Les primitivistes contre la méga-machine

(Egalement en ligne dans la section culture.)

Le mouvement primitiviste est apparu dans le courant des années 1980-1990, et consiste en une critique générale de la société, avec parfois certains aspects écologistes, voire vegans.

Les primitivistes considèrent que depuis la domestication des animaux et l’agriculture, les êtres humains ont perdu la capacité d’être libre et heureux, d’être spontané, créatif, etc. La faute en est selon les primitivistes à la civilisation, fondée sur la technologie et la société de masse.

Ils mettent ainsi en avant la spontanéité, le côté « sauvage », s’opposant ainsi à toute hiérarchie, toute idéologie, et même en fait toute forme de socialisation. Leur idéal est celui des chasseurs cueilleurs du début de l’humanité, aussi sont-ils désignés comme « primitivistes. »

Les primitivistes se rattachent ainsi au courant anarchiste, mais ils rejettent les anarchistes qu’ils considèrent comme trop organisés et trop liés idéologiquement aux valeurs de la société et de la civilisation.
Les primitivistes veulent anéantir la civilisation et entendent détruire la « méga-machine », afin que l’humanité ne consiste plus qu’en des petits groupes disséminés vivant de cueillette et de chasse, sans aucune industrie et sans bouleverser quoi que ce soit au règne animal et végétal.

Dans cette optique, les primitivistes veulent donc l’anarchie, mais pas les anarchistes et ils rejettent l’extrême-gauche en général: l’objectif est de détruire la technologie, les hiérarchies, les idéologies, et même tout discours organisé et « fermé », tout discours « symbolique », car pour les primitivistes celui-ci porte forcément en lui un ordre précis, la domination, l’oppression, etc. La science est également rejetée, pour répéter le schéma « sujet – objet. »

Le penseur primitiviste le plus connu est John Zerzan; il existe des réunions, des activités (entraînement à la vie sauvage, voir par exemple Wild Roots) et des revues primitivistes: initialement Fifth Estate qui a commencé dès les années 1970, et surtout Green Anarchy (voir également ici).

Une tendance des primitivistes s’est également transformée en courant insurrectionnaliste, notamment au Chili (Liberacion Total), et assume les positions de la libération animale.


Il va de soi pourtant que si le primitivisme pose les questions de fond, ses fondements théoriques sont absurdes. Il est évident que toutes les technologies ne sont pas mauvaises. Il y a un monde entre les chaises roulantes et le nucléaire. En mettant tout sur le même plan, les primitivistes nient donc le progrès.

Et si l’on peut être vegan aujourd’hui, c’est bien grâce au progrès. Etre vegan n’aurait pas pu être possible au 19ème siècle, à part pour quelques personnes. Il vaut bien mieux profiter du progrès pour que l’humanité soit vegane, plutôt que de retourner à l’époque des chasseurs-cueilleurs et de recommencer à vivre sur le dos de la planète et de ses habitantEs non humainEs!

Les primitivistes sont ainsi de mauvais défenseurs de Gaïa. L’humanité peut aider la planète, elle n’est pas un virus ou quelque chose de « mauvais. »

Et la contradiction est totale entre d’un côté un véganisme se fondant sur la compassion comme véritable humanisme et culture progressiste, et de l’autre le primitivisme qui célèbre le « bon sauvage » heureux d’être libre car pouvant chasser et n’ayant aucune autre responsabilité à part survivre.

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Comme dit dans la photo juste en-dessous, nous essayons de prendre un maximum de photos, en partant d’un point de vue orienté vers la libération animale et la libération de la Terre.

Nous ne sommes pas d’accord avec le principe voulant que la photographie ait des valeurs « neutres », « professionnelles », pour nous la photographie se décide selon l’oeil du photographe, et cet oeil doit partir du point de vue de la libération animale et la libération de la Terre!

C’est pour cela que la culture antispéciste n’est pas la nôtre, selon le principe: les antispécistes montrent des photos de cadavres d’animaux et trouvent cela mal. Ceux qui prônent la « protection animale », la « défense des animaux » font pareil. Où est la dignité?

Nous, en tant que vegans, nous montrons la beauté des animaux libres dans leur environnement, et nous trouvons cela bien.

