Libération publie une ode pétainiste du « territoire »

Nous parlions il y a peu du relativisme terrible de la presse se voulant « contestataire », comme Le Monde ou Libération, publiant régulièrement des points de vue sur le véganisme qui sont parfois pour, parfois contre, le tout servant la confusion et le relativisme.

Ce qui ne peut que ressortir, c’est le discours pétainiste, notamment sous sa forme moderne zadiste, et là cela ne manque pas avec une ode au pétainisme publié dans Libération. Le texte est rempli de références idéologiques que l’auteur ne connaît peut-être même pas : quiconque a lu Maurras ou Heidegger, Giono ou Bernanos, en comprend immédiatement la nature.

On y trouve tout : de l’éloge du paysage au refus de l’humanité unifiée à l’échelle mondiale, de la défense des petits savoirs-faires « authentiques » au refus d’une morale universelle, de l’utilisation de concepts pseudo-philosophiques (« élevage-paysan ») au rejet du monde moderne.

Ce texte est un classique du genre, reflétant toute une tendance historique : les zadistes et apparentés n’ont fait que réactualiser la critique pétainiste du monde moderne, sur les mêmes bases, et son agressivité envers le véganisme est obligatoirement présente et inévitablement toujours plus offensive.

Repli individuel sur son lopin de terre avec la ZAD ou véganisme universel d’une humanité unifiée organisant la production à l’échelle mondiale, l’opposition ne peut être que totale !

Plaidoyer pour les territoires d’un paysan végano-sceptique

Par Pierre-Etienne Rault, Eleveur-tanneur dans le Morbihan —

Il ne devrait pas y avoir de tentation à devenir végan dès lors que l’on a bien compris l’élevage-paysan. Mais pour bien comprendre l’élevage-paysan, il faut avoir saisi l’esprit de territorialité auquel celui-ci est étroitement lié. La territorialité relève du sensible, de notre rapport au monde, et gagne celles et ceux dont une partie de la conscience est profondément reliée à un territoire. Si elle est en première évidence un cordon à travers lequel circule l’avitaillement des biens nourriciers et matériels, la territorialité n’en demeure pas moins le terreau des relations sociales ainsi qu’une source de diversité culturelle et spirituelle.

Un rapport fusionnel a longtemps lié l’homme et son territoire, l’être fait d’os et de chair à son environnement organique et minéral. Si quelque part, au pays, une grange était à bâtir, alors un instinct de territorialité guidait naturellement le paysan vers le plus proche filon d’argile pour l’entreprise de maçonnerie, vers l’arbre multicentenaire pour l’entreprise de charpente, vers les champs de seigle pour l’entreprise de couverture. L’ensemble constituait un ouvrage indigène bâti à coups d’ingéniosité. Les objets du quotidien, comme les outils de travail, étaient également faits de particules arrachées aux territoires. Chacun d’eux était façonné par l’habileté de mains savantes, à partir de matériaux débusqués dans le pli d’une roche, la lisière d’un bois, le lit d’une rivière, les entrailles d’une bête.

Os, cuirs, laines, plumes, crins, tendons, cornes, bois, graisses et suints sont autant de matériaux provenant du monde animal et dont l’Homme a su, un jour, trouver une utilité. Jusqu’à l’ère thermo-industrielle et l’avènement de la plastochimie, on recourait autant qu’il était possible de le faire à ces matériaux naturels, indigènes et renouvelables. On leur trouvait des propriétés dont les qualités multiples concordaient avec un grand nombre d’usages : vêtements, colles, harnais, bougies, brosses, lubrifiants, isolants, sacs, selles, chaussures… On trouvait dans le monde végétal ou minéral d’autres matériaux tout aussi utiles mais dont les propriétés ne pouvaient pas toujours rivaliser ou même simplement remplacer les matériaux d’origines animales. Il fallait donc compter sur les trois mondes, animal, végétal, et minéral pour que le territoire déploie l’ensemble de ses richesses et pourvoie ainsi aux besoins élémentaires des sociétés.

 

Progrès et déterritorialisation

Aujourd’hui, l’économie marchande mondialisée est dotée d’une redoutable logistique permettant de se nourrir, de se vêtir, de s’abriter et de se chauffer sous toutes les latitudes sans que l’approvisionnement des biens primaires provienne nécessairement des ressources du territoire habité. Le progrès technique dans de multiples domaines a fait de nous des êtres confortablement déterritorialisés. Ainsi, l’Homme moderne ne concentre plus ses efforts à la recherche d’une communion avec son environnement naturel. Repus de la vacuité des choses artificielles, déraciné, il s’est égaré en perdant la conscience de sa présence sur son territoire. Ce manquement fragilise dangereusement le sens qu’il donne à son existence. Il passe à côté de splendeurs sans être atteint par leurs beautés et trépasse de ses peurs sans goûter à l’intensité d’exister.

Un pareil constat devrait nous interroger sur le rapport que nous entretenons aux territoires mais aussi aux objets et à la matière. Tandis que laines et peaux sont aujourd’hui considérées par la loi française comme des déchets d’équarrissage soumis à des réglementations si strictes qu’elles contraignent considérablement les éleveurs et les artisans dans la mise en place de filières de valorisation, le marché textile en provenance de la Chine inonde littéralement l’Hexagone de vêtements, sacs et chaussures en fibre coton ou synthétique.

Au-delà des considérations éthiques liées aux conditions de travail dans les usines chinoises, que devons-nous penser de ce dispositif marchand, libéral, orchestré politiquement et consenti sociétalement qui consiste à déterritorialiser notre économie en même temps que nos consciences? Nos savoirs-faire disparaissent. Les artisans tanneurs, maroquiniers, lainiers, matelassiers ne peuvent résister devant l’implacable concurrence des forces productives dont le modèle néocolonial conduit à une uniformisation planétaire des biens de consommations. Selon l’anthropologue Arturo Escobar, la lutte contre cette nouvelle forme d’impérialisme ne peut que surgir que des tréfonds des territoires par des femmes et des hommes portant des revendications d’autres mondes. Les ZAD qui émergent ici et là pour s’opposer à la bétonisation et à l’aménagement standardisé par toutes les formes de rationalités productives seraient des lueurs de ces autres mondes.

Maintenant, pouvons-nous dire que le véganisme préfigure ou est en mesure d’inspirer des lueurs d’autres mondes ? C’est loin d’être évident. D’abord parce que le véganisme est à bien des égards la traduction idéologique même de l’«aterritorialité». Pour le paysan que je suis, un territoire sans élevage est un territoire en souffrance, auquel on prive la possibilité de déployer son panel de vie et de biodiversité. Car le ré-ensauvagement de la nature que certains appellent de leurs fantasmes n’est en rien un gage de sauvegarde de la biodiversité. La plupart des espèces dont on déplore tous aujourd’hui la disparition ont pu pendant des siècles bénéficier de territoires propices à leurs implantations. Ces territoires étaient constitués de prairies naturelles, maillées de haies et de talus, parsemés de bosquets et parcourus de cours d’eau dont on prenait le soin de curer les lits. Dans ces prairies on y trouvait des animaux au pâturage dont le rôle était essentiel à une valorisation efficiente des espaces et permettait de garantir une alimentation saine et abondante. C’est ce modèle de territorialité, empirique, écologique et résilient que certains aimeraient voir remplacé créant ainsi la stupeur du paysan. Car un paysan à qui on interdirait aujourd’hui d’élever des animaux serait aussi malheureux et désœuvré qu’un pianiste à qui on enlèverait la moitié des touches de son piano.

 

Idéologie hégémonique

Par ailleurs, outre le fait que la viabilité de l’idéologie végane repose dans bien des domaines (fertilisation des sols, synthèse des fibres synthétiques…) sur l’acceptation de l’extractivisme, lequel est en tout point contraire au commun des ontologies territoriales, le véganisme est enraciné sur les vieux dualismes nature/culture, humain/non humain, bien/mal, gentil/méchant. L’idéologie végane semble ainsi concourir au renforcement d’un «système monde» uniforme, aussi bien mono-culturel que mono-cultural.

Sans se laisser aller à la caricature qui consisterait à rapprocher outrancièrement le véganisme du transhumanisme, on peut toutefois établir un lien entre la promotion de l’utopie végane et une implication (volontaire ou non?) dans un processus d’acculturation par la prescription morale. En effet, de la même manière qu’il est difficilement concevable qu’une personne qui se pense «bonne» ne désire pas un tant soit peu participer à réformer une société déviante pour la rendre plus juste, les végans, convaincus d’être les avant-gardistes d’une cause juste et noble que l’Histoire retiendra, ne peuvent que conférer à leur idéologie une dimension hégémonique. Par conséquent, la vérité et le bien que les végans pensent incarner doivent être colportés pour que la culture végane, la «culture du bien» devienne la norme.

La morale végane a toute sa place dans un monde dualiste, héritier de la culture judéo-chrétienne qui envisage les relationnalités selon des considérations de «bien» et de «mal». Mais cette même morale n’est pas introductible dans le cadre des interrelations et des interdépendances qui engendre l’adaptabilité des êtres sur leurs territoires dont dépend leurs (sur)vies. Pour penser la question végane il faudrait donc arriver à substituer l’analyse morale – et son récit rationnel et dualiste auquel nous sommes biberonnés depuis toujours — à une nouvelle grille de lecture qui prenne en compte pleinement l’ontologie des territoires.

Pierre-Etienne Rault est l’auteur de Végano-sceptique, éditions du Dauphin, 2017.

« L’animal n’est pas l’alter ego de l’homme »

C’est devenu une mode chez Le Monde et Libération : publier des articles contradictoires au sujet des animaux permet de relativiser la question, d’intégrer la réflexion au sein d’une sorte d’esprit polémique qui aurait un cadre bien délimité : celui des institutions.

On sait à quel point d’ailleurs on ne s’en sort pas. L214 veut participer à ces institutions, 269 forcer celles-ci à accepter le point de vue vegan, et seule une petite minorité, dont nous faisons évidemment partie, comprend qu’il faut une révolution et pulvériser ces institutions si on veut arriver à quelque chose.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faille rien faire de concret en attendant, bien au contraire : le sens réel des actions n’existe que dans la liaison avec l’objectif général qui est la libération animale. C’est ce qui fait qu’il ne peut pas y avoir de « débat » : soit on est une partie du problème, soit une partie de la solution.

C’est cette prise de conscience que cherche à tout prix à empêcher Libération. En publiant en même temps « Jean-Pierre Digard : « L’animal n’est pas l’alter ego de l’homme » » et « Assujettir les animaux est devenu un caprice », le but est de neutraliser la réflexion en opposant deux sortes de rationalités qui seraient aussi vraies l’une que l’autre, demandant donc un status quo.

C’est très Emmanuel Macron, mais aussi très français ! On est dans un pays fondamentalement libéral où l’exception confirme la règle, où l’entorse fait partie des devoirs pratiquement nationaux pour être un bon français ! Tout le reste serait, selon le refrain, « puritanisme anglo-saxon ».

Pour bien souligner la neutralité nécessaire, Libération a d’ailleurs choisi deux « personnalités » : Renan Larue, professeur de littérature à l’université de Californie, Santa Barbara, et Jean-Pierre Digard, anthropologue et directeur de recherches émérite au CNRS.

Ce dernier est assez intéressant au demeurant, car si d’un côté il souligne à juste titre que la domestication ne s’est pas réalisée dans une violence unilatérale, de l’autre il raconte n’importe quoi, et pas seulement parce qu’il parle des « véganiens ».

En voici un seul exemple :

« Il y a une forme d’anthropomorphisme à parler de « vie bonne ». De même, des scientifiques, trompés par ce prisme déformant, n’hésitent pas à parler de « bonheur » ou de « joie de vivre » des animauxLes choses sont plus complexes.

Prenez l’exemple de vaches en stabulation libre : vous ouvrez les portes, elles sortent, puis rentrent au bout d’une trentaine de minutes car leur litière est confortable et leur nourriture tombe régulièrement dans le râtelier, et quand elles ont mal au pis, le robot de traite est là pour les soulager… »

Selon donc ce grand chercheur, la vache aurait besoin du robot de traite généreusement fourni par l’humanité ! N’est-il pas admirable de voir une personne hautement diplômée, entièrement reconnue par les institutions, ne pas savoir que les vaches ne donnent du lait que pour leur veau, et qu’elles ne donnent donc pas du lait en permanence ? »

Quant à la question de la « joie de vivre » d’un animal, cette personne n’a dû jamais mettre les pieds dans un refuge de sa vie : qu’elle le fasse, sa vie en sera révolutionnée ! Car là, atteindre un tel niveau de faiblesse sur le plan émotionnel, sur le plan du sensible, ce n’est même pas lamentable : c’est avoir des siècles de retard sur Montaigne ou Lucrèce !

L’autre article, favorable au véganisme, commence quant à lui par un grand n’importe quoi comme prétexte. On apprend que :

« Une petite révolution est en train de se produire au sein de la fameuse école vétérinaire de Saint-Hyacinthe, au Québec. Pendant très longtemps, ceux qui en sortaient n’avaient pas la réputation – loin s’en faut – d’être du côté des animalistes. Il faut dire que ladite institution faisait de son mieux pour étouffer chez les étudiants tout scrupule d’humanité envers les bêtes, celles de boucherie particulièrement.

Mais tout part à vau-l’eau : près d’un tiers des élèves de l’école se déclarent désormais végétariens ou végans (1) ! Un bon nombre de ces jeunes rechignent à effectuer des stages de formation dans les abattoirs et ne prendront vraisemblablement pas la relève des inspecteurs qui y travaillent. »

Le (1) qui justifie cette information consiste en la note suivante :

« (1) Selon le président de l’association d’étudiants contacté par l’auteur. »

Ce n’est donc pas une information fiable, et de toutes façons elle est extravagante, pour toute une série de motifs qu’on peut largement deviner même si c’est au Canada :

  • les produits sont testés sur les animaux ;
  • il y a la vivisection au programme ;
  • les études vétérinaires sont choisies pour l’argent.

C’est tellement évident qu’on devine d’ailleurs naturellement que l’article a été mal traduit et que par « vegan » il faut comprendre « végétalien ». Ce qui rend encore plus absurde la thèse générale d’un changement chez les étudiants vétérinaires, qui s’ils voulaient vraiment changer les choses deviendraient vegans.

