au niveau global. En revanche, elles détournent l’utilisation des terres et de l’eau de l’agriculture locale vers l’agriculture à longue distance afin de combler les besoins en alimentation et en énergie des pays d’origine des investisseurs. Il s’agit, dans la réalité, d’acheter des aliments, avec le risque que les besoins locaux en alimentation, les utilisateurs des terres et les droits à l’eau soient déplacés.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Eh bien qu’au Cameroun, on pourrait manger à sa fin, mais qu’avec le néo-colonialisme l’économie est vendue aux multinationales et qu’il faut donc importer :

Bien que le pays possède des terres très fertiles et pourrait être auto-suffisant en produits vivriers, le manque d’investissements et d’aide de la part de l’Etat, la politique agricole et commerciale nationale, n’ont pas permis aux agriculteurs de développer leur production.

Selon l’ONG ACDIC, le Cameroun a par conséquent importé en moyenne 426.000 tonnes de riz, 393.000 tonnes de blé et 13.000 tonnes de maïs entre 2008 et 2010.23 En février 2008, des populations de sept régions au sud du Cameroun, ont protesté, contre, entre autres, l’augmentation des prix des denrées alimentaires, due au renchérissement des coûts de transport entre les zones de production et le Cameroun, destination finale à l’importation de ces produits de première nécessité. Ces émeutes ont duré plusieurs jours et fait plusieurs dizaines de morts.

Cette augmentation sensible et rapide des prix de ces produits avait révélé la dangereuse dépendance du Cameroun aux produits alimentaires importés. Dans ces conditions, la logique de la location des terres aux entreprises étrangères pour la production d’huile de palme destinée à l’exportation s’explique difficilement, au moment même où la nécessité du soutien aux petits agriculteurs produisant des denrées pour la consommation locale se fait de plus en plus pressante.

Comme nous en avions déjà parlé, au sujet de l’Afrique de l’ouest (La machine de guerre contre les chimpanzés et l’explosion de la « viande de brousse »), il y aura donc également comme conséquence du projet économique une généralisation du braconnage :

Migration, braconnage et vente de viande de brousse

En général, au Cameroun, tous les projets importants d’investissement entraînent des migrations vers les zones desdits projets, car les nombreux Camerounais au chômage se ruent vers l’emploi.

Dans le cas de la SGSOC, le déplacement économique des populations va augmenter la dépendance sur la chasse. En plus, la migration va inévitablement faire accroître la demande pour la viande de brousse.

En outre, le réseau routier développé va également contribuer à rendre plus rentable le braconnage professionnel. La combinaison de ces facteurs fait du projet SGSOC un catalyseur potentiel d’une catastrophe en matière de conservation de la nature.

Et, bien évidemment, les parcs nationaux voisins sont touchés et, à terme, plus que menacés…

 « Nous nous considérons comme des écologistes » (le PDG de l’entreprise Héraklès)

Les équipes de la SGSOC et d’Héraklès sont sur le pied de guerre au plan des relations publiques pour minimiser l’impact environnemental des plantations de palmiers à huile, car leur projet sera une véritable catastrophe écologique.

Biodiversité

Les projets de monoculture de palmiers à huile, même bien gérés, débouchent généralement sur des pertes de biodiversité. Dans ce cas, la concession foncière de la SGSOC est située dans un lieu de grande valeur pour la biodiversité, à proximité de quatre aires protégées (le parc national de Korup, les monts Rumpi, le Mont Bakossi et le sanctuaire de faune de Bayang-Mbo).

Cet espace abrite des douzaines d’espèces en voie d’extinction, et la zone entre les aires protégées est un important couloir de migration des espèces.

Le tout dans une opacité totale, en raison du caractère « confidentiel » des négociations…

L’augmentation des prix des produits de première nécessité, l’industrie des biocarburants en pleine expansion, les réformes foncières en Asie du sud-est, les cadres d’investissement améliorés ainsi que les préoccupations grandissantes de bon nombre de pays en matière de sécurité alimentaire nationale ont conduit les entreprises privées et les gouvernements à se tourner (une fois de

plus) vers le continent africain à la recherche de terres.

Il est difficile de trouver des statistiques précises relatives à ce phénomène, car les négociations

foncières sont le plus souvent signées dans le secret. Nous savons que des millions d’hectares de terres du continent africain ont été concédés dans le cadre de baux fonciers de longue durée (parfois jusqu’à 99 ans).

Cela, bien entendu, menaçant les forêts primaires de manière générale, modifiant tout le pays lui-même finalement…

Forêts à haute valeur pour la conservation (FHVC)

Afin de réduire les risques du projet aux yeux des investisseurs potentiels, Héraklèsa déclaré que ses activités seraient conformes à un certain nombre de bonnes pratiques internationales, notamment les Principes de l’Equateur et ceux de la Roundtable for Sustainable Palm Oil.

Tout en reconnaissant l’impact négatif du palmier à huile des forêts, la RSPO interdit à ses membres de détruire valeur pour la conservation (FHVC) dans le but de les plantations de palmiers à huile. Selon la RSPO, « le sur la préservation les forêts à haute remplacer par des développement des plantations ne doit pas mettre une pression indirecte sur les forêts par l’utilisation de toutes les terres agricoles disponibles d’une zone».

Lorsque la SGSOC est entrée en contact avec une entreprise anglaise pour une évaluation des FHVC dans une plantation, cette entreprise a refusé en déclarant que le projet viole clairement les principes RSPO sur les FHVC, entre autres.

De nombreuses analyses, notamment celle du GIZ, montrent que plus de la moitié des concessions de la SGSOC empiètent sur les FHVC. Le GIZ estime, en outre, que la SGSOC devrait réserver 31.576 ha de terres pour les activités agricoles des communautés locales. La SGSOC a mis de côté moins de 10% de cette superficie.

L’EIES de la SGSOC prétend que « les FHVC, y compris les forêts primaires, les végétations sur les pentes raides (supérieures à 30°) et les sites sacrés tout comme les terres agricoles utilisées par les villages de la concession, seront préservés ».

Toutefois, l’évaluation ne présente aucune explication sur le déroulement de ces faits et aucune carte n’est fournie pour la démarcation des terres à préserver. Par ailleurs, si cette terre sera réellement réservée pour l’agriculture et la conservation, pourquoi resterait-elle une partie de la concession foncière de la SGSOC ? Cette terre doit être restituée aux communautés.