C’est différent. Notre vision du monde est différente, notre sensibilité n’est pas la même. Nous n’en appelons pas à la même chose au fond des coeurs.

La protection animale et l’antispécisme sont au fond un christianisme poussé jusqu’au bout. Nous, nous portons une éthique nouvelle!

Bien entendu, il faut parfois évidemment montrer la réalité de ce qu’endurent les animaux dans les abattoirs, entre autres. Mais on a l’impression que les antispécistes ne connaissent que cela. D’ailleurs, ceux qui sont dans cette optique ne s’intéressent ni aux animaux, ni à la nature.

D’où leur mépris pour la libération de la Terre, leur désintérêt quasi affirmé pour les animaux « sauvages »…

Nous pensons en ce qui nous concerne que la lutte pour la libération de la planète et ses habitantEs ne tolère pas de compromis!

Et on peut prendre un exemple concret. Le 24 octobre 2009 aura lieu une « marche contre la fourrure » à Paris, auxquelles appellent toutes les associations (de la fondation Brigitte Bardot à Droit Des Animaux en passant par les Furieuses Carottes).

Cette manifestation…. n’aura pas lieu dans un quartier populaire, pour mettre en avant la libération animale. Non, il s’agit d’aller place de l’Opéra, dans un très « beau quartier ».

Hors de question donc d’être radical, révolutionnaire, etc. ou même vegan: parmi les demandes des organisateurs aux manifestants, c’est clairement dit:

Nous remercions toutes les associations et participants de se munir uniquement de pancartes et bannières ayant pour sujet la fourrure.
Évitez, s’il vous plaît, de porter du cuir ( ou de la fourrure ;) ) afin de ne pas donner prise à nos contradicteurs.

Le premier point explique donc qu’il est refusé que la lutte contre la fourrure soit mis en avant comme tremplin pour aller plus loin, comme par exemple avec la campagne contre Escada dont il est parlé dans l’interview des activistes allemandEs de BerTA.

En clair: ceux et celles qui sont pour le veganisme n’ont pas le droit de l’afficher. Sans parler de la libération animale ou de la libération de la planète, ou du refus de la légalité, etc.

Quant au second point, il est carrément indigne. Le smiley concernant la fourrure est honteux. Quant au fait de demander de ne pas porter de cuir… au moins ce jour-là, c’est d’une fumisterie, d’une hypocrisie…

Nous sommes pour la libération animale et la libération de la planète. Et nous pensons qu’il faut que tout le monde soutienne ces deux causes.

Et soutenir ces deux causes est un engagement qui ne passe pas par manifester dans un quartier chic de Paris pour expliquer qu’on est pas content, pour soutenir une initiative aux chances de succès totalement nulles, où encore une fois les vegans sont mis sur le même plan que les végétariens, voire des gens ne l’étant d’ailleurs pas du tout.

Une manifestation où d’ailleurs on retrouve un appel littéralement hallucinant, une véritable insulte aux animaux et au veganisme :

NOUS RECHERCHONS DES BÉNÉVOLES POUR LA MARCHE

Deux ou trois personnes, de préférence de grande taille, pour se déguiser en « faucheuses », les costumes sont fournis. Elles seront en tête de cortège.
Plusieurs personnes pour se déguiser en « hommes des cavernes », les costumes sont fournis.
Note: Les costumes seront sûrement fabriqués avec de vraies fourrures récuperées par des associations.

Quelle honte! Quelle attitude indigne! Faut-il rappeler que la fourrure c’est de la peau, la peau d’un être assassiné?!

Le fait même d’imaginer une chose pareille est d’un sordide absolu, une incompréhension totale du sens éthique de notre bataille.

Nous croyons en la libération animale et la libération de la planète. Ce sont des projets qui ont une valeur en soi. C’est une bataille qui exige des valeurs claires et sans compromis!

PAS DE COMPROMIS DANS LA DEFENSE DE NOTRE MERE LA TERRE !

Se méfier de ceux qui veulent trop en savoir

Petit extrait d’un document sur la sécurité d’Earth First Montréal, disponible dans nos archives:

Pour commencer, il faut reconnaitre qu’il y a des choses qui sont inappropriéés dans une discussion. Ces choses sont:

-Votre participation ou celle d’une autre personne avec une organisation clandestine.

