Quelques poèmes de la canadienne Huguette Gaulin

Nous avions parlé de la canadienne Huguette Gaulin, qui s’était immolée par le feu le 4 juin 1972 à Montréal, ses derniers propos étant « Vous avez détruit la beauté du monde! ». La chanson « L’hymne à la beauté du monde » avait écrit en son honneur par Luc Plamondon et chantée par Diane Dufresne.

Cherchant à en savoir un peu plus, cela nous amène à proposer quelques uns de ses poèmes. Même si on ne les apprécie pas, en raison de leur caractère hermétique et cryptique (typique de la poésie d’ailleurs), cela donne un aperçu… Et cela contribue, au moins un peu, à faire connaître quelqu’un dont l’acte et l’accusation sont si terribles, si émouvants, tellement parlants!

où sommes-nous
le quart déserteur ajoure l’insolite

il chuchote
entre mes cheveux ses doigts
nous serions « unter den linden »

rideau
cette confusion sera superbe

N°588
cimetière de la Côte des Neiges

le soleil ronge aérolithe à cinq heures

***

nous reprenons notre territoire de
fourrures neigeuses
haches ironiques
et peaux crevées

continent à rebours
où elles se creusent
lavé à la potasse du rêve

les cortèges de tortues s’estompent
aux coins saignant de la main

soutenez l’oeil au talon
l’arc accomplit ses glaçons d’endroit

***

on marchande
des reflets de cieux
de briques encadrés

et l’intime hauteur
surpeuplée de méninges
reprend ses thèmes

un point blanc
juste avant que l’oiseau s’allume
et tourne

***

l’eau enfermée
leur peur
arrêt l’encre sèche
et les poissons carrés pose presque érotique
autour des joints s’informent

une saison buccale
quand il vente sous l’eau
fermez le rideau

***

suffire aux feutres de ceindre l’altruisme
amours polythèmes si lisses
où ils s’entreplient
évitant les meublés éccliptiques

cet intervalle
leurs noms chers à leur bottin d’argon
les fauteuils-mains
or les petits biscuits les caressent

ils auscultent les mauves
et circulent la gloire
dilettante aux genous
des barbouillements de foules

et pensent leur salive parmi les achats

***

debout

je mesure face contre l’éparpillement
entre un peu de mots et de mort
nagent les bordures doucement

murmure l’étrangeté du bien-être

l’envoûtement me déplace
le corps cloué

***

ce que nous inversons de bandes muettes

l’horizontal rayé
crissement

les spectacles rendent la forme

imagine l’escalade

l’objectif: autant de lueurs coincées
(d’insectes en feu)
et sur fond noir
ils descendent les fièvres les courbes pleines
(les talus)

vaincue la force de répulsion (trop de beauté ou
d’amour)

tout s’assemble

***

morsure autour des réseaux nombreux

les plans se vident complètement

s’ils se taisent plus tard
ils entendent le lent retour des feux

la distance plonge
une arme contre la fatigue

de longs couloirs qu’on file
sous les muscles tendus

alors qu’ils rendent la cérmonie
dans la méditation des arcs

Allain Bougrain Dubourg agressé dans les Landes

Voici le communiqué de presse de la LPO suite à son « Opération pinsons 2015 » visant la chasse (illégale) des pinsons en France, plus précisément dans les Landes.

Ce qui s’y passe est simple à comprendre : les Landes sont un lieu de passage pour de nombreuses migrations, les oiseaux s’y arrêtant pour s’y nourrir lors de leurs voyages.

Or, l’Etat donne des « dérogations » pour la capture d’alouettes, et en pratique de très nombreux autres oiseaux, y compris protégés, sont chassés. Tout cela est su, mais accepté, de par la base culturelle locale, avec ses notables, ses valeurs réactionnaires, etc.

Les gens de la LPO ont sous-estimé cela : leurs illusions sur un « Etat de droit » les ont amené à faire face à la violence.

Des dizaines de milliers de pinsons tués illégalement : Les Landes territoire de non droit ?

Ce matin 9 novembre 2015, dès l’aube, Allain Bougrain Dubourg accompagné de militants de la LPO a une nouvelle fois dû intervenir sur le terrain dans les Landes pour dénoncer le braconnage des pinsons. Après les ortolans -également protégés par la Loi- un peu plus tôt dans la saison, c’est au tour des pinsons d’être massivement victimes de braconnage.

Chaque année, ils sont entre 150 000 et 300 000 Pinsons des arbres et 30 000 à 50 000 Pinsons du Nord à être capturés et tués à des fins « culinaires » (en brochette) au mépris de la loi. La France fait partie du petit groupe des mauvais élèves de l’Europe aux côtés de la Grèce, la Croatie et l’Albanie. Des braconniers s’en sont violemment pris au Président de la LPO et son équipe.

En septembre dernier, la LPO et ses collègues européens de CABS avaient réussi à identifier 45 sites de braconnage du bruant ortolan, fait saisir près de 700 matoles (piège cage) et libéré 117 oiseaux. Deux mois plus tard, faute d’intervention par l’État, la LPO est contrainte de retourner sur le terrain pour dénoncer le braconnage des pinsons dans les mêmes conditions et avec les mêmes méthodes.

Cette fois, plus de 20 sites ont été préalablement repérés, et des pièges trouvés avec différents passereaux. Des pinsons ont pu être relâchés. Ce ne fut malheureusement pas le cas pour ces Chardonnerets élégants, écrasés sauvagement faute d’être comestibles.

Chaque saison, des milliers de pinsons sont braconnés lors de leur passage migratoire sur la façade atlantique française, au moment où leurs effectifs sont les plus importants. Les deux espèces –Pinson des arbres et Pinson du Nord- sont pourtant protégées par l’article 3 de l’arrêté du 29 octobre 2009 du Code de l’Environnement. Leur capture constitue un délit passible d’une peine de prison d’un an et de 15 000 € d’amende. Il est donc strictement interdit de les capturer, les détenir, les transporter, ou les commercialiser.

Les méthodes de captures utilisées sont identiques à celles des ortolans : matoles, cages-pièges… des procédés non sélectifs qui impactent d’autres espèces protégées : rouge-gorge, chardonnerets, verdiers…

Crédit photo : LPOArrivés sur l’un des sites de piégeage, les militants de la LPO et les journalistes se sont violemment fait prendre à partie par deux individus. Les pneus des véhicules ont été crevés mais ce ne fut pas le pire : 4 militants de la LPO dont le Président, le Vice-Président et le Secrétaire Général ont été violemment agressés.

Après constatation des contusions à l’hôpital de Dax, une plainte a été déposée à la Gendarmerie.

Sous prétexte d’on ne sait quelle « tolérance » dès qu’il s’agit de petite délinquance de l’environnement, l’État, de droite comme de gauche, est défaillant depuis trop longtemps, et son autorité bafouée dans les Landes, grâce à l’aide de quelques parlementaires complaisants.

Cette situation est d’autant plus inacceptable que se discute actuellement à l’Assemblée nationale et au Sénat la loi sur la biodiversité.

Alors que le Président de la République affirmait en 2012 vouloir faire de la France un pays exemplaire en matière de biodiversité Allain Bougrain Dubourg estime qu’il est temps que ces engagements se concrétisent enfin et lance une pétition de grande ampleur intitulée « Mettons fin au massacre illégal des oiseaux familiers ».

Tous concernés !

Chaque citoyen peut appeler par cette pétition nos gouvernants à mettre fin à ces pratiques barbares et faire appliquer le « simple » respect de la loi. Signez et faite signer la pétition :https://secure.avaaz.org/fr/petition/Mettons_fin_au_massacre_illegal_des_oiseaux_familiers/?nJYhBdb

« Le végétalisme est donc à déconseiller en toutes circonstances »

Le « Larousse médical » de 2006 a été « conçu par une équipe de 150 éminents spécialistes ».

Et qu’en dira-t-on dans 50 ans? Que ces éminents spécialistes étaient pleins de préjugés sur le végétalisme – au mieux ! Peut-être même qu’il s’agit de charlatans…

Car ce qu’on lit est du niveau de Ohmymag au sujet du végétalisme dont nous parlions hier (« Mon corps était en train de s’éteindre à petit feu ») : être végétalien amènerait à la mort…

végétalisme

Régime alimentaire excluant tout aliment d’origine animale.

Le végétalisme, à la différence du végétarisme, exclut non seulement toutes les viandes mais également tous les produits d’origine animale (œufs, lait, miel, etc.).

Sous-tendu par des principes philosophiques, religieux ou hygiéniques, ce régime très restrictif provoque des carences, notamment en protéines ; en effet, les protéines végétales sont déficitaires en certains acides aminés indispensables (que l’organisme ne sait pas synthétiser et qui doivent lui être fournis par l’alimentation) et ne peuvent donc pas couvrir la totalité des besoins.

Une autre carence importante concerne les minéraux tels que le fer (dont les sources essentielles sont la viande, le poisson et les œufs), le zinc (que l’on trouve essentiellement dans la viande) et certaines vitamines, en particulier la vitamine B12 (contenue exclusivement dans les produits animaux : viande, poisson, œufs, lait et produits laitiers).

De surcroît, la très grande richesse de ce régime en fibres alimentaires aggrave ces déséquilibres en inhibant l’absorption intestinale des minéraux.

Le végétalisme est donc à déconseiller en toutes circonstances et, tout particulièrement, au cours de la croissance, de la grossesse, de l’allaitement ainsi que chez les personnes âgées, les malades et les convalescents.

Il ne s’agit pas de dire qu’il s’agit d’une position fondée sur la précaution, qu’il s’agit simplement de « déconseiller ». Car ce qui est écrit est absolument faux. Le régime végétalien n’est nullement carencé, le seul problème étant la vitamine B12 et encore, aucune analyse scientifique ne fournit une réponse claire et nette à ce sujet (dans le doute il faut donc surveiller et se complémenter).

On a ici un témoignage d’un point de vue qui se veut « objectif », « neutre », « scientifique », alors qu’il ne peut pas l’être car il est prisonnier de préjugés, qu’il est borné. Le résultat – le fait de déconseiller – était là de prime abord, avant même que la position « scientifique » soit construite.

C’est une question de mentalité, de culture. Le véganisme est une vision du monde ; si l’on est pas pour… on fait partie, encore du monde du passé, et donc on le voit avec les yeux du passé.

« Mon corps était en train de s’éteindre à petit feu »

Ohmymag.com est un site dédié, pour faire court, aux « fashionistas », et on peut y lire un article très impressionnant, au titre ouvertement provocateur :

Vegan, elle explique comment cette façon de vivre lui a ruiné la vie

L’article raconte qu’une femme de 25 ans, Jordan Younger, était vegan et tenait un blog appelé « The blonde vegan » (ainsi qu’un instagram The balanced blonde) avant de rompre avec sa démarche. L’article présente la situation et demande de manière faussement candide :

Cet [sic] alimentation végétalienne dite « saine » et cette idée de lutte contre l’exploitation des animaux a traversé les frontières mais est-elle si positive qu’on le pense ?

Et voici la charge, l’attaque, l’agression, consistant en la présentation des « désavantages » :

Le premier d’entre eux étant quand elle recevait du monde ou qu’elle était invitée à manger.

Elle devait alors expliquer son mode de vie tout en sachant qu’elle était jugée et non comprise.

Le second point négatif est le fait que quelques temps plus tard, son corps lui a dit « stop ».

Elle a perdu 11 kilos en un rien de temps, ses cheveux commençaient à tomber et elle se blessait beaucoup plus facilement.

Elle explique qu’elle ressentait beaucoup plus de fatigue qu’auparavant et que son système immunitaire était affaibli.

Elle en a même perdu ses menstruations ; ainsi, pendant 6 mois elle n’a eu aucune règle. « Cela m’a montré que mon corps était en train de s’éteindre à petit feu » conclut-elle.

Ce n’est pas seulement absurde : c’est répugnant. Il s’agit ici de faire peur, de terroriser.

Sur le plan psychologique, d’abord : le véganisme amènerait une désocialisation, ce qu’il faut traduire ici par : on ne peut plus vivre comme tous les bourgeois, de manière traditionnelle, son propre « ego » serait dévalorisé, il n’y aurait plus de reconnaissance de soi, etc.

Sur le plan physique, ensuite : en présentant le végétalisme comme quelque chose d’anti-naturel, provoquant une réaction en chaîne dans le corps provoquant des dégâts, un affaiblissement général, etc.

Ce qui est d’autant plus grave, et honteux, c’est que ce n’est même pas ce que dit Jordan Younger. Elle n’a rien contre le végétalisme et elle a des amis végétaliens. L’attaque de Ohmymag est donc pratiquement de la récupération anti-véganisme.

En réalité, Jordan Younger explique en réalité qu’elle a abandonné le végétalisme par rejet général de « l’orthorexie », c’est-à-dire le principe de suivre une alimentation « précise », « droite ». Elle aurait connu cette « maladie », qui viendrait s’ajouter à la boulimie, l’anorexie, etc.

Elle explique qu’elle avait suivi le végétalisme par quête d’une alimentation « pure », qui ne provoquerait pas de dégâts pour son corps, etc. Elle raconte qu’elle n’a pas choisi le végétalisme tant par moral que par quête de « pureté ». C’est avec cela qu’elle rompt et elle n’a rien contre le végétalisme, ses troubles étant les siens, relevant de problèmes personnels. On est très loin de ce que dit l’article de Ohmymag…

D’une certaine manière, on comprend ce avec quoi rompt Jordan Younger : cette quête irrationnelle de « pureté » très à la mode, prenant en otage différents régimes alimentaires sans aucune analyse sérieuse et juste parce que cela semble « radicalement » sain (sans gluten, paléo, raw, même le végétalisme malheureusement, etc.).

Mais c’est bien qu’elle n’avait rien compris au sens fondamental du véganisme : la compassion, l’amour des animaux. Et vu le titre de son oeuvre – rompant avec le végétalisme – on voit bien que sa démarche a été pratiquement d’aller au véganisme pour mieux le saboter, pour rompre « de l’intérieur »…

Répression contre le collectif Straight Edge Madrid

Poster une image et une vidéo du groupe « Tears Of Gaia » (dont nous parlions justement hier) aura été la dernière chose que le collectif Straight Edge Madrid aura publié sur son twitter, avant d’annoncer son autodissolution sur son facebook.

Le collectif a en effet été démantelé par la police, avec l’accusation d’avoir construit une « organisation criminelle » et commis des actions illégales. Déjà en mars 2015, alors qu’à la suite d’une manifestation il y avait eu des affrontements avec la police, et que trois personnes sur les 17 arrêtées appartenaient au collectif, il y avait eu une campagne de criminalisation dans la presse.

Voici des documents concernant la répression du collectif (qui était en fait vegan straight edge, pour la libération animale et la libération de la Terre, dans un esprit anarchiste insurrectionaliste qu’on peut considérer comme proche de la scène latino-américaine).


Voici une information du Secours Rouge, basé en Belgique :

7 novembre 2015
Espagne : 4 des 6 straight edge libérés ce midi sous caution
Après avoir passé deux jours au poste de police, quatre des six membres du collectif Straight Edge de Madrid arrêtés ont été libérés aujourd’hui à midi contre caution de 20.000 euros par la troisième cour de l’Audience nationale. Les deux autres personnes restent en détention provisoire. La somme des dépôts des quatre personnes libérées montants à un peu plus de € 20,000.

