Actions de l’ALF à Paris contre Air France

Voici un communiqué de l’ALF pour une série d’actions menée à Paris. Le communiqué est bien entendu trouvé sur le site Bite back!

Si nous ne commentons jamais, par définition, ce genre d’actions, nous tenons à souligner que nous la trouvons relativement erronée en raison d’une incompréhension du principe de convergence des luttes. Il y a en effet l’existence de la campagne légale Air Souffrance, et il y a ici par conséquent un mélange des genres inutile voire ouvertement contre-productif.

Le ton nous semble d’ailleurs pour le moins assez particulier et l’affirmation selon laquelle HLS n’aurait « plus besoin d’être présenté » nous laisse plus que perplexe, dans la mesure où un tel communiqué est censé s’adresser à l’opinion publique…

La nuit du 8 au 9 décembre, à Paris (FRANCE), trois agences de la compagnie aérienne ont reçu de la visite.

Les serrures ont été remplies de colle, du faux sang et des messages décorent désormais les vitrines mais aussi le trottoir.

Ces actions ont été entreprises dans le cadre de la semaine mondiale d’actions contre Air France.

En effet, Air France-KLM est le premier transporteur d’animaux à destination des laboratoires de torture, notamment vers HLS, le plus gros labo d’Europe qui n’a plus besoin d’être présenté.

Nous avons par ces actions voulu marquer notre soutien à la campagne Air Souffrance/Gateway To Hell mais aussi envoyer un message clair à la société de merde qu’est Air France, qu’il est grand temps pour eux d’arrêter de convoyer des animaux vers l’enfer.

Il y a beaucoup de raisons de détester cette société obsédée par le profit :

– – Le transport d’animaux non-humains à des fins de torture

– – Les expulsions de personnes sans papiers

– – Le désastre écologique que représente le transport aérien

– – Le traitement des salariés (racisme, plans sociaux…)

Retirez-vous du commerce d’animaux pour les labos ou sinon, on reviendra.

Libération animale !

Iron man alcoolique

Aujourd’hui, on connaît le personnage nommé « Iron man » par les superproductions faites à Hollywood, le personnage derrière l’armure étant une sorte de playboy génial à qui tout réussit.

On ne verra jamais par conséquent au cinéma une version de la série de la bande dessinée originale d’Iron man, publiée en 1979 et intitulée « Demon in a bottle », le démon dans une bouteille.

On l’aura compris, cela traite de la question de l’alcoolisme, et la bande dessinée, qui n’y va pas par quatre chemins, est considérée comme l’un des très grands classiques des comics, voire le grand classique des années 1970.

La série « Demon in a bottle » consiste en neuf histoires, pour un total d’un peu moins de 200 pages.

L’histoire commence par l’armée qui mène des opérations secrètes visant à enfouir des déchets nucléaires sur une île perdue, et craint d’être découverte par des activistes écologistes…

« Namor, le prince des mers » n’apprécie pas de voir des poissons mourir en masse, il s’affronte donc avec l’armée. Et on découvre alors que ce n’est pas directement l’armée, mais toute une milice ulra-armée de la compagnie pétrolière « Roxxon oil », en quête d’un métal précieux…

Bien entendu, l’île est occupée par un habitant ayant abandonné la « civilisation » pour vivre pacifiquement avec sa femme, depuis décédée. A la fin, l’île saute, prétexte pour Namor d’exprimer son mépris pour le capitalisme et les folies des humains.

Les événements se précipitent alors. Tony Stark a un problème cardiaque compensé par l’armure, mais son identité est perturbée par cette sorte de « fusion » ; les trahisons de la part des services secrets d’un côté et sentimental de l’autre font qu’il ne sait plus où il en est.

La vie de playboy milliardaire se transforme alors en décadence complète et en crise psychologique complète.

Tony Stark bascule alors dans l’alcool de manière complète, d’autant plus qu’un « super vilain » a fait croire à tout le monde qu’il avait assassiné quelqu’un. Iron man commence à faire des erreurs dans ses actions, et c’est l’engrenage…

L’histoire continue ainsi, jusqu’à ce que sa fiancée revienne et lui propose de l’aider. Le combat est alors mené de front contre la dépendance à l’alcool….

A la fin, Tony Stark gagne la bataille, avec l’aide de sa fiancée et de son majordome…

Voilà pour le démon à la bouteille. Mais par la suite, dans d’autres histoires, l’engrenage recommencera. Tony Stark perdra même tout, finissant en SDF errant dans les rues de New York enneigé, avec sa petite amie enceinte « jusqu’aux yeux » lui reprochant ses fausses promesses…

L’alcoolisme est ainsi une problématique essentielle du personnage de Tony Stark / Iron man, devenu schizophrène en partie en raison de son armure, de son rôle de playboy d’un côté, de super-héros de l’autre. Et les producteurs hollywoodiens ont été très clairs : ce réalisme n’aura pas sa place au cinéma…

Alors que peut-être que, finalement, Tony Stark est aussi un vrai super héros pour avoir triomphé de sa dépendance…

Le magazine Le Point consacré aux animaux

Le magazine Le Point a consacré son numéro actuel, de début décembre 2013, aux animaux, dans un dossier se voulant « actuel » quant à la « question animale ».

Tout cela vaut le coup d’oeil, parce qu’on apprend des choses par-ci par-là : le dossier entend en effet jouer de « l’effet de surprise » en présentant « l’intelligence » ou les « émotions » de tel ou tel animal, et raconte des choses qu’on ne sait pas forcément.

Le dossier commence d’ailleurs avec la description d’un public dans un zoo qui est subitement éberlué en comprenant qu’un orang outan était en train de construire un hamac, en faisant même un nœud.

Sur ce point, il y a une remise en cause en effet nécessaire, et donc il y a des choses à prendre.

Malheureusement, le tout est présenté au moyen de sortes d’anecdotes au sujet d’animaux « extraordinaires » pris individuellement.