Il est d’ailleurs totalement fou de voir l’indifférence cruelle des vétérinaires français par rapport à la situation des animaux. Leur silence est vraiment criminel.

Et aussi grave que ce silence, il y a les tentatives de parler à tort et à travers du véganisme, pour le neutraliser.

Action de l’ALF à Paris / Nouvelle libération de beagles, en Catalogne

Voici le communiqué de l’ALF à Paris, et suit une action de libération extrêmement documentée ayant eu lieu en Catalogne, dans un laboratoire de vivisection.

« La célèbre boucherie parisienne Desnoyer vandalisée la veille de Noël.

Dans la nuit du 23 décembre 2010, l’ALF a rendu visite à la célèbre boucherie Hugo Desnoyer, fournisseur des grandes tables françaises et de l’Elysée; 45 rue Boulard dans le 14ème arrondissement de Paris.

Pendant qu’une personne faisait le gué, quelqu’un d’autre engluait les serrures et jetait de la peinture indélébile sur le rideau métallique, la devanture et l’enseigne au dessus de la boucherie, et qu’un autre taggait au sol VIANDE = MEURTRE devant la porte d’entrée et devant la vitrine.

ALF est vivant en France !!! »

Voici le communiqué de la libération de beagles d’un laboratoire de vivisection, par des personnes sympathisants de l’association Igualdad animal (égalité animale), en Espagne. Rappelons qu’il y a quelques jours avait été rendu public le communiqué d’une autre libération de beagles, en Italie.

Une vidéo de l’action a été tournée :

Haute qualité (746 mégas)

Qualité moyenne (371 mégas – 12)

Qualité faible (67 mégas – 12)

Un pack de photographies est également disponible (523 mégas).

On notera l’importante description (et les images tournées le prouvent) accordée à la réaction des chiens. Non seulement cela prouve évidemment qu’il ne s’agit pas de « machines », mais cela souligne également l’importance qu’il y a à reconnaître l’existence personnelle de ces animaux là, et de ne pas parler des animaux de manière abstraite, « en général. »

La nuit du premier janvier 2011, 36 six chiens ont été sauvés par un groupe d’activistes pour les droits des animaux d’une unité d’élevage d’animaux pour les expériences de Harlan Interfauna, située dans la périphérie de la ville catalane de Sant Feliu de Codines (Catalogne, Espagne), offrant une nouvelle vie à ces animaux dans cette nouvelle année.

Une fois que nous étions à l’intérieur, nous avons documenté la vie misérable de ces animaux, et préparer leur transport.

Bloqués en permanence dans leur chenil sans pouvoir courir, jouer, explorer leur environnement ou avoir des rapports les uns avec les autres, plusieurs avaient des plaies – comme le montrent les images filmées cette nuit – comme ils devaient dormir en hiver avec le contact direct du béton froid couverts de leurs propres défécations et urine.

Un des chiens sauvés vivait en isolement total, sans aucun type de contact avec les autres animaux. C’est une forme de torture psychologique pour des animaux sociaux qui ont besoin de compagnie des autres animaux.

D’autres étaient tellement anxieux d’avoir un contact et un stimuli après avoir été dans ces chenils pour presque quatre ans qu’ils essayaient désespérément de nous toucher à travers les barreaux et de capter à tout prix notre attention.

Lorsque nous sommes entrés dans leur chenil, ils sautaient autour de nous de manière excitée, cherchant de l’affection. Quelques minutes plus tard, ils nous ont accompagné joyeusement hors de cet endroit, dans leur première promenade libre de toute leur vie.

Considérant leur santé mentale et physique, tous les animaux sauvés ont été examinés par des vétérinaires. Certains se sont vus accordés toute notre attention afin de les aider à surmonter la peur constante dans laquelle ils vivaient.

Tous ont déjà été amenés à des maisons sûres où ils seront aimés et protégés. Nous ne savons pas combien de temps cela prendra avant qu’ils ne fassent de nouveau confiance aux humains, cependant nous sommes certains que l’attention et les soins qu’ils recevront dans leurs nouvelles maisons permettra d’ouvrir un chemin vers leurs coeurs et qu’ils vivront heureux et en sûreté pour le reste de leur vie.

Après une vie pénible dans les unités catalanes de Harlan Interfaune – pas différent de Green Hill en Italie ou de Marshall aux USA – un destin bien pure attendait ces animaux : être transportés dans les laboratoires de vivisection où ils seraient en permanence enfermés dans des cages, ne sortant que pour être utilisés dans des expériences.

Tous sont nés avec une sentence, celle d’être de devenir des victimes de tests de toxicité, de la recherche biomédicale et vétérinaire, ou des expériences militaires, tous se terminant avec la fin de leurs vies.

Les activistes qui ont mené cette action sont vegans, et rejettent le spécisme, comme tout type d’exploitation animale, y compris la vivisection comme dans ce cas, ou la consommation de produits d’origine animale, leur utilisation pour nos habits.

Nous pensons que le seul critère important pour respecter les autres est leur capacité à ressentir, pas l’appartenance à une espèce, un sexe ou une race.

Nous voulons en arriver à une société libre de discriminations, où les animaux non humains ne sont pas considérés comme des êtres inférieurs devant être utilisés comme des ressources, mais bien comme des individus méritant un respect total.

Nous continuerons à sauver des animaux et à dénoncer leur exploitation, jusqu’à ce que la dernière cage soit vide, et que les autres formes d’oppression d’animaux appartiennent au passé.

Enfin, nous voulons dédier cette action à tous les activistes qui luttent pour mettre un terme à la vivisection, et rappeler l’existence de tous les animaux qui sont juste maintenant dans les unités d’élevage et les laboratoires.

Libération de beagles

Voici le communiqué d’une libération de chiens, qui a eu lieu en Italie cet été. Il est facile de comprendre que ce communiqué n’est diffusé que maintenant pour des raisons de sécurité. On peut lire le communiqué original en italien ici, voir des photos , ainsi qu’une vidéo ici.

Soulignons ici que l’action ne consiste évidemment pas qu’en la libération des chiens : derrière, ceux-ci doivent être adoptés, et vu leur parcours s’occuper d’eux nécessite souvent une attention et des soins particuliers.

Par une chaude nuit d’été, cinq magnifiques chiens beagles ont été sauvés de la vivisection, pris dans une étreinte et amenés à une nouvelle vie.

Les chiens sont nés dans la ferme Green Hill de Montichiari (BS) [province de Brescia en Lombardie] et après avoir passé des années dans les laboratoires de Recordati pharmaceuticals de Milan, ils sont finalement loin de leur emprisonnement et des tortures des vivisecteurs.

Pour les libérer de ce froid monde de la recherche, il n’a pas été nécessaire de pénétrer dans les chenils surveillés des laboratoires ; il nous a suffi de les faire disparaître d’une pension pour chien, « Casina Croce », à Cornaredo (Milan), où nous savions que nous pourrions les trouver durant la fermeture estivale du laboratoire.

Un mur à sauter, quelques cages à ouvrir, et en quelques minutes cinq nouveaux amis ont été sauvés.

Maintenant, ils ne sont plus les victimes des expériences, ils ne sont plus des numéros, mais des individus avec une personnalité, capable de donner et de recevoir de l’amour, et de vivre loin de leurs bourreaux.

La seule chose qui reste de leur terrible passé est la tatouage dans l’oreille, avec les lettres GH faciles à lire.

Maintenant qu’ils sont en sûreté dans leurs nouvelles maisons, nous pouvons diffuser la vidéo et les images, mais également des informations sur cette action qui a été passée sous silence à la fois par les médias et même Recordati.

Des animaux comme ceux-là sont créés pour servir les objectifs des grandes entreprises pharmaceutiques et la prétendue « recherche » qui voient en tout être vivant (qu’il soit humain ou non humain) un moyen de faire de l’argent.

Des millions d’animaux sont utilisés chaque année pour tester des produits chimiques, des cosmétiques, des pesticides, des herbicides, des drogues, des armes, etc.

Ils sont sujets à des opérations chirurgicales, des fractures, forcés à respirer ou à avaler des substances, et souffrent des violations de leurs corps et de leurs esprits, jusqu’à la mort, et ensuite autopsiés et incinérés.

Avec comme excuse le progrès social et scientifique, les bourreaux en costumes-cravates ou en blouse blanche se voient autorisés toutes ces atrocités. Un nombre grandissant de gens s’opposent à la vivisection et à la brutalité contre les animaux. Nos voix et nos protestations ne sont malheureusement trop souvent pas entendus.

Dans un monde où la vivisection est légale et financée par les gouvernements, l’action directe est une réponse nécessaire afin d’immédiatement sauver des vies et donner la voix à la douleur endurée par des millions d’animaux.

FRONT DE LIBERATION DES ANIMAUX

Action de l’ALF à Rambouillet

Voici un communiqué de l’ALF diffusé sur Bite Back (avec trois photos).

« Dans la nuit du 1er au 2 décembre, dans la forêt de Rambouillet, nous avons scié 5 tours de chasse. Le but des ces constructions était d’y accueillir un ou deux chasseurs assis qui pouvait abattre les animaux rabattus dans leurs champs de tir tout en pouvant tirer près d’une route toute proche. Cessons la chasse qui n’est qu’une basse pulsion de l’être humain pour assouvir ses désirs de domination.

Même les plus petites actions donnent un sens à la lutte pour la liberté animale. Même si il n’y a que de nombreuses actions de petites ampleurs comme celle-ci, les tueurs et profiteurs des animaux comprendront notre message. Chaque action compte, agissez maintenant.

Pour les derniers animaux libre du Monde.

ALF Français »

Interview: Vegane Antifa Süd (Allemagne)

Voici des questions posées au sujet d’un collectif d’Allemagne: la Vegane Antifa Süd. Il s’agit de gens de différents endroits d’Allemagne, plutôt du sud, qui mettent en avant un projet très construit et, bien entendu très radical.

Nous pensons qu’il s’agit là d’une démarche intéressante, méritant d’être connue, même si bien entendu nous préférons un projet « positif » (s’ouvrir à Gaïa) plutôt que se définissant principalement « contre » (contre le spécisme, contre le fascisme, contre toutes les formes de domination).

Les photos (à part la première) ne concernent pas la Vegane Antifa Süd, mais d’autres groupes à l’identité (bien évidemment) très proche.

1. Pouvez-vous présenter votre groupe ?

Nous sommes l’antifa vegan sud, c’est-à-dire un groupe antifa, qui ne compose en effet que de personnes veganes et qui, en même temps, critique et combat d’autres formes de domination en plus du fascisme.

Nous nous considérons nous-mêmes comme des personnes partisanes de la libération animale. La libération animale, cela signifie pour nous la libération en général d’individus autonomes des rapports de domination, tant des animaux humains que non-humains.

2. Quels sont vos objectifs ?

L’objectif que nous poursuivons est de critiquer, de combattre et enfin de renverser le système de domination, où nous vivons tous et toutes, et qui se maintient par la liaison des formes de domination particulières, comme le capitalisme, le racisme, le sexisme, le spécisme, etc.

Ce que nous voulons, c’est relier et associer les positions critiques particulières, que l’on retrouve dans d’autres groupes, afin que la protestation qui a lieu se dirige contre le système de domination dans son ensemble, et pas seulement contre certaines formes particulières de domination.

Est particulièrement important pour nous de mener ensemble l’activisme pour la libération animale et antifa, car il y a dans ces deux courants des positionnements très positifs, comme la critique de la domination d’un côté, la pratique radicale de l’autre.

3. Pourquoi pensez-vous que l’antifascisme est si important ? Que pensez-vous des gens qui pensent que la libération animale n’a rien avoir avec la « politique », et que l’on peut être ainsi vegan et « nationaliste » ?

En Allemagne, il y a eu de par le passé des tentatives de néo-nazis de se relier à la scène pour les droits des animaux. Les nazis se pointaient avec des banderoles à des manifestations antispe et ensuite mettaient des vidéos avec cela sur internet. Cela a nui à la réputation de la scène pour les droits des animaux dans la scène d’extrême-gauche.

Avec notre groupe, nous voulons faire une déclaration claire contre de telles tentatives de connexion, et montrer que les droits des animaux sont pour nous une partie du combat contre le système de domination, un système où le nationalisme est tout autant à combattre que l’exploitation animale, parce que le nationalisme exclut toujours les autres. Pour nous, au lieu de cela, c’est : « No Border, No Nation – Animal Liberation! » [Pas de frontière, pas de nation – libération animale!]

4. Que signifie exactement « antispe » pour vous ? Qu’est « l’action antispéciste » : une organisation, un concept?

AntiSpe, cela signifie pour nous la lutte contre le spécisme, spécisme qui discrimine ou survalorise un être vivant seulement et uniquement en raison de son appartenance à une espèce – c’est-à-dire reconnaître que les autres animaux peuvent souffrir et ressentir, qu’ils ont des droits et ne ne sont pas là pour être opprimés, tourmentés et tués par les êtres humains.

« L’action antispéciste » est un concept tout comme « l’action antifasciste », où ces formes respectives de domination doivent être critiquées et le cas échéant attaquées. Pour nous, les deux vont clairement ensemble, et les deux sont une partie de la même lutte pour la libération.

5. Quels rapports avez-vous avec la gauche en général ? Vous dites par exemple : « Comme antifa vegan nous voulons d’un côté nous distancer de la « gauche viandarde », de l’autre également des groupes se limitant au concept de droit des animaux. »

Que diriez-vous aux gens qui pensent que c’est trop radical, ou bien non constructif, c’est-à-dire sectaire ?

Dans un outro [chanson de fin d’album] du groupe « xDestroy Babylonx » il est dit :

„We have the power of starting a very wild dominoeffect. We have to be the living examples that compassion and justice can still have a strong voice against Mother Culture. I don’t care if you see violence. I don’t care if you see radical visions. Every other try has failed. As warriors before us stated: get free or die trying.”

[Nous avons le pouvoir de commencer un véritable et sauvage effet de domino. Nous devons être les exemples vivants que la compassion et la justice peuvent toujours avoir une voix forte contre la culture mère. Je me fous de si tu vois de la violence. Je me fous si tu vois des considérations radicales. Toute autre tentative a échoué. Comme des guerriers l’ont dit avant nous: deviens libre ou meurs en essayant.]

