Appel aux dons pour les soins et l’opération d’un chat

Nous passons ici un petit appel au don, concernant le chat d’une personne âgée dans la grande précarité et s’étant faite débordée dans son soutien aux animaux. Le chat a été confié à une famille d’accueil, mais il a des problèmes de santé et les frais s’accumulent très vite chez les vétérinaires : scanner, prélèvements et analyses, opération : on dépasse vite les 1000 euros. Si donc vous en avez les moyens, n’hésitez pas à faire un don, chaque euro comptant dans ce genre de situation.





Soulignons ici que cet aspect – le soutien pratique aux animaux – n’est pas seulement important : cela doit être même au centre de l’identité de la libération animale. Être vegan est très bien mais c’est le minimum, ce n’est pas un aboutissement en soi : ce qui compte c’est de se fonder là-dessus pour aller de l’avant.

Ainsi, faire en sorte de ne pas « bousculer » des pigeons dans une rue est un acte important ; c’est un acte militant. Il ne modifie pas la réalité directement, mais cela contribue à se changer soi-même (même si c’est un aspect secondaire) et à établir de nouveaux rapports avec soi-même, avec les animaux et avec la société.

C’est cela qui contribue à provoquer les changements culturels auxquels il faut arriver. Ce n’est pas suffisant en soi, mais c’est nécessaire, sinon on s’écarte du cœur de la question : les animaux eux-mêmes.

Le grand souci bien entendu est que le gigantesque soutien qui existe passe inaperçu dans notre société ; il n’y a pas de relais culturel aux abnégations innombrables qui existent. Cela n’aide pas aux motivations et à l’engagement. Rendre lisible le soutien aux animaux est donc une tâche nécessaire, mais difficile bien entendu de par l’individualisme dominant, qui occupe tous les terrains et ne veut surtout pas que soit visible une autre culture !

Maupassant sur les chats

Voici un extrait d’une nouvelle intitulée « Sur les chats », de Maupassant. Ce dernier reprend le thème du chat mystérieux, allégorie de la femme hautaine et majestueuse, qui a été développé par Baudelaire.

Dans la nouvelle, il joue sur la dimension « érotique » de la comparaison du chat et de la femme, tous deux gracieux et inaccessibles. C’est bien écrit, peut-être assez réussi, mais d’une certaine manière tout de même assez douteux.

« Rien n’est plus doux, rien ne donne à la peau une sensation plus délicate, plus raffinée, plus rare que la robe tiède et vibrante d’un chat (…).

Je rêvai de nouveau.

Cette fois je voyageais encore, mais en Orient, dans le pays que j’aime. Et j’arrivais chez un Turc qui demeurait en plein désert. C’était un Turc superbe ; pas un Arabe, un Turc, gros, aimable, charmant, habillé en Turc, avec un turban et tout un magasin de soieries sur le dos, un vrai Turc du Théâtre-Français qui me faisait des compliments en m’offrant des confitures, sur un divan délicieux.

Puis un petit nègre me conduisait à ma chambre—tous mes rêves finissaient donc ainsi—une chambre bleu ciel, parfumée, avec des peaux de bêtes par terre, et, devant le feu—l’idée de feu me poursuivait jusqu’au désert—sur une chaise basse, une femme, à peine vêtue, qui m’attendait.

Elle avait le type oriental le plus pur, des étoiles sur les joues, le front et le menton, des yeux immenses, un corps admirable, un peu brun, mais d’un brun chaud et capiteux.

Elle me regardait et je pensais : «Voilà comment je comprends l’hospitalité. Ce n’est pas dans nos stupides pays du Nord ; nos pays de bégueulerie inepte, de pudeur odieuse, de morale imbécile qu’on recevrait un étranger de cette façon.»

Je m’approchai d’elle et je lui parlai, mais elle me répondit par signes, ne sachant pas un mot de ma langue que mon Turc, son maître, savait si bien.

D’autant plus heureux qu’elle serait silencieuse, je la pris par la main et je la conduisis vers ma couche où je m’étendis à ses côtés… Mais on se réveille toujours en ces moments-là ! Donc je me réveillai et je ne fus pas trop surpris de sentir sous ma main quelque chose de chaud et de doux que je caressais amoureusement.

Puis, ma pensée s’éclairant, je reconnus que c’était un chat, un gros chat roulé contre ma joue et qui dormait avec confiance.

Je l’y laissai, et je fis comme lui, encore une fois.

Quand le jour parut, il était parti ; et je crus vraiment que j’avais rêvé ; car je ne comprenais pas comment il aurait pu entrer chez moi, et en sortir, la porte étant fermée à clef.

Quand je contai mon aventure (pas en entier) à mon aimable hôte, il se mit à rire, et me dit : «Il est venu par la chattière», et soulevant un rideau il me montra, dans le mur, un petit trou noir et rond.

Et j’appris que presque toutes les vieilles demeures de ce pays ont ainsi de longs couloirs étroits à travers les murs, qui vont de la cave au grenier, de la chambre de la servante à la chambre du seigneur, et qui font du chat le roi et le maître de céans.

Il circule comme il lui plaît, visite son domaine à son gré, peut se coucher dans tous les lits, tout voir et tout entendre, connaître tous les secrets, toutes les habitudes ou toutes les hontes de la maison. Il est chez lui partout, pouvant entrer partout, l’animal qui passe sans bruit, le silencieux rôdeur, le promeneur nocturne des murs creux.

Et je pensai à ces autres vers de Baudelaire :

C’est l’esprit familier du lieu ;

Il juge, il préside, il inspire

Toutes choses dans son empire ;

Peut-être est-il fée,—est-il Dieu ? »

L’industrie agroalimentaire trouve dans l’industrie de l’alimentation animale un débouché inespéré…

Continuons sur la question de la généralisation de l’exploitation animale, notamment à travers la question des « déchets » des fermes-usines et celle de la nourriture pour les animaux domestiques dont nous parlions hier.

Rappelons brièvement la question de l’alimentation des animaux adoptés : si le véganisme est une valeur devant être universelle, est-il juste d’obliger un animal adopté à suivre un régime végétalien ? Et surtout, avant même de pouvoir poser la question, est-ce possible ?

Car l’exploitation animale dénature tout, de manière forcenée…

Voici un extrait à ce sujet du livre « Un vétérinaire en colère », qui est un « essai sur la condition animale » d’une personne absolument non végane, mais constatant des simples vérités à travers son métier.

L’industrie agroalimentaire qui produit des denrées destinées à la consommation humaine trouve dans l’industrie de l’alimentation animale un débouché inespéré pour ses restes. C’est un peu normal, alors que la nourriture de qualité se fait rare même pour les humains. Après tout, les chiens, des éboueurs, des détritivores, des coprophages et des nécrophages par nature, consomment volontiers des cadavres, des détritus et des excréments.

Dans certains pays du tiers-monde où les conditions sanitaires laissent à désirer, les chiens mangent ce qu’ils peuvent pour survivre… Par ailleurs, la plupart des chiens abandonnés qui retournent à l’état sauvage survivent en mangeant ce qu’ils trouvent dans les dépotoirs municipaux. En sachant cela, il est beaucoup plus facile de lire les pages qui suivent.

Les équarrisseurs recueillent dans les fermes, les abattoirs, les fourrières, les zoos, les restaurants, les grandes surfaces, chez les vétérinaires, au bord des routes, etc. tous les sous-produits de l’industrie agricole et les animaux morts, peu importe ce qui a causé la mort. Tout ce qui est impropre à la consommation humaine est recyclé par les équarrisseurs pour être resservi aux bêtes ou transformé en engrais agricoles.

Or, indirectement, ces sous-produits reviennent dans notre assiette, car nous mangeons non seulement la viande des animaux nourris de ces déchets, mais aussi des légumes, des céréales et des fruits (même biologiques) fertilisés avec des engrais d’origine animale (poudre d’os, farine de sang, de viande, de poisson, etc.).

En outre, une grande variété de sous-produits des animaux de boucherie servent à fabriquer une multitude de produits de consommation.

Il est exceptionnel de trouver un aliment destiné à la consommation humaine qui ne soit pas fabriqué, sous une forme ou une autre, avec des produits qui viennent d’animaux nourris de farines protéinées composées des déchets de l’industrie agroalimentaire. La chaîne alimentaire tout entière peut être contaminée par les toxines, les produits chimiques tels que les pesticides, les insecticides et les fongicides, et par les microbes que ces déchets peuvent contenir.

Non seulement le lait, les oeufs et le beurre, mais encore le saindoux et la gélatine qui sert à fabriquer les bonbons des enfants, les guimauves, les biscuits, les sirops peuvent être contaminés. Même les cosmétiques (le rouge à lèvres, par exemple), le tabac (les toxines contenues dans les engrais fabriqués à partir des sous-produits animaux peuvent être absorbées par les plantes), les aliments biologiques (engrais de sou-produit animal) peuvent être contaminés.

Dans le domaine médical, de tels sous-produits entrent, directement ou indirectement, dans la fabrication de nombreux vaccins, du catgut des chirurgiens, des hormones de croissance, de l’insuline, des gonadotrophines, etc. Les études sur les greffes d’organes de cochons (xénogreffes) modifiés génétiquement pour réduire les risques de rejet laissent entrevoir la possibilité imminente de remplacer les organes défectueux des humains, mais également le danger de contamination. À long terme, la boucle se ferme par la contamination de la terre et de l’eau potable.

Non seulement les abats, les pattes, les articulations, le contenu intestinal, le poil, les plumes, les têtes, les glandes mammaires, les foetus riches en ostrogènes, les nageoires, les arêtes et les viscères de poissons sont recyclés, mais aussi les viandes et les poissons avariés et pourris et toutes les autres denrées comestibles dont la date de péremption est dépassée (y compris leur emballage en plastique), les graisses rances et détériorées des restaurants, les parties cancéreuses, les abcès découpés et les quartiers de viande rejetés par les inspecteurs des abattoirs, les animaux morts pendant le transport et les autres trop faibles pour atteindre l’abattoir, les cadavres d’animaux de ferme morts à la suite d’une maladie, d’un empoisonnement, d’un accident, les animaux sauvages et domestiques écrasés par les voitures, et même les corps en putréfaction.

Selon Deborah Lynn Dadd, auteure du livre The Non-toxic Home of Office, aux États-Unis, 116 000 mammifères et 15 millions de volailles sont condamnés avant l’abattage. Après l’abattage, 325 000 carcasses et plus de 5,5 millions de parties malades sont refusées pour la consommation humaine. 140 000 tonnes de volailles sont retirées de la chaîne alimentaire pour cancer. Tous les animaux impropres à la consommation humaine sont utilisés dans la fabrication des aliments pour bêtes. (…)

Certaines marques annoncent «nutrition complète et équilibrée à 100 %», alors que personne ne connaît les besoins alimentaires exacts des animaux, non plus d’ailleurs que ceux des êtres humains. À l’heure actuelle, même après un siècle de recherches intensives portant sur les espèces les plus connues, les poules et les rats, on n’a pas encore réussi à déterminer complètement leurs besoins alimentaires.

Il existe des données sur la croissance, mais aucune sur la longévité et la santé optimale des animaux de compagnie . On trouve peu de données concernant les animaux exotiques. Par ailleurs, chaque individu, selon son patrimoine génétique, sa race, son activité et son interaction avec l’environnement, a des besoins individuels bien précis qu’aucun régime alimentaire ne peut combler.

Ces besoins ne peuvent être évalués qu’approximativement. Même les fabricants des marques de commerce les plus réputées ne les connaissent pas très bien. Il y a quelques années, ils ont dû rappeler tous leurs produits pour chats à cause d’une carence en taurine (acide aminé) qui se manifestait par des problèmes cardiaques et oculaires très graves.