Lors de l’opération la police nationale a accusé les détenus d’être « responsable de l’attaque avec des engins incendiaires de quatre succursales de banques à Madrid ». Une vidéo diffusée par la police montre que les détenus avaient des vis, des écrans d’ordinateur mais pas les « dispositifs incendiaires » que la police prétend avoir trouvés. Pour sa part, le collectif Straight Edge de Madrid a publié aujourd’hui sur sa page Facebook un communiqué annonçant sa dissolution.

Voici des informations diffusées par Non Fides,  un média anarchiste insurrectionaliste français (donc non vegan straight edge) :

Madrid : Opération Ice

Six anarchistes arrêtés lors de l’opération « Ice » du 4 novembre 2015, dont deux envoyés en taule

dimanche 8 novembre 2015

Mise à jour du 6 novembre : Finalement, on apprend que six compagnons (au lieu des 5 annoncés initialement) ont été arrêtés lors de l’opération « Ice ». Deux d’entre eux ont été envoyés directement en taule. Les autres devraient sortir sous caution. Durant la matinée du vendredi 6 novembre, des compagnons se sont rassemblés en solidarité devant l’Audiencia Nacional.

Le 4 novembre, la brigade d’information de la police nationale de Madrid a arrêté 5 personnes, membres du groupe anarchiste « Straight Edge », accusés d’appartenance à une organisation criminelle à des fins terroristes, destructions et apologie de terrorisme.

Lors des perquisitions aux domiciles des compagnons, les flics ont mis la main sur du matériel servant selon eux à confectionner des engins explosifs, diverses quantités de poudre et de manuels pour fabriquer des bombes artisanales.

Cette énième opération policière envers le milieu anarchiste, baptisée cette fois-ci « Operacion Ice », est menée dans le cadre de l’enquête concernant l’attaque incendiaire de quatre agences bancaires de Madrid. Les flics les soupçonnent également d’être les auteurs de l’incendie d’un autre établissement bancaire et d’un centre commercial à Barcelone.

Les compagnons détenus comparaîtront devant l’Audiencia Nacional pour appartenance à une organisation criminelle à des fins terroristes, destructions et apologie de terrorisme. Quatre des compagnons arrêtés résident à Madrid, le cinquième résidant dans la municipalité madrilène de « Las Matas ».

En plus de ces 5 arrestations, les flics de la brigade d’information de Madrid ont mené plusieurs perquisitions de domiciles avec l’autorisation du Tribunal central n°3 de l’Audiencia Nacional. Lors de ces perquisitions, les flics ont trouvé de la poudre, ds mèches, des manuels pour confectionner des bombes artisanales et des engins explosifs. Les flics ont annoncé s’être aussi emparés de plusieurs documents et propagande relatifs aux Groupes Anarchistes Coordonnés (GAC), ce pourquoi plusieurs compagnons – dont Monica et Francisco – sont incarcérés.

A la suite des perquiz, les flics font le lien entre le groupe « Straight Edge » et les GAC. Cette nouvelle vague d’arrestations contre les anarchistes est la cinquième depuis l’incarcération de Monica et Francisco pour l’attaque incendiaire de la basilique « Del Pilar » de Saragosse. S’en est suivi l’opération Pandora le 16 décembre 2013, celle du 30 mars 2014 nommée opération Pinata, ainsi que celle plus récente du 28 octobre dernier (qui serait la suite de la première opération), pour laquelle une personne est incarcérée.

[Traduit à partir de la presse espagnole par Le Chat Noir Émeutier]

*****
Cinq compagnons de plus, une même lutte !

Dans la matinée du 4 novembre 2015, la brigade d’information a fait irruption aux domiciles de cinq compagnons appartenant au collectif STRAIGHT EDGE MADRID, en perquisitionnant les logements et en s’emparant un matériel du collectif. Les perquiz se sont soldées par l’arrestation de cinq compagnons qui se trouvent détenus au commissariat de Moratalaz et ils ne pourront pas parler à un avocat jusqu’au jour suivant. On s’attend à ce qu’ils comparaissent devant la justice ce vendredi.

C’est une autre opération contre le mouvement anarchiste après le deuxième épisode qui vient de se dérouler de l’Opération Pandora, où des compagnons de Barcelone (des quartiers de Graçia, de Sant Andreu et de Sants) et de Manresa ont été arrêtées pour appartenance supposée aux GAC (Groupes Anarchistes Coordonnées) et dont l’une d’elles se trouve en détention préventive.

La même année, nous avons vécu il y a quelques mois à Madrid, à Barcelone, à Palencia et à Grenade la dénommée Opération Piñata durant laquelle la même chose s’est passée : des perquisitions de domiciles et de centres sociaux qui se sont soldées par l’arrestation de 15 personnes accusées “d’appartenance à une organisation terroriste”.

Idem en décembre dernier nous avons subi la même chose lors de l’Opération Pandora : la police a fait irruption dans 14 maisons et centres sociaux et les flics ont arrêté 11 anarchistes à Barcelone, à Sabadell, à Manresa et Madrid. Nous ne pouvons pas oublier nos compagnons enfermés depuis 2013, Monica et Francisco, qui dès le début ont été envoyés en prison sous le régime F. I. E. S (déclaré illégal par le Tribunal Supremo [sic ; NdT]) accusés d’avoir placé un engin explosif dans la basilique del Pilar à Saragosse, sans blesser personne. […]

Face à la répression notre solidarité est une arme.

Solidarité avec les compagnons détenus !

[Traduit de l’espagnol par Le Chat Noir Émeutier de Contra Madriz]


Tears Of Gaia – Justice Through Insurrection

Le groupe américain Tears Of Gaia n’a fait que quelques chansons, dans l’esprit de la culture hardline, dans la première moitié des années 2000. Le groupe a, en effet, implosé très rapidement, le chanteur basculant notamment dans un délire morbide, fasciné par l’esthétique du troisième reich, etc.

C’était le risque d’avoir une critique radicale, mais sans entrevoir de possibilité réelle de changement. Le mouvement hardline avait utilisé la religion comme « espoir », ici il n’y avait pas cela et l’autodestruction apparaissait comme inévitable.

Le niveau des quelques chansons de Tears of Gaia en est, par conséquent, d’un très haut niveau, reflétant une véritable confrontation à la réalité.

Voici les paroles de « Justice Through Insurrection », « La justice par l’insurrection ».

Blood pours down and collects in pools,
and floods to cover the earth,
helpless victims cry out from their confines in laboratories,
but their voices have gone unheard.

Le sang coule, tombe et est recueilli dans des piscines,
et inonde la terre, la couvrant,
les victimes impuissantes crient de leur confinement dans les laboratoires,
mais leurs voix n’ont pas été entendues.

No more tolerance will be given to those who choose to support this cruelty,
the torture of the innocent, their fate shall befall the guilty,
never in my eyes have i witnessed justice for these horrible crimes,
the bloodthirsty ambitions of the wicked shall bring their own demise.

Plus aucune tolérance ne sera accordée à ceux qui choisissent de soutenir cette cruauté,
la torture de l’innocent, leur sort doit abattre le coupable,
jamais à mes yeux je n’ai assisté à la justice pour ces crimes horribles,
les ambitions sanguinaires des fous apporteront leur propre disparition.

Life is too precious to have it suffer for these lies they call science.
Testing reaction to humyn satisfaction, no fraction of mercy spared,
screams break the silence, reflection in their eyes, uncaring knife closes in to end this life… suffer, the torture ends!

La vie est trop précieuse pour la faire souffrir pour ces mensonges qu’ils appellent science.
Des tests de réaction à la satisfaction humaine, aucune fraction de miséricorde accordée,
les hurlements brisent le silence, le reflet dans leurs yeux, un couteau insensible se rapproche pour mettre un terme à cette vie … souffre, la torture se termine!

The innocent shall be avenged! Through countless nights death has stalked you and your every move, now the firm hand of justice casts its shadow over you, for this blatant desecration, you’ve earned your judgement well, take their place upon the table and join their tortured souls in hell. Burn!

L’innocent sera vengé! Grâce à d’innombrables nuits la mort vous a traqué vous et chacun de vos mouvements, maintenant la main ferme de la justice jette son ombre sur vous, pour cette profanation flagrante, vous avez bien mérité votre jugement, prendre leur place sur la table et rejoindre leurs âmes torturées en enfer. Brûlez !

« Un appel à tout casser lors de la COP 21 »

Au site alternatif sur la COP21 s’en est ajouté un autre, intitulé anticop21.org.

Pour résumer ce qu’on peut en penser, disons simplement que la « casse » qui aura lieu à l’occasion de la manifestation qui se déroulera à l’occasion de la COP21 n’aura aucun intérêt.

Se rebeller c’est bien, en effet, mais encore faut-il savoir pourquoi, et la logique zadiste – nihiliste ne propose strictement rien à part un retour en arrière. C’est vide de sens au mieux, réactionnaire au pire.

C’est, disons, peut-être du romantisme, avec plus ou moins un rapport étroit à ce culte de la terre propre au pétainisme si français. Voici, exemplaire de cet esprit nihiliste, sans valeur, un « appel à tout casser lors de la COP 21 ».

Tout est vide, on voit très bien que l’écologie n’est qu’un prétexte pour un anarchisme relooké, avec des teints « métaphysiques » pour donner l’illusion d’avoir un sens « profond ». Alors qu’il n’y a rien… On ne doit donc pas s’étonner si un média très à droite comme Le Point peut déjà faire des articles comme « Un groupe ultra-violent menace la COP21« .

Tout va être caricatural dans un mois : la COP21 de par son échec, la manifestation folklorique et ses quelques casseurs.

« Dirigeants du monde », vous avez bien joué votre partie. Vous avez gagné la guerre de classes, liquidé ce qui restait du monde ouvrier, mis au travail l’ensemble de la population, à peu de choses près, encaissé la crise et ses innombrables répliques, exterminé ce qui n’était pas soluble dans le matin blême de l’Occident …

Vous avez tout réussi, sauf à garantir les conditions fondamentales de la vie humaine sur terre. Vous avez tout réussi, et loupé l’essentiel. Et maintenant, vous vous agitez, légèrement transpirants, essayant de vendre sans y croire vraiment, l’idée que la technologie nous sortira de la situation où elle nous a mis ; mais au fond, vous le savez bien : ce monde, votre trophée inerte, s’effondre, et vous-mêmes serez engloutis, comme tout le monde, dans l’égalité des derniers jours.

Vous vous en rendez peut-être compte : vous n’êtes pas capables de résoudre ce problème. En matière d’ « environnement », le point de non retour, cela fait quarante ans qu’on l’a franchi. Vous avez déjà échoué. Il n’y a pas de solution qui vienne de vous, et vos simagrées nous lassent. Nous sentons bien qu’elles vous fatiguent aussi, mais ne vous inquiétez pas. Elles ne dureront plus.

Deux questions se posent alors à nous, en ces temps qui s’essoufflent :

1) Qu’est-ce qu’un sommet ?

Une poignée de dirigeants foncièrement incapables, des lobbyistes en tout genre, quelques experts, des chefs de cabinets et des attachés de presse se réunissent dans un aéroport d’affaires pour discuter des mesures à prendre pour éviter une probable fin du monde.

Ils n’ont absolument rien à se dire que leurs technocrates ne savent déjà. Ils n’ont absolument rien à décider que leurs armadas de conseillers n’aient déjà négocié. Ils n’ont aucune solution à apporter, puisqu’ils sont eux-mêmes le visage du problème.

Tout cela, au moins depuis Copenhague, fait consensus. Jusqu’à l’écologie la plus institutionnelle, personne n’attend de cette COP 21 autre chose qu’un pénible théâtre d’ombres. Pourtant, tout le monde s’affaire, du gouvernement Valls à la Coalition Climat, des ONG aux entreprises, des collectifs citoyens aux cabinets de conseils. Tout le monde s’affaire pour qu’ait lieu cet événement. Cette rédemption. Ce « sommet ». Sans doute qu’on y aura mis les moyens : parait-il que le climat serait cette année « cause nationale ».

Que se passe-t-il donc pendant un sommet, si personne n’a rien à dire ? Que peuvent faire tous ces sinistres hommes publics lorsqu’ils se trouvent réunis ? Prendre de la coke, ou des selfies ? On en serait presque à leur souhaiter, eux qui peuvent encore se payer le luxe de tromper leur impuissance.

Frivolités dans les hautes sphères : de quelle couleur sera la cravate de Manuel Valls ? On vous l’accorde : mesurer le ridicule de l’opération n’est pas si facile. On serait désemparé pour moins que ça. Evidemment, le tableau n’est pas encore complet. Il manque l’élément principal.

Inutile en effet de dire qu’entre nous et cette douteuse clique retranchée au Bourget, il y aura 10 000 flics français, une fraction conséquente de l’armée de l’air, des contingents de toutes les polices d’Europe et une solide cohorte de casques bleus.

Entre nous et les acteurs de cette scandaleuse farce, l’élite du maintien de l’ordre à la française, le résultat de 1500 ans de construction d’un monopole de la violence légitime. Le fleuron de l’Etat, l’aboutissement armé de notre rationalité politique. Voilà ce qui entend se déployer pendant ces deux semaines d’hiver. Faut-il rire, faut-il trembler ? On ne sait plus très bien.

2) Qu’est-ce qu’un contre-sommet ?

Une fois n’est pas coutume, la réponse sera d’une extrême simplicité. Etant donné l’inanité du débat public et l’arrogance absolue d’un gouvernement qui téléguide sa propre contestation citoyenne, il n’y a rien d’autre à attendre de telles circonstances qu’une honnête flambée de violence. Qu’on ne se méprenne pas : il ne s’agit pas de se défouler impuissament, ou de compenser un manque d’idées par des actions bien attestées. Il s’agit de se venger.

Ainsi, ce n’est pas seulement le bon sens qui se trouvera, cette fois, du côté des casseurs, des Black Blocks, des radicaux, qu’importe le nom qu’on veuille « leur » donner. C’est aussi le sens de l’honneur, et un certain amour-propre.

Car à l’heure où l’on vous parle sans cesse de ce à quoi ressemblera le monde en 2030, ou en 2050, il n’est pas inutile de s’attarder sur ce à quoi il ressemble déjà. De ce à quoi il ressemble depuis 200 ans, 200 ans d’industrialisation et de développement, de civilisation inquestionnable, de colonisation intérieure, d’impérialisme béat.

Deux siècles durant lesquels nous avons tant bouleversé les grands équilibres écologiques qu’aujourd’hui, l’environnement change plus vite que la société. Nous vivons à un âge où la vie disparaît déjà mille fois plus vite qu’elle ne se renouvelle. Alors, si nous ne savons pas précisément dans quel état sera le monde en 2050, nous savons en revanche que l’état dans lequel on l’a déjà placé mérite amplement qu’on le venge.

La jeunesse, notamment a un droit illimité à une telle vengeance : amenée de force dans un monde qui s’écroule, elle n’a rien demandé, commis aucune faute, participé à aucun mensonge collectif. On attend d’elle qu’elle paye bien gentiment les fautes de ses aînés, qu’elle prenne sur ses épaules tant d’années d’arrogance et d’incurie ; on comprendra donc qu’elle souhaite faire payer aux représentants de l’ordre ancien cette situation proprement désespérée.

