Rivière, en toi terre est frisson, soleil anxiété

Voici un poème de René Char, intitulé La Sorgue. Il est très intéressant de voir que le chant lyrique sur cette rivière du Vaucluse n’arrive pas à dépasser la vue passive d’un panorama et surtout d’un paysage. On a, en effet, dans le « pays », un « équarrisseur », la personne qui assassine les « bêtes de trait ou de somme. »

Résumer la nature à un paysage est une grosse erreur!

Rivière trop tôt partie, d’une traite, sans compagnon,
Donne aux enfants de mon pays le visage de ta passion.

Rivière où l’éclair finit et où commence ma maison,
Qui roule aux marches d’oubli la rocaille de ma raison.

Rivière, en toi terre est frisson, soleil anxiété.
Que chaque pauvre dans sa nuit fasse son pain de ta moisson.

Rivière souvent punie, rivière à l’abandon.

Rivière des apprentis à la calleuse condition,
Il n’est vent qui ne fléchisse à la crête de tes sillons.

Rivière de l’âme vide, de la guenille et du soupçon,
Du vieux malheur qui se dévide, de l’ormeau, de la compassion.

Rivière des farfelus, des fiévreux, des équarrisseurs,
Du soleil lâchant sa charrue pour s’acoquiner au menteur.

Rivière des meilleurs que soi, rivière des brouillards éclos,
De la lampe qui désaltère l’angoisse autour de son chapeau.

Rivière des égards au songe, rivière qui rouille le fer,
Où les étoiles ont cette ombre qu’elles refusent à la mer.

Rivière des pouvoirs transmis et du cri embouquant les eaux,
De l’ouragan qui mord la vigne et annonce le vin nouveau.

Rivière au coeur jamais détruit dans ce monde fou de prison,
Garde-nous violent et ami des abeilles de l’horizon.

Une route en plein parc du Serengeti?!

Aujourd’hui ont lieu des élections en Tanzanie, où le président est censé se faire réélire. Cela aura une conséquence importante, à savoir la réalisation pour l’instant certaine d’un projet totalement fou.

Chaque année en juillet-août a lieu une migration bien connue des amiEs des animaux : celle qui amène plus de deux millions d’herbivores du parc du Serengeti en Tanzanie vers le Masaï Mara au Kenya, par la traversée de la rivière Mara.

C’est un très grand symbole de la nature, de la vie sauvage, de Gaïa elle-même. Mais rien n’arrête la course au profit : d’ici quelques mois vont commencer des travaux pour établir une route à deux voies traversant le parc sur 50 kilomètres!

On peut voir sur cette carte comment la « Serengeti highway » va directement intercepter la migration annuelle absolument incroyable.

En rouge, on a le tracé de la « Serengeti Highway. » En vert, le projet alternatif (qui contourne le parc). En noir, les routes bitumées déjà existantes.

Les lignes avec les flèches montrent les migrations: en rouge, entre mai et juin. En rouge foncé, entre décembre et avril. En jaune, entre juillet et novembre.

Le Serengeti est un parc de 15 000 km2, où vivent quatre millions d’animaux. On y trouve 400 espèces d’oiseaux, des gnous, des zèbres, des gazelles de Thomson, des gazelles de Grant, des lions, des guépards, des léopards, des éléphants, des rhinocéros , des buffles africains…

Si cette autoroute est construite, les ¾ de la migration s’effondreraient en quelques années. Et comme le dit le site Serengi Watch, « Si nous ne pouvons pas sauver le Serengeti, alors que pouvons-nous sauver? »

Tel n’est évidemment pas le point de vue des Tours opérateurs. Voici le point de vue de celui qui se présente comme un grand spécialiste du Serengeti ; ses propos sont très intéressants car il témoigne d’une logique totalement insensée.

Pour Denis Lebouteux de Tanganika.com, tout le problème vient de l’usage malheureux du mot « highway » dans le premier discours du président.

