Internet, informatique et production de Co2

Comme vous le savez (sans doute), le serveur qui héberge La Terre d’abord ! fonctionne à l’énergie solaire. Il est vrai que ce genre d’hébergement est plus cher que les autres, mais il faut être cohérent et savoir s’engager dans les bonnes perspectives.

Cela a son importance car internet pompe énormément de ressources. A ce titre, il faut remarquer une bonne initiative comme ce forum et ce site de l’action antifasciste, qui non seulement tournent à l’énergie solaire, l’énergie hydroélectrique et la biomasse, mais dont en plus la production de Co2 est compensée.

Comme dit plus haut, ce genre d’initiatives a son prix, mais il y a matière à réflexion quand on sait que les centres de données liées à internet produisent déjà plus de Co2 que l’Argentine.

En 2020, l’existence d’internet amènera même davantage de Co2 que l’aviation !

En fait, c’est la climatisation des gigantesques centres qui posent un souci énorme. Un message de 140 caractères sur twitter équivaut par exemple à 0,02 grammes de C02 (il y a 50 millions de messages de ce type chaque jour).

On connaît le chiffre, largement critiqué et non vérifié, comme quoi deux recherches sur Google reviennent à une bouilloire en ébullition (on peut voir en ligne cette petite BD très rigolote à ce sujet, et on peut noter également celle-là qui va avec).

En fait, le prétexte de notre article est que Facebook, qui est en train de construire un nouveau centre de données à Prineville aux USA, a annoncé hier sa décision de doubler sa taille, avant même que les travaux n’aient commencé !

Le centre devait faire 13.500 m2 initialement, il en fera désormais 15.000 m2 de plus, et consommera ce que consomment 30.000 foyers, alors que le fournisseur d’électricité local produit en majorité à partir de centrales thermiques.

Or, cette tendance est significative : en 2020 la moitié de la consommation électrique aux USA concernera ces centres (et cette consommation est supérieure à celles réunies de la France, de l’Allemagne, du Canada et du Brésil).

Voici donc quelques conseils pratiques, aimablement fournis par le site Sur la toile. Certains points sont discutables mais il y a plein d’idées:

À l’achat d’un ordinateur :

Comparez la consommation d’énergie des modèles qui vous intéressent via le site d’Energy Star.

Préférez un portable, ils consomment beaucoup moins. À défaut, choisissez un écran LCD économique à base de diodes électroluminescentes (LED).

Si vos besoins se limitent à la bureautique, envisagez l’achat d’un Linutop: il ne consomme que 8W!

Choisissez une marque attentive aux problèmes environnementaux. Greenpeace classe régulièrement les compagnies.

À l’emploi:
Activez la mise en veille automatique de l’écran et des disques lorsque l’ordinateur est inactif pendant 15 minutes (ou moins), et l’hibernation après une demi-heure maximum. Éteignez le moniteur si vous ne l’utiliserez pas pendant plus de 20 minutes, et le PC au complet si vous ne l’utiliserez pas pendant deux heures. L’énergie nécessaire au redémarrage sera inférieure à l’économie ainsi réalisée.

Si vous avez besoin d’un autre type d’ordinateur, utilisez un logiciel de virtualisation ou d’émulation (VirtualPC, VMWare, Wine, CygWin, DosBox, …) pour éviter d’en acheter un second.

Vérifiez les réglages de luminosité de votre écran: la consommation du moniteur peut varier du simple au double entre la luminosité la plus faible et la plus forte. Sans aller dans les extrêmes, il suffit parfois de fermer les rideaux ou d’orienter l’ordinateur différemment pour bénéficier d’une vision très confortable avec une luminosité réduite. Nokia propose un logiciel de test pour régler votre moniteur de façon optimale.

Éteignez les périphériques que vous n’utilisez pas (imprimante, système de son, …).

Imprimez aussi peu que possible (p.ex sélectionnez les pages qui vous intéressent), de préférence sur du papier certifié FSC en fibres 100% recyclées, et employez les deux faces. Choisissez les modes de qualité économique, moyenne, ou supérieure en fonction des besoins. Utilisez aussi des cartouches d’encre recyclées. Sachez également que les imprimantes laser consomment 5 fois plus que les imprimantes à jet d’encre.

Optimisez les logiciels qui tournent sur votre ordinateur : n’installez pas de gadgets inutiles, faites des scan antispyware (on peut vous aider!) pour éliminer les parasites qui consomment de l’énergie via le processeur et ralentissent vos activités. [on peut également utiliser une distribution de Linux – NDLR]

Utilisez un réseau câblé si le Wifi n’est pas nécessaire.

N’utilisez pas de screen saver: ils sont inutiles avec les écrans actuels, et consomment de l’énergie via l’utilisation du processeur et de l’écran.