Ces exemples servent à proposer une sorte de remise à plat du rapport aux animaux. Cependant, l’esprit est seulement à l’ouverture, il ne faut pas s’attendre à une affirmation du véganisme, ni à une remise en cause de l’anthropocentrisme, qui est « critiqué » mais simplement pour être réorganisé, relancé sous une forme plus moderne et plus « adaptée. »

On retrouve dans le dossier évidemment Elisabeth de Fontenay, dont le discours est de pire en pire dans le relativisme (nous avons parlé d’elle à plusieurs reprises et rappelons qu’elle assume ouvertement de n’être même pas végétarienne), mais également Luc Ferry, le grand « philosophe » anti-écologie en France…

Inévitablement, et nous l’avons plusieurs fois expliqué également, on retrouve les variantes religieuses, qui tentent de profiter de l’écologie ou des animaux pour saluer la « création » et Dieu, etc. etc.

Le discours de tous ces gens consistent à dire qu’il faut modifier les limites, c’est-à-dire de notre point de vue, faire semblant de changer les choses. Ils ne défendent pas le véganisme, ni la libération animale, ils sont bornés par leur refus de reconnaître la Nature.

Il faut noter ici le rôle traditionnellement néfaste d’Aymeric Caron. Dans son texte, on croirait lire LTD : tant que les animaux seront des marchandises, ils seront échangés et leur situation ne changera pas.

Quelle est alors la conclusion ? Le véganisme, la révolution, la lutte sans compromis, jusqu’à la victoire ? Aymeric Caron lève-t-il le drapeau de la justice, de la libération animale ? Deviendra-t-il le porte-parole de l’ALF ?

Eh bien, non, bien sûr. Il reprend le même discours qu’au Paris Vegan Day, une sorte de mélange indigeste, un gloubi boulga juridique ne rimant à rien et bien entendu présenté comme une sorte d’étape.

Bref, il nous fait le coup classique des escrocs qui prétendent que changer la loi permettrait de changer la réalité, alors qu’évidemment c’est l’inverse qui est vrai… Seulement, un journaliste écrivant dans Le Point ne peut bien entendu pas expliquer que la société dépend de rapports de force…

Aymeric Caron se contredit: il dit que changer des mots du code civil ne change rien, puis il appelle justement à changer les mots du code civil! « Refonte totale » cela ne veut rien dire, car tout cela reste des mots qui dépendent de la réalité, des rapports de force. On sait bien qu’une loi n’est appliquée que selon des rapports de force précis. Ce qui se passe avec l’écotaxe en ce moment est un bon exemple…

L’origine de l’incohérence d’Aymeric Caron est facile à comprendre. Il est dans une position contradictoire, car on n’explique pas dans une revue lue par la bourgeoisie urbaine qu’il faut « changer » les choses, tout en faisant l’apologie de l’autobiographie du responsable pour la France de McDonald’s quelques pages plus loin…

Soit on assume que des entreprises ont intérêt à l’exploitation animale et alors on les affronte, on veut la révolution, soit on soutient des réformes. Mais prétendre qu’on peut changer les choses par le « droit », et cela nous l’avons déjà dit et nous le répéterons sans cesse, c’est de l’hypocrisie, c’est surtout de la trahison vis-à-vis des animaux.

2013: la barre des 400 000 « visiteurs uniques » est dépassée…

Dans ce monde où nous vivons, aucune autosatisfaction n’est possible. La Terre subit chaque jour un assaut plus puissant de la part des forces du profit et de la destruction ; la bataille pour une planète bleue et verte reste à mener.

Si donc nous parlons de chiffres de visites de La Terre d’abord !, c’est dans un esprit de bilan et d’évaluation, d’émulation également. Parce que nous tenons à souligner que le chemin est praticable, que les forces pour la libération animale et la libération de la Terre ne peuvent que grandir.

Fondez votre groupe activiste local, formulez votre point de vue au service des animaux et de l’écologie radicale, construisez une solide opinion publique ! C’est possible, souhaitable, nécessaire !

LTD est la preuve qu’un média peut réussir, avec un peu de méthode et de l’abnégation, sans disposer d’aucun appui matériel à part une volonté entière d’être ancré dans la réalité et de changer le monde.

Voici donc un petit point, relativement positif : nous sommes au début décembre 2013 et nous avons passé la barre des 400 000 « visiteurs uniques » pour cette année. En 2012, le chiffre total avait été de 375 000, en 2011 d’un peu plus de 300 000, en 2010 d’un peu moins de 70 000…

La progression continue, même si elle semble se tasser, d’ailleurs relativement seulement car en même temps le nombre de lectures d’articles sur le site a quant à lui doublé (un peu moins de 1,5 million).

Bien entendu, nous maintenons et maintiendrons nos engagements : pas de publicité, pas de « personnalisation », l’hébergement reste sur un serveur aux énergies renouvelables…

Nous verrons également ce que nous pouvons faire pour améliorer LTD, et nous tenons à remercier les très nombreuses personnes qui nous ont écrit pour nous soutenir. Bien souvent, nous ne savons pas quoi répondre – la dimension de ce combat nous semble énorme.

Et elle l’est. La responsabilité qui est sur les épaules des personnes conscientes du processus en cours est énorme. Les tâches des générations humaines à venir sont immenses et s’agrandissent chaque jour.

Il faut d’ailleurs avoir ici une confiance absolue dans le changement, qui se déroulera soit parce que l’humanité a pris conscience de ses mauvais choix dans son rapport à la Nature, soit justement parce que l’humanité n’a pas pris conscience de cela et que les décisions à prendre seront rendues nécessaires par les faits eux-mêmes, par la planète elle-même.

L’actualité de notre siècle est immanquablement le rapport de l’humanité avec le reste de la planète Terre. Une révolution intellectuelle se profile, et avec elle une révolution complète dans le mode de vie et dans la manière de concevoir la vie. Les couleurs bleue et verte représentent ici l’avenir !

 

La vie n’est pas entourée par un environnement de type passif…

Voici une très intéressante présentation du concept de Gaïa, par un chercheur universitaire canadien.

