L’exploitation animale est une chose tout ce qu’il y a de plus moderne ; les usines à meurtres sont toujours plus grandes, toujours plus efficaces et la population mondiale se nourrissant de « cadavres » est toujours plus grande.
Est-ce ainsi une question religieuse ? Ou une question nationale ? Pas du tout : c’est une question de morale, de refus de toute exploitation et oppression. Et donc de tout abattage, pas seulement l’abattage lorsqu’il est rituel.
Si nous parlons de cela, c’est qu’une campagne contre l’abattage rituel est lancée, avec comme soutiens les associations suivantes :
Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs (OABA) | Fondation Brigitte Bardot | Confédération Nationale des SPA de France (CNSPA) | Conseil National de la Protection Animale (CNPA) | Fondation Assistance aux Animaux | Protection mondiale des animaux de ferme (PMAF) | Société Nationale pour la Défense des Animaux (SNDA) | Association Stéphane Lamart
C’est un député UMP qui a permis la conférence de presse de la campagne à l’assemblée nationale, le 10 novembre. Mais pas n’importe lequel…
Car il y a peu de chances que ce député, Lionnel Luca, soit vegan : il fait partie de l’aile la plus à droite de l’UMP, et c’est un ancien de Légion étrangère et de l’Indochine, dont le père était dans les années 1930 un « légionnaire » de la garde de fer en Roumanie (ultra-nationalistes, antisémites et pro nazis).
Si on le trouve ici ce n’est pas un hasard : on l’a entendu notamment partir en guerre contre le halal dans l’équipe de France de football, disant notamment:
« Je découvre stupéfait qu’on pouvait manger halal dans l’équipe de France. Voilà un signe de démission et de lâcheté de la Fédération française de football. »
La « lâcheté » devant le halal est ni plus ni moins stylisé, comme chez Bardot, en acte « rebelle. » On notera par ailleurs qu’il est difficile d’être dupe avec cette campagne. L’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a rejeté illico presto, ce 8 novembre, les deux affiches de la campagne :
Les raisons ne sont pas difficiles à comprendre. Malheureusement en effet, nous vivons une période de crise, nous le savons tous. Et nous avons déjà parlé de l’extrême-droite qui en profitait pour mener des mobilisations, notamment en prenant prétexte les animaux.
Même l’ARPP a dû immédiatement comprendre le caractère « explosif » de ces affiches, qui appelle littéralement à cibler les personnes de religion juive et musulmane comme étant des criminels, des barbares.
C’est exactement comme la diffusion par mail d’une vidéo de lapidation d’une jeune fille (qui s’est déroulée il y a trois ans), dont nous parlions il y a quelques jours, mail qui évidemment avait fait boule de neige au « dépit » de la personne qui l’a envoyé « innocemment »…
Il y a bien une boule de neige de racisme jouant sur la corde de l’émotionnel, une orgie de « bons sentiments » aboutissant à rien d’autre que l’appel au combat contre le « barbare. »
Des exemples récents de ce genre de manipulation ne manquent pas : nous avions par exemple parlé de la future candidature de Brigitte Bardot à la présidentielle, qui est par exemple entièrement définie par la lutte contre le halal et le casher, ou encore de la « campagne » contre le Quick Halal au nom du fait… de pouvoir manger des cochons.
Et il s’agit d’une vraie tendance de fond ; même dans le mouvement pour les animaux, il y a des gens qui pensent que l’ennemi n’est pas l’exploitation animale, mais la « tyrannie », le caractère « mauvais », la « méchanceté. »
Et dans ce fantasme misanthrope, le « barbare » est bien entendu la figure du « juif » ou du « musulman », qui représenteraient en quelque sorte le Moyen-Âge.
Alors que justement le meurtre en masse des animaux ne cesse de grandir dans notre société « moderne. »
Il faut ainsi dire les choses comme elles sont : la campagne contre l’abattage rituel est une campagne raciste. Une telle campagne n’a rien à voir avec une campagne pour le véganisme ou contre l’industrie de la viande, contre l’agro-business, contre tous les meurtres d’animaux.
La campagne contre l’abattage rituel sert directement le racisme, le rejet du « juif » et du « musulman » dont l’identité est d’ailleurs totalement virtuelle : la religion n’est qu’un prétexte au racisme le plus éhonté.
La preuve en est que les animaux ne doivent, selon la campagne contre l’abattage rituel, pas du tout être sauvés. Il ne s’agit pas d’une campagne contre l’abattage… mais contre l’abattage rituel tel qu’il est pratiqué en France.
La campagne dit ainsi :
L’abattage rituel peut se dérouler avec étourdissement, comme cela se fait dans de nombreux pays déjà : Norvège, Suède, Autriche, Suisse, Nouvelle-Zélande…
L’abattage rituel est avant tout un acte religieux qui doit intégrer les règles et bonnes pratiques en matière de protection des animaux et d’hygiène des manipulations. Le cadre religieux de l’abattage rituel ne doit pas servir de prétexte ou d’alibi au non-respect des exigences réglementaires, ce qui est malheureusement parfois constaté. Exigences religieuses et réglementation sont parfaitement compatibles.
A LTD nous ne voulons ni d’aucune exigence religieuse, ni d’aucune réglementation aux dépens de la liberté des animaux. Nous ne voulons pas non plus du racisme et de sa mise en avant de « cibles » qui seraient la cause de tous les maux.
Quand on aime les animaux, l’ennemi en France c’est l’exploitation animale, c’est l’agrobusiness. Il ne faut pas diviser l’humanité, mais l’unir afin qu’elle comprenne ce qu’est Gaïa, et que la planète redevienne bleue et verte!