La forêt d’émeraude est un film de 1985 qui est incontournable pour qui apprécie la Nature. Il a eu d’ailleurs un grand succès d’estime, et quand on le regarde, on ne peut qu’être frappé de sa terrible actualité.
Ce film est en effet hollywoodien, mais date des années 1980 où la problématique écologiste pouvait encore apparaître comme utopiste ou bon enfant. L’engagement du scénario est donc extrême. Il y a bien tel ou tel passage invraisemblable ou trop « poétique », mais c’est secondaire.
Il est de ce fait incontournable, et nous nous apercevons même qu’Arte l’a diffusé la semaine dernière et rediffusé hier, ce qui est dommage nous aurions pu l’annoncer. Il est cependant facile à retrouver sur internet, et il vaut vraiment le coup.
Le scénario est relativement simple et il est vrai peu réaliste, mais on comprend que c’est un prétexte et il reste excellent pour les enfants.
On a ainsi un américain qui supervise un barrage dans la forêt amazonienne ; il n’en a rien à faire de la Nature et est caricatural.
Cependant, lors d’une promenade à la lisière de la forêt, son très jeune fils se fait enlever par les « invisibles », une tribu vivant dans la forêt.
Naturellement, le père part à la recherche du fils, et le découvre ayant grandi dans un environnement radicalement différent. Il affronte les remarques critiques acerbes du chef de la tribu sur la destruction de la forêt, et doit se remettre en cause, surtout que son fils ne veut pas rentrer.
Une grande attention est par ailleurs portée à la vie dans le village, au grand détriment de la vision de la Nature, en particulier des animaux.
Cependant, la déforestation a anéanti l’habitat d’une des autres tribus, qui bascule alors dans l’alcool et les armes à feu, détruisant l’autre tribu afin d’amener les femmes à des proxénètes.
Le fils retourne alors en ville et retrouve son père, notamment grâce à des gens d’une autre tribu qui ont échoué dans les bidonvilles locaux. On a le choc des deux manières de vivre, de voir les choses qui est vraiment bien montré.
Ils lancent alors une opération, libèrent les femmes et la tribu va se reconstituer.
Enfin, l’ingénieur décide de faire sauter le barrage, car il pense que la forêt va se faire localement décimer si la situation reste ainsi. Cependant, il découvre que la tribu a réussi à faire « chanter les grenouilles » et la pluie qui tombe provoque une inondation détruisant le barrage…
Cela n’a l’air de rien comme cela, mais c’est un film terriblement sympathique ; à sa sortie les critiques ont été unanimes et ont salué la beauté de la photographie et la force de la fable écologiste (Télérama expliquait par exemple que « La Forêt d’émeraude est un poème sans équivalent dans le cinéma d’aujourd’hui »).
Et en 2013, les scènes n’en apparaissent que plus terribles : déforestation, aliénation urbaine, mépris pour la Nature… Le regard des « bons sauvages » permet d’avoir un aperçu radical sur la situation. Il y a véritablement une foule de détails appelant à la prise de conscience.
Quand on repasse de la forêt à la ville, et qu’on voit avec leurs yeux les arbres en train de brûler, la destruction méthodique de la vie végétale, c’est très impressionnant. Surtout quand on pense : déjà en 1985, les choses étaient claires ! C’était il y a trente ans !