La Marine nationale aimerait renforcer l’exploitation animale maritime…

Voici un article très important publié hier comme « tribune » par Le Figaro: « Et si la clé pour la reprise économique se trouvait sous l’océan? ». L’article est présenté comme écrit par :

« Vincent Hélin est le président du Forum Hippocampe, cercle de réflexion et de débats économiques et stratégiques. »

De quoi s’agit-il? Eh bien ce « Forum Hippocampe » organise des dîners très select, réunissant la crème de la crème de l’armée et des industriels, et l’homme clef est justement le Vincent Hélin en question, qui a moins de 30 ans.

Il a fait une licence d’histoire à la Sorbonne, un Master 1 et 2 de relations européennes et lobbying à l’Institut Catholique de Paris, un stage de fin d’études au sein du cabinet de M. Patrick Ollier (alors ministre chargé des relations avec le Parlement), puis collaborateur auprès d’un député européen français. Au cours de ce parcours, il a fondé « Mer et Université », association à l’origine de dizaines et de dizaines d’événements rapprochant des étudiants très « propres » (HEC, Sciences Po, Paris IV Sorbonne, Paris II Assas…) de responsables industriels et militaires.

Car cela ne rigole pas, l’association a été soutenue très rapidement, « miraculeusement », par de nombreuses figures de l’armée… Comme l’amiral Alain Oudot de Dainville, l’amiral François Dupont, l’amiral Alain Coldefy par ailleurs ancien Major général des Armées, l’amiral Olvier Lajous, l’amiral Olivier de Rostolan…

Et comme ces gens sont liés de-ci de-là à de nombreuses grandes entreprises, l’association a été soutenu par des titans de l’industrie, comme DNCS (les arsenaux navals français historiques), MBDA (leader européen des missiles et de leurs systèmes), Dassault, Thales, ODAS (regroupement de l’Etat et d’entreprises pour mieux commercialiser de l’armement de haute technologie), EADS…

A quoi il faut ajouter des parlementaires, comme Jean Lemière, Patricia Adam, Philippe Juvin, Marguerite Lamour, Bernard Caseneuve, Nicolas Dhuicq, Hervé Mariton…

Bref, c’est le lobby de la Marine nationale et des entreprises qui vont avec. Et forcément ce regroupement aimerait renforcer l’exploitation animale maritime, car cela ajouterait de l’importance à leur propre rôle…

«Les larmes de nos souverains ont le goût salé de la mer qu’ils ont ignorée», dit Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu. Dans la situation économique et sociale difficile que nous vivons, restaurer la puissance de l’Etat en mer pourrait représenter une partie de la solution.

Un ministre pour la mer

Penser la mer, son développement, son économie. Telles peuvent être les missions d’un ministre d’Etat, ministre de la Mer et de l’Economie maritime. Ministre d’Etat, il a le poids politique nécessaire pour peser dans les négociations avec la majorité parlementaire et dans les arbitrages budgétaires.

Chargé du développement de l’économie maritime dans sa globalité, il oriente les priorités pour maintenir puis créer des emplois partout sur le littoral. Ministre de la Mer, il co-assure la tutelle du Secrétariat général de la mer et participe à la réflexion sur le futur de la Marine nationale, dont il peut abonder le budget.

Un Livret Mer pour financer l’économie maritime

Créer un Livret Mer, sur le modèle du Livret de Développement Durable, c’est orienter l’épargne des Français vers la mer. La somme des dépôts est utilisée pour soutenir et rénover l’économie maritime: concevoir et produire en série de bateaux de pêche et de navires à passagers plus respectueux de l’environnement et au coût d’exploitation moindre, favoriser par des prêts à taux 0 leur achat par les professionnels de la mer, moderniser les filières ostréicole et conchycole, recherche océanographique… A plus long terme, c’est l’ensemble du patrimoine maritime qui peut être soutenu: aquariums, fortifications, vieux gréements, navires transformés en musées…

Une Marine plus puissante, pour porter la voix de l’Etat sur mer

En l’espace de deux Livres blanc, la marine nationale a dû renoncer à la construction de huit frégates, un pétrolier-ravitailleur, un bâtiment de projection et de commandement et un porte-avions, tandis que les programmes cruciaux en cours de réalisation, frégates et sous-marins, sont étalés.

