Le raton-laveur et l’UBS Plaza de 23 étages

C’est une histoire qui heureusement se termine bien et qui touchera toutes les personnes aimant les animaux, mais cela doit être également un prétexte à une réflexion sur l’architecture, ainsi que sur les modalités d’intervention lors du sauvetage d’animaux.

En l’occurrence, cela s’est passé aux Etats-Unis, dans la ville Saint-Paul, dans le Minnesota. Un raton-laveur y a attiré l’attention, car il s’est retrouvé coincé sur un bâtiment de 23 étages, l’UBS Plaza. Internet aidant, beaucoup de gens ont exprimé de l’empathie pour sa situation.

Bloqué pendant deux jours, le raton-laveur a heureusement alors grimpé, grimpé, grimpé, pour finir par arriver sur le toit. Heureusement, car il n’était pas possible d’intervenir depuis le bâtiment pour l’intercepter, et les pompiers ont refusé de mettre l’un des leurs en danger pour le sauver.

Capturé sur le toit, le raton-laveur a ensuite été relâché dans la nature. Le pauvre a dû être traumatisé de bout en bout par tout cela! On voit d’ailleurs que la capture, faite par une entreprise privée à la demande des responsables du bâtiment, ne fut vraiment pas sympathique, pour autant qu’une capture puisse l’être…

C’est un exemple vraiment parlant de comment les humains sont incohérents encore : d’un côté, l’exploitation animale est omniprésente, de l’autre la compassion pour un raton-laveur perdu sur un immeuble attire une attention très importante.

C’est dans cet espace qu’il faut promouvoir le véganisme. Et également montrer comment les villes sont des pièges monstrueux pour les animaux.

Quiconque connaît les sauvetages d’animaux sait combien c’est vrai et c’est d’ailleurs quelque chose qui plombe littéralement le moral, parce que parfois on ne peut rien. On assiste à la mort en direct, une longue agonie parfois, c’est terrible.

Voici à ce titre la vidéo de la première tentative, totalement ratée, d’aider le raton-laveur. Il ne s’agit pas de juger, on fait avec les moyens du bord, même si évidemment l’humanité est responsable de par son architecture absurde.

Mais, donc, le raton-laveur a eu peur, il n’a pas saisi comment il pourrait descendre avec la perche.

Il y a un aspect très difficile dans les sauvetages qu’on reconnaît ici : celui de faire passer le message à l’animal. Celui-ci est fatigué, a peur des humains, est stressé par le piège dans lequel il se trouve… Ce n’est jamais facile.

Parfois, il le saisit bien, parfois non. C’est dans tous les cas délicat.

Et c’est également en cela qu’il faut une continuité de l’engagement, pour faire passer les expériences, pour organiser davantage et mieux, pour aider les animaux.

Sauvons les renards de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre

Il existe une pétition en ligne pour sauver les renards du parc de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre ; elle a pratiquement 60 000 signataires et il est tout à fait juste de la signer et de la diffuser.

Elle reflète quelque chose de tout à fait démocratique, allant tout à fait dans le sens de la défense de la vie animale. C’est ce genre de choses qui fait avancer le véganisme.

Elle a été lancée par une infirmière du service de nuit de cet hôpital, dont la direction a décidé d’exterminer les renards. Pourquoi, alors que les renards vivent depuis des années et des années là-bas?

Pour une raison bassement administrative, sans coeur ni âme, avec toujours des motifs absurdes : la rage, l’agressivité, etc., tout ce qui peut faire peur.

Mais le fond, bien entendu, c’est toute une vision du monde anti-naturelle.

Voici le texte de la pétition, notamment comme archive ; il faut soutenir ce combat !

Récemment, nous avons appris que l’administration de l’hôpital allait mettre en œuvre sous peu, une opération d’éradication des renards du parc par l’utilisation de piège, ce qui occasionne chez nous une grande colère du fait d’une totale incompréhension.

En effet, nous ignorons à quel endroit exactement se situe leur habitat mais nous pouvons les observer régulièrement, ayant ainsi pu constater une absence de dangerosité de leur part et en revanche, un contact adapté.

Ils n’ont jamais montré le moindre signe d’agressivité, nous n’avons eu aucun précédent de morsure ni même grognement ou saccage et ils restent craintifs face aux hommes.

Il n’y a pas eu de velléité de domestication de notre part, seulement de coexister et cela n’a jamais occasionné le moindre problème, bien au contraire, les lieux semblant plus accueillants car vivants.

Plus encore pour les patients qui les attendent et se réjouissent de les observer le soir venu, au même titre que les hérissons ou chats avec qui les renards cohabitent.

D’autre part, la multiplication des données scientifiques sur ce sujet nous permet d’affirmer que le renard fait partie intégrante de la biodiversité et, est à tort, qualifié de nuisible depuis trop longtemps. Son extermination systématique sans discernement et ce, tout au long de l’année ne constitue qu’un ravage supplémentaire de l’homme sur la faune sans que cela ne soit justifié.

L’argument de la prolifération de cette espèce dans nos lieux est erroné, ces derniers n’étant ni plus nombreux ni plus présents qu’avant, étant déjà les victimes indirectes des activités humaines ainsi que de maladies intraspécifiques.

De plus, il a été avéré que cette espèce est capable d’autorégulation avec une diminution du nombre de renardeaux dans une portée en fonction des ressources disponibles.

Le second argument présentant cet animal comme porteur de maladie ne se constate pas plus, rappelons qu’en France, la rage est considérée comme disparue depuis 2001 et qu’il serait scientifiquement faux de considérer le renard comme l’unique vecteur de pathologie. L’exemple actuel le plus utilisé est la maladie parasitaire de l’echinococcose étant transmissible à l’homme par le renard mais au même titre que tout rongeurs ou encore chiens ou chats domestiques. (1)

De plus, il s’agirait de déséquilibrer le rapport des espèces dans ce lieux car le renard est un prédateur qui permet la régulation d’autres populations animales, elles aussi bien présentent chez nous, comme certains rongeurs.

À ce jour, il apparaît même que, par son action de régulation des rongeurs, le renard permet une diminution du nombre de tiques donc une baisse de l’incidence de la maladie de Lyme, cette corrélation ayant été observée par nos voisins néerlandais, il y a un an. (2)

Et cela n’est qu’un des nombreux exemples de la nécessité du renard dans l’ensemble de l’équilibre de notre biodiversité. En d’autres termes, nous ne pouvons que constater que ces animaux ne représentent pas une menace et ne sont, en ce sens, en rien qualifiable de nuisibles.

Nous vous adressons donc cette pétition car il s’agit pour nous de ne pas laisser faire cette extermination systématique qui n’a aucune raison d’être et ne répondrait qu’à une volonté de « nettoyage » sans fondement.

Dans ce but, nous recherchons tout soutien qui permettrait d’éviter ce qui serait un massacre absurde afin de faire entendre nos convictions qui elles, au même titre que les renards, ont toute légitimité à exister.

Merci de nous prêter main forte.

(1) http://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/echinococcosis

(2) http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/royprsb/284/1859/20170453.full.pdf

Le fantasme morbide et meurtrier de l’invasion de Paris par les rats

[Les photos de l’article montrent des rats à adopter ; il suffit de cliquer sur la photo pour avoir l’information à ce sujet.]

Comme on est loin de la belle combinaison Paris & rats du film Ratatouille ! La vidéo révélée par le Parisien il y a un peu plus de deux semaine a malheureusement eu un très grand écho sur internet.

Et elle est extrêmement problématique, car elle a un énorme problème de crédibilité. Impossible de ne pas considérer qu’il s’agit d’une mise en scène.

On voit en effet sur la vidéo que les rats essaient de sortir. Il se pose alors la question : comment sont-ils rentrés ? Et pourquoi seraient-ils tous rentrés d’un coup ? Et pourquoi la porte de la benne aurait été refermé derrière eux ?

Cela ne tient pas debout. Mais pas un journaliste se pose la question bien entendu. Parce que ce qui compte, c’est la peur, les préjugés, le rejet de la Nature.

Ce qui tient par contre debout, ce sont les propos sociaux-darwinistes exterminateurs de la personne sur la vidéo, tout fier d’annoncer que les rats ont été broyés vivants dans la benne. Nous sommes en 2018, mais la sensibilité au vivant ne s’impose toujours pas et la dynamique exterminatrice du nazisme est culturellement solidement ancrée…

On nous parlait d’une loi qui reconnaît que les animaux sont des êtres sensibles! La belle affaire!  On a ici la preuve que la mentalité génocidaire est toujours là, bien ancrée, que les associations avec leur droit, leur négation du rapport de force, du besoin de révolution, de libération animale intransigeante, vivent d’illusions et diffusent ces illusions.

Ce qui tient également debout, c’est l’énorme propagande développée depuis que Le Parisien a mis cette vidéo en ligne.

France info pose la question : « Les rats sont-ils en train de grignoter peu à peu Paris ? » « Le rat, “une machine de guerre” qui menace Paris ? » demande Euronews.
En Belgique, Le Soir affirme : « Sortis des égouts, les rats ont envahi Paris ».

Tout cela est pathétique et montre le degré de régression toujours plus grand qu’on connaît dans la société, dans les villes, dans la grande ville.

Les rats et les pigeons, de par leur visibilité, sont le lieu de projection de fantasmes aberrants de la part d’adultes ayant perdu toute faculté de compréhension rationnelle. Et qui réagissent d’une manière simple, méthodique : par la volonté de l’extermination.

Paris, une ville sale, où se côtoient toujours plus une population bourgeoise et branchée et un lumpenproletariat vivant sur le tas, s’imagine au-dessus de la réalité, au-delà de la Nature.

Tout est censé être lisse, sans accrocs, purement humain c’est-à-dire purement inhumain, car anti-naturel. Les mœurs sont censées être d’une grande clarté et il n’y a pas de place pour la « sauvagerie » naturelle.

Le vol de l’oiseau, le rat qui grignote un morceau de pain dans un parc, tout cela est traumatisant pour le parisien enfermé dans une bulle coupée de tout rapport avec les cinq sens, avec la sensibilité, avec le vivant.

Toute expression flagrante de la Nature est considérée comme une ennemie, à exterminer. Cela n’a rien voir avec une « phobie », c’est une idéologie : celle de l’anthropocentrisme. C’est le prolongement inévitable d’une insensibilité façonnée par un certain rapport à la Nature.

Rien que le mouvement du rat ou bien sa queue est un véritable traumatisme pour beaucoup de gens, tellement ils sont déconnectés de la vie, de la Nature, habitués à des formes géométriques « rassurantes ».

D’où la benne et le broyeur pour les rats, qui affirment la Nature, qui affirment la vie, l’impossibilité d’une vie humaine qui serait géométrique, « décidée », « choisie », « voulue ».

La folie exterminatrice sert ici de « preuve » non seulement à la supériorité, mais en plus à la force du « choix ». Par la destruction, je prouve que je « choisis ». Alors qu’en réalité, on est ici dans la décadence, dans la dégénérescence.

Dans l’incapacité à reconnaître la complexité de la vie. Les trous dans les jardins sont la preuve que la vie est plus complexe que Netflix, Emmanuel Macron, une robe de mariée, un pavillon, un voyage dans un pays exotique.

L’incapacité à faire face à la vie – c’est-à-dire à l’accepter, à la vivre – culmine dans une peur panique, exterminatrice. La mentalité nazie de l’extermination ressort directement de là : de la peur face à la vie.

Cette vidéo du Parisien révèle ce qu’il y a au fond de la société : non pas des rats, mais l’angoisse exterminatrice, l’incompréhension de la vie, le mépris pour la Nature et sa richesse.

Le droit des pigeons à boire, ainsi qu’à prendre des bains

Le véganisme ne peut pas se concevoir comme une position individuelle : ce serait une simple posture. Il faut au contraire aller dans le sens de changer l’ensemble de la réalité conformément à ce qu’on a ressenti et compris.

La situation des pigeons est tout à fait emblématique de cela. L’engagement en leur faveur est pratiquement inexistant, alors que ceux-ci devraient être le symbole de la lutte, tellement leur existence même montre la vacuité des prétentions anthropocentristes.

Inversement, la véritable folie furieuse envers les pigeons révèle le caractère irrationnelle d’une humanité qui a enfermé son esprit dans le béton, emprisonnant ses sentiments dans sa forteresse urbaine.

Le visage béat de parents devant leurs jeunes enfants pourchassant les pigeons est ici le masque odieux de l’ignorance, de la célébration de la destruction au nom d’une sorte de pseudo confort personnel.

Si le véganisme existe en tant que proposition positive – et il ne peut exister que comme cela – alors il faut aborder la question de la ville aussi selon le regard des pigeons et de leurs besoins. L’une des image d’Épinal employé pour dénoncer les pigeons est notamment la question de leur saleté.

Or, il en va de leur nombre comme de leur saleté supposée : si les villes sont propres, les pigeons sont propres. Mais, au-delà de cela, il est tout à fait nécessaire d’affirmer que les pigeons ont le droit de se baigner.

Habitant les villes, avec par conséquent un statut d’habitants qui devrait être officiellement reconnu par l’humanité, les pigeons devraient se voir aider dans leur quête de bains. Les pigeons ont en effet un grand plaisir à prendre des bains, et pas seulement des bains de soleil, comme on peut souvent le voir. Posé, les ailes légèrement écartées, le pigeon profite du soleil, se chauffant avec plaisir.

La posture est sensiblement différente pour le bain pris dans l’eau, de par bien sûr le fait que le pigeon en profite pour se laver. Il faut que l’eau ne soit pas profonde – le pigeon ne sait pas nager, n’ayant pas appris, car il n’en a pas besoin – ce qui fait qu’on le voit souvent, quand on y prête attention, se laver dans la rue, au bord des trottoirs, car une vanne d’eau a été ouverte lors d’une opération de nettoyage.

Il serait par conséquent tout à fait normal que des petits bains soient organisés de manière organisée dans les villes, afin de servir de lieux où se laver pour les pigeons. On les accuse parfois d’être sales : soit, en ce cas, donnons leur le moyen de se laver.

Évidemment, dans cette société, c’est le social-darwinisme qui prime : on pense plutôt à exterminer qu’à reconnaître, à supprimer qu’à aider, à détruire qu’à construire.

Mais du point de vue vegan, pour l’affirmation de l’utopie d’une vie radicalement différente dans le rapport aux animaux, l’affirmation de la nécessaire existence de baignoire pour les pigeons est quelque chose de très fort, qui apporte beaucoup.

D’ailleurs, en plus des bains, et dans une idée similaire, il est nécessaire que les pigeons puissent boire. Si l’on veut en effet qu’ils soient « sains », alors autant qu’ils boivent de l’eau saine. Cela signifie que l’humanité doit mettre à la disposition des pigeons des accès à l’eau potable.

L’humanité ne peut pas faire comme si elle vivait à côté des pigeons, dans « leur » ville. La tendance au repli sur soi-même, sur « sa » propriété, est une aberration par rapport à la complexité de la réalité.

C’est dans les détails que tout se révèle, parce que la prétention de l’humanité au « contrôle », à la « maîtrise », ne tient plus quand on s’aperçoit de ce qui se passe réellement.

L’incapacité à affronter les faits, à se pencher sur une simple réalité de la vie quotidienne comme l’existence des pigeons, montre bien que l’humanité nie la complexité du réel, fuit ses tâches.

Il serait tellement aisé de faciliter la vie des pigeons, et pourtant ce n’est pas fait. Les gens peuvent marcher dans les rues sans même s’apercevoir qu’un pigeon blessé peut être juste à côté d’eux.

Cette situation provient de l’enfermement de l’esprit dans le carcan de l’individualisme ; personne ne se sent responsable de rien. Le véganisme actuellement dominant correspond malheureusement à un tel individualisme : les gens disent qu’ils ne veulent pas participer individuellement à l’exploitation animale, mais ils ne s’engagent pas pour les animaux, simplement « contre » quelque chose à laquelle ils veulent échapper en leur âme et conscience.

Or, il ne s’agit pas de nous, jamais, mais toujours des animaux, de l’ensemble du vivant. Nous ne sommes qu’une partie de l’ensemble et notre existence n’a un sens que par rapport à cet ensemble.

L’architecture vue par les pigeons, par Basile Plumagile

Basile Plumagile est un pigeon qui voyage et décrit des constructions humaines marquantes.

Il raconte ainsi le Taj Mahal, la tour Eiffel, le Colisée à Rome, la Maison sur la cascade de Frank Lloyd Wright, Beaubourg à Paris, des bâtiments publics de Brasilia, l’opéra de Sydney, la Sagrada Familia de Barcelone, la muraille de Chine…

L’auteur réel, l’américaine Stella Gurney, est allé jusqu’au bout de son raisonnement : c’est justement Basile Plumagile qui est l’auteur officiel de cet ouvrage destiné aux enfants autour de sept ans.