Cet acide aminé se trouve principalement dans la viande de qualité et, malheureusement, les sous-produits de catégorie inférieure que les fabricants utilisent en contiennent très peu. Du reste, la cuisson et la transformation industrielle détruisent le peu de taurine qu’ils renferment. Le besoin d’en ajouter est en soi une indication de la mauvaise qualité des ingrédients de base.

Il y a en outre des interactions entre les aliments frais que les aliments industriels archi-transformés par la cuisson à haute température sont incapables de reproduire. Cette cuisson, comme l’a montré Pottenger, détruit les principes nutritifs des aliments. Les minéraux, par exemple, se trouvent dans les aliments frais sous forme organique et non sous forme inerte, comme c’est le cas dans la nourriture pour animaux.

Les fabricants de nourriture haut de gamme soumettent leurs produits à des tests de qualité (selon les méthodes de l’AFFCO) en les servant à quelques animaux (souvent des beagles) pendant une période variable pouvant aller jusqu’à six mois. Ces tests ne permettent de déceler que les insuffisances les plus grossières de la diète, les conséquences des autres, plus subtiles, pouvant parfois mettre des années avant de se manifester.

Tous ceux qui travaillent avec les animaux exotiques, comme les oiseaux, par exemple, ou avec les animaux de ferme, comme les vaches laitières ou les truies nourricières, savent très bien qu’il faut un an, sinon deux, avant que des maladies par carence apparaissent, notamment des infections chroniques, des problèmes de plumage, des problèmes de reproduction et de performance, ou encore un manque de vigueur généralisé parfois difficile à associer à une alimentation mal équilibrée. Les animaux de boucherie n’ont pas le temps de développer des maladies de carence, car nous les mangeons bien avant.

Chiens, chats et croquettes comme terrain pour l’exploitation animale

Le journal Le Monde, à l’occasion du salon de l’agriculture qui se terminait hier, a publié un article intitulé « Le marché en or des croquettes pour animaux ».

En voici un extrait, concernant la situation économique, car si l’article commence par parler du marketing lors du salon de l’agriculture, avec les campagnes ciblant les « maîtres », on a ensuite un véritable panorama de la situation du « pet food ».

La question de savoir si nos amis chiens et chats peuvent et doivent avoir une alimentation végatalienne est un débat compliqué. Cependant, ce qu’il faut prendre en compte dans tous les cas, c’est qu’on a ici un élargissement de l’exploitation animale, encore une fois…

Partout, à tout le monde, l’exploitation animale tente de généraliser la « viande »…

Larges gammes de produits de plus en plus segmentés, circuits de distribution spécialisés comme les animaleries ou les vétérinaires, gages de prix très rémunérateurs, la machine du pet food tourne à plein. Selon la société d’études Euromonitor, le marché mondial de la nourriture pour animaux de compagnie a pesé 74,5 milliards de dollars (54 milliards d’euros) en 2013. Elle estime qu’il devrait continuer à progresser, au rythme de plus de 6 % par an, et dépasser les 100 milliards de dollars dans cinq ans.

Il est vrai que, quand le consommateur se serre la ceinture et choisit parfois de rogner sur son budget alimentaire, il rechigne à faire de même pour son animal favori. Les ventes de pet food sont donc moins sensibles aux aléas économiques. Pour le grand bonheur des fabricants. Autre intérêt pour eux : les maîtres sont à l’écoute de tout ce qui peut, selon eux, apporter plaisir et bien-être à leur chat ou à leur chien.

Pas étonnant alors que cette mine d’or aiguise les appétits. Deux grands groupes se taillent la part du lion. Selon Euromonitor, l’américain Mars, connu pour ses marques Pedigree, Whiskas, Royal Canin ou Sheba, dépassait d’une courte tête son grand rival, Nestlé, en 2012, avec des parts de marché mondial respectives de 23,4 % et 23,1 %. La troisième marche du podium est occupée par un autre américain, Colgate-Palmolive et sa marque Hill’s Science Diet, très largement distancé par les deux poids lourds, puisqu’il ne revendique que 5,3 % de part de marché. Vient ensuite le leader des biens de consommation, l’américain Procter & Gamble (4,7 %). Une bataille de géants.

Pour le leader mondial de l’agroalimentaire, Nestlé, les marques Friskies et Purina figurent en bonne place aux côtés de ses labels fétiches comme Nespresso, Nescafé ou Maggi. Les ventes de croquettes ou de pâtées ont été le plus fort moteur du groupe en 2013, avec une hausse de 6,8 %, pour atteindre 11,2 milliards de francs suisses (9,2 milliards d’euros). Quant à la marge, même si elle a souffert d’un retrait aux Etats-Unis d’un produit de snacking de viande soupçonné de contenir des résidus d’antibiotiques, elle affiche la deuxième meilleure performance, à 19,2 %. (…)

Le marché français du pet food poursuit sa croissance. Selon Euromonitor, il pesait 4,1 milliards d’euros en 2013, avec une croissance moyenne annuelle de 2,7 % sur cinq ans. En cause, l’augmentation régulière du budget que le maître accorde à son animal, même si sa taille ne cesse de rétrécir. « Il est passé en cinq ans de 125 à 145 euros par an », affirme Mme Cohen-Welgryn.

Les marques montent en gamme avec des produits dont le prix au kilo ne cesse d’augmenter. Ainsi, bâtonnets ou biscuits de snacking, un segment en plein développement, coûtent plus de 5 euros le kilo, contre une moyenne de 1,5 euro le kilo.

Mais les industriels sont confrontés à quelques défis majeurs. La baisse des ventes de pâtées au profit des croquettes déstabilise certains acteurs. De même que la pression sur les prix des grandes enseignes sur les fabricants qui produisent pour les marques de distributeurs (MDD). Sachant qu’elles ne pèsent que 27 % du marché. Les difficultés de Continentale Nutrition, spécialiste de la MDD en redressement judiciaire depuis mai 2013, le prouvent. Les 360 salariés de l’usine de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), qui fabrique de la nourriture « humide », des pâtées donc, sont tout particulièrement inquiets pour leur avenir.

La vache comme « placement juteux »

Voici un article du Figaro qui reflète parfaitement le fond de la tendance actuelle. L’exploitation animale à grande échelle se maintient et n’a que faire des critiques du type réformiste. Par contre, le petit capitalisme en pleine expansion en profite largement, au nom du « localisme », de l’industrie à petite échelle, etc.

Voici donc une démarche de plus à dénoncer et combattre: la conception de la vache comme investissement personnel… comme placement, comme… action!

Investir dans une vache est devenu un placement juteux

Placer son argent dans un cheptel rapporte. Avec une vache qui coûte 1630 euros et un rendement moyen de 4 à 5%, l’investisseur peut doubler son cheptel en 20 ans.

Avec un rendement moyen de 4 à 5% par an, l’investissement dans un cheptel est plus rentable que le livret A à 1,25%. Le principe que propose l’Association Française d’Investissement en Cheptel (AFIC) est simple.

Un particulier choisit d’acheter une ou plusieurs vaches laitières. L’AFIC, qui regroupe les investisseurs, confie les dossiers à un intermédiaire: la société Élevage et Patrimoine, en charge de la régie financière des dossiers.

Cette dernière loue les cheptels à des éleveurs, qui sont en charge d’assurer les soins et l’entretien du troupeau.

Elle compte 18.000 têtes de bétail en location, 30.000 au total avec les génisses, partagées entre 1000 propriétaires et 800 éleveurs. La France comptait 3678 milliers de têtes de bétail en 2011, selon France Agrimer. La société Gestel gère quant à elle la régie technique.

Pour l’investisseur, c’est un moyen de diversifier ses revenus, explique Pierre Marguerit, président de la société Élevage et Patrimoine. Jean-Claude Janes a commencé à investir dans un cheptel en 1982, par l’achat de quelques vaches.

«J’habitais en province, je suis tombé sur une page de publicité qui vantait ce système», explique-t-il. «Au début, on fait ça pour avoir un complément de ressources à la retraite.

Puis, peu à peu, on se dit qu’on pourrait le léguer. Je suis très heureux de cet investissement», ajoute-t-il.
Un placement peu risqué

Pierre Marguerit et Jean-Claude Janes se rejoignent sur un point: c’est un placement peu volatil. Une vache coûte 1630 euros.

«Il n’y a pas de risque. Les vaches laitières sont des produits alimentaires de base.On aura toujours besoin de lait, ou de viande», précise Jean-Claude Janes.

De plus, l’éleveur a l’obligation de prendre une assurance en cas de perte d’une vache. Pour la payer, il utilise la vente des mâles du cheptel.

Si l’animal meurt, l’assurance la remplace. Le système étant mutualisé, les investisseurs ne voient pas leurs vaches: «Vos vaches sont des actions, on ne sait pas où elles sont.»

Deux options s’offrent chaque année à l’investisseur. L’option «produit annuel» consiste à mettre en vente chaque année les bêtes devenues adultes.

L’option «croissance du troupeau» correspond elle à conserver les génisses supplémentaires. De cette manière, l’investissement ajoute des bêtes à son cheptel. Concrètement, avec un achat de départ de 10 bêtes, le cheptel aura doublé en 21 ans. L’éleveur peut toutefois choisir de passer à la première option dès qu’il le souhaite.

Du côté éleveur, ce système permet d’accroître rapidement son cheptel à moindre coût. Ses investissements sont réduits car il ne finance pas l’achat de bêtes. Il garde également le lait et les mâles.

La descendance femelle est partagée entre l’éleveur et l’investisseur. Enfin, selon Pierre Marguerit, il y gagnerait aussi sur le plan fiscal.

Véganisme pour la Nature ou par misanthopie?

Il y a deux manières de voir le véganisme : on peut y voir la possibilité d’une vie humaine qui se tourne de nouveau vers la Nature… Ou bien on peut y voir un prétexte à la misanthropie et à une sorte de mélancolie.

La distinction est nécessaire, parce que la démarche n’a rien à voir et inévitablement, dans les années qui viennent, une scission profonde se produira, et heureusement, et tant qu’à faire le plus tôt sera le mieux.
En effet, dans le premier cas, on aime les animaux (et la Nature en général), tandis que dans le second cas, les animaux sont considérés comme des victimes à défendre, sans pour autant qu’on ne s’y intéresse.

Voici, pour illustrer cette seconde option, une réponse, faite lors d’une interview, par le porte-parole de la fondation Brigitte Bardot, Christophe Marie.

On ne peut nullement lui reprocher d’être en contradiction avec lui-même, pour autant nous trouvons sa position littéralement aberrante.

« Actuellement j’ai une chienne, adoptée alors qu’elle avait 9 ans, et j’ai la chance de pouvoir l’emmener chaque jour à la Fondation.

Cela dit, le combat que je mène n’est pas animé par une passion des animaux, c’est plutôt une réaction face à une injustice, l’animal n’est pas en mesure de s’opposer alors cela rend son exploitation d’autant plus insupportable.

C’est vrai que ça peut être difficile à comprendre, par exemple à mes débuts à la Fondation je me suis endetté pour pouvoir mener une action en Polynésie contre un programme de « nage avec les dauphins », dans un hôtel de Moorea. A l’époque, il y avait de nombreuses captures de dauphins qui se soldaient par la mort des animaux.

Lorsque je me suis rendu sur place, l’un de mes contacts à Tahiti voulait absolument me montrer des dauphins au large alors que cela ne m’intéressait pas du tout, pour lui c’était incompréhensible alors que pour moi c’était parfaitement logique.

