Prix des vétérinaires et mutuelles

Le site du magazine Capital – pas vraiment des gens sympathiques, donc – ont publié un intéressant article intitulé « Assurance santé animaux : gare aux plafonds de remboursement et aux franchises ».

On y découvre en effet comment le capitalisme a conquis le « marché » des animaux de compagnie. En fait, on y apprend quelque chose que toute personne s’occupant des animaux sait : le prix des vétérinaires a explosé. C’est un marché très lucratif, avec une véritable corporation ayant un statut de monopole.

Voici ce que dit le magazine :

« Entre les examens annuels, les vaccinations et les petits bobos, la note peut atteindre ­plusieurs centaines d’euros par an. Et elle ne cesse de grimper : + 70% en dix ans.

Aujourd’hui, il faut compter environ 60  euros pour une consultation de routine et plus de 1.500  euros pour une intervention chirurgicale un peu compliquée. »

Il ne faut pas se leurrer : ce n’est pas le « coût de la vie » qui fait monter les prix ; quant aux vétérinaires, on ne les voit que très rarement agir dans les associations et en tout cas jamais prendre la parole en faveur des animaux…

Ce qu’il y a derrière, c’est une énorme activité des laboratoires pharmaceutiques, plus une démarche corporatiste où les gens sont pris en otage devant l’urgence.

Voici les tarifs donnés par le magazine :

Le coût de cinq actes de soins courants

Sans une bonne mutuelle santé, voici en moyenne ce qu’il faudra sortir de votre poche :
. Identification = 60 euros pour un tatouage, 150 euros pour l’implantation d’une puce électronique.
. Stérilisation = 100 euros pour un chat, 300 euros pour un chien.
. Vaccinations : 120 euros par an pour l’ensemble des vaccins préconisés (rage, piroplasmose, typhus…)
. Détartrage : 80 euros pour un chien de 20 kilos.
. Opération : 500 euros pour une rupture de ligament, 800 euros pour une broche sur une patte cassé, 1.800 euros pour une prothèse de hanche.

Le magazine, dans son article, aborde en fait la question des mutuelles. Et il critique celles-ci de manière plutôt nette. Voici la présentation des trois niveaux existant grosso modo :

Trois niveaux de prise en charge sont proposés par les assureurs. Dans la formule de base, dite économique, sont couverts les soins courants (consultations du vétérinaire, médicaments, examens, analyses biologiques…), mais pas toujours les frais de chirurgie et d’hospitalisation, notamment en cas de maladie, ou alors pas intégralement.

Cette formule coûte au plus une quinzaine d’euros par mois, mais elle n’indemnise pas grand-chose en cas de gros pépin de santé de l’animal.

La formule intermédiaire, dite standard, est plus généreuse, et à tous points de vue. Il faut toutefois compter le double côté tarif. Quant à la formule intégrale, encore appelée haut de gamme, elle offre l’ensemble des services qu’un assuré est en droit d’attendre, plus un large éventail de petites garanties bien utiles, allant de la stérilisation à l’euthanasie, en passant par les soins dentaires, le toilettage ou le gardiennage. Bien sûr, tout cela se paie : jusqu’à 70  euros de cotisation par mois.

Et voici la critique qui est faite aux mutuelles :

Les assureurs débordent d’imagination pour réduire les indemnités qu’ils doivent vous verser en cas de sinistre. Ainsi, après la souscription, votre animal ne sera pris effectivement en charge qu’après une période qui peut varier de quelques jours (en cas d’accident) à six mois (pour exclure les maladies qui auraient pu couver avant la souscription), voire à deux ans pour un détartrage dentaire ou une stérilisation.

Passé ce délai de carence, d’autres dispositions vont permettre à la compagnie de limiter encore plus le montant de vos indemnisations. C’est ainsi que les remboursements sont toujours plafonnés, de 500 à 2.500  euros par an, selon la gamme de contrats. Certaines interventions chirurgicales particulièrement compliquées sont même soumises à un plafond spécifique.

Enfin, une franchise est systématiquement appliquée à chaque acte, laquelle peut grimper jusqu’à 25 ou 30% de la dépense engagée dans les formules de base. Sans parler des surprimes de cotisation qui vous guettent si votre animal est trop souvent malade. Bref, tout est fait pour que vous en soyez le plus possible de votre poche.

C’est on ne peut plus clair. Il est en tout cas clair qu’on a ici un véritable problème de société. La même chose se passe pour les humains, par ailleurs. Et cela montre que la question de la santé, du rapport à une vie naturelle, se pose chaque jour de manière plus aiguë.
Rappelons ici encore une fois justement que les premiers dispensaires ayant existé dans le monde ont été ouverts par l’empereur indien Ashoka, et que ceux-ci s’adressaient tant aux humains qu’aux animaux…