C’est un travail admirable qu’a fait le Centre pour l’environnement et le développement du Cameroun ; le document qu’il fournit est d’une très grande valeur pour comprendre l’action des multinationales, leur démarche rendant soumis les États du tiers-monde, tout cela pour une production meurtrière !

PeTA plaisante avec les violences faites aux femmes

Nous avons suffisamment critiqué PeTA, et ce dès le départ de LTD, pour en rajouter encore une fois une couche. Malheureusement, comme nous l’avions d’ailleurs expliqué, PeTA fait toujours pire et pour pouvoir continuer à exister est également obligé de toujours en rajouter. Et là la dernière campagne de vidéo a fait un énorme « buzz » et provoqué des réactions très vives (et justifiées) car PeTA joue carrément sur les violences faites aux femmes.

On a ainsi la vidéo d’une femme, apparemment battue (et se promenant en quelque sorte à moitié nue), qui explique que son petit ami est devenu vegan et lui a « cassé les reins », alors qu’un gros plan est notamment fait sur ses fesses.

On apprend après qu’en fait être végétalien permet de pratiquer le « porno tantrique », et dans le feu de l’action la femme a été blessée… Cela se veut de l’humour, c’est sordide, malsain et on atteint là un niveau de sexisme plus qu’outrancier.

Il y a même un site ouvert: bwvaktboom.com, se voulant humoristique, où on lit par exemple:

« Pendant des années, les femmes se sont ouvertes aux bienfaits physiques, émotionnels, et karmiques du végétalisme. Mais maintenant, de plus en plus d’hommes découvrent les avantages d’un régime alimentaire à base de plantes. Plus précisément, une augmentation spectaculaire de leur puissance et de leur endurance sexuelle. Malheureusement, les conséquences peuvent souvent mener à des blessures sexuelles comme le coup du lapin, des élongations musculaires, des brûlures, et même une luxation de la hanche. »

Mais en plus que cela soit sans grand intérêt, ce n’est pas du tout ce qu’on retient et PeTA montre encore une fois son décalage total par rapport à la réalité sociale.

Voici la vidéo en question, et un article du Nouvel Observateur (qui confond d’ailleurs vegan et « végétarien », ce qui montre tant le niveau des journalistes que celui des campagnes de PeTA).

Quand la Peta joue avec les violences conjugales

Dans l’un de ses spots, l’association de défense des animaux met en scène une jeune femme qui semble avoir été battue. Une vidéo qui fait scandale.

Habituée aux spots chocs et aux polémiques, l’association de défense des animaux Peta est, une nouvelle fois, critiquée après la diffusion de sa nouvelle campagne qui met en scène, de manière humoristique, des violences conjugales.

Dans ce spot diffusé à l’occasion de la Saint-Valentin, met en scène une jeune femme qui rentre de ses courses légèrement vêtue et le visage tuméfiée, souffrant visiblement de multiples contusions. Une voix-off explique : « Voici Jessica.

Elle souffre de « BWVAKTBOO », « Boyfriend went vegan and knocked the bottom out of me » (qui pourrait se traduire par « mon petit-ami est devenu végétarien et m’a cassé les reins »), une maladie douloureuse qui survient quand des petit-amis deviennent végétariens et peuvent soudainement le faire comme une star tantrique du porno. »

Le « BWVAKTBOO »

Alors que des flashbacks révèlent la nuit sauvage qui a mis Jessica dans cet état, la jeune fille arrive finalement à son appartement où son petit-ami répare le mur de la chambre et lui demande : « Ça va mieux ? ». Jessica répond pour un petit sourire en coin. Ce spot est accompagné d’un site consacré à la maladie « BWVAKTBOO » et sur lequel on trouve, notamment, des conseils pour avoir des relations sexuelles sans risque avec un végétarien.

Si la Peta est abonnée aux coups d’éclats et aux provocations, cette campagne a suscité de nombreuses réactions, y compris parmi ses supporters. Beaucoup estiment en effet que les violences conjugales ne sont pas un sujet de plaisanterie.

De son côté, interrogée par Yahoo News Lindsay Rajt, directrice de campagne à Peta se justifie : « C’est de l’humour. Les gens qui regardent la publicité jusqu’à la fin voient que la femme a un sourire malicieux. Elle est contente de retourner avec lui. C’est enjoué ».

Engager une réflexion sur les végétaux

Voilà une image très simple, sur laquelle il y a beaucoup de choses à dire, tellement il s’agit d’un symbole de ce qui se passe en pratique.

Le fait de couper par l’herbe, et donc d’écraser l’herbe, apparaît comme un geste absolument anodin pour tout le monde (ou presque), et d’ailleurs on peut voir cela très souvent dès qu’il y a de l’herbe, un parc, un jardin, etc.

Pourtant, il est évident que une personne plus une personne plus une personne qui fait cela a des conséquences fatales pour l’herbe. Par principe, quand on est écologiste – sur une base radicale, sans a priori sur la valeur de telle ou telle réalité naturelle – on n’agit donc pas ainsi.

Encore faut-il bien entendu y penser, et justement c’est cela qu’il faut faire et généraliser : l’écologie, c’est du concret et cela demande donc des idées, des constatations, des pratiques.

Cela suppose évidemment une rupture avec les exigences dominantes : par exemple, le « raccourci » à travers l’herbe permet de gagner du temps. Mais du temps pour quelque chose d’utile, ou pas ?

L’écologie radicale remet à plat les priorités, voilà l’essentiel !

Pour finir, voici une petite bande dessinée assez marrante, permettant de garder la distance par rapport à ce principe – et en fait pas tant que cela.

Car on pourrait nous reprocher de défendre ici l’herbe mais de nous-mêmes manger des végétaux. C’est vrai, mais qui sait si dans le futur on ne pourra pas s’en passer ? En tout cas, si on peut éviter de supprimer des végétaux de manière inutile, c’est déjà cela !

Cela a l’air par exemple stupide peut-être dit comme cela, mais normalement sur les images que nous mettons, nous nous efforçons de ne jamais mettre « LTD » sur les végétaux, toujours à côté. Le symbolique a son importance !

Et naturellement, il ne faut pas oublier que les végétaux sont également des lieux de vie à de multiples animaux. Quand on voit tout cela, on voit bien que le véganisme, ce n’est pas la fin d’une réflexion humaine, mais le début sur ce que pourrait être l’humanité réconciliée avec Gaïa !