-La volonté d’une autre personne d’être membre d’une organisation semblable.

-Demander aux autres s’ils/elles sont membres d’organisations clandestines.

-Votre participation ou celle d’autres individus à des actions illégales.

-Vos préparatifs ou ceux d’un autre a de futures actions.

Constatez-vous la tendance?
Ce que toutes ces choses disent c’est ceci ; il est néfaste de parler de l’implication spécifique (passé, présent, futur) d’un individu à des actions illégales.

Ces sujets sont des mauvais choix de conversation, peu importe s’ils ne sont que rumeurs, spéculations ou des informations personnelles. Notons toutefois, que personne n’essaient de prétendre qu’il est impossible de discuter d’actions directes en terme générale. Il est totalement légal, sécuritaire voir même souhaitable que les individus s’affirment en faveur des tactiques « barres de fer » et tout autres formes de résistance.

Le danger repose dans l’association d’individus à des actions spécifiques ou à des groupes spécifiques.

Barbarie ou pas? Un choix à faire

Les choses sont possibles, quand on s’organise. La Terre d’abord par exemple un site tournant à l’énergie solaire. Internet pollue énormément, et il ne serait pas logique de faire un site dont l’hébergement polluerait, alors qu’il est possible de faire autrement. C’est un peu plus cher bien entendu, mais finalement pas tant que cela, et c’est secondaire quand on veut faire bien.

Faire bien, c’est ainsi possible, et à l’échelle d’une société, c’est fantastique. Il suffit de voir par exemple le parc solaire de Lieberose qui a été inauguré (ici une vidéo pour se faire une idée). Situé en Allemagne près de Berlin, ce parc remplace un terrain militaire… Il suffirait de faire pareil.

Sa surface de 162 hectares (soit 210 « terrains de football ») va permettre de donner de l’énergie à 15.000 foyers, soit l’équivalent d’une ville de 45.000 personnes. Les modules solaires sont recyclables, et la centrale électrique fonctionne sans eau, ni émissions dans l’atmosphère ni émission de déchets.

Voilà l’intelligence mise dans le bon sens. A l’opposé de ce qu’on peut voir dans une vidéo mise en ligne par l’association Mercy for Animals, active aux Etats-Unis. La revue Le Nouvel Obs en a parlé aussi. Une équipe a tourné en secret dans la plus grande usine de poules pondeuses de ce pays, où 150.000 poussins mâles se font littéralement liquidés chaque jour.

Dans cette vidéo on voit comment: le tapis roulant les fait tomber dans un énorme hachoir rotatif.

150.000 poussins sur un an. Soit 150.000 fois 365. On a beau s’imaginer, vérifier sur la calculatrice… Cela donne un sentiment étrange.

Le monde va être ce qu’on en fera. Rejoignez la bataille pour la libération animale et la libération de la Terre!

Front de Libération de la Terre

Steve Jones, un membre du comité d’administration de la Bank of America, le principal investisseur des Etats-Unis pour les mines de charbon à ciel ouvert dans les montagnes, a vu sa maison en Caroline du Nord visité deux fois par le Front de Libération de la Terre, à deux semaines d’intervalles. Les activistes ont commis de mineurs actes de vandalisme (autocollants, peinture noire, etc.) comme avertissement. La Bank of America locale a également été visée.

La couleur noire a été choisie (au lieu du rouge traditionnel) comme symbole de la pollution causée par les mines dans le Tennessee. L’exploitation des mines de charbon à ciel ouvert dans les montagnes est combattue depuis longtemps par les activistes pour la planète aux USA (ici un PDF avec une petite liste des films, articles, livres et sites à ce sujet).

L’opération nécessite en effet la déforestation, la destruction de toute vie locale, la démolition continue de la montagne à coup d’explosifs, le passage incessant de camions, la destruction des ruisseaux et de toute nature dans l’environnement immédiat, la pollution continue de la région, etc.

Ici on a quelques photos des activités d’une telle mine en France, là de très impressionnantes photos de la mutilation des montagnes.