L’oiseau se présente même comme envoyé officiellement par la maison d’éditions Phaidon pour son enquête et réaliser l’ouvrage (qui coûte 19,95 euros).

Tout l’esprit de l’oeuvre rejoint cette excellente mise en perspective, Basile expliquant de manière fort sympathique que les pigeons sont des « animaux intelligents et doux » et qu’il va justement le montrer en donnant aux hommes un petit cours d’architecture.

L’approche est ouvertement engagée et dans sa présentation, Basile Plumagile raconte même :

« J’espère te transmettre, au fil de notre périple, ma passion pour les monuments, et que tu saches qu’il y a plus à découvrir sur les pigeons que tu n’aurais pu l’imaginer, beaucoup plus… »

Voilà une démarche excellente et on a donc Basile qui survole au fur et à mesure des bâtiments, les présentant de manière détailléeà chaque fois, le tout avec des dessins bien amenés de la japonaise Natsko Seki.

Voici un exemple, avec le « Patchwork aux merveilles », nom que Basile donne à la cathédrale de Canterbury.

« Ce matin, je me suis envolé, ailes déployées, pour la côte sud-est de l’Angleterre.

Malgré ma tristesse de quitter ma chère Elsa et mes amis, j’avais hâte d’entamer mon voyage. Et quoi de plus beau pour commencer que la cathédrale de Canterbury ?

Tout l’intérêt d’une cathédrale, vois-tu, est de faire en sorte que les visiteurs soient émerveillés par la gloire des cieux, et effrayés par les horreurs de l’enfer.

Une cathédrale est en fait une immense machine médiévale à effets spéciaux, un peu comme lorsque la scène la plus incroyable d’un film en 3D te cloue à ton fauteuil, sauf qu’il s’agit ici de pierre et de vitraux.

J’ai aperçu de loin les hautes flèches ornementées de l’imposante cathédrale. En m’approchant au-dessus de la ville, profitant d’une brise aux senteurs marines, alors que le soleil se réfléchissait sur les immenses vitraux, un frisson d’impatience m’a traversé.

Commencée en 597, la cathédrale a été de nombreuses fois reconstruite et agrandie au fil des siècles et dans de nombreux styles différents.

L’archevêque de la cathédrale est le chef de l’Église d’Angleterre. Pendant des centaines d’années, ce statut a représenté un pouvoir équivalent à celui du roi.

Chaque nouvel archevêque a voulu ainsi laisser sa propre empreinte sur l’édifice pour marquer son territoire, un peu comme les chiens font leurs besoins sur les lampadaires, mais de façon bien plus élégante.

Des centaines de touristes se pressent toujours dans la cathédrale. En sautillant, j’ai réussi à franchir les anciennes portes en bois de l’entrée avant de me cacher sous un banc.

Ouah ! Impressionnant ! Je peux te dire que les effets spéciaux fonctionnent ! Il y a tant de belles choses à voir que je ne savais plus où regarder…

Dans la crypte, je me suis retrouvé face à un monstre hideux. Heureusement, ce n’était qu’une statue très réaliste, façonnée par des tailleurs de pierre du Moyen Âge pour que les croyants aient peur de l’enfer.

Quand j’ai vu un énorme lutrin (un pupitre pour poser les livres) de bronze en forme d’aigle prêt à s’envoler, mon sang n’a fait qu’un tour.

Épuisé par tant d’émotions, je suis sorti, chancelant, pour me reposer sur la tombe d’une certaine Mme Spurgeon. Cette cathédrale est d’une beauté à couper le souffle, et de combien d’édifices peut-on dire cela ? »

Comme on le voit, Basile donne son avis et il n’hésite pas à constater que de prime abord, il a trouvé Beaubourg et ses tuyauteries bien affreux…

Mais il apprécie l’endroit, pour une raison pratique montrant la subtilité pro-pigeons de l’auteur :

« Sur la place, les passants et les pigeons peuvent s’asseoir ou se promener alors que le reste du quartier est très construit. »

Dans l’image suivante, qui montre la Sagrada Familia de Barcelone, on voit les oiseaux qui sont posés sur le bâtiment de manière symbolique, en train de discuter avec Basile : une belle manière de défendre les pigeons et leur droit à vivre en ville.

Lorsque Basile est au Colisée, il n’oublie pas de mentionner les animaux massacrés :

« Fascinant !

Mais je suis partagé.

D’un côté j’admire la taille colossale du Colisée et sa beauté. (….)

Mais de l’autre, je n’arrive pas à croire ce qui s’y passait !

Rou !

Pendant cinq siècles, des spectateurs se sont réjouis en regardant des gens s’entre-tuer et des hommes mettre en pièces des lions, des tigres et des éléphants. »

On notera que d’une certaine manière, l’ouvrage est une allusion à la belle fable des deux pigeons, car après avoir voyagé il s’empresse de retourner chez sa compagne Elsa, tout comme le pigeon de la fable retourne chez sa compagne après s’être imaginé qu’il avait besoin de davantage de choses à voir…

La conclusion est, par ailleurs, admirable. La voici, elle est très belle et rien qu’elle mérite la large promotion de l’ouvrage.

« Si tu ne devais retenir qu’une chose, sache que l’architecture est faite pour toi, que les édifices sont faits pour que tu les utilises et les admires, et que ce que tu en penses est important.

Bien sûr, ce que tu penses des pigeons est tout aussi important. J’espère que ton opinion aura changé depuis notre première rencontre.

La prochaine fois que tu vois un pigeon, fais-lui un petit clin d’oeil : il te répondra sûrement d’un petit hochement de tête.

Je ne porte pas toujours mon chapeau, tu sais… »

C’est donc un très bel ouvrage, indéniablement à conseiller, à acheter, à offrir!




Des oeufs de pigeons au milieu de seringues…

Cette photo témoigne de la folie que représentent des villes dénaturées, où l’humanité se perd en elle-même, prisonnière d’une démarche à la fois anthropocentriste d’un côté, anti-Nature de l’autre.

La possibilité d’être heureux, de s’épanouir de manière naturelle, tout cela apparaît comme vain, impossible. Les drogues apparaissent comme une solution et la présence d’oeufs au milieu de seringues vient rappeler que l’humanité ne vit pas séparée de la Nature. Son malheur tient justement à ce qu’elle s’imagine séparée de la Nature.

La photographie a été prise à Vancouver au Canada, dans une chambre désaffectée d’un hôtel. Les pauvres pigeons qui s’y sont installés sont confrontés à l’autodestruction humaine.

Le quartier concerné, le Downtown Eastside, est très connu pour la consommation de drogues dures. La région de la Colombie-Britannique est d’ailleurs confrontée à des overdoses très importantes, notamment en raison d’un opiacé appelé « fentanyl ».

C’est cette drogue qui a tué le chanteur Prince, elle est  100 fois plus fort que la morphine, 40 fois plus que l’héroïne.

En Colombie-Britannique, rien qu’en 2016, les ambulances ont été appelées plus de deux fois par heure en raison d’overdoses, 914 personnes sont mortes d’une overdose.

C’est une véritable catastrophe. Et comment ne pas voir que cette fuite dans les paradis artificiels est strictement parallèle à la guerre à la Nature?

L’émerveillement devant les oeufs des pigeons n’a-t-il pas bien plus de sens que la fascination morbide pour des seringues et leur contenu?

Le bon accueil fait au pigeon Edmond

Il est tout à fait faux de dire que les gens n’aiment pas les animaux. Tout est une question de situation sociale, de culture : tout le monde aiderait s’il le pouvait. Voici un exemple de la vie quotidienne tout à fait représentatif. Il est tiré encore une fois de la presse locale, si riche en regard sur la vie des gens. Pour le meilleur et le pire, puisque ici l’article est tiré du Journal de Saône et Loire, capable de faire en même temps un article d’éloge à la chasse à courre

Edmond le pigeon a pris ses quartiers au bar-tabac presse

Depuis mercredi, un jeune pigeon a élu domicile au bar-presse tenu au cœur du bourg par Valérie Dupont.

Le volatile a manifesté son envie de rentrer après plusieurs coups de bec à la vitre de la fenêtre.

Devant la docilité de l’animal, notre dépositaire l’a accueilli et lui a offert de quoi se nourrir et s’abreuver.

Plusieurs fois invité à prendre l’air, le pigeon, baptisé Edmond, n’a de cesse de revenir au chaud, même s’il paraît en grande forme.

Jeudi matin, il a même pris contact avec les clients en se perchant à leur table, puis il s’est intéressé à l’actualité du jour en prenant la pose devant Le Journal de Saône-et-Loire , imperturbable.

Véritable catalyseur de la bonne humeur des clients, il est déjà devenu la coqueluche du bistrot, jusqu’à ce que l’instinct et l’envie de voler à tire d’aile l’emportent sur cette tranche de vie avec les humains.

Les pigeons font partie de la vie humaine, c’est un fait indéniable. La haine humaine envers les pigeons est le produit non pas de la nature de ces oiseaux, de leur prétendue « saleté », mais de l’anthropocentrisme s’appuyant sur l’idée fausse de maîtriser la Nature, de l’avoir « dépassée », d’en être « sorti ».

Inévitablement, ce qui l’emporte, c’est la vie en commun, la symbiose et le fait qu’un nom ait été choisi au pigeon témoigne de ce sens invincible de la compassion.

Et naturellement, on peut bien penser que les gens appréciant Edmond ne sont pas végans, voire sont contre, du moins en apparence. Alors qu’en réalité, ils portent ce qu’est le véganisme.

Cela n’a rien à voir avec l’antispécisme comme philosophie des « individus ». Voici un exemple de cette philosophie avec ce qu’on lit dans la charte des valeurs du « parti animaliste »

« Une société libre implique de garantir que chaque individu puisse être le sujet de sa propre vie.

Lorsqu’un conflit intervient entre la liberté de deux individus, il doit être résolu en vertu d’un principe de proportionnalité de l’atteinte portée à cette liberté. »

Cela n’existe pas, une telle « liberté », un tel « choix ». On ne choisit pas dans la vie et Edmond n’a pas choisi d’aller dans ce café, ni les gens n’ont choisi de l’accueillir.

C’est le sens de la vie, voilà tout, car le sens de la vie c’est la compassion et la symbiose.

Rats, pigeons, lapins… dans les villes

Voici une tribune publiée hier dans Libération, qui en apparence est formidable, puisqu’elle défend des animaux victimes de politiques urbaines.

Hélas! Nous en reparlerons dans un article, mais l’auteur agit en bon « antispéciste » : il prétend qu’il y aurait une « actualité » afin de répéter des thèses juridiques formant son leitmotiv depuis quelques années.

Le juste combat moral, les multiples références culturelles et le verbiage juridique d’un agrégé forment ici un tout pseudo-cohérent, dont la thèse finale est que les rats, les pigeons et les lapins seraient rejetés comme des envahisseurs, tels les immigrés.

C’est la fameuse thèse du « spécisme », qui serait parallèle au racisme, en tant qu’oppression, etc.

Rats, pigeons, lapins… Ces animaux dont les villes ne veulent plus

Par Philippe Reigné, agrégé des facultés de droit, professeur du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)

On s’acharne contre ces bêtes, ni domestiques ni sauvages. Mais pourquoi l’espace urbain serait-il réservé aux êtres humains ?

Le 28 septembre, le Conseil de Paris a adopté le vœu qu’«un groupe de travail sur le sujet des animaux en ville soit créé», considérant, notamment, «le souci de notre municipalité pour la condition animale et les actions qu’elle a déjà engagées en ce sens».

Il est cependant difficile, avec la meilleure volonté du monde, de classer, parmi «les actions déjà engagées», les plans de dératisation que, régulièrement, les services municipaux mettent en œuvre afin de lutter contre la «prolifération» des rongeurs dans Paris…

Le plan d’action en cours, lancé le 8 décembre, a été rendu public par un communiqué officiel, annonçant la fermeture de plusieurs squares et invitant à signaler la présence de rats au service parisien de santé environnementale.

Pour la première fois, ce me semble, ces mesures suscitent la polémique ; leur pertinence est contestée par Jean-Paul Richier, psychiatre et praticien hospitalier; une pétition a même été lancée sur l’initiative de Jo Benchetrit, psychologue clinicienne, demandant l’arrêt immédiat des opérations de dératisation, aussi bien à Paris qu’à Marseille et recueillant plus de 20.000 signatures.

Cette polémique n’est pas seulement due à la maladresse du docteur Georges Salines, chef des services parisiens de santé environnementale, qui, interrogé par Le Parisien, affirme : «Les rats sont une menace sanitaire réelle. Il n’y a pas de risque de maladie ou de peste… Que les Parisiens se rassurent.»

Se rendant sans doute compte du caractère contradictoire de ses propos, le docteur Salines ajoute que «ce sont des problèmes de propreté ainsi qu’un réel désagrément visuel et psychologique», formulant une opinion purement subjective étrangère à ses fonctions et à sa qualité de médecin. En réalité, l’acharnement parisien contre les rats, commun à de nombreuses autres municipalités, tient à ce que ceux-ci sont des animaux liminaires.

Nous devons à Sue Donaldson et à Will Kymlicka, connus, l’une pour ses études sur les droits des animaux, l’autre pour ses travaux sur le multiculturalisme, d’avoir remis en cause la distinction binaire entre les animaux domestiques et les animaux sauvages en définissant une troisième catégorie, celle des animaux liminaires.

Dans Zoopolis, dont la traduction française vient de paraître aux éditions Alma, les deux philosophes observent qu’il existe «une grande variété d’espèces non domestiques qui se sont adaptées aux espaces habités par les humains», soit que ces animaux trouvent quelque avantage à vivre parmi nous (nourriture, abri, protection contre les prédateurs, etc.), soit que nous ayons occupé, encerclé ou détruit leur habitat naturel.

Prisonniers de la distinction que nous avons établie entre les animaux domestiques et les animaux sauvages, nous considérons que les animaux sauvages doivent vivre dans la nature sauvage et traitons les animaux liminaires comme des intrus.

«Comme ils ne font pas partie de notre société, nous sommes persuadés de pouvoir éliminer en toute impunité ces prétendus nuisibles par des méthodes semblables à celles du nettoyage ethnique», accusent Donaldson et Kymlicka, dans des pages où le traité de philosophie politique qu’est Zoopolisse sublime en un remarquable plaidoyer.

Les rats ne sont d’ailleurs pas les seuls animaux à subir la violence aveugle des services municipaux; les lapins qui avaient fait garenne sur le terre-plein central aménagé devant le Palais des congrès de Paris ont disparu depuis plusieurs années déjà; leurs congénères, établis à quelques centaines de mètres de là, sur le rond-point de la place du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, ont connu le même sort. Plus récemment, est venu le tour des lapins ayant élu domicile devant la façade nord de l’Hôtel des Invalides, à quelques pas du tombeau de l’Empereur.

Le docteur Salines rappelle aussi aux lecteurs du Parisien «qu’il ne faut pas donner de nourriture aux pigeons, qui partagent les mêmes terrains de jeu que les rats», illustrant involontairement les travaux du sociologue américain Colin Jerolmack.

Celui-ci, dans un article intitulé «Comment les pigeons sont devenus des rats», montre que la dégradation progressive de l’image des pigeons au cours du XXe siècle aux Etats-Unis et en Angleterre est la conséquence de la redéfinition progressive de l’espace urbain en un domaine réservé aux êtres humains ; encore perçus comme des oiseaux innocents au XIXe siècle, les pigeons finissent par recevoir, dans les années 1960, la qualification de «rats avec des ailes», soulignant leur prétendue saleté au-delà de toute menace de maladie.

Les risques sanitaires, les «problèmes de propreté» et les «désagréments psychologiques», invoqués par le chef du service parisien de santé environnementale, sont autant de mauvais prétextes à l’exclusion des rats, avec ou sans ailes, des parcs et des jardins parisiens, «terrains» de jeu que quelques fonctionnaires municipaux prétendent limiter aux êtres humains que nous sommes.

Le temple de Karni-Mata à Deshnok (Rajasthan) abrite plus de vingt mille rats, manifestations des conteurs et poètes ramenés à la vie sous cette forme par Karni, mystique du XIVe siècle, avec la permission de Yama, dieu de la mort.

