Interview de Jean-Louis Butré, l’un des organisateurs de la manifestation anti-éolienne du samedi 4 octobre à Paris. « Nous sommes horrifiés à l’idée de voir 15.000 mâts qui vont tourner sur la France alors qu’on a un des pays les plus beaux au monde, que certains veulent uniformiser. »
LE FIGARO.FR – En quoi, selon vos dires, le programme éolien du Grenelle de l’environnement est-il «démentiel» ?
Jean-Louis BUTRÉ – C’est démentiel dans le sens où au Grenelle de l’environnement, c’est le syndicat des énergies renouvelables, donc les promoteurs éoliens, qui ont dirigé les discussions. Il sort de ses réunions un plan qui demande l’installation de 12.500 machines. Tout est centré sur l’éolien, alors que c’est une énergie complètement débile pour la France, puisque ça va amener d’énormes surcoûts.
Près de 10% de l’électricité produite par le vent en 2020, comme le demande le Grenelle, n’est-ce pas un réel «plus» écologique pour la France ?
Le surcoût annuel créé par la construction de ces éoliennes peut atteindre les 2,5 milliards d’euros, soit cent euros par ménage français. Pourquoi faire de l’électricité avec des machines qui n’ont aucune rentabilité, qu’il faut subventionner ?
Vous affirmez que les éoliennes constituent «une erreur stratégique mettant en péril le pouvoir d’achat des Français». Quel rapport en l’éolien et le porte-monnaie des Français ?
Quand un Français regarde sa facture d’électricité, il constate qu’une taxe de 4,5% est prélevée. Or, elle sert de plus en plus à payer ce surcoût éolien. Mais ces 4,5% ne vont pas suffire. Imaginez la somme à payer quand on passera de 2.000 à 15.000 machines… D’ailleurs, EDF a déjà officiellement demandé un milliard d’euros supplémentaire à l’Etat, car ces éoliennes nécessitent l’installation de lignes à haute-tension.
Vos détracteurs estiment qu’à travers votre combat, c’est aussi le lobby pro-nucléaire qui s’exprime…
La FED est constituée de gens issus de mouvances différentes : des altermondialistes comme des pro-nucléaires. Moi, je trouve que le nucléaire est un mal nécessaire. Nous sommes obligés d’en passer par cette énergie, donc autant le faire bien maintenant.
Pensez-vous être vraiment entendu par le gouvernement ?
Nous avons été reçus par des collaborateurs du ministère de l’Ecologie. Nous sommes horrifiés à l’idée de voir 15.000 mâts qui vont tourner sur la France alors qu’on a un des pays les plus beaux au monde, que certains veulent uniformiser.