Pour nous, la révolution est quelque chose qui commence d’abord par soi-même. Nous voulons montrer qu’autre chose est possible, que les êtres humains peuvent vivre différemment. A nos yeux, il s’agit de mauvaises excuses de penser que ce que nous faisons serait trop radical et que le mainstream [« courant principal » = les gens en général] ne nous comprendraient pas.

Nous ne voulons pas convaincre le mainstream de pratiquer un peu moins de domination, et peut-être de ne pas manger de viande une fois par semaine, car rien ne serait gagné de cela, le système dans son ensemble resterait en place ; à l’opposé, nous nous plaçons contre ce système, qui est soutenu et maintenu par ce mainstream.

Nous voulons bien plutôt atteindre les gens qui ont déjà compris qu’ils vivent dans le faux système, nous voulons leur montrer tout ce qui va avec et comment ils peuvent vivre leur protestation.

6. Que pensez-vous de la libération de la Terre ? Nous pensons qu’il n’est pas possible de penser la libération animale sans comprendre comment les villes fonctionnent et ruinent notre planète. Ce thème est souvent récupéré par les nazis afin de mettre en avant le mysticisme et la « pensée nationale. » Que pensez-vous de tout cela?

Il est évident que la pratique actuelle des êtres humains détruit cette planète et son équilibre originel. Nous devons nous opposer de manière décidée contre ça, car ici il n’y a pas que la diversité de la vie qui est détériorée, mais également les conditions de la vie des êtres humains et des animaux.

Si la vie sur la planète n’est plus possible de manière convenable, alors l’émancipation des mauvais rapports ne sera, elle non plus, plus possible. C’est pourquoi nous considérons que la libération de la Terre comme une partie de notre lutte pour l’émancipation.

Toutefois, il est également nécessaire d’être prudent et prudente quant aux conséquences qu’il faut en tirer, comme le fait que la libération de la Terre soit considérée comme un objectif.

Nous ne considérons pas le primitivisme comme une perspective faisable, on doit être très prudent et prudente dans les affirmations comme quoi le nombre d’êtres humains devrait être fortement réduit, car cela ne se laisse la plupart du temps concrétiser que par des moyens misanthropes, fascistoïdes, et ici il y a évidemment des points de connexion pour les nazis.

Nous voulons que les êtres humains vivent en harmonie avec la nature, cela ne signifie pas cependant que nous dévaluons les êtres humains, seulement que l’être humain doit comprendre que rien de bon ne peut sortir de la destruction de la Terre, tout comme que les raisons de cela est la logique de profit et de l’avidité, et que donc la destruction de la Terre doit être refusée.

7. Au début 2011, il y aura à Francfort une manifestation sous le mot d’ordre « aucune fourrure. » Il est appelé à une « Black Block AntiSpe. » Qu’est-ce que c’est, et quel est le contexte de cette manifestation par rapport au développement de la libération animale en RFA?

La manifestation « aucune fourrure » à Francfort est une des plus grandes et des plus radicales manifestation AntiSpe en Allemagne. Nous appelons de manière séparée à participer à un Black Block AntiSpe à cette manifestation, afin d’exprimer notre refus clair du système de domination et ainsi notre position progressiste et d’extrême-gauche.

Il ne s’agit pas de démolir le centre-ville de Francfort ou bien de blesser physiquement des personnes portant de la fourrure ; le concept de Black Block se dirige contre la répression policière et est approprié pour lutter contre les restrictions de la liberté de manifester.

Avec ce Black Block AntiSpe nous voulons renforcer la détermination à l’intérieur de notre propre scène, et également interpeller les gens en-dehors de la scène AntiSpe qui sont critiques par rapport à la domination, et ainsi agir à l’intérieur d’autres spectres de l’extrême-gauche.

Par notre positionnement clair, nous voulons nous distancer du reproche souvent fait par des antifas comme quoi nous serions proches de regroupements de droite. Comme nous refusons en effet complètement le système de domination, il n’y a avec les nazis aucun point de contenu qui soit proche ou de points de connexion.

Nous pensons que « Francfort – aucune fourrure 2011 » sera la plus importante manifestation AntiSpe de l’année 2011, et montrera dans quelle direction se développera la scène AntiSpe – dans la direction de la critique radicale de la domination ou bien en direction de la protection animale bigarrée et bourgeoise.

Nous comptons que nous aurons un Black Block Antispe grand, bien organisé, radical et déterminé et que le plus de gens possibles suivront notre appel à se confronter au système de domination.

Si la manifestation est un succès, nous pensons alors qu’il sera possible de davantage articuler la scène d’extrême-gauche et ainsi de la renforcer. Alors, venez tous et toutes à Francfort au début de l’année 2011 ! Se confronter au système de domination !

LTD n’est pas à vendre !

Sur LTD, nous parlons régulièrement d’adoption, de l’importance qu’il y a à s’occuper des animaux en détresse, notamment ceux qui sont âgés ou malades, ou encore particulièrement la cible du mépris, tels les pigeons ou les rats.

Pour nous, aimer les animaux est le critère essentiel qui montre si on est, au fond, vraiment vegan… ou pas. Car malheureusement, aussi étrange que cela paraisse, le véganisme peut aussi être une apparence, une sorte de business.

Voici justement un email que nous avons reçu, et prétexte à ces remarques:

Là je vous comprend plus avec cet article : Soutenir les projets de solidarité du 22 oct
C’est la libération animale ou la domestication que vous voulez ?

Ni bonjour ni au revoir ni merci, juste une attitude digne d’un consommateur de McDonald’s… Tout cela pour considérer qu’adopter est une chose scandaleuse, rabaissante.

L’article en question, du 22 octobre et intitulé Soutenir les projets de solidarité, montre en effet notamment des chiens galgos qui ont été maltraités et qui sont à adopter, dont certains handicapés. Il y a également un appel à aider un refuge (par des dons de couverture notamment, mais aussi pour les promenades par exemple des vieux chiens)… De quoi arracher des larmes.

Mais là que dit le message? Il dit: malheur aux animaux, y compris s’ils sont âgés ou handicapés, s’ils ne correspondent pas à un business, celui de la « radicalité. » Adopter des animaux, c’est ici « domestiquer », c’est mal, il ne faut pas! Aider les refuges, c’est aider à domestiquer! Bref, du grand n’importe quoi, à proprement parler dégueulasse.

Dire qu’il y a des gens comme cela! Parlant de libération animale, mais n’en ayant rien à faire des animaux, dont l’exploitation et la souffrance ne sont qu’un prétexte à une « libération individuelle. »

C’est terrible, et pourtant le véganisme, cela peut aussi être cela. On parle souvent des aspects « négatifs » du fait d’être vegan, notamment en terme d’isolement social.

Cela ne doit pas empêcher de voir les aspects positifs. Prenons par exemple Gary Francione, que nous avons interviewé en 2005. En ce qui concerne l’adoption, Francione insiste sur son importance, sur sa page wikipédia on peut le voir d’ailleurs avec deux chiens adoptés. Son véganisme est d’ailleurs certainement très correct et il est pour l’abolition de toute exploitation animale, c’est là d’ailleurs le fondement de ses travaux.

Mais Francione est professeur de faculté, et les facultés sont payantes aux USA. En l’occurrence, pour suivre des cours à la faculté où est Francione, cela coûte 114.000 dollars. Il a un statut social très élevé, donc, et un salaire conséquent.

On n’est donc pas étonné s’il ne veut absolument rien à voir affaire avec l’ALF et qu’il rejette tout acte illégal, prônant « l’éducation. » Aussi correct soit Francione humainement, il saute aux yeux qu’il ne voit les choses que de manière institutionnelle. Francione a une carrière, et celle-ci inévitablement joue sur ses raisonnements…

Voilà pourquoi LTD est contre toute personnalisation, ce qui compte ce sont les idées, pas les gens. Bien entendu, des gens peuvent symboliser des idées, mais il est hors de question de mettre les gens en avant.

Quand on voit en France les Brigitte Bardot, Stéphane Lamart etc. se mettre en avant, sans même qu’ils n’aient formulé de points de vue fermes (à l’opposé de Francione par exemple), c’est très étrange et cela ne sert pas le mouvement.

Car c’est lui qui doit être mis en avant, et ainsi nous avons tout autant de problèmes avec quelqu’un comme Steve Best. Lui aussi est professeur, cette fois de philosophie, à l’université d’El Paso au Texas. Lui fait carrément la promotion de l’ALF…

Mais c’est aussi un business, car toute sa carrière se fonde sur le prestige de sa position… Evidemment humainement, sa position est très courageuse, et la répression ne l’oublie pas, il a par exemple été interdit d’entrer en Grande-Bretagne.

Toutefois, quel sens à cette personnalisation ? Rien n’empêcherait Steve Best de mettre en avant ses idées sans un site avec sa photographie, sa liste de bouquins, avec une présentation comme « écrivain ayant gagné des prix, conférencier remarqué, intellectuel public » etc ?

De plus, il était inévitable qu’il y ait personnalisation et effectivement Francione et Best se « trashent » littéralement. Francione accuse Best d’envoyer des jeunes au casse-pipe tout en étant caché derrière sa position d’universitaire, alors que Best accuse Francione de collaborer avec l’hystérie anti-ALF (en inventant des menaces de mort, en accusant Best et d’autres de faire partie d’être « terroriste » etc.).

Tout cela n’aide en rien…

Naturellement, en France également il y a des gens qui aimeraient pareillement s’installer dans les institutions, faire une carrière de professeur, d’intellectuel… Cela n’a selon nous aucun sens. Et inversement précisons certaines choses, en les disant le plus clairement possible.

1. Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de publicité sur LTD (nous pourrions gagner ici de l’argent mais nous refusons).

2. Nous maintiendrons le choix d’un hébergeur tournant à l’énergie solaire (c’est plus cher, mais cela est plus correct).

3. Aucune personne de LTD ne fera de carrière « universitaire » ou ne publiera d’ouvrages « individuels » concernant tout ce qui touche à LTD de près ou de loin.

4. Nous ne serons jamais liés à aucune institution de près ou de loin : pas de soutien électoral, pas de « financement » tombant du ciel, etc.

5. Nous sommes le seul blog vegan français à publier les communiqués de l’ALF France : nous ne céderons pas à la peur en arrêtant cela; nous continuerons également de parler des personnes emprisonnées.

Nous ne ferons pas « d’aménagements personnels. » Il faut servir les animaux et notre planète.

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Le marché global de la « viande » : + 18 % d’ici 2020, + 100 % d’ici 2050, et congrès mondial de la « viande » à Paris en juin 2012

Nous pourrions parler de la robe en « viande » de Lady Gaga, qui est désormais disponible pour 80 000 euros chez un gérant de Steak House à New York.

Ou encore de Lindsay Lohan, figure du show business partie en cure de désintoxication : PeTA n’a rien de mieux à faire que lui proposer 10.000 dollars si elle ne mange pas de viande pendant sa cure, et 10.000 autres dollars si elle continue à ne pas en manger pendant une année de plus…

Mais tout cela est somme toute peu important, comme même par exemple la chasse. Par exemple, une nouvelle marque « Gibier de Chasse Chasseurs de France » a été créée et du 1er au 15 novembre 2010 on aura droit en France à la « Quinzaine du gibier français en boucherie », avec comme devise :

« Avec le gibier de chasse, goûtez la vraie nature au moment où la chasse bat son plein »

Cela aussi est secondaire. Car ni le show business ni la chasse ne sont au coeur du problème qui doit être au centre de l’attention de toute personne végane logique avec elle-même : l’exploitation animale.

C’est là que tout se joue. Bien entendu, il faut rejeter la chasse, mais que signifie-t-elle alors que d’ici 2050, la production mondiale de « viande » va doubler ? Que représente « l’artisanat » par rapport à la machinerie industrielle ?

C’est à la trame de fond qu’il faut s’intéresser. Et justement la commission européenne a procédé en cette fin octobre au lancement d’une grande étude sur le marché de la « viande » dans l’Union européenne. Pourquoi cela ? Nullement pour un motif se rapprochant un tant soit peu du véganisme, non, le motif en est simplement la « satisfaction. »

Il y a en effet eu une sorte d’enquête sur 50 produits de satisfaction et il s’est avéré qu’internet et le marché de la « viande » posent problème. Car la « viande » n’est qu’une marchandise parmi tant d’autres.

Pour preuve, voici le dernier rapport du marché de la viande de cochon breton.

1,107 EURO (- 0,7 CENT)… L’offre du jour était modérée mais largement suffisante compte tenu du férié du 1er novembre.

En outre, certains abattoirs sont perturbés pour la cinquième fois depuis le début septembre, altérant la bonne fluidité dans la période de l’année la plus redoutée. L’activité est correcte, mais pas euphorique. Le cours aura perdu 1,1 cent cette semaine, un rabotage du prix que ne devraient pas subir les marchés étrangers.

A un moment où les coûts de revient atteignent des sommets, cela ne paraît pas forcément opportun. Les éleveurs ont mené et mènent des actions visant à favoriser les circuits de consommation de viande française, ils ne sont pas récompensés en retour. L’idée de Monsieur le Ministre de l’Agriculture de réintroduire les restitutions à l’exportation doit être concrétisée au plus vite, tout comme toute action qui pourrait soulager les tensions sur les marchés des matières premières.

Sur le site marche-porc-breton.com on trouve donc une série infinie de statistiques, de compte-rendus, d’évaluations, etc. Le « porc » est une marchandise, ni plus, ni moins.

Mais comme cette marchandise n’est finalement pas si comme les autres que cela, car il s’agit d’animaux… Pour l’économie, cela ne change rien, mais pour la société, il y a un problème. Alors on cache les abattoirs, on emballe les cadavres sous forme de « viande. »

Malgré cela, c’est tout de même une question explosive. Alors l’Union Européenne s’inquiète, elle ne veut pas que tout lui pète à la tête. Donc elle lance un programme d’étude sur douze mois, afin de mettre au point une idéologie fondée sur quatre repères principaux : prix, sécurité alimentaire, environnement et « bien-être des animaux. »

Cette notion de « bien-être des animaux » ne veut évidemment rien dire, tout comme celle de l’environnement : en fait, sur le plan technique, il en s’agit que de suppléants à la question de la « sécurité alimentaire. »

Sur le plan idéologique par contre c’est très important, car il s’agit de faire passer l’exploitation animale comme étant finalement « humaine », « acceptable » etc. C’est cela l’importance qu’il y a de voir que l’origine de cette « réflexion » n’est pas la condition animale, mais… la « satisfaction. »

Pour preuve, cette « réflexion » de l’Union Européenne durera…. une année. On est bien loin de l’urgence de la situation.