En coulisse, certains s’agitent, et parlent de « justice climatique ». Il s’agirait de partager équitablement les conséquences de la catastrophe. Mais si nous faisons l’effort, un instant, de donner un sens à ces mots tant galvaudés, la « justice climatique » n’est que la réparation impossible d’une injustice, injustice incalculable faite non seulement à notre espèce, mais à des milliers, des millions d’autres, faite à la Terre elle-même, aux innombrables formes de vie qui la parsèment.

Attendue l’énormité de la faute, la peine sera capitale : la destitution immédiate de cette mafia du climat et le renvoi de ses porte-paroles aux oubliettes – aux côtés de l’armada de flics qui s’interpose entre eux et la réalité. Sentence qu’il s’agira de rendre, le 29 novembre, dans les rues de Paris.

La vengeance ne constitue pas une politique, diront certains. Et encore moins une « solution » aux grands déséquilibres écologiques. Mais cela vaut mille fois le cocon gestionnaire dans lequel la COP 21 entend nous emmailloter. Gardez vos illusions de maîtrise et vos « petits gestes qui sauvent ». Quitte à être les derniers hommes, nous garderons les yeux ouverts.

Pauvres Coyotte et Swiffer !

Les chiens et les chats sont plus que des compagnons : ce sont des membres de la famille. En fait, l’humanité en dehors de la Nature n’a de toutes façons pas de sens, mais en plus il est évident que l’humanité ne peut pas se concevoir elle-même sans les chiens et les chats.

Une longue évolution côte à côte, un partenariat se prolongeant en symbiose, tout cela fait qu’on ne peut plus trop séparer les uns des autres.

Aussi devons-nous dire : pauvres Coyotte et Swiffer ! Ces deux pauvres chats se sont vus « rangés » comme des objets, à l’occasion de la visite de François Hollande dans l’appartement de Lucette.

Rappelons les faits : François Hollande est en Lorraine et, apparemment spontanément, va rendre visite à Lucette, qui habite un F2 dans un HLM dans un quartier de Vandoeuvre-lès-Nancy en Meurthe-et-Moselle.

Le Parisien présentait cela ainsi :

Le chef de l’Etat s’est ensuite invité chez Lucette Brochet, infirmière à la retraite de 69 ans, vivant dans le quartier depuis 20 ans.

Assise en face du chef de l’Etat, dans son tout nouvel appartement, la septuagénaire a raconté son précédent logement « dans un tour de huit étages » et qui « donnait sur les poubelles avec des rats ».

« Ici, je suis super bien! », s’est-elle réjouie en partageant un café avec son invité non moins ravi.
« Merci de m’avoir reçu. Ici, on est presque mieux qu’à l’Elysée, je peux vous le dire », a ainsi répondu le président, avant une brève visite chez des voisins de palier, un couple d’origine tunisienne qui lui a offert un thé à la menthe.

En fait, la pauvre Lucette a pris en otage par le maire pour cette opération de communication. Tout était préparé, les fleurs coupés… dans les jardins de la municipalité, un membre du personnel municipal faisant le café, Lucette priée de ne pas parler des clochards oubliés aux dépens des migrants et donc les chats… enfermés pour ne pas déranger.

L’Est républicain nous explique à ce sujet :

Lucette nourrit un seul (petit) regret. Pendant la visite, elle a dû enfermer ses deux chats, le gros Coyote, celui qui louche, et la petite Swiffer, toute tigrée. « De toute façon, avec tout ce monde, ils auraient pris peur », se console-t-elle.

Lucette a du mal à se remettre du battage médiatique – la visite « surprise » a été éventée par BFM tv – et s’est réfugiée chez sa fille.

C’est ainsi un fiasco sur toute la ligne, et cela en dit long sur notre société. Il y a un changement d’époque. Les gens comme François Hollande ne conçoivent même pas qu’en caressant un chat, ils gagneraient une sympathie qu’ils visent pourtant. Ils sont tellement populistes, tellement hautains, tellement anti-Nature, que leur vision du monde est bornée, entièrement bornée.

On est dans la mise en scène, digne du Moyen-Âge peut-être. Les médias ont d’ailleurs souligné que Lucette regardait « Plus belle la vie » et « Les feux de l’amour » pour souligner sa dimension « peuple ». Le « roi » rend visite au « bas peuple »…

Seulement, on n’est plus au Moyen-Âge. Le peuple sait rendre des coups et si jamais on doit critiquer Lucette ici, c’est tout de même qu’elle aurait pu poser des limites. Elle est responsable aussi de tout cela, dans la mesure où elle a été sympathique, comme tous les gens du peuple. Ce qui amène à se faire avoir, toujours avoir par des gens comme François Hollande…

Si elle avait suivi la morale populaire, jamais elle n’aurait enfermé les chats, jamais elle n’aurait accepté de les déplacer comme des objets. Et elle n’aurait pas accepté la visite de quelqu’un demandant de dégager les chats…

Le pauvre taureau de l’Opéra Bastille à Paris

L’humanité peut prétendre être sortie de la Nature, mais inévitablement elle se sent mal à l’aise même à travers ses mensonges. Pour cette raison, il y a des « jeux » autour des animaux, des intégrations plus ou moins farfelues, pour « réintégrer » la Nature.

On se souvient de la marque pour enfants Bonpoint qui avait fait lors d’une soirée événement une « roue de la fortune » où l’on pouvait « gagner » des rongeurs, alors qu’étaient présents une jeune panthère, un chimpanzé, une otarie…

Lamentable ! Et pour fournir les animaux, c’est un vrai business, notamment avec l’agence Jacana, qui propose pas moins de… 2000 animaux pour les films, les événements, etc.

Cette agence a été montée par la même personne ayant servi de « dresseur » pour le film « L’ours », alors que la pauvre ourse Kiwi justement, qui y a été filmée et qui a désormais 27 ans, se retrouve dans des conditions qu’on imagine au zoo de Fort-Mardyck à Dunkerque, ainsi que son compagnon Dominique, qui a 18 ans…

C’est indigne, typique de l’esprit business. Remarquons au passage que parmi les nombreux clients de cette agence, comme Dior, Air France, Kiabi, Meule d’or, etc., on trouve… Sojasun. Si jamais d’aucuns avaient encore des illusions sur l’éthique du bio…

Est-ce que le taureau « Easy Rider » vient de cette agence? Il y a de bonnes chances, puisqu’il vient de Sologne, base de l’agence. Ce taureau est en ce moment placé pendant deux fois quinze minutes dans une cage de plexiglas lors d’un opéra à Paris, une peinture noire étant déversée sur lui dans une scène d’orgie.

Un être vivant réduit au statut d’objet… Dans une logique malsaine, par des esprits ennemis de la Nature…

Une musique « moderne » anti-classique (celle de Schoenberg), une femme nue, un taureau badigeonné… C’est tout un esprit « moderne » que cet opéra ! Le prix est là d’ailleurs : on sait que le prix de la présence du taureau est de 5 000€ par représentation, soit au total 40 000€.

Ce n’est pas la crise pour tout le monde : les riches veulent du spectaculaire! Jusqu’à l’irrationnel le plus complet : on a même fait écouter au taureau l’opéra en question, Moses und Aron, d’Arnold Schoenberg, deux heures par jour pendant six mois….

L’Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort participe à cette infamie en hébergeant le taureau entre les représentations.

Infamie qui ne choque pas les partisans de l’opéra, chose logique puisque l’opéra désormais relève d’un esprit « moderne » ouvertement décadent, d’esprit bobo, pseudo créatif et faisant du délirant une marque de fabrique esthétique.

Ce commentaire sur un forum dédié à l’opéra est significatif :

J’avoue être très surprise par cette véritable campagne en défense d’Easy Rider, alors qu’il y a très souvent des animaux vivants sur les scènes d’opéra : deux chevaux au TCE pour Macbeth l’an dernier, un chien pour l’Elixir d’amour en ce moment, un cheval et un chien à Strasbourg pour Pénélope et dans l’histoire de l’opéra, il y en a eu beaucoup d’autres sortes. Pourquoi maintenant soudain ? Un taureau aurait-il des droits particuliers ? Je confirme ce que dit Marie-Laure, il est très bien traité, n’a pas l’air stressé, et n’est pas plus mal que dans son étable. Et beaucoup mieux qu’à l’abattoir où hélas, il finira probablement comme ses congénères.

Quel esprit pervers que d’opposer une horreur à une autre, en affirmant que l’une est moins terrible que l’autre… Une sale mentalité, qui participe à l’injustice dans notre monde, en relativisant.

Ces gens sont tellement décadents qu’ils ne s’aperçoivent même pas d’ailleurs que le taureau est utilisé comme une chose, dans la négation absolue de la Nature. On est dans un esprit aliéné et consumériste qui cherche du « créatif », du divertissant en mode « spirituel ».

Télérama, organe bobo et « moderne » par excellence, comprend de son côté bien qu’il y a un souci, mais ne trouve pas lequel…

Evoqué avec une surprenante retenue (on pourrait même parler d’ascèse) par Romeo Castellucci, le culte orgiaque du Veau d’or n’en crée pas moins des images extrêmement fortes, comme ce baptême à l’envers que s’infligent les idolâtres, passant du blanc au noir dans un processus qui suggère autant la souillure que le retour au négatif et le renoncement à la révélation, au sens photographique des deux termes.

Seul point d’interrogation : l’utilité réelle de ce malheureux taureau vivant, amené sur le plateau où il se fait, lui aussi, recouvrir d’un liquide noir. Encore a-t-il le bon goût de rester stoïque, si bien qu’on finit par l’oublier.

Les très bourgeois « Les Echos » ne font pas tant de « sensiblerie » :

Le metteur en scène italien Romeo Castellucci s’est naturellement bien gardé de toute illustration qui limiterait la portée du message spirituel, préférant l’épure. Il ne refuse toutefois pas les danses, ni l’adoration du Veau d’or : il a ainsi convoqué un impressionnant taureau qui, paraît-il, écoute du Schönberg depuis des mois, ce qui explique sans doute son apparente docilité.

Cela dit, l’animal n’ajoute rien à un spectacle voué à conserver sa part de mystère, qui marque par sa beauté stylisée, ses images fortes comme des rituels et sa dialectique du noir et du blanc, reflet du conflit moral et des difficultés à dire et à montrer. Le liquide noir qui se répand sur les chanteurs évoque immanquablement l’encre, l’encre des Ecritures, qui tente de saisir l’insaisissable. Vertigineux.

Vertigineux, c’est le mot : on a le vertige devant tellement de rejet de la Nature. On ne sera d’ailleurs étonné que ces derniers jours, l’Opéra Garnier a fait sauter de multiples cloisons dans les loges, juste pour gagner trente places et autant de bénéfices. Tout se vend, tout s’achète…

L’extension du business des drogues en France

L’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice a rendu public une synthèse sur la valeur financière des trafics de drogues en 2010.

On peut se demander pourquoi il faut tellement de temps pour avoir les chiffres! En tout cas le business des drogues (interdites) serait de l’ordre de 1,5 à 3,2 milliards d’euros, la synthèse penchant pour le chiffre de 2,3 milliards d’euros, soit 36 euros par personne.

Et certains points du rapport sont très marquants. Voici d’abord ce qu’on apprend concernant l’importance des drogues concernant le crime en général :

« S’il est utile de rappeler que l’économie souterraine est principalement alimentée par la fraude (travail dissimulé, fraude fiscale, etc.), ce qu’on nomme l’économie du crime provient en grande partie du commerce de drogues illicites.

Différentes sources comme le rapport du CHEMI [Ourgaud, 2014] et l’origine des saisies recensées par l’AGRASC indiqueraient que l’argent de la drogue alimenterait pour plus de la moitié de la totalité de l’argent généré par le crime. »

Le lien entre crime et drogues et évident. Il s’agit d’un business, aux dépens de la santé et des paradis artificiels recherchés pour fuir…

On découvre d’ailleurs une chose effarante : le cannabis a doublé sa valeur financière en quelques années, avec la même quantité mais une évolution quantitative concernant le THC. Le business joue sur la dépendance.

« Le chiffre d’affaires du cannabis en France en 2010 est estimé entre 810 et 1425 millions d’euros pour une moyenne de 1117 millions d’euros et un volume moyen de transactions de 154 tonnes. Le cannabis reste en volume et en valeur le premier marché des drogues illicites en France.

L’augmentation de la taille du marché du cannabis en valeur entre 2005 et 2010 (de 832 à 1117 millions d’euros) est principalement du fait de l’augmentation du prix du cannabis. Tenant compte de l’augmentation de la teneur en THC, le marché du cannabis en volume et en valeur apparaît être stable.

Autrement dit, il n’a pas été vendu plus de quantité de cannabis en France entre 2005 et 2010, mais les consommateurs se procurent du cannabis plus cher et plus dosé en THC. L’augmentation du prix du cannabis a eu pour effet de faire augmenter le chiffre d’affaires du cannabis de 33%. »

Le marché du cannabis a donc progressé sur le plan financier, et c’est le cas bien entendu du marché de la cocaïne, comme on a pu aisément le constater ces dernières années. Là par contre c’est quantitativement qu’il y a changement.

« Le marché de la cocaïne a, quant à lui, significativement évolué entre 2005 et 2010. Il atteint en 2010, selon nos estimations, un chiffre d’affaires de 902 millions d’euros pour 15 tonnes consommées.

Si l’on se réfère à une estimation antérieure réalisée par des chercheurs américains, Beau Kilmer et Rosalie Pacula [2009], nous passons de 8,3 tonnes en moyenne en 2005 à 15 tonnes en 2010 pour une valeur de 488 millions d’euros en 2005 à plus de 900 millions d’euros en 2010.

Ces estimations suivent en cela l’augmentation des prévalences constatée par les Baromètres santé sur la décennie 2000, lesquelles ont été multipliées par trois.

Ici, la loi de la demande apparaît avoir joué à plein puisque le prix de détail de la cocaïne a quasiment été divisé par trois entre 1990 et le milieu des années 2000, passant de 150 euros le gramme à 60 euros, voire moins en fonction du lieu de vente et de la qualité du produit [Lahaie, 2012]. »

Le marché de la cocaïne a ni plus ni moins que doublé… Pour l’héroïne, la synthèse montre la difficulté à évaluer car cette drogue est souvent « coupée ». Voici ce qui est également remarqué à ce sujet…

« A l’instar de la cocaïne, on peut s’interroger sur les quantités de produits de coupe retrouvées dans l’héroïne en France. Comme Lahaie, Cadet-Taïrou et Jensen [2010] le soulignent, caféine et paracétamol sont retrouvés dans 9 échantillons sur 10 analysés par la Police Scientifique ou le dispositif SINTES de l’OFDT. Ainsi, selon nos estimations, plus de 2 tonnes de paracétamol seraient utilisées. »

Concernant les drogues de synthèse, les estimations sont considérées pareillement comme difficiles. Voici les chiffres donnés.

« Le chiffre d’affaires en 2010 de la vente d’Ecstasy/MDMA serait compris entre 13,2 et 71,6 millions d’euros et entre 3,7 et 42 millions d’euros pour les amphétamines.

Les quantités consommées, exprimés en nombre de comprimés, seraient comprises entre 3,6 et 19 millions pour les premiers, quant aux amphétamines, les quantités exprimées en kilogrammes se situeraient entre 234 kilos et 1,4 tonne. »

Tout cela est un bien triste panorama, qui témoigne en tout cas d’une chose : prétendre que la situation ne change pas est illusoire. Il y a bien une progression des drogues. Il faut y faire face.

Autour d’une promotion du cirque par Super U

Voici trois informations différentes qui, si on les relie, témoignent bien du rapport actuel que l’humanité a avec l’océan.