La nourriture et les boissons goûtées par les rats sont «bénies» ; aussi les fidèles trempent-ils leurs doigts dans les bols de lait donnés aux rats, avant de les lécher en signe de communion divine. De mémoire humaine, la ville de Deshnok n’a pourtant jamais connu d’épidémie dont le temple de Karni-Mata aurait été le foyer…

Les auteurs de Zoopolis relèvent que les animaux liminaires «n’ont pas la possibilité (en tant qu’individus) de retourner vivre dans la nature sauvage, ils font donc partie de nos sociétés et nous ne pouvons pas légitimement les en exclure». Il est en effet absurde de penser que les lapins des Invalides, par exemple, pourraient, si l’envie leur en prenait, traverser Paris et rejoindre les garennes du Bois de Boulogne ou du Bois de Vincennes qui, peut-être, abritaient leurs ancêtres.

Donaldson et Kymlicka remarquent en outre que les animaux liminaires «sont confrontés à des dynamiques d’exclusion et d’occultation similaires à celles qui affectent les résidents humains». Les uns et les autres sont généralement sommés de choisir entre être «dedans ou dehors», entre le statut de citoyen et celui d’étranger pour les humains, entre la domestication et l’expulsion, voire l’abattage, pour les animaux.

Les clôtures anti-migrants installées par la Hongrie à ses frontières serbe et croate en 2015 font ainsi écho aux barrières à lapins, d’une longueur totale de 3.000 kilomètres, que l’Australie fit élever sur son territoire au début du XXe siècle, afin de protéger, avant tout, les intérêts économiques de ses éleveurs et agriculteurs, établis, pour la plupart, sur des terres confisquées aux aborigènes.

Les lointains descendants des lapins européens introduits sur le continent australien par les colons britanniques, il y a plus d’un siècle et demi, sont d’ailleurs toujours considérés comme des envahisseurs. L’espèce, pour les animaux liminaires, joue donc un rôle semblable à celui de la race, pour les humains immigrés ; elle délégitime la succession des générations sur un même sol.

La Mairie de Paris fait des efforts considérables (et louables) afin d’améliorer l’accueil des migrants humains; elle s’emploie, au contraire, à refouler ou à exterminer les animaux liminaires que son territoire abrite. Un jumelage ou un pacte d’amitié entre Paris et Deshnok permettrait-il de mettre un terme à cette politique incohérente, au bénéfice des animaux liminaires ?

Il est permis de le penser, alors, de surcroît, que les abords du temple de Karni-Mata accueillent… de très nombreux pigeons ! Un jumelage entre Paris et Deshnok, décidément, s’impose.

La conférence parisienne « Stratégie de gestion des rats en milieu urbain »

C’est le quotidien Le Monde qui en parle, de manière anecdotique : la mairie de Paris a accueilli le 17 juin un séminaire international au sujet de la formation d’une « Stratégie de gestion des rats en milieu urbain ».

Ne rêvons pas : il ne s’agit nullement de coexistence, mais bien de gestion anthropocentrique a posteriori. D’abord, l’humanité fait du grand n’importe quoi, et après elle tente de régler les « problèmes » à coup d’écocide.

Prenons des exemples récents de la vie quotidienne : la cité des Fleurs, à Carrières-sous-Poissy, voit ses bâtiments héberger des rats, mais la raison est qu’un opérateur internet les a chassé de là où ils vivaient…

A Neuchâtel en Suisse, il y a une taxe au sac-poubelle qui a été instauré : le résultat est que les incivilités consistent à jeter les restes nourriture dans les toilettes, qui fournit par la suite de la nourriture aux rats qui sont alors plus nombreux…

Quant à la mentalité de ceux qui gèrent cela, on la devine très bien en voyant cette image avec un commentaire ignoble. C’est un document officiel de la ville de Lyon, du service d’écologie urbaine…

Ces propos lamentables, typiques de l’anthropocentrisme le plus sordide, vient d’un vétérinaire toxicologue et hygiéniste alimentaire, à la tête du service d’une des plus grandes villes de France…

[A noter cette précision qui nous a été faite : le document serait, officiellement, uniquement destiné aux vétérinaires et l’emploi de l’expression « rats volants » servirait uniquement à décrire le fait que les rats et les pigeons s’orienteraient vers les mêmes sources d’alimentation laissées par les humains.]

Voici un exemple de sa prose lamentable [retranscrits par Lyon Capitale et qui s’avèrent en fait être pas de l’intéressé qui rejette par ailleurs cette approche d’amalgame.]

Adorant fouiner dans la pourriture, ils véhiculent passivement des parasites et des champignons sur les poils, les pattes et la queue, explique xx, vétérinaire en chef de la Ville de Lyon.

On dirait de la poésie contemporaine, vu comment la phrase est tournée…

Pas la peine de connaître le nom d’un tel triste sieur : ce n’est qu’un anti-animaux primaire qui a trop lu « La peste » de Camus et s’amuse à fantasmer, aux dépens d’êtres vivants.

Car s’imaginer que les villes, fondées sur le chaos complet dans la répartition des habitations, avec un gâchis capitaliste typique des aliments, puissent ne pas connaître la présence de rats, c’est nier la réalité de la vie, qui par définition s’immisce partout.

Toutefois, raisonner ainsi c’est déjà vouloir tout changer et à la mairie de Paris, on est là pour les bourgeois et les bobos, donc l’approche est toute différente.

Voici ce que nous dit, entre autres, l’article du Monde :

« L’objectif est de ramener sa présence au ratio d’un individu par habitant en ville – à Paris, il est de 1,75, avec 75 % à 80 % d’entre eux vivant dans les égouts –, pour éviter l’affaissement des chaussées, les courts-circuits électriques et autres risques urbains, tout cela au moindre coût.

Un Danois venu présenter son système de piège a envoyé un courrier recommandé à un autre intervenant avant la conférence pour demander que sa méthode ne soit pas critiquée : c’est dire si les enjeux commerciaux sont plus élevés qu’au siècle dernier.

« Avec sa technique de piégeage, ça fait le rat à 3,50 euros », explique Pierre Falgayrac, l’un des rares formateurs indépendants à la gestion des rats. Parlez-lui du métier, et vous le verrez remonté comme une pendule contre « les conceptions anthropomorphiques » de la bestiole.

Si on met des appâts partout et tout le temps, explique-t-il, c’est parce qu’on voit ces rongeurs comme des armées, avec une vision militaire propre à l’être humain. Voilà pourquoi, dans ces conférences, il voudrait qu’on apprenne à mieux connaître les rats que les produits.

« Ils percent le métal. Seul le béton et la brique résistent aux dents du surmulot [autre nom du rat brun] », poursuit-il dans l’auditorium.

Les écrans suivants sont consacrés aux capacités cognitives du rat. L’occasion d’apprendre qu’un seul stimulus inquiétant suffit au rongeur pour qu’il mette en place une stratégie d’évitement, d’où les limites des pièges.

« Les professionnels doivent arrêter de quadriller l’espace avec des boîtes d’appâtage : 90 % d’entre elles ne servent à rien. » La capacité des rats à comprendre les dangers va bien au-delà de ce que nous imaginons, insiste-t-il.

« Boulevard Sakakini [dératisé depuis], à Marseille, j’ai vu des rats sortir au rythme des feux rouges ! » Silence dans la salle.

Comble de la sophistication, Pierre Falgayrac et le responsable des déchets de la ville de Pau ont constaté que les rats étaient capables, dans une décharge, de dormir jusqu’à midi dès qu’ils avaient compris que la nourriture arrivait tous les jours à la même heure.

Ces animaux, explique-t-il encore, n’augmentent pas leur population au-delà de la survie. Sur les îles inhabitées où des chercheurs en ont introduit malgré eux, on a constaté que leur population se stabilisait en fonction des ressources.

« On n’a jamais vu des rats faire ce que les hommes ont fait à l’île de Pâques », avance-t-il (selon une thèse très controversée, les autochtones auraient disparu après avoir dilapidé leurs ressources naturelles). A se demander pourquoi les rats ont si mauvaise réputation… (…)

Enfin, un autre expert demande si la profession ne se fixe pas des objectifs trop dépendants de la perception politique envers les rats, qui voudrait qu’il ne faille pas en voir du tout. « Dans le fond, ne devrait-on pas organiser le vivre-ensemble ? »

Eh oui, il va bien falloir. En arrachant le pouvoir de décisions aux entreprises de dératisation, aux politiques démagogiques, aux promoteurs et aux urbanistes anthropocentristes…

La Picardie et l’urbanisme diffus

Avant on pouvait penser que la ville, c’était la culture, et la campagne, la nature. Selon ses possibilités, on choisissait l’un ou l’autre. Mais ça, c’était avant : aujourd’hui les villes ont de la culture en leur centre et c’est surtout du divertissement pour les gens aisés, alors que les campagnes ressemblent à champs gangrenés par du béton.

Si on se demande pourquoi le Front National fait de tels scores en Picardie, c’est justement parce que les gens là-bas ressentent de manière particulièrement forte cette situation intenable.

Voici comment la Direction Régionale de l’Equipement Picardie expose la situation en 2007, dans son document « La péri-urbanisation en Picardie : toujours plus loin des villes » (on se doute que la situation a empiré depuis) :

« La péri-urbanisation a touché la Picardie à compter des années 1970. Depuis lors, la population n’a cessé de s’établir de plus en plus loin des unités urbaines dans des communes de moins en moins bien desservies.

Il s’en est suivi une forte consommation d’espace, la péri-urbanisation ayant pour corrolaire la multiplication des zones pavillonnaires dans les villages. Parallèlement, les emplois se sont polarisés dans ces mêmes unités urbaines.

Ce double mouvement de report de la population en périphérie et de concentration de l’emploi en ville est à l’origine de trajets domicile-travail massifs. (…)

Le phénomène de péri-urbanisation n’a pas épargné la Picardie.

Déjà sous-dimensionnés au regard de l’armature urbaine des autres régions françaises, les pôles urbains picards ont eu beaucoup de peine à polariser la population régionale, une bonne part de celle-ci ayant choisi de s’installer à la campagne s’obligeant à des trajets domicile-travail de plus en plus longs.

Si on intègre les résultats provisoires du recensement de 2006 fournis par l’INSEE, dans le secteur d’Amiens, ce sont désormais les communes les plus éloignées de tout centre urbain (ce que certains sont tentés d’appeler le « rural profond »), celles situées à 25-30 km de ce pôle urbain qui sont les plus dynamiques. »

Quand on lit ces lignes, on voit que le développement urbain gangrène les campagnes et que les emplois se trouvent loin : on ne peut pas faire pire au plan écologique. On pollue, on détruit la Nature, le cadre de vie se bétonise et la culture se trouve dispersée, atomisée, inaccessible…

La particularité de la Picardie, c’est de ne pas avoir de vraies grandes villes pour drainer d’un côté, bloquer de l’autre, ce qui fait que ce n’est même plus un phénomène de péri-urbanisation qui se déroule, mais encore pire : d’urbanisme diffus !

Voici ce que constate un document du Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement analysant justement cet aspect. Ce qu’on lit aide vraiment à comprendre la situation et le document fournit plein d’informations.

« La recherche proposée est fondée sur une hypothèse centrale : une partie des territoires picards actuellement qualifiés de « périurbains », relève d’une ou plusieurs figures territoriales que nous qualifierons « d’urbain diffus ». (…)

L’émergence d’une périurbanisation ordinaire autour des grandes villes picardes, visible dans la confrontation entre la carte lumineuse de 1975 et celle de 2008, traduit un mouvement d’étalement par contiguïté. Les agglomérations d’Amiens, de Beauvais, et de Saint-Quentin se diffusent vers des communes périphériques, à dominante résidentielle, qui connaissent des dynamiques démographiques fortes et se développent sur le modèle de la tâche d’huile. L’espace bâti y est quas iexclusivement réservé aux activités résidentielles.

La constitution d’un espace métropolisé toute la frange sud de l’Oise, dégagé de l’analyse de l’occupation humaine, s’inscrit également dans cette dynamique d’étalement par contiguïté. Le développement résidentiel et économique de ces urbains diffus s’explique principalement par leur proximité à l’Ile-de-France, véritable ville-centre pour ces territoires-relais.

Les prix du foncier et le solide réseau de transports vers la région capitale expliquent le renforcement de la dynamique résidentielle ancienne. Le desserrement de l’activité francilienne concrétise l’élan économique.

D’après l’INSEE, l’aire urbaine de Paris englobe désormais la totalité du Pays de Valois et des abords du Creillois. La part des nouveaux habitants provenant de l’Ile-de-France y est de 60%.

Elle s’est également étendue de l’Oise vers l’est, dans l’Aisne, et touche désormais Soissons et Villers-Cotterêts. La dynamique est telle que certains « urbains diffus » de 1850 sont aujourd’hui devenus de véritables pôles urbains.

La médiane qui traverse la Picardie d’est en ouest, zone d’interface centrale, semble être sous l’influence de plusieurs moteurs : l’extension des dynamiques franciliennes et rémoises (étalement par contiguïté) ainsi que des impulsions internes (croissance endogène).

Alors que certaines zones diffuses entre Laon et Soissons connaissent aujourd’hui des dynamiques résidentielles importantes, dues à la proximité de Reims, certains territoires sont également influencés par les communes multipolarisées de cette zone, formant un maillage de villes et de bourgs forts, reliés par un réseau viaire solide. Depuis 2000, ces territoires multipolarisés prennent de l’ampleur et impulsent une dynamique d’urbanisation aux urbains diffus attenants. »

Et à l’intérieur de la périphérie, on a la périphérie, comme ici.

« Le long de l’estuaire de la Somme, de Saint-Valéry-sur-Somme jusqu’au périurbain amiénois, l’urbain diffus semble influencé par une dynamique littorale importante.

La carte de l’occupation de l’espace de 1911 met en avant l’apparition d’une poche humaine sur la côte littorale, concomitante avec le développement de stations balnéaires, pendant « la belle époque ».

Ce développement résidentiel traduit la diffusion par connexité de ce territoire, tourné vers une spécialisation touristique. »

« Si le sud de l’Aisne est désormais touché par l’extension de l’aire urbaine de Paris, les urbains diffus du nord du département sont poussés par un développement quasi-autonome, entretenant peu de liens avec les territoires voisins.

La faiblesse des navettes domicile-travail entre la Thiérache et ses voisins illustre un fonctionnement économique quasi-autonome.

Cette affirmation doit être nuancée car le taux de chômage y est élevé. Plus que d’un développement autonome, il faudrait ici parler d’un territoire à la recherche de moteurs. »

Quand on voit cela, on comprend tout de suite que le projet de libération de la Terre, de protection de la Nature, va de pair avec une remise en cause des tendances actuelles qui poussent les humains à connaître une vie quotidienne éloignée à la fois de la nature et de la culture…

Les humains le sentent bien, en Picardie on sait que le malaise est profond… et le désarroi ne disparaîtra que quand il y aura conscience de la nécessité de se tourner vers la Nature, d’organiser la société non pas contre elle mais avec elle, en abandonnant les règles et principes fondés sur le profit.

« Le Plan Chat »

Hier, 400 associations s’occupant de refuges pour chats avaient fermé leur porte pour une journée, en signe de protestation contre leur situation terrible.

Nous en avions déjà parlé : la situation des associations est catastrophique de par leur manque de moyens. L’Etat ne fait rien et compte pourtant sur elles pour gérer la situation… Alors qu’en même temps, une société fondée sur le profit et organisant son architecture en fonction, n’a rien à faire des animaux et rejette la Nature.

Aujourd’hui est remis un plan de proposition au gouvernement. Le voici.

« Le Plan Chat »

la stérilisation obligatoire pour résoudre le probléme de la prolifération des chats en France

Fait par l’Association NALA – Nos Amis Les Animaux 85480 (Vendée)

0/ Introduction

Ce document, préparé pour « Le collectif chats 100% stérilisation obligatoire » vise à endiguer la croissance de la population féline en France et tous les problèmes concomitants. La problématique des chats harets et de la surpopulation de chats dans les refuges est devenue très importante, en France comme dans d’autres pays européens.

En 5 chapitres nous traitons la nature du problème de la prolifération des chats des différents points de vue, les causes de la prolifération des chats, l’ampleur du problème et les solutions. La stérilisation des chats de compagnie ainsi que de chats harets apparaît dès lors comme une solution pour contrôler la croissance de la population féline. C’est une solution qu’on a mis en place en Belgique.

Nous demandons au gouvernement d’étudier la possibilité d’introduire un plan de stérilisation obligatoire des chats et nous l’encourageons à créer un groupe de travail avec nous et avec des représentants de sociétés protectrices des animaux et de sociétés pour les droits des animaux et d’autres interessés, comme des vétérinaires, des associations de consommateurs, des éleveurs et ainsi de suite pour étudier d’autres mesures éventuelles.

Qui sommes nous – Qui est le Collectif ?

« Le collectif chats 100 % stérilisation obligatoire » est né fin 2014 de l’urgence absolue de mettre un terme à la prolifération anarchique de chats dans toute la France. À ce jour, presque 500 associations (liste des associations en Annexe 1) se sont inscrites dans le collectif.

