Manifestation à Bruges dimanche 14 mars!

LAPPERSFORT
MANIF Contre la violence policière et la destruction des espaces verts

DIMANCHE 14 MARS 14H t’ZAND BRUGES

Jeudi 4 mars, il y a à peine 10 jours, la forêt occupée de Lappersfort a été brutalement expulsée et abattue.

Les activistes non-violents ont été torturés (y compris à l’aide de Taser) pour les obliger à interrompre leur action. Ayant gardé leur anonymat, certains ont été emprisonnés au centre fermé pour migrants de Bruges, durant 4 jours.

Un combat de 10 ans pour la sauvegarde d’un petit morceau de forêt qui faisait partie d’un grand ensemble, et qui était un symbole pour toutes les forêts « illégales » de Flandres, a été enseveli sous les débris de l’abattage. Le bourgmestre Moenaert, aussi membre du conseil de GDF-Suez, rendait de cette manière un grand service à sa filiale Fabricom.

Même s’il y a des hangars vides de l’autre côté de la rue, nous voyons disparaître encore un peu plus de nature au profit de la corruption et de la maladie capitaliste. Ceci prouve que la conférence sur le climat à Copenhague n’a rien changé….

Rien n’est fini : l’abattage du Lappersfort est la première pierre posée à de futurs grands plans d’aménagement : l’extension de deux ports, le nouveau canal du nord, la construction d’un temple de football…

Venez nombreux à cette manif pacifique, et faites savoir qu’il y en a marre.

Vidéo et compte-rendu de l’évacuation et de l’abattage de la forêt de Lappersfort

La répression contre la résistance à la destruction de la forêt de Lappersfort a été bien plus brutale que les premières informations ne le laissaient penser. Le nombre d’arrestations également!

Voici donc un compte-rendu, et une longue vidéo est également désormais disponible.

Expulsion et abattage de la forêt de Lappersfort

Jeudi 4 mars, le bourgemestre de Bruges et Fabricom, le proprio, ont envoyé les forces de destruction massive pour expulser le camp qui résistait à l’intérieur de la forêt de Lappersfort et la raser entièrement.

L’expulsion a duré 10h 30 (de 8h à 18h30), et au moment où la dernière personne quittait le site, la plus grande partie de la forêt était déjà abatue. Pendant toute la durée de l’opération, des dizaines de tronçonneuses et pelleteuses rasaient tout autour d’eux; les arbres ne cessaient de tomber de partout, y compris juste à côté de ceux sur lesquelles se trouvaient les occupantEs.

Le lendemain, des camions ne cessaient d’arriver pour terminer d’embarquer les derniers arbres tombés; à ce jour toute trace de la forêt a été effacée, ce n’est plus qu’un sinistre terrain-vague.

Encore une fois, la violence avec laquelle la police a traité les occupantEs ne nous a pas surpris. Les personnes qui étaient enchainées à des lock-ons ont été torturées pour faire en sorte qu’elles se rendent.

Les keufs appuyaient sur des points de pression, tordaient et tiraient comme des boeufs [sic] sur les bras, faisaient de la pression psychologique, etc… avec certains ils ont même fait recours au taser!…

L’équipe de grimpeurs, bien connue des activistes comme étant la plus violente en belgique lors des expulsions, n’a pas fait tort à sa réputation… Le manque total d’un minimum de sécurité est peut être le plus surprenant; ils ont sérieusement mis en danger la vie de plusieurs occupantEs.

Ils coupaient des cordes sans regarder où elles étaient attachées; c’est par exemple ainsi qu’ils ont failli faire tomber une personne qui se trouvait dans un filet à une douzaine de mètres de hauteur.