Le communiqué se termine par: « Pour les enfants, pour les ours, pour les montagnes, pour les loups, pour les poissons, pour notre mère [=la Terre], nous reviendrons. Front de Libération de la Terre. »

Ici le communiqué original en anglais, publié le 17 juillet par l’office de presse de l’ELF pour l’Amérique du Nord:

North Carolina: Steve Jones, a member of the board of directors for Bank Of America, the United States’ primary investor in mountain top removal coal mining, had his house visited twice during the night recently.

On the eve of the Summer Solstice, we visited him the first time, smashing the front window on the cute lamp in his driveway and leaving a sticker on the post to let him know why we’d visited. Also on this night we glued the locks and put stickers on a Bank Of America branch in his town. 2 weeks later, on the eve of the full moon we returned to his house and smashed to bits the rest of the lamp and splattered black paint all over the sign with his address/mail box and steps/walkway.

Animal rights activists have long used red paint to mark murderers of many sorts; we chose black paint because it is black like the coal sludge that covers Tennessee, making the earth toxic in a disaster said to be worse than the Exxon Valdez spill. This disaster was uncommon only in that it got press coverage.

It is black like the water that comes out of the taps when people in effected communities turn on their taps for water. And it is black like your heart. For the kids, for the bears, for the mountains, for the wolves, for the fish, for our mother, we will be back. ELF.

Loi de programmation militaire : Comment faire taire les militants

La ministre de l’Intérieur, sur suggestion de l’Élysée et de quelques parlementaires, prépare en secret un arrêté fondé sur un projet de loi signé du Premier ministre et du ministre de la Défense, prêt depuis le mois d’octobre 2008. Il s’agit de la loi 1216 de programmation militaire pour 2009-2014 : un texte plutôt banal s’il ne prévoyait, dans son article 5, de réorganiser et de redéfinir tout ce qui touche à la sécurité intérieure.

Ce qui, une fois la loi votée, autorisera la publication d’un ou plusieurs décrets permettant de poursuivre notamment les militants écologistes et associatifs lorsque, par leurs actions, écrits ou propos, ils mettront en cause « les intérêts de l’État ».

Dans ces « intérêts » seraient notamment inclus ce qui concerne les centrales, les transports nucléaires et le stockage des déchets, mais aussi ce qui touche aux installations industrielles et aux stockages classés « Seveso », qu’il s’agisse d’usines manipulant des substances dangereuses ou d’aires abritant des cuves de produits chimiques. Ce texte aurait aussi comme conséquence d’aggraver les peines encourues par les faucheurs d’OGM, car il permettrait de poursuivre les individus et les associations mettant en cause les intérêts économiques stratégiques de la France.

Dans l’exposé des motifs de la loi, on trouve en effet ce paragraphe : « Les attributions, déjà codifiées, des ministres de la Défense, de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de l’Économie et du Budget sont redéfinies en fonction des différentes politiques qui entrent dans leur champ de compétence et concourent à la stratégie de sécurité nationale. Au-delà de ces modifications, et dans le prolongement des orientations du Livre blanc, des attributions particulières en matière de sécurité nationale du ministre de la justice et des ministres chargés de la Santé, de l’Environnement, des Transports, de l’Énergie et de l’Industrie sont codifiées. »

Au nom de la sécurité nationale, le décret en préparation permettrait donc de placer sous la protection de cette dernière toutes les actions et informations liées, par exemple, à l’environnement et aux infrastructures contestées par les associations de protecteurs de la nature et les organisations écologistes.

De la même façon, tout ce qui concerne le changement climatique pourra entrer dans les informations classifiées interdites de divulgation. Classification qui, d’une part, sera bien entendu à la discrétion souveraine du gouvernement en place et qui, d’autre part, sera opposable à la fois aux militants, aux associations et aux juges d’instruction. S’ils existent encore. Les écolos ne sont bien sûr pas les seuls visés : ce texte à tout faire permettrait de poursuivre tous les agissements « déviants ».

Il deviendrait donc plus difficile d’exercer une contestation écologique. Ce dispositif pourrait être complété dès l’automne par une circulaire ou un décret – ce n’est pas encore décidé – qui compliquerait la tâche des citoyens et des associations de protection de la nature voulant attaquer des décisions de l’État et des collectivités territoriales devant les tribunaux administratifs. Les élus se disent lassés des remises en cause de permis de construire ou des tracés de routes.