Présidents, salariés, bénévoles, qu’il s’agisse de petites structures ou de plus grandes associations, sont unanimes à nous dire qu’ils ne savent pas comment ils vont aborder les prochaines échéances.

Même les organisations les plus anciennes sont inquiètes. La situation se dégrade de façon notable. Pas une seule association n’échappe à de très graves difficultés. Toutes accusent une baisse des adhésions, des dons et des aides tandis que les abandons se multiplient et que les capacités des refuges sont largement dépassées.

Tant qu’il n’y aura pas une meilleure adéquation entre le nombre d’animaux qui naissent et celui de ceux qui peuvent être adoptés, nous assisterons à un immense gâchis de vies au grand désespoir de tous ceux qui aiment les animaux et veulent leur porter secours.

1/ La nature du problème de la prolifération des chats en France

Du point de vue des chats Gaia (Belgique): “Chez les chats, 1+1=6, parfois plus de deux fois par an. « Laisser faire la nature », c’est donner la vie à 36 chats en l’espace de 16 mois… et revient souvent à leur donner la mort.”

Le chat domestique, Felis silvestris catus, est né de la domestication de la sous-espèce africaine, Felis silvestris lybica, elle-même issue du chat sauvage, Felis sylvestris. En France on estime un nombre de plus de 10 millions de chats « libres » c.a.d. les chats errants et harets et plus de 12 millions de chats de compagnie. A noter qu’à la base, tous les chats libres proviennent de chats abandonnés ou perdus non identifiés et non stérilisés.

Les chats errants sont à l’origine des animaux de compagnie qui ont été abandonnés ou perdus. Même si la loi l’interdit, les abandons des chats et chatons sont nombreux partout en France. Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, la vie après l’abandon est dure.

Un chat abandonné qui est habitué à avoir un abri, des soins et à être nourri n’est pas adapté à une vie sauvage. Il doit retrouver des comportements d’animal sauvage, à savoir chasser et dénicher un refuge où il se sentira protégé. Même si le chat est capable de s’adapter à de nouvelles conditions de vie, les possibilités de trouver une nourriture et un refuge adéquats sont rares.

Certains chats abandonnés peuvent retourner à l’état sauvage et devenir féraux. Non stérilisés, ces chats aussi nommés “chats harets” donnent naissance à des chatons qui risquent de passer leur vie entière sans contact avec l’être humain. Un couple de chats peut faire théoriquement en 5 ans, 15 552 descendants !

La moitié, au moins, des chatons nés à l’extérieur meurent de maladie, d’hypothermie ou de parasitose avant l’âge d’un an et risquent aussi d’être éradiqués par les êtres humains. Et même si ils survivent la première année leur espérance de vie est très courte. Ils sont à la merci des éléments: le froid, la neige, la chaleur et la pluie. Ils craignent de mourir de faim, d’infections, de se faire écraser et attaquer par d’autres animaux.

C’est évident que l’intervention et les soins humains sont essentiels pour assurer leur bien-être et pour casser le cercle vicieux de cette existence pitoyable. Se rendre responsable du bien-être des chats harets est aussi une façon de protéger nos propres animaux de compagnie contre les maladies transmises par les chats harets non (vaccinés) et les parasites dont ils sont infestés.

Les chats appartenant aux propriétaires qui sont libres d’entrer et de sortir de leur maison, mais, également non stérilisés, contribuent à la prolifération incontrôlée de la population féline.

Du point de vue des citoyens

De plus en plus de gens se trouvent face à des chats errants ou des chats harets dans leur jardin, ou ils en trouvent dans les parcs, les forêts et sur la voie publique. Selon le code rural, tous les animaux trouvés, y compris les chats, doivent aller à la fourrière (sauf en principe les chats vivants en colonie – voir la chapitre du rôle des maires) .

Cependant, quand on appelle la mairie, surtout celle d’un petit bourg, une réponse très fréquente est qu’ils ne savent pas quoi faire des chats parce qu’ils n’ont pas de chenil adapté aux chats ou parce que le chenil est tout simplement au complet.

Même si une mairie a un contrat avec une fourrière pour chats, nombreux sont les élus qui pensent qu’il vaut mieux libérer le chat dans la nature que de le mettre en cage. Les gens, rebutés par la mairie, finissent par appeler les petites associations, ou, en désespoir de cause n’ont que le choix de laisser partir le chat (ce qui ne fait qu’aggraver la situation), de garder l’animal ou de trouver quelqu’un à qui le confier.

Le plus souvent, le chat donné n’est pas stérilisé ni identifié, quoi que la loi (peu connue et encore moins respectée) soit sans ambiguïté là-dessus. Le risque que le chat soit de nouveau abandonné est très élevé. Il n’y a aucun contrôle sur le bien-être de l’animal ou sur le respect de la législation.

Il est important de souligner que le refus des autorités d’aider ces gens qui n’ont que de bonnes intentions entraîne inévitablement un sentiment de frustration et de désarroi et engendre des situations très désagréables tant pour les particuliers que pour les associations qui déjà n’ont pas le droit d’accueillir des animaux trouvés sur la voie publique mais qui en plus sont débordées par l’immensité du problème.

Le rôle des maires

De la perspective de la communauté de communes ou du maire, il est évident que des plaintes au sujet de chats trouvés ou harets doivent être adressées tout de suite. Cependant, ce n’est souvent pas le cas et avec la procrastination le problème ne fait qu’empirer.

Si la mairie respecte la législation, chaque chat errant doit être pris en charge, mis en fourrière pour 8 jours ouvrables pendant qu’une recherche de son éventuel propriétaire, est faite, puis, si personne ne le réclame, il peut être identifié et offert à titre gratuit à une association qui possède un refuge. L’euthanasie peut être pratiquée seulement si le vétérinaire en constate la nécessité.

Malheureusement l’euthanasie est pratiquée trop souvent, en particulier par les fourrières à but lucratif. Certaines statistiques montrent que 70% des chats sont tués (SACPA 2011). Il va de soi que tuer des animaux en bonne santé est immoral et injustifié dans notre société moderne. En plus ces statistiques très élevées d’euthanasies mettent les gens en garde et les découragent de faire appel aux autorités.

L’arrêté du 3 avril 2014 (Annexe 2) a pour but d’encourager le programme de stérilisation, identification, relâcher sur place et maintien de colonies de chats harets. Évidemment, le succès de ces campagnes dépend entièrement de la bonne volonté du maire et beaucoup de petites mairies ne sont pas encore informées de l’existence de cet arrêté.

Le rôle des associations

Du point de vue des associations, la nécessité d’une future mesure politique afin de résoudre le problème de la surpopulation de chats et de chatons est une évidence. Plusieurs articles récents sont apparus dans les journaux, émettant les cris d’alarme des associations, grandes et petites, qui sont débordées par les nombreux chatons et chats abandonnés et trouvés.

Le système français repose sur les associations pour sauver les animaux. La loi dicte que seules les associations qui disposent d’un refuge peuvent prendre en charge les animaux.

Les grandes associations sont très souvent déjà saturées alors même que la saison a, à peine, commencé, et elles manquent aussi bien de pouvoir que de fonds. La France dispose, outre les grandes associations, de beaucoup de toutes petites associations d’une ou deux personnes. Le travail accompli par ces associations est très souvent sous-estimé. Il est considéré comme normal, allant de soi, quand en faîte tout cela repose sur des bénévoles et est financé par leur propre argent.

Le phénomène d’accumulation d’animaux, un besoin compulsif d’obtenir et posséder des animaux, sans que la personne reconnaisse son incapacité à subvenir à leurs besoins, est assez commun mais sous-estimé, restant caché jusqu’à ce qu’il y ait des plaintes du voisinage. Le plus souvent, les animaux ne sont pas stérilisés et prolifèrent, créant une spirale incontrôlable.

Le problème fait peser un poids énorme aux refuges pour héberger un si grand nombre d’animaux en une seule fois. Il est important de reconnaître que la base du problème de l’accumulation d’animaux est le fait qu’en premier lieu il y a trop d’animaux à sauver ou donnés et pas assez d’associations pour les prendre en charge.

2/ Les causes du problème

Naissances incontrôlées ou non désirées chez les chats harets

Naissances incontrôlées ou non désirées chez les chats des particuliers

Naissances voulues avec l’idée que les chatons trouveront facilement une nouvelle famille via les sites d’annonces ou chez des connaissances. Les animaux sont cédés le plus souvent sans identification et sans aucune garantie qu’ils seront stérilisés. Les chatons qui ne trouvent pas un foyer sont très souvent abandonnés

Abandons pour d’autres raisons: vacances, déménagement, perte d’intérêt pour l’animal, l’animal n’est pas propre, l’animal fait des « bêtises », chatte gestante etc.

Encore trop de chats ne sont pas stérilisés et par conséquence s’en vont en vadrouille.

Les chats perdus (en route pendant les vacances, après déménagement etc.)

Le non-respect de l’obligation d’identification

La stérilisation d’un chat peut coûter cher

Les chats trouvés mais pour plusieurs raisons relâchés (non-stérilisés) dans la nature

3) L’ampleur du problème

Selon les statistiques d’abandons et d’euthanasies, les grandes associations estiment qu’en France 100.000 animaux sont abandonnés par an avec un pic d’été de 60.000! A noter que souvent les chiffres donnés par les grandes associations ne sont pas fiables car ils ne concernent que les animaux pris en charge par les plus grandes associations. Les chiffres pour les petites associations ne sont pas pris en compte dans ces statistiques, donc en réalité le nombre d‘abandons est beaucoup plus élevé qu’il n’y paraît.

Quant aux chats harets, en 2011 l’association One Voice a estimé dans leur brochure « Le Peuple Chat » qu’il y a plus de 8 millions de chats abandonnés et harets en France. Maintenant, 4 ans plus tard, One Voice parle de plus de 10 millions, une augmentation de 25%. On ne peut pas continuer à ce rythme.

Le coût pour la commune et les citoyens des chats abandonnés est considérable. Prenant comme estimation que 100.000 animaux sont abandonnés par an et supposant que la moitié de ces animaux sont des chats, en calculant qu’une fourrière privée fait payer environ 250 € par chat nous arrivons à un total de 12,5 million d’Euros par an payés par les impôts des contribuables.

A cela on peut rajouter que les deux tiers des dons aux associations pour faire adopter ces chats sont déductibles des impôts et n’entrent donc pas dans les coffres de l’état.

4/ Pourquoi sommes-nous en faveur de la stérilisation obligatoire?

Les chats harets

Dans la brochure « Fourrière animale – Guide à l’attention des maires » publiée en 2012, le gouvernement central promeut l’option Capture, Identification, Stérilisation et Relâcher (CISR) qui est reconnue comme la stratégie la plus efficace pour réduire la population de chats harets.

Si les chats harets ne se reproduisent plus, petit à petit la taille de la colonie se réduit, il y a peu ou pas de bagarres, les chats ne partent pas en vadrouille à la recherche de chattes en chaleur. La colonie est plus stable, décourage l’arrivée d’autres individus et les chats sont en meilleure santé.

Bien évidemment nous sommes contre la méthode de piégeage et d’extermination des chats. C’est non seulement cruel mais aussi contre productif. Elle crée un vide qui sera vite rempli par d’autres chats non stérilisés. C’est un cycle infernal de prolifération et de tuerie.

La CISR à condition que les chats sont surveillés, soignés et nourris est une solution permanente dans le respect de la vie animale et déjà pratiquée par nombreuses communes en France. C’est à espérer que cette tendance va s’affirmer pendant les années à venir. L’arrêté du 3 avril 2014 est un pas en avant. Cependant, les maires ont besoin d’être avertis de cette loi. Beaucoup d’entre eux continuent à croire qu’il vaut mieux tuer que stériliser. Nous optons pour une stérilisation obligatoire de tous les chats harets.

Les chats des particuliers

Tout d’abord, la stérilisation des chats a beaucoup d’avantages pour les chats et les propriétaires. En général la stérilisation permet aux chats de vivre plus longtemps et en bonne santé en prévenant les transmissions de maladies comme la FIV et la Leucose. Pour les mâles, la stérilisation réduit l’agressivité envers les autres mâles, particulièrement les bagarres relatives aux femelles. Ainsi, il y a moins de risques de griffures ou de morsures qui peuvent provoquer des abcès.

La stérilisation réduit aussi le rituel de marquage du territoire par l’urine, les comportements possessifs ou dominants, et les nuisances sonores. Les mâles sont plus calmes. Le chat est plus propre à la maison, ne sentira pas « mauvais », sera plus doux et aura moins envie de partir « en vadrouille ».

Pour les femelles, la stérilisation constitue une prévention du « réveil printanier » et des grossesses non désirées. Elle permet aussi de réduire le risque de développer des tumeurs mammaires (cancéreuses dans 9 cas sur 10) ainsi que le cancer des ovaires ou de l’utérus, d’éliminer le risque de grossesse nerveuse ou fausse gestation, qui est un désordre hormonal fréquent chez les femelles (pseudocyèse) et de réduire le risque de développer un pyomètre, une infection de l’utérus qui, si elle n’est pas traitée à temps (le traitement inclut la stérilisation), peut mener à la mort de l’animal.

On peut se poser la question du pourquoi les gens ne font pas systématiquement stériliser leurs chats. Quelles sont les contraintes? Une des raisons est que l’intervention peut être plus ou moins onéreuse selon le cabinet vétérinaire. Les frais varient entre 80 à 150 € pour une femelle, et 30 à 80 € pour un mâle.

Certaines personnes prennent un animal sans réfléchir qu’ils n’ont pas les moyens financiers de s’en occuper. Les gens ne pensent pas au long terme mais au court terme….Les offres tentantes ne manquent pas. Des chatons sont offerts gratuitement sur Internet. On se laisse tenter par un animal mignon comme on se laisse tenter par un portable dernier cri. Prêt à s’en débarrasser tout aussi facilement.

Une autre raison est que les gens sont mal informés, malgré les bons conseils des vétérinaires. Souvent, on ne se rend pas compte qu’une chatte est très précoce et peut devenir enceinte à l’âge de seulement 6 mois!

Aussi, on persiste à croire, à tort, qu’il faut permettre aux chattes d’avoir une première portée. Physiquement, il n’y a aucune raison médicale pour le justifier et du point de vue psychologique une chatte qui a eu l’expérience de mettre bas avant d’être stérilisée risque par la suite de faire des grossesses nerveuses.

Pourquoi rendre obligatoire la stérilisation des chats des particuliers?

Stériliser seulement les chats harets ne servirait à rien. Les chats domestiques mais non stérilisés n’hésiteraient pas à s’accoupler avec d’autres chats non stérilisés dans le quartier ainsi qu’avec des chats harets restés non stérilisés.

De plus, en introduisant une loi concernant la stérilisation des chats des particuliers, la population de chats harets se trouvera automatiquement stabilisée par voie de conséquence (moins d’abandons de chatons ou de chattes pleines, avec l’effet secondaire positif de moins de vagabondage donc moins de chats perdus).

C’est une façon d’éduquer les propriétaires d’animaux à être responsables.

Beaucoup de villes, de provinces et d’états dans le monde ont déjà institué une loi pour une stérilisation obligatoire des chats. Ce n’est pas un concept nouveau. Preuve que le problème de prolifération de chats est mondial et que si nous n’agissons pas de façon responsable et efficace la situation peut devenir hors contrôle (comme par exemple sur l’île d’Aoshima au Japon).

Le 30 mai 2015 nous avons demandé aux grandes associations de France leur avis sur la stérilisation obligatoire. La plupart sont en faveur. (voir l’annexe 3).

Nous ne sommes pas les seules qui lancent ce cri d’alarme. Les dernières années des députés et sénateurs aussi ont attiré l’attention du gouvernement sur ce problématique. Début juillet M. Frédéric Lefebvre a proposé au gouvernement un plan de stérilisation des chats errants et une campagne d’information encourageant la stérilisation des chats domestiques. ( http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-84033QE.htm )

Les chats des associations

Pour pouvoir concurrencer avec toutes les annonces pour chatons gratuits (qu’on trouve non seulement sur les sites Internet mais aussi dans les petites annonces dans les journaux et même aux cabinets vétérinaires), il existe des associations qui offrent des animaux à titre gratuit, sans identification, sans être vaccinés et non stérilisés. C’est pour cela que nous préconisons la stérilisation obligatoire pour tous les chats pris en charge par des associations.

Les chats des éleveurs agrées

L’obligation ne concerne pas les chats appartenants à des éleveurs agréés. Par contre, les chatons vendus aux particuliers doivent être stérilisés et identifiés.

