Le bilan de la conférence de l’ONU au Qatar sur le climat

Voici donc un petit bilan de la conférence de l’ONU sur le climat, qui s’est déroulé au Qatar. Rappelons que nous en avons fait une petite présentation (Qatar 2012: la conférence de l’ONU sur le réchauffement climatique), et que le dernier jour a été marqué en France par la médiatique nomination de Nicolas Hulot comme ambassadeur français « écolo » (Hulot nommé «envoyé spécial pour la planète» au moment où…).

Il faut d’abord préciser qu’il est très difficile de trouver des informations réelles au sujet du résultat de la conférence. Tout a été fait pour le passer sous silence, tellement cela a été lamentable.

En fait, la seule information véritable de la conférence, fournie par de grandes institutions du monde capitaliste (comme la Banque Mondiale), a été que le réchauffement à l’horizon 2100 ne sera vraisemblablement pas de 2°C, mais d’au moins 3,5°C.

A côté de cela, l’information filtrant surtout dans les médias a été de dire qu’en 2015 il y aura une réunion, et qu’alors sera décidé ce qui sera décidé pour après 2020. Aucun financement d’aides aux pays « peu développés » n’a été décidé.

Le texte signé demande aux pays plus développés d’aller en ce sens « quand les circonstances financières le permettront » et de faire en sorte qu’à la prochaine conférence sur le climat, en 2013 à Varsovie, il y ait « les informations sur leurs stratégies pour mobiliser des fonds afin d’arriver à 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. »

En fait, ce qui s’est passé, c’est que les négociations se sont prolongées au delà de l’horaire fatidique et qu’alors le vice-Premier ministre qatari Abdallah al-Attiya a occupé la tribune de la conférence, faisant adopter en série et en quelque sorte par surprise une série de textes, ratifiant à l’arraché la prolongation du protocole de Kyoto pour ceux qui l’ont ratifié (l’Union européenne, l’Australie et une série d’autres pays, produisant 15 % des gaz à effet de serre).

A cela s’ajoute la promesse, la fausse promesse devrait-on dire, qu’en 2015 soit décidé « un protocole, un autre instrument juridique ou un accord ayant force juridique. »

C’est une terrible faillite de plus, dans le prolongement des autres conférences sur le réchauffement climatique (ou bien le développement durable). Voici un petit rappel de nos articles à ce sujet:

2012

La conférence de Rio+20 a commencé

Rio+20

Fin du sommet anthropocentriste de Rio+20

Rio+20 : le « développement durable » contre l’écologie

2011

« A la veille de Durban: pas d’accord climatique avant 2020! »

Conférence de Durban sur le réchauffement climatique: la honte!

2010

La supercherie du sommet de Cancún

Action de l’ELF au Mexique à l’occasion du sommet de Cancun

2009

Le lamentable fiasco de Copenhague!

Voici enfin quelques données scientifiques, pour bien saisir les enjeux du processus en cours.

Communiqué du comité NoTAV 69 : constat et appel à monter à la Zad

La lutte en solidarité avec la ZAD continue, avec des actions dans toute la France. Voici un communiqué au sujet de la lutte à Lyon contre le Train à haute vitesse, qui relie celle-ci à la question de la ZAD.

Communiqué du comité NoTAV 69 : constat et appel à monter à la Zad

Le 3 décembre, un millier de personnes en lutte contre le TAV s’est rassemblé à Lyon, en marge du sommet franco-italien destiné à finaliser le financement du projet.

12h : les stands se mettent en place : thé, café, soupe, tables de presse…

Les No TAV arrivent progressivement. Apparaissent dans les arbres des banderoles : « TAVoulu la guerre, ZAD’apprendra », « TAVu, on est là ! », « Si vous prenez la ZAD on executre les oTAV »… En face, il y a les grands classiques du maintien de l’ordre pour les contre-sommets. Il y a la zone rouge, les habituelles grilles anti-émeutes, le canon à eau, les hélicoptères, des policiers et des gendarmes aussi loin que les regards peuvent aller le long des 6 avenues donnant accès à la place.

Pour l’occasion, l’espace Schengen est suspendu. L’opération médiatique qui précède et annonce le dispositif policier agite l’épouvantail de « l’ultra-gauche », des « violents ».

Les bus des No TAV italiens sont arrêtés plus de cinq heures à la frontière. Il y a aussi la répression préventive : filatures, surveillances des lieux et maisons collectives, fouilles et arrestations en masse le matin du rassemblement.

Tout est sous contrôle, chef ! Il y aurait de quoi rire et trouver ridicule une telle mascarade s’il ne s’agissait pas en fait d’un parfait exemple du maintien de l’ordre.

Alors, la soupe et le café ont bien du mal à réchauffer l’ambiance du rassemblement où les quelques 500 français attendent impatiemment l’arrivée des 11 cars d’opposants italiens sous une pluie fine et continue, face à un dispositif qui se referme peu à peu. 15h : les bus arrivent enfin. Des feux d’artifices sont tirés depuis la place et aussi de l’autre coté des lignes de flics.

La place est bouclée afin d’empêcher tout départ en manifestation. Il n’y aura désormais plus moyen de sortir de là autrement que par 2, la tête basse, malgré les tentatives de sorties collectives et les vaines négociations avec les forces de l’ordre.