Il y a ainsi eu l’échouage, hier matin, sur la plage de Calais, de dix petites baleines à dents. Quatre ont pu être remises à l’eau par les pompiers, mais une est décédée par la suite. Ces échouages sont comme on le sait de plus en plus nombreux ; on accuse souvent le matériel militaire sous-marin.

En tout cas, le fait est que rien n’est fait sur ce plan. Ce n’est pas comme Marineland, pour qui les orques sont un moyen de faire des bénéfices. On sait qu’il y a eu en raison des intempéries de très nombreux dégâts au parc.

Voilà pourtant ce qu’on apprend grâce à Back to the sea, agir contre les delphinariums :

C’est avec effroi que nous apprenons que Wikie, mère de Moana (IA avec Ulises) et Keijo ( inceste avec son défunt demi-frère Valentin), donnera naissance, au courant de l’hiver 2016, à un nouveau bébé suite à une insémination réalisée au cours de l’été 2015 avec la semence de Tilikum !

#Marineland, lançant à tout va qu’il n’a rien à voir avec #SeaWorld, nous prouve une fois de plus qu’il ment honteusement ! De plus cette insémination est arrivée juste après la mort de Freya !

Il fallait évidemment se douter que Wikie, seule femelle viable pour la reproduction à Marineland, servirait de « vache à lait » pour maintenir à flot leur groupe d’orques et ainsi assurer l’avenir et la pérennité du parc.

Aux yeux de SeaWorld, Wikie est une femelle dans laquelle il faut investir, elle fait partie de la première génération née captive, est très féconde et surtout bonne mère. Elle est donc très prisée !

Il est aussi tragique de constater que #Tilikum, qui est tout de même à l’origine du film Blackfish, soit encore utilisé comme donneur de sperme et ce malgré le fait qu’il soit dépressif et accessoirement, devenu dangereux par ses longues années de captivité ….

Avec les intempéries survenues le 3 octobre dernier, Wikie, déjà enceinte de 3 mois environ était, aux dernières nouvelles, isolée dans un bassin à l’écart de ses enfants et de son frère.

C’est donc certainement pour cette raison qu’elle est mal en point et/ou tout simplement en surveillance accrue pour éviter la fausse couche, à moins que cela ne se soit déjà produit ….
Si cette information est vraie, nous serons fixés dans quelques temps …

Cette information nous vient d’un ancien employé ayant travaillé à Marineland, Loro Parque et au SeaWorld de San Diego.

Dernier exemple, donné par le collectif C’est assez : une campagne visant les enfants menée par Super U et valorisant le cirque, avec les animaux captifs.

Ce qui est frappant, c’est la « mise en valeur » du dauphin. C’est un éloge des delphinariums.

Voici l’appel du collectif, ainsi que les images qui vont avec.

!!! MOBILISONS-NOUS !!!

Une militante nous a averti de cet immonde concours dessin pour enfants organisé par les magasins Super U .

Le principe ? Faire un dessin illustrant un animal « fêtant Noël au cirque », le ramener en magasin et recevoir un cadeau en échange.

Vache, girafe et même dauphin sautant dans un cerceau sont proposés… autant vous dire que nous sommes écoeurés du thème de ce jeu.

Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour manifester votre mécontentement :

– appeler le service clients : 09 69 36 69 36 ( appel non surtaxé ).
– envoyer un mail à l’attention de Mr Serge PAPIN, PDG de Système U à contact_magasinsu@systeme-u.fr
– et si vos enfants veulent participer, qu’ils le fassent mais avec des animaux libres émoticône smile
A vos téléphones, claviers, feutres ! !



Ces trois situations n’ont rien à voir, et pourtant elles sont liées. Pour l’humanité, l’océan est un ennemi, ses habitants des choses à utiliser. C’est inacceptable.

« Profession : Animal de laboratoire »

Audrey Jougla est une ancienne journaliste passée par France Inter et qui a étudié à Sciences Po. Rien de plus institutionnel pour cette végétarienne qui a publié un ouvrage intitulé « Profession : Animal de laboratoire« , aux éditions Autrement, remettant en cause quelque chose de pourtant tout à fait institutionnel.

Un paradoxe, sur lequel on peut avoir un aperçu avec son « chat » pour le journal 20 minutes, dont voici quelques questions réponses. On notera que les droits d’auteurs de l’ouvrage iront aux associations anti-vivisection.

tos : Quel est l’age moyen des animaux de laboratoire ? Est-ce pris en compte pour les études ?

Bonjour tos, oui évidemment les protocoles de recherche choisissent précisément les animaux sur lesquels ils travaillent, et l’âge a son importance. Les espèces, les lignées même, d’animaux ne sont pas choisies au hasard. Mais cela pose aussi la question du biais du modèle animal introduit par ce choix et de son objectivité.

Fanny et Shego : Certaines associations affirment que l’on peut se passer de test sur les animaux. Qu’en est-il exactement aujourd’hui ? Pourquoi n’utilise-t-on pas des molécules humaines ?

Bonjour Fanny et Shego, Il existe plusieurs types de méthodes alternatives (ex vivo, in vitro, 3D, in silico, modèles biomathématiques, modélisation des maladies humaines, reproduction sur puces d’organes ou mini organes, par exemple). Les laboratoires qui les utilisent ne le font souvent qu’en complément des animaux et rarement en substitution (84 % vs 13 %).

Les chercheurs ne sont pas suffisamment formés à ces méthodes alors que les expériences sur les animaux font partie du cursus (il n’y a pas d’objection de conscience possible en France).
Financièrement elles ne sont pas encouragées non plus. Je vous invite aussi à consulter les entretiens de chercheurs sur ce sujet sur les sites de deux associations scientifiques opposées aux expériences sur les animaux : Antidote Europe et Pro Anima.

KM : Bonjour, D’où sont issus les animaux de laboratoires ?

Bonjour KM, effectivement c’est une question totalement ignorée par le grand public et merci d’en parler. Les animaux de laboratoire sont conçus pour cela : ils viennent d’élevages spécialisés. Il y a en France plusieurs firmes – dont une multinationale Harlan, présente dans 38 pays – qui sont chargées d’élever des rongeurs, des chiens, etc.

Il y a également des élevages plus petits comme celui de Mézilles, qui élève principalement des chiens de la race Beagle. Dans l’actualité, on parle notamment en ce moment de l’extension du centre de primatologie de Niedershaubergen : cela prouve que la chaîne de l’expérimentation animale est très vaste et ne tarit pas. Harlan, par exemple, commercialise aussi bien des animaux de laboratoire que leur nourriture (croquettes), etc.

Julie : Que dit la loi par rapport à ces pratiques ?

Bonjour Julie ! Comme sur le sujet récemment très médiatisé des abattoirs, la réponse des scientifiques qui expérimentent est de dire : nos pratiques sont encadrées par la législation. Justement, cette législation est la Directive européenne de 2010, appliquée depuis février 2013 en France.

Elle instaure 3 paravents majeurs dans l’encadrement de la souffrance animale : les 3 R (réduire, raffiner, remplacer), les comités d’éthique et les points limites (quand la souffrance est insoutenable et que le protocole n’a pas besoin de continuer, on euthanasie l’animal).

Dans la pratique : le nombre d’animaux utilisés est stable depuis 1999 en France, et des méthodes alternatives existantes ne sont pas utilisées. Les comités d’éthique sont souvent juges et parties, des protocoles commencent d’ailleurs aussi sans leur aval…

Quant aux points limites : comment mesure-t-on la douleur d’un animal qui, au quotidien, ne va pas bien de toute façon, est prostré dans sa cage ou atteint d’une maladie neurodégénérative ? Ce sont des avancées louables, mais dans la pratique, très compliquées à mettre en place et toujours nuancées par “dans la mesure du possible” ou soumises au jugement du chercheur, comme c’est le cas pour l’anesthésie par exemple.

julie : Est-ce que les animaux souffrent réellement ? que font- les labos des animaux après avoir testé les produits ?

bonjour Julie, sur la réalité de la souffrance, je pense que vous seriez horrifiée tant la réalité dépasse ce qu’on peut imaginer. Les termes de “tests” sur les animaux ou même de “recherche” nous empêchent de nous figurer ce qu’ils recouvrent.

Il n’y a pas que les expériences, déjà mais les conditions de détention des animaux (carcérales) qui sont très dures pour des animaux comme les chiens ou les singes. Ils ne voient pas la lumière du jour, vivent dans de petites cages, dont ils ne sortent que pour les expériences.

Ensuite, ces animaux sont rendus “fous” (expériences de psychiatrie) ou malades pour le besoin des expériences. Enfin, il y a la relation entre le personnel de laboratoire et ces animaux. Et ça peut être très violent.

Après les expériences, les animaux qui n’ont pas été trop abîmés, peuvent être proposés à l’adoption (l’association GRAAL), mais c’est une minorité. Dans la majeure partie des cas, les animaux sont “sacrifiés” (c’est le terme scientifique) : c’est-à-dire euthanasiés.

Lolotte : Bonjour. Est-ce que vous étiez déjà sensible au sort des animaux de laboratoire avant de vous lancer dans cette enquête ?

Bonjour Lolotte ! Oui, c’est un sujet qui m’interpellait particulièrement pour deux raisons : d’abord parce que j’avais l’impression que c’était LE domaine pour lequel la souffrance était systématiquement justifiée (bien plus que pour la viande, le cirque, la corrida, la fourrure par exemple.)

Ensuite parce que l’opacité y est double : on ne voit jamais les 2,2 millions d’animaux de laboratoire qui subissent les expériences chaque année en France, et le discours scientifique empêche le grand public de remettre ces expériences en question…

Cerise : Existe-t-il des médicaments qui n’ont jamais été testés sur des animaux ?

Bonjour Cerise, l’autorisation de mise sur le marché (AMM) oblige les laboratoires à tester sur les animaux : autrement dit, c’est une obligation légale sans quoi, pas de commercialisation possible.

Laurent : Comment avez-vous réussi à infiltrer des labos ?

Comme on l’imagine : ce fut long et compliqué. Affronter l’univers de l’expérimentation animale c’est aussi affronter la complexité du monde scientifique, lorsqu’on n’est pas scientifique soi-même.

C’est donc en travaillant sur un mémoire de recherche en éthique que j’ai pu commencer à approcher les chercheurs, les animaliers, et, au bout de longues semaines, ces fameux animaux de laboratoire que le grand public ne voit jamais.

Toute cette partie est très raccourcie dans le livre, car le but était d’arriver rapidement sur l’enquête. Mais ça m’a pris beaucoup de temps et c’était très décourageant.

Marion S. : Je ne cautionne pas mais on est quand même bien content de trouver des vaccins dont on a besoin, non ?
C’est toujours l’argument « animal vs humain » qui revient sur le tapis.

Malheureusement, c’est loin d’être aussi simple… Je pointe du doigt notamment des expériences qui sont redondantes (soit par besoin de publication des chercheurs, soit aussi parce que les résultats des expériences ne sont pas mutualisées, alors que c’est le cas pour les essais cliniques, pratiqués sur l’homme).

D’autres sont pratiquées dans le seul but commercial de mettre de nouveaux médicaments sur le marché et ces expériences qui sont donc commanditées par les laboratoires pharmaceutiques dans un but de profit et non pour le « mieux-être de l’humanité ».

Il ne faut jamais perdre de vue l’éventail de toutes les expériences réalisées qui est loin de ne concerner que les vaccins… Enfin, il existe aussi des méthodes alternatives, sans animaux.

« Disparition » de l’oeuvre commémorative en l’honneur de Rémi Fraisse

A l’occasion du triste premier anniversaire de la mort de Rémi Fraisse, un collectif « La Pelle Masquée » avait installé à Sivens – à la barbe des forces de l’ordre – une oeuvre commémorative dans la zone humide du Testet, dans la forêt de Sivens.

Voici comment le quotidien Le Monde la décrit:

« Le monument de 1,8 tonne et de plus de 2 mètres de haut représente une main en pierre de Castries sur laquelle est posée la planète Terre en roues de charrette de bois cerclées d’acier. »


Le collectif résuma son initiative ainsi:

« Dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 octobre 2015, le groupe « La Pelle Masquée » a érigé clandestinement une sculpture en pierre de Castries et roues de charrette en bois cerclées d’acier de 1,8 tonne et plus de 2m de haut.

Ce monument rend hommage à la mémoire de Rémi Fraisse, tombé sous les tirs des gendarmes il y a un an, et à toutes celles et ceux qui continuent à lutter pour l’environnement et l’humanité. »

Le choix des matériaux relève-t-il d’un choix? C’est possible : on sait comment les charrettes sont appréciées des zadistes et de leur romantisme médiéval. De la même manière, la pierre de Castries dont il est parlé dans le communiqué ne doit peut-être rien au hasard. En effet, cette pierre vient de cette petite commune située dans l’Hérault et Wikipédia nous dit à ce sujet qu’elle est particulièrement liée à la vie de la Terre:

« Les environs de Castries sont parsemés de carrières. La roche extraite est un calcaire de 20 millions d’années (datant du Miocène) d’une belle couleur jaune pâle. Cette pierre est utilisée à de nombreux endroits du département : au Peyrou à Montpellier, ou encore à la cathédrale de Maguelone… C’est une pierre riche en fossiles (coquillages, dents de requins, etc.).

Au Miocène, le littoral languedocien était sous l’eau, ce qui englobe les régions actuelles de Narbonne, Béziers, Montpellier et Nîmes. La sédimentation des squelettes et coquilles de cette mer donnera cette roche tendre, utilisée comme matériau de construction. »

Tout cela n’est qu’hypothèse et de manière plus pertinente en tout cas, on pouvait également lire sur la stèle la phrase suivante :

« Nous humains, enfants de la terre, continuons le combat pour la vie »

L’oubli de la majuscule à « Terre » est regrettable : s’agit-il de la planète ou du sol, dans la logique zadiste? Sans doute bien de la planète, vue l’oeuvre, mais c’est ambigu.


Il y a quelques jours, cette oeuvre a « disparu ». La gendarmerie s’est empressée d’expliquer qu’il n’y avait là aucun acte illégal, car « la seule infraction est le fait que la stèle ait été installée sur une propriété privée ».

Le terrain pour le barrage appartient en effet aux yeux de la loi à Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne qui est le maître d’ouvrage délégué du projet. Partant de là, la mort de Rémi Fraisse n’est qu’un épisode « administratif », n’ayant pas de signification.

On peut se douter par conséquent que ce ne sont pas tant les pro-barrages que des forces appartenant à l’Etat qui ont mené cette opération de « nettoyage ». La zone étant surveillée, une éventuelle action des pro-barrages n’a de toutes manières pas pu être menée sans l’accord de l’Etat…

Cela en dit long sur l’absence de morale, sur le cynisme de l’Etat, alors que nous sommes à trente jours de la COP21!

Ce qu’on lisait sur la stèle était juste: nous sommes les enfants de la Terre, il faut défendre la vie… Mais ce n’est pas la justice qui intéresse l’Etat ni les entreprises qu’il sert et l’écologie qu’il met en scène n’est que poudre aux yeux et tentative de gestion du désastre.

« Voici pourquoi je (re)mange de la viande »

Reporterre est un média qui est apparu il y a quelques temps comme sorte d’organe de presse sur internet des courants de la décroissance. C’est un peu EELV en mode moins bobo et plus hippie décroissant regrettant le passé qu’il imagine évidemment « pur ».