C’est un point de vue d’autant plus sérieux qu’il exprime une grande panique. Nous avons déjà parlé à ce sujet de la critique absurde selon laquelle le fait de parler de « Gaïa » relèverait du religieux ; en réalité, c’est le contraire, et justement les religieux le savent très bien.

Ils ont comme hantise le concept de « Gaïa », ou de « Système Terre », de « Biosphère », etc., parce qu’ils savent très bien que cela a comme conséquence le rejet de l’individualisme et du « libre-arbitre », mais également celui de Dieu.

Par conséquent, il existe une grande vague néo-écologiste du côté chrétien, dont nous avons parfois parlé pour la critiquer. Ces gens tentent d’utiliser le concept de « Gaïa » justement de manière irrationnelle, dans une version non pas « new age » mais « chrétienne », avec une position « particulière » de l’être humain (qui est d’ailleurs la même ligne que celle qui utilise le concept d’ « anthropocène »).

C’est ainsi le point de vue du « chrétien écologiste » de gauche qui a écrit cet article, et qui dans le passage cité, explique le concept de Gaïa, afin de présenter la « menace ».

Lovelock soulève aussi d’autres questions: pourquoi le taux de salinité de la mer est-il demeuré constant à 3,4% alors qu’un taux supérieur à 6% pourrait être fatal pour la vie?

Pourquoi le volume total d’eau sur Terre est-il demeuré apparemment constant durant ces 3,5 milliards d’années? Pourquoi est-ce que le taux d’oxygène dans l’atmosphère terrestre est-il de 21%, c’est-à-dire la limite supérieure au-delà de laquelle la vie ne peut se maintenir?

S’il était, par exemple, à 25%, le monde deviendrait une boule de feu. D’après Lovelock, la réponse ne réside pas dans une circonstance fortuite mais plutôt dans le fait que Gaïa s’auto-régule. Gaïa est un organisme vital, auto-régulateur et dont l’environnement est constitué par la vie elle-même.

Selon Lovelock, pour que les propriétés climatiques et chimiques de la Terre puissent travailler ensemble dans le but de conserver les conditions optimales nécessaires à la vie, il doit exister une activité coordonnée. (…)

D’après lui, la vie n’est pas entourée par un environnement de type passif auquel elle se serait habituée: la vie crée plutôt son propre environnement.

Alors que les spécialistes scientifiques de la Terre soutiennent traditionnellement que son modèle climatique est davantage de type géologique que biologique et que, par conséquent, elle se montre moins vigoureuse et plus vulnérable en face des blessures qui l’atteignent durablement, l’hypothèse Gaïa, quant à elle, suppose que la Terre est comme un animal qui s’adapte de lui-même.

(…)

Lovelock a affiné sa thèse avec l’aide de Lynn Margulis, une micro-biologiste de l’Université de Boston et ex-épouse de Carl Sagan.

Il a ainsi pu renforcer l’aspect scientifique de ses idées en faisant référence aux recherches de Margulis sur les micro-organismes.

Connue sous le sobriquet amusant de « Magicienne de la vase » [Jeu de mots intraduisible entre «the Wizard of Ooze» (le Magicien de la vase) et «the Wizard of Oz» (le Magicien d’Oz)] à cause des recherches qu’elle a conduites sur les microbes de la bourbe, des marais et des marécages tout autour du monde, Margulis affirme que la symbiose et la coopération ont été pour l’évolution biologique aussi importantes que l’a été la compétition dans la lutte pour la survie dans le cadre de la théorie de Darwin.

Ses travaux menés à Laguna Figueroa (Baja California) l’ont persuadée que les microbes travaillent de manière concertée par le biais de certains processus biologiques automatiques dans le but de conserver leur environnement viable.

Elle a également contribué à créer la théorie de l’endosymbiose selon laquelle deux espèces ou davantage peuvent coopérer entre elles de façon si étroite qu’elles peuvent finir par n’en plus former qu’une seule.

Plutôt que la compétition, c’est l’interrelation qui constitue, selon Margulis et Sagan, le leitmotiv de la nature. Tout comme Lovelock, ils considèrent la biosphère comme un grandiose organisme vivant et intégré, «sans ligne de couture».

Ils affirment que la première bactérie a acquis presque toute la connaissance nécessaire pour vivre dans un schéma intégré. «La vie n’a pas conquis le globe par la lutte mais par la mise en place de réseaux» prétendent-ils.

Pour tenter de décrire l’importance des micro-organismes pour Gaïa, Margulis s’empresse de démontrer que si la vie existe sur la Terre depuis 3,5 milliards d’années, durant les deux premiers milliards n’ont existé que les seuls micro-organismes bactériens.

Il se peut fort bien, continue-t-elle à spéculer, que les mammifères, y compris l’homme, n’existent que pour leur fournir un habitat chaud.

Les chiens subissant la vivisection pour le Téléthon

La vivisection est une fraude, qui rapporte beaucoup d’argent tout en servant d’idéologie « scientifique », dans l’esprit de Claude Bernard à la fin du 19e siècle. La médecine en est encore là, et vu les bénéfices…

Avec quelque chose comme le Téléthon, on se doute bien que la vivisection est de la partie, ce qui est officiellement reconnu, mais bien entendu sans donner de détails. Un article de Rue89 donne toutefois des informations, qui sont relativement restreintes cependant afin d’éviter que des campagnes soient menées…

Voici quelques extraits, particulièrement révélateurs de l’intolérable.

Après plus de deux mois d’intenses échanges, j’ai enfin pu approcher les fameux chiens myopathes qui servent à la recherche sur la myopathie de Duchenne. Les associations de protection animale connaissent leur existence, mais possèdent très peu d’informations sur le traitement qui leur est réservé.

Sur le site du laboratoire qui les utilise, seules quelques photos des membres du laboratoire avec un chien dans les bras sont présentes [nous n’avons pas souhaité nommer le labo pour ne pas exposer son personnel à d’éventuelles attaques personnelles, hélas courantes, ndlr].

