Le roi de la jungle remet en place son « dresseur » et se rebelle contre son espace dénaturé

Que l’on soit vegan ou non, constater que les zoos – ou quelques enclos qu’ils soient – sont de véritables mouroirs est tristement banal. Il est donc bien évident que ces lieux ne sont surtout pas à financer pour ne pas participer à ce commerce. Car il s’agit de commerce et d’idéologie.

Commerce, car les zoos sont parfois de véritables parc d’attraction rapportant beaucoup d’argent. Idéologie, car la collection d’animaux est depuis la fin du Moyen-Âge un symbole de « prestige. »

Que les prisonniers aient de l’espace, que leur environnement naturel ou recréé au mieux, qu’ils soient en danger et/ou en voie d’extinction dans leur milieu naturel et d’origine ne change rien au problème, au véritable drame vécut par ces animaux.

Une prison dorée reste une prison et le prétexte de « sauver les espèces » relève ni plus ni moins que du cynisme.

Le stress de la foule quotidienne qui crie, tape aux vitres et dérange les animaux ajouté au dépaysement font que les animaux sont évidemment malheureux et peuvent devenir agressifs.

La présence d’enfants, sans aucune éducation concernant le respect des animaux, n’aide pas non plus.

C’est ainsi qu’à Las Vegas au MGM Grand Hotel & Casino, sous le classique et désormais banal prétexte de disparition dans le milieu naturel, le MGM Grand Hotel & Casino a créé un parc réservé aux lions.

MGM, c’est bien entendu la Metro-Goldwyn-Mayer, la compagnie hollywoodienne dont le symbole est le lion qui rugit avant que le film ne commence.

Voici la présentation de cet hôtel, et rappelons que Las Vegas est une catastrophe écologique, pompant un maximum d’eau car elle a été construire au milieu du désert:

MGM Grand, Las Vegas : un programme de divertissement adapté à vos goûts

Reconnu dans le monde entier, le MGM Grand vous propose tout ce à quoi vous pouvez vous attendre d’un complexe casino à Las Vegas. Vous venez à Las Vegas pour vous divertir ?

Dans nos salles de spectacle (arénas), vous pourrez assister à des concerts de Madonna, des Rolling Stones ou aux plus grands événements sportifs. Vous venez à Las Vegas pour vous relaxer ? Notre spa, nos piscines et notre salon sont des endroits rêvés pour vous relaxer et vous ressourcer. Vous venez à Las Vegas pour les casinos ? Nous avons tous les jeux dont vous rêvez. Au coeur de notre établissement, se trouve un hôtel de premier ordre avec tous les services dont vous avez besoin pour rendre votre séjour inoubliable.

La création d’une sorte de ranch à quelques kilomètres de l’hôtel est évidemment justifiée par la volonté de « préserver » le lion sur la planète… Une prétention ridicule d’un entreprise fondée sur les films hollywoodiens, et ici présentant des concerts de variétés ainsi que des casinos, des discothèques dont on peut s’imaginer comment elles sont.

D’ailleurs sur cette vidéo, on voit très bien les gens s’agglutinant dans un brouhaha devant des vitres, pour regarder le lion et la lionne emprisonnéEs dans le ranch.

Et on peut voir le lion se rebeller contre le « dresseur », car deux « dresseurs » sont présents à côté des deux animaux!

Bien entendu, nous trouvons formidable la réaction du lion, quelles que soient les raisons qui l’on poussé à agir ainsi.

Cette vidéo montre parfaitement, une fois de plus, que les animaux ne sont pas des machines que l’on peut dominer sans problème aucun et sans réaction défensive de la part de l’oppriméE. L’instinct de défense reste, même si il est systématiquement tenté de le réduire à néant!

Par ailleurs, le comportement de la lionne est très intriguant. Pourquoi va-t-elle tout de suite calmer le mâle ?

Il faut savoir que dans la Nature ce sont les lionnes qui chassent, les mâles étant dominants, opportunistes et volant la part durement chassée par les femelles. Les femelles et les jeunes n’ont droit qu’aux restes laissés par le mâle de la troupe.

Même si des émissions niaises et au discours surréalistement irresponsable comme 30 millions d’amis s’amusent à prouver le contraire, il paraît évident que pour dominer un tel animal, il faut installer une notion de peur et de domination.

Les dresseurs ne pourraient sinon rester à se pavaner à côté du lion et de la lionne. On pourrait donc peut-être interpréter la réaction de la femelle de la sorte : la peur du « dresseur », d’où la tentative d’apaisement du lion.

Nous n’émettons là qu’une hypothèse car nous ne sommes pas des spécialistes des fauves, ni de la psychologie des animaux martyrs dans les zoos-prisons.

Mais par contre, si on a l’occasion d’aller gratuitement au zoo et de s’ouvrir à l’animal emprisonné il n’est pas dur de voir le vide dans leurs yeux, l’ennui, la tristesse et l’agacement ressenti par ces animaux qui sont exposés tous les jours, pendant des heures, à un public hurlant et irrespectueux de l’animal.

Bien évidemment, il n’est pas dit quel sera le sort de ce lion, même si nous pouvons nous en douter… Sans nul doute, il sera « rééduqué »… Pourtant le lion a été fort sympa car si il avait voulu mortellement blesser le « dresseur », cela n’aurait pas été très difficile pour lui. A ce propos, les animaux n’attaquent jamais gratuitement. Que ce soit pour se défendre, se protéger, les « attaques » ne sont jamais sans raisons.

La place des animaux est dans la Nature et certainement pas dans ces zoos-prisons. Il est temps d’informer que les zoos ne sont pas des refuges paisibles et que la destruction des milieux naturels et les braconnages ont une solution : la libération animale, la libération de la Terre.

