Non au hérisson d’Afrique comme animal de compagnie

Voici un article de Centre presse qui relaie un appel de l’association Vienne nature (attention le site a été hacké et n’a pas encore été « réparé »).

C’est un appel qui doit bien entendu interpeller toutes les personnes liées de près ou de loin aux refuges, puisqu’il s’agit d’une nouvelle possible situation très difficile qui est en vue.

Non au hérisson d’Afrique comme animal de compagnie

Il y a des piqûres de rappel nécessaires. Un animal « exotique » n’est pas un jouet et (pour certaines espèces) encore moins un animal de compagnie. Si le sujet n’est pas encore brûlant, il est déjà piquant pour Vienne Nature. Par la voix d’un de ses administrateurs, Alban Pratt, l’association tient à mettre en garde contre l’envie de posséder un ou plusieurs hérissons… d’Afrique occidentale.

Cousin de « notre » petit mammifère des villes et des champs, l’animal fait fureur outre-Rhin et outre-Atlantique et même si en France « cette nouvelle mode » n’a pas encore rencontré « son » public, les protecteurs de la nature sont déjà inquiets.

« Il est important de décourager les démarches visant à créer des élevages »

« Notre association a été alertée par la gérante du centre de soins de la faune sauvage poitevine [NDLR: lire encadré ci-dessous] qui a reçu une demande de stage pour l’obtention d’un certificat de capacité afin d’obtenir le droit d’élever des hérissons d’Afrique.

Après une demande de conseils, de sa part et ensuite de la nôtre, auprès de la DDPP [NDLR: Direction départementale de la protection des populations], nous avons reçu une note du ministère précisant qu’il était important de décourager de telles démarches. »

Rappelons que les espèces « exotiques » n’ont nullement leur place dans nos contrées à l’instar de la tortue de Floride, des écrevisses de Louisiane, des frelons asiatiques ou de l’écureuil asiatique qui se sont propagés pour les premiers en France, pour le second en Angleterre.

Par conséquent la détention – à l’exception du transport d’un animal malade dans un centre de soin -, est soumise à des autorisations. Sans celles-ci, il est interdit de les capturer, les acheter, les vendre et évidemment de les détenir « sous peine de sanctions administratives et pénales fortes pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 15.000€ d’amende, précise Alban Pratt.

Même s’il n’y a pas encore de réglementation précise pour les hérissons d’Afrique, s’ils sont relâchés dans la nature, ils peuvent être agressifs et vont concurrencer nos hérissons protégés. »

Pour qu’une espèce devienne invasive, l’animateur de Vienne nature explique la règle des 10 !: « S’il y a 1.000 éléments, que 100 survivent et que 10 se reproduisent, l’espèce devient envahissante. »

Certes, ce n’est pas encore le cas pour le hérisson d’Afrique mais comme le précise Alban Pratt: « Dans tous les cas, ces petits animaux souffrent déjà de la circulation, des pesticides avec les anti-limaces, des débroussailleuses dans les endroits où ils hibernent et des maladies; nous avons déjà fort à faire pour l’aider. » Et le laisser vivre en paix…

Pour exercer une activité en contact direct avec les animaux, il est obligatoire de posséder « un certificat de capacité attestant de ses connaissances relatives aux besoins biologiques, physiologiques, comportementaux et à l’entretien des animaux de compagnie ». Ce certificat est délivré par la préfecture après avoir été soumis à la DDPP.

> Si vous trouvez un hérisson malade ou blessé dans votre jardin, la première chose est de le protéger avant de l’emmener au centre de soins le plus proche. Et surtout ne jamais lui donner de lait. C’est un poison dont il ne se remettrait pas même s’ils en sont friands. Éventuellement quelques croquettes pour animaux.

repères

« Un hérisson, ça sent mauvais! »

« Un hérisson est un animal qui sent mauvais! » Lydia Bourdeau met tout de suite le futur détenteur au parfum. « En plus, ça râle, ça mange beaucoup et ça produit de grosses crottes. » Le tableau est brossé.

« Tous les ans, j’ai plus d’une centaine de hérissons en soin. Certains ne ressemblent pas à nos hérissons d’Europe. Ils sont plus espiègles et très blancs. Ce qui veut dire que certains ont déjà été relâchés dans la nature, à cause des nuisances, après avoir été achetés à l’étranger. C’est d’ailleurs de la folie au Canada. »

Par ailleurs, le hérisson exige un régime alimentaire à base d’insectes et doit posséder un domaine vital de plusieurs km pour trouver à la fois sa nourriture et pour pouvoir se reposer.