Le choix de cette absence de communication est simple : « Vous comprenez, on ne peut pas montrer ça aux gens », m’explique un animalier, alors que je rentre pour la première fois dans le chenil des chiens myopathes, situé dans l’un des bâtiments de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.

Montrer comment s’effectue la recherche irait à l’encontre même des objectifs du Téléthon et surtout de sa méthode : l’impact émotionnel. Les chiens ne peuvent plus s’alimenter, et vivent donc avec une sonde pour être nourris, ils ont des difficultés respiratoires et motrices très lourdes. Certains chiots ressemblent déjà à des robots et ne font quelques pas qu’au prix d’un essoufflement accablant. Cette réalité occultée par l’AFM Téléthon, dont les affiches sont présentes dans les couloirs du chenil, est très dure à supporter.

« J’aimerais pas être à leur place »

Les associations de protection animale n’ont donc pas tort : une partie des dons sert effectivement à financer l’expérimentation animale. A la question « les animaux souffrent-ils ? », l’un des praticiens m’avoue sans détour, sur le ton de l’humour :

« Je peux vous dire que j’aimerais pas être à leur place ! »

Certains chiens du chenil ne subissent aucune expérience particulière et servent simplement de témoins : on constate sur eux l’évolution et le déploiement de la maladie.

Ces chiens font partie du « protocole histoire naturelle ». Pourquoi continuer d’observer des témoins malades ? Parce qu’il y a « autant de types de myopathies que d’individus », et que la connaissance de la maladie requiert une observation constante d’individus malades différents.

Cette souffrance créée et non soulagée fait partie des aspects dénoncés par les associations de protection animale, qui soulignent l’inutilité de ces protocoles pour une maladie dont l’évolution sans traitement est bien connue.

Dans le chenil des chiens myopathes de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, on ne soigne pas, on reçoit des animaux génétiquement modifiés pour naître myopathes sur lesquels on teste différents protocoles. D’où viennent-ils ? D’un élevage qui fait beaucoup parler de lui depuis 2010 : le CEDS, le Centre d’élevage du domaine des Souches, situé à Mézilles, un petit village de l’Yonne.

Depuis 2010, chaque année, une manifestation regroupant associations et militants dénonce cet élevage de chiens destinés aux laboratoires, et accusé de maltraitance dans ses locaux, entre autres à la suite d’un témoignage, devant la justice, d’un ex-employé aujourd’hui décédé.

En 2010, les manifestants étaient 400, en 2012 ils étaient plus d’un millier, faisant surgir dans les médias l’existence de cet élevage familial jusqu’alors peu connu. Un site internet dédié à la fermeture de cet élevage a même été créé. Monique et Michel Carré, propriétaires de cet élevage, ont radicalement refusé de répondre à mes questions.

La responsable de l’expérimentation animale de la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) de l’Yonne a, elle, sèchement coupé court à toute communication.

 

Encore une mythomanie ALF !?

Sur le site Bite back !, on trouve les communiqués du Front de Libération Animale (ALF) concernant des actions dans de très nombreux pays du monde.

Si l’on cherche des actions en France, on pouvait en trouver quelques unes il y a quelques années, mais il n’y a désormais plus rien à part quelques posters de cirque déchirés ou quelques graffitis sur une boucherie, comme fin novembre. D’une certaine manière, en fait, l’ALF n’a même jamais existé au sens strict en France en tant que mouvement.

Par contre, et il y a là quelque chose d’à la fois totalement fou et en même temps typiquement français, il y a une mode ALF, il y a une mythomanie ALF.

On a ainsi eu « ALF le film » réalisé dans une optique glauque et romantique, très poreuse aux fachos par ailleurs.

On a maintenant en ce début décembre des photographies mythomanes et pathétiques, une véritable insulte à la libération animale et à l’ALF.

Sous prétexte de féminisme, on a droit à des photos pseudos sexys, quant aux animaux ils peuvent toujours attendre que soient utilisés ces chaînes, battes de base-ball, marteaux et autres cisailles, coupe-câbles, etc.

Pourtant, le principe de l’ALF a toujours été très clair : l’ALF n’est composé de « personne » et personne ne peut se revendiquer de l’ALF. La libération animale a les animaux au cœur de son projet, c’est leur libération qui est le but de la démarche….

Voici le ridicule justificatif, typiquement dans l’esprit L214 et autres : l’humain est glauque, mais je retrouve « l’espoir » dans une sorte de « témoignage ». Il est difficile de faire plus chrétien.

Merry Photography
Ethique – Hommage à L’A.L.F – Partie 1 (18 photos)
L’ALF ou Front de Libération Animale est un groupe d’activistes masqués qui libère des animaux d’exploitations comme les laboratoires, les élevages et autres.
J’ai souhaité rendre hommage à ce groupe que j’admire profondément et qui me redonne foi en l’être humain dans les pires moments.

J’ai souhaité représenter l’ALF au féminin car la cause animale est un milieu mixte et les femmes les plus motivées sont elles aussi prêtes à se salir les mains quand il s’agit d’affronter la torture animale !

A savoir : les modèles recrutées sont toutes impliquées dans la cause animale !

La dernière phrase dit tout. Normalement, cela devrait être : ces gens anonymes sont impliqués dans l’ALF.

Là cela donne un projet « artistique » jouant sur l’esthétique de la libération animale, sauf que normalement les photographies de l’ALF montrent des animaux libérés…

On retrouve d’ailleurs un graffiti faisant allusion au mouvement dit 269, qui consiste à se faire marquer ce chiffre au fer rouge, prétendument pour aider les animaux (voir Se marquer au fer rouge pour aider les animaux?!).

Et posons la question : à quoi est-ce que cela rime de prendre des photographies dans cette sorte d’endroit désaffecté pour donner une ambiance caricaturale gang new yorkais post-urbain ?

Et répondons : les bobos veulent assassiner la libération animale. Et ils y parviennent, dans une certaine mesure.

Des poules abandonnées en plein Paris

Malheureusement, nous vivons une période où le social-darwinisme se lâche. Voici deux exemples assez terribles.