En solidarité les No TAV italiens refusent de partir sans que les No TAV français ne sortent aussi. Le temps passe. Les flics poussent pour contraindre les bus à partir. Gestion sans heurts ou presque. Les coups sont discrètement diffusés avec parcimonie. Ce jour-là, le maintien de l’ordre a des gants de velours. 20H : Les cars italiens sont escortés un à un, avec des flics à l’intérieur jusqu’au péage le plus proche : périph et autoroute vidés et bloqués pour l’occasion.

L’illusion selon laquelle la vie serait plus douce sous la gauche et que la gestion policière des conflits serait l’apanage d’une droite décomplexée tombe considérablement à l’eau. Ce rassemblement organisé par les mouvements No TAV français et italien, avec un repas chaud et des prises de parole, semblait porter un habit bien trop grand face au dispositif policier.

Pour autant, l’ampleur de ce dispositif répond à une menace bien réelle que font planer la lutte en Val Susa et celle de Notre Dame des Landes. Cette menace, c’est la constitution de territoires (ZAD, Libre République de la Maddalena), qui sont autant de réalités rejoignables où s’élabore pratiquement dans la lutte une vie hors-contrôle. Le tracé du TAV a eu la malchance d’avoir à traverser le Val Susa dans lequel il s’embourbe depuis plus de 20 ans.

Le « Grand Ouest », si cher à Jean-Marc Ayrault, entendait se déployer sereinement jusqu’à St Nazaire. Mais, là aussi, les aménageurs doivent désormais ressortir leur Sun Tzu et les opposants promettent déjà que Notre Dame des Landes sera leur Vietnam. La douceur apparente du développement métropolitain, caractérisée ici par la fluidité d’un déplacement en TGV ou encore le cocooning d’un aéroport, est sérieusement mise à mal quand il s’agit, pour le réaliser, de militariser une zone.

A Lyon ce jour-là, à la ZAD ou autour du chantier de la baïta en Val Susa, c’est la même militarisation, ce sont les mêmes grilles avec lesquelles ils tentent de venir à bout de toute opposition déterminée.

La lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes a longtemps pris la forme d’une guerre sourde, avant de devenir, depuis les expulsions, ce territoire au caractère sécessionniste. La zone d’aménagement est désormais un espace où les flux de la métropole ne circulent plus. Une zone qui s’autonomise avec ses propres réseaux de communications, ses complicités inédites où l’argent n’a plus d’importance.

Départementales bloquées par des barricades, mise en commun de terres agricoles, cantines collectives, radio pirate : ce sont mille réalités en puissance qui se dessinent. Les cartes sont brouillées. La géographie est devenue une affaire partisane. Ce qui semblerait être des alliances de circonstance face à un projet d’aéroport sont désormais des liens irréversibles.

Se battre contre le TAV, ce n’est pas combattre uniquement la construction d’une ligne TGV. C’est opposer une réalité à une autre. En cela, l’opposition au TAV en France comme celle a OL Land à Lyon doit nécessairement tirer sa force de ce qui se joue maintenant à la ZAD. Ces luttes ne peuvent que se répondre et se nourrir réciproquement comme des fronts ouverts dans une même guerre.

C’est d’ailleurs ce qu’ils craignent au plus haut point. C’est pourquoi, il faut se rendre à la Zad mais aussi, depuis là où nous sommes, répandre la conflictualité au coeur même des métropoles. Parce que la commune de la Zad appelle à se multiplier partout, NoTAV 69 est aussi le nom d’un des multiples fronts de notre époque. Toute victoire sera une victoire commune.

Lyon le 8 decembre 2012 Comité NoTAV 69

Peut-on manifester pour la libération animale?

Tout récemment, nous disions que faire une manifestation pour la libération animale, cela ne servait à rien et cela apportait de la confusion sur le plan des idées. On nous a demandé de préciser notre pensée, nous le faisons ici brièvement, aussi parce que nous en avons parlé dans Welfarisme, abolitionnisme, anti-spécisme, libération animale.

Dans l’idée c’est simple : le terme de « libération » signifie qu’on brise une oppression. Selon le wiktionnaire, cela donne :

1.Action de libérer, de rendre libre.

2. (Droit) Décharge d’une dette ou d’une servitude.

Dans le mouvement pour les animaux, l’expression « libération animale » vient à la fois du « Front de Libération Animale » (ALF) et de l’ouvrage de Peter Singer, « Libération animale. »

L’ALF reprenait son nom des mouvements de libération nationale (FLN algérien, FNL vietnamien), en référence à une lutte moralement juste malgré son illégalité ; Singer parlait de la question morale, et non pas de la question juridique, qu’il n’aborde pas.

Parler de « libération », c’est donc sous-entendre confrontation, affrontement, le fait de « briser » une oppression. Pour utiliser les grands mots, c’est une option « révolutionnaire. »

Or, on ne peut pas manifester en demandant au système de s’effondrer. Une manifestation, par définition, va de pair avec une exigence particulière : le retrait d’une réforme, d’une loi, ou au contraire la conquête de droits.

On ne peut pas manifester en demandant, par exemple, à qu’il n’y ait plus de propriété privée en France. Cela n’aurait pas de sens, à part pour un rassemblement international comme le 1er mai.

