Les chiens pris en otage dans les élections américaines

Mitt Romney est un candidat dans les primaires républicaines aux Etats-Unis ; à ce titre des médias français ont pu parler de lui, notamment parce qu’il est un membre de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, c’est-à-dire un mormon.

Il a des chances de gagner et par conséquent d’affronter Obama pour la présidentielle américain, aussi voici une « vieille casserole » qu’ont sorti les partisans d’Obama.

En fait de casserole, c’est un pauvre chien du nom de Seamus. L’histoire veut ainsi qu’en 1983, il y a presque trente ans donc, ce pauvre chien ait passé une douzaine d’heures en voiture, non pas à l’intérieur de la voiture, mais placé dans une caisse sur le toit.

La raison pratique est que, « en bon religieux », Mitt Romney avait déjà cinq enfants, et que le pauvre chien n’avait par conséquent plus de place. Pire : le chien a été malade et a vomi, on peut le comprendre cela a dû être très difficile à supporter pour lui. Alors, Mitt Romney a nettoyé la voiture et la vitre, pour repartir avec toujours Seamus sur le toit.

Aujourd’hui, à ce sujet, il se contente de dire qu’il aime son chien (sans préciser, alors que Seamus est sans doute décédé depuis).

Il est évident que les partisans d’Obama ne s’intéressent pas du tout à Seamus. Mais les gens aiment les animaux. Par conséquent, cette histoire est utilisée afin de manipuler les émotions des gens. C’est pervers et tout à fait dans le genre de Marine Le Pen aidée de Brigitte Bardot.

Évidemment, sont montées au créneau des associations comme PeTA ou l’ASPCA (une association de protection animale du type SPA). Dans ce qui est une vaste hypocrisie : en quoi Obama est-il favorable aux animaux ?

D’ailleurs, cette année une association de protection animale (The humane society) a même dégradé sa « note » concernant son aide aux animaux (elle est désormais de C-).

Même Rick Santorum, concurrent de Mitt Romney à la primaire républicaine, y est allé de son petit mot : « Concernant Seamus le chien, tout ce que je peux dire est que les problèmes de caractère sont importants dans cette élection. Nous devons regarder tout ces problèmes et déterminer quel genre de personne on veut élire Président des Etats-Unis. »

Il a ceci dit bien choisi son mot : « caractère » est bien trouvé. L’amour des animaux est ici détourné en question de « caractère. » Voilà comment les gens se voient détournés de leur sentiment véritable – la compassion et une reconnaissance naturelle – en une question triviale et hypocrite.

Parce que quand même, que dire quand on voit le principal conseiller d’Obama, David Axelrod, twitté une photo d’Obama justement, avec « son » chien dénommé Bo qu’il tapote dans le dos, on voit facilement l’opération de publicité. Le twitt disait en plus : « Voilà comment des maîtres affectueux transportent leur chien ».

Là encore on voit le détournement : tout est une question d’attitude de « maîtres. » Ce qui n’empêche la prise en otage des chiens, puisqu’il y a une page Facebook très fournie « Les chiens contre Romney » (voir ici le site classique), avec 43000 personnes approuvant. Son fondateur explique que « C’est une fenêtre sur sa personnalité. Cela montre un manque d’empathie, une froideur. On ne traite pas un animal comme une valise. »

Il y a même des t-shirts de vendus, dont en français, des badges, etc.

La personne à l’origine de « Les chiens contre Romney », du nom de Scott Crider, est en fait un « spécialiste » du marketing… Ce qui ne l’empêche de prétendre : « Je suis juste un type qui tente de donner une voix à ceux qui n’en ont pas. »

Une belle preuve que le véganisme est un critère essentiel face à des gens comme cela, qui jouent sur la compassion naturelle pour les animaux !