30 jours d’action directe pour saluer les 30 ans du Faslane Peace Camp en Écosse

Depuis le 12 juin 1982 a lieu une occupation en Écosse, en protestation contre la base navale abritant des sous-marins munis de têtes nucléaires. Cette occupation a pris de nombreuses formes, avec à un moment même deux camps, à chaque entrée de la base navale.

Pour fêter les 30 ans du Peace camp, 30 jours d’action sont organisés en juin-juillet 2012 ! Voici l’appel, et on notera que bien entendu, la nourriture sera végétalienne.

Le Faslane Peace Camp (le Camp de Paix à Faslane, Écosse) est un petit camp des occupant(e)s, situé à 50 kilomètres de Glasgow en Écosse. Il est situé à côté de la base navale de Trident, le Programme d’Armes Nucléaires Britannique.

Les occupant(e)s de Peace Camp déclarent 30 jours d’action directe non-violente contre les armes nucléaires à la Base Navale de Faslane pour marquer le 30ème anniversaire de Peace Camp. Les actions commenceront samedi le 9 juin 2012 et se poursuivront jusqu’au 9 juillet.

Nous invitons les groupes locaux, nationaux et internationaux à venir participer dans les activités antinucléaires. Les manifestations, les manifestations musicales, l’intrusion, les manifestations immobile (le die-in, le blocus de la rue) et la conduite méchante en général seront tous bien accueillis.

Nous voudrions inviter tous volontaires à venir nous aider, puisqu’il y aura plein de choses à faire tout au long des 30 jours et à préparer pendant le temps précédent.

Les volontaires enthousiastes (et les dons) seront accueillis à bras ouverts! Tous les repas communaux (végétaliens) seront fournis pendant la période de 30 jours et il y aura plein d’espace à dormir et à camper.

Commodités du camp : Nous avons l’eau courante, Internet, des panneaux solaires et un générateur à bicyclette.

Nous faisons une collecte chaque semaine pour les repas communaux et chaque occupant(e) du camp y contribue en versant £5. Les gens qui veulent venir et rester ici après les 30 jours peuvent aussi participer à cette collecte mais nous comprenons toutefois que certaines personnes ne seront pas en mesure d’y contribuer.

Tous seront les bienvenus !

Pour en savoir plus, pour des renseignements légaux, des détails de notre politique d’espaces sûrs et les accords sur résidence et alcool, n’hésitez pas à nous contacter :

E-mail faslane30(arobase)riseup.net

Adresse postale : 30Days, Faslane Peace Camp, Shandon, Helensburgh, G84 8NN, Scotland

L’horreur de l’aquaculture en Méditerranée

Quand on pense à la pêche, on pense à un bateau jetant des filets. Cette pratique existe encore, pour les poissons de mer. Mais elle est remplacée par l’aquaculture – l’élevage en bord de mer, de rivière… – pour de nombreux autres animaux.

L’aquaculture est à l’origine des pourcentages suivants d’animaux assassinés par l’industrie : 76,4 % des poissons d’eau douce, 68,2 % des poissons diadromes (c’est-à-dire vivant alternativement en eau de mer et en eau douce), 64,1 % des mollusques, 46,4 % des crustacés et 2,6 % des poissons d’eau de mer.

Et il s’agit d’élevages naturellement intensifs, dans des conditions infernales. Ce qui n’empêche pas le « bio » de s’y intéresser vivement…

Voici une carte montrant l’importance de l’aquaculture en Méditerranée. Celle-ci a commencé dans les années 1980, et a connu une folle expansion, témoignage d’une agression contre Gaïa qui s’emballe dans une machinerie meurtrière.

La carte se fonde sur une analyse de 2006, 91% de la côte ayant été analysée. Par côte, on entend une zone allant jusqu’à 10 kilomètres dans la mer. Et la recherche s’est tout simplement fondée sur Google Earth!

On dénombre 2048 cages enfermant des thons, et 20 976 cages enfermant d’autres animaux, la majorité se trouvant au niveau des côtes grecques (49%) et turques (31%).

Voici des chiffres pour 16 pays méditerranéens, chiffres fondés sur les résultats satellites, et tablant sur 225 736 « tonnes » de poissons assassinés, sans compter les thons, ni les crustacés. Nous mettons « tonnes » entre guillemets car, comme pour les chiffres concernant la « viande », les chiffres ne comptabilisent pas les individus (non reconnus en tant que tels évidemment) mais en tonnes (voire en « tonnes-carcasses »).

On notera cependant trois choses importantes :

a) cela ne veut pas dire que les animaux libres dans l’océan ne sont pas directement concernés par l’aquaculture. En effet, certains poissons subissant l’élevage en Europe ont comme alimentation des sardines ou des anchois qui eux sont pêchés en mer.

Pareillement, le thon rouge ne se reproduit pas en captivité ; les thons rouges sont capturés et « engraissés » en captivité.

b) l’aquaculture menée en terres fermes n’est bien entendue pas concernée car non visible par satellite.

c) les chiffres de l’évaluation montrent que tant la Grèce que la Turquie mentent à la FAO (Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture) en abaissant leurs chiffres déclarés de 35% et 18%.

L’aquaculture est une agression terrible contre les animaux. Il ne faut pas l’oublier, et donc ne pas se contenter de critiquer les abattoirs par exemple, ou bien séparer la question de la libération animale de la libération de la Terre. C’est Gaïa qui est attaquée… C’est Gaïa qu’il faut défendre!

De Monsanto au Titanic agricole

La multinationale Monsanto – 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires – a été reconnu coupable par le tribunal de Lyon dans l’intoxication d’un céréalier charentais par un puissant herbicide, en 2004. Ce dernier avait été rendu malade par des vapeurs du désherbant « Lasso » en ouvrant la cuve d’un pulvérisateur (un an de troubles en raison du solvant).

C’est une manière pour l’Etat de se dédouaner, et en passant de tacler les Américains, toujours une cible facile pour la démagogie de la France profonde et du terroir. Car le « Lasso » était interdit dans plusieurs pays depuis les années 1980, mais ne l’a été qu’en 2007 en France. Et ce genre d’empoisonnement n’a rien d’exceptionnel: ici, l’Etat condamne pour l’exemple, mais cela ne change rien à la situation de fond: le poids des multinationales, dont évidemment des françaises.

Voici un texte tiré du site de Kokopelli (Libération des semences et de l’humus), qui lutte justement contre la mauvaise dynamique dominante en ce domaine, et qui la présente ici.