De la même manière, on ne peut pas demander à ce que la libération animale triomphe. Les bouchers ne vont pas fermer leurs boutiques, pas plus que les usines, parce qu’ils seraient « sensibilisés. » L’État ne va pas non plus céder aux demandes des manifestantEs, si d’ailleurs il y en a trop, il réprimera très violemment.

On est libre de penser le contraire : c’est ce que font les gens pour les droits des animaux, les « wellfaristes », qui entendent améliorer le bien-être animal et changer la situation par des réformes sur le (très) long terme.

D’où leur stratégie de gagner des positions de-ci de-là, notamment avec des thèmes ciblés comme la corrida, le cirque, la fourrure, etc.

On peut être « radical » dans cette perspective et considérer que l’objectif c’est l’égalité animale, à l’échelle de la société. Il y a des végans qui sont wellfaristes, bien entendu, et des organisations comme PeTA aux Etats-Unis et VGT en Autriche se situent dans cette perspective.

On peut être « radical » à la fois contre et pour cette perspective, comme le courant « abolitionniste », de Gary Francione (et vegan.fr en France), et considérer que la revendication doit immédiatement être l’abolition de l’oppression et de l’exploitation des animaux.

On est là dans un réformisme « maximaliste », demandant non pas de petites réformes, mais le maximum.

A la limite, et rien n’empêche cela théoriquement, on peut considérer que tout ce qui aide les animaux contribue à leur « libération. » Cependant, en pratique, le terme de « libération » veut dire autre chose.

Au sens strict, d’ailleurs, pour l’ALF la seule vraie « libération », c’est quand des libérations matérielles d’animaux ont lieu. Par la suite historiquement, il y a eu l’ALF comme mouvement, prônant la libération de tous les animaux par le sabotage généralisé, l’effondrement économique de l’industrie de l’exploitation animale.

Le terme de libération animale a par la suite été utilisé par toutes les personnes considérant, qu’au final, seule une révolution peut changer la situation. Des expressions sont nées, reflétant ce point de vue : « Animal Liberation Human Liberation one struggle one fight », ou bien encore « Libération Totale ! »

Il y a ici de très nombreuses stratégies, de très nombreuses cultures, depuis les insurrectionnalistes anarchistes posant des bombes en Amérique latine aux blacks blocks antispécistes en Allemagne.

Cela ne veut pas dire d’ailleurs que l’on soit sur la ligne de l’ALF, mais tout au moins que l’on refuse de s’en distancer. A LTD, nous avons ainsi toujours publié les communiqués des actions de l’ALF en France, et sommes d’ailleurs le seul média végan à le faire.

On peut bien sûr considérer que l’expression « libération animale » a perdu de ce sens, et qu’on peut le reprendre de plein de manières suivantes. Nous ne le pensons pas, et nous pensons que l’utilisation de ce terme à des fonctions de revendication pour « l’égalité animale » ajoute à la confusion existant déjà.

Il y a des différences de culture, de sensibilité, de valeurs, de morale, au sein des gens se disant végans. Il n’y a pas lieu de les gommer, de les effacer, mais de les reconnaître tel quel, de les dépasser de manière constructive, de les accepter parfois ainsi afin que la stratégie réellement correcte apparaisse au grand jour en tant que tel.

Mais donc, on ne peut pas manifester, à nos yeux, pour la libération animale. On ne peut pas manifester pour la révolution !

Hulot nommé «envoyé spécial pour la planète» au moment où…

Hulot nommé «envoyé spécial pour la planète» au moment où… la conférence de l’ONU sur le climat se termine, c’est incroyable.

Incroyable, parce que la nomination hier de Hulot a fait totalement passer sous silence la conférence, alors qu’on en parlait déjà à peine ! Hulot « remplace » la conférence dans les médias, ni plus ni moins !

Et Hulot a participé de plein pied à cet enfumage : c’est en sortant de l’Élysée qu’il a annoncé cela aux médias. C’est une terrible ironie, puisque la mission de Hulot est de sensibiliser à l’écologie, alors qu’il torpille les informations sur la conférence sur le climat !

Et ce n’est pas par hasard. Car la blague aussi est que la France veut accueillir la conférence de 2015, et c’est là que Hulot est tiré du chapeau magique du prestidigitateur Hollande, le président qui avait nommée une ministre de l’écologie (au… 9ème rang du protocole!) pour la débarquer dans la foulée pour avoir annoncé la suspension des forages pétroliers en Guyane (voir Nicole Bricq, débarquée du ministère de l’écologie par les industriels).

Voici le communiqué patriotique de la présidence de la République :

Communiqué – Entretien entre le Président de la République et M. Nicolas HULOT, Président de la Fondation pour la Nature et l’Homme

Le Président de la République a reçu ce matin à l’Elysée, M. Nicolas HULOT, Président de la Fondation pour la Nature et l’Homme auquel il a décidé de confier, en accord avec le Gouvernement, une mission internationale en faveur de la préservation de l’environnement.

Les objectifs de sa mission seront notamment de :

– sensibiliser, informer et mobiliser la communauté internationale sur la crise écologique mondiale et les moyens pour y faire face, notamment là où ces enjeux ne sont pas suffisamment pris en compte ;

– promouvoir les idées et les valeurs de la France en matière de développement durable et de protection de la planète ;

– relayer les propositions de la société civile (entreprises, associations, collectivités locales…) pour mieux préserver notre environnement et favoriser le développement humain.