La façon dont ils se sont prit pour faire descendre deux personnes qui se trouvaient dans un lock-on sur un pont de singe à vingt mètres de hauteur est peut être la plus scandaleuse; ils ont d’abord coupé la corde du haut a laquelle ils pendaient; en tombant jusqu’à la corde du bas sur laquelle ils étaient aussi assurés, une personne s’est retrouvée la tête en bas, et alors ils n’ont rien trouver de mieux que d’ attacher cette corde à la grue, puis la couper aussi pour la faire descendre jusqu’au sol, avec les deux personnes qui pendaient n’importe comment…

C’est difficile à imaginer avec ces quelques explications, mais celleux qui ont eu le malheur de voir la scène, croyaient qu’ils allaient devoir enterrer deux copains… aussi ils coupaient des arbres dans lesquels se trouvaient des cabanes sans aller voir si quelqu’un était dedans. La liste d’autres scènes scandaleuses est longue, mais je n’ai pas le courage maintenant de revivre tous ces moments morbides que les camarades nous ont racontés…

Quant au bilan légal pour l’instant, les keufs ont été bien occupés toute la journée… A notre connaissance, 46 personnes ont été arrêtées en tout le jour de l’expulsion.

D’abord les 21 personnes qui résistaient dans la forêt ont été amenés en garde à vue, et fichées avec photos et empreintes digitales, mais toutes ont refusé de déclarer leur identité. 11 d’entre elles ont été libérées après environ 12 heures (parmi lesquelles une a reçu un avis d’expulsion valable pour toute la zone schengen).

Les 9 autres ont été détenues au centre fermé à Bruges, ceci y compris quelques personnes de nationalité belge (!…). Une personne apatride qui se trouvait dans la forêt a été détenue en prison, accusé d’avoir une affaire ouverte. Selon les dernières nouvelles, il devrait passer au moins 3 mois en prison.

Depuis la première demi heure de l’expulsion, des gens se sont rassemblés près de la forêt, et vers midi, après avoir témoigné l’affreux spectacle des machines de la mort, quelques personnes ont repoussé la barrière de barbelés et sont passées entre la ligne de keufs pour atteindre la forêt.

Pendant qu’ils se faisaient poursuivre, un des keufs a trébuché sur lui-même et a atterri au sol la tête la première (il y a de belles images de ce moment sur une vidéo, qui est passé à la télé et que vous pourrez sûrement trouver bientôt sur internet). Les quatre personnes se sont fait arrêter dans la forêt; elles ont été libérées le soir meme, mais avec des accusations de coups et blessures envers des keufs (!!); leur procès aura lieu le 25 mars.

Ensuite une manif sauvage était prévue pour 20h, mais les keufs bloquaient toute la zone bien avant. 6 personnes ont été arrêtées avant 20h.

La manif a quand même eu lieu et s’est terminée en rassemblement devant le comico pour attendre les personnes qui se faisaient libérées un par un. 9 personnes ont été arrêtées lorsque les keufs ont décidé de dissoudre la manif (y compris 2 des personnes qui étaient dans la forêt, et qui ont rejoint la manif après avoir été libérées).

Encore 5 autres personnes ont été arrêtées alors qu’elles se réfugiaient dans un hotel.

Alors que l’expulsion avait encore lieu, le bourgemestre de bruges et le boss de fabricom ont donné une conférence de presse, dans laquelle quelqu’un est rentré pour poser des questions et poser une banderole. A la sortie, les keufs l’attendaient et ont voulu l’identifier. Ayant refusé de donner son identité, il s’est aussi retrouvé détenu en centre de rétention (alors que lui aussi a un passeport belge).

En ce moment, deux personnes qui étaient au centre fermé ont été relâchées (après avoir été identifiées), avec elles-aussi un avis d’expulsion du territoire schengen. Il reste donc encore 7 personnes enfermées qui sont toujours anonymes, plus une personne en taule.

Le bourgemestre de bruges est très content que « l’affaire lappersfort est enfin terminée »; mais la guerre n’a fait que commencer! Il faut leur montrer que ceci n’est que le début! La campagne d’actions contre fabricom, ou le mégalo groupe GDF-Suez a été lancée, et maintenant c’est le moment de continuer en force!