5) Les autres mesures nécessaires

Que l’état fasse plus d’effort pour sensibiliser la population

Ceci concerne la sensibilisation des particuliers à leurs responsabilités quand on prend un animal de compagnie et en particulier aux bienfaits de la stérilisation et au respect de la loi sur l’identification. Pour le moment, cette sensibilisation est surtout à la charge des associations et les vétérinaires et rares sont les autorités, mairies et préfectures, qui informent les particuliers de leurs obligations et des avantages de la stérilisation des chats.

Les campagnes de sensibilisation et le contrôle de la gestion des fourrières et des colonies de chats harets et errants par les maires sont, ou devraient être, la responsabilité des Directions Départementales de la Protection des Populations (DDPP). Cependant, nous estimons que soit les DDPP manquent de moyens pour faire ces contrôles, soit ils ne les font pas parce qu’ils considèrent que les animaux de compagnie ne sont pas prioritaires.

De l’aide financière des gouvernements et des autorités locales (conseils départementaux/préfets/mairies)

On ne peut que trop le répéter! L’état s’appuie totalement sur le travail bénévole des associations pour sauver des animaux. Nous considérons donc que chaque département devrait avoir un programme départemental entre autres pour les frais vétérinaires d’animaux de compagnie – pour, par exemple, la provision de subventions et soutiens financiers aux démunis pour la stérilisation et l’identification de leur animal, et pour les communes ou communautés de communes pour la stérilisation des colonies de chats libres.

Prohibition du marché des animaux par les petites annonces (Internet et journaux)

Nous sommes aussi en faveur d’une loi pour interdire tout commerce d’animaux par des annonces sur Internet et dans les journaux. A court terme cela pourrait mener à encore plus d’abandons de chatons mais à long terme une telle loi limiterait la naissance de chatons car on ne pourra plus se dire qu’on s’en débarrassera facilement par les petites annonces sur des sites Internet.

Réduire le coût de l’acte de stérilisation

Nous exhortons le gouvernement à considérer la possibilité d’une réduction du coût de la stérilisation des chats et de fixer un tarif maximum. Les médecins sont exonérés de la TVA. Les vétérinaires ne le sont pas et pourtant ils sont eux aussi des professionnels de la santé.

En protégeant la santé des animaux, ils protègent en même temps la santé des gens qui les côtoient. Pour le propriétaire de l’animal, le prix de chaque acte vétérinaire, de chaque médicament administré et prescrit est augmenté d’un taux de TVA de 20%. Exonérer les vétérinaries de la TVA réduirait considérablement le prix de la stérilisation. L’argent perdu pour les coffres de l’état serait largement compensé par les économies faites en n’ayant plus à gérer le problème de surpopulation de chats.

Le Respect de la Législation

Il devrait y avoir un meilleur contrôle et une meilleure application des règlements existants et des sanctions pour le non respect de la loi.

6/ Le Plan Chat en Belgique

Nous suivons l’exemple de la legislation en Belgique.

En 2012 le Conseil des ministres de la Belgique a approuvé deux projets d’arrêtés royaux relatifs au plan pluriannuel de stérilisation des chats domestiques.

Le premier arrêté royal (Annexe 4) constitue le fondement légal du Plan pluriannuel de stérilisation des chats.

Il prévoit la stérilisation en plusieurs phases de tous les chats domestiques:

A partir du 1er septembre 2012, tous les chats se trouvant dans un refuge belge devront être stérilisés, identifiés et enregistrés avant de pouvoir être adoptés. L’adoptant peut toutefois conclure un contrat avec le refuge jusqu’au 1er mars 2013 et choisir un vétérinaire de son choix pour la stérilisation, dans les six mois qui suivent l’adoption. Un tel contrat est encore possible jusqu’au 1er mars 2014 pour les chats âgés de moins de six mois au moment de l’adoption.

A partir du 1er septembre 2014, cette mesure sera étendue aux éleveurs et aux particuliers. Il faudra alors que chaque chat soit stérilisé, identifié et enregistré avant d’être vendu ou donné. Seuls les chats destinés à un élevage agréé ou à des personnes à l’étranger pourront encore être vendus sans avoir été stérilisés au préalable.

Malheureusement la mesure obligeant les particuliers à stériliser et identifier leurs chats a été revue à la baisse, et ne concernera en fin de compte que les chatons à donner ou à vendre. Une évaluation des mesures mises en œuvre sera réalisée à chaque stade du Plan, en utilisant notamment les statistiques annuelles des chats recueillis dans les refuges tout en évaluant la situation sanitaire et le gouvernement s’engage déjà à prendre des mesures complémentaires le cas échéant.

Un second arrêté royal (qui n’a pas encore été publié) s’adresse quant à lui aux communes. Chaque commune devra prévoir un point de contact permettant aux habitants de signaler les chats errants, de manière à ce que ceux-ci puissent être capturés, stérilisés, relâchés ou, le cas échéant, euthanasiés. Les communes devront veiller à ce que les chats errants stérilisés soient nourris et puissent s’abriter en cas de conditions climatiques extrêmes. Elles devront tenir certaines données en ce qui concerne leur politique à l’égard des chats errants en remplissant un formulaire prévu à cet effet.

En Wallonie un texte est en préparation par le ministre Di Antonio qui obligera tous les citoyens à faire stériliser leur chat. Bruxelles sera vraisemblablement dans le même schéma.

7/ Conclusion

La racine du mal est évidente. Trop de chatons sont nés. Il n’y a pas suffisamment de foyers pour les accueillir. Il faut réduire le nombre de naissances de chats harets et de chats de propriétaires. L’obligation de stérilisation apporte une solution, ainsi qu’un véritable effort de la part du gouvernement pour:

éduquer la population à comprendre les avantages de la stérilisation

rendre moins onéreux les frais de stérilisation

faire respecter l’obligation de faire identifier son animal

éduquer les maires et les convaincre d’endosser leurs responsabilités avec du sérieux

Témoignage pour un raton laveur mort à Toronto

Nous avons comme tradition de ne pas publier de photographies d’animaux morts, par souci de dignité. Il est vrai qu’il faut informer des horreurs, cependant il faut éviter l’irrationnel et également l’absence de dignité, qui ramène les animaux au statut d’objet qu’on veut justement éviter.

Voici une exception avec ce qui s’est passé à Toronto, au Canada. La région de l’Ontario héberge beaucoup de ratons laveurs, qui n’hésitent pas à s’intégrer dans les villes. La mairie de Toronto a même installé à grands frais un nouveau système de poubelles pour bloquer les ratons laveurs, ces « chapardeurs » très habiles!

Il faut savoir ici que l’empoisonnement est interdit là-bas, et même la capture car il faut que les petits puissent manger, la loi est très stricte. Le conseil de la mairie c’est: se barricader, appeler des spécialistes (il y a toute une industrie dédiée à cela), mettre de la sauce piquante tabsco sur les fruits et légumes pensant bien à les laver avant de les manger soi-même…

On l’aura compris, on est ici au coeur de la question de l’architecture, du rapport entre les humains et les autres êtres vivants.

Il y a quelques jours, à Toronto, un raton laveur mort au bout d’une rouge a été pris en photo et cela a eu beaucoup d’impact sur les réseaux sociaux. Il n’a pas été « ramassé » par la mairie immédiatement et voici les photos montrant le phénomène qui a eu lieu.

Mi-sérieux, mi-blague, cela dépend des gens, mais en tout cas quand les « ramasseurs » sont arrivés, l’atmosphère était pesante et l’un d’eux a dit : « eh ce n’est qu’un raton laveur ». Le silence de la petite foule fut complet…

















« In memoriam
Conrad
? – 2015
Ami – Voisin – Raton laveur »

« Vous n’êtes pas une réserve, comme certains le craignent souvent »

Voici un discours de François Hollande dont chaque phrase est une infamie. Il ne faut pas blâmer ici Hollande en particulier, cela serait une erreur qui est malheureusement récurrente en France, dont le régime politique est semi-présidentiel, avec beaucoup de personnalisation.

Non, ce qu’il dit correspond à l’idéologie dominante, tout simplement. Mais, le moins que l’on puisse dire, c’est que les phrases sont bien tournées. C’est même passionnant que de lire cela pour se rassurer de savoir que l’on pense précisément le contraire!

En gros, pour expliciter la chose, François Hollande dit qu’avant on faisait des parcs régionaux pour… le divertissement, et désormais on le fait pour… l’innovation qui en découle, sur le plan technique, pour les « produits du terroir! » D’ailleurs, ce qui serait très bien selon lui, c’est que la formation des parcs régionaux…  attirent des habitants.

Car, heureusement selon le président de la République:

« Aujourd’hui, vous avez une ambition créative, c’est-à-dire que vous n’êtes pas une réserve, comme certains le craignent souvent, avec l’idée que si l’on est une commune dans le parc, on perd sa liberté. »

Un parc avec des êtres humains dedans, une industrie qui s’y développe, qui n’est pas considérée comme intouchable… Voilà la définition actuelle d’un « parc naturel régional »…

Officiellement d’ailleurs, la définition est la suivante:

un territoire à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité, mais dont l’équilibre est fragile.

Bref, c’est juste une zone humaine dans la Nature, cette dernière n’étant pas reconnue à part comme lieu particulier, demandant par conséquent des aménagements particuliers. Strictement rien de naturel!

Discours aux présidents des parcs naturels régionaux de France

Elysée – Mardi 17 février 2015

Monsieur le Président, cher Jean-Louis ;

Mesdames, Messieurs les Présidents des parcs régionaux ;

Mesdames, Messieurs ;

Cette manifestation avait été prévue pour accueillir le 50ème parc régional. Il a été annoncé l’année dernière, avec le Marais poitevin et le Golfe du Morbihan. Mais vous avez été encore plus vite que le protocole, puisque vous êtes maintenant 51 parcs régionaux. On en annonce, me dit-on, 20 autres. Il était donc temps que nous nous réunissions ici, à l’Elysée, parce que, bientôt, cette salle des Fêtes aurait été trop étroite.

Je veux saluer le dynamisme que vous représentez. Vous en faites la preuve sur tous les territoires en vous saisissant de l’enjeu écologique pour en faire un facteur de progrès, de cohésion et d’attractivité. Jean-Louis JOSEPH me rappelait que les parcs régionaux couvrent 15 % du territoire et rassemblent 4 millions d’habitants.

Ce dynamisme a été rendu possible par une forme de cogestion entre les régions et l’État pour prendre d’abord l’initiative d’inscrire un parc, et ensuite le labelliser. Cette coresponsabilité permet de porter, avec vous, l’excellence environnementale. C’est l’évolution des textes qui l’a rendu possible.

La loi de 1993 – Ségolène ROYAL n’est pas là, elle en parlerait mieux que moi – a permis de promouvoir encore davantage les parcs naturels régionaux, comme un chantier de mise en valeur de nos espaces.

Les parcs poursuivent trois objectifs et vous les atteignez le plus souvent.

Le premier, c’est de valoriser avec respect et intelligence le patrimoine naturel humain, paysager, culturel de notre pays.

Le deuxième objectif, c’est de développer l’activité sur les espaces dont vous avez la responsabilité, et de faire apparaitre et émerger de nouveaux acteurs économiques. Les parcs naturels régionaux sont d’ailleurs de formidables laboratoires qui transforment des exigences de conservation, qui peuvent être les ambitions de départ, en opportunités d’innovations technologiques et de diffusion à de nombreux secteurs.

Le troisième objectif, c’est d’être exemplaire par rapport aux enjeux climatiques, énergétiques et environnementaux. Justement dans l’année qui va être pour la France une année pleine de responsabilités avec l’accueil de la Conférence sur le climat.

Les parcs naturels sont aujourd’hui des modèles que l’on peut offrir à bien des pays qui cherchent comment gérer leur patrimoine, comment animer leur espace naturel et comment faire émerger des innovations. Je sais que vous avez des coopérations avec des pays du Maghreb, avec des pays d’Amérique latine et avec de nombreux pays européens.

Si l’on revient à votre création en 1967, on pouvait dire, qu’à ce moment-là, la vocation des parcs naturels régionaux était plutôt une vocation récréative : donner aux citadins l’occasion de découvrir ce qu’était l’espace rural qui commençait à perdre sa population avec le développement économique et la croissance.

Aujourd’hui, vous avez une ambition créative, c’est-à-dire que vous n’êtes pas une réserve, comme certains le craignent souvent, avec l’idée que si l’on est une commune dans le parc, on perd sa liberté.

Combien de fois a-t-on entendu un certain nombre de nos concitoyens ou d’acteurs du territoire craindre un tel classement ? Je crains qu’il y en ait encore qui soient dans cette appréhension.

Non, c’est tout le contraire qui se produit. Grâce aux parcs, il y a de nouveaux habitants qui viennent, il y a de nouvelles activités qui peuvent être conçues et il y a des besoins, qui, au départ, n’avaient pas été identifiés et qui sont satisfaits.

Vous avez également, grâce aux parcs, utilisé des ressources qui jusqu’à présent n’étaient pas nécessairement exploitées, dans le respect de la biodiversité et de l’environnement.

Enfin, il y a eu des savoir-faire qui ont été à l’œuvre dans ces parcs, avec un personnel tout à fait remarquable. Là aussi, nous avons pu, vous avez pu créer une relation économique, sociale, culturelle avec les Français, dans des sites exceptionnels et avec des paysages remarquables. C’est cette ambition-là que je voulais saluer et encourager.

Vous avez aussi le souhait que des communes qui, jusqu’à présent, n’étaient pas adhérentes au parc puissent y venir et puissent porter leur candidature. Je sais que la loi biodiversité va prévoir ce type d’inscription.

À la veille du Salon de l’agriculture, je voudrais également saluer le rôle des parcs pour promouvoir des modes de production agricole plus respectueux des milieux et pour valoriser des produits du terroir.

Je sais que vous avez même des concours que vous avez organisés à l’occasion des salons précédents et qui ont été repris par le ministre de l’Agriculture pour en faire un label national.

Les parcs sont des territoires qui permettent l’expérimentation. Lors de votre congrès d’octobre 2013, vous avez fixé l’objectif d’atteindre l’autonomie énergétique des parcs à l’horizon 2030. La ministre de l’Ecologie a lancé un appel à projets pour des « territoires à énergie positive », et 38 projets portés par des parcs ont été retenus.

Vous participez à la croissance verte qui se nourrit de nouveaux modes de production, de mobilité différente et de consommation plus sobre. Pour la Conférence sur le climat, je souhaite que les parcs soient une vitrine pour la France, une vitrine de l’excellence écologique, économique. Je souhaite également que vous représentiez une forme d’espérance : celle de pouvoir diffuser les potentiels des territoires, et d’allier une volonté de développement avec une harmonie des paysages.

Chaque parc présentera au cours de l’année 2015, dans le cadre de cette mobilisation pour l’Agenda des solutions, une initiative en faveur du climat. Je sais que vous aurez à cœur d’associer les jeunes et notamment ceux des établissements scolaires de vos territoires, en les impliquant dans la préparation de la Conférence sur le climat.

J’évoquais le projet de loi biodiversité parce qu’il va être l’occasion d’améliorer le fonctionnement des parcs, d’affirmer des exigences de qualité. Il y a aussi les contrats de plan État/régions, puisque c’est par ces contrats de plan que vous pouvez trouver les financements pour un certain nombre de vos projets, et pour les initiatives que vous lancez. Je ne doute pas que les régions et l’État feront les efforts nécessaires pour porter vos ambitions pour les prochaines années.

Ce que vous avez à relever, c’est un défi pour les territoires, celui de les hisser à un haut niveau d’excellence. C’est une chance pour la France que de vous avoir parce que vous permettez d’organiser notre territoire, de le développer, d’attirer aussi de nombreux touristes.

Dans l’attente du 100ème parc, je vous dis toutes mes félicitations pour l’action qui est la vôtre. Merci.

Des bains-douches publics pour les pigeons

Parmi les remarques les plus anthropocentriques qu’on puisse trouver au sujet des animaux, il y a celles au sujet de la propreté. Le pigeon serait, par exemple, « sale », et pareillement de fait tous les animaux, à différents degrés.

C’est une vision extrêmement simpliste, qui correspond aux barrières formelles et illusoires que l’être humain a formé culturellement par rapport à la Nature. Si l’on veut pourtant un véritable exemple de saleté, il faut bien plus se pencher sur les poignées de porte ou les barres d’un métro d’une grande ville.

Voici une publicité de Baccide, un produit anti-bactéries assez connu. On remarquera comment les bras et les mains sales sont présentés… comme relevant de l’animalité.

La semaine dernière, les médias ont d’ailleurs parlé d’une recherche scientifique faite dans le métro à New York, et il ne faudrait pas s’inquiéter d’avoir des bactéries issues de « saucisses » ou de « fromage » entre autres bactéries et virus.