Cette mission, en tant qu’envoyé spécial du Président de la République pour la préservation de la planète, est bénévole et bénéficiera de l’appui des ministères compétents.

La France fait de la transition écologique et énergétique une priorité de son action nationale et diplomatique. Au moment où elle s’implique résolument dans les négociations internationales pour l’environnement et le climat, et qu’elle exprime à Doha sa disponibilité pour accueillir la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique en 2015, elle met en place une diplomatie environnementale renforcée et ouverte à la société civile.

Aux côtés des Ambassadeurs pour le climat et pour l’environnement, M. Nicolas Hulot mettra ainsi ses compétences et ses engagements au service de l’ambition de la France pour un développement durable qui concilie dynamisme économique, progrès social, et préservation de la planète.

Hulot devient donc un VRP de la politique du gouvernement, de l’Etat français ; il n’y aucun contenu à son poste !

Regardons ce qu’il en dit, dans un message à sa fondation :

Cher(e) ami(e),

Je tiens aujourd’hui à vous informer personnellement que je viens d’être nommé Envoyé spécial pour la préservation de la planète par le président de la République. J’ai accepté cette nomination pour donner une nouvelle ampleur à l’action que je mène, grâce à ma Fondation et à votre soutien, en faveur de la prise en compte des enjeux écologiques et climatiques. A partir du mois de janvier 2013, j’exercerai donc, en complément de ma fonction de président de la Fondation, cette mission d’envoyé spécial.

J’ai accepté cette mission à la condition expresse de l’exercer de manière bénévole, de conserver intact mon rôle de Président de la Fondation, ainsi que ma liberté de parole. Garant de l’interêt du long terme, je serai vigilant à l’actualité et aux décisions trop souvent prises dans l’instant, sans considération de leurs impacts et conséquences. Je m’attacherai à ce que cette mission s’accorde avec la vision de la transition écologique de la Fondation pour lui conférer la plus grande utilité possible.

Le moment est venu de dépasser le cadre de l’Hexagone et celui du court terme en portant nos convictions auprès des instances et des décideurs internationaux ; cette mission d’envoyé spécial pour la préservation de la planète est une opportunité à saisir pour engager une nouvelle dynamique en faveur d’une cause d’intérêt général. A travers cette nomination et au-delà de ma personne, c’est la reconnaissance du rôle de la société civile comme partie prenante et contributrice à un avenir qui la concerne au premier chef.

Vous le savez, j’ai toujours agi guidé par la recherche de la plus grande efficacité. Quelle que soit la fonction ou son intitulé, ce qui compte pour moi, c’est de mettre toute mon énergie au service de la préservation de la planète. Je mettrai tout en œuvre pour convaincre les décideurs politiques, économiques et de la société civile, que je serai amené à rencontrer, que la crise écologique n’est pas une crise parmi d’autres, mais bien le dénominateur commun à toutes les crises (économique, financière et sociale). J’ai conscience des difficultés qui m’attendent, mais je suis et je resterai optimiste par nécessité.

En espérant compter sur votre soutien,

Nicolas Hulot

Tout cela, c’est du mensonge, car être vraiment écologiste c’est dénoncer le scandale de l’actuelle conférence sur le climat, au Qatar ! Or, Hulot ne le fait pas, il bascule dans la personnalisation et la soumission aux intérêts non pas universels, mais français, au point d’expliquer aux journalistes dans un grand tour de passe passe intellectuel:

« C’est une mission internationale diplomatique qui s’inscrit dans la tradition universaliste de la France. »

Le communiqué d’EELV est tout autant pathétique :

La nomination de Nicolas Hulot comme envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète constitue une excellente nouvelle, qui illustre positivement la volonté du Président de la République de faire de la question écologique un enjeu majeur de son mandat.

Militant reconnu et engagé, homme de terrain qui connaît parfaitement les questions écologiques et les menaces qui pèsent sur notre environnement et nos modes de vie, Nicolas Hulot saura mettre son expertise et sa détermination au service d’une action diplomatique renforcée de notre pays sur ces enjeux cruciaux.

Europe Écologie Les Verts exprime à Nicolas Hulot tous ses voeux de succès dans cette nouvelle mission  destinée à trouver des solutions concrètes et partagées pour lutter contre la crise écologique.

On a là un jeu de soutien mutuel sans aucun contenu. De la part de Hollande et de Hulot, mais aussi d’EELV, on a une campagne pour masquer la réalité de la conférence de l’ONU sur le climat, pour empêcher d’en comprendre les enjeux. Tout est fait pour faussement rassurer!

Qatar 2012: la conférence de l’ONU sur le réchauffement climatique

Aujourd’hui se termine la conférence de l’ONU sur le climat, et nous parlerons des décisions prises. Mais cela promet d’être quelque chose d’assez terrible quand on voit à quoi ressemble cette conférence…

Elle se déroule en effet au Qatar, pays de presque 2 millions de personnes où le taux d’émission de Co2 par personne est le plus haut du monde.