Titanic Agricole

Nous sommes tous les réfugiés d’une immense catastrophe écologique d’amplitude planétaire dont les déferlantes mettent la biosphère à l’agonie, inexorablement: désertification, érosion des sols, déforestation, perte de la biodiversité, raréfaction de l’eau douce, pollution des nappes phréatiques, archi-contamination des organismes humains et animaux par les polluants chimiques, etc, etc.

Le Titanic Agricole est en train de sombrer et il entraîne toute la biosphère dans son naufrage.

Eu égard au fait que:

– l’agro-chimie a empoisonné les sols, les eaux, l’air et les aliments issus de son agriculture mortifère; laquelle agriculture mortifère fait la fortune des multinationales de la chimie. Avec la complicité des Etats Occidentaux.

– l’agro-chimie a confisqué le vivant (brevets, biopiratage, vol des ressources génétiques cloisonnées dans des “banques” de semences non accessibles aux peuples); laquelle confiscation fait la fortune des multinationales de la semence. Avec la complicité des Etats Occidentaux.

– toute la recherche agronomique, depuis un siècle, a été orientée vers la création de marchés captifs (hybrides F1, clones et chimères transgéniques), vers la promotion de l’agriculture de synthèse (avec des variétés ne “fonctionnant” qu’avec le “package” des intrants de la chimie), vers la promotion de systèmes d’irrigation intensive et surtout vers la création, depuis 1905, de variétés agricoles hautement susceptibles, à dessein, à de nombreuses pathologies (voir les travaux de l’agronome Canadien Raoul Robinson “Return to Resistance”); lesquelles variétés débiles font la fortune de la mafia des pesticideurs.

Avec la complicité des Etats Occidentaux et des organismes de “recherche publique” tels que l’INRA (si l’on considère, du moins, les directives qui ont présidé à ses activités depuis sa création car il existe, bien sûr, une minorité d’insoumis dans toutes les structures, fussent-elles d’Etat).

– la grande majorité des variétés agricoles modernes pompeuses d’eau, pompeuses d’intrants de synthèse, et pompeuses de pesticides, produisent non seulement des aliments toxiques (qui, générant cancers et autres pathologies, font la fortune des industries pharmaceutiques) mais aussi, de par une sélection variétale inconsidérée, produisent des aliments déficients en éléments nutritionnels; lesquelles variétés déficientes, par ricochet, engendrent la fortune des industries de compléments alimentaires qui, sous l’égide du Codex Alimentarius, vont se retrouver sous la coupe des multinationales de la pharmacie, “protection” du consommateur oblige.

D’où l’équation: agronomie moderne= malnutrition + poison. Pour plus d’informations voir, par exemple, l’étude réalisée par l’USDA et l’Université du Texas, portant sur plusieurs décennies et 43 espèces potagères.

– le machiavélisme des multinationales de la semence va jusqu’à proposer des variétés résistantes au “réchauffement climatique”, aux bouleversements du même acabit et à la sécheresse après avoir détruit ou confisqué la grande majorité des ressources génétiques traditionnelles et résilientes. (Les “agronomes” après avoir réalisé la prouesse de transformer le maïs, plante C 4 et résistante à la sécheresse, en une chimère assoiffée d’eau qui en nécessite de 1000 à 1500 litres pour produire 1 kilo de grain sec, nous proposent leur nouvelles variétés trafiquées pour résister, prétendument, à la raréfaction de l’eau!).

– l’agriculture biologique est officiellement et légalement contaminée par les chimères génétiques.

– malgré les “promesses” de l’Etat (une pratique politique permettant aux démocraties déliquescentes de perdurer pendant des dizaines d’années) pour limiter les pesticides dans l’agriculture, tout est fait pour ne rien faire et cela fait des années que le cirque perdure: les extraits fermentés ne sont toujours pas “libérés” à l’usage des jardiniers (ou des paysans d’ailleurs).

– les premières vagues des tsunamis alimentaires sont déjà là, en train de remodeler les territoires et de provoquer encore plus de souffrances.

– ce sont les mêmes multinationales qui contrôlent la semence, l’agro-chimie, les pesticides, la pharmacie, les compléments alimentaires…

– il aura fallu à la société Occidentale deux siècles, seulement, d’agriculture intensive et d’industrialisation pour saccager la biosphère.

La CAV exige que 2013 soit respecté!

Voici un communiqué de la Coalition Anti-Vivisection de Belgique, au sujet de la remise en cause du principe censé s’appliquer le 11 mars 2013 et faisant que plus aucun cosmétique vendu en Europe ne devrait être testé sur les animaux.

Les producteurs de cosmétiques qui n’utilisent pas les tests sur les animaux se font entendre auprès de la Commission Européenne : « Le report de l’interdiction est de la discrimination pour les sociétés européennes. »

La CAV exige que 2013 soit respecté!

Des sociétés certifiées d’après l’international « Humane Cosmetics Standard » (HSD) et qui sont vues comme la norme par la CAV, ont récemment envoyé une lettre au Commissaire Dalli de la Commission européenne, lequel doit prendre une décision dans le courant cette année au sujet de l’interdiction cosmétique.

Ces sociétés qui font preuve d’éthique ont demandé à la Commission européenne d’écouter la grande majorité des consommateurs qui veulent que l’industrie cosmétique utilisant les tests sur les animaux se tourne vers les techniques n’utilisant pas d’animaux.

Simon Duffy, fondateur de Bulldog Natural Skincare dit : « Nous serions estomaqués si l’interdiction se voyait reportée. Bulldog Natural Skincare est parfaitement en état depuis des années, déjà, de mettre sur les marchés des produits sans le recours aux tests sur les animaux et cela, nous aimerions continuer à le faire. »

Dans la lettre se trouve, entre autres, les points suivants.

1. Nous signataires avons anticipé l’interdiction des tests sur les animaux pour les cosmétiques en 2013, et respectons de ce fait la volonté des institutions européennes et les consommateurs.

2. Nous serions décontenancés si l’interdiction se voyait reportée, ceci serait un sabotage de la législation à l’origine.

3. Nous sommes parfaitement en état de mettre de nouveaux produits sur le marché sans l’utilisation des tests sur les animaux et nous nous réjouissons de pouvoir continuer à le faire.

4. Nous comptons sur le fait que la mise en action de l’interdiction encouragera l’industrie cosmétique à un plus grand développement de méthodes alternatives.

5. Nous pensons ardemment que le fait d’interdire les tests sur les animaux à l’intérieur de l’Union Européenne pour des raisons éthiques mais que ces tests soient tolérés pour des produits en dehors de l’Union Européenne est illogique et discriminatoire pour les entreprises européennes.

