Le magazine « Elle » a changé de rédactrice en chef en septembre. Vous n’y accordez que peu d’importance ? C’est une erreur ! Puisqu’on parle des bobos en ce moment, il faut voir justement l’importance symbolique du changement fait.
Auparavant, le magazine « Elle » était le magazine représentant les femmes qui appartenaient à une bourgeoisie décomplexée mais avec encore un vernis engagé socialement. Son intense propagande en faveur d’un certain individualisme avait des limites.
La nomination à la direction de Françoise-Marie Santucci a tout fait sauter. Car ici on a quelqu’un qui dans Libération en février 2012 célébrait Zahia (connue par l’intermédiaire de l’affaire de mœurs concernant le footballeur Ribéry) comme figure de la révolte sociale :
Quel comble de la jouissance ce doit être de disposer de tout cela, d’avoir accès à tant de luxe quand on vient d’où elle vient. D’une certaine manière, l’ascension de Zahia, en ce qu’elle oppose de choquant et de peu respectable à une société parisienne confite dans l’ère des héritiers est en soi une immense respiration. Un pied de nez et un plaisir qu’on partage volontiers avec elle.
Le Nouvel Observateur lui a d’ailleurs accordé un grand portrait au début du mois, présentant son parcours de « lesbienne, radicale, intello » liée à Karl Lagerfeld, etc. Et voici donc ce qu’on peut lire dans le « Elle » de la mi-novembre, dans un éloge de l’ultra-individualisme en guerre avec la nature :
C’est très fort : on dénonce ici la grossesse comme une sorte d’ennui empêchant de mener sa vie de manière ultra-individualiste. Et on le fait au nom de la liberté des femmes, du « libre-arbitre », et soi-disant en critique de l’ultra-libéralisme alors que justement c’est de l’ultra-libéralisme…
Au nom de l’alcool, tout est permis! Y compris de nier la Nature et de mettre en danger son propre enfant, au nom prétendument des droits des « femmes »… à l’auto-destruction!