Les chercheurs américains publiés par Nature ont immédiatement visualisé une autoroute, avec couloir protégé et barrières, et sont montés au créneau de la défense de la Grande Migration.

Notre interlocuteur met beaucoup de bémols à cette interprétation. « Le président a bien précisé que le goudron s’arrêtera à l’entrée du parc, il s’agira d’une simple piste sur les 50km de traversée.

Et elle sera fermée au trafic la nuit, de 18h à 6h du matin. » Ce qui change un peu la donne si la promesse est respectée.

Pas d’entraves aux passages d’animaux

L’objectif est de désenclaver Musoma à l’ouest du pays, une ville en forte croissance économique et dont tout le trafic passe déjà à l’intérieur du parc, ainsi que dans le Ngorongoro, par les 450km de routes existantes.

« Cela cause de gros dégâts sur les pistes, leur entretien coûte très cher au parc et l’idée est de limiter ces dégâts à 50 km, à défaut de limiter le trafic automobile en accroissement constant. »

Côté animaux, pour Denis Lebouteux, les gnous traversent déjà la route existante près de cinquante fois par an. Ils sont souvent tués par les camions, d’autant qu’une partie de la piste passe par leurs lieux de reproduction.

Ils n’auront à franchir la nouvelle route que deux fois, lors de leur aller-retour annuel vers le Kenya. « La traversée des rivières où beaucoup se noient est infiniment plus dangereuse pour eux qu’une simple piste.»

Des avantages pour les opérateurs touristiques

Le projet alternatif ne lui paraît pas plus satisfaisant : « Le paradoxe de la route du sud est qu’elle passera en lisière extérieure du parc et sera donc ouverte la nuit.

Il y aura de véritables massacres par les camions, le parc n’étant évidemment pas clôturé. »

« Cette route m’intéresse personnellement en tant qu’opérateur dans le pays depuis des années.

Elle va nous offrir des solutions plus confortables et des sorties du parc plus intelligentes, sans ces allers-retours contraignants que les touristes apprécient de moins en moins.

Elle va aussi désenclaver des merveilles difficiles d’accès comme le lac Natron.

Disons que cela va agrandir le terrain de jeux » conclut Denis Lebouteux, qui se demande pourquoi la Tanzanie est toujours montrée du doigt, sans forcément de raisons valables ni vérifiées.

Voilà pourquoi nous ne cessons de souligner la différence entre libération animale et protection animale. Cette dernière pourrait se satisfaire de tels propos : si la route n’est qu’une piste, qu’elle est fermée la nuit, etc. alors « c’est acceptable », « il faut bien faire avec », etc.

Pour nous, il en est hors de question. Le parc doit être un sanctuaire et les voitures n’ont rien à y faire ! Céder un peu c’est totalement capituler et provoquer la destruction totale. C’est d’ailleurs le point de vue des experts de la migration du parc du Serengeti… et on notera d’ailleurs que les scientifiques eux-mêmes parlent de « route » (et non d’autoroute) et il est totalement ridicule de s’appuyer sur la seule question du mot « autoroute »; c’est déplacer et fausser le débat.

Mais quand on voit que pour le tour opérateur, ce qui compte c’est… l’accès au lac Natron, où vivent presque trois millions de flamants nains, car ce lac aurait le malheur… d’être à l’abri des humains, on voit le niveau ! Même Walt Disney, qui a produit Les Ailes pourpres : le mystère des flamants justement tourné là-bas, apparaît comme d’une radicalité écologiste sans pareille en comparaison !

Nous reparlerons du parc du Serengeti, et il y a déjà une bonne nouvelle : il y a quelques jours, l’UNESCO s’est prononcé contre la « Serengeti highway. » Toutefois, il est évident qu’il faut soutenir la campagne pour sauver le parc du Serengeti!

Le peuple de l’eau bleue-verte contre les mines d’uranium dans le grand canyon

Une chose est entendue : la machine s’emballe. La Terre ne va cesser d’être meurtrie, et dans cette tendance il n’y a plus de protection qui tienne. Le grand canyon en Arizona lui-même devient ainsi une cible.