Le premier exemple vient des gens de « La manif pour tous », qui s’opposent au droit au mariage des personnes homosexuelles. Ils ont tenté un happening pur et simple, uniquement médiatique, et totalement lamentable.

Après avoir téléphoné à l’Agence France Presse et donné un rendez-vous, devant l’Assemblée nationale à Paris, ils sont arrivés avec deux camionnettes de location. Dedans… 450 poules, qui devaient s’éparpiller dans les rues à l’occasion d’une campagne sur la base du slogan « ne plumez pas les familles ».

Sur la photo suivante, on voit une de ces camionnettes.

On reconnaît ici le degré zéro de la réflexion humaniste, mais on peut également voir qu’en France en 2013, on peut se procurer des centaines de poules comme si de rien n’était.

Mais ce n’est pas tout ! Voyant que seules 30 poules sont sorties des camionnettes, et devant l’intervention policière, les gens de la « manif pour tous » sont repartis.

Direction : le ministère de la Justice pour tenter de recommencer l’opération. Finalement, le coup est éventé et la direction du Bois de Boulogne est prise, pour se débarrasser apparemment d’au moins 60 poules…

Alors que pendant ce temps-là, les poules abandonnées devant l’Assemblée nationale étaient récupérées par les policiers. On imagine le stress pour ces pauvres poules, poursuivies et attrapées violemment…

Pour ce qu’on sait jusqu’à présent, deux poules ont été écrasées devant l’Assemblée nationale et deux autres au Bois de Boulogne. On peut craindre le pire pour les autres poules…

Car le quotidien Libération a pris contact avec les gens de « la manif pour tous », et on apprend que :

«Le but était de rappeler au gouvernement que nous ne nous endormons pas. Nous dénonçons le fait que le ministère de la Famille ne nous reçoive pas depuis des mois malgré nos demandes», a expliqué à l’AFP Héloïse Pamart, une porte-parole de la Manif pour tous.

Contactée par Libération, elle a reconnu que «l’action avait un peu cafouillé» et que «ça devait être plus impressionnant que ça», avant de préciser que les poules étaient «de toutes façons destinées à l’abattoir».

Impressionnant, effectivement, plusieurs centaines de poules abandonnées, cela aurait été un sacré exemple d’acte pathétique et criminel…

Et on peut voir que la démarche est très froide, très réfléchie, c’est-à-dire que ces gens ont sciemment utilisés les poules comme des objets. C’est un sacré témoignage sur notre époque.

Il faut également noter que si des activistes tombent si bas, alors c’est que leur cause n’est pas bonne. Une cause juste va vers le progrès, pas vers l’oppression ou l’exploitation. C’est pour cela que de la même manière, il faut rejeter le tract du Parti de Gauche pour « une révolution fiscale ».

L’image d’un pauvre animal tondu afin de soutenir des humains montre la non considération pour cet être, et donc l’absence d’universalisme et de justice. C’est là aussi révélateur des défauts fondamentaux des revendications en questions, qui restent fondamentalement bornés.

On ne peut pas critiquer les patrons qui maltraitent les ouvriers si c’est pour accepter la maltraitance quand même. Tous ces argumentaires « on n’est pas des pigeons », « ne nous laissons pas tondre » etc., consistent seulement en des revendications corporatistes sans aucune portée universaliste. Et ce sont les animaux qui sont alors placés en bas de l’échelle, comme si c’était acceptable…

Echec de l’extermination des blaireaux en Grande-Bretagne

En France, la pratique barbare du « déterrage » des blaireaux est courante : c’est une monstruosité à faire connaître et à vaincre.

Ce qui se passe en Angleterre est un mélange de cette mentalité social-darwiniste et de prétention à « l’anthropocène » : l’Etat a décidé… d’exterminer tous les blaireaux.

La raison est économique : les blaireaux étaient accusés de nuire aux élevages en transportant la tuberculose bovine, 350 000 animaux composant le soi-disant « bétail » ayant péri en dix ans.

Bien entendu, la campagne d’extermination a été un échec complet et les experts craignent même que la maladie en question ne se répande encore plus…

Voici quelques informations tirées du quotidien Le Monde au sujet de cette campagne exterminatrice et anthropocentrique :

La chasse au mustélidé, autorisée par le gouvernement sous la pression des éleveurs, avait démarré en septembre dans deux comtés ruraux pilotes : le Gloucestershire (ouest du pays) et le Somerset (sud-ouest). Selon les chiffres du ministère de l’écologie et des affaires rurales dévoilés lundi 2 décembre, 40 % de la population locale de blaireaux (soit 921 bêtes) a été abattue dans la première région.

Un chiffre bien inférieur à l’objectif de 70 % nécessaire pour enrayer le fléau de la tuberculose bovine, et ce en dépit de la prolongation de huit nouvelles semaines de la campagne initialement prévue pour en durer six. [L’Etat a changé plusieurs fois sa position, passant d’au moins 70 % à l’espoir de 70 %, puis à 53 %, annonçant finalement 39 % de « réussite ».]

Face à des « progrès » considérés comme trop lents, l’agence gouvernementale britannique Natural England a révoqué les licences d’abattage plus tôt que prévu – la date de clôture était le 18 décembre.

La campagne similaire menée dans le Somerset s’est terminée il y a un mois après avoir également échoué à atteindre son objectif, malgré une prolongation de trois semaines : 940 animaux ont péri, soit 65 % des effectifs de la région.

« Cette campagne a été une avancée majeure dans notre objectif d’éradiquer la maladie d’Angleterre d’ici 25 ans », a toutefois affirmé, lors d’une déclaration devant le Parlement lundi, le ministre de l’environnement Owen Paterson, rappelant que son plan prévoit aussi une campagne de vaccination et une meilleure gestion du déplacement des bovins. Rendant « hommage » aux agriculteurs et aux propriétaires fonciers qui ont mené une campagne « difficile », le ministre a également critiqué « une petite minorité qui a eu recours à la criminalité généralisée dans sa volonté de stopper cette politique de contrôle de la maladie ».