Nous avons déjà dit maintes fois que tout cela était fondamentalement anti-vegan, parce que le veganisme de par les matières premières qui y sont impliquées exige des échanges internationaux et la grande production.

Les décroissants veulent la petite production, donc l’exploitation animale y est nécessaire. Reporterre a publié un article tout à fait dans cet esprit, intitulé Voici pourquoi je (re)mange de la viande.

Le début de l’article est tout à fait révélateur. Dans un esprit candide la personne végétarienne découvre le terroir…

Je suis devenue végétarienne il y a cinq ans, par conviction écologique. Aujourd’hui, je remange de la viande… par conviction écologique.

J’ai renoncé aux cuisses de poulet et au rôti de veau en 2010, lors d’un séjour au Chiapas mexicain.

Là-bas, dans les montagnes, des communautés rurales mal nourries cultivent d’arrache-pied des lopins caillouteux pour y faire pousser du café. Et à moins de dix kilomètres, dans des plaines fertiles, des milliers de vaches paissent, attendant d’être réduites en steaks congelés pour le marché états-unien. Vision saisissante d’un système agricole absurde.

Écœurée, je décidais alors de ne plus prendre part à ce cirque. Devenir végétarienne était un acte à ma portée, ma petite contribution au bien-être animal, à la préservation de la planète et à la lutte contre les inégalités sociales. Du moins, c’était mon avis jusqu’à peu.

En avril dernier, je suis partie en vélo à la rencontre des paysans. De ferme en ferme, j’ai découvert un monde que je pensais connaître. J’ai trébuché, les pieds pris dans mes a priori. Voilà ce qui arrive quand on troque ses bottines contre des bottes. Car la surprise est dans le pré. Surtout, je n’imaginais pas, en enfourchant ma bicyclette, que je redeviendrais carnivore.

Découverte d’un troupeau de chèvres dans les Pyrénées, d’un élevage de brebis dans le Piémont italien, de petits paysans avec leurs animaux en Roumanie… Voilà ce qui fait changer d’avis notre végétarienne, qui conclue triomphalement :

Finalement, l’équation « écolo égale végétarien » n’est peut-être pas si juste.

Nous avons besoin de l’élevage, nous avons besoin des animaux. Oyez, amis de la nature, j’en suis désormais convaincue : la solidarité avec les paysans et la planète ne passe pas par le refus catégorique de consommer carné.

Elle passe par le refus catégorique d’un élevage industriel, fondé sur la technologie tous azimuts, avec insémination artificielle, puçage et « nutrition de précision ».

Et elle passe par la dégustation (à fréquence modérée) d’un bon gigot d’agneau acheté en vente directe au berger du canton !

Une telle approche est provocatrice, mais elle ne doit pas étonner : ces gens disent la même chose que Pétain avec son retour à la terre, donc on ne doit pas être étonné de leur mystique, qui ose affirmer que l’élevage serait « naturel », que les animaux en sont très contents…

Tout cela pour justifier leur envie de retourner en arrière, à l’époque des artisans et des petits paysans qui vivraient de manière « heureuse », en étant « sincère », « honnête », etc. comme l’explique en général le discours romantique qui fantasme sur le passé.

Tout cela encore et toujours avec un seul but : freiner, empêcher l’inéluctable devoir qu’est le véganisme à l’échelle de toute l’humanité.

« Marseille : ce n’est pas le cannabis qui tue, c’est la prohibition »

Profitant de l’émotion provoquée par la mort de deux adolescents à Marseille, sur fond de trafic de drogues, le quotidien Libération s’est de nouveau lancé dans un éloge de la dépénalisation…

C’est une obsession : il y a quelques jours, nous parlions de leur autre édito (« Et si Macron était aussi libéral avec le cannabis ?« ).

Comme quoi, aux yeux de Libération (et des bobos), tous les prétextes sont bons pour justifier l’ouverture d’un nouveau marché pour le business, pour renforcer la fuite individualiste…

Face aux drogues, une seule solution : une culture positive reconnaissant la Nature, niant les fuites dans les paradis artificiels (y compris religieux), l’écrasement des mafias.

Marseille : ce n’est pas le cannabis qui tue, c’est la prohibition

Edito

Est-il acceptable de mourir sous les balles, dans une cité en France, quand on a 15 ans ? Non. C’est pourtant ce qui s’est produit à Marseille, cité des Lauriers, dans la nuit de samedi à dimanche. Deux ados et un homme de 23 ans ont été tués dans une cage d’escalier.

Règlement de comptes ? Victimes touchées par hasard ? Intimidation ? Guerre de territoire ? On ne sait. Cette cité étant un lieu de deal, «l’hypothèse de meurtres liés au trafic de stupéfiants [est] à ce stade privilégiée», a indiqué dimanche le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Lundi, le procureur Brice Robin a été plus prudent: «C’est une des hypothèses envisagées […] mais il n’y a aucune certitude sur le fait que ces trois personnes étaient liées au trafic de stupéfiants.»

Comme toujours, les autorités ont immédiatement endossé leur costume martial. Le Premier ministre, Manuel Valls, a tweeté : «Rien n’arrêtera la détermination de l’Etat à lutter contre le crime organisé.»

Pourtant, s’il y a un échec, c’est bien le leur. A la cité des Lauriers, un réseau avait été démantelé en mai, mais le marché des stupéfiants déteste le vide : faites tomber une filière, une autre la remplace. Saisissez une tonne, deux sont déjà en route.

La mécanique est implacable et François Hollande n’aurait pas dû plastronner le 18 octobre devant les Douanes pour les féliciter d’une saisie de 7 tonnes de cannabis à Paris : en la matière, il n’y a pas de succès, les policiers agissent comme des régulateurs du marché. Et ce n’est pas leur faute : «On tente de vider la mer avec une petite cuillère», résumait l’un d’eux il y a quelques années.

Cazeneuve a beau égrener les prises à Marseille – en 2015, «10 réseaux majeurs de trafiquants démantelés, 132 individus écroués, 1,5 tonne de cannabis et 39 kilos de cocaïne saisis» -, sa tâche est un mélange de Sisyphe et de tonneau des Danaïdes, synonyme d’éternel recommencement.

En 2010, dans une autre cité marseillaise, le Clos des Roses, un jeune de 16 ans était mort sous les balles, créant une émotion intense. La réponse des autorités ?

La gauche fait comme la droite: plus de police, plus d’enquêtes. Nécessaire, sans doute. Suffisant ? Pas vraiment. Cinq ans plus tard, malgré d’évidents «succès» policiers, on en revient au point de départ. Avec, sur le carreau, non plus un jeune, mais deux.

Il est temps de réfléchir autrement. Ce qui tue, ce n’est pas le cannabis, principal produit en vente dans ces cités. Ce qui tue, c’est la prohibition, système injuste et inefficace mais meilleur allié des trafiquants, puisque l’interdiction du produit justifie leur activité.

Il faudra un jour l’admettre et ce sera douloureux, tant cela remet en cause les peurs, tabous et préjugés. Mais d’autres pays s’en sont libérés : l’Uruguay s’est lancé sur la voie d’un marché régulé du cannabis par lassitude face aux règlements de compte. En France, on doit se poser la question d’une forme de légalisation.

Sinon, quel que soit le nombre de policiers et ministres envoyés sur place, d’autres ados tomberont sous les balles.

« Le Plan Chat »

Hier, 400 associations s’occupant de refuges pour chats avaient fermé leur porte pour une journée, en signe de protestation contre leur situation terrible.

Nous en avions déjà parlé : la situation des associations est catastrophique de par leur manque de moyens. L’Etat ne fait rien et compte pourtant sur elles pour gérer la situation… Alors qu’en même temps, une société fondée sur le profit et organisant son architecture en fonction, n’a rien à faire des animaux et rejette la Nature.

Aujourd’hui est remis un plan de proposition au gouvernement. Le voici.

« Le Plan Chat »

la stérilisation obligatoire pour résoudre le probléme de la prolifération des chats en France

Fait par l’Association NALA – Nos Amis Les Animaux 85480 (Vendée)

0/ Introduction

Ce document, préparé pour « Le collectif chats 100% stérilisation obligatoire » vise à endiguer la croissance de la population féline en France et tous les problèmes concomitants. La problématique des chats harets et de la surpopulation de chats dans les refuges est devenue très importante, en France comme dans d’autres pays européens.

En 5 chapitres nous traitons la nature du problème de la prolifération des chats des différents points de vue, les causes de la prolifération des chats, l’ampleur du problème et les solutions. La stérilisation des chats de compagnie ainsi que de chats harets apparaît dès lors comme une solution pour contrôler la croissance de la population féline. C’est une solution qu’on a mis en place en Belgique.

Nous demandons au gouvernement d’étudier la possibilité d’introduire un plan de stérilisation obligatoire des chats et nous l’encourageons à créer un groupe de travail avec nous et avec des représentants de sociétés protectrices des animaux et de sociétés pour les droits des animaux et d’autres interessés, comme des vétérinaires, des associations de consommateurs, des éleveurs et ainsi de suite pour étudier d’autres mesures éventuelles.

Qui sommes nous – Qui est le Collectif ?

« Le collectif chats 100 % stérilisation obligatoire » est né fin 2014 de l’urgence absolue de mettre un terme à la prolifération anarchique de chats dans toute la France. À ce jour, presque 500 associations (liste des associations en Annexe 1) se sont inscrites dans le collectif.

Présidents, salariés, bénévoles, qu’il s’agisse de petites structures ou de plus grandes associations, sont unanimes à nous dire qu’ils ne savent pas comment ils vont aborder les prochaines échéances.

Même les organisations les plus anciennes sont inquiètes. La situation se dégrade de façon notable. Pas une seule association n’échappe à de très graves difficultés. Toutes accusent une baisse des adhésions, des dons et des aides tandis que les abandons se multiplient et que les capacités des refuges sont largement dépassées.

Tant qu’il n’y aura pas une meilleure adéquation entre le nombre d’animaux qui naissent et celui de ceux qui peuvent être adoptés, nous assisterons à un immense gâchis de vies au grand désespoir de tous ceux qui aiment les animaux et veulent leur porter secours.

1/ La nature du problème de la prolifération des chats en France

Du point de vue des chats Gaia (Belgique): “Chez les chats, 1+1=6, parfois plus de deux fois par an. « Laisser faire la nature », c’est donner la vie à 36 chats en l’espace de 16 mois… et revient souvent à leur donner la mort.”

Le chat domestique, Felis silvestris catus, est né de la domestication de la sous-espèce africaine, Felis silvestris lybica, elle-même issue du chat sauvage, Felis sylvestris. En France on estime un nombre de plus de 10 millions de chats « libres » c.a.d. les chats errants et harets et plus de 12 millions de chats de compagnie. A noter qu’à la base, tous les chats libres proviennent de chats abandonnés ou perdus non identifiés et non stérilisés.

Les chats errants sont à l’origine des animaux de compagnie qui ont été abandonnés ou perdus. Même si la loi l’interdit, les abandons des chats et chatons sont nombreux partout en France. Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, la vie après l’abandon est dure.

Un chat abandonné qui est habitué à avoir un abri, des soins et à être nourri n’est pas adapté à une vie sauvage. Il doit retrouver des comportements d’animal sauvage, à savoir chasser et dénicher un refuge où il se sentira protégé. Même si le chat est capable de s’adapter à de nouvelles conditions de vie, les possibilités de trouver une nourriture et un refuge adéquats sont rares.

Certains chats abandonnés peuvent retourner à l’état sauvage et devenir féraux. Non stérilisés, ces chats aussi nommés “chats harets” donnent naissance à des chatons qui risquent de passer leur vie entière sans contact avec l’être humain. Un couple de chats peut faire théoriquement en 5 ans, 15 552 descendants !

La moitié, au moins, des chatons nés à l’extérieur meurent de maladie, d’hypothermie ou de parasitose avant l’âge d’un an et risquent aussi d’être éradiqués par les êtres humains. Et même si ils survivent la première année leur espérance de vie est très courte. Ils sont à la merci des éléments: le froid, la neige, la chaleur et la pluie. Ils craignent de mourir de faim, d’infections, de se faire écraser et attaquer par d’autres animaux.

C’est évident que l’intervention et les soins humains sont essentiels pour assurer leur bien-être et pour casser le cercle vicieux de cette existence pitoyable. Se rendre responsable du bien-être des chats harets est aussi une façon de protéger nos propres animaux de compagnie contre les maladies transmises par les chats harets non (vaccinés) et les parasites dont ils sont infestés.

Les chats appartenant aux propriétaires qui sont libres d’entrer et de sortir de leur maison, mais, également non stérilisés, contribuent à la prolifération incontrôlée de la population féline.

Du point de vue des citoyens

De plus en plus de gens se trouvent face à des chats errants ou des chats harets dans leur jardin, ou ils en trouvent dans les parcs, les forêts et sur la voie publique. Selon le code rural, tous les animaux trouvés, y compris les chats, doivent aller à la fourrière (sauf en principe les chats vivants en colonie – voir la chapitre du rôle des maires) .

Cependant, quand on appelle la mairie, surtout celle d’un petit bourg, une réponse très fréquente est qu’ils ne savent pas quoi faire des chats parce qu’ils n’ont pas de chenil adapté aux chats ou parce que le chenil est tout simplement au complet.

Même si une mairie a un contrat avec une fourrière pour chats, nombreux sont les élus qui pensent qu’il vaut mieux libérer le chat dans la nature que de le mettre en cage. Les gens, rebutés par la mairie, finissent par appeler les petites associations, ou, en désespoir de cause n’ont que le choix de laisser partir le chat (ce qui ne fait qu’aggraver la situation), de garder l’animal ou de trouver quelqu’un à qui le confier.

Le plus souvent, le chat donné n’est pas stérilisé ni identifié, quoi que la loi (peu connue et encore moins respectée) soit sans ambiguïté là-dessus. Le risque que le chat soit de nouveau abandonné est très élevé. Il n’y a aucun contrôle sur le bien-être de l’animal ou sur le respect de la législation.

Il est important de souligner que le refus des autorités d’aider ces gens qui n’ont que de bonnes intentions entraîne inévitablement un sentiment de frustration et de désarroi et engendre des situations très désagréables tant pour les particuliers que pour les associations qui déjà n’ont pas le droit d’accueillir des animaux trouvés sur la voie publique mais qui en plus sont débordées par l’immensité du problème.

Le rôle des maires

De la perspective de la communauté de communes ou du maire, il est évident que des plaintes au sujet de chats trouvés ou harets doivent être adressées tout de suite. Cependant, ce n’est souvent pas le cas et avec la procrastination le problème ne fait qu’empirer.

Si la mairie respecte la législation, chaque chat errant doit être pris en charge, mis en fourrière pour 8 jours ouvrables pendant qu’une recherche de son éventuel propriétaire, est faite, puis, si personne ne le réclame, il peut être identifié et offert à titre gratuit à une association qui possède un refuge. L’euthanasie peut être pratiquée seulement si le vétérinaire en constate la nécessité.

Malheureusement l’euthanasie est pratiquée trop souvent, en particulier par les fourrières à but lucratif. Certaines statistiques montrent que 70% des chats sont tués (SACPA 2011). Il va de soi que tuer des animaux en bonne santé est immoral et injustifié dans notre société moderne. En plus ces statistiques très élevées d’euthanasies mettent les gens en garde et les découragent de faire appel aux autorités.

