Le dauphin, nouvel esclave?

L’intelligence des animaux autres qu’humains n’est pas une nouveauté. Le fait que cette intelligence soit hiérarchisée selon les espèces, dans une optique d’exploitation, n’est pas une nouveauté non plus : ainsi les ruminants seraient, parait-il, « stupides » tandis que les dauphins sont très intelligents.

Les ruminants pourraient donc être tués et mangés, tandis que les dauphins pourraient servir, notamment l’armée, pour placer des mines par exemple. Des dauphins ont par exemple été utilisés encore tout récemment par l’armée américaine lors de la guerre contre l’Irak.

On peut voir sur cette page de très nombreuses photos et explications de l’utilisation militaire du dauphin. La page wikipédia est également assez bien documentée, avec de nombreux liens.

Le dauphin a ainsi un statut particulier, de plus en plus mis en avant, motivé bien entendu par sa possible utilisation. L’article ci-dessous traite de cette question, et met en évidence le fait que plus on est « intelligent » plus on aurait droit à  un tant soit peu d’égard et l’on prendrait de « l’importance » aux yeux de l’humanité, car on serait mieux à même de la servir.

Selon les chercheurs des universités d’Atlanta et de Los Angeles, les dauphins devraient bénéficier de droits spéciaux à cause de leur intelligence, bien supérieure à celle des autres animaux.

Les dauphins sont dotés d’une intelligence qui les rend conscients de leur situation : ils peuvent réfléchir à une situation future, ont une grande mémoire, se reconnaissent devant un miroir, sont capables d’utiliser des outils…

Les dauphins du genre Tursiops, les plus connus mais aussi les plus doués, font ainsi concurrence au chimpanzé, considéré comme l’espèce animale la plus intelligente directement après l’homme et qui peut atteindre la capacité intellectuelle d’un enfant de 5 ans. C’est pourquoi, d’après les scientifiques, les dauphins ne devraient pas être enfermés dans des parcs animaliers ou pire, servir de nourriture.

Pour les experts, ces cétacés devraient être considérés comme des « personnes non humaines ». Chaque année, environ 10.000 dauphins sont tués, principalement lors de pêches au chalut ou simplement pour servir de nourriture pour les humains et les chiens. Afin d’éviter ou du moins limiter le massacre et toute la souffrance morale que peuvent endurer ces animaux, les chercheurs se prononcent afin qu’ils puissent bénéficier de droits particulier à leur espèce.

Alors, au lieu de laisser ces cétacés vivre paisiblement leur vie dans les océans, on a fait des expériences sur eux afin de prouver leur intelligence, qui est reconnue depuis bien longtemps d’ailleurs – une démarche qui a comme but véritable de voir comment les dauphins peuvent être utilisés par les êtres humains, et intégrés donc dans la société de cette manière.

Maintenant que l’on a prouvé via ces expériences que « Les dauphins [Tursiops] sont dotés d’une intelligence qui les rend conscients de leur situation : ils peuvent réfléchir à une situation future, ont une grande mémoire, se reconnaissent devant un miroir, sont capables d’utiliser des outils… », on veut nous faire croire que les dauphins seront davantage protéger pour leur intelligence, qui les met automatiquement sur un piédestal, alors qu’en fait il s’agit de dire qu’ils sont intelligents pour les intégrer dans toujours plus d’utilisations pratiques.

Il faut vraiment voir que le seul but de ce discours sur les « droits » des dauphins est leur intégration dans l’exploitation animale, en voilant cette réalité derrière la protection animale. C’est bien le sens caché des mots suivants: « Afin d’éviter ou du moins limiter le massacre et toute la souffrance morale que peuvent endurer ces animaux, les chercheurs se prononcent afin qu’ils puissent bénéficier de droits particulier à leur espèce. »

Car il serait bien naïf de penser qu’une société où l’exploitation animale est la règle va s’intéresser réellement au sort des dauphins.

La preuve en est qu’alors, s’il était cohérent et sincère, ce refus de la non-considération des animaux serait général et ne concernerait alors pas simplement les dauphins, mais tous les animaux. On avancerait vers le véganisme, vers la libération animale.

Afin d’éviter cela justement, l’exploitation animale raisonne en terme d’intelligence, un critère permettant une hiérarchie et la mise en avant, indirecte, de l’utilité.

Quand on lit la citation de l’article « C’est pourquoi, d’après les scientifiques, les dauphins ne devraient pas être enfermés dans des parcs animaliers ou pire, servir de nourriture. Pour les experts, ces cétacés devraient être considérés comme des « personnes non humaines ». » il y a de quoi s’arracher les cheveux, car seuls les animaux qui ont le privilège d’être reconnus comme intelligents auraient dans cette logique le privilège d’avoir un tant soit peu d’égard.

Face à cette stupide hiérarchie où la seule référence de base est l’intelligence de l’être humain qui sait tout et décide de tout, on peut se demander ce que signifie l’attitude d’une mère gnou (qui a la triste et fausse réputation d’être un animal « bête ») qui charge un lion afin de sauver son bébé des crocs du félin.

Celles et ceux qui ne daignent pas reconnaitre une once d’intelligence chez les autres animaux diront là qu’il s’agit simplement d’un acte instinctif. Mais ces gens qui refusent de reconnaître de l’intelligence aux autres animaux en accordent aux dauphins – une contradiction qui montre que la motivation réelle est l’intérêt pratique.

Que diraient pourtant ces fameux scientifiques des corbeaux qui fabriquent des outils afin de récupérer des insectes coincés dans une branche d’arbre?

Que dire aussi des animaux qui sentent leur mort approcher et qui s’isolent ou refusent tout traitement, tout soin ou qui aident le congénère malade dans ses derniers instants, ou encore des mères qui n’arrivent pas à quitter le corps sans vie de leur enfant?

La solidarité, la compassion, la curiosité qui sont des qualités présentes chez les animaux, ne sont-elles pas le fruit de l’intelligence?

L’exploitation animale préfère se voiler la face, raisonner de manière purement insensible, avec comme seule critère: l’utilité et ses mécanismes, la capacité à exploiter.

Grâce à cette vision du monde, les volailles qui n’ont pas le mérite d’être considérées comme « intelligentes » vont continuer à se faire exploiter et tuer pour leur chaire et leurs œufs.

Toute cette hypocrisie ne sert encore et toujours qu’à se donner bonne conscience, et pour exploiter. Il faut arrêter de considérer les animaux comme des ressources exploitables, qui ne ressentent rien et n’ont conscience de rien !

Il faut aussi arrêter avec ces réformes inutiles qui ne sont que du vent, ou des manoeuvres pour augmenter l’exploitation des animaux.

Que le chimpanzé soit plus intelligent que l’âne, que l’âne soit plus intelligent que le cochon d’inde n’est pas le problème et le degré d’intelligence de chaque être poilu, à écailles, à plumes n’a aucune importance quand on se préoccupe de leur sort et qu’on les respecte.

Il s’agit de laisser les animaux là où ils sont, chez Gaïa!