Depuis plusieurs semaines, la question est devenue un enjeu national déchaînant les passions. D’un côté, le gouvernement de David Cameron, soutenu par les agriculteurs et une large partie de la population rurale, poussent à un abattage massif des blaireaux, considérés comme l’un des vecteurs de la tuberculose bovine.
En 2012, l’épidémie a entraîné l’abattage de 28 000 bovins en Angleterre, une perte estimée par le gouvernement à 100 millions de livres (121 millions d’euros), du fait des compensations aux éleveurs et du dépistage. Ce montant pourrait s’élever à 1 milliard de livres au cours de la prochaine décennie si la maladie n’était pas maîtrisée.

De l’autre, les défenseurs des animaux, de nombreux scientifiques et l’opposition travailliste dénoncent cette pratique brutale et inutile à l’encontre d’une espèce protégée depuis 1992 et particulièrement aimée de la population.

Parmi leurs arguments : une étude remise au gouvernement britannique en 2007 qui concluait que l’abattage « ne pouvait pas apporter une contribution significative à la lutte contre la tuberculose bovine en Grande-Bretagne ».

Au mieux, une réduction de 16 % des cas de contamination pouvait être obtenue. Une pétition lancée par le guitariste de Queen, Brian May, contre les campagnes d’abattage a rassemblé plus de 300 000 signatures. Sur le terrain, des collectifs se sont formés pour empêcher les tirs.

« Cette campagne a été un fiasco et un horrible gaspillage des vies de plusieurs centaines de blaireaux, de temps et d’argent pour le contribuable, déplore Jack Reedy, le porte-parole de Badger Trust, l’ONG fer de lance du mouvement d’opposition. C’est un revers humiliant pour Owen Paterson. »

Les coûts des campagnes n’ont pas été communiqués par le ministre de l’environnement. Les militants, eux, les chiffrent à 2 200 livres (2 700 euros) par blaireau tué, soit un total de 4,2 millions d’euros pour l’ensemble des opérations.

Un panel d’experts indépendants doit maintenant évaluer les opérations pilotes en matière « d’efficacité, de sécurité et d’humanité des tirs ». Les résultats permettront au ministre de l’environnement de décider, ou pas, de déployer les opérations d’abattage à large échelle dans les régions de l’Angleterre les plus durement touchées par la tuberculose bovine.

Il est facile de comprendre ici que c’est l’industrie de l’exploitation animale qui a décidé de la mise à mort de blaireaux, pour une simple raison : l’entrave à la bonne marche de ses opérations. C’est lourd de significations, et des exemples comme cela non seulement il y en a plein, mais il y en aura de plus en plus.

De la même manière que la forêt amazonienne est considérée comme un obstacle à surmonter pour l’exploitation animale, la Nature en général devient de plus en plus une ennemie ouverte pour une quête de profits effrénée et sans limites.

C’est tout l’enjeu planétaire de la question de l’exploitation qui s’approfondit chaque jour.

Anthropocène, un concept lié à l’anthropocentrisme

Revenons sur le concept d’anthropocène qui, à notre sens est erroné. En effet, l’humanité ne peut pas exister « à côté » de l’ensemble de la vie. Il n’existe pas de muraille infranchissable entre les humains et les végétaux, les animaux, les fungi, les bactéries…

Aussi est-il erroné de s’imaginer que l’humanité devient le grand dominateur, le grand façonneur de la réalité terrestre. L’humanité est bien en train de provoquer des modifications massives, cependant :

– ces modifications sont causées par une humanité qui fait face à la Nature, et cela ne peut pas durer bien longtemps. De gré ou de force l’humanité devra reculer.

– il n’y aucune raison de penser que les humains, mêmes civilisés, seraient en dehors de la Nature. Cela pose bien entendu la question de savoir quelle place notre civilisation humaine doit avoir au sein de l’ensemble.

Pour souligner la dimension anthropocentrique du concept d’anthropocène, voici un extrait d’un document de l’historien Christophe Bonneuil, où l’on retrouve ce fantasme sur « l’âge de l’Homme ».

Penser l’Anthropocène: un enjeu interdisciplinaire

L’Anthropocène, ce n’est pas la fin du monde; c’est la fin d’une époque. Et c’est notre époque. Notre condition. C’est le signe de notre puissance, mais aussi de notre impuissance. Cette nouvelle époque géologique, ouverte par la révolution thermo-industrielle et succédant à l’Holocène, a été proposée par Paul Crutzen, chimiste de l’atmosphère et prix Nobel pour ses travaux sur la couche d’ozone. En février 2000, lors d’un colloque du programme international sur la géosphère et la biosphère à Cuernavaca au Mexique, une discussion s’anime à propos de l’ancienneté et l’intensité des impacts humains sur la planète au cours de l’holocène.

Paul Crutzen se lève alors et s’écrie : «Non! Nous ne sommes plus dans l’holocène mais dans l’anthropocène! » Ainsi naissait la proposition scientifique d’une nouvelle époque géologique.

Deux ans plus tard, dans un article de la revue scientifique Nature, Crutzen développe sa proposition d’ajouter un nouvel âge à nos échelles stratigraphiques pour signaler que l’homme, en tant qu’espèce, est devenu une force d’ampleur tellurique. Après le Pléistocène(qui ouvre le quaternaire il y a 2,5 millions d’années) et l’Holocène (qui débute il y a 11 500 ans), «il semble approprié de nommer ‘Anthropocène’ l’époque géologique présente, dominée à de nombreux titres par l’action humaine.

» Le prix Nobel propose de placer symboliquement à 1784, date du brevet de James Watt sur la machine à vapeur, le début de ce nouvel âge, pour signifier la rupture que constitue avec la révolution industrielle, la combustion de charbon prélevé dans la lithosphère et dégageant dans l’atmosphère des gaz à effet de serre modifiant le climat.