Une des entreprises qui va se faire des tunes sur le dos de cette déforestation c’est Groep Mouton (avec siège à Lochristi); leurs camions remplis de pub écolo sur la biomasse ramassaient les arbres plus petits et les branches pour les réduire immédiatement en copeaux (qui seront sûrement ensuite transformés en pellets pour les poêles des maisons de bourges).

Protégeons les forêts! Sabotons le monde capitaliste!

Solidarité avec les prisonnierEs et inculpéEs du Lappersfort! Et tous les autres qui se retrouvent en cages.

Source: CeMAB (Centre de médias alternatifs de Bruxelles)

La forêt de Lappersfort en Belgique a été assassinée

En ce début mars 2010, le campement de Lappersfort en Belgique a malheureusement été évacué par la police, après 16 mois d’occupation, à la suite de la décision du tribunal de Bruges le 31 décembre 2009 de la validité de l’arrêt d’expulsion de 2002.

L’existence de la forêt n’était en effet pas considérée comme conforme au plan de secteur (Ruimtelijk Structuurplan Vlaanderen). De fait, plus de quarante mille hectares de forêts flamandes ne sont pas désignés comme tels sur les plans d’aménagement du territoire, soit plus d’un quart de la superficie boisée en Flandre. Ce sont dix mille hectares, soit près de quatre millions d’arbres, qui sont menacés!

Les activistes voulant sauver cette forêt près de Bruges (à 2 kilomètres du centre) s’étaient accrochéEs aux arbres et également installéEs dans les arbres, dans des petites maisons construites au sommet. D’autres étaient installéEs dans des tunnels de blocage.

Cette forêt de 3,2 hectares s’est développée sur les ruines d’une usine de munitions, sur un terrain appartenant à Fabricom, une entreprise travaillant dans l’automobile et la métallurgie et qui est une filiale de GDF Suez, entreprise française qui est le troisième leader mondial de l’énergie.

En lieu et place de la forêt doivent être construit des usines, des bureaux et des parkings, un cinéma et une liaison à l’autoroute. Et cela alors qu’en Flandres, 30% des terrains industriels sont vides et qu’à Bruges 65 bâtiments industriels sont inoccupés!

25 personnes ont été arrêtées par les forces spéciales de la police; devant le refus de donner leur papiers il y eut un « contrôle d’immigration », amenant un activiste en prison, les autres étant finalement libérés au bout de 12 heures.

Les opérations de destruction des arbres ont commencé dès l’évacuation, 80% de la zone ayant été massacrée dans les heures qui suivirent.

Le mouvement pour sauver la forêt a commencé en 2001 avec un groupe dénommé Axiegroep Zuidelijke Ontsluiting. Ce dernier a organisé divers initiatives: un tour en vélo avec 300 personnes, un barbecue vegan, un atelier d’escalade, une marche d’initiation à la botanique, des concerts, des rassemblements et manifestations, un théâtre politique, un campement…

La première occupation s’est faite violemment expulsée le 14 octobre 2002, entraînant une manifestation de soutien de 5.000 personnes. La répression fut toutefois forte: treize personnes risquaient alors 50.000 euros d’amendes en cas de nouvelle intrusion sur le terrain du campement.

D’autres personnes prirent le relais pour maintenir le mouvement, le tout rentrant dans le cadre des actions de groenfront (« front vert ») qui est la section néerlandophone d’Earth First!, et plus exactement de la section de Bruges.

La forêt était située près d’un canal et s’est donc reconstituée relativement rapidement, reprenant la zone abandonnée par les humains, avec des riches faunes et flores.

Il y a sur internet de nombreuses vidéos au sujet de la forêt et du mouvement qui a tenté de la sauver: notamment ici, , encore ici et encore . Et également ici sur le site consacré à ce mouvement.