L’arrêté du 3 avril 2014 (Annexe 2) a pour but d’encourager le programme de stérilisation, identification, relâcher sur place et maintien de colonies de chats harets. Évidemment, le succès de ces campagnes dépend entièrement de la bonne volonté du maire et beaucoup de petites mairies ne sont pas encore informées de l’existence de cet arrêté.

Le rôle des associations

Du point de vue des associations, la nécessité d’une future mesure politique afin de résoudre le problème de la surpopulation de chats et de chatons est une évidence. Plusieurs articles récents sont apparus dans les journaux, émettant les cris d’alarme des associations, grandes et petites, qui sont débordées par les nombreux chatons et chats abandonnés et trouvés.

Le système français repose sur les associations pour sauver les animaux. La loi dicte que seules les associations qui disposent d’un refuge peuvent prendre en charge les animaux.

Les grandes associations sont très souvent déjà saturées alors même que la saison a, à peine, commencé, et elles manquent aussi bien de pouvoir que de fonds. La France dispose, outre les grandes associations, de beaucoup de toutes petites associations d’une ou deux personnes. Le travail accompli par ces associations est très souvent sous-estimé. Il est considéré comme normal, allant de soi, quand en faîte tout cela repose sur des bénévoles et est financé par leur propre argent.

Le phénomène d’accumulation d’animaux, un besoin compulsif d’obtenir et posséder des animaux, sans que la personne reconnaisse son incapacité à subvenir à leurs besoins, est assez commun mais sous-estimé, restant caché jusqu’à ce qu’il y ait des plaintes du voisinage. Le plus souvent, les animaux ne sont pas stérilisés et prolifèrent, créant une spirale incontrôlable.

Le problème fait peser un poids énorme aux refuges pour héberger un si grand nombre d’animaux en une seule fois. Il est important de reconnaître que la base du problème de l’accumulation d’animaux est le fait qu’en premier lieu il y a trop d’animaux à sauver ou donnés et pas assez d’associations pour les prendre en charge.

2/ Les causes du problème

Naissances incontrôlées ou non désirées chez les chats harets

Naissances incontrôlées ou non désirées chez les chats des particuliers

Naissances voulues avec l’idée que les chatons trouveront facilement une nouvelle famille via les sites d’annonces ou chez des connaissances. Les animaux sont cédés le plus souvent sans identification et sans aucune garantie qu’ils seront stérilisés. Les chatons qui ne trouvent pas un foyer sont très souvent abandonnés

Abandons pour d’autres raisons: vacances, déménagement, perte d’intérêt pour l’animal, l’animal n’est pas propre, l’animal fait des « bêtises », chatte gestante etc.

Encore trop de chats ne sont pas stérilisés et par conséquence s’en vont en vadrouille.

Les chats perdus (en route pendant les vacances, après déménagement etc.)

Le non-respect de l’obligation d’identification

La stérilisation d’un chat peut coûter cher

Les chats trouvés mais pour plusieurs raisons relâchés (non-stérilisés) dans la nature

3) L’ampleur du problème

Selon les statistiques d’abandons et d’euthanasies, les grandes associations estiment qu’en France 100.000 animaux sont abandonnés par an avec un pic d’été de 60.000! A noter que souvent les chiffres donnés par les grandes associations ne sont pas fiables car ils ne concernent que les animaux pris en charge par les plus grandes associations. Les chiffres pour les petites associations ne sont pas pris en compte dans ces statistiques, donc en réalité le nombre d‘abandons est beaucoup plus élevé qu’il n’y paraît.

Quant aux chats harets, en 2011 l’association One Voice a estimé dans leur brochure « Le Peuple Chat » qu’il y a plus de 8 millions de chats abandonnés et harets en France. Maintenant, 4 ans plus tard, One Voice parle de plus de 10 millions, une augmentation de 25%. On ne peut pas continuer à ce rythme.

Le coût pour la commune et les citoyens des chats abandonnés est considérable. Prenant comme estimation que 100.000 animaux sont abandonnés par an et supposant que la moitié de ces animaux sont des chats, en calculant qu’une fourrière privée fait payer environ 250 € par chat nous arrivons à un total de 12,5 million d’Euros par an payés par les impôts des contribuables.

A cela on peut rajouter que les deux tiers des dons aux associations pour faire adopter ces chats sont déductibles des impôts et n’entrent donc pas dans les coffres de l’état.

4/ Pourquoi sommes-nous en faveur de la stérilisation obligatoire?

Les chats harets

Dans la brochure « Fourrière animale – Guide à l’attention des maires » publiée en 2012, le gouvernement central promeut l’option Capture, Identification, Stérilisation et Relâcher (CISR) qui est reconnue comme la stratégie la plus efficace pour réduire la population de chats harets.

Si les chats harets ne se reproduisent plus, petit à petit la taille de la colonie se réduit, il y a peu ou pas de bagarres, les chats ne partent pas en vadrouille à la recherche de chattes en chaleur. La colonie est plus stable, décourage l’arrivée d’autres individus et les chats sont en meilleure santé.

Bien évidemment nous sommes contre la méthode de piégeage et d’extermination des chats. C’est non seulement cruel mais aussi contre productif. Elle crée un vide qui sera vite rempli par d’autres chats non stérilisés. C’est un cycle infernal de prolifération et de tuerie.

La CISR à condition que les chats sont surveillés, soignés et nourris est une solution permanente dans le respect de la vie animale et déjà pratiquée par nombreuses communes en France. C’est à espérer que cette tendance va s’affirmer pendant les années à venir. L’arrêté du 3 avril 2014 est un pas en avant. Cependant, les maires ont besoin d’être avertis de cette loi. Beaucoup d’entre eux continuent à croire qu’il vaut mieux tuer que stériliser. Nous optons pour une stérilisation obligatoire de tous les chats harets.

Les chats des particuliers

Tout d’abord, la stérilisation des chats a beaucoup d’avantages pour les chats et les propriétaires. En général la stérilisation permet aux chats de vivre plus longtemps et en bonne santé en prévenant les transmissions de maladies comme la FIV et la Leucose. Pour les mâles, la stérilisation réduit l’agressivité envers les autres mâles, particulièrement les bagarres relatives aux femelles. Ainsi, il y a moins de risques de griffures ou de morsures qui peuvent provoquer des abcès.

La stérilisation réduit aussi le rituel de marquage du territoire par l’urine, les comportements possessifs ou dominants, et les nuisances sonores. Les mâles sont plus calmes. Le chat est plus propre à la maison, ne sentira pas « mauvais », sera plus doux et aura moins envie de partir « en vadrouille ».

Pour les femelles, la stérilisation constitue une prévention du « réveil printanier » et des grossesses non désirées. Elle permet aussi de réduire le risque de développer des tumeurs mammaires (cancéreuses dans 9 cas sur 10) ainsi que le cancer des ovaires ou de l’utérus, d’éliminer le risque de grossesse nerveuse ou fausse gestation, qui est un désordre hormonal fréquent chez les femelles (pseudocyèse) et de réduire le risque de développer un pyomètre, une infection de l’utérus qui, si elle n’est pas traitée à temps (le traitement inclut la stérilisation), peut mener à la mort de l’animal.

On peut se poser la question du pourquoi les gens ne font pas systématiquement stériliser leurs chats. Quelles sont les contraintes? Une des raisons est que l’intervention peut être plus ou moins onéreuse selon le cabinet vétérinaire. Les frais varient entre 80 à 150 € pour une femelle, et 30 à 80 € pour un mâle.

Certaines personnes prennent un animal sans réfléchir qu’ils n’ont pas les moyens financiers de s’en occuper. Les gens ne pensent pas au long terme mais au court terme….Les offres tentantes ne manquent pas. Des chatons sont offerts gratuitement sur Internet. On se laisse tenter par un animal mignon comme on se laisse tenter par un portable dernier cri. Prêt à s’en débarrasser tout aussi facilement.

Une autre raison est que les gens sont mal informés, malgré les bons conseils des vétérinaires. Souvent, on ne se rend pas compte qu’une chatte est très précoce et peut devenir enceinte à l’âge de seulement 6 mois!

Aussi, on persiste à croire, à tort, qu’il faut permettre aux chattes d’avoir une première portée. Physiquement, il n’y a aucune raison médicale pour le justifier et du point de vue psychologique une chatte qui a eu l’expérience de mettre bas avant d’être stérilisée risque par la suite de faire des grossesses nerveuses.

Pourquoi rendre obligatoire la stérilisation des chats des particuliers?

Stériliser seulement les chats harets ne servirait à rien. Les chats domestiques mais non stérilisés n’hésiteraient pas à s’accoupler avec d’autres chats non stérilisés dans le quartier ainsi qu’avec des chats harets restés non stérilisés.

De plus, en introduisant une loi concernant la stérilisation des chats des particuliers, la population de chats harets se trouvera automatiquement stabilisée par voie de conséquence (moins d’abandons de chatons ou de chattes pleines, avec l’effet secondaire positif de moins de vagabondage donc moins de chats perdus).

C’est une façon d’éduquer les propriétaires d’animaux à être responsables.

Beaucoup de villes, de provinces et d’états dans le monde ont déjà institué une loi pour une stérilisation obligatoire des chats. Ce n’est pas un concept nouveau. Preuve que le problème de prolifération de chats est mondial et que si nous n’agissons pas de façon responsable et efficace la situation peut devenir hors contrôle (comme par exemple sur l’île d’Aoshima au Japon).

Le 30 mai 2015 nous avons demandé aux grandes associations de France leur avis sur la stérilisation obligatoire. La plupart sont en faveur. (voir l’annexe 3).

Nous ne sommes pas les seules qui lancent ce cri d’alarme. Les dernières années des députés et sénateurs aussi ont attiré l’attention du gouvernement sur ce problématique. Début juillet M. Frédéric Lefebvre a proposé au gouvernement un plan de stérilisation des chats errants et une campagne d’information encourageant la stérilisation des chats domestiques. ( http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-84033QE.htm )

Les chats des associations

Pour pouvoir concurrencer avec toutes les annonces pour chatons gratuits (qu’on trouve non seulement sur les sites Internet mais aussi dans les petites annonces dans les journaux et même aux cabinets vétérinaires), il existe des associations qui offrent des animaux à titre gratuit, sans identification, sans être vaccinés et non stérilisés. C’est pour cela que nous préconisons la stérilisation obligatoire pour tous les chats pris en charge par des associations.

Les chats des éleveurs agrées

L’obligation ne concerne pas les chats appartenants à des éleveurs agréés. Par contre, les chatons vendus aux particuliers doivent être stérilisés et identifiés.

5) Les autres mesures nécessaires

Que l’état fasse plus d’effort pour sensibiliser la population

Ceci concerne la sensibilisation des particuliers à leurs responsabilités quand on prend un animal de compagnie et en particulier aux bienfaits de la stérilisation et au respect de la loi sur l’identification. Pour le moment, cette sensibilisation est surtout à la charge des associations et les vétérinaires et rares sont les autorités, mairies et préfectures, qui informent les particuliers de leurs obligations et des avantages de la stérilisation des chats.

Les campagnes de sensibilisation et le contrôle de la gestion des fourrières et des colonies de chats harets et errants par les maires sont, ou devraient être, la responsabilité des Directions Départementales de la Protection des Populations (DDPP). Cependant, nous estimons que soit les DDPP manquent de moyens pour faire ces contrôles, soit ils ne les font pas parce qu’ils considèrent que les animaux de compagnie ne sont pas prioritaires.

De l’aide financière des gouvernements et des autorités locales (conseils départementaux/préfets/mairies)

On ne peut que trop le répéter! L’état s’appuie totalement sur le travail bénévole des associations pour sauver des animaux. Nous considérons donc que chaque département devrait avoir un programme départemental entre autres pour les frais vétérinaires d’animaux de compagnie – pour, par exemple, la provision de subventions et soutiens financiers aux démunis pour la stérilisation et l’identification de leur animal, et pour les communes ou communautés de communes pour la stérilisation des colonies de chats libres.

Prohibition du marché des animaux par les petites annonces (Internet et journaux)

Nous sommes aussi en faveur d’une loi pour interdire tout commerce d’animaux par des annonces sur Internet et dans les journaux. A court terme cela pourrait mener à encore plus d’abandons de chatons mais à long terme une telle loi limiterait la naissance de chatons car on ne pourra plus se dire qu’on s’en débarrassera facilement par les petites annonces sur des sites Internet.

Réduire le coût de l’acte de stérilisation

Nous exhortons le gouvernement à considérer la possibilité d’une réduction du coût de la stérilisation des chats et de fixer un tarif maximum. Les médecins sont exonérés de la TVA. Les vétérinaires ne le sont pas et pourtant ils sont eux aussi des professionnels de la santé.

En protégeant la santé des animaux, ils protègent en même temps la santé des gens qui les côtoient. Pour le propriétaire de l’animal, le prix de chaque acte vétérinaire, de chaque médicament administré et prescrit est augmenté d’un taux de TVA de 20%. Exonérer les vétérinaries de la TVA réduirait considérablement le prix de la stérilisation. L’argent perdu pour les coffres de l’état serait largement compensé par les économies faites en n’ayant plus à gérer le problème de surpopulation de chats.

Le Respect de la Législation

Il devrait y avoir un meilleur contrôle et une meilleure application des règlements existants et des sanctions pour le non respect de la loi.

6/ Le Plan Chat en Belgique

Nous suivons l’exemple de la legislation en Belgique.

En 2012 le Conseil des ministres de la Belgique a approuvé deux projets d’arrêtés royaux relatifs au plan pluriannuel de stérilisation des chats domestiques.

Le premier arrêté royal (Annexe 4) constitue le fondement légal du Plan pluriannuel de stérilisation des chats.

Il prévoit la stérilisation en plusieurs phases de tous les chats domestiques:

A partir du 1er septembre 2012, tous les chats se trouvant dans un refuge belge devront être stérilisés, identifiés et enregistrés avant de pouvoir être adoptés. L’adoptant peut toutefois conclure un contrat avec le refuge jusqu’au 1er mars 2013 et choisir un vétérinaire de son choix pour la stérilisation, dans les six mois qui suivent l’adoption. Un tel contrat est encore possible jusqu’au 1er mars 2014 pour les chats âgés de moins de six mois au moment de l’adoption.

A partir du 1er septembre 2014, cette mesure sera étendue aux éleveurs et aux particuliers. Il faudra alors que chaque chat soit stérilisé, identifié et enregistré avant d’être vendu ou donné. Seuls les chats destinés à un élevage agréé ou à des personnes à l’étranger pourront encore être vendus sans avoir été stérilisés au préalable.

Malheureusement la mesure obligeant les particuliers à stériliser et identifier leurs chats a été revue à la baisse, et ne concernera en fin de compte que les chatons à donner ou à vendre. Une évaluation des mesures mises en œuvre sera réalisée à chaque stade du Plan, en utilisant notamment les statistiques annuelles des chats recueillis dans les refuges tout en évaluant la situation sanitaire et le gouvernement s’engage déjà à prendre des mesures complémentaires le cas échéant.

Un second arrêté royal (qui n’a pas encore été publié) s’adresse quant à lui aux communes. Chaque commune devra prévoir un point de contact permettant aux habitants de signaler les chats errants, de manière à ce que ceux-ci puissent être capturés, stérilisés, relâchés ou, le cas échéant, euthanasiés. Les communes devront veiller à ce que les chats errants stérilisés soient nourris et puissent s’abriter en cas de conditions climatiques extrêmes. Elles devront tenir certaines données en ce qui concerne leur politique à l’égard des chats errants en remplissant un formulaire prévu à cet effet.