Je ne mène pas ce combat par passion des dauphins mais parce que leur capture, leur captivité, tout cela me bouleverse. Je me fiche de les voir, je ne veux pas les toucher mais simplement les savoir libres, là-bas quelque part au large, avec leur groupe, loin des hommes et de leur prédation. »

Ce type d’attitude est extrêmement répandu, même s’il est difficile de savoir si c’est majoritaire chez les végans.

On peut bien sûr penser que c’est le cas pour les gens lors des happenings où été utilisés des « cadavres » d’animaux ; de fait, en terme de lisibilité et d’exposition médiatique, ces postures ont un grand succès.

D’ailleurs, dans la population, c’est assez souvent qu’on voit la personne aimant les animaux comme une jeune femme ne souriant pas et habillé en noir, ou bien comme un homme un peu âgé et misanthrope, ou bien encore comme « la vieille folle aux chats » ou aux pigeons, etc.

S’il y a incontestablement une dignité énorme dans le fait de lutter pour les animaux, ne pas se reconnaître dans leur réalité naturelle est une erreur grossière et il y a le risque que la cause animale ne devienne qu’un prétexte pour un « trip » nihiliste, pessimiste, etc.

On ne peut pas séparer la raison des cinq sens et d’ailleurs en pratique personne ne le fait, à part pour le coup, une petite frange de végans ultra-individualistes, anti-adoptions, etc.

Le philosophe Spinoza est ici très utile pour deux exemples, paradoxalement contradictoire. En effet, à ses yeux Dieu c’est la Nature, c’est-à-dire que c’est un véritable athée.

Mais le paradoxe est qu’il n’a pas assumé l’ouverture aux animaux, à l’encontre de la tradition athée justement (avec Epicure, Lucrèce, etc.).

La raison est qu’il veut se fonder sur la raison et qu’il pense constater :

« que les mélancoliques vantent de leur mieux la vie grossière des champs, qu’ils méprisent les hommes et prennent les bêtes en admiration. »

Pour lui, les mélancoliques sont des gens insupportables qui veulent se mettre à l’écart de la raison et donc trouvent un moyen de se mettre à l’écart, en jouant sur la « sensiblerie » pour éviter les responsabilités.

Si Spinoza a raison ici, on est libre de le penser, la chanson « Meat is murder » et tout le discours centré sur les abattoirs, la mort, la souffrance, etc. est en fait un prétexte pour des gens « mélancoliques », petit-bourgeois pourrait-on dire, qui trouvent une planque afin de donner libre-cours à leur nihilisme, leur pessimisme, etc.

Si bien entendu une telle affirmation serait unilatérale, impossible de ne pas voir que cette définition en termes de « mélancolie » pessimiste correspond à une partie significative de gens dans la cause animale, d’où la porosité culturelle avec l’extrême-droite et la misanthropie.

Ce qu’il est intéressant de voir alors, c’est que Spinoza se contredit cependant, car toute sa philosophie se fonde sur le principe selon lequel la vie cherche à se préserver et se développer. Il n’y aucune raison de ne pas voir que les animaux, ou les végétaux d’ailleurs, cherchent la même chose que nous : le bonheur.

Spinoza est ainsi obligé de bricoler une conception comme quoi chaque catégorie d’être vivant est un bloc « à part », séparé des autres. Voici ce qu’il dit, se contredisant et l’assumant :

« Ils font voir clairement que la loi qui défend de tuer les animaux est fondée bien plus sur une vaine superstition et une pitié de femme que sur la saine raison ; la raison nous enseigne, en effet, que la nécessité de chercher ce qui nous est utile nous lie aux autres hommes, mais nullement aux animaux ou aux choses d’une autre nature que la nôtre. Le droit qu’elles ont contre nous, nous l’avons contre elles.

Ajoutez à cela que le droit de chacun se mesurant par sa vertu ou par sa puissance, le droit des hommes sur les animaux est bien supérieur à celui des animaux sur les hommes.

Ce n’est pas que je refuse le sentiment aux bêtes.

Ce que je dis, c’est qu’il n’y a pas là de raison pour ne pas chercher ce qui nous est utile, et par conséquent pour ne pas en user avec les animaux comme il convient à nos intérêts, leur nature n’étant pas conforme à la nôtre, et leurs passions étant radicalement différentes de nos passions. »

Il suffit de considérer que la Nature évolue et qu’elle n’existe pas en bloc et on résout le problème de Spinoza : on peut et on doit (et d’ailleurs on le fait) se reconnaître dans la vie en général.

La raison dont disposent les humains ne doit pas leur servir qu’à eux – ce qui n’a pas de sens sur la planète en tant que système du vivant – mais à l’ensemble de la planète Terre.

L’intérêt de cette démarche, qui permet de dépasser l’anthropocentrisme, est de conserver la raison, et donc de ne pas sombrer dans la mélancolie comme style, le pessimisme comme vision du monde – ce qui est absolument nécessaire si l’on ne veut pas que son engagement pour les animaux ne se transforme en son contraire : utiliser les animaux comme objet de son propre ressentiment, de son propre nihilisme, de sa propre mélancolie misanthrope.

Vétérinaires : des hôpitaux, pas des cliniques!

Il est un phénomène très important que l’on peut constater ces dernières années : la transformation des vétérinaires en véritables entreprises hautement concurrentielles.

Il faut en voir en effet que la crise économique ne fait pas seulement que les pauvres sont plus pauvres : il y a également les riches qui sont plus riches. Ils représentent donc un marché ciblé extrêmement important.

Les vétérinaires, de fait, se tournent ouvertement vers ce public, qui a les moyens d’aligner les paiements sans sourciller. Cela amène une augmentation générale des prix, parfois vertigineuse.

Il faut en effet distinguer ici deux choses :

– les vétérinaires traditionnels, qui gèrent leurs cabinets en fonctionnaires, avec des horaires très réglés, des horaires précis, etc.

– les vétérinaires regroupés en cabinets disposant de matériel parfois sophistiqué, disposant d’un service d’urgence, etc.

Dans ce dernier cas, la mentalité reste – ce qui est fou – la même que dans un cabinet vétérinaire traditionnel. Les vétérinaires ont une mentalité de médecin généraliste que l’on vient voir. C’est la même chose dans les urgences : on amène l’animal, mais avant il faut remplir les papiers avec le nom, les coordonnées, etc.

Il n’y a pas la culture « urgence » et pour cause, il s’agit d’un service commercial. Et comme ce service commercial vise aussi les plus riches, il ne vise à la fin plus qu’eux. Les prix grimpent à grande vitesse, les services se paient…

Et cela sans honte. Un vétérinaire peut demander un prix exorbitant pour un « service », sans se demander en rien si le prix est important. Il demandera 1000 euros aussi simplement que cela, tout en proposant des facilités de paiement, et en pratiquant s’il le faut un chantage affectif !

Comme il n’y a aucun garde-fou, on ne peut alors pas savoir si le vétérinaire fait cela car la situation l’exige, ou si en fait il tente surtout de profiter de l’occasion…

Il faut savoir également qu’il est ici très protégé. Regardons par exemple le code de déontologie selon l’article R242-48 du Code Rural.

On y lit :

« Il doit répondre dans les limites de ses possibilités à tout appel qui lui est adressé pour apporter des soins d’urgence à un animal. S’il ne peut répondre à cette demande, il doit indiquer le nom d’un confrère susceptible d’y répondre. En dehors des cas d’urgence, il peut refuser de prodiguer des soins à un animal ou à un lot d’animaux pour des motifs tels qu’injures graves, défaut de paiement, pour des raisons justifiées heurtant sa conscience ou lorsqu’il estime qu’il ne peut apporter des soins qualifiés. »

Le dernier point est important, car parfaitement subjectif. Un vétérinaire n’a pas d’obligations. Il mène une activité commerciale, il peut refuser un client.

Ce n’est pas tout : regardons ce que dit l’ordre national des vétérinaires au sujet d’une éventuelle plainte à l’encontre d’un vétérinaire. Comme on peut le voir, on est pratiquement dans un système de caste, c’est-à-dire de regroupement protégé de l’extérieur par mille barrières tant légales que financières, sans parler des complications juridiques incompréhensibles.

Je veux porter plainte contre un vétérinaire. Comment faire?

« Vous pouvez déposer plainte auprès du Président du Conseil de l’Ordre Régional des Vétérinaires qui ouvrira alors une enquête disciplinaire. En application de l’article 1635 bis Q du code général des impôts, tout dépôt de plainte doit être accompagné du justificatif du paiement de 35 euros pour la contribution à l’aide juridique (par timbres fiscaux ou attestation électronique). A défaut, la plainte est déclarée irrecevable.

A la suite de l’enquête disciplinaire, le magistrat qui préside la Chambre régionale de discipline décidera de convoquer les parties (plaignant et poursuivi) devant ladite Chambre ou bien classera la plainte si elle n’est pas fondée.

Seule la Chambre régionale de Discipline, sous la présidence d’un magistrat professionnel, est habilitée à sanctionner ou à relaxer un vétérinaire pour manquement à la déontologie à partir du rapport établi suite à l’enquête disciplinaire.

Il est important de rappeler que la Chambre de discipline n’a pas compétence pour statuer sur une demande de dommages et intérêts motivée par les préjudices de toute nature qui seraient imputable à un vétérinaire (cela relève de l’assurance responsabilité civile professionnelle du vétérinaire). La condamnation d’un vétérinaire par la chambre de discipline ne donne lieu à aucune indemnisation ou compensation financière au profit du plaignant.

Enfin, le plaignant n’est pas à l’abri de poursuites en cas de procédure abusive. »

Il n’y a de fait qu’une seule solution, qui est d’ailleurs la même pour les humains. Car si l’on regarde dans le passé, la première généralisation des hôpitaux pour humains a été réalisée en Inde, quelques centaines d’années avant notre ère, par l’empereur Ashoka. Et en même temps avaient été fondé des hôpitaux pour les animaux…

Il faut ainsi, comme à l’époque, généraliser tout un système d’hôpitaux, en tant que service public et dont le personnel a un salaire fixe, non dépendant des activités, dont la recherche n’est pas celle du profit.

Il faut fermer les cliniques et toutes les entreprises privées du secteur, et instaurer un service public pour les animaux, démocratique et transparent.

Ce n’est pas près d’arriver dans notre société, où le secteur public des hôpitaux est laissé à l’abandon depuis des années pour faire triompher les entreprises, avec les cliniques.

Et justement cela montre que le principe d’un service public authentique dans le monde hospitalier pour les humains reprend sa réalité sociale véritable en fusionnant avec le principe des hôpitaux pour les animaux qui partagent notre vie… et les autres par ailleurs, lorsqu’ils ont besoin d’aide.

Vétérinaires : il nous faut des hôpitaux, pas des cliniques!

Deux Pigeons s’aimaient d’amour tendre…

« Soyez-vous l’un à l’autre un monde toujours beau »: voilà le conseil de Jean de La Fontaine, dans cette fable des deux pigeons, qui est peut-être la plus valorisée de ses oeuvres.

On y retrouve un regard avisé sur les pigeons et leur vie de couple, et on y trouve un bon conseil, consistant à supprimer tout égocentrisme et à profiter de la relation authentique qu’on a.