Car la seule urgence pour l’exploitation animale, qui a l’hégémonie complète dans les mentalités et la culture, dans l’idéologie dominante, c’est de faire tourner la machine économique.

Surtout quand on sait que le marché global de la « viande » va progresser de 18 % en volume entre 2010 et 2020. Et que la production de « viande » va doubler d’ici 2050…

Car le « mode de vie » auquel l’exploitation animale a donné naissance est le « modèle » censé triompher partout, comme en Chine, où en 30 ans la consommation de « viande » est passé de 13 à presque 60 kilos…

C’est ainsi de cela qu’on a débattu fin septembre à Buenos-Aires, au 18ème Congrès mondial de la « viande », qui avait comme devise… « De la viande pour un monde durable. » La production de « viande » est destructrice, mais l’exploitation animale ne vise pas à l’arrêter, mais uniquement à l’adapter.

Par exemple, « les ressources nécessaires à la production de boeuf seront trois, quatre, cinq fois plus importantes que celles du poulet et du porc » comme l’a expliqué Henning Steinfeld de l’organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), pour qui le boeuf va devenir « le caviar du futur. Le boeuf deviendra ce qu’était le saumon il y a 50 ans. »

C’est un exemple d’adaptation de l’exploitation animale. Une adaptation à laquelle contribuent les associations de « protection animale » avec leurs propositions de modernisation.

Notons ici que le choix de l’Argentine pour un congrès de haute importance stratégique pour l’exploitation animale ne doit rien au hasard : les pays d’Amérique latine ont été choisis par l’exploitation animale comme les principaux lieux de production.

Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay « produisent » déjà 40% de la « viande » bovine.

Pourtant, cette tendance qui domine aujourd’hui n’est pas forcée de triompher… Cela dépend de nous. Si on arrive à faire avancer la cause de la libération animale et de la libération de la Terre, on peut amener au renversement de la tendance. L’exploitation animale ne tient ni économiquement ni moralement: elle est un colosse aux pieds d’argile.

Et on a déjà une deadline : juin 2012… date de la tenue du prochain congrès mondial de la « viande » à Paris.

Il faudrait que début 2011, il y ait suffisamment de forces en France pour tenir une campagne au long cours contre ce prochain congrès mondial, moment clef de l’exploitation animale et de la condamnation des animaux à n’être que des marchandises!

Une revue anarchiste part en guerre contre le véganisme

« Le jour où les animaux se révolteront, alors on verra. » (Courant Alternatif, octobre 2010)

Qui sont les gens risquant des années de prison pour libérer des animaux ? Qui sont ces gens donnant leur énergie pour s’occuper d’animaux en détresse ? Qui sont ces gens qui prônent un rapport avec les animaux qui ne soit pas la guerre ?

Pour la revue anarchiste « Courant alternatif » c’est clair : ce sont des gens qui suivent la « mode. » Dans le numéro d’octobre 2010 on peut lire cela dans l’article « Etre vegan : une mode pour un temps de crise. »

C’est intéressant : pour ces gens le véganisme serait quelque chose de « récent. » Comment expliquent-ils alors que la libération animale soit née dans les années 1970, la libération de la Terre dans les années 1980 ? Surtout que les gens à l’origine de cette revue se revendiquent de cette époque de contestation…

En fait pour ces gens pétris de conception réactionnaire typiquement française, les vegans sont même une menace de grande ampleur. Même des structures comme les Food not Bombs et leur nourriture gratuite est une menace littéralement terroriste :

« Depuis quelques années, les bouffes organisées dans des lieux collectifs et dans des rassemblements sont de plus en plus prises en charge par des vegans sans que la chose soit réellement discutée collectivement. »

Il n’y a pas à dire : il y en a qui n’ont vraiment rien d’autres à faire… D’ailleurs, on avait déjà droit à un article anti vegan dans le numéro de mai 2010 : « L’environnement c’est Kapital ! Spécial écologie. »

On y trouvait déjà un article anti-végan écrit… par un vegan straight edge « repenti »… N’aurait-il pas été franc de le dire ? Et quelle étrangeté de multiplier les allusions en filigrane à LTD… tout en faisant en sorte de résumer le véganisme à une question d’alimentation…

Comme dans ces lignes de ce nouvel article où le véganisme est présenté comme une mode, lignes qui visent le côté beauf dans tout lecteur (voire lectrice):

« Ce dont nous avons besoin, c’est aussi du plaisir, sans lequel il n’y a pas de vie supportable !

Il y a déjà la télé avec son surplus de spécialistes… de la minceur, de la diététique, de l’élevage des enfants, de la sexualité ; des psys, des curés, des pédagogues, des économistes qui ne font qu’infantiliser le public en lui donnant des conseils sur ce qui est bien pour lui ; faut-il en plus qu’on en retrouve en milieu libertaire qui nous disent comment bien manger? »

Les vegans donnent de la nourriture : c’est un piège ! Ils/Elles n’en donnent pas : c’est qu’ils/elles veulent imposer leur nourriture !

C’est donc une véritable terreur que vit « courant alternatif. » Et d’où vient cette terreur ?

Eh bien c’est facile à trouver : pour les Français bien réactionnaires, ce qui est mauvais ne peut venir que des « anglo-saxons », par définition anti « latins » et anti « plaisir. » On croirait lire de la prose des années 1930-1940:

« L’antispécisme, comme le véganisme, est une culture urbaine.

Ce n’est pas un hasard si l’un comme l’autre sont venus des Etats-Unis et d’Angleterre, sous la double influence d’un zest de puritanisme protestant et de l’urbanisation précoce dont ces deux pays ont été les champions. »

Cela est bien évidemment n’importe quoi : le véganisme vient tout autant d’Allemagne et d’Autriche, ce dernier pays étant catholique. De plus, la libération animale s’est développée à vitesse grand V tant dans les pays d’Amérique latine (Chili, Argentine, Brésil…) que les pays « latins » d’Europe : Espagne, Italie…

Mais il ne faut pas rechercher trop de cohérence, car on a même droit au classique « les vegans nous traitent de nazis » ou encore l’accusation comme quoi nombre d’associations antispécistes veulent imposer une alimentation simplement à base de pilules !

Ces gens délirent totalement ! Mais il faut les comprendre ! Car ces gens savent que le sol se dérobe sous leurs pieds.

Leur immonde visage ultra-réac bien franchouillard est plus que visible. Quant on pense que ces personnes totalement dénaturées imaginent que les animaux sont des machines. Ils sont incapables de comprendre que les animaux préfèrent ne pas vivre en cages ! Voici par exemple ce qu’on peut lire :

« Selon nous, les revendications de la politique, de l’anarchisme, des mouvements d’émancipation, c’est que la liberté, la justice, etc. soient portées par les intéressés eux-mêmes et pas décidées en dehors d’eux. Or, dans ce cas des animaux, les « libérateurs » seraient des représentants autodésignés et non révocables !

C’est de l’anthropocentrisme assorti d’anthropomorphisme : qu’est-ce qu’un animal « sait » de la liberté, de l’égalité? »

Quel verbiage « radical » sans valeur aucune… Et dire que ces gens nous accusent de faire dans le pathétique… Qu’ils osent parler de justice, alors qu’ils se moquent des animaux, préférant leur temps à critiquer les végans…

Le problème n’est pas seulement que dans cet article (signé de l’ensemble de l’organisation qui produit la revue!) la rébellion des animaux soit niée. C’est surtout que la ligne est carrément social-darwiniste: malheur au plus faible!

Une logique folle qui va jusqu’à dire:

« Le jour où les animaux se révolteront, alors on verra. »

Une phrase honteuse, criminelle, dont la fausseté saute aux yeux. En clair quand ces gens voient la photo suivante, ils pensent: « ce n’est pas mon problème, ils ne veulent pas se rebeller. »

Et ils disent cela des animaux aujourd’hui, comme ils diront des êtres humains demain, lorsqu’ils s’apercevront que personne ne veut de leur conception: alors ils joueront les aristocrates!

Quant au fait d’être des représentants « autodésignés »… Est-ce que ce ne sont pas des humains qui ont mis des animaux en cage ? N’est-ce pas donc aux humains de réparer cela ?

Sur la photo suivante, cet animal ne proteste-t-il pas de la manière la plus claire qui soit, ne se rebelle-t-il pas? Et les humains ne sont-ils pas responsables de ce qui lui arrive?

Et même en suivant le raisonnement de ces anarchistes : qu’est-ce que cela bien faire à « Courant alternatif » que des gens soient végans ?

N’ont-ils pas une révolution à faire, et donc autre chose à parler que de véganisme, dans deux longs articles très denses, nous visant par ailleurs ouvertement mais sans même le reconnaître ?

Dans l’article on peut lire finalement:

« Occupons-nous donc déjà de ceux et celles qui, au sein de l’humanité, réclament de la liberté, de l’égalité et de la justice. Il y a de quoi faire! »

Alors pourquoi faire des charges brutales contre le véganisme? Le véganisme est-il une si grande menace?

Il est évident que oui: les gens de « Courant Alternatif » savent que la question de la libération animale sera incontournable au 21ème siècle, et ils tentent de freiner la compréhension de cela autant qu’ils peuvent, car finalement le libéralisme, pour eux il n’y a que cela de vrai…

Le capitalisme ne pourra jamais devenir « vert » : le rapport « Les entreprises face à la biodiversité » et le sondage « Baromètre entreprise et biodiversité »

A LTD, et ce n’est pas un secret, nous considérons les nations comme un obstacle à la compréhension par l’humanité du rapport qu’elle doit avoir avec Gaïa. Et nous ne pensons pas que le capitalisme pourra devenir « vert. »

En fait, nous courons à la catastrophe et le capitalisme ne fait strictement rien. Les personnes disposant de hauts revenus se moquent de l’écologie : elles veulent vivre « tout confort » et avec le prestige qui peut exister avec (fourrure, caviar, etc.).

Inversement, les personnes pauvres sont révoltées par le saccage de la planète, mais elles ne considèrent pas avoir les moyens ni de tout changer, ni de vivre de manière différente. C’est ce point de vue erroné qu’il faut changer.

Néanmoins, il reste une troisième couche sociale et une troisième opinion : celle des classes moyennes qui veulent vivre « comme avant » et pour cela rien ne doit changer. Ce sont ces couches sociales qui par les « Verts – Europe écologie » se la jouent « écolos. »

Le WWF représente ce genre de démarche, et c’est le sens de son rapport « Les entreprises face à la biodiversité. » Ce rapport peut être téléchargé ici.

Il est à considérer avec un sondage commandé par le WWF et intitulé « Baromètre entreprise et biodiversité » (cliquer ici pour le télécharger).

Les choses sont très simples. 81 % des personnes interrogées considèrent que les entreprises ont un impact négatif (dont 32% très négatif) sur la biodiversité. C’est une chose logique, et selon nous, très bonne. Les gens ne sont pas dupes.

67% des personnes interrogées considèrent d’ailleurs que les actions des grandes entreprises pour limiter leur empreinte écologique relèvent de la simple communication.

Si le WWF met tout cela en avant, ce n’est pas pour dénoncer les entreprises et le profit, mais pour les alerter : afin que le capitalisme ne soit pas critiqué, il faut suivre les directives du WWF.

Son directeur général Serge Orru le dit de manière à peine voilée:

« La biodiversité est un sujet neuf pour les entreprises. Nous avons réussi à les sensibiliser au changement climatique, mais nous n’avons pas encore réussi à les convaincre que sauvegarder la nature est un enjeu vital. »

Le rapport, dont nous allons parler ici, suit cette ligne : les entreprises ont intérêt à suivre le WWF (et Greenpeace) car sinon leur image risque d’en pâtir, alors qu’en plus il y a des opportunités financières…

Le WWF sert d’allié des entreprises, pour leur donner une bonne image. Pour le WWF, « la biodiversité est la banque du vital » et donc il faut préserver ce qui sert l’humanité.

Le WWF n’est pas du tout sur la position de La Terre d’abord ! car le WWF ne considère pas que la nature a une valeur en soi, le WWF suit le principe de l’utilité, c’est-à-dire la même logique que celle des entreprises.

Le WWF présente donc la situation aux entreprises, en espérant qu’elles vont intégrer la protection de l’environnement dans leur démarche, car ce serait dans leur « intérêt économique crucial. »

Le WWF défend la pêche, l’élevage, l’aquaculture, les animaleries… et parle même du « terroir », qui est un terme utilisé uniquement par les adeptes du saucisson-pinard et l’extrême-droite (les deux étant souvent les mêmes culturellement voire politiquement).

Le WWF ne prône pas le véganisme, simplement une alimentation moins polluante, et plus diversifiée (lait de brebis, de jument…).

Sauf que quand on lit ce que dit le WWF, on voit bien à quoi ressemble la tendance générale et on voit bien que sa démarche ne dispose d’aucun réalisme !

Voici par exemple ce qu’on peut lire dans le rapport:

Selon la Liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) publiée en 2009, 17 291 espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction, soit 21% des mammifères, 12% des oiseaux, 30% des amphibiens, 70% des plantes, etc.

L’indice Planète vivante du WWF, qui suit l’évolution de 5 000 populations de 1 686 espèces de mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux, poissons dans les zones tempérées et tropicales, donne les mêmes tendances : une diminution globale de 28% des populations entre 1970 et 2005 (toutes espèces confondues).

L’empreinte écologique, qui souligne l’étendue et le type de pression que l’Homme exerce sur la planète, nous enseigne que la demande de l’humanité en ressources vivantes de la planète dépasse en 2010 la capacité de régénération de la planète d’environ 50%.

Quand on voit cela, on ne peut qu’exiger la confrontation… Mais le WWF tient au business, et la position du WWF roule même ouvertement pour le capitalisme, en revendiquant le libéralisme:

« En cette année internationale de la biodiversité, il est particulièrement important d’impliquer les entreprises, alors que les politiques publiques n’ont pas réussi à atteindre l’objectif de réduction du rythme de disparition de la biodiversité pour 2010. »

Ce n’est ni plus ou moins qu’un appel à la privatisation : le WWF sert très clairement le rôle des très grandes entreprises, qui selon le WWF devraient prendre conscience de l’écologie et guider la société…

Le WWF essaie de sauver un capitalisme en perdition, en lui conseillant des pistes pour relativiser sa destruction. L’aquaculture est même proposée comme solution…

Nous ne pouvons que souligner la nécessité de critiquer le WWF et de réfuter systématiquement toutes ses interventions. Le WWF est une machine à blanchir, ou plutôt verdir, les machines à profit qui anéantissent notre planète!

