Les associations pro et anti-ours qui s’affrontent en France depuis la réintroduction de plantigrades dans les Pyrénées en 2006 se sont à nouveau opposées après les blessures légères infligées par un ours à un chasseur espagnol jeudi dans le val d’Aran (Pyrénées espagnoles).
L’ADDIP, association pour le développement de l’Identité pyrénéenne, qui regroupe les opposants à la réintroduction d’ours slovènes dans les Pyrénées françaises, estime samedi que cet accident "n’est pas une surprise".
"L’Etat français a choisi de faire des Pyrénées une grande réserve, en refusant de reconnaître qu’elles sont un territoire ouvert, humain, très fréquenté: plus le nombre d’ours augmente, plus les problèmes vont se multiplier", estime l’ADDIP qui regroupe notamment des éleveurs et des élus.
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’ours à l’origine de l’attaque serait l’ourse Hvala, lâchée dans les Pyrénées françaises en 2006.
Le chasseur qui a été attaqué tout près de la frontière française dans le val d’Aran a été griffé au bras gauche et mordu au mollet. Il a été hospitalisé dans la commune espagnole de Vielha (Aragon), où 15 points de suture lui ont été appliqués.
La victime participait à une battue au sanglier.
Pour l’association "Pays de l’ours – ADET (association pour le développement durable des Pyrénées)" qui promeut la présence des ours dans le massif, "ce mode de chasse est accidentogène".
L’association assure que "le chasseur a cru devoir effrayer (l’ours) pour qu’il parte plus vite (…) il est donc clair que l’ours n’a pas spontanément attaqué l’homme". L’ADET souligne qu’il convient de "ne pas avoir de comportement agressif" et ajoute "qu’en cas de rencontre à courte distance, un comportement calme et respectueux permet d’en rester à une peur…réciproque".
L’ADDIP réaffirme au contraire son opposition à "l’ensauvagement programmé des territoires" et réclame "une biodiversité à visage humain".