En Wallonie un texte est en préparation par le ministre Di Antonio qui obligera tous les citoyens à faire stériliser leur chat. Bruxelles sera vraisemblablement dans le même schéma.

7/ Conclusion

La racine du mal est évidente. Trop de chatons sont nés. Il n’y a pas suffisamment de foyers pour les accueillir. Il faut réduire le nombre de naissances de chats harets et de chats de propriétaires. L’obligation de stérilisation apporte une solution, ainsi qu’un véritable effort de la part du gouvernement pour:

éduquer la population à comprendre les avantages de la stérilisation

rendre moins onéreux les frais de stérilisation

faire respecter l’obligation de faire identifier son animal

éduquer les maires et les convaincre d’endosser leurs responsabilités avec du sérieux

Carrefour « Veggie »

Carrefour vient de lancer de nouveaux produits, qui provoquent ici et là de nombreuses réactions chez les personnes végétariennes et végétaliennes, puisqu’il s’agit d’une série « veggie ».

On connaît, en effet, l’esprit très « paranoïaque » et misanthrope qui règne parfois, voire souvent, dans ce « milieu » au sens très large : la raison en est bien sûr l’absence de réflexion sociale et la réduction de la question à une attitude individuelle qui serait « rejetée » par la société. Le concept de « végéphobie » est le produit absurde d’une telle position.

Il y a donc une réaction irrationnelle dès qu’une porte s’ouvre, comme ici lorsque Carrefour propose des produits « veggie » : on applaudit l’entreprise, on salue sa démarche, etc. etc.

Sauf que si on devient vegan pour saluer Carrefour, c’est qu’on n’a pas compris grand chose à ce qu’implique le véganisme. Carrefour est un distributeur d’une importance énorme, c’est un monstre qui participe à la destruction de la planète, comme toutes les grandes entreprises.

Si le mot « révolution » a un sens, c’est bien par exemple pour faire en sorte que Carrefour distribue autre chose que des produits industriels aux propriétés nutritives très mauvaises, sans parler bien entendu de ceux liés à l’exploitation animale…

On n’a donc pas à saluer Carrefour, qui ne change pas ses produits, mais seulement en ajoute à sa gamme, par souci de bénéfices. Car le problème est la réduction à la vie individuelle que font de nombreuses personnes véganes. Elles se voient comme des consommatrices et sont donc très contentes de plonger dans le « marché captif ».

Carrefour le sait et en profite. Pour comprendre cela, il suffit de rentrer dans un magasin vendant des produits cacher : les prix sont plus élevés, la qualité moins bonne, l’huile de palme est partout. Seulement, quand on obéit à la religion, on ne peut pas faire autrement…

Pour certaines entreprises, il y a la même perspective dans le véganisme. On se plaignait du Paris Vegan Day et de son esprit capitaliste artisanal : désormais, le salon « Veggie World Paris » aura lieu (début avril) organisé par l’entreprise allemande Veggie World, expert capitaliste de ce genre de choses (en tenant également à Berlin, Hambourg, Munich, Zurich, Utrecht, etc.).

Le responsable de Droits des Animaux a ouvert le magasin « Un monde végan » à Paris : le chiffre d’affaires a augmenté de 50 fois en six ans et un nouveau magasin va ouvrir dans dix jours à Lyon.

On aurait tort de penser que Carrefour se priverait de se lancer s’il y a un espace… Par exemple avec les surgelés de la série « veggie » donc, avec deux sur trois qui sont végétaliens : les galettes quinoa, boulgour, tomate, poivron, basilic, et les galettes boulgour et pois chiche à la provençale.

On est là dans le degré zéro de l’élaboration. Et donc, il y a les « steaks » (sic) et « boulettes » (sic) dont 11 sur 16 sont végétaliennes dans cette série « veggie » : Nuggets, Falafels, Boulettes au soja nature, Boulettes au soja tomate, basilic, Boulettes au soja petits légumes, Steaks au soja petits légumes, Steak au soja tomate, basilic, Steaks au soja fines herbes, Galettes de tofu à l’indienne.

Du soja partout : ce n’est guère étonnant, c’est le moins cher. C’est la logique des bénéfices qui prime. C’est une caricature de végétalisme, vu par la grande industrie.

Les boulettes, ce sont donc des protéines de soja déshydratées pour 18,5%, puis des légumes et de l’huile, des herbes aromatiques et du sucre, grosso modo… Voici par exemple la composition des « steaks » de soja :

eau, protéines de soja déshydratées 18%, purée de tomate double concentrée 9,5%, cube de tomate 8%, sauce tomate 8% (pulpe et concentré de tomate 7,4%, huile de tournesol, oignon, sucre, sel, basilic 0,07%), basilic 4%, oignon, huile de tournesol, sucre, sel, épaississants: méthylcellulose.
Huile de friture: huile de tournesol et de colza.

Pour le goût, nous ne pouvons pas avoir un avis : pas tant parce que c’est industriel, ou bien parce que c’est un projet élaboré par Carrefour en partenariat avec l’Association Végétarienne de France, mais parce que ces produits sont fabriqués dans un atelier utilisant du lait, des mollusques, des poissons, des oeufs…

Chili : Attaque contre l’entreprise Chilectra

C’est un fait que nous avons plusieurs fois souligné : le discours anti-technologie des zadistes est, en plus d’être franchement réactionnaire, infiniment moins radical et offensif, bien moins porteur de contenu que le primitivisme d’Amérique latine.

Ce primitivisme est critiquable sur plus d’un point ; il n’est pas constructif, il est velléitaire de par ses actions multiples sans perspectives, voire son nihilisme ouvert sur le plan social et politique, au nom de l’anarchie se réalisant du jour au lendemain, etc.

Toutefois, on ne peut pas leur reprocher de ne pas tenter quelque chose qui soit en adéquation avec l’ampleur du désastre. C’est justement la différence avec les zadistes : ces derniers nient la Nature, les primitivistes d’Amérique latine assument sa défense, en raison – ou au-delà – de leur anarchisme insurrectionaliste.

Chili : Attaque contre l’entreprise Chilectra

Vendredi 16 octobre

Les nuages, les pluies, les tempêtes, les ouragans, les raz-de-marée, les tremblements de terre et les séismes, les volcans qui ont brûlé il y a quelques mois sont le signal de ce que la terre commence à se venger, qu’elle crie et fait la guerre à cette civilisation qui jour après jour collabore avec sa société dans la destruction et l’assassinat d’animaux, le coupage d’arbres et la destruction de montagnes, l’expansion de signaux invisibles et l’obligation faite aux animaux, insectes et toute forme de vie à fuir loin de là où ils ont grandi.

Tout cela n’est pas nouveau, nous le savons et nous le tenons en compte, mais il s’agit de quelque chose que nous ne pouvons pas laisser passer comme si de rien n’était, nous devons attaquer d’une façon ou d’une autre en cellules, en groupes d’action contre les points des collaborateurs pour qu’ils sachent qu’il y a des groupes et des cellules prêts à attaquer et à venger, qu’il n’y a pas de destruction sans vengeance.

Si l’électricité et leurs centrales nucléaires envahissent les habitats naturels et sauvages où il ne se trouve aucun envahisseur de la société civilisée, il faut attaquer cette centrale électrique, de la façon que l’on juge la meilleure (peinture, molotovs, engins explosifs, etc.).

La nuit du vendredi 16 octobre, pour faire front à la réalité imposée par la technologie industrielle qui à son tour est utilisée comme main de l’État et du Capital

(Parenthèse 1 : Parce que sans la technologie actuelle endormante, ceux-ci ne disposeraient pas de la facilité de manipulation qu’ils ont « grâce » à leurs appareils technologiques)

(Parenthèse 2 : En disant « grâce » et « technologie actuelle », nous ne faisons PAS référence au fait que nous acceptions celle-ci, il s’agit d’un exemple pour comprendre pourquoi nous pensons que le système technologique industriel est à la tête de toute la destruction de la terre, et nous ne nous éloignons pas non plus totalement de la préoccupation de savoir que ces serviteurs marchent avec ces appareils en main, parce que ce sont eux qui collaborent avec la destruction des vallées natives et l’installation de câblages dans les montagnes) afin de pouvoir endormir et convertir en machines qui marchent tout en émettant des signaux wifi, nous nous sommes dirigés comme des flèches, inaperçus des policiers qui patrouillaient dans le secteur (puisque certaines rues de l’avenue avaient un problème de lumière), en toute normalité mais avec vengeance et décision, vers une entreprise électrique du nom de Chilectra, sur l’Avenue El Parron à Santiago.

Nous avons placé un petit artefact explosif qui était une bouteille métallique de jus avec quelques grammes de poudre et un système de double mèche à retardement (tandis que le gardien de cette entreprise était assis dans sa cabine) pour faire frémir l’ouïe des patrouilles du secteur et bien sûr pour dire que les installations électriques de ce « pays » sont nos objectif, car elles ont pendant des années collaboré et détruit des parties de la terre pour y placer leurs structures métalliques dégueulasses ou encore leurs antennes qui stressent les oiseaux et qui pour leur part (les entreprises d’électricité) collaborent avec les destructeurs de montagnes que sont les barrages.

Nous regrettons que l’engin explosif installé dans l’une des grilles du périmètre ait eu un petit défaut que nous avons pensé être le fait que l’utilisation de la double mèche à retardement, en créant deux orifices dans cette bouteille métallique, a fait que l’un des deux a permis que le gaz de la poudre noire s’échappe plus facilement, ce qui a fait que le bruit et l’explosion que nous espérions n’a pas été aussi forte et destructrice qu’il était planifié. Nous nous améliorerons grâce à nos erreurs.

Que les assassins sachent qu’il n’y a pas de poudre qui n’explose face à leurs visages.

Que l’esprit et l’action aillent de pair contre le système techno-industriel.

Cette attaque n’est qu’un avertissement de ce que nous sommes attentifs et le son de l’explosion ne se repose ni ne dort.

Nous saluons le Guerrier Ignacio Muñoz, séquestré dans « le laboratoire » Santiago 1. Ton action est génératrice de grandes idées d’amour et de destruction de civilisation.

Cellule Karr-kai

Note 1 : Nous mettons laboratoire entre guillemets parce qu’Ignacio Muñoz, dans un de ses communiqués, faisait référence à la prison entreprise de Santiago 1 comme à un laboratoire.

La dimension régressive de Cause Animale Nord

Nous voici donc quelques temps après l’affaire Cause Animale Nord, et il y a lieu de revenir un peu là-dessus, de par l’ampleur dévastatrice que cela a eu, malheureusement.

Pour cela, jetons un oeil sur le facebook de Cause Animale Nord, histoire de voir comment sont considérées les choses. Et là on peut voir qu’on s’enfonce de plus en plus de ce côté dans l’egotrip et la mise en scène…

Par exemple, hier, Cause Animale Nord a affirmé avoir été victime d’une agression (en fait juste des insultes et l’exigence de partir). C’est un prétexte pour une mise en avant typique et un hold up sur la libération animale comme concept…

« Pour m’avoir il en faut plus » est-il même dit, dans un grand élan de virilisme et d’egotrip…

On est là bien éloigné de la rationalité! D’ailleurs, on aurait pu penser qu’il y aurait un certain profil bas au sujet de l’affaire elle-même. Pas du tout, Cause Animale Nord abandonne même sa dénonciation des trafics de chiots pour dénoncer le fait qu’un SDF puisse avoir un chien.

Bien sûr, aucun chien ne devrait vivre dehors…, mais aucun être humain non plus! Un tel raisonnement pourtant logique semble hors de portée de personnes misanthropes.

Voici les « provocations » de Cause Animale Nord:

Il y a pourtant bien sur cette photo deux êtres vivants qui souffrent, et pas du tout qu’un. Quel intérêt d’opposer l’un à l’autre, si ce n’est la misanthropie, sorte de copie inversée de l’idéologie dominante?

Et quel intérêt de continuer à jouer les débusqueurs de complot, si ce n’est pour vivre dans son monde intérieur, où l’on apparaît comme des « justiciers », tout en étant totalement déconnectés de la réalité de la société?

Comme on le voit, il y a un changement complet de ligne : fini la question des trafics de chiot censés être au coeur du problème… Désormais le SDF en tant que SDF est un ennemi.

Il y a également eu une vidéo diffusée, filmée en caméra cachée. On y voit le SDF dans la rue et sous la pluie le soir, apparemment sans son chien. La personne qui filme va alors le voir au bout d’un temps, faisant sembler de l’avoir reconnu dans la vidéo qui avait circulé, et demandant à voir le chien. Le SDF le montre alors, celui-ci étant dans une boîte de transport. L’idée était de montrer qu’il traite mal le chien.

C’est la logique paranoïaque poussée jusqu’au bout : hier il était parlé par Cause Animale Nord de forces obscures ayant amené au succès de la vidéo sur le net, aujourd’hui un simple SDF devient cet ennemi source de tous les problèmes.

C’est implacable comme raisonnement et c’est d’un malsain! Dans l’ordre des choses et en même temps que cela, Cause Animale Nord a dénoncé la personne qu’on voit avec son président dans la fameuse vidéo, l’accusant d’avoir fermé son facebook dès la sortie de l’affaire et également d’avoir poussé à l’origine à l’action de la prise du chien…

Tout cela montre l’absence de cohérence. On peut d’ailleurs voir que le facebook de Cause Animale Nord est absolument terrible de par sa rhétorique infantilisante  et misanthrope, d’un régressif absolu.

C’est le hold up de la misanthropie et de la régression sur la libération animale. Tout cela sert évidemment parfaitement l’extrême-droite, car l’extrême-droite ce ne sont pas forcément des chemises brunes en rang d’oignons, c’est aussi un endormissement généralisé, un infantilisme complet…

Cause Animale Nord sert un processus d’infantilisation massive. C’est terrible à dire mais la vague « animaliste » de ces derniers mois ou dernières années se dégrade à grande vitesse en simple appendice régressif de la montée du Front National, qui est la régression à grande échelle…

Le véganisme, cela devrait être l’action consciente pour une utopie à réaliser, cela se transforme ici en passivité agressive tournée vers la misanthropie.  C’est inacceptable!

On remarquera également cette habile information ci-dessous, qui salue les gendarmes, information tout à fait calculée comme on peut le deviner. Elle se veut un soutien aux institutions pourtant dénoncées auparavant comme ne faisant rien!

Mais on n’est pas à une contradiction prêt quand il s’agit de jouer sur la corde de l’émotion, de la manipulation des sentiments, des impressions fortes pour « émouvoir » et réduire la conscience à pas grand chose…

Cause Animale Nord apparaît bien comme s’inscrivant dans une tendance de fond. Cela ne veut nullement dire qu’il faille une dénonciation non constructive c’est-à-dire niant la libération animale ou la considérant comme secondaire.

Il y a une bataille de fond : celle pour sauver la libération animale du hold up existentialiste et misanthropique, des anarcho-antispécistes et des fachos!