Seule la conjugaison de la libération animale et de la libération de la Terre forme une perspective réaliste et juste! Car il n’y a plus le temps: il faut prendre une autre direction… Maintenant!

Total Liberation!

Gather est un groupe vegan straight edge de musique hardcore, du milieu des années 2000. Voici les paroles de leur titre phare: Total Liberation! qui résume l’esprit de ce groupe assumant la libération animale et la libération de la Terre.

C’est bien entendu à cette tradition et cet esprit vegan straight edge que se rattache LTD!

for every life for liberation
we’re dedicated to bringing freedom for all enslaved
Pour chaque vie pour la libération
Nous sommes engagés à amener la liberté à tous ceux mis en esclavage

tear the blindfold from over your eyes
forget all that you thought you once knew
déchire le bandeau sur tes yeux
oublie tout ce que tu pensais que tu savais

after 10, 000 years of telling lies
dedicated to spreading the truth
après 10.000 ans de mensonges dits
engagés à répandre la vérité

taking pride in this path that we tread
in defense of the earth
assumant la fierté dans cette voie que nous avons prise
en défense de la terre

speaking out so the words of the voiceless can finally be heard
now’s the time to take action for freedom
and justice deserved
parlant pour que les mots des sans voix puissent finalement être entendus
maintenant il est temps d’agir pour la liberté
et la justice méritées

FIGHT FOR LIFE
take a stand
for truth and compassion
LUTTE POUR LA VIE
prends position
pour la vérité et la compassion

there’s no time to wait for change
show dedication
through your words and your actions
il n’y a pas le temps d’attendre le changement
montre l’engagement
par tes mots et tes actions

together we can end their suffering
TOTAL LIBERATION
ensemble nous pouvons mettre fin à leur souffrance
LIBERATION TOTALE

smash hierarchy
don’t buy into authority
détruis la hiérarchie
ne prends pas part à l’autorité

strive for sustainability
resources are running out
discontent because we’re not free
vise le durable
les ressources s’épuisent
le mécontentement car nous ne sommes pas libres

oppressors act out of greed
compassion and equality
are both necessary
les oppresseurs agissent par avidité
la compassion et l’égalité
sont tous deux nécessaires

reject the myths we were taught to believe
it’s time to deprogram ourselves
rejette les mythes qu’on nous a appris à croire
il est temps de nous déprogrammer

question stereotypes and traditions
follow no gods, no masters
remets en cause les stéréotypes et les traditions
ne suis ni dieux, ni maîtres

look at the root of racism, sexism, speciesism
and you’ll see, it’s all been fabricated to keep us apart
Regarde les racines du racisme, du sexisme, du spécisme
et tu verras, ils ont tous été fabriqués pour nous diviser

BREAK DOWN
THE BARRIERS
THAT ENSLAVE US ALL
RENVERSE
LES BARRIERES
QUI NOUS METTENT TOUS EN ESCLAVAGE



Une personne qui n’aime pas les animaux ne peut pas rester végane

La personne qui faisait le site « Une lutte un combat » n’est plus végan. Cela peut avoir l’air anecdotique, car des personnes véganes qui abandonnent le véganisme ne forment pas un phénomène nouveau.

Toutefois, c’est très clairement une matière à réflexion, et pour que nous le sachions nous n’avons jamais rien vu à ce sujet. Pourtant, rien n’est plus faux de penser que les choses ne peuvent aller que dans un sens, et pas dans l’autre.

La pression sociale ne fait pas seulement que le véganisme est considéré comme mauvais et qu’il ne faut pas devenir végan : la pression sociale agit également sur le fait d’abandonner le véganisme. Ainsi, la personne qui faisait le site en question se disait « vegan forever » (vegan pour toujours, en anglais) mais a fini par devenir omnivore, revendant même ses vegetarian shoes.

Il ne s’agit bien entendu pas de voir les choses sous le prisme du seul individu (même si la personne en question ne s’était pas privée de critiquer La Terre d’abord ! depuis le début). Il s’agit de réfléchir aux tendances qui font qu’une personne reste végane, ou pas.

En l’occurence, à LTD notre critère est très clair : c’est le rapport aux animaux. Une personne qui n’aime pas les animaux ne peut pas rester végane. L’adoption est à ce propos un critère très révélateur devant être entièremenet intégré à la pratique et à l’idéologie végane. Etre vegan et ne pas adopter est très clairement inconcevable et non crédible quant à la pratique végane à long terme.

Sur le site « une lutte un combat » les animaux étaient par contre réduits à ce qu’ils sont malheureusement pour beaucoup : de la viande. De la viande qu’on ne mange pas (ou plutôt qu’on ne mangeait pas) en l’occurence, mais jamais en tout cas des animaux libres, dans la nature. Or, si l’on devient végan, n’est-ce pas pour vivre de manière épanouie, en paix, dans un monde sans oppression?

C’est bien pour cette raison que LTD associe libération animale et libération de la Terre, comme c’est fait aux USA et en Amérique du sud par les gens qui ont compris que sans changement global, révolutionnaire, l’exploitation maintiendra sa domination… jusqu’à la destruction complète.

Le véganisme, ce n’est pas une initiative de charité pour gens désireux d’avoir une bonne conscience. Ce n’est pas non plus un régime alimentaire. C’est une démarche individuelle qui devient collective de par sa nature même. D’où le fait que pour des individus peu conscients de l’ampleur de la remise en cause qu’implique le véganisme, tout cela devient trop dur et on a un retour en arrière.

Il est très symbolique justement qu’en plus du régime alimentaire, la personne en question ait vendu ses vegetarian shoes. Être vegan ou ne pas être vegan, ce n’est pas une question de degrés : il y a un véritable saut qualitatif. Et dans ces cas là, la mauvaise foi, dans toute relation (entre deux personnes comme entre une personne et une démarche) d’ailleurs, est totale : quand on abandonne, on abandonne tout.

Raison de plus, quand on n’abandonne pas, de prendre le véganisme en entier. Il ne faut pas avoir une attitude passive par rapport aux animaux. Il faut s’ouvrir à la nature, être heureux de vivre, et lutter pour un monde sans exploitation ni oppression.

Quand nous disons « heureux de vivre » cela ne veut pas dire bien entendu qu’il faille être un « hippie » (dans le sens péjoratif du terme) qui reste stoïque face au malheur dans lemonde. Ce que nous voulons dire, c’est que Gaïa se suffit à elle-même, il n’y a pas besoin de paradis artificiels, de drogues, d’alcool… pas besoin de guerres, sauf celle pour sauver la planète…

Quand nous parlons d’aller vers les animaux, cela doit être un processus naturel, il ne s’agit pas de se forcer. Quand on comprend le véganisme dans son rapport avec Gaïa, c’est une utopie qui commence… aujourd’hui!

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

L’ALF aux USA: interview

La répression du FBI contre le site « Voice of the Voiceless » (la voix des sans voix) a comme but d’intimider… de comprimer la réflexion, la compréhension de ce qu’est la libération animale…

A ce titre, en mai, nous avions annoncé la publication aux Etats-Unis d’une liste des actions de l’ALF dans ce pays, par le site Voice of the voiceless.

Voici une interview à ce sujet.

1. La version finale de « A.L.F. Complete Diary of Actions » a été republiée. De quoi s’agit-il?

« Animal Liberation Front: Complete U.S. Diary of Actions » est le produit de nombreux mois de recherche dans l’histoire de l’ALF. Ce livre consiste en une chronologie de chaque action de l’ALF rapportée durant les 30 premières années de l’histoire de l’ALF aux Etats-Unis, de 1979 à 2008.

Il y a une grande histoire de l’action directe aux USA qui a été ignorée, oubliée, ou enlevée des livres d’histoire. Je voulais créer un document inaltérable qui répertorie cette histoire, qui est quelque chose dont les générations présente et future d’activistes pourront apprendre et qui pourra les inspirer.

J’ai essayé d’inclure autant de détail au sujet des actions que possible tout en conservant le format d’une chronologie, plutôt que de faire un historique avec un style narratif. Peut-être qu’un historique plus exhaustif sera le prochain ouvrage.

2. Est-ce que cela a été beaucoup de travail que de compiler toutes ces informations?

Le gros de la recherche a pris place durant deux intenses semaines lors d’un séjour à la campagne chez un ami dans l’Utah. Beaucoup plus de semaines ont été passés à vérifier les faits, et à organiser la chronologie alors que venaient toujours plus d’informations de différentes sources.

Quand cela a été fini, mon esprit était plein de peut-être le plus grand nombre de détails sur l’ALF qui aient jamais été rassemblés. Une année après avoir complétée ma recherche initiale, je peux probablement toujours réciter l’année et la ville de chaque action menée par l’ALF aux USA.

C’était un projet difficile. L’information a plusieurs sources, essentiellement de vieilles publications pour la libération animale. J’ai aussi tiré des informations de publications informatives de l’industrie maltraitant les animaux (qui souvent rapportent quant à des actions non rapportées sinon), des reportages de news grand public, et ailleurs pour les nombreuses actions non revendiquées, qui ont été incluses.

Il n’y a pas de doute que beaucoup d’actions ne sont jamais rapportées ou revendiquées par l’ALF, et si le livre rassemble toutes les actions rapportées au mouvement au sens large, il y a certainement beaucoup plus d’actions qui n’ont jamais été rapportées, et qui ne sont donc pas incluses.

3. Comment vois-tu l’évolution de l’ALF entre 1979 et 2008 ?

Comme la chronologie le montre, l’ALF a commencé aux USA par des raids dans les laboratoires, des raids à grande échelle et très bien exécutés. Cela inclut généralement la libération vivante des animaux, l’endommagement de l’équipement et / ou la confiscation de documents compromettants, et une forte composante tournée vers les médias (vidéo, communiqués de presse par des groupes légaux, etc.).

Les raids dans les laboratoires ont progressivement cessé à la fin de la décennie, avec actions de l’ALF à grande échelle visant à mettre un terme à l’industrie de la fourrure (après que celle-ci ait été presque détruire par le mouvement légal dans les années 1980).

Cela s’est refleté par l’Operation Bite Back, une campagne de l’ALF visant à paralyser l’industrie de la fourrure par des attaques à l’incendie contre des cibles cruciales à l’industrie de la fourrure, comme les fournisseurs d’aliments et les laboratoires de recherche. Au début des années 1990, il y avait également des incendies dans des magasins vendant de la fourrure, et des incendies contre beaucoup de cibles liées à l’industrie de la viande.

A partir de 1993, la tendance est allée descendante, et surtout contre des cibles de l’industrie de la viande, au niveau des distributeurs et des restaurants.

En 1995, les USA ont connu leur premier raid contre une ferme à fourure. Cela va donner la tendance pour le reste des années 1990, avec à peu près 60 raids de ce type menés à la fin du siècle. La plus grande a eu lieu en 2000, avec 14 000 visons libérés d’une ferme de l’Iowa.

Le raid contre le laboratoire est revenu en 1999, avec le premier raid majeur en dix ans, mené à l’université du Minnesota. Plus de 100 animaux ont été libérés et au moins 4 millions de dollars de dégâts ont été causés, sans utilisation de l’incendie. Il y a eu plusieurs autres raids contre des laboratoires l’année d’après.

Au début des années 2000, la campagne d’actions de SHAC a dominé. Cette campagne a été probablement largement ou totalement responsable du désinvestissement et / ou de l’arrêt des liens de beaucoup d’entreprises avec HLS.

Aujourd’hui, nous voyons globalement moins d’actions, mais un pourcentage bien plus grand d’actions à grande échelle qui visent le maximum de dégâts.

L’incendie d’un fournisseur de primates pour les laboratoires non loin de Reno, en 2009, est un excellent exemple. Les campagnes clandestines reflétant généralement celles qui sont légales, nous voyons moins de focalisation sur les actions de l’ALF ces dernières années comme le mouvement légal a églement lutté pour trouver ses priorités.

Pour le futur, j’espérerais que l’ALF focalise son petit nombre sur des industries et des cibles petites et pouvant subir des défaites, qui peuvent être paralysées par un petit nombre d’actions de grand impact.

4. Durant toutes ces années, qu’est-ce qui a changé dans la perception de l’ALF pour l’opinion publique et la presse grand public?

En lisant les rapports des médias quant aux raids contre les laboratoires des années 1980, j’ai été surpris de voir à quel degré les médias soutenaient les raids de l’ALF. Les reportages étaient souvent glorificateurs, montrant l’ALF (et de manière juste) comme un groupe dans le style de Robin des bois, des commandos plein de compassion.

Il est difficile de diaboliser des raids contre des laboratoires quand les images diffusées par l’ALF sont celles d’animaux clairement torturés, et qui maintenant se voient secourus d’un destin horrible.

On pourrait argumenter (de manière sans doute correcte) que les médias ont cessé leur soutien à l’ALF avec l’introduction de la tactique de l’incendie, en 1987. A ce niveau, les enquêtes quant aux actions de l’ALF ont commencé à être menées par le FBI plutôt que par les agences locales.

L’utilisation du mot « terrorisme » (ou « éco-terrorisme ») a commencé à être appliquée de manière bien plus libérale après le 11 septembre. De manière intéressante, ces dernières années j’ai remarqué une diminution de l’utilisation de ce mot dans la couverture médiatique d’actions ne consistant pas en des incendies.

Pour la première fois en de nombreuses années, plus articles récents ont utilisé des termes comme « sabotage » au lieu de « terrorisme. » « Terrorisme » peut avoir perdu sa signification par un trop grand usage, ou bien les journalistes ont peut-êre découverts que vendre l’ouverture de cages comme du « terrorisme » au public en général est trop difficile.

5. Et qu’est-ce qui a changé dans la perception de l’ALF par les gens pour les droits des animaux, et dans l’opinion des gens progressistes ?

Nous avons vu une diminution d’une véritable compréhension du travail de l’ALF parallèlement à la diminution de la couverture médiatique des actions de l’ALF. Cela fait quelque temps maintenant qu’une action de l’ALF n’a pas reçu une attention au niveau national.