Michelle Thew, Chef de « European Coalition to End Animal Experiments » (Coalition Européenne pour la Fin de l’Expérimentation Animale) (ECEAE) dit : « Je suis contente que ces sociétés certifiées HCS aient apporté leur soutien et fait part de leur inquiétude sur un possible report de l’interdiction. Comme ces sociétés le font remarquer, les tests sur les animaux ne sont pas utiles pour les cosmétiques. Nous sollicitons le Commissaire Dalli de ne pas prolonger la souffrance des animaux pour les cosmétiques au-delà de 2013 et de s’en tenir à la date limite comme prévu. »

Danny Flies, Président de la CAV : « Dans les prochains mois, la CAV mettra la pression à l’industrie cosmétique ! Le mercredi 29 février, nous organisons, à nouveau, une journée d’action. Plus d’informations ici.

J’espère que nous serons nombreux ce jour-là pour faire entendre, de manière très claire, notre mécontentement ! »

Les sociétés qui ont signé la déclaration conjointe sont :

BIO BEE Natursalva AB

Buddha Beauty

Bulldog Natural Skincare

Dharmazone

Doux Me Modern Bio Cosmetics

Eilas hudvårdsprodukter

Färg och förändring

Natural By Nature

Nea of Sweden

Pureskin

Rosagården

Rosenserien

Santaverde

Urtekram

« L’écologie, la solution, le projet présidentiel d’Eva Joly »

Nous pensions qu’en parlant du « projet 2012 » d’Europe Ecologie – les Verts, cela en était fini et on savait à quoi s’en tenir. Eh bien, non. En raison du très faible intérêt des gens pour Eva Joly, EELV a tout refait.

Eva Joly se maquille différemment et ne porte plus de lunettes. Voilà pour l’apparence. Et le contenu ? Jetons un œil sur « L’écologie, la solution, le projet présidentiel d’Eva Joly » révélé hier dans un meeting à Roubaix.

Commençons par la question animale. Le projet 2012 affirmait vouloir changer le code civil, pour que l’animal soit reconnu comme un être vivant et non plus comme un « bien meuble » ou « immeuble. »

Désormais Eva Joly recule tout en précisant : la ligne est désormais ouvertement celle du « bien-être animal. »

Il n’y a pas aucune remise en cause de l’exploitation animale, mais une volonté d’aménagement, depuis les cirques jusqu’aux abattoirs, en passant par la chasse. Voilà ce qui est dit :

Définir un nouveau statut de l’animal : la loi sera modifiée pour agir contre le trafic d’animaux et pour favoriser le bien-être de ces derniers, qu’ils soient domestiques ou non, dans toutes les politiques sectorielles : transport, élevage, abattage, animaleries, cirques, etc. La législation sur la chasse évoluera pour introduire le respect de l’animal et la bonne santé des populations d’espèces.

Aucune personne sérieuse et luttant pour les animaux ne peut accepter cela. Parler de « bien-être » pour des situations aussi odieuses, cruelles, meurtrières, c’est même totalement fou.

Mais malheureusement, voilà le cul-de-sac où sont amenés les gens par ceux qui propagent l’illusion que les animaux pourraient avoir des « droits » dans cette société, tout cela parce qu’ils ne veulent pas oser remettre en cause la société.

Ainsi, d’un côté la radicalité est étouffée au nom du « bien-être », et de l’autre l’exploitation animale s’aggrave, Eva Joly appelant d’ailleurs à renforcer « l’aquaculture durable. »

Voyons maintenant ce qu’il en est pour l’écologie. On a, fort logiquement, le point de vue contraire de LTD. Pour nous la nature a une valeur en soi, pour Eva Joly la nature c’est du business et donc il ne faut pas trop l’abîmer…

Voilà ce qui est expliqué :

La nature, les rivières, le littoral et les forêts sont accablés parles pollutions de toutes sortes. Pourtant, c’est de cette nature dont nous dépendons: médicaments, aliments, matériaux de construction… 40% de l’économie mondiale repose sur les services rendus par la nature. Réconcilier l’humanité avec son environnement, avec la nature, est au cœur de la démarche des écologistes. Il est temps de penser un nouveau modèle de développement dans lequel biodiversité et économie ne s’opposeraient pas mais se renforceraient mutuellement pour se compléter.

Pour cette raison, Eva Joly ne prend pas la défense de la vie sauvage ; son univers se réduit à deux pôles : la ville et les terres agricoles.

Nos métropoles ne cessent de grandir. Elles empiètent sur les terres agricoles et nous obligent à passer des heures dans les transports. Il est temps de mettre en œuvre la ville dense et écologique, de réguler le foncier, de préserver les espaces verts.

C’est une vision bobo, qui veut des villes « comme avant » et des espaces verts dans son quartier (encore faut-il avoir un quartier en tant que tel, d’ailleurs). Rien à voir avec l’exigence que la planète redevienne bleue et verte.

D’ailleurs, Eva Joly propage des illusions dangereuses quand elle dit par exemple que :

L’écologie ce n’est pas seulement la protection de la planète, c’est aussi une meilleure qualité de vie pour ses habitants et ses habitantes.

A terme, c’est vrai, mais tout d’abord il va falloir un grand chambardement, une transformation radicale des habitudes. Beaucoup de choses vont être remises en cause, et pour les gens cela sera compris comme une sorte de recul. C’est la raison évidemment pour laquelle à LTD nous attendons des générations naissantes, qui ne pourront plus se raccrocher à de vaines illusions comme c’est encore le cas aujourd’hui.

Maintenant portons notre attention sur des propositions plus concrètes. On voit déjà que, en prévision de l’accord gouvernemental avec le Parti Socialiste (si Hollande gagne), Eva Joly recule sur la question de Notre-Dame-des-Landes :

Un moratoire sur l’ensemble des grands projets pharaoniques.

Des évaluations permettront de les revisiter ou de les abandonner, à commencer par l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Il ne s’agit plus forcément d’abandonner, mais de « revisiter », ce qui ne veut rien dire bien sûr !

On a ensuite un intéressant objectif :

Un objectif “Triple zéro” : zéro OGM, zéro gaz de schiste, zéro autoroutes supplémentaires (incluant les grands contournements des agglomérations).

En effet, cela n’engage à rien puisque tout le monde est d’accord avec cela.

