« Mort aux pigeons »

Voici une chanson qui est peut-être, de toutes les chansons anti-animaux en France, celle qui a le plus de brutalité, la forme la plus sordide, le contenu le plus ignoble. Sera-t-on étonné de trouver cela dans le « rock alternatif », avec des décadents délirants finissant leurs concerts nus et s’imaginant antifascistes, alors qu’ils ont tout du nihilisme de l’extrême-droite ?

« Mort aux pigeons », du groupe « Les amies d’ta femme » actif à la fin des années 1990 et au début des années 2000, est un classique de la beauferie qui s’imagine rebelle, de l’anarchiste qui n’est en fait qu’un anti-social primaire, du cynique qui, ne pouvant oser imaginer un monde meilleur, ne voit partout que l’horreur qu’il porte lui-même.

Cela rappelle une fois de plus que la défense des pigeons, outre leur nécessité pratique, est d’une importance symbolique fondamentale, tellement le social-darwinisme, l’esprit nazi de « supériorité », les choisit comme cibles.

Pour l’anecdote, ce groupe a terminé sa carrière sur un album de reprises de chansons anarchistes, avant de se faire un an de procès entre membres pour obtenir la marque « Les amies d’ta femme ».

Il existe des mass’s de gens
Aux ambitions des plus étranges,
Dont certains d’leurs comportements
Intrigu’nt, inquièt’nt ou mêm’ dérangent.

Du taré qui gueul’ dans la rue
Sans motivations apparentes,
Insult’ les passants de locdus,
Se parl’ tout seul ou se lamente,
Au grav’ déviant psychiatrique
Qui tue en série, bouff’ sa merde
Ou qui pour un môm’ chop’ la trique :
Chacun vie sa vie et s’démerde !

Mais j’soupçonne un’ de mes voisines
D’être on n’peut plus déjantée,
En nourrissant la pir’ vermine
Qu’l’urbanisme ait pu engendrer.

Ma voisin’ file à bouffer aux pigeons.
Y’a plus bizarr’ mais y’a pas plus con
D’filer d’la bouffe aux pigeons !

Tous les jours, à la même heure,
Ell’ descend just’ devant l’entrée,
Nourrir ces oiseaux de malheur
Avec aux lèvr’s un sourir’ niais.

Moi qu’habite au premier étage,
Avec son pain, j’la vois qu’arrive.
J’foutrais bien dans une cage
Pour mieux comprendr’ c’qui la motive.

Ma voisin’ file à bouffer aux pigeons.
Y’a plus bizarr’ mais y’a pas plus con
D’filer d’la bouffe aux pigeons !

On peut pas dir’ qu’les pigeons soient
D’une intelligence suprême,
Mais ils sont, cela va de soi,
Des bestiaux d’un’ sal’té extrême.

Malgré ça, au lieu d’leur filer
Des coups d’pieds ou d’la mort-aux-rats,
Cett’ gross’ vach’ leur file à bouffer.
Les pigeons, c’est pir’ que les rats !

Ma voisin’ file à bouffer aux pigeons.
Y’a plus bizarr’ mais y’a pas plus con
D’filer d’la bouffe aux pigeons !

Ne me demandez pas pourquoi
Je n’arriv’ pas à supporter
Ces usines volantes à gua-
No nourries par cett’ déjantée.

Pourtant chuis du genr’ tolérant,
Mais l’envie de prendre un’ massue
M’étreint, question de défoul’ment.
Moi les pigeons, j’leur chie dessus !!!