Cela serait un autre argument pour que l’ALF incorpore des vidéos et des photos avec les communiqués, afin d’amener un élément éducateur à chaque action, que ce soit un incendie ou une libération d’animaux.

6. Finalement, au bout de trente ans, quelle réponse devrait-être donné à quelqu’un affirmant que l’ALF est une organisation terroriste ?

L’ALF est un mouvement contre-terroriste, comme en témoigne le regard dans les yeux de tout animal torturé sauvé par l’ALF.

Après l’arrestation de Walter Bond: répression contre Peter Young

Dans le cadre de la répression contre Walter Bond, le FBI a mené une perquisition chez Peter Young, du site Voice of the Voiceless.

C’est la seconde fois en cinq mois que le FBI perquisitionne chez Peter Young; la « perquise » a cette fois-ci duré cinq heures.

La raison, ou le prétexte, est bien évidemment la pression du FBI après l’arrestation de Walter Bond. Toute cette histoire mélange trop d’aspects critiques de la société américaine pour ne pas poser un réel souci…

Le FBI a donc très officiellement dans le collimateur des mots d’ordre comme « ALF », « Go vegan » et « straight edge » (à titre indicatif, des personnes interrogées par la police en France il y a quelques temps au sujet de la libération animale ont également eu droit à la question « êtes-vous straight edge? »).

La perquisition avait donc comme objectif pour le FBI de rassembler des informations sur tout ce qui touche à ces thèmes, de trouver d’éventuels plans criminels en liaison avec les droits des animaux…

Mais également de rechercher des communiqués d’actions, une éventuelle correspondance entre Walter Bond et des « groupes extrémistes » ainsi qu’avec Peter Young, des preuves en rapport avec les incendies attribués à Walter Bond…

Le FBI cherchait également des manuels et des objets servant pour des actes illégaux, et enfin des preuves comme quoi Walter Bond a été, avant son arrestation, un colocataire de Peter Young (ce qui est faux).

Il va de soi que ce qui se profile, c’est une criminalisation de Peter Young et du site Voice of the voiceless. L’idée du FBI est d’impliquer une activité légale dans des actes illégaux, afin de criminaliser…

Mais aussi d’intimider toutes les personnes désireuses ne serait-ce que de savoir ce qui se passe. C’est exactement ce qui se passe avec la criminalisation en Autriche (à la différence il est vrai que le site Voice of the voiceless revendique son identité avec la stratégie de l’ALF, mais aux USA cela est théoriquement relativement légal).

D’ailleurs, la maison de Peter Young, à Salt Lake City, est une colocation d’activistes: pas difficile de voir que le FBI a décidé de frapper une activité militante en faveur de la libération animale.

Il va de soi que le FBI s’est intéressé de près aux téléphones portables et aux disques durs.  Il va de soi également que les colocataires de la maison de Peter Young ont été « approchés » par le FBI.

Les agents du FBI ont proposé que les affaires soient rendues plus rapidement en échange d’informations, ou bien de devenir directement un informateur…

Cette pratique ne doit nullement nous surprendre, elle fait partie des démarches basiques de la police pour recueillir des informations…

Trois (ou quatre) stratégies pour la libération animale

On nous a fait part d’une intéressante réflexion au sujet de ce qu’on peut appeler, de manière plus ou moins utopique, la « période de transition. » Utopique parce qu’évidemment, une société végane n’est pas à l’ordre du

jour, ni à court terme ni à moyen terme. Et à long terme… justement, y a-t-il un long terme?

Voici donc les différentes stratégies existantes pour le long terme, présentées bien évidemment sommairement. Mais connaître ces stratégies, au moins dans les grandes lignes, est nécessaire pour toute personne luttant pour la libération animale.

Le premier raisonnement logique: l’abolitionnisme

Quand on devient vegan, le premier raisonnement logique est le suivant: si je le suis devenu, pourquoi pas les autres? Le veganisme est une chose bonne, positive; n’importe qui peut, sans mauvaise foi, reconnaître qu’il s’agit d’une manière de vivre et une idéologie allant dans le bon sens.

Il suffit donc de mettre en avant le véganisme, de faire en sorte que ses principes puissent être aisément connus, et forcément, au fur et à mesure, toujours davantage de gens le deviendront. Les vegans doivent se montrer ouvertEs, disponibles, dans une perspective pacifique d’éducation.
Cette conception est celle de l’abolitionnisme, dont le principal théoricien est Gary Francione.

Deux problèmes se posent cependant, à nos yeux en tout cas. Tout d’abord, il est évident que le véganisme ne progresse pas de manière linéaire. Il y a des avancées… Mais aussi des reculs. Certaines personnes devenues veganes abandonnent et redeviennent végétariennes, ou même omnivores.

Accumuler mécaniquement des gens, pour construire une force morale de plus en plus forte… cela ne marche pas.

Ensuite, de puissantes forces non démocratiques s’opposent à la diffusion du véganisme. Les industries tirent un profit énorme de l’exploitation animale. Ces industries donnent naissance à de multiples associations, regroupements économiques, paient quantité de « chercheurs », de « journalistes » afin de diffuser leur vision du monde.

L’abolitionnisme n’a, dans cette perspective, aucune chance de réussir, même si moralement il apparaît comme étant « idéal. »

En fait, cela a été très vite compris, dès les années 1970. L’abolitionnisme de Gary Francione possède des exigences très différentes des positions de Peter Singer, le premier théoricien de la libération animale.

Mais en pratique, la démarche éducative est la même, grosso modo. Et les frontières ont été très vites vues. Deux réponses principales ont été formulées: une visant à pénétrer les institutions, l’autre à les affronter.

La marche dans les institutions… et son échec!

L ‘exigence d’une prise de conscience de la condition animale a amené depuis les années 1970 la naissance dans chaque pays d’associations connues de l’opinion publique. Ces associations disposent d’une certaine reconnaissance institutionnelle, et en tout cas d’une claire couverture médiatique.

Ces associations n’ont rien contre le véganisme, parfois elles l’assument même comme objectif à long terme (comme PeTA) soit elles n’ont rien contre formellement (la SPA parisienne, la fondation Brigitte Bardot). Mais leur objectif est le mieux-être animal, la protection animale.

Il s’agit ici d’un courant nettement bourgeois, ne concevant même pas que l’on puisse refuser les institutions, qui leur paraissent sinon immuables, au moins totalement incontournables et toutes puissantes.

Bourgeois et donc impuissant: ces associations, malgré des moyens financiers très puissants (des permanents, des millions d’euros…) ne peuvent témoigner d’aucun résultat tangible. Toujours plus d’animaux sont tués dans les abattoirs, aucune progression n’a lieu dans le sens de la libération animale dans l’opinion publique…

Ces associations oscillent d’ailleurs perpétuellement entre un optimisme religieux (nos idées progressent, la civilisation progresse, etc.) et une misanthropie sordide (les gens sont monstrueux, l’humain est mauvais…).

L’ALF: un réformisme armé?

Dans les années 1970, les personnes les plus conscientes socialement ont choisi la voie opposée à celle de la protection animale. Cela a donné le front de libération des animaux.

Ce n’est pas la peine de souligner les innombrables actions menées par l’ALF de par le monde. De ce côté-là, sa démarche a été un succès indéniable. De plus, en libérant directement des animaux, l’ALF a acquis une posture morale impossible à critiquer.

Néanmoins, l’ALF s’est confronté à deux dilemmes, qui sont d’ailleurs encore au centre de ses préoccupations.

Le premier, c’est que finalement l’ALF s’adresse… à ses ennemis. Il s’agit de réformisme armé, de lobbying ultra musclé. Cela peut paraître surprenant dit ainsi, mais c’est une simple constatation et il n’y a pas d’arrière-pensée critique à dire cela.

En pratiquant le sabotage, l’ALF dit: il faut changer de business ou bien on continuera de frapper. Souvent les communiqués de l’ALF s’adressent d’ailleurs directement aux entreprises ou personnes concernées. Il s’agit d’une pression violente et l’ALF ne lutte pas pour la révolution, l’insurrection, le soulèvement populaire (sauf dans sa version sud-américaine).

D’ailleurs les Etats anglais et américain ne s’y sont pas trompés et ayant compris la démarche, ont criminalisé de nombreuses actions légales menées parallèlement à celles de l’ALF (les procès contre SHAC, la loi AETA…).

Puis, la criminalisation a porté sur l’ALF elle-même, et l’exemple des USA est parlant: il y a alors une fuite en avant (des actions de plus grande ampleur, nécessitant un niveau technique plus élevé…), éloignée de la démarche démocratique de l’ALF des origines…

Le second, c’est que les institutions sont solides, très solides. Il a fallu donc élargir le champ des mobilisations: l’ALF est en Amérique (du nord comme du Sud) très poreuse avec l’ELF (front de libération de la Terre). Il y a un esprit d’ouverture à toute la scène social-révolutionnaire, notamment afro-américaine aux USA. Mais tout cela n’en est qu’à ses débuts et en tout cas il n’y a pas d’initiative très large, de masse.

Que fait-on?

Il n’est pas difficile de comprendre que le mouvement pour la libération animale est à la croisée des chemins. Le développement exponentiel du mode de vie omnivore sur le mode « occidental » représente un défi terrible… et terriblement rapide.

Dans ce sens, on peut déjà considérer que la démarche « éducative » n’est pas un levier suffisant. Pour une personne « éduquée » l’exploitation animale en contre-éduque des milliers, avec dans la ligne de mire les gens en Inde et en Chine notamment.

Reste alors deux options. Ou bien on tente d’influer sur les institutions, ou bien on considère que c’est impossible. Il n’est pas un secret que nous considérons que c’est impossible. Les institutions sont clairement inféodées à l’ordre établi, et l’exploitation animale est une composante essentielle de cet ordre établi, de ses traditions… et de ses profits.

Que faut-il faire alors? De manière précise, ce n’est peut-être pas très précis, mais il y a des pistes.

Prenons La Terre d’abord! par exemple. Notre site, ou notre blog si l’on veut, a suscité de l’intérêt, y compris de gens qui ne sont pas d’accord sur tel ou tel point. Eh bien, alors pourquoi ne pas ouvrir d’autres blogs, du même type, un peu du même type, ou bien totalement différent?

Car nous n’avons rien contre les blogs qui parlent de recettes de cuisine, cela a son importance, mais pour autant les besoins culturels sont énormes… Et si le véganisme peut avancer, c’est avec un ancrage local, en se confrontant aux réalités locales. On ne peut pas lutter pour le véganisme totalement de la même manière dans toute la France, car sur le plan culturel il y a des différences parfois fortes.

Dans tel endroit la corrida sera un obstacle essentiel, dans tel autre endroit ce seront les chasseurs et leur hégémonie. Dans tel endroit la pollution de l’industrie agro-alimentaire sera un thème incontournable, dans tel autre la santé des habitantEs d’un quartier populaire.

L’exploitation aninale a créé une société à son image… A nous de savoir faire vivre les utopies et la libération animale!

Action parallèle à la construction du plus grand abattoir de poulets à Wietze

Nous avons parlé de l’occupation du terrain du plus grand abattoir de poulets en Europe, à Wietze en Allemagne. Cette occupation continue ! Malgré les menaces d’expulsion !

Si vous vous rappelez, il y a de nombreuses fermes – 400, en fait ! – devant se construire autour de cet abattoir, afin de le fournir et de satisfaire ses cadences industrielles.

Une de ces fermes en construction a été détruite la semaine dernière, par un incendie causant 500.000 euros de dégâts. On peut voir une vidéo ici.

Voici le communiqué de l’action, qui présente un point de vue très élaboré certainement intéressant:

Dans la nuit du 29 au 30 juillet 2010, un incendie a été causé à Sprötze sur le terrain d’une ferme-usine de poulets. L’ensemble des bâtiments s’est effondré. Il y aurait pour 500.000 euros de dégâts de causés.

Cette ferme-usine devait être un des 400 fournisseurs pour le plus grand abattoire de poulets d’Europe, à Wietze. Pour cette action, les raisons sont multiples : par la construction de nouvelles fermes l’environnement va être massivement abîmé. L’amoniac, qui est dans le purin des animaux, amène l’acidification des sols. Des pluies acides se produisent, ce qui amène la mort des forêts. Les eaux sont polluées et endommagées pour longtemps.

Pour les animaux non humains, des énormes quantités d’eau et d’alimentation sont gaspillées. Pour 1 kilo de viande de poulet, il faut en moyenne 10 kilos de céréales et/ou de Soja OGM, et plus de 1.500 litres d’eau.

Les forêts humides sont défrichées pour les cultures de soja. Le Co2 est absorbé de manière plus difficile, et le changement climatique est accéléré. D’innombrables espèces animales et végétales sont également anéanties. Par l’accroissement du transport des poids lourds, pour le transport des aliments et des animaux non humains, encore plus de Co2 est produit.

Les animaux non humains sont considérés et utilisés comme des ressources utilisables. Par exemple dans les zoos et les cirques, comme animaux de compagnie, pour les producteurs de fourrure, de cuir, de viande, d’oeufs et de lait, pour les tests sur les animaux, etc.

Par là, il leur est nié tout besoin, sentiment, souhait ou la sensation de douleur. Ils n’ont aucune chance de décider de leur vie.

Cette action a a été menée afin de sauver directement des vies, étant donné qu’auparavant toutes les confrontations menées au moyen d’arguments ont échoué.

La pression psychologique et les dommages financiers qui reposent sur le propriétaire nous sont connus. Cela n’est cependant en rien comparable à la souffrance que les poulets doivent endurer là-bas.

Nous saurons empêcher toutes les tentatives de reconstruire la ferme afin de tirer du profit aux dépens des individus !

Tant que les animaux non humains sont soumis à la domination des êtres humains, des entreprises d’exploitation animale de ce type restent des cibles de ce type d’action.

L’action doit également montrer que l’exploitation animale peut être directement combattue.

Nous voulons ici faire remarquer que nous refusons toute mise sur le même plan de la situation des animaux non humains aujourd’hui avec la situation des victimes du national-socialisme. Les causes et conséquences des différentes formes de domination sont complexes et se différencient en de nombreux points.

Celles-ci ne sont pas à considérer en les opposant, mais en les analysant et les combattant toutes. La critique de la domination doit contenir une confrontation avec le spécisme, le capitalisme, le racisme, le sexisme, l’antisémitisme, etc.