Portons donc notre attention sur des idées plus sérieuses, en apparence :

Réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, par rapport à 1990, pour limiter le réchauffement de la planète sous les 2°C. Engager tous les territoires et les secteurs d’activités, en commençant par l’agriculture, à anticiper et à s’adapter dès à présent aux changement climatiques.

La première phrase est trompeuse : ce n’est pas la réduction en France seulement qui va suffire, bien sûr. Et la seconde phrase montre que l’objectif est surtout de prévoir une adaptation. Il n’y a pas de volonté d’affronter radicalement le réchauffement climatique, en modifiant radicalement notre société et la planète !

Organiser la sortie du nucléaire en 20 ans.

Créer un pôle d’excellence industrielle en matière de gestion des déchets et de démantèlement des centrales, pour maintenir ainsi les emplois dans la filière.

C’est un objectif réaliste sur le papier. Sauf que Hollande est totalement pro-nucléaire, comme le Parti Socialiste. Eva Joly propage ici l’illusion dangereuse que ce projet est viable, alors qu’il faudrait un énorme rapport de force pour le réaliser !

Faire de la France un leader industriel des énergies renouvelables, en produisant 40% de notre énergie par des sources renouvelables dès 2020 (hors carburant).

En mettant de côté le carburant, Eva Joly sait très bien que ce point ne remet pas grand chose en cause sur le plan de la vie quotidienne (comme le règne de la voiture), permettant de rester sur son terrain : soutenir les PME à tout prix dans le domaine industriel (ce qui est même une illusion devant la force des grandes entreprises).

Rénover un million de logements par an, d’ici 2020, au niveau «basse consommation d’énergie », en commençant par ceux dans lesquels vivent les huit millions de personnes en situation de précarité énergétique. Les bâtiments publics seront tous rénovés d’ici 2030. Ce plan permettra la création de 400 000 emplois d’ici 2020 dans le secteur du BTP.

Eva Joly ne précise pas ici à qui appartiennent ces logements : certainement pas les pauvres ! Elle propose donc d’aider financièrement les propriétaires, au lieu de proposer des HLM écolos modernes et en masses…

Investir quatre milliards d’euros par an dans les transports alternatifs à la voiture et au camion, en commençant par améliorer la qualité et l’offre de trains sur le réseau ferré local, et en développant le fret ferroviaire.

Eva Joly oublie ici que les trains sont en voie de privatisation : aucune politique globale n’est plus possible, si elle l’a jamais même été.

Ici, comme dans toutes les questions, Eva Joly tente de jouer les pompiers face à un incendie gigantesque, en disant : ici et là, mettons un peu d’eau cela stoppera l’incendie.

Mais il n’est pas difficile de voir à quel point c’est totalement en décalage avec la réalité, avec l’ampleur du désastre, avec l’ampleur de l’offensive contre Gaïa !

Les animaux du Refuge de l’Angoumois ont besoin d’aide!

Les températures sont rudes, et être vegan exige d’avoir des idées : hors de question de rester dans la passivité. Dans toutes les situations, être vegan amène à ce que cela fasse « tilt » dans la tête, et qu’on passe à la réalisation d’une idée.

Voici par exemple une idée simple et efficace : une bouillotte pour des cochons d’Inde.

Mais il y a plein d’autres idées, comme par exemple s’informer auprès des refuges s’ils n’ont pas besoin d’un coup de main.

Bien sûr, les refuges ont toujours besoin d’un coup de main. Mais il peut y avoir des besoins spécifiques à cause du froid, et là ce que l’on sait faire peut s’avérer très utile (plomberie, bricolages divers, etc.).

Voici pour illustrer un appel qui a été lancé sur charentelibre.fr, une preuve qu’une presse locale et internet pourraient vraiment aider à diffuser les informations et à se mobiliser ! C’est possible, c’est une question de culture et de volonté !

Et comme on le voit ici, verser un peu d’eau chaude dans les gamelles pour empêcher l’eau de geler, ce n’est pas difficile ! Mais ô combien important !

Les animaux du Refuge de l’Angoumois ont besoin d’aide

Akita16, l’une des bénévoles du refuge pour animaux de Mornac a lancé un appel aux bonnes volontés hier sur le site de Charentelibre.fr:

« Les conditions sont difficiles au Refuge pour animaux, certains salariés n’ont pas pu embaucher plusieurs jours d’affilée et il faut faire plusieurs tours par jour d’eau chaude dans les gamelles qui sont gelées alors si vous avez un peu de temps à leur accorder, c’est le moment, raconte-t-elle. Certains pensionnaires chiens ont besoin d’être mis à l’abri durant ces grands froids (petits chiens, chiots, convalescents) et nous leur recherchons des familles d’accueil. »

« Quand il y aura du redoux il y aura un gros travail de nettoyage à faire les matins car depuis qu’il gèle, plus d’eau dans les chenils pour laver mais simple ramassage alors si vous avez du temps, êtes résistants, courageux et volontaires, vous pouvez rejoindre les bénévoles qui essaient d’aider en ces temps compliqués. Merci »,
lance Akita16.

http://refugeangoumois.forumgratuit.fr/

Par ailleurs, comme tous les quinze jours, CL vous propose d’adopter des chiens et des chats actuellement au refuge SPA de Mornac. Depuis le début de cette opération, plusieurs chiens comme Gibus, Goliath et Cabotin ont été adoptés grâce aux dernières diffusions. Aujourd’hui Calin et ses compagnons attendent à leur tour un maître.

Chiens

Calin. Labrador noir de 2006. Trés gentil, amputé d’une patte avant,pas gêné par son handicap

Divine. Femelle Griffon de 2007. Compagne de jeux de Calin, pourraient partir ensemble.

Djibouti. Croisé Fila Sao Miguel, né en 2008.

Carlio. Croisé Bruno du Jura, né en 2008.

Bouddha. Croisé Berger noir et feu. Né en 2009

Flash. Griffon/Drathaar, né en 2010.

Fino. Epagneul Breton, né en 2010.

Picouny. Croisé nizziny, né en 2005.

Chats

Evans. Européen tigré blanc Mâle, né en 2009

Bouchon. Male tigré et blanc, né en 2011.

Gouska. Femelle  tricolore, née en 2011.

Eglantine. Femelle  noire, née en 2009.

Akira. Femelle tigrée grise poil mi-long, née en 2005.

On notera le cas de Câlin et Divine, qui ne se quittent donc plus. Ce serait tellement bien que les deux puissent rester ensemble, trouvant une même famille d’adoption !