25 0000 personnes participent au congrès, venant de 194 pays. Voyageant par avion, cela signifie la production de 130 000 tonnes de Co2. Déjà, chacune des personnes produit individuellement rien qu’avec cela autant qu’une personne du Mali en cinq années.

A cela s’ajoute les taxis, bus, limousines, etc. Soit 200 tonnes de plus. Naturellement, il faut également de la lumière et surtout de la climatisation. On ajoute donc 3 500 tonnes de Co2.

On ajoute 800 tonnes de Co2 avec la nourriture, et 1800 autres tonnes pour les hôtels (douches, climatisation, rafraîchissements, etc.).

Cela donne 136 300 tonnes de Co2. En Europe de l’Ouest, chaque personne émet à peu près 8 tonnes par an.

Au Qatar, par contre, le chiffre par personne est de 38 tonnes… C’est un pays de limousines (20 cents le litre d’essence), de buildings et de centres commerciaux climatisés. Une catastrophe en lien direct avec notre mode de vie en Europe de l’Ouest, imposé par les grands producteurs d’énergie, mais également la société de consommation en général.

La conférence sur le climat au Qatar est donc une vaste blague, et ce ne sont pas les fauteuils et les tables en carton recyclé qui vont changer grand chose à cela !

On peut également se demander où est la crédibilité du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a appelé à « gagner la course contre la montre et vaincre le réchauffement. » Surtout qu’on sait déjà que le réchauffement sera là (et est là), reste à savoir dans quelle mesure.

D’ailleurs Ban Ki-Moon a rappelé le problème, en disant : « Les pays développés doivent conduire la lutte contre le changement climatique. Ils ont l’argent, les technologies et portent une responsabilité historique. »

Car les pays les plus développés s’en moquent afin de ne pas remettre en cause leur modèle, et les pays se « développant » considèrent qu’ils ont le droit de se développer suivant ce même modèle, quitte à contribuer au réchauffement climatique, et quitte à subir de lourds problèmes : rien qu’en Chine, ce sont pas moins d’officiellement 340 millions de personnes qui ont été touchées par des événements climatiques extrêmes.

D’ailleurs, la conférence est censée organiser un protocole « Kyoto 2 », or sont seulement prêts à le signer des pays qui ne représentent que 15% des gaz à effet de serre globaux ! Rappelons qu’entre 2000 et 2011, la croissance de ces gaz a été de plus de 3 % par an…

On est bien parti pour avoir une hausse de la température qui pourrait excéder 5°C en 2100, alors que rien qu’une hausse de 2°C, qui est l’objectif de l’ONU, est déjà considérée comme le seuil maximum pour éviter de grosses catastrophes.

Le véritable problème à l’arrière-plan, c’est le modèle de développement, déséquilibré, fondé sur une production gigantesque et chaotique de marchandises juste pour satisfaire une course aux profits.

Dans ce panorama, les pays les plus actifs sont ceux qui vont être confrontés directement et à moyen terme, notamment ceux regroupés dans l’Alliance des petites îles, dont l’acronyme est AOSIS en anglais (Alliance of Small Island States).

L’AOSIS compte 43 membres et observateurs du monde entier, dont 37 sont membres des Nations unies, soit 28 % des pays en développement et 20 % de tous les pays membres de l’ONU, pour un peu moins de 1 % de la population mondiale.

Voici une liste des pays concernés, pour avoir un aperçu.

Les pays de l’AOSIS veulent par exemple que Kyoto 2 ne soit valable que cinq ans, afin de pouvoir relancer un processus d’exigences par la suite, alors que l’Union Européenne veut « figer » les choses pour huit ans.

C’est très révélateur, parce qu’ici en France on nous présente l’Union Européenne comme un « modèle » face aux « vilains » Américains, alors qu’en réalité l’Union Européenne essaie surtout de se moderniser et de pratiquer une sorte de protectionnisme « environnemental. » Les pays de l’AOSIS ne sont pas dupes de tout cela et même s’ils ne valent pas mieux, ils jouent leur survie et cela les empêche de faire semblant…

Récapitulons : une conférence dont personne ne parle, qui a lieu dans un pays symbole du grand n’importe quoi et de l’émission démesurée de Co2, avec seulement 15 % des émissions concernées par un accord éventuel, et encore cet accord n’ira pas loin…

Voilà la situation ; comprendre ce qu’elle exige n’est pas difficile !

Une réponse du Collectif de la Marche contre la fourrure

Le collectif organisateur de la « Marche contre la fourrure » a tenu à répondre quant à la question que nous abordions hier, concernant la présence d’ultra-nationalistes dans le cortège de la dernière marche.

Voici leur message qui, à ce qu’il nous semble, est très clair et n’est pas critiquable. Il pose les choses telles qu’elle sont, sans faux-semblants et il prend position.

Bien entendu, cela ne semblera pas une conception réaliste ni parfaitement juste pour beaucoup, dont nous. Il y a un refus de « l’extrémisme » et une volonté d’apolitisme qu’on est en droit de considérer comme insupportable, comme également irréaliste alors que les fachos sont à l’offensive depuis l’extérieur comme l’intérieur de très nombreux mouvements.

Cependant, ce qu’on doit pouvoir répondre alors, ce n’est pas la critique, mais une meilleure construction, différente. A chaque personne de prendre ses responsabilités et de s’engager selon ses valeurs.