Faut-il classer cette fable dans la catégorie vie animale, straight edge, athéisme? En fait, il y a là la bonne philosophie, celle qui valorise les sens et non pas Dieu, qui valorise le couple et non pas les vains délires, qui porte un regard vrai sur la vie animale des pigeons…

Deux Pigeons s’aimaient d’amour tendre.
L’un d’eux s’ennuyant au logis
Fut assez fou pour entreprendre
Un voyage en lointain pays.
L’autre lui dit : Qu’allez-vous faire ?
Voulez-vous quitter votre frère ?
L’absence est le plus grand des maux :
Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux,
Les dangers, les soins du voyage,
Changent un peu votre courage.
Encor si la saison s’avançait davantage !
Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau
Tout à l’heure annonçait malheur à quelque oiseau.
Je ne songerai plus que rencontre funeste,
Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut :
Mon frère a-t-il tout ce qu’il veut,
Bon soupé, bon gîte, et le reste ?
Ce discours ébranla le coeur
De notre imprudent voyageur ;
Mais le désir de voir et l’humeur inquiète
L’emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point :
Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ;
Je reviendrai dans peu conter de point en point
Mes aventures à mon frère.
Je le désennuierai : quiconque ne voit guère
N’a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint
Vous sera d’un plaisir extrême.
Je dirai : J’étais là ; telle chose m’avint ;
Vous y croirez être vous-même.
A ces mots en pleurant ils se dirent adieu.
Le voyageur s’éloigne ; et voilà qu’un nuage
L’oblige de chercher retraite en quelque lieu.
Un seul arbre s’offrit, tel encor que l’orage
Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage.
L’air devenu serein, il part tout morfondu,
Sèche du mieux qu’il peut son corps chargé de pluie,
Dans un champ à l’écart voit du blé répandu,
Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie :
Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d’un las,
Les menteurs et traîtres appas.
Le las était usé ! si bien que de son aile,
De ses pieds, de son bec, l’oiseau le rompt enfin.
Quelque plume y périt ; et le pis du destin
Fut qu’un certain Vautour à la serre cruelle
Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle
Et les morceaux du las qui l’avait attrapé,
Semblait un forçat échappé.
Le vautour s’en allait le lier, quand des nues
Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues.
Le Pigeon profita du conflit des voleurs,
S’envola, s’abattit auprès d’une masure,
Crut, pour ce coup, que ses malheurs
Finiraient par cette aventure ;
Mais un fripon d’enfant, cet âge est sans pitié,
Prit sa fronde et, du coup, tua plus d’à moitié
La volatile malheureuse,
Qui, maudissant sa curiosité,
Traînant l’aile et tirant le pié,
Demi-morte et demi-boiteuse,
Droit au logis s’en retourna.
Que bien, que mal, elle arriva
Sans autre aventure fâcheuse.
Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger
De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines.
Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines ;
Soyez-vous l’un à l’autre un monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ;
J’ai quelquefois aimé ! je n’aurais pas alors
Contre le Louvre et ses trésors,
Contre le firmament et sa voûte céleste,
Changé les bois, changé les lieux
Honorés par les pas, éclairés par les yeux
De l’aimable et jeune Bergère
Pour qui, sous le fils de Cythère,
Je servis, engagé par mes premiers serments.
Hélas ! quand reviendront de semblables moments ?
Faut-il que tant d’objets si doux et si charmants
Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ?
Ah ! si mon coeur osait encor se renflammer !
Ne sentirai-je plus de charme qui m’arrête ?
Ai-je passé le temps d’aimer ?

Les logos « viandes de France »

Les « viandes » de France ont donc désormais leur logo, afin de mobiliser les « consommateurs » dans le sens d’une consommation nationaliste, de les rassurer sur la nature de leur « produit ». Cela vaut le coup de jeter un oeil précis sur les logos, pour tenter de voir quelle est la démarche entreprise par l’exploitation animale.

Produire un logo, pour une entreprise, coûte une fortune. Rien n’est laissé au hasard, vue l’importance du marché. Une toute petite entreprise paiera un logo à peu près 1000 euros, une PME autour de 3000, une plus grande paiera encore plus et un organisme comme une région paiera 70 000 euros environ.

Si on ne connaît pas le prix de ces logos, on peut largement penser qu’on est dans cet ordre là, parce qu’on est plus seulement dans les logos, mais dans un « code de marques », les logos étant tous réalisés dans le même esprit.

Le fait de rassurer est, comme le dit le slogan, au centre des préoccupations. Dans l’hexagone, on a les couleurs nationales, et on a à chaque fois une tête d’animal à la forme très arrondie.

Si l’on regarde le veau, la vache et le mouton, on peut voir que leurs traits sont extrêmement proches, très arrondis. A cela s’ajoute que la partie haute du corps est la même, s’appuyant le bleu du drapeau français.

Ce n’est pas tout: on peut voir que la tête semble relativement grosse par rapport au corps. C’est là une tactique afin de faire « mignon »,  de faire tête de bébé, afin de rassurer.



Il y a cependant trois exceptions, où le logo est totalement différent, et c’est très significatif. Il y a d’abord le cochon. Là, c’est cash, on a le « porc français », dans une sorte d’image se voulant sympa et proche du consommateur.

La raison est la suivante: en terme de prix, ce n’est pas le même marché qui est visé. On est ici dans la consommation la plus large possible, donc il faut un côté qui se veut « accessible », il faut être « proche du client ».

Un logo différent du côté arrondi est enfin celui désignant les poulets. Ici l’écueil était simple: il ne fallait tout de même pas mettre un coq « gaulois » sur une hexagone aux couleurs nationales… Cela risquerait de faire bizarre au client de manger son propre symbole, cela ressemblerait trop au logo de l’équipe nationale de football, etc.

Pour le lapin, il n’y a aucun animal de montré. Pourquoi cela, mystère! A moins que le lapin étant trop familier aux yeux des gens, il fallait éviter au maximum de le représenter et d’en faire un symbole sympa, qui pourrait être récupéré par des gens s’opposant à l’exploitation animale…

En tout cas, ces logos montrent une chose: l’exploitation animale sait mettre les formes quand il le faut… et mobiliser en sa faveur, de la manière la plus populiste nécessaire, si besoin est! Rien n’arrête leur soif de profit…

« Viande : opération séduction »

Voici un article du Journal du Dimanche, sur un sujet très important: le nouveau logo dit « Viandes de France » et ce qui va avec.

En l’absence en effet d’offensive ouverte pour la libération animale, l’exploitation animale profite de tous les efforts de réforme afin de se moderniser, d’encore plus apparaître comme incontournable, rationnel, etc. Les critiques des incohérences juridiques, du non-respect des applications, sont retournées en leur contraire, en base pour moderniser, pour impulser de nouvelles formes…

Comme ici, avec l’exploitation animale en mode local et nationaliste.

Viande : opération séduction

Éleveurs, commerçants, consommateurs et ministres dévoilent leurs recettes pour en finir avec les scandales.

Une carte de France stylisée en quelques coups de plume. Le mufle d’un bovin, la tête d’un cheval, la silhouette d’une poule dessinés sous une bannière tricolore…

Le logo Viandes de France présenté aujourd’hui au Salon de l’agriculture à Paris est plus qu’un cocorico. Pour la première fois, sept filières d’éleveurs garantissent aux consommateurs que l’animal est né, a été élevé, et abattu dans l’Hexagone.

La signature est déjà visible dans quelques boucheries comme en grande distribution (Intermarché, Carrefour…). Le cahier des charges respecte la législation française concernant les normes sanitaires, le respect des droits sociaux et de l’environnement.

Cette opération séduction est née après le scandale Spanghero. Il y a un an, les pouvoirs publics ont révélé que la PME revendait de la viande de cheval en la faisant passer pour du bœuf. Si la tromperie n’a pas été meurtrière, elle a ébranlé une fois de plus la confiance du consommateur.

Toute fraude menace l’avenir d’un secteur économique de poids avec un cheptel de 19 millions de têtes. Les 210.000 exploitations agricoles souffrent de la baisse de la consommation (– 2,1% pour le bœuf en 2013).

Et l’avenir s’annonce sombre. Les éleveurs redoutent la concurrence des produits carnés importés à bas prix du Canada et des États-Unis. « L’Union européenne risque de céder aux exigences nord-américaines dans le cadre du nouvel accord sur le libre-échange.

Ces viandes seraient certes bon marché, mais hormonées », s’inquiète Christian Drouin, de la Confédération paysanne, qui craint des dérapages sanitaires.

Pourtant, des solutions existent. Les éleveurs ouvrent leurs portes aux consommateurs. Ils signent des contrats à long terme avec la grande distribution. De son côté, l’État renforce les contrôles sanitaires.

L’éleveur vend en direct

Une fois par mois, Christian Drouin, installé aux Essarts (Vendée), montre son troupeau de blondes d’Aquitaine à ses clients. Et leur vend des colis composés de tournedos, de rôtis ou d’entrecôtes : « J’explique qu’il vaut mieux acheter des aliments simples. La fraude est plus difficile sur une escalope, que sur des lasagnes. »

Et ça marche. Le dernier sondage Crédit agricole-Ipsos confirme la tendance : 83 % des Français pensent que la vente directe (rendez-vous à la ferme, marché forain, Internet…) a de l’avenir, 74% sont prêts à se déplacer pour acheter de la qualité.

Les hypers s’engagent à long terme

La vente à la ferme inquiète- t-elle les géants du commerce? Cette semaine, Système U et Intermarché ont signé des contrats de 3 ou 5 ans avec les producteurs. Ils leur garantissent un carnet de commandes.

En échange, l’éleveur, plus serein, s’engage à améliorer la nutrition et l’hygiène de l’animal. L’accord entre Système U et la coopérative Terrena prévoit que « les porcs mangent du lin et du colza riches en oméga 3 ». Il comporte aussi un défi technique : donner moins d’antibiotiques en cas de maladie.

L’État renforce les contrôles

Le rapport 2014 de la Cour des comptes est sans appel. Mi-février, les juges ont dénoncé « des contrôles peu nombreux sur les produits alimentaires », et « des non-conformités rarement sanctionnées ». En dix ans, la Répression des fraudes a perdu 15% de ses effectifs.

Ses syndicats regrettent que le service soit désorganisé depuis 2008. Des accusations qui font bondir Benoît Hamon, ministre délégué en charge de la Consommation : « Dès mon arrivée à Bercy, j’ai mis fin à la saignée des effectifs. Pour 2014, il y aura des créations de postes. » Sa loi sur la consommation a également renforcé les sanctions financières et pénales à l’égard des fraudeurs.

Reste un autre dossier à haut risque. La France réclame depuis plusieurs mois à Bruxelles que la provenance des viandes soit indiquée sur les plats cuisinés. Or, il faudra encore du temps pour convaincre l’Europe. Et inquiéter les tricheurs.

La chèvre naine, le chien et les grands ensembles

Les blagues sont quelque chose de populaire, pour le meilleur et pour le pire. Parfois c’est intelligent et cela dresse un certain portrait de la réalité, plus souvent c’est stupide, malsain voire pratiquement odieux.

La blague la plus connue et la « plus courte » est par exemple ce qui relève de la stupidité criminelle la plus simple :

Vous connaissez la blague de Paf le chien?
C’est un chien qui traverse la route, un camion passe et « paf…. le chien »

Rire à cela, c’est faire abstraction de la réalité, purement et simplement. Il faut avoir l’esprit à zéro pour rire du malheur qui, par définition, n’a rien de marrant. Mais la source de cela, c’est aussi une observation qui relève du voyeurisme, l’impression de « maîtriser » l’expérience, de dominer la réalité.

C’est très exactement cela qui est au cœur du « fait divers » raconté par le quotidien Le Parisien :

Tenue en laisse. Face à un chien qui, lui, ne l’était pas. Samedi, vers 20 h 10, cinq jeunes hommes ont été interpellés dans les Grands-Ensembles de Massy (Essonne) pour acte de cruauté envers un animal.

Âgés de 18 à 20 ans, ils avaient récupéré une chèvre naine, l’avaient attachée en laisse avant d’énerver passablement le chien de race staff de l’un d’entre eux et de l’inciter à attaquer l’animal.

Voyant le chien se lancer à l’assaut de la chèvre, des passants ont prévenu la police qui a pu interpeller les cinq individus tous déjà connus des services de police.