Utilisez un bloc multiprise pour couper l’alimentation de l’ordinateur, du modem, et des autres périphériques lorsque l’ordinateur est éteint. Même éteints, les appareils continuent à consommer de l’énergie s’ils ne sont pas débranchés. Si vous téléchargez fréquemment, l’idéal est d’avoir deux interrupteurs: un pour couper l’écran et les périphériques, l’autre pour le PC et le modem.

Les bienfaits:

L’informatique n’est pas forcément négative pour l’environnement, elle nous apporte aussi d’excellentes opportunités pour réduire notre empreinte écologique. L’ordinateur personnel pourrait même passer du statut d’objet polluant à celui d’outil écologique de premier ordre!

Les achats en ligne permettent de limiter vos déplacements en voiture. On doit toujours vous livrer votre commande, mais le trajet est alors optimisé pour faire un maximum de livraisons en une fois.

Évitez de vous rendre à la banque en faisant vos transactions en ligne.

Plutôt que de vous déplacer pour un rendez-vous d’affaires, utilisez un logiciel de vidéoconférence. (L’impact varie selon le type de déplacement évité: Avion / voiture / train)

À défaut, utilisez un service de covoiturage en ligne pour organiser vos déplacements.

Plutôt que d’importer, privilégiez les produits de votre région via des services comme Paysans.net.

De plus en plus de formalités administratives peuvent se faire de votre salon, consultez les sites des ministères appropriés.

L’organisation d’actions écologiques est également facilitée. Par exemple, RubbishBuster recense les sites pollués et autres décharges sauvages sur une carte interactive, et organise leur nettoyage.

Parfois, il est tout simplement impossible d’empêcher l’émission de CO2. Il reste néanmoins la possibilité de neutraliser vos émissions en sponsorisant des projets de développement durable qui éviteront la production de CO2 dans le Sud. Avec l’aide de CO2Solidaire, Sur-la-Toile vient de compenser les 27 tonnes de CO2 que les internautes ont généré en visitant le site en 2007.

Marée noire en Chine, photos truquées de BP, photos terribles du Golfe du Mexique…

Les nouvelles de la marée noire sont, une nouvelle fois, tristes.

Déjà parce qu’il y a une nouvelle marée noire en fait, cette fois en Chine. Le scénario est le même que dans le Golfe du Mexique : le business roi fait que les conditions minimales de sécurité ne sont pas remplies.

C’est en fait un pipeline qui a explosé, dans le port de Dalian, au nord-est du pays, déversant officiellement 1500 tonnes de pétrole dans l’océan, soit 1,5 millions de litres.

La nappe s’étend sur 90 km le long de la côte et fait 946 km2 pour l’instant… Et la Chine étant très relativement développée, sauf dans la mesure où elle est une vaste usine infernale pour les pays occidentaux, les moyens initiaux pour y faire face sont dérisoires : utilisation de simples seaux d’eau manipulés par des gens aux mains nues…

Même si l’État chinois s’est mobilisé et s’il y a désormais 800 bateaux de pêche, une quarantaine de bateaux de nettoyage, 2000 soldats et des centaines de pêcheurs, les moyens sont clairement inadaptés. En fait un tel événement n’est, bien entendu jamais prévu…

Nous avons justement décidé d’ouvrir une catégorie marée noire sur LTD : malheureusement, ce thème va être récurrent au 21ème siècle tellement le profit assassine Gaïa.

Autre histoire du même type : le barrage des Trois Gorges, toujours en Chine. Ce barrage est un projet mégalomane typique de la Chine lancée dans le capitalisme à grande échelle dans les années 1980.

Commencé en 1994 et fini l’année dernière, il a coûté 30 milliards d’euros et a nécessité le déplacement de quasiment deux millions de personnes, ainsi que l’inondation de 600 km2 de terres agricoles et de forêts.

Il doit désormais affronter une vague d’inondations et de pluies torrentielles à venir, posant la question de sa capacité réelle du plus grand barrage hydraulique et du plus grand générateur d’électricité au monde, qui était prévu pour produire 10% de l’électricité chinoise, et qui n’en produit que trois…

En 2003, l’État chinois expliquait que ce barrage était capable d’affronter les « pires inondations depuis 100.000 ans. » En 2007, il était parlé des «des pires inondations en 10.000 ans». Désormais le directeur du barrage parle d’une capacité à affronter les pires inondations depuis… cent ans.

Mensonge, mensonge et mensonge, comme on le voit. Un nouveau scandale a touché BP justement, comme en témoignent les photos suivantes, qui sont officielles, mais… retouchées.