Bonjour,

Après lecture de votre article, la MCLF se devait de réagir à vos prises de positions.

En effet, l’éthique de la Marche ne souffre d’aucune ambiguïté. Comme vous, nous œuvrons pour un monde meilleur, pour un monde plus solidaire et empathique. Comme vous, notre objectif est d’éveiller les cœurs, afin qu’humains et animaux soient également considérés, afin qu’aucun être sensible ne soit exclu du champ de la compassion, du champ du droit à la vie et à la liberté. Le Collectif de la MCLF est très uni, et très clair sur ce point.

L’organisation d’une telle Marche, vous ne l’ignorez pas, demande temps et énergie, et chacun des membres du Collectif n’a pas ménagé sa peine. Toute chose étant perfectible, la Marche l’est sans aucun doute ! Et chaque édition nous permet d’apprendre, afin que la suivante soit encore mieux.

Comme vous pouvez vous en douter, nous ne pouvons pas faire passer un examen de conscience à chaque personne qui se joint à la Marche.

Dès l’instant où le participant reprend les messages de la Marche, nous n’avons aucune raison de l’exclure, quel qu’en soit la raison. Le nombre de participants cette année nous a favorablement surpris, puisqu’il a doublé par rapport à l’édition précédente.

Sur le terrain, lorsqu’il a fallu mettre en place le cortège, l’affaire a été tout sauf simple. Et de facto, nous n’avons pas remarqué, concernant la banderole litigieuse, quoique ce soit : d’apparence neutre, elle comportait certes une adresse mail, mais celle-ci s’apparentait au premier abord à un site de protection animale.

Quant à ses porteurs, il faut avoir organisé un événement de cette ampleur pour savoir que lorsqu’on est responsable d’une telle chose, on ne « voit » pas les gens, on « voit » la sécurité, les parties du cortège, etc etc… Et personne parmi les militants, qui eux ont tout le loisir de se parler et de s’observer, n’est venu nous signaler quoique ce soit, ce jour-là.

C’est bien après que nous a été signalé, de façon d’ailleurs extrêmement agressive et accusatrice, la présence de cette entité lors de la Marche. Nous en tirons la leçon ! L’année prochaine, nous stipulerons TRES explicitement des règles à respecter pour toutes personnes qui souhaitent

déployer une banderole. Celle-ci devra être apolitique et n’avoir aucune mention qui permettrait de remonter vers un groupe politique de manière directe ou indirecte. Seuls les messages liés à la Fourrure seront admis.

Par contre, car il est essentiel d’être cohérent dans chaque démarche liée à notre éthique, nous nous autorisons à parler et dialoguer avec tout le monde, car chacun fait partie du monde que nous voulons rendre meilleur. Nous comprenons bien votre position qui consiste à simplement exclure, mais après avoir exclu que fait-on ?

Voilà pourquoi nous n’exclurons pas si nous pouvons nous retrouver sur un thème commun. Nous n’exclurons pas si le message partagé est le même. Nous ne demandons pas aux gens de venir avec

leur carte politique mais juste avec leur cœur. Si pendant cette Marche, nous pouvons aussi toucher les humains pour qu’ils abandonnent leur haine contre les autres humains, pourquoi ne pas le faire ? Nous menons un combat contre toutes les formes de haines.

Par contre, nous pouvons le certifier, aucune organisation ne pourra d’une quelconque manière revendiquer AUTRE CHOSE QUE NON A LA FOURRURE. Et en plus des consignes précises qui seront communiquées en amont de la MCLF 2012, un Service d’Ordre dédié sera mis en place.

Ne mélangeons donc pas tout, nous ne faisons aucune apologie de l’extrême droite, bien au contraire, et d’aucun extrémisme d’aucune sorte, d’ailleurs, nous œuvrons comme vous pour un monde meilleur et serions ravi de vous compter dans nos rangs à la prochaine marche contre la fourrure pour défendre cet idéal qui nous tient tant à cœur.

Sincères salutations militantes,

Le Collectif MCLF.

Des ultra-nationalistes à la manifestation parisienne contre la fourrure

A LTD, nous avons une ligne très stricte : tout ce qui est aide le fascisme, de quelque manière que ce soit, doit être réfuté. Le véganisme est une cause humaine en général, Gaïa est une réalité planétaire, il n’y a pas de place pour ce qui bloque la prise de conscience globale.

Par conséquent, nous avons toujours boycotté de la manière la plus complète la Fondation Brigitte Bardot, ainsi que tous ceux et toutes celles qui avaient un lien, aussi minime que ce soit, avec elle.

Et nous ne nous sommes pas contentéEs de cela, nous avons également prévenu : il y a une grande offensive sur le mouvement pour les animaux, composée de plein petits éléments, il n’y a pas que Brigitte Bardot. Depuis la « France en action » jusqu’à « ALF le film », il y a une tentative de « faire passer la pilule. »

Et malheureusement, elle passe, cette pilule, car vue la situation pour les animaux, beaucoup de gens s’imaginent qu’en acceptant tout et n’importe quoi, cela ferait avancer les choses.

Nous avons, pour notre refus clair et net, dû subir un contre-boycott que nous n’avons aucun problème à assumer. Tout comme d’autres nous ont soutenu et ont assumé, de leur côté, le refus clair du fascisme.