Le Grec ancien Anthropos signifiant « être humain » et Kainos signifiant « récent, nouveau »,
l’Anthropocène est donc la nouvelle période des humains, l’âge de l’Homme. L’Anthropocène se caractérise en effet par le fait que « l’empreinte humaine sur l’environnement planétaire est devenue si vaste et intense qu’elle rivalise avec certaines des grandes forces de la Nature en termes d’impact sur le système Terre. »

Ce n’est pas la première fois que des scientifiques prophétisent ce pouvoir humain sur la destinée de la planète, tantôt pour le célébrer, tantôt pour s’en inquiéter. En 1780, dans
ses Epoques de la nature, Buffon expliquait que «la face entière de la Terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme». Cette influence s’exerce notamment sur le climat: en modifiant judicieusement son environnement l’humanité pourra «modifier les influences du climat qu’elle habite et en fixer pour ainsi dire la température au point qui lui convient».

Après lui, le géologue italien Antonio Stoppani définissait en 1873 l’Homme comme une «nouvelle force tellurique», puis, dans les années 1920, Vladimir I. Vernadsky, inventeur du concept de biosphère pour désigner tout le tissu vivant de la planète, soulignait l’emprise humaine croissante sur les cycle bio-géochimiques du globe.

Le problème est facile à comprendre : soit on considère que l’humanité est sortie de la Nature et qu’elle forme une nouvelle structure, soit on considère que l’humanité est un prolongement un peu « particulier » de la Nature.

Le terme de « noosphère », pris dans un sens chrétien formulé par Teilhard de Chardin, est par exemple une sorte de nouvelle « sphère » dominant la Terre, mais si l’on prend des scientifiques défendant la conception de Gaïa, comme Lynn Margulis, la « noosphère » est un aspect de la planète elle-même…

Nous reviendrons sur cet aspect qui est, en fin de compte, le cœur de la grande bataille d’idées qui va déchirer l’humanité dans les 30 prochains années.

Soutenir les refuges en cette fin d’année

Dans la colonne sur le côté de la page d’accueil se trouve depuis plusieurs mois un encart Twitter qui relaye régulièrement les appels aux dons – qu’ils soient matériels et/ou financiers – pour les associations.

De plus en plus d’abandons, de plus en plus de maltraitance, de moins en moins d’aide etc. font que la plupart des petites associations et des petits refuges ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Et au final ce sont les animaux qui en pâtissent.

La période actuelle n’aide pas, bien sûr,  les fêtes de Noël sont un moment très difficile pour les animaux : animal offert en « cadeau », « foie gras », dinde assassinée pour un repas, illuminations dans les arbres qui perturbent et dérangent les oiseaux… La liste est terrible.

Dans ce panorama, voici une initiative à l’opposé de cette tendance, bien qu’évidemment on puisse retrouver à y redire, puisque il s’agit d’aliments non vegans pour animaux, qui plus est dans une initiative commerciale et par l’intermédiaire de Facebook.

Pour les fêtes de fin d’année, donc, la marque d’aliments pour chiens et chats Almo Nature organise, avec l’animalerie en ligne Wanimo et le portail d’adoptions Seconde Chance, une campagne afin de soutenir trois associations dans le besoin.

Le principe est très simple et passe donc, malheureusement, par Facebook : 1500 « j’aime » sur Facebook doivent être comptabilisés pour que Almo Nature s’engage à offrir 1 mois d’aliments à 3 associations.

L’opération commence aujourd’hui et va jusqu’au 16 décembre 2013. Voici l’appel Facebook :

Projet solidaire de décembre : Almo Nature pense aux copains !
A l’occasion des Fêtes de fin d’année, Almo Nature se joint à Wanimo.com et Seconde Chance pour offrir une aide exceptionnelle à 3 associations dans le besoin.
Projet de décembre 2013 : 1500 « j’aime » pour apporter aliments et accessoires nécessaires à 3 associations pour maintenir leurs actions.
Les associations sélectionnées pour cette grande opération sont :
Cœur sur pattes (Les Bréseux – 25) recueille chiens et chats en famille d’accueil et prend en charge de manière définitive les animaux non adoptables car malades, invalides ou trop âgés.

Pour en savoir plus : http://www.secondechance.org/refuge/show/id/964

L’Amour des Félins (Sotteville-lès-Rouen – 76) recueille des chats en vue d’adoption et prends aussi en charge des chats libres, qu’elle soigne, identifie, stérilise et nourrit.

Pour en savoir plus : http://www.secondechance.org/refuge/show/id/157

Refuge de l’Espérance (Appeville Annebault – 27) recueille plus de 100 chats et autant de chiens en grande détresse.

Pour en savoir plus : http://www.secondechance.org/refuge/show/id/340<
Nous disposons de 15 jours pour venir en aide à ces 3 associations ! Si 1500 « j’aime » sont atteints d’ici lundi 16 décembre 2013, alors ce projet pourra être réalisé !

Almo Nature s’engage à offrir 1 mois d’aliments à ces 3 associations et Wanimo.com fournira 1000€ d’accessoires à chacune d’entre elles, selon leurs besoins.
A vos clics, ces associations comptent sur vous !

Almo Nature n’utilise pas la vivisection pour ses aliments, leurs produits sont « naturels », c’est-à-dire fabriqués de manière non industrielle, sans additifs, labellisés et plutôt haut de gamme.

Certes évidemment leurs produits ne sont pas vegan… Il y a là un problème très clair.

Cependant, en ce qui concerne l’alimentation des chats c’est une question complexe dont nous avons déjà parlé et ainsi c’est sans nul doute que beaucoup considéreront qu’ici les refuges priment.

Ce genre d’initiative commerciale est d’ailleurs récurrent ; l’année dernière, selon le même principe, c’était la SPA de Poitiers, et les 300 animaux qui y attendent un foyer, qui avait été sélectionnée.

Pour revenir à l’initiative de cette année, une fois les 1500 « j’aime » atteint, le site de vente en ligne Wanimo fournira quant à lui 1000 euros d’accessoires à chacune de ces associations.

Wanimo est une « animalerie » en ligne, où l’on trouve de l’alimentation, des jouets, du matériel, des abris pour les chiens, les chats, les rongeurs, les oiseaux, les furets mais aussi les reptiles et les poissons.