Ils ont passé la nuit en garde à vue. La chèvre blessée a été conduite chez un vétérinaire où elle a pu être soignée.

Pas difficile de voir qu’on est dans le même cas qu’avec Farid de la Morlette : du béton, du béton et du béton, et dans cette atmosphère dénaturée, des jeunes désoeuvrés, dénaturés, acculturés, prisonniers de l’ennui et de la barbarie.

La société, à travers non seulement l’exploitation animale mais également une perspective totalement dénaturée, charrie ce genre de phénomènes par millions, voire par milliards. L’indifférence à la vie naturelle se retrouve absolument partout.

Pourtant, le manque est là, il est palpable. Si le salon de l’agriculture fait un tabac, année après années et toujours avec une fréquentation croissante, c’est par besoin de nature. Le public est d’ailleurs toujours plus jeune et urbanisé.

Toucher ce public est incontournable. Cela rend d’autant plus absurde l’idée, comme l’ont eu des gens hier justement, d’aller à l’entrée du salon pour y faire, encore et encore cette folie, un happening avec des têtes d’animaux tués aux abattoirs, sous prétexte de montrer l’envers du décor.

Il serait temps de voir que les gens ne feront jamais rien et ne changeront pas tant qu’ils ne voient pas une perspective praticable à l’échelle de toute la société, et pas seulement de l’individu. Si les végans n’ont rien d’autres à proposer qu’une prise de conscience débouchant sur la tristesse et la mélancolie, cela n’intéressera personne…

L’idéal, ce sont les animaux vivants et l’éloge de la Nature, c’est l’horizon qui intéresse tout le monde, et cela d’autant plus que le bétonnage se développe. Tout est lié ; il serait absurde de ne pas voir que la pauvre chèvre est une victime de gens eux-mêmes victimes de l’organisation des « grands ensembles » dénaturés.
Tout se rejoint, et plus la Nature est niée, plus elle est niée, plus les humains sont aliénés.

Manif à Nantes, dans l’esprit d’Astérix

Avec largement plus de 20 000 personnes hier à Nantes, la manifestation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été un succès.

Le mouvement contre l’aéroport ne faiblit pas depuis ce fameux « tournant » à partir duquel, en fait, nous avons sur LTD cessé d’en parler parce que selon nous, le modèle idéologique de ces gens était désormais devenu le village d’Astérix (voir Manifestation à Notre-Dame-des-Landes: fin du début ou début de la fin?, ou encore Le visage morbide de l’exploitation animale à Notre-Dame-des-Landes).

Il n’y aucune exagération à dire cela. On peut même dire de quelle bande dessinée d’Astérix il s’agit : Le Domaine des dieux, qui est d’ailleurs prévu en film pour la fin de l’année 2014.

Dans cette bande dessinée, le village est confronté à la « menace » du « domaine des dieux » s’installant dans la forêt, une résidence moderne dont les habitants font leurs emplettes dans le village, amenant des modifications culturelles massives.

Si bien entendu la destruction de la forêt est mauvaise, reste que le repli identitaire sur un mode de vie « traditionnel » est odieux et l’obstacle fondamental au triomphe de la nouvelle éthique qu’est le véganisme.

La lutte contre l’aéroport est une lutte idéaliste, voire ouvertement réactionnaire : elle met en avant un passé idéalisé, elle défend la petite production paysanne, le « bon » petit producteur avec son lopin de terre et son tracteur… Et elle est le refuge de gens n’ayant aucune valeur écologiste à part, au mieux, la préservation de la biodiversité. D’ailleurs rien n’est plus abstrait que la formule « contre l’aéroport et son monde ».

Nous ne voyons donc plus rien de progressiste dans la lutte contre l’aéroport, et on devine facilement la ligne de ce mouvement quand on sait qu’il y a eu 530 tracteurs, ainsi que 65 cars de toute la France organisés par 200 collectifs.

La lutte contre l’aéroport est un symbole romantique et ceux qui sont mobilisés sont des « bonnets rouges » en version « de gauche ».

Il suffit de porter un regard d’ailleurs sur la « casse » qui a eu lieu à Nantes hier. Nous n’avons rien contre la casse « par principe », car il faut la révolution ; la libération animale et la libération de la Terre assument la transformation de la réalité par des moyens révolutionnaires.

Mais quel a été le contenu de cette casse à Nantes ? Il n’y en a eu aucun, à part le « refus de ce monde », sans pour autant qu’un projet soit affirmé. On est là dans l’exutoire, mais il n’y a aucun contenu, et d’ailleurs le véganisme, critère de progressisme, est totalement absent.

Ces gens désireux de casser ont d’ailleurs été très prévisibles, puisque la police largement présente a présenté de nombreux points « friables » formant des abcès de fixation, qui n’ont pas raté… Voici ce que raconte le Figaro à ce sujet :

En milieu d’après-midi samedi, les forces de l’ordre ont essuyé des jets de projectiles (bouteilles, canettes, billes d’acier, fusées de détresse) et ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Au moins deux engins de chantier ont été incendiés. Des objets ont été lancés sur les caténaires SNCF afin de bloquer la circulation des trains.

La vitre d’une agence Vinci, concessionnaire du projet d’aéroport, a été brisée. L’intérieur de l’agence était saccagé, et la devanture couverte de peinture. Des manifestants s’en sont également pris à la mairie, un poste de police et plusieurs magasins du centre-ville. Samedi soir, Nantes affichait un bien triste visage de dévastation.

Si l’on regarde les faits, on voit que cette casse n’était pas une composante d’un mouvement progressiste en général, mais le fruit particulier d’un mouvement désorganisé, sans valeurs unanimes, d’esprit romantique et voulant en revenir à « avant ». C’est « casser » comme aboutissement symbolique d’une nostalgie « de gauche » pour le village d’Astérix où règne la petite production et l’entraide.

On peut être sûr que tout cela n’aidera en rien les valeurs positives, mais contribuera malheureusement à renforcer cette sordide ambiance manif pour tous – bonnets rouges – Dieudonné etc. etc.

C’est une évidence : au 21e siècle, l’écologie, les animaux, le réchauffement climatique… sont incontournables. Toute tentative de contourner ces questions est réactionnaire, idéalise le passé, forme un obstacle au triomphe des idées nouvelles !

Interview de François Hollande par les industriels de l’exploitation animale

Hier, nous parlions du droit, et nous remarquions qu’il n’y a pas d’effet « Oscar ». Voyons maintenant ce qu’il en est de l’économie de l’exploitation animale.

Là encore, nous n’avons aucune illusion, mais la pétition en faveur de la modification du statut des animaux, lancée par 30 millions d’amis, avait fait grand bruit dans les médias (voir « Manifeste » sur le statut juridique des animaux en France).

De notre côté, nous avions remarqué les aides massives à l’industrie de l’exploitation animale, cela forçait au réalisme (voir Sommet de l’élevage : un milliard d’euros par an en soutien aux éleveurs).

Et de ce fait, on peut constater qu’hier, soit la veille de l’ouverture du salon de l’agriculture, le site « France agricole » a publié une interview du président François Hollande. Bien entendu, celui-ci se positionne totalement au service de l’exploitation animale….

Voici par exemple une question – réponse, celle en tout dernier.

Vous n’envisagez donc pas d’abandonner la consommation de viande ?

Je mange de la viande régulièrement et avec plaisir ! Beaucoup de Français voudraient sans doute pouvoir en manger davantage. Il faut savoir expliquer aux enfants l’origine de ce que nous mangeons. C’est notre devoir de parents et d’éducateurs.

C’est lamentable, mais en définitif simplement « politique », car ce qui compte ce n’est pas François Hollande, mais une tendance historique, qui concerne l’industrie de l’exploitation animale des prochaines années, que personne ne veut remettre en cause.

Voici par exemple une réponse du président, qui synthétise la stratégie d’élargissement mondial de l’exploitation animale.

Rappelons ici que de notre côté à LTD, nous ne pensons pas du tout que les choses s’améliorent et que la protection animale se développe, mais qu’au contraire il y a l’expansion mondiale de l’exploitation animale.  La production mondiale de « viande » va par exemple doubler d’ici 2050…

Cette tendance est très clairement visible dans la manière dont est ici expliqué la ligne de l’industrie de l’exploitation animale française :

« J’ai agi pour que le marché de la charcuterie chinois soit désormais ouvert aux entreprises françaises, il s’agit d’une avancée majeure. Je suis également attentif à la procédure chinoise sur les vins européens qui nous concerne directement. Le potentiel est gigantesque.

La Chine doit nourrir une population de plusieurs centaines de millions de consommateurs dont les exigences en termes de diversité et de qualité se rapprochent de plus en plus des nôtres.

Ensuite, il y a la question des investissements chinois que l’on doit regarder avec attention mais aussi intérêt. Si j’ observe ce qui s’est fait pour le lait, c’est une bonne nouvelle pour la Bretagne de savoir que cette entreprise chinoise créera d’ici à deux ans, 300 emplois, en alliance avec un grand groupe coopératif français. L’essentiel de la production sera destiné au marché chinois.

Permettez-moi de citer un autre pays : l’Arabie Saoudite. Grâce aux bons rapports que nous entretenons avec elle, nous avons favorisé l’apport de capitaux à la reprise de Doux avec des conséquences favorables pour l’emploi. De plus en plus de marchés s’ouvrent à nos producteurs. Je pense à la Turquie pour la filière bovine. »

Ce qui est dit ici est on ne peut plus clair. Le modèle « à la française », bref celui des pays « industrialisés » en général, doit se généraliser. Cela signifie encore plus de viande, encore plus de lait… Encore plus d’exploitation animale.

Nous avons déjà parlé de l’intensification de cette exploitation. A ce titre, l’exploitation des cochons va même être facilitée…
François Hollande résume cela ainsi :

« le ministre de l’Agriculture a décidé, avec son collègue de l’Environnement, d’introduire un régime plus simple pour accélérer les décisions de modernisation de certaines d’exploitations.

Il a commencé par le plus difficile : l’élevage porcin où les projets d’investissement vont relever d’une procédure d’enregistrement et non plus d’un mécanisme d’autorisation. »

Dans un même ordre d’idées, lorsqu’on l’interroge sur le « projet des 1.000 vaches », en Picardie, qui est un élevage de vaches géant, avec un méthaniseur de puissance industrielle, François Hollande refuse bien entendu d’opposer petite exploitation et grande exploitation.

Ici il se positionne entre le petit et le grand capitalisme, ce qui montre bien que de toutes façons le petit capitalisme n’est pas substantiellement différent du grand. On notera que dans la réponse, il en profite pour faire l’apologie de la « production animale »…

« Jusqu’à récemment quand j’entendais « mille vaches » je pensais à un plateau de mille vaches dans le Limousin, une région magnifique et dont la production animale fait la fierté. Ce dont vous parlez n’a rien à voir. Il s’agit d’une usine. Non pas que nous n’ayons pas besoin de structures économiques importantes. Mais à ce niveau-là se posent nécessairement des problèmes pour l’environnement et pour le voisinage.

Des décisions ont d’ailleurs été prises par l’autorité préfectorale pour faire respecter le droit. Dans le même temps, je me refuse à opposer les agricultures entre elles car notre modèle repose sur leur diversité et la complémentarité. »

Enfin, pour finir, le président de la république aborde la question du statut juridique des animaux.

Et là, aussi odieuse soit sa réponse, elle a le mérite du réalisme. Les animaux sont, à ses yeux, en quelque sorte « fabriqués » pour être tués. Alors pourquoi toucher à cette question ? L’animal n’est qu’une « marchandise » comme il l’explique ouvertement, et quel capitaliste a intérêt à abîmer sa marchandise ?