Pourquoi cela ? Parce qu’en 2006, 66.500 tonnes d’uranium ont été utilisées dans le monde, et selon l’Agence internationale de l’énergie atomique, en 2030 il en faudra le double.

Par conséquent, ce sont des milliers de demandes de forage dans la zone du grand canyon qui ont été faites ces toutes dernières années (voir ici le site du Grand Canyon Trust Fund).

La dernière mine d’uranium dans le grand canyon avait fermé ses portes en 1972, et la zone elle-même a été reconnue patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1979.

Mais que vaut le droit devant la force ? Ce qui a été donné peut être repris, du moment qu’on a le pouvoir.

Il y a ainsi une seule mine qui fonctionne pour l’instant, l’Arizona 1 de l’entreprise canadienne Denison Mines Corporation. Mais on considère que ses activités menacent la rivière Colorado, qui alimente notamment en eau potable 30 millions d’humains (Las Vegas, Los Angeles…) sans parler des animaux.

L’uranium, au contact de l’oxygène, devient soluble dans l’eau, et le vent peut transporter des poussières radioactives… Dans la région, la rivière Little Colorado a déjà officiellement une eau impropre à la consommation ou même à la baignade.

A cela s’ajoute le processus de production du « yellow cake. » Il s’agit du concentré d’uranium pour les centrales nucléaires.

Le processus présuppose de faire un tri, les déchets étant 80% plus radioactif que le « yellow cake » et sa durée de vie est de 4,7 milliards d’années. Des milliers de tonnes sont enterrées dans des containers pour des plans d’au moins 200 ans. Mais après ?

Et comme nous parlions de rapport de force : les projets de forage ont été gelés pour deux ans et le Grand Canyon Watersheds Protection Act a été promulgué afin de protéger la zone…

Sauf que le congrès ne l’a pas encore validé. Et que même s’il le fait, cela ne sera pas valable pour les projets de mine établis avant la promulgation de la loi!

Mais il existe des gens dont l’identité est de défendre le grand canyon. Il s’agit de la nation Havasupai – le peuple de l’eau bleue-verte. Elle ne regroupe que 650 personnes (voir le site gouvernemental et le site public), mais mène campagne pour préserver la région du grand canyon, se considérant comme devant protéger le lieu.

On peut voir ici une vidéo de pourquoi cette nation a ce nom. Mais les photos parlent également d’elles-mêmes.

Voici également la présentation du grand canyon sur le site de l’UNESCO :

Brève description

Sculpté par le Colorado, le Grand Canyon, de près de 1 500 m de profondeur, est la gorge la plus spectaculaire du monde. Situé dans l’Arizona, il traverse le parc national du Grand Canyon. Ses strates horizontales retracent une histoire géologique s’étendant sur 2 milliards d’années. On y trouve aussi les vestiges préhistoriques d’une adaptation humaine à un environnement particulièrement rude.

Valeur exceptionnelle

Le Grand Canyon offre l’un des plus grands spectacles géologiques permanents de la planète. Son étendue est impressionnante et le témoignage qu’il révèle sur l’histoire de la Terre a une valeur inestimable. La gorge d’une profondeur de 1,5 km, mesure de 500 m à 30 km de large. Elle serpente sur 445 km de long et ses sinuosités résultent de six millions d’années d’activité géologique et d’érosion causée par les eaux du Colorado sur la croûte terrestre soulevée. Vus des bords du canyon, les temples, les buttes, les pointes et autres mesas donnent l’impression d’être des montagnes. Les strates horizontales du canyon retracent 2 milliards d’années d’histoire géologique et illustrent les quatre grandes ères géologiques qui la composent.