Ces renoncements ne peuvent être acceptés plus avant. La construction, dès à présent, d’un bâtiment de projection et de commandement qui pourrait reprendre le nom de Richelieu, le lancement d’un programme de corvettes, sur la base de la Gowind de DCNS, qui s’accorde avec un cadre budgétaire contraint et la réalisation des trois pétrolier-ravitailleurs de nouvelle génération sont de nature à éloigner le spectre d’un déclassement naval potentiellement irréversible tout en sauvegardant les emplois à St-Nazaire, Brest, Lorient et Toulon.

Un ministre d’Etat pour l’incarner, un Livret Mer pour la financer, une Marine plus puissante pour la protéger, tels sont les piliers d’une restauration de la puissance de l’Etat en mer que nous appelons de nos vœux, pour permettre à notre pays de surmonter la crise qu’il traverse.

L’avenir de la France et de l’Europe se joue à la surface scintillante des mers, dans les profondeurs et sur le fond de l’océan. Nos amis britanniques l’ont compris, eux qui, malgré une quasi-austérité, viennent de baptiser le plus grand porte-aéronefs d’Europe tandis que le président de la République, M. Hollande, préside sans rougir à une revue navale qui marque le recueillement de la marine française. Qu’attendons-nous?

Une baleine sauvée des filets de pêche…

C’est une vidéo particulièrement émouvante qui a été mise en ligne il y a quelques jours, et qui connaît un très grand succès, avec un million de vues en quatre jours.

On peut y avoir des gens aidant une baleine empêtrée dans des filets, et impossible de ne pas voir comment l’engagement s’exprime dans l’activité de ces personnes s’affairant pour libérer la baleine.

On est forcément empli d’émotions. Malheureusement, cette vidéo, qui a quelques années, a été mise en ligne sur youtube par « best videos » avec le titre racoleur de « un homme découvre une baleine et alors qu’il s’approche d’elle, il va faire une découverte choquante ».

La démarche est ainsi racoleuse, comme celle de la revue Entrevue qui accorde plusieurs pages au transport de singes pour les laboratoires par Air France. Il faut d’ailleurs savoir ici que bien souvent les revues racoleuses pour hommes – comme Entrevue ou encore Newlook, etc. – traitent de sujets comme la brutalité à l’encontre des animaux.

Pour dénoncer, il est vrai, néanmoins cela reste sur le plan de l’anecdote. On peut apprécier d’autant plus qu’à la fin de la vidéo où la baleine est aidée, il y a à la fin un appel à s’engager.

Et cela souligne à quel point l’océan est le grand oublié de la cause de la libération animale. Il est en effet difficile d’avoir des images, des reportages sur l’océan, et au quotidien on ne pense pas forcément à l’océan, à moins d’habiter à côté, et même là ce n’est pas forcément « parlant ».

Il y a clairement ici toute une culture à refaire : l’humanité anthropocentrique a oublié que « sa » planète, c’est en réalité la planète bleue…

Les problèmes de l’océan, et quelles solutions?

L’un des aspects les plus intéressants de ce que raconte sur l’océan la « Commission Océan Mondial » consiste en la question planétaire. En fait, quand on s’intéresse un tant soit peu à l’écologie, on voit bien que le principe des frontières étatiques ne compte pas pour la vie sur la planète.

Chaque jour, des animaux traversent des frontières, la pollution elle non plus ne s’arrête pas aux frontières, etc. Comme de toutes manières tout est relié – la vie est un phénomène unifié sur Terre – alors évidemment les problèmes provoqués par les humains ne peuvent être résolus qu’à l’échelle mondiale.

Voici un tableau accordant justement beaucoup d’inspiration sur ce thème. Le premier point parle de la « demande croissante en ressources ». Mais est-il difficile de voir que l’humanité, étant divisée, pratique un gâchis général? Doit-on continuer à gâcher, juste pour maintenir le principe des divisions nationales?

Le second point parle des « avancées technologiques ». Est-il difficile, encore une fois, de ne pas voir ici que celles-ci profitent à ceux qui ont les moyens de se les procurer, et donc logiquement les grandes entreprises qui visent le profit, aux dépens de la planète?

De la même manière, peut-on lutter contre le changement climatique sans obtenir une dimension mondiale? Absolument pas, bien entendu.

Le paradoxe est que le tableau propose une méthode et une solution erronée. Il parle de « stocks de poisson », montrant que l’approche reste la même qui a amené à la catastrophe. C’est la même méthode anthropocentriste d’aborder la vie.

Quant à la solution, elle est absurde. Il est parlé de « gouvernance insuffisante de la haute mer ». Mais par définition une humanité divisée et une logique de profit empêche toute « gouvernance ».

