Le passage du typhon Haiyan – Yolanda

Les médias ont largement parlé, à juste titre, du typhon appelé Haiyan (« pétrel » en chinois) ou encore Yolanda, qui a touché les Philippines et va vers le Vietnam. En fait, cela a même été un super typhon.

Voici ce que dit à ce sujet Steven Testelin, prévisionniste à Météo France, dans une interview au Monde :

Est-ce le plus puissant cyclone mesuré à ce jour ?

C’est le plus puissant mesuré à ce jour parmi les cyclones ayant touché terre depuis qu’on effectue des relevés météorologiques. Jamais encore sur terre, on n’avait jamais enregistré des vents soufflant à plus de 360 km/h.

On peut également dire qu’il s’agit de l’un des typhons les plus violents depuis qu’on est en mesure d’estimer la puissance des cyclones en mer, c’est-à-dire depuis les années 1970. Avant cette date, on se contentait de mesurer ceux qui touchaient terre, car on avait du mal à estimer l’intensité des vents en mer.

Parmi les cyclones les plus violents connus à ce jour figurent l’ouragan Camille qui avait balayé le golfe du Mexique avec des vents de 305 km/h en 1969 ainsi que le typhon Tip, dans l’océan Pacifique, avec également des vents à 305 km/h.

Et voici une autre question-réponse, particulièrement révélatrice alors qu’il y a eu 10 000 personnes humaines tuées sans doute, aux Philippines, et que 500 000 personnes ont été évacuées au Vietnam.

Le phénomène s’est-il aggravé ces dernières années ?

Il n’y a pas plus de cyclones, mais ils semblent être plus forts, même si cela reste à confirmer. Une des explications possibles pourrait résider dans le réchauffement climatique, mais le groupe d’experts sur l’évolution du climat(GIEC) est resté très prudent sur cette question.

Les cyclones puisent, en effet, leur énergie dans la température de la surface de la mer et on a observé une hausse de la température des 75 premiers mètres de 0,3 °C au cours des trente dernières années.

L’évaporation des eaux de surface est le carburant de la formation du cyclone et, lorsqu’il n’y a plus d’alimentation, le phénomène cesse. C’est ce qui explique que le cyclone faiblit dès qu’il touche terre.

Le réchauffement des eaux de mer est pourtant loin d’être uniforme et certaines mers se réchauffent plus vite que d’autres, ce qui peut favoriser des cyclones plus intenses par endroits. Au-delà du changement climatique, il existe également une variabilité annuelle des cyclones : cette année par exemple il n’y a pratiquement pas eu d’ouragans dans l’Atlantique.

On reconnaît ici la ridicule prudence des scientifiques version institutions. La vérité est que tous ces gens sont débordés, qu’ils ne maîtrisent rien et qu’ils utilisent un discours à l’apparence rationnelle pour donner l’impression de saisir ce qu’il se passe.

Et en même temps, ce qui est un comble, ils nient l’évidence : le fait que les activités humaines ont forcément un impact, et que partant de là, il y a nécessairement un impact sur les phénomènes naturels comme les typhons, qui se fondent précisément sur les questions climatiques.

Le discours posé du spécialiste s’oppose ici aux faits : c’est une ville qui a été frappée, Tacloban, qui a un peu plus de 200 000 personnes y vivant. Les cadavres sont disséminés un peu partout, l’aéroport a subi des dommages extrêmement importants.

Cela signifie que malgré ses prétentions, l’humanité ne gère rien, ne peut rien prévoir, ne sait pas organiser. Et même qu’elle fait face à des choses qu’elle n’a pas directement connue à court ou moyen terme, sinon elle agirait en conséquence pour se protéger…

Pour cacher cela, les médias vont faire en sorte que le passage du typhon va relever du pittoresque et du glauque, du passager et de l’exotique ; on peut pour cela comparer comment les médias en parlent avec l’année dernière, lorsque Sandy, bien moins puissante, est arrivée sur New York…

Ce qui se passe est simple : l’humanité n’est pas tournée vers la Nature, elle considère qu’elle habite un gros rocher peuplé d’événements à gérer. Seulement, la Nature est un système et on ne peut pas « gérer », on doit coexister.

Et ce n’est pas en niant en 2013 les dérèglements provoqués par l’humanité qu’on va arriver à quelque chose : le caractère posé faussement scientifique n’est que le masque de la figure raisonnable du simple comptable dépassé par les événements !