Critères

(vii) Fort de sa réputation et de sa beauté naturelle exceptionnelle, et considéré comme l’un des paysages les plus puissants du monde sur le plan visuel, le Grand Canyon doit son renom au caractère vertigineux de ses profondeurs, à ses buttes en forme de temples et à sa topographie aussi vaste que multicolore et labyrinthique. Le parc recèle parmi ses merveilles naturelles de hauts plateaux, des plaines, des déserts, des forêts, des cônes de cendres, des coulées de lave, des cours d’eau, des cascades et l’une des plus grandes rivières d’eaux vives d’Amérique.

(viii) Le parc renferme des données géologiques sur les quatre ères de l’histoire de l’évolution de la Terre, du Précambrien au Cénozoïque. Les périodes précambrienne et paléozoïque sont particulièrement visibles sur les parois du canyon et présentent une forte concentration de fossiles. De nombreuses grottes abritent des fossiles et des vestiges fauniques qui étendent le registre paléontologique jusqu’au Pléistocène.

(ix) Le Grand Canyon est un exemple exceptionnel de milieux biologiques ayant évolué à diverses altitudes à mesure que la rivière a creusé son lit, illustrant cinq des sept zones de vie d’Amérique du Nord dans les parois du canyon. Les espèces végétales et animales se chevauchent dans un grand nombre de zones et se retrouvent dans l’ensemble du canyon.

(x) La topographie variée du parc a constitué des écosystèmes d’une égale diversité. Les cinq zones de vie à l’intérieur du canyon sont représentées dans une zone géographique remarquablement restreinte. Le Parc national du Grand Canyon est un refuge écologique, avec des vestiges relativement intacts d’écosystèmes en régression (à l’instar des forêts boréales et des communautés ripicoles du désert) et de nombreuses espèces de faune et de flore endémiques, rares ou menacées.

75 kilos d’uranium dans deux rivières en 2008: pas d’amende pour pollution!

Hier, le tribunal correctionnel de CARPENTRAS a condamné AREVA-SOCATRI à une peine de 40.000 euros d’amende, pour avoir… déversé environ 75 kilos d’uranium dans deux rivières en 2008 (soit en une journée l’équivalent de 27 années de la dose maximale de principe).

Mais l’amende n’est pas là en raison de la pollution… Voici deux communiqués de Sortir du Nucléaire:

14 octobre 2010 : AREVA-SOCATRI condamnée à 40 000 euros d’amende

Le 14 octobre 2010, le tribunal correctionnel de CARPENTRAS a condamné AREVA-SOCATRI à une peine de 40.000 euros d’amende, pour avoir caché à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) le grave incident qui s’est déroulé en 2008 dans ses installations du TRICASTIN.

Le Réseau « Sortir du Nucléaire », qui s’était constitué partie civile, obtient 8000 euros de dommages-intérêts et la publication de la décision dans « La Tribune » et « Vaucluse Matin ».

Nous regrettons cependant que le Tribunal ait relaxé AREVA SOCATRI du délit de pollution de l’eau et que la condamnation reste en deçà des réquisitions du Procureur de la République (qui avait requis 100 000 euros d’amende, ainsi que la fermeture de l’unité de production en cause).

Il s’agit dans tous les cas d’une décision sans précédent, qui est justifiée par la gravité des faits : le 8 juillet 2008, suite à une fuite survenue dans l’usine SOCATRI, filiale d’AREVA, sur le site du Tricastin (Drôme), 75 kg d’uranium ont été rejetés dans les cours d’eau avoisinants.

30 m3 d’effluents chargés d’uranium ont contaminé les eaux superficielles, privant la population d’eau potable et polluant des lieux de baignade fréquentés.

[NLDR: Pas un mot pour la Nature et ses habitants!]

Des niveaux élevés de contamination radioactive ont également été repérés dans les nappes phréatiques et à l’eau du robinet.

Des négligences scandaleuses de la SOCATRI-Areva sont à l’origine de cet « incident » grave. Le Réseau « Sortir du nucléaire » attend de recevoir la copie du jugement pour envisager de faire appel de la relaxe partielle d’AREVA SOCATRI devant la Cour d’appel de Nîmes.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande dans tous les cas qu’une inspection indépendante des différents sites du Tricastin soit entreprise afin d’évaluer les risques de pollution de toutes les installations nucléaires, civiles et militaires et que l’environnement et les riverains bénéficient, dans les meilleurs délais, d’une surveillance sanitaire indépendante.