Interview d’une refuge antispéciste & chocolaterie en Allemagne

L’année dernière nous avions parlé de la vache Yvonne ainsi que de chimpanzés qui finalement ont pu se réfugier à Gut Aiderbichl en Allemagne, un « Gandenhof » c’est-à-dire une ferme pour animaux sauvés.

Non loin de là, on trouve un autre refuge, d’un genre très différent…. Un refuge dont le mot d’ordre est « Pour un monde qui n’a pas besoin de fermes pour animaux sauvés, parce que tous les animaux vivent en liberté ! »

C’est le « Antitierbenutzungshof », la ferme contre l’utilisation des animaux. Voici une petite interview de gens faisant une initiative salutaire qui est bien entendu à soutenir bien que nous ne sommes pas forcément d’accord sur certains points, notamment sur la distanciation qu’ils ont envers leurs protégEs.

Nombreuses sont les personnes, nous le savons, qui vivraient bien dans un refuge pour animaux qui fonctionne aussi à côté comme chocolaterie !

Que voulez-vous dire par « Antitierbenutzungshof », ferme contre l’utilisation des animaux ? Quelle différence avec Gut Aiderbichl ?

La différence tient à ce que Gut Aiderbichl ne s’engage pas pour la libération de tous les animaux par rapport à la domination humaine.

Une ferme pour animaux sauvés comme Gut Aiderbichl n’a pas comme objectif un monde antispéciste, un monde vegan – et ne l’est d’ailleurs pas lui-même.

Cela s’exprime par le fait que les animaux qui vivent à Gut Aiderbichl sont utilisés par exemple pour des voyages en calèche, la thérapie animale, pour la « crèche vivante de Noël »…

Dans le restaurant de Gut Aiderbichl sont servis des produits issus de l’exploitation animale. Gut Aiderbichl met en avant une exploitation animale qui soit humaine, où les animaux continuent d’être exploités selon des critères précis.

Le Antitierbenutzungshof n’est pas une ferme pour animaux sauvés. Que les animaux puissent vivre là-bas n’est pas un geste de grâce des personnes s’en occupant.

Au Antitierbenutzungshof, le véganisme est vécu et propagé à l’extérieur – l’objectif est une société antispéciste, où il n’y a plus d’élevage, et finalement plus de Antitierbenutzungshof, car là-bas aussi il y a de la violence à l’encontre des animaux, qui est de fait immanente dans le fait d’avoir des animaux : les animaux ne sont pas libres.

Les gens du Antitierbenutzungshof le reconnaissent et ne romantisent pas le fait d’avoir des animaux comme le fait Gut Aiderbichl.

Gut Aiderbichl a une « philosophie. » Il y est par exemple expliqué que : « Mais de la vallée de larmes au paradis il n’y a pas qu’un pas : du boucher à l’abattoir au vegan, de l’agriculture industrielle au retour à l’union familiale paysanne… Les revendications maximales peuvent être un objectif, mais pas la voie. »

Qu’en pensez-vous ?

Nous pensons que les gens choisissent d’eux et elles-mêmes les voies à prendre, qu’ils considèrent comme compromis lorsqu’ils/elles ne deviennent pas vegan (« manger moins de viande », devenir végétarien…). Ces compromis, à nos yeux « pourris », nous n’avons pas besoin de leur servir en plis comme option, mais nous exigeons au contraire le « maximum » (ce qui pour nous va de soi), à savoir qu’il faut cesser la violence contre les animaux non-humains et qu’il faut vivre vegan.

Tout le reste signifie conserver le rapport de violence contre les animaux !

« L’union familiale paysanne » ou quelque terme que ce soit pour minimiser l’exploitation animale ne signifie qu’esclavage, la captivité, la torture, le meurtre…

Il va de soi que nous ne pouvons nous engager pour cela, nous qui souhaitons une libération animale à l’échelle de la société.

A propos de la libération animale : nous pensons que l’être humain devrait se considérer comme une partie de la Nature. Il n’y a pas de « mur » entre nature et culture. Nous ne sommes donc pas d’accord quand des gens sont contre l’exploitation animale, mais ne s’intéressent pas à la nature, aux animaux, qu’ils/elles ne ressentent rien à ce sujet.

A votre avis, quel rapport doivent avoir les personnes véganes avec les animaux ? Comment voyez-vous l’opposition intervenir / ne pas intervenir ?

Le rapport des êtres humains aux animaux non humains devrait être empreint de respect. Nous voyons comme relativement distant le rapport aux animaux non humains dans une société – pour l’instant utopique – antispéciste, c’est-à-dire le respect, l’attention, s’exprimerait avant tout dans le fait de laisser tranquille les animaux.

C’est-à-dire que ce serait dans l’ordre que d’admirer les animaux, de s’émerveiller, d’apprécier, mais également de ne pas les apprécier (d’éprouver des sentiments à leur encontre), cependant tout cela sans aller vers eux trop près.

Nous pensons que la majorité des animaux non humains n’est pas intéressée par un contact avec les humains, s’ils n’étaient dépendants d’eux, si une société antispéciste était établie.

Comment vivent les animaux à l’Antitierbenutzungshof? Que faites-vous, et comment vous sentez-vous ? Qu’avez-vous appris, qui peut nous aider à mieux comprendre le véganisme ?

Les animaux sont gardés à l’Antitierbenutzungshof, ils ne sont donc pas libres. Ils ne peuvent pas déterminer eux-mêmes leur vie – pas là où ils veulent aller, avec qui ils veulent vivre, ce qu’ils veulent manger, etc. – tout cela nous devons le décider pour eux.

Au-delà de cette non liberté fondamentale, ils sont régulièrement livrés à des mauvais actes de violence, comme la castration et la stérilisation, la tonte (pour les moutons), l’enlèvement des œufs (pour les oies), et encore plus d’autres choses.

Ce n’est pas un monde végan comme nous nous l’imaginons, car dans un monde vegan le fait de garder des animaux serait aboli. L’Antitierbenutzungshof n’est pas une île végane. Nous pratiquons le fait de garder des animaux avec tous les affreux effets, parce que les animaux seraient sinon assassinés ou auraient sinon une vie bien pire.

Revenons ici à la philosophie de Gut Aiderbichl. Dedans il est dit : « la création n’est pas sortie d’une côte de Dieu et la compassion, le sentiment de justice et la miséricorde ne sont pas des choses qui vont de soi. »

Cela sonne très chrétien : le monde serait mauvais, mais la grâce est possible. Comment voyez-vous la nature ? Voyez-vous la nature comme une concurrence comme le fait le « néo-darwinisme », ou bien comme une coopération en développement ?