Depuis plusieurs années, les associations de maires demandent au gouvernement une restriction de la contestation «administrative» pour abus de pouvoir et non-respect des règles d’enquête publiques. En oubliant de rappeler que le recours aux tribunaux administratifs est souvent la seule arme des écologistes et des associations de protection de la nature.

Entre les possibilités de criminalisation de la contestation écologique et les restrictions aux recours administratifs, si ces deux réformes entrent en vigueur, l’écologie devrait peu à peu cesser de gêner le pouvoir. Pour l’instant, il est encore, au moins, possible de l’écrire sans encourir le risque d’être poursuivi… pour outrage au gouvernement.

Claude-Marie Vadrot

Sources :
http://www.legrandsoir.info/Loi-de-programmation-militaire-Comment-faire-taire-les.html
http://www.politis.fr/article7307.html

Pas sans Gaïa

A propos encore et toujours de la grippe porcine, voici deux réflexions – qui ont le même fondement – que l’on peut faire:

a)tout d’abord, si dans votre entourage, notamment familial, le véganisme passe mal, il est temps de faire campagne: c’est très clairement le mode de vie carnivore industriel qui est responsable de la situation.

Non seulement les élevages intensifs sont des lieux de mort, mais qui plus est ils diffusent la mort. La barbarie à l’état pur, un monde noyé dans la mort et ses déchets, déchets se transformant eux-même en vecteurs de maladies nouvelles et de la mort.

b)ensuite, les animaux « nés pour mourir » dans les élevages intensifs vont être les prochaines cibles de meurtres à très grande échelle, renforçant encore plus la conception comme quoi la vie des animaux ne compte pas (« de toutes manières ils sont nés pour cela » etc.).

Aucune information n’existe au sujet du sort des animaux, mais les choses sont claires, il y a de grandes probabilités pour que des massacres à grande échelle soient organisés.

Voilà ce qu’il faut comprendre de phrases aussi sybillines que « Si l’on découvrait que le virus A/H1N1 pourrait rendre malades les animaux, la propagation du virus pourrait aggraver la situation régionale et globale pour la santé publique (…).

Ces évaluations étaieront d’éventuelles décisions concernant les restrictions sur les déplacements des porcs dans les régions touchées et toutes décisions concernant les restrictions relatives aux porcs vivant » (Réseau international des autorités de la sécurité sanitaire des aliments – Infosan, placé sous l’autorité de l’OMS et de la FAO).

Pareillement, on peut voir de quel côté se site l’Organisation internationale des épizooties/Organisation internationale de la santé animale (OIE, Paris), une sorte d’’OMS des animaux au service de l’industrie.

Cet organisme a publié le 27 avril un communiqué au sujet de la grippe humaine affectant les Etats-Unis et le Mexique, et qu’y lit-on? Qu’il faut parler de « grippe de l’Amérique du Nord » et pas de grippe porcine, et que si les animaux sont malades la situation empirerait pour les humains.

Voilà bien le raisonnement non vegan par excellence: tenter de sauver sa peau d’humain en se séparant des autres animaux et de la nature. Le darwinisme social érigé en système ultra-pyramidal.

Il faut bien comprendre: sur cette planète, personne ne peut s’en sortir tout seul, et encore moins sans Gaïa. Il faut savoir se confronter aux réalités matérielles.

Arne Naess: qu’est-ce que l’écologie profonde?

A la fin de l’année dernière a été publié en français Écologie, communauté et style de vie d’Arne Naess, lui-même mort au début de l’année. Sa pensée est quasiment inconnue en France, et sa pensée n’a été mise en valeur à sa mort que de manière underground (un conseiller municipal Vert à Limoges, les maos, un blog par-ci par-là, la revue Mouvements…).

La Terre d’abord va donc davantage se consacrer à la mise en valeur des principes, des notions, afin d’avoir une vision globale et d’être à la hauteur pour libérer la planète.