« Notre pays a le don d’ouvrir des débats pour nous opposer fébrilement… et je ne parle pas que des animaux ! Nous sommes en fait unis sur un certain nombre de principes et de valeurs.

En France, nous aimons les animaux. Et les premiers qui les aiment ce sont ceux les éleveurs qui les soignent. Un agriculteur qui maltraiterait son cheptel détruirait son propre patrimoine.

A juste raison beaucoup d’efforts ont été réalisés pour le bien-être animal sans qu’il soit nécessaire de le traduire par une loi. Dans le code rural notamment, l’animal est déjà considéré comme un être sensible.

Pourquoi ajouter d’autres considérations ? Car, pour appeler les choses par leur nom, l’élevage aboutit à un moment à ce que l’animal soit abattu. Aussi, nous devons veiller à faire respecter des conditions qui ne le fassent pas souffrir. »

Tout cela est la preuve que, à moins de tout changer, rien ne changera…

« Prison avec sursis pour avoir étranglé son chien »

Le dramatique sort du pauvre chat Oscar, qui a connu le martyr à Marseille, a posé dans l’opinion publique la question du droit des animaux. Nous l’avons maintes fois formulé : le « droit » n’est que le fruit d’un rapport de force, il n’existe pas autrement.

Voir les choses naïvement ne peut amener qu’illusion et déception. Voici justement un article de Ouest France qui est intéressant, parce qu’il traite d’un procès justement. Y a-t-il un effet « Oscar » ? La réponse est non.

« Animaux maltraités. Prison avec sursis pour avoir étranglé son chien

Sans faire l’amalgame avec le lanceur de chat de Marseille, le tribunal correctionnel de Saint-Malo a condamné une femme de 30 ans pour cruauté.

Une jeune Malouine s’était vantée début décembre d’avoir étranglé et noyé Flobio, un petit chien papillon âgé de trois ans. Son ex-concubin l’avait dénoncée.

Lors de son interpellation, la prévenue présentait une alcoolémie de 2,50 gr, sur fond de troubles de la personnalité.

« C’était soi lui, soi moi », déclare-t-elle à la barre. « Je ne sais pas ce qui m’a pris ce jour-là : j’étais déprimée. »

La SPA dénonce « une lâcheté »

La SPA s’était constituée partie civile, obtenant 650 € d’indemnisation. « Les cruautés envers les animaux sont le lot quotidien de l’association qui fait intervenir un vétérinaire deux fois par semaine, sans recourir à l’euthanasie. »

Le procureur a admis la situation de détresse morale de la jeune femme, qui a été condamnée à deux mois de prison avec sursis. »

Comme on le voit, il n’y a eu, en pratique, pas de peine concrète – mais le problème saute aux yeux. Cette personne a des troubles, la condamner n’a aucun sens – mais ne pas condamner un odieux meurtre est intolérable aussi.

C’est là le cœur d’un problème fondamental : même si on change le droit, ce qui est selon nous impossible dans cette société – la société, elle, est ce qu’elle est.

Même si l’on fait en sorte que des personnes maltraitant les animaux doivent servir dans des refuges – ce qui demande un encadrement gigantesque car on ne peut pas laisser les gens faire n’importe quoi, il faut également des financements conséquents, etc. – il y a le problème social : dans une société individualiste, en crise, avec des gens pétant les plombs, on ne résout pas les problème de manière simplement éducative : il faut un arrière-plan social.

Or, la situation est ce qu’elle est : la misère augmente, l’individualisme se diffuse comme moyen de s’en sortir, le social-darwinisme s’impose comme idéologie de la survie du plus fort.

A ce titre d’ailleurs, nombre de médias ont affirmé ces derniers temps que le nombre d’adoptants avait particulièrement augmenté, la SPA de Paris connaissant une hausse de 8 % d’adoptions.

Nous ne croyons pas une seconde que cela reflète la situation véritable, que ce soit une tendance réellement marquée en France. La SPA de Paris, qui a connu des déboires incessants, s’est sans doute ressaisi sur certains points, internet aide, et il est vrai que les refuges sont davantage visibles grâce à internet.

Cependant, il est difficile de croire que dans une société de plus en plus individualiste et barbare, il y ait une contre-vague spontanée aussi simplement que cela…

Et ce procès en est le témoin. L’injustice règne en maître – et nous ne voulons pas dire ici que, dans les conditions présentes, cette personne aurait dû être condamnée, il faut voir la réelle dimension de la question.

Ce qui signifie en clair : tant que le véganisme n’est pas une valeur hégémonique, une valeur considérée comme option positive par la majorité, et dans un cadre démocratique où les grandes entreprises de l’exploitation animale auront été écrasées – rien n’est possible.

Pour notre plus grand désespoir à court terme, mais pour notre plus grand espoir à moyen terme, et dans tous les cas comme seule option réaliste…

Liberator – Salvation of innocents

Nous avions il y a quelques mois présenté la bande dessinée américaine « Liberator », qui parle de l’ALF et de la libération animale.

Début mars sort une nouvelle série, liée à la sortie d’un nouvel album du groupe de musique Earth Crisis (dont nous avons traduit plusieurs chansons: Ecocide, Firestorm / forged in the flames, This is the new ethic, Eden’s demiseThe disciplineThe wrath of justice, Gomorrah season end, Destroy the machines).

C’est l’occasion de poser quelques questions à l’auteur de la bande dessinée, Matt Miner.

Comment en es-tu arrivé à écrire « Liberator » ?

J’ai été toute ma vie un fan de comics et je suis actif pour les animaux depuis une décennie, donc quand j’ai appris des choses au sujet d’hommes et de femmes dans la clandestinité pour la libération animale, j’ai pensé que cela serait un grand concept pour le média. Pour moi, les hommes et les femmes qui mettent des masques au milieu de la nuit et font des actions pour les animaux sont les super-héros de la vraie vie.

Combien de gens ont été impliqués ? Quels étaient les objectifs ?

Eh bien, dans le noyau dur de l’équipe créative… je suis l’écrivain, Javier Sanchez Aranda fait les dessins et les encres, et Joaquin Pereyra fait la coloration numérique.

A part nous, il y a la personne faisant le lettrage, un éditeur, des artistes pour la couverture et des coloristes, des artistes pour les affiches, des artistes pour les choses diverses en plus, etc. etc. Alors, avec la sortie de l’édition rassemblant les publications nous en sommes arrivés à 10 nouvelles équipes pour raconter 10 nouvelles histoires dans le monde de Liberator, et donc le volume 1 en format de poche a 50 pages de nouveau matériel fourni par tous ces autres gens. Plutôt sympa.

Les objectifs étaient de raconter une histoire amusante et convaincante sur un justicier à l’intérieur de ce monde de la libération animale. Le but n’était pas de prêcher, mais de divertir et d’inspirer.

Dans « Liberator », on peut souvent voir des références à une sorte de culture classique du milieu vegan straight edge, postpunk, avec par exemple des groupes comme Earth Crisis, Propagandhi, Minor Threat, etc. Dans quelle mesure cela a-t-il été une influence pour toi ?

J’ai grandi dans la communauté punk rock, qui est très politiquement marquée. Ainsi cela a du sens pour moi que d’avoir nos héros dans « Liberator » qui agissent également dans le même monde. Tellement de groupes punk et hardcore ont les mêmes idéaux et les mêmes vues politiques – ils parlent d’un style de vie drug free et des droits des humains et des animaux, alors c’est simplement cohérent.

Lorsqu’on voit les deux principaux protagonistes de « Liberator », on peut voir que d’un côté l’homme accorde une importance forte sur la justice et les symboles, étant vraiment sensible et accordant une valeur politique à sa propre colère. De l’autre côté, la femme pense d’une manière plus raisonnable, ne perdant jamais les animaux de vue dans ses tâches. Comment en es-tu arrivé à « opposer » ces deux figures ?

Damon était censé être plus en colère, plus réactif comme activiste, alors que Jeanette était censée être quelqu’un gardant l’esprit clair. Le fait est que Damon termine en étant moins efficace, parce qu’il laisse intervenir dans ses actions des vendettas personnels et le facteur vengeance, perdant souvent la vue d’ensemble.

Je vois beaucoup ce type de pose macho dans le mouvement pour les droits des animaux, et ce n’est pas une chose dont je suis fan.

A la fin de Liberator, il y a toujours plusieurs articles au sujet des droits des animaux et des activistes. Peux-tu nous en parler ?

Je voulais être certain que la bande dessinée n’était pas du type sermonneur, qu’il s’agissait d’une histoire sympa dont tout le monde pourrait profiter. De l’autre côté, les problématiques posées dans le livre sont celles qui me tiennent à cœur ; j’ai donc passé des coups de fil à des amis et des figures au sein du mouvement pour faire ces articles, afin que les personnes lisant la bande dessinée soient en mesure, si elles veulent, d’en savoir plus sur cela.

Parlons d’une critique qui pourrait être faite. Quelle réponse ferais-tu à des gens disant que « Liberator » fait la promotion d’un romantisme individuel par la consommation personnelle de « l’art », et que c’est finalement une auto-célébration d’un milieu culturel sans aucune volonté de transformer la société ?

Je dirais que je reçois des emails tout le temps de la part de gens inspirés par le livre et désireux de passer à l’action. Des gens sont devenus végétariens ou végans, des gens ont commencé à devenir volontaires pour les refuges et des gens ont adopté des animaux sauvés des laboratoires, parce qu’ils ressentaient le besoin de faire quelque chose après avoir lu les bandes dessinées.

Des jeunes m’ont mailé, disant qu’ils voulaient s’impliquer dans les droits des animaux lorsqu’ils seraient plus âgés – c’est incroyable ! « Liberator » ne va pas changer le monde, mais pour le chien ou le lapin dont le sauvetage est inspiré par la bande dessinée, cela signifie tout.

Quel est le futur de « Liberator » ? Parle nous du projet avec Earth Crisis !

Les prochaines séries sont une collaboration avec Earth Crisis et cela raconte l’histoire qu’on retrouve dans leur nouvel album concept, « Salvation of the Innocents ». Earth Crisis a pris contact avec moi et m’a demandé si je voulais faire une bande dessinée avec eux et naturellement la réponse a été immédiatement oui.

La nouvelle série, appelée Liberator / Earth Crisis : Salvation of Innocents (« Sauvetage des innocents »), introduira un nouveau personnage et toute une nouvelle gamme de problèmes pour le monde de Liberator. J’ai hâte de voir cela sortir !

Pour le futur, nos personnages vont continuer – et de nouvelles histoires seront racontées, mais ils vont changer et évoluer, afin que cela soit différent et très sympa.

« Il ne peut rien y avoir en dehors du cercle qui embrasse tous les êtres »

Petit retour sur le baron d’Holbach (voir Le baron d’Holbach et la Nature), défenseur de l’athéisme au 18ème siècle et auteur du Système de la nature, avec un article à ce sujet tiré d’une Histoire du matérialisme, et critique de son importance à notre époque, par l’historien Friedrich-Albert Lange, publiée en 1877.

Dès la préface, on voit que le véritable but de l’auteur est de travailler au bonheur de l’humanité.

« L’homme n’est malheureux que parce qu’il méconnaît la nature.

Son esprit est tellement infecté de préjugés, qu’on le croirait pour toujours condamné à l’erreur : le bandeau de l’opinion, dont on le couvre dès l’enfance, lui est si fortement attaché, que c’est avec la plus grande difficulté qu’on peut le lui ôter.

Il voulut, pour son malheur, franchir les bornes de sa sphère ; il tenta de s’élancer au delà du monde visible, et sans cesse des chutes cruelles et réitérées l’ont inutilement averti de la folie de son entreprise.

