Quelques chiffres sur l’exploitation animale en France

Voici, pour conclure quelques chiffres concernant l’exploitation animale en France, encore une fois tiré du document produit par l’État et présentant les objectifs pour 2025.

Mais quel est le nombre d’animaux concernés ? Le document parle de « cheptel ». Les chiffres donnés sont les suivants, avec également les expressions employés par le document en question :

* 4,13 millions de brebis allaitantes (y compris les agnelles saillies)
* 1,58 millions de brebis laitières
* 880 000 chèvres
* 1,3 millions de colonies [d’abeilles] (hors cheptel de renouvellement)
* 13,8 millions de têtes [pour les cochons]
* 143 millions de poulets
* 26 millions de canards
* 23,2 millions de dindes
* 10,2 millions de pintades
* 47 millions de poules pondeuses
* 4,1 million de vaches allaitantes
* 3,690 millions de vaches laitières [« produisant » 24 milliards de litres de lait]

Ce sont des chiffres très importants, mais il faut également voir ce qu’il faut comprendre par « cheptel ». En effet, un site de « professionnels » comme leporcenbretagne.com parle lui de plus de 25 millions de cochons « produits » à l’année, ce qui ne correspond pas au « cheptel » de 13,8 millions « de têtes ».

Il y a toute une réflexion à faire ici, qui touche à la crédibilité du véganisme. Comment fermer ces entreprises, quel emploi proposé aux travailleurs de ce secteur, quelles productions faudra-t-il lancer pour fournir l’alimentation aux gens ?

Voilà des questions, pas évidentes, mais forcément incontournables, sans quoi on reste dans l’abstraction.

Inversement, ceux qui défendent, par intérêt, l’exploitation animale, savent bien l’importance de tout cela. A titre de comparaison justement, voici le classement de la France, dans l’Union Européenne, pour cette affreuse production. On peut voir que la France est toujours parmi les premières places, encore une fois ce sont les expressions du document qui sont ici utilisées.

* Ovins viande : 3ème derrière le Royaume Uni et l’Espagne
* Ovins lait : 5ème producteur laitier
* Caprins lait : 1er producteur laitier devant l’Espagne et les Pays-Bas
* Apiculture : 2ème derrière Espagne
* Porcs : 3ème derrière l’Allemagne et l’Espagne
* Poulet : 3ème derrière le Royaume Uni et l’Allemagne
* Dinde : 1er devant l’Allemagne et le Royaume-Uni
* Oeufs : 1er devant Allemagne et l’Espagne
* Bovins viande : 1er devant l’Allemagne
* Bovins lait : 2ème producteur laitier derrière l’Allemagne

On a affaire en France à une exploitation animale très agressive, parce que le secteur marche fort. C’est toute une économie ; si en plus on ajoute un « style de vie » avec les pêcheurs, chasseurs, forains utilisant des animaux, ou encore avec les corridas, on comprend qu’on fait face à un ennemi puissant et organisé, un ennemi très décidé !

Finissons justement avec le nombre d’éleveurs auxquels on a ici affaire. C’est important pour conclure ce bien triste panorama. Les termes employés sont ceux du document, encore une fois.

Et bien entendu, il y a ici de moins en moins d’entreprises de petite taille et toujours plus de grandes entreprises. Dans quelques années, les chiffres auront considérablement changés…

* Ovins viande : 50 451
* Ovins lait : 5 039 exploitations détenant plus de 25 brebis laitières en 2010
* Caprins lait : 5 300 producteurs en 2012
* Apiculture : 75 000 apiculteurs environ dont 1 600 apiculteurs professionnels (possédant plus de 150 ruches) et 2 000 apiculteurs pluriactifs (30 à 150 ruches)
* Porcs : 22 300
* Volailles de chair : 20 000 dont 12 300 supérieurs à 1 000 poulets ou dindes
* Oeufs : 2 069 supérieurs à 250 poules pondeuses
* Bovins viande : 100 000
* Bovins lait : 69 300 producteurs

Savoir où se trouvent ces exploitations est important, parce que pour promouvoir le véganisme quelque part, il faut connaître la situation concrète, et ne pas parler en général.

On ne peut pas agir en Bretagne sans voir la très grande importance économique qu’a là-bas l’exploitation animale, et de la même manière certaines régions ont des spécificités, comme les corridas, ou encore les élevages de sélection, dont parle justement VEAN, qui fait un trop gros effort pour dresser le panorama de la situation locale.

Tout est une question de crédibilité sur le long terme, de changement culturel à moyen terme, et de démonstration morale immédiate !