Sur cette photo, on voit en fait les pilotes consulter le document juste avant l’envol. D’ailleurs en haut à gauche vous pouvez voir la tour de contrôle… De plus, les freins de l’hélicoptère sont engagés. Et les gros plans montrent que l’image de l’océan et des bateaux a été ajoutée…

Cela a été prétexte sur internet à un concours de retouches pour se moquer de BP :

Blague à part, il ne s’agit pas de la seule photo retouchée par BP… En voici une seconde :

Cette photo date en réalité… de 2001. Des personnages ont été rajoutés, ainsi que des images sur les écrans…Voici l’original :

Cette pratique est courante chez BP, en voici une troisième, où les personnages au fond ont été rajoutés.

A titre indicatif, BP a reconnu toutes ces retouches et un site montre désormais les photos originales et celles retouchées. Sauf que les différences ne sont par contre pas tout à fait les mêmes que celles que nous présentons…

En effet, on dirait que les copies sont des originaux améliorés alors qu’en réalité il y a des différences notables (les images de fond ont clairement été collées dans l’image, alors que là elles feraient partie de l’original ?!). Que ce soit BP qui ait ouvert ce site de comparaison des photos ne peut que laisser perplexe…

Cela magouille vraiment, absolument et totalement et dans le même ordre d’idée il faut savoir aussi que les contrats de BP avec les chercheurs interdisent à ceux-ci de divulguer leurs résultats pour les trois prochaines années.

En attendant, la situation est bloquée dans le Golfe du Mexique en raison du passage de la tempête tropicale Bonnie : les opérations de vérification de la fermeture du puits sont bloquées pour au moins 48 heures.

Voici d’autres photos du Golfe du Mexique. A titre indicatif, l’oiseau sur la première photo est mort quelques heures après la photo.

La catastrophe de l’Exxon Valdez

Nous avons plusieurs fois mentionné la catastrophe de l’Exxon Valdez ces dernières semaines, en raison de la sinistre actualité dans le Golfe du Mexique. Voici une petite présentation de cette catastrophe, après celle-faite de l’Ixtoc-1.

L’Exxon Valdez était un pétrolier récent, âgé de deux ans, il n’avait fait que 28 voyages. Valdez est une ville de quelques milliers d’habitants en Alaska, mais surtout un port.

Le pétrolier est parti de ce port le soir du 23 mars 1989, avec à son bord 163 000 tonnes de pétrole brut extrait du gisement de Prudhoe Bay.

On notera au sujet de ce gisement que BP a constaté en 2006 une fuite sur un oléoduc de transit… entre 700 000 et 1 000 000 de litres de pétrole se sont officiellement échappés…

L’origine de la catastrophe est incertaine, on considère que plusieurs facteurs ont joué.

On pense que le responsable de la manoeuvre, un lieutenant, était trop fatigué et seul au lieu d’être accompagné d’un officier…

Car le commandant de bord a quitté la passerelle pour une raison toujours inexpliqué (mais on pense à l’alcoolisme) tout en lançant le pilotage automatique et en augmentant la vitesse, alors que le centre de contrôle du trafic maritime n’a pas remarqué l’erreur de parcours…

En fait, il n’y avait personne à bord prêt à prendre le quart après s’être reposé selon la réglementation…

Le résultat a été que le 24 mars juste après-minuit, le navire s’est échoué sur des récifs, avec une déchirure de la coque sur toute sa longueur.

11 des 13 citernes du pétrolier furent endommagés : 40 000 tonnes de pétrole brut se déversèrent, formant 7 000 km² de nappes.

En terme de marée noire, celle de l’Exxon Valdez ne fait pas partie des plus grandes (pour comparer, cela fait 17 piscines olympiques, et n’est déjà plus dans la liste des 50 plus grandes marées noires).

Mais son impact a été dévastateur.

800 km de côtes (2 000 km avec tous les îlots et échancrures) furent touchés par la marée noire, alors qu’une mobilisation fut lancée pour tenter de l’enrayer, au moyen de 1 400 navires, 85 hélicoptères et 11 000 personnes.

Entre 250.000 et 500.000 oiseaux ont été tués, ainsi qu’au moins 1.000 loutres, 300 phoques, 250 pygargues à tête blanche, 22 orques et un milliard d’oeufs de saumons et de harengs.

Les dégâts sur la faune et la flore ne sont pas quantifiables, bien entendu, mais il y a eu des analyses pour savoir combien coûteraient les activités pour contrer les effets de la marée noire.

Le coût fut alors estimé à 8 milliards de dollars, mais Exxon ne paya que 900 millions de dollars.

De la même manière, les habitants humains touchés par la marée noire firent un procès à Exxon : si le premier jury leur accorda 5 milliards de dollars, 20 années de procès plus tard, la Cour Suprême des USA rabaissa cette somme à 500 millions de dollars.