Et aujourd’hui, les dés sont jetés, les choses sont claires, le processus de phagocytage au service de l’extrême-droite commence de manière ouverte, avec la participation dans la « manifestation contre la fourrure » du 24 novembre 2012 d’un petit cortège ultra nationaliste.

Il s’agit de gens de l’organisation « Troisième Voie », fondée par Serge Ayoub, leader historique des « skinheads » des « jeunesses nationalistes révolutionnaires », qui ont particulièrement défrayé la chronique dans les années 1980 pour leur ultra violence.

Voici une photographie des années 1980 pour illustrer.

Il y a deux réflexions principales à faire ici. Tout d’abord, il faut être clair : il n’y aura personne pour dégager ces gens. La « pilule » de l’union à tout prix sur n’importe quelle base, pour soi-disant aider les animaux, est passée.

Même s’il y avait le rapport de force face aux fascistes, et ce n’est pas un secret qu’il n’est pas là, les choses s’équilibrant peut-être, personne dans la manifestation ne comprendrait. L’extrême-droite peut remercier ici toutes les associations participant à la manifestation contre la fourrure, qui ont objectivement soutenu cette tendance, tous les gens qui ont affirmé que la Fondation Bardot était incontournable, etc.

Il y a une étape de franchie dans l’irruption du fascisme dans le mouvement pour les animaux ! Les gens voulant aider les animaux mais qui ont le moins conscience de la réalité sociale vont être pris au piège, leur bonne volonté va être utilisée pour contribuer à la mobilisation nationaliste!

Pour comprendre cette irruption, on peut faire une seconde réflexion. Cette tentative de former une « section défense animale », au sein de l’extrême-droite, n’a rien de nouveau. Tant à l’étranger, par exemple en Espagne il y a eu les « Patriotas Españoles contra La Tortura animal (P.E.C.T.A.) », qu’en France avec feu la mouvance « hardline. »

Rien de cela n’a duré parce que se prétendre pour les animaux est une chose facile, être végan en est une autre, tout aussi facile mais demandant un véritable engagement. Et nous ne parlons pas du travail de fond, depuis la réflexion jusqu’au soutien aux refuges, de l’adoption jusqu’au militantisme, etc.

Les gens de la mouvance hardline ont prétendu assumer le straight edge, voire le véganisme, cela n’a bien sûr pas duré, car il n’y avait pas de base sérieuse. Aussi, le plus souvent, l’extrême-droite ne tente que de récupérer l’image radicale. Les autres gens d’extrême-droite prétendent défendre les animaux, sans aller au véganisme, ni à la libération animale, comme si c’était une chose secondaire.

C’est exactement là qu’ont un rôle négatif des choses comme « ALF le film » ou des « manifestations » pour « demander » la libération animale, ou encore de « l’apolitisme » des associations. Cela fait le jeu du flou, de l’absence de définitions, de l’opportunisme, de la manipulation, etc. etc.

Cela donne l’illusion que la libération animale est une « affirmation » théorique, non pas une bataille contre l’idéologie dominante et sa société, sur une base « révolutionnaire », avec une pratique réelle.  Cela rejette le contenu, au profit de la forme.

Face à l’extrême-droite et pour faire vraiment avancer la libération animale, c’est le contenu qui compte, ce sont les animaux, reconnus dans toute leur réalité et toute leur dignité.

Cette réalité et cette dignité ne se négocient pas, le véganisme ne se négocie pas, et le véganisme est un appel universel !

Dire non aux fachos, ce n’est pas du « sectarisme », c’est l’affirmation du contenu de la libération animale : la morale universelle, valable quelle que soit la couleur de peau ou la nationalité, quel que soit le sexe, quel que soit l’âge. Le 21ème siècle sera universel ou ne sera pas !

Le come-back d’EELV par l’intermédiaire de Notre-Dame-des-Landes

Ce qu’il y a de vraiment très étonnant cette dernière semaine, c’est le véritable « come back » d’Europe écologie les verts, par l’intermédiaire de Notre-Dame-des-Landes. Il y a quinze jours, EELV était rétamé, l’opportunisme de ses cadres était tellement connu que c’en était fini.

Et là d’un coup, de manière savamment adroite, EELV revient en force, feignant de « s’opposer » au Parti Socialiste… Tout en restant au gouvernement, avec deux ministères : le Logement avec Cécile Duflot, le Développement avec Pascal Canfin.

Sur le papier, il est vrai qu’EELV s’est toujours exprimé contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, cependant il n’y a jamais eu de bataille véritable de mener, comme en témoigne la participation au gouvernement.

S’il n’y avait pas les luttes actuelles sur la ZAD, EELV « regretterait » et l’histoire serait enterrée. Il est d’autant plus intéressant de voir comment EELV resurgit, et comment le PS fait semblant d’être particulièrement énervé de la situation, en proposant une « médiation » sur la construction de l’aéroport.

Sauf qu’à côté, les choses sont très claires: l’aéroport se fera ont rappelé tant la porte-parole du gouvernement (Najat Vallaud-Belkacem) que celle du Parti socialiste (Frédérique Espagnac)! Comment croire après que cette pseudo médiation ait un sens?