Les zoos sont une honte: ceux qui pensent que c’est un moyen de « sauver » l’espèce doivent comprendre qu’il s’agit là d’une capitulation par rapport à la lutte pour protéger les espaces des animaux, et un cynisme relevant d’une vision des animaux comme étant « utiles » et n’ayant pas droit à un rapport normal à la nature.

Occupation anti-MAT en Catalogne

« Comme les plantes et les arbres, nous brisons le béton et faisons face…. »

« Nous savons que, parmi les centaines de personnes qui sont venu « danser » dans les cordes d’escalade avec nous, certaines n’abandonneront pas Las Guilleries à la THT, certainEs continueront à lutter contre la destruction de la planète et des espaces libérés, certainEs continueront à lutter contre ceux qui enferment et exploitent animaux et humains. »

Entre le 30 octobre 2009 et le 24 mars 2010 a eu lieu une occupation d’arbres à Sant Hilari Sacalm en Catalogne, dans le Montseny, petit massif montagneux au nord, à 1.000 mètres d’altitude.

Cette occupation s’est déroulée à l’emplacement prévu d’un pylône de MAT (Molt Alta Tensió/Ligne de Très Haute Tension).

Ce pylône (numéro 114) était prévu comme ligne haute tension allant de la France au Maroc, devant notamment fournir davantage d’énergie aux villes touristiques catalanes et permettre à l’AVE de circuler (l’AVE est l’Alta Velocidad Española, le TGV d’Espagne en quelque sorte).

Ont vécu sur place une quinzaine de personnes, en permanence, avec des structures a terre et aérienne.

Le mouvement a eu un certain soutien local de la part de la ville la plus proche, Sant Hilari. Le 1er novembre s’était déroulée la traditionelle « castanyada » aux pieds des pins avec concert d’un groupe local. Soutien matériel par des donations de nourriture, matériaux, un permis légal pour faire du feu, mais aussi humain: visites quotidiennes, journées de boulot, activités détentes…

Le mouvement contre le MAT considère qu’il s’agit d’un projet rentrant dans les manoeuvres et infrastructures du capitalisme. Son objectif était d’éveiller les consciences, « invitant ceux et celles qui ne peuvent plus tolérer la progressive destruction des aires forestières, et attendant tous ceux et toutes celles qui n’en peuvent plus de la pollution de l’air des grandes zones urbaines et de ses périphéries condamnées. »

« Nous devons tous choisir de quel côté nous nous plaçons.

Ou nous restons de celui de la civilisation industrielle ou nous nous levons aux côtes de ceux qui luttent pour défendre la Terre.

Il est temps de passer à l’action. En squattant cette forêt nous tentons de construire une porte de sortie de secours vers un monde nouveau. Nous tentons de trouver des formes effectives et durables de lutte et de vie en commençant ici et maintenant.

Démarrer un processus de décolonisation interne et externe, nous reconnecter de nouveau avec la Terre, entre nous, et avec nous même.

En vivant ce que nous dicte notre instinct, en dérangeant l’empire, mettant la pression où se trouvent les fissures, dans le but de le rendre inefficace, nous devons tout démonter.

Quand nos assauts stoppent les machines, quand nos clefs détruisent les pelleteuses et que nos allumettes mettent le feu, nous sommes la Terre.

La nature respire en paix, abonde en temps et déborde de spontanéité. Comme les plantes et les arbres, nous brisons le béton et faisons face. Leur cauchemar, notre rêve, nos tribus grandiront par les fissures et les ombres, sans visage et sans nom. En se levant.. »

Voici le communiqué qui a suivi l’expulsion. A noter que des vidéos de l’occupation sont visibles sur un site qui lui consacré.

« Communiqué post-expulsion de la forêt occupée par les anti-THT Le mercredi 24 mars à 7h, un dispositif massif des Mossos d’Esquadra (police catalane) a attaqué l’installation anti-THT avec différentes équipes spécialisées.

Pendant 8 heures, nous avons été délogéEs et nos maisons/cabanes ont été détruites, mais ce ne sont pas la soixantaine de « clowns » sur-armés qui nous enlèveront notre passion pour la liberté. La disproportion du dispositif policier montre à quel point l’État craint la moindre contestation pacifique.

Tout au long des 5 mois d’occupation, des individuEs avec différentes expériences et connaissances ont résisté à l’avancée de la THT sans construire aucun type d’organisation, simplement en partageant le plus possible jour après jour et en improvisant selon les nécessités et désirs des personnes qui ont donné vie à la partie de forêt libérée. Cet expulsion a mis fin à un lieu physique mais pas aux milliers d’idées que toutes les personnes qui sont passées par ici ont mises en commun, partageant complicité et formes de lutte.

Avec cette expulsion, l’État montre clairement les intérêts de ceux qu’il défend : le gestionnaire du réseau de transport électrique (REE, équivalent de RTE en Espagne) et les actionnaires de la THT. L’État crache sur les années de lutte contre la THT, il se moque de la destruction de la forêt et les problèmes sur la santé humaine que la THT occasionne lui importe peu. Cette occupation a été une des multiples formes de lutte.

Nous savons que, parmi les centaines de personnes qui sont venu « danser » dans les cordes d’escalade avec nous, certaines n’abandonneront pas Las Guilleries à la THT, certainEs continueront à lutter contre la destruction de la planète et des espaces libérés, certainEs continueront à lutter contre ceux qui enferment et exploitent animaux et humains.

Bien que le cauchemar du « développement industriel » continue à avancer, la lutte et la résistance aussi ! »