Nous voulons par là encourager à lutter à sa propre manière pour la libération de tous les individus de toute forme de domination.

Pour la liberté de tous les animaux!

Walter Bond réitère sa position et est salué par les elfes végans

Voici deux nouvelles au sujet de Walter Bond.

La première est qu’une chaîne de télévision américaine l’a interviewé, et on peut le voir brièvement répondre dans cette vidéo (à partir de 1:00). Walter Bond a en effet rapidement interompu l’interview devant les questions hypocrites du journaliste, qui le poussaient en quelque sorte à s’accuser.

Mais il a eu le temps de citer les trois actions pour lesquelles il est accusé, disant à ce sujet :

« Tout ce que je peux dire, c’est que je crois en la libération animale, quel qu’en soit le prix. »

La seconde nouvelle est qu’a eu lieu une nouvelle action de l’ELF au Mexique, action dont le communiqué salue Walter Bond.

Voici le communiqué :

« Dans la nuit du 27 juillet nous avons réalisé un feu de joie avec de la propriété appartenant aux destructeurs et destructrices de la Terre.

Dans les forêts Dinamos de la section de Magdalena Contreras de la ville de Mexico, il y a un projet d’expansion urbaine qui en est encore au début dans les phases de construction.

Cela implique la création de puits profonds qui prendraient l’eau de la rivière avec comme but l’expansion urbaine et le progrès anthropocentrique.

Pour cette raison, les elfes végans sont responsables des sabotages suivants :

-Nous avons bloqué les puits avec des pierres, des briques, des blocs et des gravats, afin d’empêcher l’eau de la rivière de couler dans les tuyaux.

-Nous avons peinturluré les machines et le matériel de construction avec des slogans comme :

« Stop à l’expansion urbaine »

« Pas plus de civilisation des environnements sauvages »

et « Front de Libération de la Terre. »

-Nous avons, en utilisant des engins incendiaires, incendié trois machines, incluant deux bulldozers et une petite machine pour déplacer les gravats : le plus petit enfin a été placé dans le premier sous les pédales, le second a été placé dans la cabine après que la fenêtre a été brisée avec des pierres, et pour le troisième l’engin a été placé sur les câbles.

Nous nous sommes enfuiEs sans laisser de trace.

Les dommages s’élèvent à des milliers de pesos.

Nous voulons être clairEs et affirmer que ce que nous avons fait l’a été en défense de la Terre, qui est détruite chaque jour par l’égo-centrisme et l’autoritarisme ; mais pour chaque environnement sauvage ou semi-sauvage qui est détruit, des centaines de leurs machines et propriétés seront détruites et laissées comme inutilisables.

Que cela serve de leçon aux exploiteurs sur la planète!

Cette action est dédiée au guerrier de la libération animale aux États-Unis, Walter Bond, récemment arrêté pour trois incendies contre des entreprises pratiquant l’exploitation animale. Elle est également dédiée en soutien à Leo en Italie, et à Adrian et Abraham.

Frente de Liberación de la Tierra / Front de Libération de la Terre »

Réchauffement climatique : la conséquence d’une « culture » à combattre

Voici un nouveau tract que nous mettons en ligne; il est au format PDF dans une version imprimable. Il concerne le réchauffement climatique, donnant quelques chiffres (en l’occurence ceux dont nous parlions récemment dans l’article Réchauffement climatique: 304ème mois consécutif au-dessus de la moyenne) et met cela en perspective avec la libération animale et la libération de la Terre.

N’hésitez pas à nous envoyer vos propres tracts, vos propres articles! Il n’est pas difficile de voir quels sont les enjeux du 21ème siècle!

« L’humanité a besoin d’assumer le véganisme, qui est une nouvelle éthique, une nouvelle culture, nous permettant de vivre en harmonie sur la Terre, de vivre de manière heureuse en s’épanouissant, sans les règles du profit. Prenons le parti de la libération animale et de la libération de la Terre! »



Animal Rights Gathering 2010 en Italie

Cette année, l’Animal Rights Gathering qui est une rencontre internationale entre activistes, se tiendra en Italie, près de Turin.

Elle se déroulera du jeudi 8 juillet – date d’une manifestation dans le centre de Turin – au matin du lundi 12 juillet 2010.

Jusqu’à présent sont entre autres au programme : les sauvetages publics, les enquêtes sur la maltraitance, l’organisation des campagnes, la répression et la sécurité, les stratégies de la libération animale, la désobéissance civile, les liens entre libération animale et libération de la Terre…

Apéro « saucisson-pinard », pique-nique « en blanc », halal…

La question végane est une question actuelle, elle a commencé à se poser il y a 20 ans véritablement, et chaque jour qui passe, le véganisme gagne en contenu et se pose comme une alternative nécessaire, tant sur le matériel que celui de la morale.

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la question de l’alimentation soit mise en avant de manière « radicale », « révolutionnaire »… mais pas forcément dans le bon sens.

Les gens qui ne veulent pas du véganisme tentent inévitablement de contourner la question, comme l’extrême-droite qui attaque le halal afin de ne pas critiquer l’industrie.

Nous en avons déjà parlé avec l’affaire de l’occupation d’un Quick « Halal » à Lyon, ou encore avec la vidéo lilloise du « Front de Libération des Cochons. »

Cette fois encore, on a eu droit à quelque chose du genre. L’apéro parisien « saucisson pinard » a en effet finalement eu lieu, sur le haut des Champs-Elysées plutôt que dans le quartier populaire de la la Goutte d’Or.

Se sont rassemblées… au moins 1.000 personnes, avec comme seule obsession commune l’alcool et la viande, dans un rassemblement au-delà de certains clivages (extrême-droite, associations « de gauche » comme « Riposte laïque » ou certains milieux féministes…).

Et cet apéro fait des émules, avec des initiatives à Douai, Amiens, Lyon…

Tout sauf végan ! Voilà le mot d’ordre de ces gens, qui critiquent le présent non pas en regardant l’avenir, mais en s’attachant au passé, un passé idéalisé, comme en témoigne l’affiche de l’appel à l’apéro.

Mais tout cela est-il bien étonnant ? Non, bien entendu, car sur le plan de la vie quotidienne, les « traditions » l’emportent, et qui représente mieux les « traditions » que l’extrême-droite ?

Cela montre bien à quel point le véganisme doit rompre avec les traditions, et se fonder non pas sur une vision nationale, mais bien une vision planétaire.

L’extrême-droite veut « sauver » la nation et ses traditions, alors que nous voulons la libération des animaux et que Gaïa ne soit pas anéantie par une folle course au profit.

La planète est assassinée, les animaux toujours plus placés dans des conditions d’esclavage… et on trouve des gens désireux de continuer « comme avant » à boire leur petit pinard en mangeant de la « cochonaille » ?

Cet alcool et ces cadavres qui sont consommés seraient l’aboutissement de l’humanité ? Le point culminant de centaines d’années d’évolution culturelle, le fruit de l’avancée de la civilisation ?

Nous le disons clairement : non ! Les innocents ont besoin de nous !

Il va de soi ici que l’extrême-droite n’est que l’avant-garde, ou plutôt l’arrière-garde des valeurs dominantes.

Voici par exemple le point de vue de Périco Légasse, rédacteur en chef de la rubrique « art de vivre » à l’hebdomadaire Marianne et animateur sur la Chaîne parlementaire (LCP) de l’émission mensuelle « Toques et politique. »

Ce point de vue est édifiant et résume tout ce qu’il faut combattre. Justement, avant de voir son point de vue sur cette histoire d’apéro, voyons d’abord ce qu’il a comme conception du monde :

« BIENVENUE A MA TABLE

Ce blog prétend défendre une certaine idée du goût de la France. Notre patrimoine gastronomique, qu’il soit agricole, maritime, viticole ou culinaire, n’est en aucun cas la propriété exclusive des Français, mais celui de l’humanité toute entière. (…)

Reflets de nos diversités régionales, expression des particularismes qui façonnent notre physiologie gustative, le vin de France, la cuisine française, les produits de nos terroirs ne sont pas les meilleurs, d’autres endroits du monde en proposent d’aussi bons, ils sont tout simplement uniques, donc irremplaçables. Les voici aujourd’hui menacés par la globalisation.

C’est cette spécificité là qu’il convient de protéger, de perpétuer et de partager, afin que les saveurs d’en France continuent à réjouir celles et ceux qui aiment célébrer le mariage des plats et des vins.

Chers lecteurs, ce blog se veut un espace de dégustation, de réflexions sensorielles, de débats alimentaires, de joutes bachiques, de convivialité gourmande, un repère de coups de gueule, de fins palais, de francs gosiers et de dents dures. Tel un festin, il est destiné au partage et à l’échange, dans l’espoir d’accueillir le plus possible de convives autour de la table. »

La mort faite culture, l’abandon de la pensée dans le vin faite civilisation. Au lieu d’une ouverture à Gaïa, voici l’idéologie de l’ouverture à l’égoïsme et à l’égocentrisme.

Quelle hypocrisie que de parler d’éveil des sens alors qu’il ne s’agit que de l’endormissement de tous nos sens par rapport à la vie, par rapport à Gaïa.

Pour ce type de gens, rien ne doit changer, l’esclavage des animaux doit se perpétuer. Voici justement comment ce « gastronome » analyse la question de l’apéro parisien « saucisson pinard »:

« Il est scandaleux que, faute de lieux privés où observer leur culte, des hommes soient contraints de prier sur la voie publique, qui plus est sans autorisation du ministère de l’intérieur (et des cultes), mais il est encore plus scandaleux que l’on s’en prenne au vin et au saucisson sous prétexte qu’ils sont instrumentalisés par un groupuscule fasciste et raciste.

Depuis quand colle-t-on des estampilles politiques sur des aliments aussi ordinaires que le vin et le saucisson dans une capitale où foisonnent en parfaite coexistence toutes les cuisines du monde ? Qui cherche à casser le consensus ? A qui profite l’anathème ?

En fait, dès lors qu’une communauté, qu’elle quelle soit, a privatisé un tronçon de l’espace public, cela devient un acquis auquel on ne peut plus toucher. Dire non, pas ça et pas comme ça, relève aussitôt de la provocation. Il faut se taire, s’écraser, la boucler. Il n’est que de voir les réactions d’hystéries, dans les deux camps, pour s’en inquiéter.

Jusqu’à nouvel ordre, le vin rouge et le saucisson sont des emblèmes inaliénables de la laïcité républicaine.

Cela peut paraître ridicule et dérisoire à première vue, mais ces valeurs-là ne sont pas négociables, car si nous cédons sur celles-là, demain, nous serons peut-être amenés à céder sur d’autres et à effacer des frontons de la République les trois mots qui n’auront plus l’heur de plaire à des citoyens s’étant un jour estimés victime de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité pour lesquelles sont tombés, non seulement nos pères, mais aussi ceux de ceux qui prient dans les rues de Paris et de Marseille. »

Pour ce gastronome, ses valeurs ne sont pas négociables. Les nôtres non plus. Et il s’imagine que la question « alimentaire » n’est pas question politique.

Et si elle l’est ; elle est une question politique par excellence, c’est-à-dire s’élevant jusqu’à la morale. Qu’est-ce que la politique en effet si ce n’est la question du choix de la morale ?

C’est donc une question de priorité, et notre priorité s’appelle : libération animale et libération de la Terre. Ce sont les critères pour comprendre le monde, pour savoir ce qui va dans le bon sens, et ce qui va dans le mauvais.

Inversement, voici comment le rédacteur en chef de « Riposte laïque » explique sa ligne, dans une interview à Marianne. Il parle justement de l’occupation du Quick Halal… Et évidemment il le fait dans une perspective totalement opposée à la nôtre…

Pourquoi avoir accepté d’organiser cela conjointement avec le Bloc identitaire, une organisation d’extrême droite à la réputation sulfureuse qui semble très éloignée des valeurs que vous défendiez jusqu’ici ?

L’islamisation de la France progresse. Et nous sommes consternés par la passivité des acteurs politiques, par la façon dont ils minimisent le phénomène. Dans la gauche, qui est notre camp, les laïcs et les féministes sont aux abonnés absents. Sur la burqa, ils n’ont pas bougé !

Si les socialistes étaient encore au pouvoir, il n’y aurait pas de loi sur le voile à l’école, et toujours pas de débat sur la burqa. C’est un constat désespérant : sur le sujet de la montée de l’islam et ses enjeux, la gauche est en faillite idéologique.
Alors une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qu’on fait ? On reste dans un splendide isolement et on demeure pur ? Ou on commence à agir ?

Donc, vous avez choisi de perdre votre pureté en vous associant au Bloc identitaire ?

On est obligés de regarder quelles sont les forces qui sont prêtes à faire quelque chose pour alerter les citoyens sur les enjeux de la montée de l’islam. Il n’y a pas grand monde qui soit prêt à le faire, ni à gauche, ni à droite.

Le bloc identitaire a mené quelques actions qui nous ont interpellés, par exemple sur l’histoire des Quick Halal [invasion d’un Quick halal par 70 personnes affublées de masques de cochons, ndlr] ou de la mosquée de Bordeaux [diffusion d’un bruyant appel à la prière dans les rues du quartier bastide à 6 heures du matin, ndlr].

On ne se reconnaît certes pas dans leur régionalisme et leur conception ethnique. Mais on a senti chez eux une volonté de se défaire de leur côté sulfureux et de se rapprocher d’une droite populiste à l’image de l’UDC suisse [parti ultraconservateur à l’origine de la votation suisse sur l’interdiction des minarets, ndlr].

Ce n’est pas sans rappeler la logique de la fondation Brigitte Bardot, qui ne cesse elle aussi de critiquer le halal en oubliant d’attaquer l’industrie…

La logique des anti-vegans, c’est : « tout doit changer pour que rien ne change. » Et pour finir justement notre propos, voici un article d’hier, au sujet d’un autre pique-nique.

Ce pique-nique là s’est déroulé également à Paris, la veille de l’apéro « saucisson-pinard. » Il est son contraire… Mais justement pas pour nous, en tant que vegans!

Des milliers de Parisiens au «pique-nique en blanc»

La seule condition pour participer était d’être habillé de blanc. Des milliers de Parisiens ont participé jeudi soir au pique-nique géant organisé dans le jardin du Carrousel à Paris. Le must de l’élégance et de la fête chic.  Pendant que d’autres regardaient le match de football, des centaines de personnes ont convergé entre 20 heures et 21 heures en un même endroit tenu secret jusqu’au dernier moment.