Une inspection inopinée de l’ASN le 10 juin 2010 a encore relevé des négligences concernant l’étanchéité des bassins de rétention. Seule une sortie définitive du nucléaire peut permettre de diminuer les risques dramatiques que la filière nucléaire fait courir à l’environnement, aux salariés et à la population.

Le second communiqué:

14 octobre 2010 : Analyse du verdict par notre avocat

« On a au dossier l’eau du robinet qui était à 70 micron-grammes plusieurs jours après la pollution, mais pour constituer le délit (..) il faut montrer que ça a eu pour conséquence de la rendre impropre à la consommation et une eau impropre à la consommation, c’est une eau qui n’est pas aux normes. Or il n’y a pas de normes », a-t-il dit, appelant le gouvernement à se « saisir de ce vide juridique ».

« Le tribunal relaxe parce qu’il n’y a pas de norme de potabilité de l’eau en ce qui concerne l’uranium ou les matières radioactives en France, il n’y a que des normes-guides de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommandent de ne pas aller au-delà de 15 micron-grammes/litre d’uranium dans l’eau », a-t-il dit.

« Areva profite d’une faille de la réglementation » : Maître Busson, avocat du Réseau « Sortir du nucléaire », a livré son analyse juridique à l’AFP, et explique pourquoi AREVA n’est pas reconnu coupable du délit de pollution des eaux, mais seulement de la dissimulation de l’incident aux autorités.

Meurtre assumé de chiots (les humains sont-ils une catastrophe pour la planète?)

Les images qui circulent largement sur internet, dans cette vidéo, sont absolument terribles.

On peut y voir une jeune femme lancer des chiots dans une rivière, pour s’en débarrasser. Vêtue d’un sweat-shirt rouge, elle les prends un par un dans un seau et les jette au loin. Elle semble assez clairement s’amuser.

Ces images ont été mises sur youtube… Car ce qui est fou, c’est également qu’une personne ait filmé cet acte digne des nazis, et qu’ensuite les deux les aient mis en ligne.

Évidemment, cet acte est en fait malheureusement terriblement courant. Le fait de se débarrasser de « portées » a une longue tradition. Mais le fait de le mettre en ligne a provoqué une onde de choc. Sur un forum une véritable opération a été lancée pour retrouver la personne. Le réalisateur hollywoodien Michael Bay (Armageddon, Pearl Harbor, Transformers) avait également de son côté proposé 50.000 dollars de récompense pour retrouver la femme en question.

Youtube avait enlevé la vidéo, mais les gens du forum en question ont réussi à retrouver son origine ; le compte Facebook de la femme a pu être piratée, des mails envoyés à ses proches…

Le compte facebook était au nom d’Antonia Miskic vivant au Canada, mais apparemment il s’agit de Katja Puschnik de Bugojno, en Bosnie-Hérzégovine. La personne en question a en tout cas été convoquée dans cette ville par la police bosniaque.

Bugojno est une ville typique de cette zone géographique : on y trouve des Musulmans (terme désignant non pas la religion mais la culture, à distinguer donc de celui de « musulmans » avec un « m » minuscule), des Croates, des Serbes… et même une minorité se disant encore yougoslave, par refus des divisions.

Il n’est pas la peine de souligner les horribles massacres et brutalités qui ont marqué cette région du monde, où les peuples ont été monté les uns contre les autres depuis l’époque de la domination et l’influence austro-hongroise.

Ces images n’en sont donc que plus terribles, elles montrent à quel point la barbarie est bien présente.

Et elle est présente partout où la domination est présente. Voici par exemple un commentaire laissé sur le site de RTL belge, dans un article parlant de cette histoire :

Un enfant meurt quelque part dans le monde toutes les 5 secondes, dans l’indifférence presque générale … mais vous êtes 132 à avoir réagi pour quelques chiots jetés à la rivière. Continuez dans cette voie, vous pouvez être fiers de vous!