Le chercheur ayant fait cette étude pousse le relativisme jusqu’à dire qu’on peut lécher la barre du métro sans souci, et il dit au sujet des bébés :

« Il faut qu’ils y soient exposés très jeunes pour que leurs défenses immunitaires se renforcent, affirme-t-il. Le mieux que vous ayez à faire, c’est de rouler les bébés comme des sushis sur le sol du métro. »

On s’en passera! Mais justement, si les pigeons sont sales dans les grandes villes, ce n’est pas parce qu’ils sont sales naturellement : c’est parce qu’ils vivent dans un environnement sale… à cause des humains.

Donc, de la même manière qu’on doit enfin laver les poignets de porte (ou les barres du métro!), nos amis les pigeons, pour prendre un exemple, doivent avoir leurs bains publics.

Ils habitent les villes, tout comme nous, ils ont leurs droits en tant qu’habitants, tout naturellement. Ils se débrouillent pour se laver, mais ce n’est pas évident, les endroits avec une petite quantité d’eau ne sont pas évident à trouver.

Donc on les voit souvent dans les caniveaux quand un peu d’eau est accumulée, ce qui est bien sûr dangereux pour eux, avec les voitures qui passent ou tout simplement les piétons, surtout s’il y a des enfants : on connaît la propension affreuse, parfois ignoble, des enfants agressant les pigeons sous l’œil attendri de parents totalement immoraux.

Voici quelques photos captant l’heure de la baignade. C’est un spectacle que l’on peut voir dans toutes les villes, tout comme quand il fait beau on peut voir les pigeons prendre le soleil, en étirant leurs ailes.





Chaque ville devrait installer par conséquent, dans des endroits protégés afin que les pigeons ne soient pas dérangés, des bains-douches publics pour eux.

Bien sûr c’est là quelque chose de totalement utopique dans une société qui fait la guerre à la Nature et pratique un anthropocentrisme meurtrier. Cependant c’est précisément ce genre d’utopie qui montre que ce qui est positif dans la vie, on le trouve dans le véganisme, dans la libération animale, dans le rapport non aliéné à la Nature.

Être vivant, c’est vouloir le bonheur dans la vie, alors pourquoi ne pas vouloir faire le bonheur des pigeons avec qui l’on vit ?

C’est là un spectacle qui nous plaît, et surtout quelque chose que les pigeons vivraient très bien. De plus, cela a l’utilité d’aider à la propreté. Bref, voilà quelque chose de très bien, qui n’est pas réfutable… A moins qu’on soit aliéné par l’anthropocentrisme au point de célébrer la ville comme une chose merveilleuse car bétonnée et uniquement fonctionnelle pour des activités humaines relevant du capitalisme !

« Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles »

En Suisse, ce week-end, il y a eu un référendum organisé à la suite d’une campagne d’Écologie et population (Ecopop).

De quoi s’agit-il ? C’est ici assez particulier. En fait, au nom de l’écologie, Ecopop a mené campagne en faveur de ce qu’on appelle le malthusianisme, une idéologie qui considère que la source des problèmes est la surpopulation.

Ecopop demandait ainsi que la Suisse limite le solde migratoire annuel du pays à 0,2 % de la population : cela signifie que chaque année, 16 000 personnes au maximum auraient le droit de s’installer en Suisse.

A cela s’ajoute que la Suisse devrait, selon Ecopop, consacrer 10 % de ses fonds d’aides au développement au contrôle des naissance dans le tiers-monde.

Voici les arguments d’Ecopop:

La population mondiale connaît la plus forte croissance de son histoire: une menace pour la planète

De 1,6 milliard en 1900, la population mondiale a augmenté à 7 milliards aujourd’hui: elle a donc quadruplé. La capacité écologique de la planète est mise à rude épreuve, les ressources naturelles se font rares.

Les pays les plus pauvres sont le plus durement touchés

Dans les 50 pays les plus pauvres du monde, les femmes ont en moyenne 5 à 6 enfants, souvent dès l’âge de 15 ans. Un fait qui compromet la santé des mères et freine l’évolution économique et sociale de ces pays. Nombreuses sont les femmes qui aimeraient pratiquer la contraception, mais n’y ont pas accès. La pauvreté et le chômage poussent les habitants à émigrer en Europe ou aux Etats-Unis, la Suisse faisant partie des destinations les plus attrayantes.

Forte augmentation de la population en Suisse

Depuis que les dispositions régissant l’immigration de citoyens européens ont été levées en mai 2007, la croissance annuelle de la population est de 1,1% à 1,4% en Suisse. Il est possible d’en imputer près de 80% à l’immigration. Cela signifie que le nombre d’habitants augmente cinq fois plus vite environ que celui de l’Europe, un taux de croissance qui atteint des valeurs comparables à celle de nouveaux pays industrialisés comme l’Inde.

Le bétonnage de la Suisse fait surgir une nouvelle ville de la taille de Saint-Gall tous les ans. Dans 20 ans, nous nous retrouverons ainsi avec une vingtaine de Saint-Gall supplémentaires, c’est-à-dire une tous les 15 kilomètres entre Saint-Gall et Genève. Si on y ajoute l’habitat déjà existant, nous obtiendrons un couloir urbain continu dans le Mittelland. Densifier la construction peut, dans une certaine mesure, remédier à cette situation: cependant, c’est une façon de lutter contre les symptômes qui engendre de nouveaux problèmes.

Dégradation de la nature et de l’infrastructure en Suisse

Bouchons sur les routes, trains bondés, loyers en hausse, terres agricoles construites, disparition des espèces: la pression démographique réduit la qualité de vie et évince la nature.

Les limites d’immigration exigées sont compatibles avec celles de l’UE

En moyenne, le solde migratoire de l’UE entre 1997 et 2007 se situait à 0,26%; si on ne tient pas compte de l’Espagne, de l’Italie et de la Grande-Bretagne, il était même inférieur à 0,2%. La limite exigée de 0,2% est donc compatible avec celle de l’UE, l’immigration nette resterait plus élevée en Suisse que dans la plupart des pays européens.

Économiquement tolérable, assez de personnel qualifié

En moyenne, 1,1% de la population quitte la Suisse tous les ans. Avec une limite de 0,2% d’immigration nette, la population suisse pourrait se renouveler à raison de 1,3%. Ainsi, une proportion plus importante de personnel qualifié pourrait immigrer en Suisse que dans la plupart des pays européens.

Préparons notre avenir – consolidons les bases de notre existence!

Le planning familial volontaire dans les pays en voie de développement facilite leur évolution sanitaire, économique et sociale et ménage la nature. Limiter l’immigration en Suisse permet de conserver des terres agricoles et de laisser davantage de place à la nature et à l’homme.

Le référendum – les demandes d’Ecopop ayant été résumé sous la formule « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles » – a abouti à un échec : 74 % ont voté non. 1,9 million on voté non, 671 000 oui, la participation a été d’un peu moins de 50 %.

Pourquoi ? Tout simplement, parce que les gens ont bien compris que l’idée derrière tout cela, ce n’est pas la défense de la Nature, mais simplement le souhait de faire de la Suisse une sorte de gros bunker.

La société humaine mondiale connaît de profonds déséquilibres, et ces gens voudraient que la Suisse se maintienne à l’écart… Sauf que ce n’est pas possible, ni souhaitable, et les gens n’ont pas été dupes de la manip d’Ecopop.

Les médias ont d’ailleurs largement et facilement critiqué Ecopop et ses souhaits de couper la Suisse du reste de l’Europe. Tout cela est juste une question de stratégie pour garder ses gros sous: la Suisse aura-t-elle de bons coffre-forts bien remplis en fermant ses frontières un peu, moyennement, beaucoup, pas du tout?

SI l’on regarde les choses sérieusement, cela ne signifie pas bien sûr que la question de la population humaine et de son habitat n’est pas cruciale.

Si la planète doit redevenir bleue et verte, alors cela veut dire généraliser les sanctuaires et donc priver l’humanité d’interférence avec d’importantes zones. L’Amazonie, par exemple, doit devenir un sanctuaire.

Il est évident également que le bétonnage des pays, que ce soit la France ou la Suisse, doit être stoppé, et que cela va forcément avec une organisation différente des habitations.

La conception libérale où quelqu’un achète et construit où il veut car il peut appartient au siècle précèdent. Désormais, tout doit être organisé pour être en harmonie avec la planète.

Mais il serait faux de penser que c’est la croissance démographique le problème, alors que celle-ci est une conséquence de l’organisation sociale, économique, qui présuppose un certain rapport à la Nature.

Ainsi, si la Suisse est bétonnée, ce n’est pas en raison de l’immigration, mais de l’économie qui place des gens comme bon lui semble, en fonction des profits.

Pareillement, si des gens viennent par exemple de villages du Bangladesh pour vendre des fruits dans le métro parisien, ce n’est pas en raison de la croissance démographique, mais d’une situation sociale n’obéissant qu’aux lois du profit et de la destruction de la Nature.

La base de l’émigration, de l’immigration, c’est l’urbanisation massive aux dépens de la planète, et en fonction des besoins économiques des pays riches. Les bouleversements que cela implique jettent les gens dans un mouvement de migrations planétaires.

C’est pareil pour l’organisation des routes, qui dépend des besoins des entreprises : il faut être bien naïf, ou faussement naïf, pour penser comme Ecopop que l’immigration est la cause des bouchons sur les routes et des trains bondés !

C’est une question générale de mode de vie, de rapport à la Nature, d’une attitude profondément non harmonieuse de la part de l’humanité, comme le film Koyaanisqatsi le souligne si bien.

Le rapport aux chiens en Iran

Voici un extrait d’un article de RFI, intitulé Iran : l’homme et l’animal punis au nom de la pureté. Toutes les religions sont anthropocentristes, donc ce n’est pas vraiment l’Islam qui est vraiment intéressant ici.

Ce qui marque vraiment ici, c’est comment le mode de vie urbain balaie l’ancien rapport qu’il y avait avec les animaux. Les valeurs propres à une société se modifient, car les conditions de vie ont changé.

C’est évidemment un aspect à prendre en considération si on veut en arriver à la libération animale. Chaque pays a son évolution, et même certaines régions ont leur particularité, comme avec les combats organisés de coqs dans le Nord, ou la corrida dans le sud.

Il y a cependant également un autre aspect qui compte beaucoup. Les obscurantistes ont dans leur viseur ceux qui ont ouvertement modifié leur rapport aux animaux. C’est très important.

Car en France, on a beaucoup de gens timorés se plaignant d’être ostracisé en raison de leur végétalisme ou de leur végétarisme. Ces gens n’ont rien compris, car ce n’est pas eux la question, mais les animaux.

Ainsi, une personne défendant les pigeons sera tout autant dénoncée, voire plus, par les éléments les plus arriérés de la société. Pourquoi? Parce qu’ils remettent en cause le rapport aux animaux.

Voilà le coeur du « problème ». Il n’y a nullement une « végéphobie »: il y a en réalité une guerre à la Nature. Dans la mesure où le végétalisme, voire le végétarisme, apparaissent comme s’y opposant, ils présentent une menace.

Mais s’il se réduisent à un choix « individuel », à un simple régime alimentaire (ce qu’est le végétarisme par définition), alors cela devient de l’anecdote.

Trente-deux députés de l’Assemblée islamique ont demandé dans une proposition de loi que soient désormais punis tous ceux qui gardent chez eux des chiens ou les promènent en public.

Qu’en est-il de cette punition ? Rien de moins que 74 coups de fouets ou une amende allant de 300 à 3 000 euros assortie de la confiscation de l’animal, qui serait par la suite abandonné dans la nature.

Si dans leur proposition, les députés ont pris soin de ne réserver la flagellation qu’aux possesseurs de chiens, c’est pour ne pas reconnaître à l’animal en question un quelconque statut autre qu’un objet inapte à répondre de ses actes.

Cependant, les législateurs iraniens maîtrisent suffisamment le b.a.-ba du droit pour éviter de tels égarements.

Ils savent que si l’on peut sacrifier ou tuer un animal pour se venger ou le manger, on ne peut néanmoins pas lui imposer par exemple… la lapidation pour adultère, selon les lois en vigueur, ou la mutilation pour le vol de la nourriture, supplices cependant appliqués aux Iraniens qu’aucun mot ne peut qualifier et qu’aucun humain ne saurait tolérer de voir infliger à un animal.

Mais pourquoi le fait d’avoir un chien mérite-t-il aux yeux des législateurs iraniens de tels traitements ?

A cela la réponse des députés iraniens est sans ambages : faisant partie des animaux impurs d’après les préceptes islamiques, le chien ne peut pas coexister, non pas avec les hommes, mais parmi les musulmans qui incarnent selon la charia la communauté des purs par excellence, à la différence pratiquement de toutes les autres communautés ou de tous croyants considérés comme impurs et réduits en définitive au rang de non-humains.

C’est le cas de ceux qui, à l’instar des bahaïs ou des convertis ou encore des athées, n’ont aucun droit et dont les biens et le corps peuvent bien être confisqués et traités selon le simple désir et le libre arbitre des autorités.

Mais, une telle proposition ne fait que révéler l’inquiétude des dirigeants iraniens quant à l’évolution des mœurs d’une société urbaine, c’est-à-dire plus de 70% de la population iranienne, qui fait comprendre quotidiennement par ses manières d’être et de vivre-ensemble, y compris dans son rapport avec l’animal, qu’elle s’est bien écartée depuis belles lurettes des préceptes imaginés ou infligés par les autorités et que cet écart serait la possibilité même d’une ouverture qui dessinerait tôt ou tard la forme d’une nouvelle société.

Cette proposition de loi a provoqué la colère des amoureux des chiens qui ont réagi sur les réseaux sociaux en postant des photos avec leurs toutous préférés.

L’ignominie à la Maison de la Culture d’Amiens

A Amiens, il existe une « Maison de la culture« .  En apparence, on a un endroit moderne, une sorte de temple moderne dédié à l’art, aux belles choses. Mais ce n’est qu’une apparence.

En pratique, en effet, cet endroit est pour de nombreux oiseaux un mouroir, ou une sorte de cercueil, sans doute faut-il plutôt parler d’un lieu de meurtre.

Car sur le côté de ce bâtiment, des corps de pigeons morts se trouvent derrière une sorte de faux plafond. Parfois, plusieurs corps de pigeons sans vie s’y trouvent, parfois il n’y a qu’un seul corps, parfois il n’y en a pas.

Parfois ces corps restent à se décomposer pendant plusieurs mois, parfois ils disparaissent « comme par magie ».

Ce qui est d’autant plus étonnant ici, c’est que dans cette sorte de faux plafonds, l’on entend tout le temps des pigeonneaux piailler et l’on peut voir des pigeons marcher au dessus de notre tête.

Il y a de la vie dans cet endroit, les pigeons ne semblent pas bloqués à l’intérieur, la présence de bébés à différents mois prouve bien que les pigeons peuvent logiquement rentrer et sortir.

Alors comment expliquer que des corps de pigeons morts se trouvent tout le temps à cet endroit ? Les pigeons sont-ils empoisonnés ? Comment font-ils pour rentrer et sortir car aucune issue n’est visible de l’extérieur?

Une autre chose étonnante est que… la situation dure depuis au moins 2 ans, il est très étonnant que personne n’ait jamais bougé le petit doigt pour prendre en charge la situation de ces pigeons.

Car la Maison de la Culture d’Amiens est, comme son nom l’indique, un lieu culturel, et donc fréquenté.

Lorsque l’on passe devant cet endroit, il est impossible de ne pas voir le mur maculé de fientes ni les plumes qui se trouvent au sol. Les pigeons s’entendent aussi lorsque l’on passe à côté, si ils roucoulent ou si les bébés crient cela s’entend et se remarque obligatoirement…

D’ailleurs, la mairie a été avertie de ce phénomène il y a quelques temps.

L’ancien gérant du café qui jouxte cet endroit s’était également déjà plaint de ces pigeons morts qui « pendouillent » du plafond.

Le personnel de la MACU est au courant de ces pigeons qui meurent sans explication.

Mais rien n’a évolué, si ce n’est de nouveaux pigeons morts…

Évidemment, la situation est extrêmement délicate, car nous vivons dans une société barbare par rapport à la Nature, et si la mairie décide de fermer ce lieu de vie des pigeons, l’énorme risque qu’ils encourent est qu’ils soient enfermés vivants et meurent donc d’une lente et terrible agonie.

Les mairies en général témoignent ici d’une cruauté sans bornes.

Il y a toutefois quelque chose de glaçant dans ces morts se décomposant dans une sorte d’indifférence… « culturelle ». Comment oser parler de culture quand l’ignominie est nettement visible à quelques mètres de la porte d’entrée?

