Des « répliques » en peluche

Aux Etats-Unis, Cuddlestone est une petite entreprise qui propose de faire des répliques d’un « animal de compagnie » sous la forme d’une peluche. On envoie un maximum de photos et en quatre mois l’entreprise fabrique la peluche, pour 130 ou 200 dollars, selon la taille.

Elle propose également de faire des t-shirts, des mugs, des plaques pour les tombes, des figurines…

Certaines peluches sont plutôt ratées, d’autres assez réussies.

Le problème étant bien sûr de savoir s’il est moral de les faire faire. On connaît par exemple la position de l’Islam qui dit qu’on ne doit pas faire des dessins d’êtres vivants, car on ne peut pas leur donner une âme et que cela revient à se prendre pour Dieu.

C’est là une position religieuse, et franchement fausse qui plus est car justement un grand artiste donne une âme à un portrait : ce dernier est vivant, il correspond à quelque chose, il exprime un contenu.

Par contre le problème de la peluche, c’est qu’on peut très bien la prendre – ce qui est absurde – comme « remplacement » d’un être vivant. On arguera, que c’est vrai de toutes manières pour toute peluche représentant un être vivant.

Sur le ton de la blague, l’entreprise donne par exemple raison de pouvoir prendre dans les bras la peluche en remplacement d’un animal décédé ou bien perdu en raison d’un divorce. Il peut servir de compagnie à quelqu’un devant aller à l’université loin ou à l’armée, ou bien si on veut avoir « son » animal dans des endroits où il n’a pas le droit d’aller : au boulot, dans un magasin, etc.

De manière humoristique, il est également dit que la peluche est un bon remplacement si on voulait cloner « son » animal mais qu’on n’a pas les 50 000 dollars pour cela !

C’est au minimum un peu douteux et il y a sacrément lieu de se méfier du principe. Il y a également le terme « clone » qui est employé, et qui est pour le coup inacceptable.

Rien ne peut remplacer un être vivant avec qui on a partagé quelque chose. Il peut y avoir autre chose, la vie continue, et d’une certaine manière la vie c’est la vie, elle avance toujours, aussi il n’y a pas de raison de faire du fétichisme.

Après, le principe de garder une trace d’un ami, c’est quelque chose de tout à fait compréhensible. C’est ici quelque chose de très compliqué. En tout cas l’entreprise en question se situe plutôt du bon côté dans la mesure où une partie des ventes finance des projets d’aides aux animaux abandonnés, comme par exemple une association resocialisant des chiens abandonnés pour qu’ils puissent être adoptés.

On est ici dans une optique très américaine d’entreprise se voulant au service de la « communauté » ; cependant, il ne faut pas se leurrer c’est fabriqué en Chine, sinon cela serait bien plus cher.

Au final, est-ce que le principe est bien ou pas? Inévitablement, en tout cas, il y a quelque chose qui parle. Cela demande réflexion, une nouvelle fois par rapport à la Nature, il faut combiner la raison et les sens, formant une seule et même chose.