Un exemple d’enquête sur l’activisme vegan

La mise en place de la « cellule Déméter » du côté de la gendarmerie ne doit pas masquer le fait qu’il s’agit, en réalité, d’un processus général. Voici un exemple avec un petit compte-rendu, avec quelqu’un de convoqué et ayant subi un coup de pression.

Naturellement, nous appelons à ne procéder à aucune recherche pour savoir qui est concerné, quand et où cela s’est déroulé, de quelle action il s’agit, etc. Ce serait une erreur contribuant à encore plus faire diffuser des informations qui n’ont pas lieu de l’être.

Comme on le voit en effet, l’État fait son travail et on sait bien qu’il n’a pas comme orientation le véganisme, la défense des animaux. Il veut simplement que les choses restent telles qu’elles sont et surtout pas qu’il y ait du remue-ménage. Il procède donc à des surveillances et, bien évidemment, profite des réseaux sociaux.

Il effectue des enquêtes, des coups de pressions et tente de retourner des gens. On peut se douter également qu’il est procédé à des infiltrations.

Maintenant, sans être paranoïaque, la question est forcément la suivante : combien de coups de pression de ce type ont déjà eu lieu ? Dans quelle mesure cela a-t-il réussi ?

Il y a lieu de s’inquiéter. Il n’est pas évident de résister à la pression d’une convocation ou à la répression. Il faut pour cela un état d’esprit fort, une détermination intellectualisée. Cela ne s’improvise pas. Les idées ne suffisent pas, ni même la bonne volonté : il faut être formé, pas tant pour oser faire opposition que maintenir cette opposition.

Être vegan et vouloir la défense des animaux, c’est bien. Rester vegan et continuer à vouloir la défense des animaux, c’est mieux… et c’est autre chose.

Ce qui aboutit même à une seconde inquiétude. Les gens ne restant pas, le mouvement de défense des animaux ne se structurant pas, il n’y a pas de capacité à recenser les faits de ce type, à les évaluer, à les analyser, à transmettre tout un bagage. Il faudrait un mouvement qui parte d’en bas, qui soit démocratique, avec une agrégation des structures par affinité.

On n’a pas cela, seulement des groupes le plus souvent éphémères faisant des réseaux sociaux l’alpha et l’oméga de leur existence.

Il y à ce titre triplement lieu de s’inquiéter. Il ne s’agit en réalité pas de savoir si le sabotage de miradors de chasse et de piège à corbeaux, sont des actions justes ou pas, ou bien si c’est juste mais qu’il y a mieux à faire, etc. Il s’agit déjà tout simplement de savoir si la défense des animaux, au sens le plus large, doit être influencée, orientée, dirigée par l’État, ou pas.

Veut-on un mouvement pour la défense des animaux avec des gens au milieu aux mains de la police, poussant les choses dans un sens plutôt que dans un autre, en toute opacité ?

Il y a comme on le voit 10 000 questions sur la table et pas de perspective pour y répondre encore. Alors, que faire ? Savoir que ce compte-rendu existe. Ne pas chercher à savoir d’où il vient, ni s’il est vrai. Simplement le prendre en compte, en l’évaluant selon sa propre expérience, au sein de son réseau fermé.

Et ne pas céder à la tentation des réseaux sociaux, pour se tourner vers les gens concrets et, au-delà, avant tout, vers les animaux réels, qui ont besoin d’aide, maintenant !