Quelle est donc cette vision du monde où la culture ose se prétendre en rupture et même avec guerre avec la Nature?

Rassemblement le 15 Juin de « mon chien, ma ville »: qui on trouve derrière…

Le 15 juin aura lieu un rassemblement à Paris afin de promouvoir la place des chiens en ville, sous le mot d’ordre « mon chien, ma ville« .  Voici un article de cette initiative, résumant sa démarche et son approche. A ceci près qu’il faut auparavant savoir qui est à l’origine d’une telle initiative, en apparence « citoyenne »…

Cet article est en l’occurrence signé:

Christine d’Hauthuille, journaliste et coordinatrice du comité OKA

Ce comité OKA en question est justement à l’origine du site « mon chien, ma ville », ainsi donc que de la manifestation, le tout étant notamment soutenu par la Fondation Bardot, la SPA de Paris, etc.

Il se présente de la manière suivante sur son site:

Pourquoi OKA ?

Aux quatre coins du monde, la guerre, la misère, l’indifférence, la cupidité mettent en péril hommes, femmes et enfants… Et que dire de la faune et de la flore ? La déforestation sauvage, les pollutions à échelles industrielles obèrent chaque jour un peu plus leur avenir, donc le nôtre.

Et pourtant c’est dans les lieux les plus affligés que j’ai vraiment senti le vent du courage souffler. J’y ai vu des hommes et des femmes combattre de façon acharnée. Leur but : empêcher telle ou telle espèce de disparaître, préserver ou reconstituer un biotope, apprendre aux habitants à respecter leur environnement. Nous nous devons de rendre compte de ces désastres comme de ces batailles. Au Gabon, OKA signifie en dialecte : avance, continue !

Constitué de spécialistes, d’experts, de professionnels de l’entreprise, le comité OKA veut alerter, sensibiliser et solliciter l’opinion publique sur des actions de conservation pour qu’elles perdurent.

Sauver l’environnement en préservant la faune et la flore qui le composent est désormais un devoir civique. En sauvant notre planète, c’est nous-même que nous sauverons.

Anne Vosgien, présidente du Comité Oka

En apparence, on peut se dire: pourquoi pas? Seulement, quand on regarde les « partenaires » de ce comité OKA, on ne peut que littéralement halluciner…

Il s’agit en effet de très grandes entreprises, liées à l’exploitation animale!

On retrouveTruffaut (les jardineries également animaleries, avec 440 millions d’euros  de chiffre d’affaires), ou encore Bayer (groupe pharmaceutique avec 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires, avec bien entendu un secteur dédié aux animaux).

On a Virbac (qui fait des produits vétérinaires, avec plus de 730 millions d’euros de chiffre d’affaires, il s’agit du  8e groupe pharmaceutique vétérinaire mondial)…

Mais on a également Pfizer (le fameux groupe pharmaceutique dont le chiffre d’affaires est de 71,13 milliards de dollars!), ainsi que Centravet (une coopérative de distribution vétérinaire des médicaments)…

On a Merial (qui produit vaccins et médicaments pour animaux et dont le chiffre d’affaires est de plus de 2,6 milliards de dollars)…

On a aussi  la FACCO, c’est-à-dire la Chambre Syndicale des Fabricants d’Aliments pour Chiens, Chats, Oiseaux et autres animaux familiers, qui selon ses propres mots « rassemble 26 sociétés nationales et est fortement représentative de l’Industrie française de production et de commercialisation des aliments pour animaux familiers »…

On a également Sony. Un hasard? Non, Sony se tourne vers le « marché » des animaux dits de compagnie, visant les « propriétaires » de ceux-ci avec casque, enceintes et  TV portable pour animaux…

C’est pratiquement incroyable de voir comment ces entreprises liées à l’exploitation animale ont réussi à porter une initiative « citoyenne » au moyen d’une « association » dont ils sont tous partenaires…

Et preuve que l’opération est rondement mené, le président de ce comité OKA a été… responsable national de la SPA lors de la période 2000-2006!

Et parmi les partenaires, on retrouve également la fondation 30 millions d’amis…

Une sacrée preuve de collusion du « réformisme » de la protection animale avec les grandes entreprises de l’exploitation animale… Et une nouvelle démonstration de la capacité de celle-ci à « façonner » l’opinion publique selon leurs besoins!

Il n’a jamais été aussi important de se mobiliser. Il est indéniable que la France n’est pas au top de sa forme mais est-ce une raison pour se complaire dans notre pessimisme ? Nous sommes réputés pour être des râleurs en tout genre, allons nous-rester les bras croisés sans réagir ou agir tout simplement ?

Si chacun d’entre nous doit affronter les épreuves de la vie, le chien lui reste un modèle pour son amour de la vie. Il ne la subit pas, il vit au jour le jour et guette chaque moment de joie et de plaisir. S’il ne se fait pas des nœuds dans la tête, pourquoi ne l’imitons-nous pas ?

Prenons-en de la graine. Le chien est joyeux par nature et s’il déprime c’est par notre contact. La vie en ville renferme tous les pièges pour nous rendre tristes et lui avec. C’est à nous de nous battre pour améliorer son quotidien et nous en sortirons tous grandis.

A Paris, il reste tout à faire. Le premier parc canin ou plutôt espace canin a ouvert ses portes grâce à la détermination sans faille de nos amis de l’association « chiens en ville ». Certes l’espace est petit, avec un grand socle de pierre qui trône au milieu, guère séduisant, mais l’ambiance qui y règne nous prouve que nous avions raison.

Toutes les générations s’y côtoient, les propriétaires échangent, sourient et les chiens peuvent enfin se dépenser et jouer entre eux. On ne peut que remercier la mairie du 14ème (après six ans quand même…) de s’être investie dans ce projet. Elle est pionnière mais soyons réalistes à l’égard d’autres villes de France, comme Issy les Moulineaux, Grenoble, Avignon, Toulouse, Lyon, il n’y a pas de quoi crier victoire.

Et on ne parle pas d’autres capitales européennes qui depuis longtemps ont intégré le chien dans la ville sans compter des capitales plus éloignées comme New-York. Ce n’est pas Serge Belais, vétérinaire et président d’OKA qui vous dira le contraire. Tout juste de retour des Etats-Unis il n’en revient toujours pas des espaces dédiés aux quatre pattes américains sans que cela ne pose de problème. Et même les chinois s’y mettent, c’est pas peut dire ! A Pékin, ils ont franchi le pas et même les chiens pékinois ont leur parc canin.

Alors qu’on le veuille ou non Paris reste à la traine. Sans compter le nombre incroyable d’espaces et de squares interdits totalement aux chiens. Il est aisé de comprendre que de nombreux propriétaires de chiens se sentent les mal aimés de la capitale. Et si Anne Hidalgo fraîchement élue se dit vouloir être la maire de tous les parisiens, les maitres eux ne souhaitent plus être les oubliés des citadins. Mais n’allez pas croire qu’Anne Hidalgo porte toute l’amertume des propriétaires sur ses épaules.

Juste après les élections municipales, nous avons adressé aux vingt maires d’arrondissement un questionnaire leur demandant leur position sur l’avenir du chien en ville. Huit questions et des cadeaux* portés directement à la mairie. Pour l’instant zéro réponse, aucun retour. Ce n’est pas une question de gauche, droite, vert ou jaune, les élus et ce n’est malheureusement pas une surprise considèrent peu les chiens et encore moins leurs propriétaires.

Que faut-il faire pour que nos élus comprennent qu’ils ont tout à gagner d’intégrer une vraie politique canine-citadine ? Dans ce monde de folie où nous passons les uns à côtés des autres, à l’heure où la solitude n’a jamais fait autant de dégât, le chien reste un vecteur de communication vivant et favorise le lien social. Benoit Gauthier d’Handi’chiens revendique ce lien si important : « il y a des regards qui vous jettent à terre mais pour les enfants je ne suis plus l’handicapé, je suis Benoît avec son chien Taz »

Alors parce qu’on aime nos chiens, parce qu’on aime notre ville, parce qu’une ville sans chien est une ville sans âme, bougeons-nous. L’année dernière vous avez été nombreux à vous déplacer pour notre premier rassemblement cani-citoyen, cette année nous devons nous mobiliser encore plus haut et plus fort. En attendant n’hésitez pas à signer et partager sur les réseaux sociaux notre pétition vive les chiens en ville.

Sans vous nous ne pouvons rien, alors le dimanche 15 Juin, bougez vos deux pattes, votre quatre pattes fera le reste !

Petit retour sur la trame bleue et verte

Nous voulons revenir un peu sur la « trame bleue et verte » dont il a été parlé hier, parce que nous craignons que sa dimension positive passe trop au second plan.

Voici une présentation très claire, venant d’un site personnel:

 « La « trame verte et bleue » est une mesure phare du Grenelle Environnement, qui porte l’ambition d’enrayer le déclin de la biodiversité au travers de la préservation et de la restauration des « continuités écologiques ». L’objectif est de permettre aux espèces animales et végétales de circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer… soit donc d’assurer tout simplement leur survie.

Une continuité écologique s’articule autour d’un ensemble formé par :
– La trame verte : ce sont des zones vitales, aussi appelées « réservoirs de biodiversité », riches en biodiversité où les espèces peuvent réaliser l’ensemble de leur cycle de vie : reproduction, alimentation, abri…
– La trame bleue : ce sont des corridors écologiques, qui sont des voies de déplacement empruntées par la faune et la flore qui peuvent ainsi circuler et accéder à des zones vitales de la trame verte. Il s’agit des cours d’eau et zones humides.

Les aménageurs oublient souvent certaines dimensions importantes, telles que des corridors de silence et de calme pour répondre aux problèmes de fragmentation par le bruit et le dérangement à cause par exemple d’une surfréquentation du lieu considéré.

La nuit aussi connaît également son lot de biodiversité ! Ainsi la trame noire correspond à une continuité d’espaces non éclairés et silencieux, de manière à préserver la faune particulièrement sensible à la pollution lumineuse, telle que les chauves-souris, les papillons de nuits, les chouettes… »

Voici une autre explication, du site d’une association (pas du tout végan par ailleurs), et précisant  l’aspect essentiel de la trame bleue et verte, qui est donc ce principe des corridors (formant la trame bleue) reliant les zones de « réservoirs » (la trame verte).

« L’urbanisation, les infrastructures linéaires de transport (routes, voies ferrées…), l’intensification de l’agriculture de ces dernières années ont pour effet de « fragmenter le territoire », autrement dit d’interrompre les voies de circulation naturelles de la faune et flore. Les espèces sauvages isolées sont alors menacées de disparition.

Les ports sont une barrière au déplacement de la petite faune du littoral.

Il ne suffit donc pas de protéger des espaces naturels pour préserver la biodiversité, il est nécessaire de maintenir ou de développer des voies de communication (corridors écologiques) entre ces espaces pour assurer la diversité génétique et les besoins vitaux des animaux et des végétaux : circuler pour s’alimenter, se reproduire, trouver des espaces pour assurer sa croissance ou se reposer. Les populations d’êtres vivants sont souvent dispersées, et les échanges entre populations d’une même espèce sont nécessaires pour assurer leur pérennité, notamment par un brassage génétique.

Le changement climatique et la destruction des milieux naturels sont des raisons supplémentaires d’assurer cette mobilité de la vie sauvage.

En France, on constate la diminution globale des populations d’oiseaux communs (10% en 2008), mais également des mammifères, 11 sur 119 sont menacés, et de bien d’autres espèces animales et végétales. Aussi toutes les espèces sauvages de France, quelles soient « remarquables » ou « ordinaires » sont concernées par le projet de trame verte et bleue. »

Il est évident que ce principe de trame bleue et verte n’a pas une envergure suffisante, puisqu’il s’agit seulement pour l’Etat de maintenir la biodiversité dans une perspective utilitaire, nullement de la célébrer comme ayant une valeur en soi.

Cependant, il y a une réflexion à faire ici, car il y va de l’utopie qu’il faut proposer aujourd’hui, et réaliser demain. On ne peut pas dire qu’il faut de grands changement sans en proposer les grandes lignes et les perspectives concrètes !

Le projet de trame bleue et verte

Nous avions parlé il y a peu du groupe VEAN évaluant la situation de l’urbanisation dans sa région (Le RER Nord-Pas de Calais, un projet d’urbanisation). Voici un nouvel article de leur part, au sujet du projet de Trame verte et bleue organisée par le gouvernement dans le cadre du « Grenelle de l’environnement ».

Cette trame consiste en des réservoirs de biodiversité, qui sont reliés par des corridors, avec également des aménagements locaux (faire des ouvertures dans les clôtures,  créer des « passages à faune », supprimer les obstacles pour les poissons – on peut voir le schéma ici). C’est un projet national, et ici VEAN l’évalue localement, dans un esprit critique et écologiste radical.

LE PROJET DE TRAME VERTE ET BLEUE ET SES OPPOSANTS SYNDICALISTES NE VOIENT QUE L’INTERET DES HUMAINS

Jeudi des agriculteurs de la région de Dunkerque ont répondu à l’appel de leur syndicat et ont manifesté en tracteur contre un projet de réaménagement du territoire : la trame verte et bleue.

Ils se sont rassemblés sous le mot d’ordre « Sauvons le fruit de nos terres » avec pour revendication que le projet soit abandonné ou modifié en profondeur.

La trame verte et bleue est un projet d’aménagement du territoire qui aura des conséquences importantes sur le secteur économique agricole. Le territoire du Nord-Pas de Calais est décrit par un Schéma régional de cohérence écologique suivant les décisions du Grenelle de l’environnement.

Des zones déterminées seront « renaturées » par décision de l’Etat. La volonté affichée est de tracer des couloirs de zones de nature faites de bois, prairies et bosquets, et de cours d’eau, de mares et des zones humides. En reliant des espaces qui apparaissent aujourd’hui comme des « réservoirs » de biodiversité, la trame verte et bleue permettrait aux animaux et végétaux de survivre, voire de s’épanouir.

Dans de nombreux secteurs du Nord-Pas de Calais, comme Lille, le bassin minier, Calais etc,  les  villes sortent d’elles-même. Elles se répandent autour, par des zones industrielles, commerciales, des routes, des lignes électriques. Tout cela couvre le sol de béton et d’enrobé et coupe les possibilités de déplacement de nombreux animaux. C’est ce que les spécialistes appellent des « surfaces artificialisées ».

En vingt ans, ces surfaces ont augmenté de plus de 20000 hectares, soit deux fois la ville de Paris. Or, 95 % de ces zones se sont créées à partir de terres agricoles.

En décidant de transformer des terrains dont la vocation est d’être agricole en terrains destinés à intégrer la trame verte et bleue, le schéma régional interfère avec les intérêts économiques des agriculteurs. En effet, certaines exploitations seront gênées dans leur développement.

Mais surtout, il faut avoir à l’esprit que la revente de terrains agricoles en terrains « à bâtir » est une ressource importante pour les exploitants agricoles. De nombreuses exploitations, qui ne trouvent pas de repreneur sont démantelées et divisées en lots de terrains.

Ces terrains deviennent terrains à bâtir par une décision de la mairie (modification du Plan Local d’Urbanisme), ce qui permet de les revendre bien plus cher. Il s’agit là d’un moyen pour les agriculteurs qui ne peuvent revendre leur entreprise de s’assurer une retraite confortable. Voilà le sens du mot d’ordre du syndicat : « Sauvons le fruit de nos terres ».

Les agriculteurs ont un poids important en France, et notamment dans le Nord-Pas de Calais qui est une région très agricole et assez rurale. La culture « très chasse » est très présente, les humains sont vus comme des êtres à part, hors nature, chargés d’exploiter la terre et d’élever des animaux ou de les « prélever » pour gérer leur population. Les vegans sont ignorés et les écologistes sont considérés comme des utopistes « qui n’ont pas de vision du monde rural » pour citer la dernière connerie de José Bové.

Cependant, le projet de trame verte et bleue n’est pas éloigné de cela et est largement incorrect du point de vue vegan. C’est sur, lutter contre les terres artificialisées est bien une nécessité du point de vue de la Nature.

Mais le schéma régional fondé sur les constats du Grenelle de l’environnement relève : « L’appauvrissement de la diversité bio logique constitue une préoccupation  fondamentale en soi. De par les nombreux services qu’elle rend aux sociétés  humaines, son appauvrissement continu  a des conséquences majeures sur le bien-être humain, aujourd’hui et dans l’avenir. »

Pour les techniciens des ministères comme pour les agriculteurs, la Nature n’a pas de valeur en soi. Selon eux, s’il faut sauver des bouts de nature, ou s’y opposer, c’est pour sauver de potentielles ressources futures !