Wanimo ne commercialise pas d’êtres vivants et a par ailleurs fondé et finance le site d’adoptions Seconde Chance. Ces commerces en ligne, sans vente d’animaux, sont donc un moyen à privilégier et à conseiller pour éviter les animaleries…

Dans tous les cas, et quelles que soient les limites de telles initiatives commerciales, il faut rappeler, toujours : les animaux des refuges ont besoin d’aide, les animaux des refuges ont besoin de vous !

Le concept d’anthropocène

Paul Josef Crutzen, un Néerlandais prix Nobel de chimie, a rendu populaire ces dernières années un concept important, celui d’anthropocène. Voici comment il présente ce concept:

Il semble approprié d’utiliser le terme “Anthropocène” pour désigner l’ère géologique actuelle, dominée à plus d’un titre par l’humain, supplantant l’ère Holocène, période chaude qui a duré entre 10-12 millénaires.

On peut dire que la période Anthropocène  a commencé vers la fin du 18ème siècle, comme le montrent les analyses d’air provenant de la calotte glacière et qui indiquent une accentuation de la concentration de CO2 et de méthane. Il se trouve que cette période coïncide avec la conception du moteur à vapeur en 1784 par James Watt.

L’influence grandissante de l’humanité sur l’environnement fut déterminée pour la première fois en 1873, lorsque le géologue italien Antonio Stoppani fit référence à “l’ère anthropozoïque,” définie par une “nouvelle force tellurique comparable, en énergie et en universalité, aux plus grandes forces de la terre.”

En 1926, V. I. Vernadsky a lui aussi admis l’impact grandissant de l’humanité sur “la direction que devaient emprunter les processus d’évolution, principalement vers une prise de conscience et une réflexion accrues, les formes ayant de plus en plus d’influence sur leur milieu.” Vernadsky et Teilhard de Chardin utilisèrent le terme “noösphère” – le monde de la pensée – pour exprimer le rôle grandissant du pouvoir cérébral de l’homme à façonner son propre futur et son environnement.

L’expansion humaine en termes démographiques et de l’utilisation par habitant des ressources de la Terre fut rapide. La population humaine s’est multipliée par 10 durant les trois derniers siècles, dépassant aujourd’hui six milliards, et devrait atteindre 10 milliards avant la fin de ce siècle. Il en résulte que 30 à 50 % des terres émergées de la planète sont aujourd’hui exploitées par l’homme.

Le nombre de têtes de bétail émettant du méthane a atteint, dans le même temps, 1,4  milliards, contribuant ainsi grandement à la destruction des forêts tropicales humides, lesquelles rejettent du dioxyde de carbone et contribuent à l’accélération de l’extinction des espèces. La reconversion des terres en pâturages (ou pour la construction), associée au labours des récoltes, a provoqué une érosion du sol 15 fois supérieure à son rythme naturel. A ce rythme, l’érosion anthropogénique des sols remplirait le Grand Canyon en 50 ans.

De la même manière, la construction de barrages et la dérivation des cours d’eau sont aujourd’hui pratiquées couramment afin de répondre à la consommation humaine en eau qui s’est multipliée par 9 depuis un siècle, au point que l’humanité utilise aujourd’hui plus de la moitié de la totalité des réserves d’eau potable disponibles – dont globalement deux tiers pour l’agriculture. L’industrie piscicole prélève plus de 25% de sa production première dans les régions océanes ascendantes et 35% sur le plateau continental tempéré.

La consommation énergétique s’est aussi multipliée par 16 au cours du 20ème siècle, générant 160 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de souffre par an dans l’atmosphère –  plus du double du total des émissions naturelles. De même, l’agriculture utilise plus de fertilisants azotés que les écosystèmes terrestres n’en fixent naturellement et la production d’oxyde nitrique provenant de la combustion des énergies fossiles et de la biomasse dépassent les émissions naturelles.

Et voici comment l’historien des sciences Christophe Bonneuil présente cette question, dans une interview à Libération.

Quand est-on entré dans cette ère ?

Il existe trois thèses à ce sujet. La première remonte à la période où l’ensemble des cultures humaines auraient stabilisé le système climatique en empêchant le retour à un nouvel âge glaciaire. En gros, cela démarrerait au néolithique, avec les débuts de l’agriculture et de l’élevage. Une autre thèse met l’accent sur la «grande accélération» d’après 1945, lorsque l’ensemble des indicateurs de l’empreinte humaine sur la Terre – démographie, émissions de CO2, consommation d’énergie, extinction de la biodiversité, recul des forêts, cycles de l’azote et du phosphore, etc. – montent à l’exponentiel. Cela dit, l’empreinte humaine s’est intensifiée dès le XIXe siècle.

La thèse la plus acceptée par les scientifiques – celle de Crutzen – fait débuter l’anthropocène au début de la révolution thermo-industrielle, c’est-à-dire symboliquement en 1784, date du brevet de Watt perfectionnant la machine à vapeur.

C’est aussi la périodisation la plus pertinente pour les historiens car, comme l’a montré Kenneth Pomeranz, c’est justement au tournant des XVIIIe et XIXe siècles que se produit la «grande divergence», où la Grande-Bretagne, grâce aux «hectares fantômes» du charbon et du Nouveau Monde (coton, sucre, bois…), surmonte une crise des ressources (bois, alimentation…), qui est source de tensions sociales. Elle écrase alors les autres pays, et notamment la Chine, en déployant son hégémonie à travers le monde et inaugurant un modèle économique intensif en capital et en énergie.

Depuis, ce modèle s’est mondialisé et le tableau de bord des indicateurs de l’emprise humaine sur la planète – climat, biodiversité, cycle de l’azote, du phosphore et de l’eau, démographie urbaine, consommation de papier, barrages, déforestation – a viré au rouge.

Comme on s’en doute, ce concept ne signifie pas nécessairement une rupture avec l’anthropocentrisme: cela peut même être un prétexte à son affirmation. Aussi faut-il bien cerner les aspects de cette question, et nous en reparlerons bien sûr.