Le décor : tables de bridge, nappes blanches, chandeliers en argent, bouteilles de champagne et repas soigné. Depuis vingt ans, cet événement surprise remporte un succès croissant. Hier soir, plusieurs milliers de personnes ont fait bombance… avec l’autorisation implicite de la préfecture de police.

Apéro « saucisson-pinard », pique-nique « en blanc », halal… Aucune différence à nos yeux!

« Front de Libération des Cochons »?!

On se souvient de l’occupation d’un Quick à Lyon par l’extrême-droite, en protestation contre le Halal et afin d’avoir du « bacon. »

Cette fois c’est à Lille qu’une vidéo est diffusée: le « Front de Libération des Cochons » affirme que « le cochon n’est pas dans son assiette, ni dans la nôtre non plus. »

On retrouve le même principe que dans l’occupation du Quick de Lyon: les occupants avaient mis des masques de cochon. Là aussi les cochons exigent donc le droit d’être mangés!

Cette parodie des communiqués du FLNC en Corse – mais également clairement de l’ALF – fait dans la politique fiction: la France serait devenue un Etat islamique et il n’y aurait donc plus le droit de manger des cochons…

Il n’y a même pas de commentaires tellement la logique anti-vegan est ici montrée dans tout son mépris… Et surtout le mépris pour la libération totale, pour la libération des cochons, qui, oui, est une chose sérieuse, une cause parfaitement digne, et juste!

Earth First !

Pour en revenir à ce qu’est Earth First!, voici un aperçu historique que l’on retrouve dans la brochure « Pour la libération animale » (disponible en PDF ici).

Faisons également quelques précisions. Tout d’abord, il est évident que si nous avons repris le slogan « la Terre d’abord! » c’est que nous sommes d’accord avec le principe fondamental d’Earth First!: la planète doit redevenir bleue et verte, libre de toute interférence humaine.

Ensuite, il faut bien voir deux choses: d’abord, Earth First! n’est pas une organisation, mais un mouvement décentralisé. Et ce mouvement s’est développé principalement dans deux pays où la nature sauvage se voit reconnaître une certaine valeur par l’ensemble de la population (les USA et la célébration des grands espaces, l’Angleterre et le romantisme national ayant donné naissance à la culture anglaise).

La France est le pays des jardins à la française, et le principe de défense inconditionnelle de la nature se heurte totalement à l’opinion dominante. C’est ce qui fait que nous ne sommes pas un « Earth First! » France: il y a un énorme travail de fond à mener, alors que les éco-activistes des USA et d’Angleterre pouvaient profiter d’une base dès le départ.

Et de plus, le véganisme n’était pas une composante d’Earth First!, alors que désormais la cause de la libération de la Terre est de plus en plus reliée à celle de la libération animale. C’est un saut qualitatif très important, dans lequel nous nous retrouvons bien entendu.

a) Les origines de l’ELF dans les USA des années 1980-1990

« Nous combattons pour nous-mêmes, partant de nos propres frustrations, rage et désespoir… comme thérapie et aventure. Parce que ne rien faire ou se résigner à une vie aussi aliénante de travail et de consommation ne nous paraît pas suffisant. » (EF ! Action update, N°91, décembre 2003)

L’Earth Liberation Front (ELF) est une organisation décentralisée qui trouve son origine dans les luttes écologistes radicales de la fin des années 1970 et des années 1980, et dont la dynamique repose entièrement sur la critique du mode de développement capitaliste comme celui des USA.

Le premier groupe de l’ELF est ainsi né en Angleterre, dans la ville de Brighton, sous l’impulsion des membres d’Earth First ! (La Terre d’abord !), la principale organisation écologiste militante ayant historiquement existé dans le monde. Earth First ! fut créée en 1980 dans l’Arizona aux USA par différents activistes considérant qu’il était nécessaire de défendre les zones encore sauvages de la planète, et également d’avoir une analyse de l’environnement partant des intérêts de la planète.

Les analyses du groupe étaient publiées dans le magazine Earth First ! The Radical Environmental Journal, plus connu sous le nom de Earth First ! Journal.

L’une des références d’Earth First ! était Edward Abbey (1927-1989), l’auteur du roman « The Monkey Wrench Gang » (le gang simiesque à la clef anglaise) publié en 1975 et retraçant des aventures farfelues mais extrêmement détaillées d’un groupe menant des sabotages écologiques.

Le terme de « monkeywrenching » est désormais en anglais militant le synonyme d’ecotage (sabotage écologique). Abbey lui-même fut souvent invité aux premières réunions publiques de l’organisation et écrivit plusieurs articles.

D’autres références étaient les auteurs défendant les points de vue de la « deep ecology » (écologie profonde) comme Arne Næss, Bill Devall, et George Sessions. L’idée de base de l’écologie profonde est que toute vie sur terre a la même valeur, quelle que soit l’utilité que l’être humain pourrait en tirer.

Il s’agit de défendre l’écosystème dans son ensemble et donc d’entretenir des rapports écologiques avec la nature et les animaux, car l’humanité n’a pas le droit de toucher à l’intégrité de la biodiversité. L’écologie considère qu’il y a une trop grande interférence de l’humanité dans le monde non-humain et que la situation ne fait qu’empirer.

On retrouve une autre référence dans le nom de la réunion annuelle appelée « Round River Rendez-vous », tiré d’une phrase de « A Sand County Almanac » d’Aldo Leopold (1887-1948), un grand pionnier nord-américain de la conservation de la nature. « A Sand County Almanac » est un mélange de philosophie, de descriptions détaillées et d’histoire naturelle.

Une citation très connue est « A thing is right when it tends to preserve the integrity, stability, and beauty of the biotic community » (Une chose est juste quand elle tend à préserver l’intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique).

Dans le domaine scientifique l’époque est également celle où l’« hypothèse Gaia » commence à être sérieusement formulée et au moins relativement acceptée au sein de la communauté scientifique.

Développée dans les années 1960 par le chimiste anglais James Lovelock puis par le microbiologiste Lynn Margulis dans les années 1970, l’« hypothèse Gaia » consiste en la théorie que la planète terre est « vivante » et réagirait de manière systématiquement favorable à la vie (par exemple selon Lovelock en maintenant la température de la surface constante malgré l’augmentation de l’énergie solaire de 30% depuis l’apparition de la vie sur terre, en rendant constante la salinité de l’eau et toujours en dessous du taux de 5% ne permettant généralement plus la vie, en maintenant stable la composition atmosphérique alors que celle-ci devrait être instable).

Toute une gamme d’analyses scientifiques existe, allant de considérer que le processus de régulation est spontané et plus ou moins mécanique jusqu’au fait de considérer la terre comme une seule grande entité vivante maintenant les écosystèmes en équilibre plus ou moins consciemment.Les conclusions pratiques sont également multiples.

Pour certains il s’agit de protéger l’équilibre (position de Greenpeace voire de théoriciens historiques prônant le tout nucléaire pour empêcher le réchauffement de la planète), pour d’autres de ralentir le processus de destruction en attendant une prise de conscience, pour les partisans de l’arcologie il faut développer les techniques climatiques et architecturales pour ne plus rentrer en conflit avec la nature, pour tout un courant anarchiste appelé « primitivisme » il faut combattre l’intégralité de la civilisation et la détruire, pour d’autres anarchistes il faut décentraliser la société en un municipalisme libertaire, pour d’autres encore l’espèce humaine doit assumer un rôle spécifique de gestion de l’équilibre écologique et organiser une industrie écologique planifiée.

Ces deux dernières positions sont d’ailleurs les positions classiques communiste libertaire et marxiste, issu des deux romans d’anticipation du 19ème siècle où des militants socialistes vont dans le futur et reviennent raconter le monde nouveau : News from Nowhere (Nouvelles de nul part) de l’anglais William Morris publié en 1890, avec un monde totalement décentralisé, une pratique de l’artisanat artistique et du troc, et le modèle des communes populaires chinoises ou du projet d’« agroville » de l’URSS de Staline : Looking Backwards (Regards en arrière) du nord-américain Edward Bellamy, publié en 1885.

C’est dans cet esprit général mettant au premier plan le fait de vouloir sauver la planète que Earth First ! a été le premier groupe à avoir généralisé l’écotage – le sabotage écologique. Le slogan d’Earth First ! était très clair : « No compromise in defense of Mother Earth! » (Pas de compromis dans la défense de notre Mère la Terre !).

Au printemps 1985 l’organisation avait lancé un mouvement d’installation dans les arbres de la Willamette National Forest afin d’empêcher leur destruction. A partir de là l’organisation généralisa sa pratique de désobéissance civile et d’actions  d’oppositions aux entreprises de construction ou de destruction attaquant la nature.

Dave Foreman, un des fondateurs, publia la même année A Field Guide to Monkeywrenchig, un petit manuel de sabotage écologique. Le mouvement se radicalisa clairement et en 1990 une partie des fondateurs quittèrent Earth First ! pour fonder The Wildlands Project, un groupe associé à la revue Wild Earth.

Le noyau dur des fondateurs était en désaccord avec le tournant idéologique du mouvement, qui assumait ouvertement l’anarchisme et critiquait ouvertement certaines positions conservatrices, n’hésitant pas à remettre en cause la « vieille garde » (comme Abbey qui critiquait le complexe militaro-industriel mais était sexiste et opposé à l’immigration).

L’une des figures historiques, Dave Foreman, fit en partie ses mémoires dans « Confessions of an eco-warrior » Earth First ! cessa alors d’exister en tant qu’organisation pour devenir un mouvement ; on parle plus de partisans d’Earth First ! que d’Earth First ! en tant qu’organisation.

L’action des groupes consiste autant en des actions légales (campagnes de propagande, protestations, etc.) que de la désobéissance civile (occupations d’arbres, de routes, sabotage notamment des machines ou encore par l’installation de pointes de fer dans les arbres pour saboter les tronçonneuses, personnes s’enchaînant à des objets, encollages de serrures, etc.).

Un groupe Earth First ! se forma en Grande-Bretagne en 1990, mais de manière indépendante de l’organisation aux USA. Il existait déjà une solide tradition de lutte à la base à caractère environnementaliste, d’actions de résistance passive et de désobéissance civile. Les premières actions eurent lieu à Londres et à Liverpool (200 personnes bloquant les docks en raison de l’arrivée de bois tropical) et coïncidèrent avec une tournée de nord-américains d’Earth First ! en Angleterre.

Un camp permanent de protestation fut construit à Tyford Down dans le cadre de la lutte contre le programme gouvernemental de construction de routes, campagne très large (Newbury Baypass, l’A30, la M11 link, avec des rues entières de Londres occupées). Sur 600 projets de routes, 500 durent être abandonnés.

La première occupation d’arbres eut lieu à Jesmond Dean à Newcastle en 1993. Un document à ce sujet de l’Etat canadien présentant la menace « éco-terroriste » affirme que « des travailleurs de la construction ont été blessés par des dispositifs à fil-piège, et d’autres ont été la cible de tirs à l’arbalète ou sont tombés dans des fosses de type viêt-cong, tapissées de pieux acérés (pungee) ; du matériel a été endommagé ou incendié.

Un magazine, Éco-terroriste, a publié des plans détaillés pour la fabrication de mortiers, de bombes incendiaires et de grenades, et recommandé l’usage d’explosifs enfouis contre la police.

Earth First ! organisa également la lutte contre l’aéroport de Manchester, celle contre les OGM ; il est également considéré que le groupe est à l’origine de la formation de Reclaim the streets, parade techno contestataire dans les rues. Les dommages matériels n’étaient pas rejetés, mais c’est la désobéissance civile qui était plutôt mise en avant. Lorsque des actions dures étaient menées, elles l’étaient dans la nuit et attribuées aux « elfes » de l’ELF : l’Earth Liberation Front.

La catastrophe du Golfe de Mexique dépasse déjà celle de l’Exxon Valdez !

Nous en sommes au onzième jour de la catastrophe du Golfe du Mexique, et un terrible constat se fait déjà.

En effet, à partir du survol effectué le 28 avril par les gardes-côtes aux USA, il a été évalué que 8.9 millions de gallons de pétrole s’étaient déversés dans la mer.

Le gallon est unité américaine représentant 3,785 litres. Il suffit de 0.003 gallon de pétrole pour tuer un petit oiseau, en comptant que même des petites quantités peuvent s’accumuler, empoisonner à long terme.

A partir du constat dans le Golfe du Mexique, on pense donc qu’il y a au moins un million de gallons de pétrole par jour se déversant dans la mer, soit jusqu’à présent 12.2 millions gallons.

Or, la catastrophe de l’Exxon Valdez a elle consisté en 11 millions de gallons… C’est déjà un terrible record qui est battu.

Bien entendu le pire reste à craindre, vu que le déversement continue.

La plus terrible des catastrophes de ce genre a été celle de la plate-forme pétrolière Ixtoc I également dans le golfe du Mexique. Ce sont pendant neuf mois 140 millions de gallons de pétrole qui se sont déversés dans la mer, de juin 1979 à mars 1980.

Vue la prolifération des plate-formes pétrolières, et la course au profit mettant totalement de côté toute sécurité, ce genre de catastrophe était prévisible… et on peut (et doit) en prévoir d’autres.

C’est tout le sens de l’engagement pour la libération de la Terre : être réaliste et faire en sorte de se mettre à son service dans la bataille contre sa destruction.

Et sans compromis, car il suffit de voir les réactions des gouvernants : ce n’est que maintenant que le président des USA va daigner se déplacer.

Et ce alors qu’une tentative d’attentat a eu lieu en plein New York… Que cette tentative soit un coup monté ou bien une vraie tentative d’islamistes radicaux, on voit bien que dans tous les cas Gaïa importe peu!

Au lieu d’être au centre des préoccupations, Gaïa est niée. Tout ce qui compte au mieux, c’est la préservation des côtes afin de préserver l’industrie de la pêche, ou encore la « production » de crustacés !

Il est très impressionnant de voir les positions des pêcheurs, qui se placent dans une contradiction terrible : ils critiquent la mise à mort des poissons, alors qu’eux-même c’est ce qu’ils veulent !

Voilà une parfaite démonstration de la situation intenable de l’humanité, une situation intenable où elle s’est mise elle-même!