Nous ne voyons la nature en ni comme « bonne » ni comme « mauvaise » (ici nous nous voyons nous-mêmes comme une partie de la nature, ou au moins pas comme en opposition à elle).

Il se passe beaucoup de choses que nous ne trouvons pas bonnes (par exemple que certains animaux en tuent d’autres ou que de la violence soit exercée), mais nous trouvons que cela ne regarde pas les humains et que partant de là ils ne devraient pas intervenir.

Ce qui nous concerne bien plus est la violence qui vient des humains, que nous pouvons thématiser et discuter. Une critique, ou plus exactement un rejet de la violence et de la domination n’a pas pour nous rien à voir avec la grâce ou la « miséricorde. »

Pouvez-vous nous parler de Sissi, qui est morte il y a quelques temps ?

Sissi était un cheval qui a vécu à l’Antitierbenutzungshof et qui était en danger de mort en raison d’un mauvais positionnement d’une partie de la jambe. Son état devenait de plus en plus mauvais au fur et à mesure, et à un moment elle n’aurait plus pu courir.

Afin de lui assurer une vie sur le long terme il était nécessaire de lui garder la jambe droite. Nous avons pu réaliser cette opération chère grâce à un énorme soutien financier de nombreux groupes du spectre de la libération animale ainsi que de personnes individuelles.

Après que l’opération se soit initialement passée avec succès et que Sissi soit visiblement allée toujours mieux, il y a eu deux semaines après l’opération une catastrophe inattendue, avec un os moins utilisé pendant l’opération de raidissement qui n’a plus tenu et s’est brisé devant l’effort.

Étant donné qu’ici un cheval avec trois jambes n’a aucune chance de survie et qu’il n’y a pas dans toute l’Europe de vétérinaires qui veulent mettre une prothèse à un cheval, nous n’avons pas eu d’autres choix que de laisser tuer Sissi (« l’euthanasier »).

Nous sommes malgré tout heureux et heureuse d’avoir essayé de sauver la vie de Sissi (et nous sommes ici reconnaissant et reconnaissante de tous les gens qui nous ont soutenu), car Sissi était un individu avec une vie unique, pour qui tout devait être essayé – comme cela serait le cas pour un humain.

Comment est-il possible de vous aider ?

Le plus important pour nous est d’intervenir contre le spécisme dans tous les domaines. Car le spécisme, la pensée comme quoi les « animaux » seraient là pour nous, est la cause qui fait que des animaux sont gardés – que ce soit dans une relation d’exploitation ou dans des fermes comme la nôtre.

Notre ferme a naturellement besoin d’aide directe, par exemple dans la mesure où notre tract est distribué ou que des gens soient informés de l’existence de l’Antitierbenutzungshof.

Notre travail principal consiste, à côté de fournir les aliments aux animaux, en l’amélioration des conditions de vie de tous les animaux de la ferme, afin qu’ils puissent vivre de la manière la plus digne qui soit avec nous.

Ici, nous avons besoin de davantage de moyens financier que nous pouvons nous-mêmes trouver, et nous sommes heureux et heureuse de tout soutien à ce sujet, qui peuvent également provenir de l’organisation de soirées de solidarité, de la vente d’aliments, de brocantes, de tombolas ou de choses dans le genre.

Bienvenues sont aussi les donations de toutes sortes, car beaucoup de choses qui nous manquent aussi, des gens l’ont peut-être sans s’en servir.

Il est aussi possible de soutenir l’Antitierbenutzungshof en achetant auprès de notre chocolaterie végane, chez vegantisch.de, dont les bénéfices vont complètement à l’Antitierbenutzungshof. En ce moment, en plus des divers produits au chocolat, il y a également des T-shirts à message.

Après CM Punk straight edge, Daniel Bryan le catcheur végétalien

Nous avions parlé de « CM punk », le champion de catch aux États-Unis, qui se revendique Straight Edge et a longtemps utilisé cela dans la mise en avant de son image.

Eh bien toujours au catch aux États-Unis, on a désormais Daniel Bryan, qui est végétalien et champion dans la catégorie poids lourds depuis un peu plus d’un mois.

Évidemment, cela fait se reposer la question : qu’est-ce qu’être vegan ? En effet, rappelons qu’en anglais « vegan » désigne à la fois les personnes vegans et les personnes végétaliennes, donc là-bas les personnes intéressées se demande s’il est végétalien ou vegan.

L’association PeTA, qui l’a mis en avant, le sait certainement mais elle ne le dira pas, et sans doute d’ailleurs qu’il n’est pas vegan : sa motivation a été des graves problèmes au foie. En devenant végétalien en 2009, il a été guéri.

Maintenant il tient un discours en faveur des animaux (et de la santé), mais cela peut être très bien pour se faire un « personnage » dans le cadre du catch américain, qui consiste en de véritables show et en se disant « vegan », Daniel Bryan polarise énormément (pour, contre, choqué, pas choqué, etc.).

Cela d’autant plus qu’il a fait partie d’une « team » ennemie de celle de CM Punk, qu’il s’est fait exclure définitivement du principal tournoi pour « actes de violence », naturellement il revient après sous un autre nom et triomphe ; le tout consistant en de gigantesques scénarios et mises en scène !

Naturellement, on peut avancer l’argument comme quoi cela fait un athlète végétalien de plus. On peut même arguer qu’il faisait 83 kilos avant de l’être, contre 96 kilos aujourd’hui (pour 1m78).

Mais que va-t-on vanter ? On se voit tout de même mettre en avant un « artiste » dont le végétalisme est aussi un outil commercial. Et dont la principale prise de soumission s’appelle… « cattle mutilation » (mutilation du troupeau, les bras de l’adversaire étant repliés en « ailes de poulet »!).

Cela montre bien les limites culturelles de ce genre de démarche qui naissent à l’intérieur d’un système pouvant très bien accepter son petit quota de vegans (sauf en France il est vrai, pour de multiples raisons).

De manière anecdotique, c’est à noter, et cela montre aussi comment la France est pays foncièrement anti-vegan de manière jusqu’au boutiste, ce qu’il faut savoir dès le départ sans quoi on tombe dans un militantisme vain et on déprime rapidement !

Voici la vidéo de PeTA avec Daniel Bryan.