Genève : deux initiatives populaires cantonales anti-vivisection

«Le système de financement de la recherche est tel qu’un scientifique qui veut travailler sur autre chose que des souris ne le peut pas» constate la Ligue suisse contre la vivisection, qui lance une initiative à ce niveau à Genève.

L’approche est très intéressante dans la mesure où elle part d’une étude très détaillée de la situation. En voici le principe :

Genève – Lancement de deux initiatives populaires cantonales

Une meilleure recherche médicale et un réel contrôle de l’expérimentation animale, sans coût supplémentaire pour les contribuables ?

C’est ce que proposent les deux initiatives lancées par la LSCV le 20 décembre 2016 dans le canton de Genève.

La première initiative, constitutionnelle, intitulée « Pour une meilleure recherche médicale », vise à contraindre l’Etat à soutenir financièrement le développement de nouvelles méthodes de recherche sans animaux, par l’ajout de l’article 197A dans la constitution genevoise.

Les fonds publics alloués à ces méthodes devront être au moins aussi importants que ceux alloués à l’expérimentation animale.

Actuellement, les contribuables genevois financent chaque année, à hauteur de plusieurs dizaines de millions, la détention des animaux et les recherches in vivo menées par l’Université, contre seulement quelques centaines de milliers de francs pour les méthodes de remplacement.

Malgré le peu de moyens qui leur sont alloués, ces méthodes sont en plein essor et démontrent leur efficacité dans un grand nombre de recherches. Alors on peut rêver à ce qu’il serait possible de faire si ce n’était plus quelques centaines de milliers de francs mais des dizaines de millions qui leur étaient consacrées !

Le manque d’efficacité de ces multiples études menées sur des cohortes d’animaux en sera plus flagrant encore. Peut-être qu’à ce moment, la majorité de la population prendra conscience que l’avenir de la recherche n’est pas le modèle animal, mais la modélisation de l’organisme humain, qu’elle soit informatique ou in vitro.

La mise en œuvre de l’art. 197A Cst sera sans coût pour la collectivité car le soutien aux nouvelles méthodes de recherche sera assuré par les financements publics déjà alloués à la recherche.

La seconde initiative, législative, intitulée « Pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale » vise à donner de nouvelles prérogatives à l’actuelle commission sur l’expérimentation animale et à renforcer son indépendance vis-à-vis de l’autorité.

Pour quelles raisons ces commissions cantonales fonctionnent-elles aussi mal ? Parce que les cantons rivalisent d’ingéniosité pour les rendre inefficaces. En y plaçant majoritairement des représentants des milieux de la recherche.

Mais aussi en y faisant nommer des représentants d’organisations de protection des animaux mous ou désintéressés par le sujet. Et parmi les refuges SPA, il n’y a que l’embarras du choix.

La première disposition prévue dans cette nouvelle loi, vise à contraindre le Conseil d’Etat à faire nommer dans la commission des représentants de protection des animaux issus d’organisations actives dans le domaine de l’expérimentation animale, et ouvrir une possibilité de recours en cas de violation de cette disposition.

La loi permettra également à chacun des membres de la commission de contrôler en tout temps et sans préavis les expériences, de recourir contre une autorisation abusive délivrée par l’autorité, ainsi qu’à solliciter des experts pour l’évaluation d’un projet.

La proposition de loi reprend les dispositions de l’actuel règlement M 3 50.02 du 23 juin 2011.
La mise en œuvre des deux nouvelles dispositions ajoutées (droit de recours et possibilité de solliciter une expertise) sera sans coût pour la collectivité car à la charge du membre de la commission qui décide d’y faire appel.

Nous avons 4 mois pour récolter 10’000 signatures pour chacune des deux initiatives, afin de pouvoir les déposer en avril prochain.

Merci de signer les listes de signatures et de nous les retourner dès que possible. Vous pouvez également nous commander d’autres listes. Nous vous les enverrons dans les meilleurs délais. Vous pouvez également participer à la récolte de signatures sur la voie publique. Contactez-nous pour vous joindre à un groupe existant.

»» Liste de signatures à télécharger

Faites connaître ces initiatives autour de vous ! Si nous réussissons à obtenir ces 10’000 signatures, les initiatives seront par la suite soumises à une votation populaire. Et en ce cas, tout est possible !

attention : Seul-e-s les électrices et électeurs de nationalité suisse ayant leur droit de vote sur le canton de Genève peuvent signer ces initiatives cantonales

Infos plus détaillées sur www.recherche-sans-animaux.ch

Est-il juste de se fonder sur la « démocratie locale » et non pas sur le principe d’une campagne à l’échelle nationale, au nom d’un mot d’ordre universel ?

On peut en discuter, mais force est de constater que les affiches parlent d’un « contrôle » de l’expérimentation animale, et non de son abolition ou de son « dépassement » scientifique.