Borloo se veut officiellement « écolo » alors qu’à EELV cela tourne au vinaigre…

L’écologie va connaître un nouveau « parti » : « l’Alliance républicaine écologique et sociale » ce nom n’est pas définitif, mais sera à peu près celui-là, et sera construit à partir des partis « centristes » (le Parti radical, le Nouveau Centre d’Hervé Morin, la Gauche Moderne de Jean-Marie Bockel, l’Alliance Centriste de Jean Arthuis, la Convention démocrate d’Hervé de charrette).

Le maître d’oeuvre de cela est évidemment Jean-Louis Borloo, qui pousse en effet son parti, le parti radical, à rompre avec l’UMP ce week-end lors de son congrès, et cette nouvelle « alliance » des centristes espère avoir en automne entre 40 et 50 parlementaires, issus des anciennes formations.

Voilà donc que tout le monde est « écologiste » (ou même écologique, comme ici, mais qu’est-ce qu’une alliance « écologique » ? on se le demande).

On avait déjà Europe écologie – les Verts et d’autres petits partis plus ou moins « réacs », on avait Jean-Luc Mélenchon et son « Parti de Gauche » dont le mot d’ordre est « Ecologie, Socialisme, République »…

C’est très clairement une catastrophe. S’il y avait des débats d’idées, cela prendrait naturellement tout son sens, mais ce n’est pas le cas. « Ecologie » est devenu un argument marketing : l’extrême-droite considère que revendiquer de manger du camembert « local » est écologique, Hulot considère que sortir du nucléaire en 30 ou 40 ans (au mieux) est écologiste, le Parti de Gauche se veut écologiste parce que… euh on ne sait pas trop, bref l’écologie est devenue un objet de marketing.

Il n’y a aucun débat et les gens en ont même assez du mot « écologiste » dont le contenu leur semble flou (à juste titre), voire suspect (car prétexte à des exigences injustifiées).

En fait même, « écologie » ne veut strictement plus rien dire, tout le monde s’en revendique, pour n’importe quoi, et les gens ne sont pas dupes. Ils considèrent que cela ne veut rien dire, mais qu’il est tout de même bien de s’en revendiquer.

Voilà donc qui est très mauvais pour l’écologie. Même le mouvement de « la décroissance » est totalement perdu, au point de… vraiment soutenir la candidature de Stéphane Lhomme aux primaires d’Europe Ecologie, dont il n’est pas membre. L’idée était bonne à l’origine, pour se moquer de Hulot qui est candidat alors qu’il n’est pas membre d’Europe écologie.

C’était une manière de dénoncer une arnaque médiatique, une construction aidée par de puissants industriels. Mais là, Stéphane Lhomme se présente sérieusement, et le journal « La décroissance » le soutient vraiment. Il ne faut vraiment avoir aucune autre perspective pour soutenir un tel bricolage, une tentative à la Hulot, mais inversée…

Il est vrai que c’est la panique totale à la décroissance, puisque son « représentant » inofficiel, Yves Cochet d’Europe écologie, est passé avec armes et bagages… chez Nicolas Hulot. Après la perte de José Bové, c’est un coup rude (l’un des tout derniers numéros était même un appel du pied à José Bové : « José reviens ! », avec José Bové dessiné en « romain », symbole du « gaulois » qui a « trahi »).

Mais justement, à propos de Bové : il y a désormais Marie Bové. Nous avions déjà parlé d’elle, alors que tombée du ciel, elle avait été catapulté tête de liste d’Europe Écologie aux élections régionales de mars 2010 en Aquitaine.

Elle expliquait que sa participation à cette campagne était dans le prolongement de son « engagement » : sept ans pour le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) à Marseille avant d’être embauchée par le groupe socialiste à la communauté urbaine de Bordeaux (CUB).

Bref, strictement rien de subversif ni d’écologiste. Eh bien, depuis, Marie Bové a fait du chemin : elle veut désormais… être secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts à la place de Cécile Duflot !

Pire : ce plan n’est qu’une magouille, Marie Bové étant au service de Daniel Cohn-Bendit, qui est la tête de file d’une motion pour le congrès d’Europe Écologie-Les Verts dans trois semaines à la Rochelle !

Cohn-Bendit explique que lui-même ne veut pas être secrétaire, bien évidemment ici il faut penser à cette histoire d’argent et de statuts dont nous parlions il y a quelques jours.

Et Marie Bové, déjà bien à l’aise dans ces plans foireux, explique qu’elle accepterait que Duflot reste secrétaire, à condition que soit créée « une direction collégiale »…

Quand on voit cela, on ne peut que regretter que Stéphane Lhomme et « la décroissance » décident d’essayer de sauver les meubles d’EELV.

L’exemple de Marie Bové est vraiment incroyable : une « fille de » sans parcours écologiste, propulsée en tête d’une liste du jour au lendemain et au bout d’une année déjà en course pour devenir la secrétaire nationale !

A voir cela, on ne peut vouloir qu’une chose : s’enfuir vite de là. L’écologie a suffisamment de choses à dire et à faire. La libération animale et la libération de la Terre sont d’une telle force, comment après perdre son temps avec EELV et tous ces opportunistes en quête de places bien chaudes dans les institutions ?