COP 21 : le gouvernement sourd aux demandes de la société civile

Alors que la COP21 arrive, les associations institutionnelles s’aperçoivent que le sol se dérobe sous leurs pieds. Leur nature va être démasquée, dans la mesure où le fait qu’elles ne servent à rien face à la destruction de la Nature va devenir visible aux yeux de tous et toutes…

D’où leur appel et leur fausse critique du gouvernement, dans leur appel « COP 21 : le gouvernement sourd aux demandes de la société civile ». Cocasse de la part d’associations subventionnées, ou bien n’ayant jamais parlé d’écologie (que viennent faire ici les scouts protestants?), ou bien encore les grosses structures n’existant que par la reconnaissance institutionnelle…

Sans parler de la fondation Nicolas Hulot, qui signe alors que Nicolas Hulot est le représentant spécial à l’écologie du gouvernement, nommé par François Hollande lui-même!

C’est la fin d’une époque, et il n’y a pas de place pour elles : voilà ce que deviennent ces associations en panique, avec leur logique de charité, de religiosité, de démarches institutionnelles, de parasitisme bureaucratique, de subventions officielles pour prétendre être « critiques » mais de l’intérieur seulement…

COP 21 : le gouvernement sourd aux demandes de la société civile

La silence du gouvernement face aux demandes de 130 organisations compromet les conditions dans lesquelles des dizaines de milliers de représentants de la société civile mondiale vont participer à la Conférence climat dans quelques semaines.

Dans moins de six semaines se tiendra au Bourget le 21ème sommet des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP21.

Près de 40 000 personnes y sont attendues, des délégations venues de 196 pays différents s’efforceront de trouver des solutions pour lutter contre le dérèglement climatique. Pour la France il s’agit d’un enjeu considérable : la COP21 est le plus grand rassemblement diplomatique jamais accueilli par le pays tandis qu’à l’échelle internationale il représente une étape-clé des négociations sur le climat.

Tour à tour, ces derniers mois, différents membres du gouvernement ont appelé de leurs vœux la mobilisation de la société civile à cette occasion.

Ainsi lors de la cérémonie officielle «Go COP21» organisée à l’Elysée le 11 septembre dernier, François Hollande déclarait-il devant un parterre d’ONG et de représentants syndicaux que «tout dépendra bien sûr de la capacité, de la volonté des Etats, mais aussi de la force des peuples, des mouvements que vous représentez».

La Coalition Climat 21 s’est effectivement constituée sur l’idée que les changements majeurs et indispensables pour répondre aux enjeux du dérèglement climatique ne seront possibles sans une mobilisation large et durable de la société.

Cette coalition regroupe aujourd’hui 130 organisations, des syndicats aux ONG, en passant par les mouvements sociaux, les jeunes ou les groupes de foi. Nous nous sommes donnés pour objectif de préparer des mobilisations citoyennes massives en décembre.

Pour cela, nous devons faciliter la participation de toutes celles et ceux qui souhaitent exprimer leur inquiétude et leur volonté de changement, qu’ils soient invités de la conférence officielle ou non.

Nous agissons sur tous les terrains : celui de l’emploi, celui de l’environnement, celui de la solidarité mais aussi ceux de l’éducation et des spiritualités. Nous avons à cœur de défendre une société moins inégalitaire, à l’abri des ravages du climat et du modèle de développement qui les perpétue, et nous sommes déterminés à mettre l’ensemble de nos forces au service d’un mouvement durable pour la justice climatique.

Depuis près de deux ans nous préparons donc différentes mobilisations, dont une grande marche pour le climat à Paris le 29 novembre, en amont de l’ouverture du Sommet officiel, deux espaces de rencontres et de débats ouverts au grand public ainsi qu’une journée de mobilisation de masse à l’issue du Sommet, le 12 décembre.

Ces différents temps donneront à voir la diversité de nos approches tout en nous permettant d’élargir et de renforcer le mouvement populaire en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique et ses causes.

Ils seront aussi l’occasion d’accueillir à Paris les dizaines de milliers de personnes venues du monde entier qui se sentent également concernées. Les Européens d’abord, pour lesquels le déplacement est le plus facile, mais également des représentants des pays du Sud, ceux qui sont aujourd’hui les plus affectés par la crise climatique.

Pour ouvrir ces larges espaces d’expression, nous avons besoin que le gouvernement réponde à nos demandes. Celles-ci sont simples : un trajet emblématique au cœur de Paris pour la marche du 29 novembre, des hébergements pour les dizaines de milliers de personnes qui convergeront vers la capitale, mais aussi des visas pour celles et ceux qui, venant des zones les plus impactées par le dérèglement climatique, souhaitent venir témoigner et participer à ce moment historique.

À ce jour, le gouvernement reste sourd à nos demandes. Nous l’appelons à traduire ses engagements en actes : à quelques semaines de l’ouverture de la conférence, ce silence compromet les conditions dans lesquelles des dizaines de milliers de représentants de la société civile mondiale vont participer à la mobilisation.

Pire, il fait douter de la sincérité du gouvernement lorsqu’il dit souhaiter une mobilisation citoyenne d’envergure sur le climat. Il n’y aura pourtant pas d’avancées majeures dans la lutte contre le dérèglement climatique et ses causes sans prise en compte des mouvements citoyens dans toute leur diversité.

Associations membres de la Coalition Climat 21 :

350.org, ACF – Action Contre la Faim, Actionaid, AderOC décroissance, Agenda 21 Afrique – A21A, Agir pour l’Environnement, AITEC – Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs, Agrisud, ALDER – Climat Energie, ACIPA, Alofa Tuvalu, Alternatiba, Altertour, Les Amis de la Terre, Les Amis d’Enercoop, les Assises musulmanes de l’Ecologie, Association Espace Vision, Artisans du Monde, Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire – AMFPGN, Association des Populations de Montagnes du Monde, Association 4D, ATTAC, Attention Chantier, Avaaz, Bloom, Bizi !, Blue Energy, Brahma Kumaris, Campaign Against Climate Change, CARE, CARI, Collectif Mantois et Climat, Connected by Nature, CCFD- Terre Solidaire, CFDT – Confédération Française Démocratique du Travail, CGT, CLER – Réseau pour la transition énergétique, Coalition Eau, Collectif Roosevelt, Coordination Eau Île-de-France, Coordination SUD, Confédération Paysanne, Collectif pour une Transition Citoyenne, Collectif pour les droits des femmes, Chrétiens Unis pour la Terre, CREAQ – Centre Régional d’Eco-énergétique d’Aquitaine, CRID – Centre de Recherche et d’Information pour le Développement, CIWF France, CliMates, CISP, Coeur de Forêt, Comité de Solidarité avec les indiens des Amériques, CSP75, Désobéir, Droit humain France, EEUDF – Eclaireurs et Eclaireuses Unionistes de France, Effet de Serre Toi-Même Association, Emmaüs – France, End Ecocide on Earth, Eclaireuses et éclaireurs unionistes de France, Énergie Partagée, Fédération protestante de France, FNE – France Nature Environnement, Forum pour une Nouvelle Gouvernance Mondiale, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Fondation Danielle Mitterrand – France Libertés, FSU – Fédération Syndicale Unitaire, France Amérique Latine, Geres, Green Cross France & Territoires, Greenpeace, Grand Orient de France, HNNE – Haute Normandie Nature Environnement, Humanité et Biodiversité, L’Heureux Cyclage, Institut Momentum, Jeunes Amis pour la Terre, J’aime le vert, Je vote pour le Climat, Justice et paix, LGBTI pour le Climat, Ligue des droits de l’Homme, Le mouvement de la Paix, Les Petits Débrouillards, LPO – Ligue pour la protection des Oiseaux, la Marche Mondiale des Femmes, Mouvement Utopia, le MRAP, MRES, Max Havelaar France, Nature Rights, Negawatt, The Noise, Oxfam France, Oui à la Transition, Oui Share, Our Voices, Pax Christi, Peuples solidaires, POC21, Plateforme pour le Commerce Equitable, RAC – Réseau Action Climat, REFEDD – Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable, Réseau Ecole et Nature, Réseau Féministe Ruptures, Réseau Foi & Justice Afrique – Europe, Réseau IPAM, Réseau Sortir du Nucléaire, Réseau Gubbio, Réseau Ecole et Nature, Respaix Conscience Musulmane, Ritimo, Scouts et Guides de France, Secours Catholique Caritas France, Semaine de la Solidarité internationale, Sciences Citoyennes, Solidarité Asso, Stop Gaz de Schiste ! (Ni ici ni ailleurs), Students for Climate, TACA – Taxe Carbone avec Redistribution, Association Terre et Liberté pour Arauco, Union Syndicales Solidaires, UNEF, VECAM, WWF, YMCA France, Zéro Waste France.

Un an après la mort de Rémi Fraisse, l’absence de vérité

Il y a un an, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, Rémi Fraisse était tué lors d’affrontements avec les forces de l’ordre et désormais les choses sont très claires : l’Etat cache la vérité, comme il l’avait d’ailleurs immédiatement fait à l’époque.

Voici ce qu’explique Le Monde :

Le Monde a pu prendre connaissance du retour de commission rogatoire déposé en mars par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) sur le bureau de la juge Anissa Oumohand, chargée de l’instruction ouverte pour « violences par une personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». (…)

Reste le point central de l’argumentation des gendarmes : l’état de danger dans lequel ils se seraient trouvés, avec notamment de nombreux jets de cocktails Molotov. Mais là encore, les contradictions dominent.

Au sein du 4e peloton, celui du chef J., un gendarme n’a « pas vu de cocktail Molotov », un autre est « certain » d’en avoir vu, un troisième en a vu un, mais il a éclaté « à une dizaine de mètres » devant eux.

Lors de l’audition du responsable de la cellule image de l’escadron, chargé de filmer les événements, l’enquêteur s’étonne d’ailleurs : « Nous ne voyons pas de cocktails Molotov sur les vidéos. »

En réalité, il y a bien eu des jets de bouteilles enflammées, mais peu et loin des militaires. Les gendarmes sont bien protégés dans le carré de 30 mètres sur 30 mètres qu’ils sont chargés de garder. La « zone vie » du chantier est entourée d’un grillage de 1,80 m, et d’un fossé profond de 2 mètres et large de 1,50 m.

Malgré les efforts déployés, l’IGGN ne parvient pas à documenter les effets des « violences caractérisées » des opposants : le seul blessé, côté gendarme, s’est fait mal au genou en trébuchant tout seul lors d’une sortie…

On comprend que le président du conseil général du Tarn, le préfet et le commandant de gendarmerie aient refusé les demandes faites par la Ligue des Droits de l’Homme, pour l’établissement d’un rapport au sujet de la mort de Rémi Fraisse, qui vient justement d’être rendu public.

Ce que dit le rapport est clair : c’est l’Etat qui a posé le choix de la violence, de la casse. Voici ce que dit un résumé :

« A cet égard, ce que met en évidence le rapport est accablant. S’il n’est pas contestable qu’un petit groupe d’individus avait décidé de profiter des manifestations pour s’en prendre aux forces de l’ordre, tel n’était pas le cas de l’immense majorité des manifestants. Et les forces de l’ordre n’ont jamais été réellement en danger, et encore moins en risque de perdre le contrôle de la situation.

Qu’est-ce qui peut justifier, dans ces conditions, les violences, les insultes, les humiliations, la destruction de biens personnels, la complicité avec les milices locales constatées (parfois filmées) tout au long des événements et qui ne donneront jamais lieu à poursuites malgré les plaintes déposées ?

Qu’est-ce qui peut justifier, la seule nuit de la mort de Rémi Fraisse, l’usage de 703 grenades de toutes sortes et le tir de 74 balles en caoutchouc, dont on sait qu’elles peuvent avoir un effet létal ? Rien, si ce n’est les ordres reçus et le sentiment d’impunité généré par l’attitude des responsables politiques.

La suite de ces débordements d’Etat suit la même logique. Un homme est mort ? On tente d’abord de dissimuler, de nier parfois jusqu’à l‘évidence la réalité du drame ; et puis de justifier cette mort par la violence démesurée attribuée aux manifestants, victimes comprises.

Pour un peu, et même si tous ne l’ont pas dit sous cette forme, elle n’aurait eu que ce qu’elle méritait. Du Premier ministre et ses rodomontades agressives à l’Assemblée nationale, au ministre de l’Intérieur qui n’a su qu’en début de matinée et n’a donné que des consignes d’apaisement, au préfet, qui s’aligne sur son ministre aux hommes de terrain qui démentent leur ministre, c’est une sorte de sauve-qui-peut, de déni obtus face à une mort subitement trop lourde à assumer…

Cette fuite générale en dit long sur la valeur accordée à la vie brutalement interrompue de Rémi Fraisse. 48 heures après la mort de Rémi Fraisse, on attendait toujours un signe, ne serait-ce que de compassion, de la présidence de la République et du Premier ministre…

Malgré le mutisme systématique des autorités publiques qui ont refusé tout contact avec notre commission d’enquête (comme si c’était déchoir que de dialoguer avec
la société civile), ce rapport démonte la mécanique de camouflage destinée à exonérer les forces de l’ordre, comme les responsables politiques, de leur implication dans ce drame. »

Voici les liens : le rapport est  ici, les annexes du rapport ici, l’abstract qui résume ici.

François Hollande fait copain-copain avec le « Chasseur français »

Nous vivons dans un pays de plus en plus réactionnaire, traditionaliste, conservateur : c’est un simple constat facile à faire.

Et c’est certainement un exemple historique significatif. En effet, François Hollande a accordé une interview en grande pompe au « Chasseur français », ce mensuel ultra-conservateur tirant à plus de 500 000 exemplaires.

Voici la couverture de la revue, où l’on voit que l’interview est mise en avant de manière significative.

C’est également vrai sur le net…

La présentation est très parlante aussi:

Rôle et représentation des chasseurs dans la gestion de la biodiversité, régulation évolutive des loups, engagement en faveur des zones rurales défavorisées, défense de l’intégrité des communes, mouvements zadistes, nouveau rôle du domaine national de Chambord, élections régionales et… implication du Chasseur Français dans le paysage national sont quelques thèmes de cet entretien exceptionnel.

Sans omettre quelques confessions sur l’enfance du Président de la République qui pourront peut-être surprendre. L’intervention présidentielle s’inscrit dans le cadre de la célébration de l’anniversaire du magazine dont l’histoire a accompagné les grands bouleversements de notre pays.

Car on a ici du donnant-donnant. Le chasseur français salue le traditionalisme et le loyalisme, François Hollande célèbre le terroir. C’est un échange de bons procédés, expliqué comme suit par la revue dans son éditorial dans une optique très apolitique-conservatisme ultra :

Et voici comment François Hollande, de son côté, salue la revue…

Incroyable que de lire cela. C’est une politique fondée sur un populisme terrible, qui est vraiment d’un esprit pétainiste. Il est incroyable de  lire le président de la république célébrer la chasse et le terroir, alors que ses réponses se retrouvent entre des publicités pleine page pour des fusils…

On a même des « confidences » sur l’enfance, dans un style véritablement démagogique, absolument régressif sur le plan de la maturité politique. Quand on lit cela, on voit mal comment l’infantilisme propagé par François Hollande n’ouvre pas la voie à Marine Le Pen…

Le président de la république saluant les 130 ans du chasseur français en saluant l’exploitation et le meurtre des veux élevés sous la mère… Voilà qui montre bien que tout cela doit être balayé et jeté dans les oubliettes de l’histoire!

Nous vivons une époque affreuse, mais le triomphe du conservatisme ne pourra pas durer éternellement : c’est trop en décalage avec les possibilités de notre époque, avec l’exigence d’une vie en harmonie avec les animaux, avec l’humanité reconnaissant qu’elle est un élément de l’ensemble de la vie sur notre planète!