Des milliers d’êtres humains ont souffert et sont morts des conséquences de la marée noire (commençant par des nausées et des vomissements et pouvant finir en de multiples cancers, des lésions au cerveau, etc.) sans pour autant qu’Exxon n’ait reconnu cela, bien entendu.

La zone de la marée noire est bien entendu encore polluée. Il en sera ainsi non pas pour des années, mais sans nul doute des décennies, selon les dernières études.

Ixtoc-1 et la plus grande marée noire du 20ème siècle

Ixtoc-1 était un puit situé à 3,2 kilomètres de profondeur, géré par la plate-forme pétrolière SEDCO 135 dans la baie de Campêche, située dans le golfe du Mexique.

La plate-forme était située à 80 km au large de la ville de Carmen et à 950 kilomètres au large du Texas, et travaillait pour la société Perforaciones Marinas del Golfo, alors au service de Petroleos Mexicanos (Pemex).

Cette marée noire est quasi totalement inconnue de l’opinion publique, et pourtant il s’agit de la plus grande marée noire du 20ème siècle ; en fait, les autorités tant américaines que mexicaines ont tout fait pour que cette catastrophe ne soit pas mise en avant.

Il n’y a d’ailleurs aucun bilan scientifique, ou même financier ! Même la marée noire ne dispose pas de statistiques officielles : 470.000 tonnes de pétrole étant passées dans la mer suivant les estimations les plus basses, mais il s’agirait bien plus vraisemblablement de 1.500.000 tonnes !

De plus, une partie importante du pétrole a brûlé (entre le tiers et la moitié), provoquant une pollution atmosphérique massive.

Car cette catastrophe s’est étalée dans le temps : la destruction de la plate-forme pétrolière en raison de l’éruption de pétrole, suite à des erreurs techniques, a eu lieu le 3 juin 1979.

Et ce n’est que le 23 mars 1980 que l’intervention des équipes de secours parviendra à stopper le flux pétrolier, soit 295 jours après.

La marée noire est allée jusqu’au littoral autour de Vera Cruz, Tampico, Campêche, Laguna Madre du côté mexicain, et jusqu’au Texas du côté américain (le Mexique a toujours refusé de payer aux USA quoi que ce soit comme dédommagement).

La mousse produite par la marée noire a parcouru parfois entre 750 et 1000 kilomètres. Cette mousse est de couleur brune orangée, évidemment totalement toxique pour tous les êtres vivants, y compris bien entendu les plus petits organismes (anéantis à 90% dans la zone de la marée noire de l’Ixtoc-1).

Le fait que cette marée noire provoquée par l’Ixtoc-1 soit quasi totalement inconnue ne provient pas seulement du fait que les gouvernants des USA et du Mexique ont tout fait pour mettre de côté cet événement.

En effet, tant que les côtes ne sont pas directement affectées, les attaques contre Gaïa ne sont même pas considérées comme étant réellement « existantes. » Tant que les activités humaines ne sont pas menacées, la destruction de la planète est considérée comme relevant de la « normalité »…

Aucune valeur n’est donc attribuée aux animaux et aux végétaux ; la catastrophe provoquée par l’Ixtoc-1 n’est donc pas qu’un symbole de destruction, elle est aussi un symbole de par le silence entourant cette attaque d’une des brutalités contre Gaïa les plus terribles du 20ème siècle.

Il n’y a aucun procès pour cette marée noire, il n’y a eu aucun condamné. Cette catastrophe a été un « non – événement » du 20ème siècle et il est évident que tel ne doit pas être le cas au 21ème siècle : il faut comprendre la portée d’une telle catastrophe provoquée par l’humanité.

Surtout quand on sait que dans la même région, le 1 novembre 1979, une collision eut lieu entre le Burmah Agate et le Minosa, amenant 22 000 tonnes de pétrole brut à se déverser dans l’océan, et 65 000 tonnes à brûler à bord!

Lors de la catastrophe provoquée par le DeepWater Horizon, en 2010 dans la même région, le président américain Obama avait déclaré qu’il s’agissait d’un « désastre environnemental massif et potentiellement sans précèdent. »

Quand on connaît l’histoire, du côté de Gaïa, on voit l’immensité de ce mensonge.

Obama avait, juste avant la catastrophe du « DeepWater Horizon », décidé à la fin mars 2010 d’autoriser de nouveaux des forages, obéissant aux intérêts économiques des grandes entreprises alors qu’il y avait en 2006, dans le Golfe du Mexique du côté américain, déjà 3858 plate-formes pour le pétrole et le gaz.

Connaître la catastrophe de l’Ixtoc-1 est quelque chose de très important, pour comprendre ce que subit Gaïa, et la nécessité de la lutte pour la libération de la Terre!