Dans un même genre, on a ça :

Et bien entendu on se donne la peine de créer un groupe facebook à la con pour inciter à la mise à mort de la jeune fille. Vous savez combien de chien/chat on noie chaque jour parce qu’on ne peut pas s’en débarasser

Cela est typique du social-darwinisme se masquant derrière le moralisme. La « loi du plus fort » est ici valorisée et construite comme vision du monde.

De la même manière on a cela :

132 com’s ici…et pendant ce temps, le Pakistan se meurt peu à peu…cherchez l’erreur… PS: avant de me faire foudroyer, je ne cautionne pas ce que cette fille a fait.

Ici on peut être certain que cette personne n’a rien fait pour le Pakistan, où des attentats anti-minorités ont d’ailleurs fait 50 morts encore il y a quelques jours.

Religions, nations, course au profit divisent l’humanité et amènent catastrophe sur catastrophe…

Heureusement en tout cas, ces remarques sur cette histoire ne sont pas majoritaires et la femme est sévèrement condamnée, souvent avec une très grande haine. Et parfois on peut voir des gens saluer les animaux et disant que les humains sont une catastrophe pour la planète.

Un point de vue que l’on pourrait résumer de manière humoristique ainsi:

A LTD nous sommes d’accord avec cela, sauf que… lorsque nous pensons et éventuellement disons cela, nous prenons conscience en même temps que nous sommes humains. Ce qui change tout.

Si en tant qu’humains, nous pensons cela, alors cette démarche peut être généralisable. Et c’est plus facile qu’on ne le pense.

Prenons ce commentaire, toujours de RTL :

Faut pas être bien malin pour faire ça, c’est de mauvais goût …. Mais faut quand m pas abuser, nous êtres humains mangeons , donc tuons les lapins, biches, porc, boeuf, kangourous, poulet, etc… Et cela ne nous fait pas pleurer quand on prend une délicieuse entrecôte blancbleu au resto grillade. A bon entendeur, Bonsoir

Ce commentaire est « réaliste » mais il ne voit les choses que d’un aspect : l’autre aspect est le véganisme. Si on arrive en tant que végan, toute sa logique s’inverse.

C’est cela que nous essayons de faire à LTD : produire de la culture, permettant à la libération animale de se généraliser socialement, dans tous les aspects de la vie. Non pas être « pour » les « droits des animaux » mais vivre la libération animale.

Dans notre démarche, il y a le primat de la pratique. LTD n’est que le reflet de notre réalité.

Et notre réalité, nous luttons pour la choisir. En fait, pour nous l’humanité n’existe pas abstraitement : elle existe concrétement, par des choix. L’être humain est ce qu’il choisit parmi les possibilités.

La combinaison du choix et de la pratique qui va avec modifie le monde, et le monde change avec nous. C’est ce que le philosophe Hegel mettait en avant:

« L’être humain se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu’il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s’offre à lui extérieurement.

Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu’il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il ne retrouve que ses propres déterminations.

Un être humain agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu’il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l’enfant : le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l’eau, admire en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité.

Ce besoin revêt des formes multiples, jusqu’à ce qu’il arrive à cette manière de se manifester soi-même dans les choses extérieures, que l’on trouve dans l’œuvre artistique.

Mais les choses artistiques ne sont pas les seules que l’être humain traite ainsi ; il en use pareillement avec lui-même, avec son propre corps, qu’il change volontairement, au lieu de le laisser dans l’état où il se trouve. Là est le motif de toutes les parures, de toutes les élégances, fussent-elles barbares, contraires au goût, enlaidissantes, voire dangereuses. »

Nous voulons que les choix de l’humanité soient en accord avec Gaïa: depuis l’alimentation jusqu’à l’art! Les choix doivent dépendre de notre compréhension de nous-mêmes comme animal, et non comme serviteur des machines à profit!