Tout cela est de la magouille pour se partager les « parts de marché. » Cela prend parfois des tours grossiers : voici comment le Canard enchaîné relate par exemple des propos de Jean-Marc Ayrault :

« Je les [Cécile Duflot et Pascal Canfin, ministres EELV] ai mis en garde. Je peux comprendre, à la rigueur, qu’ils ne soient pas d’accord avec le projet d’aéroport, puisque cela faisait partie des désaccords constatés entre le PS et les Verts [et reconnus officiellement dans l’accord PS-EELV].

Mais je ne peux pas accepter que des élus et des responsables de leur parti participent à des manifestations avec les anarcho-autonomes, surtout si elles dérapent.

Ils m’ont dit : « C’est notre base ». »

On est là dans de la magouille. Ce qui va se passer est très simple à comprendre : plutôt que de militariser la question en écrasant subitement la lutte sur la ZAD, le PS utilise EELV comme levier pour intégrer le mouvement dans ce qu’il a de populaire, et ainsi se renforcer lui-même. C’est la base de la social-démocratie.

La lutte sur la ZAD ayant des valeurs et des conceptions, mais pas de programme constitué, ne présentera pas de concurrence avec EELV et sera lentement mais sûrement asphyxié, par des répressions ciblées et une « séparation » du reste du mouvement qui sera savamment organisée.

L’aéroport sera alors construit, le PS passant pour des sortes de « salauds » auprès de gens soutenant EELV pour renforcer la bonne « tendance », alors que les « révolutionnaires » auront été isolés et écrasés.

C’est « gros comme une maison », comme on dit. Aussi gros que la même manière, dans Libération (du 23 novembre 2012), avec laquelle Daniel Cohn-Bendit a donné le point de vue suivant : « J’ai défendu la participation d’EELV et soutenu les initiatives de François Hollande pour réorienter l’Europe. Mais la manière dont cela se passe à Notre-Dame-des-Landes rend de plus en plus difficile le maintien des écologistes au gouvernement. »

A ceci près que Cohn-Bendit expliquait depuis quelques temps qu’il entendait prendre du champ avec EELV, et que pratiquement beaucoup le voient participer à autre chose pour les prochaines élections !

Tout cela est permis parce que la question fondamentale, celle de la Nature, n’est pas prise en compte. Oui ou non la Nature, dans ce qu’elle a de « sauvage », a-t-elle une valeur en soi ?

C’est cela la question de fond qui devrait être levée dans la question de la construction du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, et cette question apparaît également en filigrane, même si de moins en moins.

Sans porter la question à ce niveau d’antagonisme avec l’idéologie dominante, inévitablement EELV phagocytera, asphyxiera, intégrera la lutte !

Élisabeth de Fontenay, « philosophe » pas militante!

Le véganisme est une chose simple, et comme c’est simple, cela pose problème à certains. Car le problème des choses simples, c’est qu’on peut les faire.

Imaginons, en effet, que l’on défende une grande utopie. Avec de la mauvaise foi, on peut toujours prétendre que son propre mode de vie n’est pas en contradiction avec l’utopie. On peut affirmer n’être qu’en train d’aménager sa propre vie, comme on peut.

Avec le véganisme, c’est déjà beaucoup plus compliqué. La libération animale, ou bien l’ALF, etc. etc. tout cela a son charme et forme un certain romantisme. Le problème est par contre… qu’il faut être végan, et là ça coince pour les opportunistes.

En voici un témoignage assez incroyable avec l’interview d’Élisabeth de Fontenay dans le dernier « ELLE », consacrée aux animaux, c’est-à-dire à leur utilité (notamment les chats) pour la vie quotidienne (contre le stress, etc. etc.).

Élisabeth de Fontenay est en effet utilisée comme principale « philosophe » par les médias lorsqu’il s’agit de parler des animaux. On la présente comme une grande moraliste pour son Le Silence des bêtes paru chez Fayard en 1998 ; elle est mise en avant comme « conscience morale » aussi pour l’émission de radio Vivre avec les bêtes sur France Inter, avec Allain Bougrain-Dubourg.

Tout cela c’est du vent, c’est du cinéma, cela ne veut rien dire, c’est de la poudre aux yeux…. Comme le montrent les propos de la « philosophe » dans « ELLE. »

Élisabeth de Fontenay n’a rien à dire, elle ne prône rien, elle n’appelle à rien, elle ne veut surtout pas rompre avec le mode de vie bourgeois qui est le sien. Et elle ne fait même pas semblant d’être « végéta*ienne » ou quelque chose du genre puisqu’elle mange de la « viande », et même pas assez à son goût car « malheureusement » elle ne sait pas assez la cuisiner, cette « viande » !

Le rapport aux animaux d’Élisabeth de Fontenay est démasqué par la pratique elle-même. Si elle aimait véritablement les animaux, elle assumerait leur défense, face à un ennemi social. Or, elle refuse de combattre, elle refuse de critiquer la société, cela serait trop « radical. »

Ce à quoi sert Élisabeth de Fontenay, c’est à temporiser, à amener sur des voies de garage, à induire en erreur, à faire croire qu’on peut être « pour » les animaux et ne rien assumer dans la pratique, dans la vie quotidienne. C’est du mensonge, du discours « bio » au servide de l’industrie de la mort !