L’homme dédaigna l’étude de la nature pour courir après des fantômes, qui, semblables à ces feux trompeurs que le voyageur rencontre pendant la nuit, l’effrayèrent, l’éblouirent, et lui firent quitter la route simple du vrai, sans laquelle il ne peut parvenir au bonheur.

Il est temps de puiser dans la nature des remèdes contre les maux que l’enthousiasme nous a faits. — La vérité est une ; elle ne peut jamais nuire. — C’est à l’erreur que sont dues les chaînes accablantes que les tyrans et les prêtres forgent partout aux nations.

C’est à l’erreur qu’est dû l’esclavage, où, presque en tout pays, sont tombés les peuples ; c’est à l’erreur que sont dues ces terreurs religieuses qui font partout sécher les hommes dans la crainte, ou s’égorger pour des chimères.

C’est à l’erreur que sont dues ces haines invétérées, ces persécutions barbares, ces massacres continuels, ces tragédies révoltantes dont, sous prétexte des intérêts du ciel, la terre est tant de fois devenue le théâtre.

Tâchons donc d’écarter les nuages qui empêchent l’homme de marcher d’un pas sûr dans le sentier de la vie, inspirons lui du courage et du respect pour sa raison !

S’il lui faut des chimères, qu’il permette au moins à d’autres de se peindre les leurs différemment des siennes ; qu’il se persuade enfin qu’il est très-important aux habitants de ce monde d’être justes, bienfaisants et pacifiques. » (…)

[L’historien résume la pensée du Système de la nature:] La nature est le grand tout, dont l’homme fait partie, et sous les influences duquel il se trouve.

Les êtres, que l’on place au delà de la nature [c’est-à-dire les dieux ou Dieu], sont, en tout temps, des produits de l’imagination, dont nous ne pouvons pas plus nous figurer l’essence que le séjour et la manière d’agir.

Il n’y a rien et il ne peut rien y avoir en dehors du cercle qui embrasse tous les êtres.

L’homme est un être physique ; et son existence physique, un certain mode d’action dérivant de son organisation spéciale.

Tout ce que l’esprit humain a imaginé pour l’amélioration de notre condition n’est qu’une conséquence de la réciprocité d’action qui existe entre les penchants placés en lui et la nature qui l’environne.

L’animal aussi marche de besoins et de formes simples vers des besoins et des formes de plus en plus compliqués ; il en est de même de la plante.

Les films « Sauvez Willy » et « Orca »

L’orque épaulard est un animal particulièrement connu et apprécié. On le trouve gracieux et sa force est imposante ; il a frappé l’imagination. Le revers de la médaille est bien entendu sa captivité, comme à Marineland, où il y en a actuellement pas moins de six.

Pensons également à Kshamenk, capturé « accidentellement » en Patagonie alors qu’il avait 5 ans, et qui est toujours en captivité alors qu’il a 26 ans, vivant dans une sorte de petite piscine à l’eau très sale, en Argentine…

Deux films fabuleux sont par contre en faveur des orques, ce sont d’ailleurs deux « classiques ». Si tout le monde connaît le fameux « Sauvez Willy », « Orca » est également incontournable, bien que plus dur.

« Sauvez Willy » est un film incontournable. Il se veut d’ailleurs profondément social. Un jeune garçon, perturbé après avoir été abandonné par sa mère, fugue souvent de chez ses parents d’adoption, et est condamné à nettoyer les graffitis qu’il a lui-même fait dans un centre aquatique.

Il sympathise alors avec l’orque. Les « propriétaires » de l’orque organisent alors un spectacle, et on a une scène vraiment littéralement bouleversante, où l’on voit l’orque déboussolée par la foule de gamins tapant du pied et hurlant, exigeant par caprice – qu’on leur a enseigné – de voir l’orque obéir.

Finalement après l’échec du spectacle, le « propriétaire » décide de tuer l’orque pour toucher l’assurance. Mais le jeune garçon et un amérindien – on reconnaît ici la position politique du film – organisent la libération de l’orque, qui rejoint finalement l’océan.

Voici la chanson faisant partie de la bande originale du film, sortie en 1993. On n’est guère étonné de retrouver Michael Jackson.

Il faut noter aussi que le film a permis de mobiliser et de financer l’achat de l’orque Keiko, enfermée au Mexique, et son transfert aux Etats-Unis puis sa libération au large de la Norvège.

Orca, sorti en 1977, n’a rien à voir dans la forme, et dans le fond c’est un très beau film. En apparence c’est une sorte de film d’horreur, avec une orque tueuse.

En réalité, c’est une dénonciation de la pêche visant à capturer des animaux pour les remettre aux parcs aquatiques. Et l’orque en quête de vengeance vise un pêcheur qui a capturé et tué sa compagne, provoquant la mort du bébé qu’elle portait.

Voici la scène où le bébé meurt. Elle est en italien dans l’extrait, mais ce n’est pas important. Les effets spéciaux sont mal faits, également, mais là n’est pas la question.

C’est une scène historique du cinéma mondial, une pièce à conviction, un témoin à charge, incontournable et implacable.

La scène est extrêmement brutale et marquante; elle est littéralement terrifiante. On lit la mort se refléter dans les yeux de l’assassin. On devine le rapport à la réalité, son caractère quotidien, on comprend ce que cela reflète dans le rapport de l’humanité à la planète.

Dans le film, car c’est un film romancé, le parallèle avec la souffrance comprise et ressentie par l’être humain est souligné de manière ininterrompue et cohérente; de la même manière, on retrouve bien sûr un amérindien dénonçant la position meurtrière contre la Nature…

Le film a reçu un très mauvais accueil, étant considéré comme un sous « Dents de la mer » qui plus est mal fait. Mais la force de son scénario, de ses principes, fait que c’est devenu un film culte.

« Neknomination »

« Boire un petit coup c’est agréable » veut la légende. En réalité, l’alcool est une fuite, sans fin, un produit de la société qui dénature les individus et les met sous pression.

Il est coutume pourtant de dire qu’en France, l’alcool est un phénomène « maîtrisé », comparé aux beuveries suédoises, anglaises, australiennes ou encore américaines.

Les Français sauraient gérer, tandis que les « anglo-saxons » auraient ritualisé la beuverie jusqu’au délire.  Si jamais une telle interprétation a pu avoir un sens de par le passé, aujourd’hui c’en est bien fini.

Voici ce qui est pas moins que le communiqué du ministère de l’intérieur au sujet de la beuverie appelée « neknomination », qui sévit de manière virale.

L’existence d’un tel communiqué montre que le problème est grand, l’alcool passe ici du problème individuel au problème social.

Neknomination

13 février 2014

Un nouveau jeu dangereux dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler débarque actuellement sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur Facebook : « Neknomination ».

L’idée ? Un participant poste une vidéo sur les réseaux sociaux, engloutit un verre (ou plus) d’alcool « cul-sec » et désigne une ou plusieurs personnes afin qu’elles en fassent de même.

Cette expression est issue du néologisme formé à partir de l’expression argotique « neck your drink », qui s’utilise pour inciter un tiers à boire de l’alcool d’un trait, et du mot « nomination ».

Ce phénomène prend actuellement de l’ampleur en France, et beaucoup d’entre vous pourront nous dire que ce n’est pas de boire un verre d’alcool devant une caméra qui les tuera !

Sauf que cette tendance présente un danger bien plus insidieux qui s’inscrit sur le long terme. Les défis relevés par les jeunes « nominés » deviennent bien souvent de plus en plus recherchés, mais parfois dangereux pour leur santé.

Et c’est bien là tout le problème de cette petite mode, dont les dérives peuvent être nombreuses, entraînant au passage des comas éthyliques, voire la mort.

Alors, suivez donc quelques conseils simples :

 Face aux défis de vos amis, montrez que vous êtes bien plus intelligents que ça et ne vous laissez pas influencer par une stupide épidémie.

 Pensez à votre avenir également ! Vous n’avez certes aujourd’hui que 18 ou 20 ans, mais ces vidéos, postées en public sur internet, resteront des années, voire durant toute votre vie sur le web.

Que penseraient alors dans dix ans vos futurs employeurs face à de tels contenus ?

– Ne négligez pas les dangers de l’alcool sur votre santé, et pour plus d’informations, visitez le site http://www.preventionalcool.com/

– Conservez vos talents créatifs pour de bonnes causes !

Si votre enfant fait face à un problème lié à l’alcool, un site dédié vous aide à trouver les mots pour lui en parler : http://www.alcooletparents.com/

Les arguments, très calculés, montrent qu’il y a une grande peur face à un tel phénomène. Et pour cause! Ce genre de démarche nihiliste contamine très vite les gens dans une société dénaturée, composée d’individualistes qui s’ennuient.

On a là quelque chose d’indéniablement de très mauvais, de très grave; un phénomène « viral » similaire a été l’odieuse « quenelle » de Dieudonné. Le fait de retrouver l’alcool dans ce type de démarches est également très révélateur, et il faut se rappeler de l’affreuse histoire qu’a connu un lama tout récemment (Serge le lama : un faux « conte » pour adultes barbares).

Notons toutefois que ce n’est pas le seul aspect. Certains médias ont ainsi mentionné des initiatives où au lieu de boire, la personne faisait une « bonne action » et appelait à faire de même. C’est évidemment bien mieux, mais cela reste un appel « venant du coeur » irrationnel.

Dans tous les cas, ce à quoi on assiste, c’est à des entreprises individuelles où l’ego est au centre, dans un appel qui se veut subversif. Il n’est guère étonnant que, dans ce genre de démarches, on tombe dans les attitudes patriarcales, avec le « défi » au coeur des valeurs.

Savoir rester posé, réfléchi, agir en son âme et conscience, est bien loin de tout cela!

Le colloque au Sénat « Nous et l’animal »

Il y avait hier deux manifestations : une à Lille contre la chasse des renards, une à Toulon pour les droits des animaux. C’est un signe des temps qui changent et les animaux « apparaissent ».

Cependant, tout est parfaitement encadré, rien ne déborde, tout le monde reste en définitive bien sage. Contrairement à la vague végane des années 1990 dans certains pays (Angleterre, Etats-Unis, Allemagne, Autriche…), tout est institutionnalisé de manière impeccable.

Pour preuve, le colloque « Nous et l’animal » organisé le 7 février dernier par le « think tank » Ecolo-Ethik (c’est-à-dire un organisme de réflexion financé par les entreprises, voire l’Etat). Il a été fondé par Chantal Jouanno (ex UMP désormais centriste) et l’avocat David Lefranc.

Pour connaître l’opinon de ce dernier, citons le :

« Les positions abolitionnistes sont non seulement marginales mais contre-productives. » « C’est un chiffon rouge qui est utilisé pour bloquer toute avancée dans le domaine de la protection animale. »

Cela veut tout dire, et d’ailleurs ce colloque s’est tenu… au Sénat. Rappelons que le Sénat c’est cette sorte de second parlement au fonctionnement incompréhensible et qui en fait est un bastion du conservatisme, il « casse » les lois trop « marquées » décidées par le Parlement, il les neutralise.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune réflexion : la chaîne « Sénat » n’hésite pas à diffuser des documentaires très progressistes, et là il y a ce colloque. Mais le but, c’est de moderniser, pas de changer quoi que ce soit.

Ainsi, de nombreux « spécialistes » ont été invités au colloque : Yann Arthus-Bertrand, Peter Singer, Jane Goodall, Matthieu Ricard (un moine bouddhiste), l’inévitable Boris Cyrulnik, Elisabeth de Fontenay, Allain Bougrain-Dubourg, Yves Coppens (un paléoanthropologue), les reponsables de 30 millions d’amis ou encore Laurence Parisot (ancienne présidente du Medef, le « syndicat » des patrons).