Commentaires d’Arne Naess des huit points clés de l’écologie profonde (élaborés par Arne Naess et George Sessions en 1984 lors d’une randonnée dans la Vallée de la Mort en Californie)

1) Le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur intrinsèque (inhérente, en eux-mêmes). Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains.
« Cet énoncé considère la biosphère ou plus exactement l’écosphère comme un tout (auquel renvoie le terme d’écocentrisme). Notre connaissance actuelle du caractère étroitement imbriqué de leurs relations entraîne à leur égard un respect et un souci fondamentaux. Le terme « vie » est utilisé ici en un sens non technique pour inclure ce que les biologistes classent comme « non-vivant ». Pour les promoteurs de l’écologie profonde, des expressions telles que « Laissez la rivière vivre » illustrent ce sens plus étendu que l’on retrouve dans de nombreuses cultures. La valeur intrinsèque d’un objet naturel est indépendante de toute conscience, intérêt ou jugement d’un être conscient. »

2) La richesse et la diversité des formes de vie contribuent à l’accomplissement de ces valeurs et sont également des valeurs en elles-mêmes.
« Ce deuxième principe présuppose que la vie en elle-même, en tant que processus évolutif, implique un accroissement de la biodiversité et de la richesse naturelle. Les animaux ou les plantes prétendument « moins évolués » ne sont pas de simples étapes vers des formes de vie plus évoluées et plus rationnelles. »

3) Sauf pour la satisfaction de leurs besoins vitaux, les hommes n’ont pas le droit de réduire cette richesse et cette diversité.
« Le terme de « besoin vital » revêt un sens délibérément imprécis pour autoriser une certaine latitude interprétative. En effet les variations dans le climat et dans les facteurs qui en dépendent et les différences dans les structures des sociétés doivent être prises en considération. »

4) L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution.
« Les hommes dans les pays les plus riches matériellement ne peuvent réduire leur influence excessive avec le monde non humain du jour au lendemain. La stabilisation et la réduction de la population humaine prendront du temps, des siècles ! Mais cela n’excuse pas le laisser-aller actuel. Plus nous attendrons longtemps pour entreprendre des changements, plus ceux-ci seront drastiques. Jusqu’à ce qu’ils aient lieu, un effondrement de la biodiversité est toujours possible.

5) L’interférence actuelle des hommes avec le monde non-humain est excessive et la situation s’aggrave rapidement.
« Cet énoncé reste modéré. La non-interférence n’implique pas que les hommes ne doivent pas modifier leur écosystème, ils ont modifié la Terre tout au long de leur histoire et continueront de le faire. La véritable question est la nature et l’ampleur d’une telle influence. La destruction des forêts primaires et autres écosystèmes sauvages a été excessive dans les pays riches. Il est donc essentiel que les pays pauvres ne nous imitent pas à cet égard. La lutte pour la préservation d’espaces sauvages et semi-sauvages devra se poursuivre. Les étendues sauvages sont nécessaires dans la biosphère pour l’évolution continue des plantes et des animaux. La plupart des espaces sauvages et des réserves de chasse n’autorisent pas une telle spéciation!»

6) Les politiques doivent changer, elles doivent affecter les structures économiques, techniques et idéologiques. La situation qui résultera du changement sera profondément différente de la situation actuelle.
« La croissance économique telle qu’elle est conçue et mise en œuvre dans les pays industrialisés est incompatible avec les points précédents. Il y a un prestige dans la consommation effrénée et le gaspillage. Alors que l’autodétermination, la communauté locale et le « Pensez globalement, agissez localement » demeureront les termes clefs dans l’écologie des sociétés humaines, la mise ne place de changements radicaux exige une action à une échelle de plus en plus globale : l’action transfrontalière. Une action par le biais des ONG internationales devient ainsi nécessaire. »

7 ) Le principal changement idéologique consistera en la valorisation de la qualité de la vie plutôt que de toujours promouvoir un niveau de vie supérieur. Il y aura une profonde conscience de la différence entre «gros» et « grand ».
« Certains économistes critiquent le terme de « qualité de vie » parce qu’il est vague, on le considère comme tel parce que la qualité de vie n’est pas quantifiable. Or, il n’est ni possible ni souhaitable de la quantifier. »

8 ) Ceux qui adhèrent aux points précités ont obligation de tenter de mettre en place directement ou indirectement ces changements nécessaires.
« Il y a de la marge pour la discussion des priorités. La ligne de front de la crise environnementale, longue et variée, offre de la place pour tout le monde ! »