Le RER Nord-Pas de Calais, un projet d’urbanisation

Voici un très intéressant article, très moderne et résolument progressiste, de nouveau de Vean (Vegan Edge Antifa Nord), sur un projet qui une importance facilement aussi grande que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Il s’agit en l’occurrence de donner à Lille un « réseau express régional » comme l’ont Paris, Londres, etc., c’est-à-dire une ligne de chemins de fer où une « capitale » absorbe ni plus ni moins que sa banlieue, la façonnant selon ses besoins. Le paradoxe est bien sûr que ce RER se présente comme une solution « écologiste » au problème de transport; en réalité ce grand projet coûtant au minimum 1,25 milliard d’euros implique un accroissement des transports et de l’urbanisation.

La réflexion de Vean est ici un très bon exemple d’une critique que l’on peut et que l’on doit ancrer dans le réel, dans le local, afin de mener une critique authentique de ce qui se passe.

Le RER Nord-Pas de Calais, ce serait encore plus de ville

Les habitants du Nord-Pas de Calais, en particulier ceux du bassin minier, sont depuis des décennies concernés par la question des transports. Les anciens ont arraché le charbon à la terre et forgé l’acier pour le rail, nos parents ont construit les moteurs et moulé les pare-chocs des autos, et les plus jeunes attendent d’avoir le permis…

Le bassin minier est sillonné de routes. Il est aussi engorgé de bouchons, chaque matin. Le conseil régional propose de mettre en place un Réseau Express Régional (RER) dans le but affiché de limiter le trafic automobile. Si le train peut paraître mieux que l’auto, notamment parce qu’il semble plus écolo, le projet de RER est en réalité une fuite en avant vers toujours plus de ville.

Le projet de RER Nord-Pas de Calais, c’est l’aménagement de nouvelles voies ferrées entre Hénin Beaumont et Lille, dans un premier temps. Pour le réaliser, il faut créer de nouvelles gares -des stations- à Hénin, Carvin, Seclin et Lesquin. Des extensions sont envisagées vers Lens, Douai, Arras et même Cambrai au sud, et d’autres vers Armentières, Roubaix, Tourcoing et Mouscron au nord.

Le tracé de la partie principale du tronçon serait parallèle à l’autoroute A1. Douze trains par heure mettraient Hénin à une vingtaine de minutes de Lille, avec un arrêt de 45 secondes à chaque gare, dans des rames contenant 225 personnes et roulant à 160 km/h.

Le bassin minier est un ensemble de villes de taille moyenne aglutinées les unes aux autres. C’est une zone de constructions accumulées au fil du temps, sans organisation. C’est un croissant d’une soixantaine de kilomètre de long sur une trentaine de large composé de pavillons, de canaux, de champs, de corons, de zone d’activité, de routes, de centres commerciaux, de voies ferrées semés comme au hasard.

Cet étalement anarchique ni réellement de villes ni tout à fait de campagnes a rongé les plaines d’Artois au fil des décennies. Aujourd’hui, les habitants sont totalement dépendants de l’automobile qui est indispensable aux déplacements de la vie quotidienne.

L’autoroute A1 est un des axes routiers importants (avec la rocade minière) qui traverse le bassin minier. C’est l’axe qui mène à Paris au sud et permet l’accès aux ports et aux villes industrielles du Bénélux au nord. Le bassin « minier », dans lequel les industries ferment les unes après les autres, voit passer près de 40000 poids lourds chargés de marchandises sur l’autoroute A1.

Capitale régionale, l’agglomération de Lille est le lieu d’une activité économique intense si bien que chaque jour 430 000 véhicules entrent et sortent de la ville. Chaque matin, les travailleurs émigrent de toutes les villes du bassin minier pour rejoindre leur boulot. Près de 200 000 d’entre eux viennent par l’A1, ce qui occasionne des bouchons, souvent dès Dourges.

Chacun est dans sa voiture qui est immobilisée la plupart du temps. C’est la désorganisation totale. On perd un temps précieux qui pourrait être consacré aux loisirs, à la vie sociale ou au repos. Le temps de transport est du gâchis.

Le Conseil régional porte le projet de RER et d’après ses calculs, 50000 personnes l’utiliseront chaque jour. Bien sûr, moins il y aura de moteurs de voiture en marche pour rien, et moins il y aura de pollution. Ce qui est une bonne chose pour les humains comme pour le reste du vivant. Mais le projet de RER, est-ce que c’est seulement ça ?
L’enjeu est économique. L’avis du CESER (institution qui regroupe des associations, des syndicats et des entreprises régionales) rendu en avril 2013 est très clair :

« Il est inadmissible que la situation de thrombose de la métropole lilloise perdure. On estime aujourd’hui le coût de la congestion régiuonale à 1,5 % du PIB, soit 1,4 milliards d’euros. »

Le projet de RER est une solution pour accélérer la circulation des biens et des personnes qui les produisent et les consomment. Le RER, c’est une façon d’augmenter le débit du capitalisme.

Pour réaliser le projet, il faudra construire de nouvelles gares, dont certaines en sous-sol, comme à Lesquin par exemple. Il faudra évidemment tracer les voies et poser des rails, surplombées de lignes électriques. Il faudra construire des viaducs, des ponts, des tunnels, des parkings. Il faudra raser des talus, ravager des bosquets et assécher des mares. C’est donc encore un peu plus de béton, de métal et de goudron qui seront étalés dans le bassin minier.

Par endroit, les plaines et les bois, tous les lieux de vie des animaux non-humains seront coupés par l’autoroute, la ligne TGV Lille-Paris et le RER. Des frontières infranchissables, marquées par le passage d’un train toutes les cinq minutes : de véritables lignes de mort pour les espèces sauvages.

Par la réalisation de ce projet, c’est Lille qui sort de ses limites actuelles pour se répandre jusque dans le bassin minier. C’est une ville monstrueuse qui se développe. Tous ceux qui ont du vivre en région parisienne, pour y travailler par exemple, savent que ce genre de ville rend l’épanouissement difficile. Entourés de béton et d’asphalte, on est plongé dans une foule compacte d’individus qui s’ignorent entre eux.

Les portes s’ouvrent. On se bouscule les uns les autres pour monter et pour descendre. Pas un mot. Pas un sourire. Chacun va dans sa direction sans savoir où vont les autres. C’est un chaos inhumain dans le bruit du métal et sous la lumière des néons…

Le projet de RER, c’est encore plus de ville.

A ce titre, notons que les verts comme le front national bottent en touche sur la question. Pour les verts, en carricaturant un peu : le train, c’est mieux que la voiture. Ils montrent là qu’ils se fichent de l’impact qu’aura le RER sur de nombreuses espèces animales et végétales dans la région. Quant au FN, Steeve Briois se dit favorable au projet, à condition que les stations soient en centre ville.

Le FN veut bien du futur, mais à condition qu’il ressemble au passé. Briois croit que le projet de RER, qui sert au développement d’une métropole concentrant toute l’activité, laissera une place à une petite ville commerçante du 20ème siècle. Les fascistes ne comprennent rien à ce qu’il se joue.

Ce qu’il se joue, ce n’est pas qu’une question de transport, c’est une question de civilisation. Ce ne sont pas de trains qui nous mènent vers une ville qui bouffe tout qu’il nous faut. Nous ne voulons pas d’une campagne soit disant paisible qui vivrait au rythme des traditions éternelles à la mode bobo ou facho. Nous avons besoin d’une autre cité, rationnelle et organisée, dans laquelle les humains pourront vivre et travailler, en paix avec les autres espèces.

Conférence environnementale : transition énergétique ou transition écologique ?

Si la Conférence environnementale du gouvernement n’a abouti à rien, c’est pour une raison de fond, une raison française : la négation de la Nature, qui existe dans notre pays.

Si on est passé de la transition écologique à la transition énergétique, c’est parce que sur le plan écologique, il n’y a pas de contenu.

Il suffit de voir les communiqués d’EELV pour voir qu’il est en fin de compte surtout parlé de questions sociales et énergétiques, voire d’environnement, c’est-à-dire de pollution, mais jamais de la Nature.

Or, l’écologie c’est la défense de la Nature, pas simplement du paysage, pas plus que ce n’est simplement une question de refus de la pollution, par souci pour l’humanité future.

Voilà pourquoi la Conférence environnementale est nulle : elle n’aborde pas les grands thèmes authentiquement écologistes, notamment le fait que les villes s’étalent sous des formes rurbaines… alors que c’est une question brûlante !

En France, chaque jour, la ville – y compris sous sa forme rurbaine ou périurbaine, banlieusarde, etc. comme on voudra – engloutit 165 hectares de terrains agricoles et de milieux naturels.

Pour utiliser une métaphore, on peut dire que les terrains de golfe et les pavillons sont à l’offensive… Voici une photo montrant bien le triomphe des « lotissements. »

Alors, bien sûr, le rêve du pavillon est présent chez pratiquement tout le monde pour des raisons également compréhensibles parfois : les villes sont invivables, les transports en commun un calvaire, la vie en commun rendu difficile par la pauvreté et sa violence, etc.

Seulement les lotissements n’apportent pas que des solutions, et en tout cas pas du tout la solution dont on a besoin… Car le pavillon est une catastrophe énergétique, il avale la Nature, il produit l’isolement culturel, pour les jeunes c’est un enfer d’ennui…

Est ici intéressant la remarque du ministère du Développement durable (qui s’occupe aussi de l’écologe, de l’énergie, de l’équipement et des transports), dans l’article Etalement urbain et artificialisation des sols en France de 2010 :

« Aujourd’hui, nombreux sont les nostalgiques de la ville-centre compacte du Moyen Age, fustigeant les banlieues-dortoirs et les barres HLM nées des Trente Glorieuses. »

Si la nostalgie nous sommes totalement contre, force est de constater que les centre-villes d’Amsterdam, Stockholm, Paris ou Barcelone font davantage rêver que justement les banlieues-dortoirs de n’importe quelle grande ville française… Et ce n’est pas pour rien : les bâtiments ont un style, la vie culturelle est présente, les interactions humaines sont possibles, etc.

Bien entendu aujourd’hui, comme d’ailleurs hier, tout cela est pour les riches, et il y a même la marche forcée des grandes enseignes, qui fait qu’on trouvera forcément un Starbucks et un Mc Donald précisément dans les centre-villes des grandes métropoles…

Et en plus, bien naturellement, il y a la question de la Nature, car les villes sont nées au Moyen-âge en tournant le dos à la Nature, puisqu’elles ont été fondées par des commerçants pour y tenir leur marché à destination des paysans. Dans les villes, on étouffe! Il manque la combinaison avec la Nature… Ce n’est pas pour rien que nos villes sont en droite ligne, sans heurts, des villes du Moyen-âge justement…

Mais il y a quelque chose de plus parlant que des barres HLM, évidemment ! Et il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les gens qui votent Marine Le Pen le font aussi par peur d’être déclassé, se précipitant dans la petite propriété pour s’imaginer éviter la pauvreté (alors que l’entretien d’un pavillon coûte très cher!), et puis bien entendu pour éviter l’environnement du tout béton…

Toute personne dira qu’avec son pavillon, elle veut son fameux « lopin de terre »… Ce qui est clairement une exigence dévoyée de Nature. D’ailleurs, alors que 2/3 des logements neufs sont des pavillons, celles qui se situent dans un lotissement ne forment que 35 % du tout.

Un exemple inverse très parlant également : on sait que de 1990 à 2000, l’urbanisation a été trois fois plus grande sur le littoral qu’ailleurs. On s’installe au bord de la mer pour, en quelque sorte, la Nature, et on s’inscrit dans un phénomène de bétonnage…

C’est le paradoxe : on veut être loin des gens, mais en même temps quand même avec, on veut la Nature mais aussi la culture du centre-ville… Plein de rêves contradictoires, qu’il faut comprendre, et que bien sûr la Conférence environnementale ne voit pas, ne comprend pas, car elle est seulement préoccupée de gérer les questions énergétiques futures du capitalisme… Alors que l’avenir qui nous attend, inévitablement, c’est la transition écologique!

Pour que le premier « bar à chats » de France n’ouvre pas

Dans notre article consacré au café Neko autrichien, café où se trouvent des chats, nous disions ceci : « Il est évident, que de ce fait, on voit mal l’expérience être reproductible en France. »

C’était l’année dernière, et un an après, la nouvelle vient de tomber : un bar à chats devrait ouvrir ses portes à Paris à partir du mois d’août. C’est une initiative capitaliste de la part de quelqu’un qui a établi un projet fondé sur les chats comme « objets de promotion » pour appeler à récolter des fonds sur internet.

Naturellement, c’est un projet bobo et qui doit donc ouvrir dans un quartier central et « chic. »

Les chats viendront de la SPA (de Paris, qui a donc donné son accord) et auront une mutuelle vétérinaire. Sortir des chats des refuges c’est très bien, mais les sortir de ces prisons pour les mettre en spectacle dans un café c’est une autre affaire !

Comme n’importe quel animal, le chat n’est pas une peluche, il a son caractère, ses envies, ses attentes et ses besoins propres. Les chats sont des êtres indépendants qui décident, eux, quand ils veulent bien recevoir des caresses ou faire un câlin. Surtout quand on sait que « Il y aura des coussins pour s’asseoir sur le sol à côté de votre chat préféré« !

Les chats dorment environ 16 heures par jour. Quand trouveront-ils le temps de se reposer avec toutes ces personnes qui en voudront pour leur argent et voudront donc voir et toucher les chats ?

Surtout que si par exemple au café pour chats de Vienne il y a peu de chats et il y a une salle de repli, là il y en aura une dizaine et apparemment comme seule salle de repli… leurs litières.

De plus, il ne faut pas oublier que l’on est en France, pays où l’animal n’est qu’un meuble aux yeux de la loi, et dans beaucoup d’esprits l’animal doit obéir et se soumettre aux caprices. Surtout que la « ronronthérapie » est un argument vendeur car les ronronnements des chats seraient connus pour être déstressants et apaisants.

C’est d’ailleurs l’argument que met en avant l’initiatrice du projet, qui dit que « le ronron d’un chat sur vos genoux procure plaisir et détente » dans cette vidéo.

On ne vit pas encore dans un monde vegan où les désirs des animaux sont pris en compte et respectés, alors que fera le personnel si les chats ne veulent pas être assaillis de caresses? Que fera le personnel si les chats dorment toute la journée et refusent de se soumettre aux clients?

Et que fera le personnel si un chat griffe ou mord un enfant un peu trop insistant avec l’animal? Selon la loi, il sera inévitablement euthanasié!

On a ici la conception du chat comme « robot » devant être gentil, une aberration qui ne peut tourner qu’au drame.

Adopter des chats c’est bien entendu très bien, mais se servir d’eux pour s’attirer de la clientèle, avec l’appui de la SPA, et même de la Préfecture, c’est purement terrifiant. On en est au point où il faut placer à tout prix, et dans ce cas présent, des animaux sociaux, bien dociles et assez gentils pour supporter sans broncher les sollicitations incessantes des clients.

Cela s’appelle l’esclavage. Et pendant ce temps, les chats âgés et ceux au comportement difficile continuent de croupir dans les refuges prisons!!! Parce que la sale mentalité consommatrice a encore et toujours l’hégémonie!

Certaines personnes pourront encore trouver que critiquer cette initiative est injuste et déplacé. Sauf qu’il est évident que tout animal, soumis aux caresses, aux bruits, aux cris sera inévitablement stressé et mal dans sa peau. Avoir été placé en refuge est déjà une terrible épreuve, les adopter là-bas pour les confronter ensuite aux insistances des consommateurs est une manipulation marketing complètement aberrante.

Le café des chats cherche actuellement des aides financières pour que ce lieu voit le jour. Parallèlement, une pétition, qu’il est possible de signer, a été mise en place pour que ce projet n’aboutisse pas.

Bien contrairement à ce qu’affirme l’initiatrice du projet, ce bar à chat vise à satisfaire des consommateurs uniquement, et le bien être animal qu’elle prétend hypocritement vouloir ne peut pas être respecté dans ces conditions.

On est ici dans la même logique sournoise que l’industrie de la viande bio : un  animal dont on s’occupe « bien » afin qu’il soit « heureux » et rende les clients heureux. C’est typiquement le même business basé sur l’exploitation et l’hypocrisie. De fausses idées visant à donner bonne conscience, ça ne va pas plus loin!

Ce bar à chats va réduire les chats au rang de peluches et de jouets, le but principal étant la satisfaction de chaque client, c’est très clair pour la responsable du projet : « Je suis vraiment très attirée par tout ce que j’ai pu lire sur la ronronthérapie et les bienfaits d’avoir un chat près de soi. »