On notera également la présence de responsables directs de l’exploitation animale, salués au passage par un « tweet » d’ecolo-ethik :

Ecolo-Ethik ‏@EcoloEthik 12 févr.
Merci aux représentants des éleveurs qui ne doivent pas être les boucs émissaires de nos choix de société. http://www.lafranceagricole.fr/actualite-agricole/statut-de-l-animal-les-tenors-de-la-cause-animale-laissent-peu-de-place-aux-eleveurs-colloque-ecolo-ethik-84131.html …”

C’est très parlant !

Le colloque a en pratique consisté en quatre tables rondes (avec en tout pratiquement 80 « experts ») avec comme thèmes :
– « l’animal et l’économie »
– « le régime juridique de l’animal en France et à l’étranger »
– « l’animal et l’éducation »
– « la reconnaissance de l’animal par la science et la pensée »

Sur Sciences et Avenir, on a dans ce cadre droit à une interview (datant en fait de 2012!) de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, qui a participé au colloque et qui est présenté comme un « spécialiste de l’éthique animale ». Or, sa biographie montre surtout que c’est en réalité un très haut spécialiste militaire… On a les « spécialistes » que l’on peut!

Toutefois il faut bien voir que c’est le droit qui va être modernisé, pas la morale. Pas question en effet que l’on en arrive à la libération animale : le système compte se protéger en « verrouillant » autant que cela soit nécessaire.

Il y a lieu ici de citer le quotidien Libération, qui présente de manière assez claire la problématique :

« La sénatrice Chantal Jouanno a plaidé vendredi pour une meilleure prise en compte du «bien-être animal» à travers, notamment, la création d’une fonction de «médiateur» chargé de veiller à l’application du droit en la matière.

Le fait que l’animal soit considéré comme un «bien meuble» dans le Code civil fait que «tout ce qui est acte de cruauté envers un animal est aujourd’hui très peu sanctionné en France», a-t-elle indiqué à l’AFP, à l’occasion d’un colloque au Sénat organisé par le club de réflexion Ecolo-Ethik, qu’elle préside avec la magistrate Laurence Vichniesky.

La récente condamnation à Marseille d’un homme après la diffusion de vidéos sur internet où il jetait un chat en l’air à plusieurs reprises est «une exception», estime Mme Jouanno.

L’ex-secrétaire d’Etat à l’Ecologie souhaite s’appuyer sur les conclusions du colloque pour faire 25 propositions pour lutter contre la «maltraitance inutile» et mieux déterminer la place de l’animal dans le système économique, le droit mais aussi l’éducation ou la culture. »

Il s’agit de « gommer » les aspects les plus criants, de « séparer » autant que possible les animaux dits de compagnie et ceux qui sont dans les fermes-usines, de « neutraliser » toute contestation en la plaçant sur un terrain juridique réformiste.

C’est on ne peut plus brillant. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas des choses utiles, comme l’idée d’une « objection de conscience » pour les personnes refusant la vivisection lors des études de médecine – mais cela n’abolira pas la vivisection, cela la rendra « humaine ».

L’article de la revue L’Express au sujet du colloque est assez exemplaire également. Saluant le colloque comme historique et citant plusieurs fois L214, il est affirmé qu’il y a « le droit à une consommation de viande éthique et responsable ».

L’exploitation animale peut être satisfaite: la « modernisation » par le droit permet de faire passer la morale et la culture à l’arrière-plan. Ce round ci est pour elle, sans doute de manière inévitable. Mais la bataille n’est pas finie!

La loyauté, une valeur straight edge

Le mouvement straight edge n’est pas qu’un simple « refus » des drogues, de l’alcool et de la sexualité vécue comme fin en soi (c’est-à-dire sans sentiments et déconnecté d’une relation authentique et durable).
C’est aussi la revendication de valeurs positives, qui sont justement mises à mal par la « vitesse » des rapports humains dans la société  de consommation.

L’un des mots qui revient ainsi le plus souvent dans les chansons straight edge est le mot anglais « loyalty ». Les trois sens de ce mot en français relèvent tous de la culture straight edge ; on a ainsi « fidélité », « loyauté », « dévouement ».

Fidélité, cela signifie ne pas abandonner quelque chose pour passer à autre chose simplement en suivant un désir, un besoin violent et irréfléchi ; cela veut dire reconnaître quelque chose comme beau et bien et en « rester » là, parce qu’en soi c’est suffisant.

La loyauté, c’est la même chose mais en le revendiquant et en cherchant à être là le plus possible dans la relation, c’est aller au-devant des besoins possibles, c’est refuser toute trahison.

Dans la culture straight edge, on retrouve souvent mis en avant le slogan « unbreakable loyalty », « loyauté inébranlable » (parfois on trouve la version en latin: « invictus fidelitas ».

Le dévouement est un terme qui semble un peu plus abstrait, mais c’est très important, puisque c’est l’idée de revendiquer son identité elle-même comme fondamentalement liée à quelque chose.

On ne peut pas être vegan sans dévouement aux animaux, un dévouement qui doit se révéler à tous les niveaux de la vie privée, depuis la nourriture végétalienne jusqu’aux soutiens aux refuges.

Dans la société capitaliste, par contre, il n’est pas difficile de voir qu’on retrouve partout et tout le temps des gens incapables de choisir, oscillant entre plusieurs choses par opportunisme, choisissant une chose pour en mieux en choisir une autre le lendemain, etc.

Il n’y a ici aucune continuité, aucune cohérence, juste une éternelle fluctuation, un va et vient perpétuel, un flou systématique.

Naturellement, l’hypocrisie, le mensonge et la mythomanie sont des outils pour « compenser » l’absurdité des choix faits, pour excuser l’incapacité à la fidélité, à la loyauté, au dévouement. Parce que les faits sont têtus et qu’à force, les cadavres dans le placard finissent par s’agiter et par hanter la personne qui a sacrifié l’authenticité sur l’autel de sa propre « carrière individuelle ».

La culture straight edge s’oppose donc fondamentalement au libéralisme, au fait de relativiser, d’exprimer tout le temps du scepticisme, de ne finalement rien prendre au sérieux et de se comporter en touriste dans sa propre vie, dans celle des autres et dans la société elle-même.

Dans la société aujourd’hui, il est considéré comme regrettable mais comme relevant finalement d’un choix personnel que de tromper la personne avec qui on vit, d’abandonner son « animal de compagnie », de changer d’avis comme on l’entend, bref de ne finalement jamais s’engager.

L’une des conséquences les plus terribles est bien sûr le fait que plus rien de prolongé n’existe, parce que plus personne n’assume rien, parce que les gens agissent un jour d’une manière pourtant critiquée la veille, etc.

Le libéralisme fait l’apologie du traître, du renégat, qui est salué comme un individu capable de suivre ses propres décisions à lui, alors qu’en réalité c’est quelqu’un sans intégrité aucune.

Cela ne veut pas dire qu’il ne fait pas faire de ruptures ; il faut bien sûr rompre avec les gens qui se trahissent eux-mêmes, qui pour une raison ou une autre prennent des décisions s’opposant à leur propre personnalité, et fondées le plus souvent, bien entendu, par le profit, par le fait de se faire valoir ou bien voir, etc.

Il faut également savoir faire des ruptures avec soi-même, se « faire violence » pour rompre avec son propre nombrilisme, son propre égocentrisme, etc.

Loyauté envers les autres, envers soi-même, envers l’authenticité, envers la cause que l’on pense juste, voilà un principe straight edge, et forcément être authentique cela va de pair avec être progressiste, avec le fait d’aimer la vie et les êtres vivants !

Côté basque et des Landes: alerte oiseaux marins échoués !

La Côte Basque et des Landes connaît une succession d’arrivées d’oiseaux marins épuisés sur les plages. Voici l’appel d’une association locale à participer au soutien.

ALERTE OISEAUX MARINS ÉCHOUÉS!

L’association Hegalaldia, centre départemental pour la sauvegarde de la faune sauvage basé à Ustaritz (64) a lancé ce matin un appel à ses nombreux bénévoles ; En effet, des dizaines, voire des centaines d’oiseaux marins sont retrouvés sur les plages de la Côte Basque et des Landes, affaiblis… dénutris… pour certains mazoutés… et pour d’autres morts… La plupart sont des guillemots de Troïl et des macareux.

En 15 jours l’association a déjà accueilli 85 oiseaux marins ! Les tempêtes successives sont la cause principale d’accueil. Celle d’hier a été celle de trop…

La situation semble être tout aussi catastrophique sur l’ensemble de la Côte Atlantique. En effet, la Bretagne vient de fermer plusieurs de ses plages à cause d’une pollution massive et des centaines d’oiseaux arrivent sur les différents centres de sauvegarde.

L’échouage concerne donc toute la Côte !

Si vous trouvez un oiseau affaibli, vous pouvez vous aussi participer à son sauvetage : attrapez l’oiseau avec une serviette, mettez le dans un carton, si possible au chaud (avec une bouillotte ou une bouteille d’eau chaude) et contactez le centre de sauvegarde le plus proche de chez vous.

HEGALALDIA centralise tous les appels pour l’Aquitaine. Vous pouvez les joindre 7 jours sur 7 au 05 59 43 08 51 ou au 06 76 83 13 31. Ils vous indiqueront vers quel centre de soins vous tourner.

Pour les autres régions, vous pouvez aller sur le site de l’UFCS.

Voici également leur communiqué suite aux opérations d’il y a deux jours.

Petit bilan de la journée de hier. Nous vous le devons, car votre soutien est vraiment très important pour nous ! Le téléphone a sonné sans cesse …

Journée finie à 21h30. Plus tôt que les journées précédentes, non pas parce que nous avons accueillis moins d’oiseaux que lundi, car au contraire, les chiffres ont encore augmenté. Mais c’est grâce à tous les bénévoles encore plus nombreux qui se sont mobilisés aujourd’hui.

Alors encore une fois, merci à vous tous !

106 oiseaux marins accueillis hier. Le soir il nous reste sur la structure 131 Guillemots de Troïl, 20 Macareux moines, 2 Fous de Bassan, 2 Pingouins tordas, 1 Mouette mélanocéphaleet 1 Mouette rieuse : soit 157 oiseaux marins (mais n’oublions pas que nous avons aussi des rapaces et autres espèces d’oiseaux et des mammifères…).

En plus des 4 salariés de l’association, une équipe fidèle de plus d’une quinzaine de bénévoles était présente sur le site pour assurer le soin aux animaux et la logistique.

De nombreux vétérinaires ou organismes nous ont appelés et ont servi de point de ralliement pour « stocker » les oiseaux avant leur transfert vers Hegalaldia.

De nombreux particuliers nous ont aussi amené directement les oiseaux et certains plusieurs fois dans la journée…
Montage de la tente par des benevole d’Hegalaldia La tente devant le batiment d’Hegalaldia De la nourriture offert par des particuliers pour aider l’association Hegalaldia

Beaucoup d’autres, suite à notre appel du matin nous ont amené serviettes, bouillottes, journaux… et même pain, fromage, gâteaux, boissons, pizzas, … pour que les équipes sur place puissent s’alimenter !

Nos locaux étant trop petits pour tout ce monde, un sympathisant de l’association nous a amené une tente de manière à ce que nous puissions installer une antenne annexe, et un bénévole nous a prêté un chauffage à gaz afin de chauffer cette tente.

Merci aux dames Molina et Madame Pujol, qui sont venues chercher de nombreuses serviettes pour en laver, et en sécher.

Certains bénévoles sont arrivés le soir après leur travail pour venir nous aider …

Nous ne pouvons pas citer toutes ces personnes au grand coeur, mais sachez que ce grand mouvement de solidarité fait vraiment chaud au cœur !

Merci encore à vous tous ! Grâce à vos partages facebook, à vos actions et à votre soutien, nous arrivons à faire beaucoup !