La seule « gouvernance » qui puisse exister réellement, c’est celle de l’humanité obéissant en pratique à la Nature, à sa vie et ses transformations…

L’océan en train d’être assassiné: quelques données

Voici donc les informations fournies par le rapport de la « Commision Océan Mondial ». Rappelons ici qu’il s’agit de quelque chose d’on ne peut plus institutionnel. C’est pratiquement un rapport mondial officiel que pourrait faire l’ONU, sauf que là c’est directement orienté business, pour maintenir viable l’exploitation animale concernant l’océan.

Voici un premier tableau qui fait froid dans le dos. Si en 1950 la haute mer échappait à l’exploitation animale, ce n’est majoritairement plus le cas…

Concernant les animaux formant une cible à cette exploitation, le chiffre est effarant. Plus personne ou presque n’échappe à la destruction.

Le schéma suivant est important. Il souligne que la pêche n’a plus rien d’artisanal: c’est une industrie moderne. Et donc, ayant connu un processus de concentration très avancée.

Voici enfin un tableau comparant la valeur économique de la pêche, en million de dollars, et celle des subventions à la pêche (pour les pays de l’UE le chiffre est complet, pour les autres seules les subventions à la pêche des thons est concernée).

On peut voir que les subventions forment une quantité essentielle à l’existence de la pêche. L’exploitation animale a réussi à se faire directement soutenir par la société elle-même.

Il ne s’agit pas que de reprocher cela de manière économique. Il s’agit aussi de voir que c’est un engrenage. La destruction de la vie dans l’océan est soutenu économiquement, et donc cela fait appel d’air pour les entreprises!

L’idée de la « Commission Océan Mondial » est de bloquer cela, afin de maintenir viable l’océan comme « ressource » alimentaire. C’est ici se voiler la face sur les conditions concrètes ayant permis à l’exploitation animale de s’imposer. On ne peut « réformer » un tel phénomène, on ne peut que le renverser.

Encore faut-il pour cela ne pas avoir été contaminé par l’idéologie de l’exploitation animale…

La pêche ne se maintiendrait pas sans subventions

La « Global Ocean Commission » (« Commission Océan Mondial » en français) est un organisme international né l’année dernière, sur une base on ne peut plus institutionnelle : parmi ses membres on trouve le président de l’Organisation Mondiale du Commerce, le directeur de la Banque mondiale, un ancien premier ministre canadien, un ancien ministre espagnol de l’environnement, etc.

Son objectif est de faire en sorte que l’on puisse continuer l’exploitation animale liée à l’océan. Ce n’est pas le nôtre, évidemment, néanmoins il y a dans ce rapport beaucoup d’informations quant à la situation dramatique de l’océan, à voir chacun en détail.

Pour commencer, voici le grand paradoxe de ce que réclame la Commission en question. Pour elle la situation est clairement catastrophique, et le seul moyen de freiner cela est de cesser les subventions.

En effet, l’exploitation animale liée à l’océan ne tiendrait pas sans les subventions… La Commission dit ainsi :

« La somme des subventions à la pêche s’élève au total à 35 milliards de dollars par an. Sans elles, de nombreuses pêcheries en haute mer ne seraient probablement pas rentables. Avec les deux tiers des stocks de poissons en haute mer, soit surexploités, soit même épuisés, il est démontré que les subventions aggravent la surpêche et par conséquent la dégradation de l’environnement marin.

Les économistes ont classifié les subventions sous les catégories de « nuisibles » et « avantageuses » pour l’environnement. Dans la catégorie « nuisibles », les plus importantes sont celles destinées aux carburants, à la construction des vaisseaux, et celles destinées à maintenir les prix de marché. Sans subventions aux carburants, le chalutage de fond, extrêmement nuisible à l’environnement, serait sûrement suspendu.

De nombreux gouvernements, en plus de scientifiques et économistes, soutiennent la réforme des subventions comme une option pour en finir avec la surpêche et pour préserver la biodiversité des fonds marins. Les subventions « nuisibles » pourraient être plutôt utilisées pour soutenir la préservation de l’environnement des zones côtières et l’emploi.

Mais, même avec les engagements et initiatives répétés de la communauté internationale, comme le processus au sein de l’Organisation mondiale du commerce, les subventions nuisibles persistent, en partie dû à l’influence des groupes de pressions. »

Groupes de pression? Le Nouvel Observateur avait justement, il y a un an, rendu public un rapport de la Cour des comptes concernant la pêche de 2000 à 2009. C’est accablant. Dans un système totalement opaque, l’argent coule à flots.

On lit entre autres dans le rapport, qui n’a jamais été rendu public, et pour cause :

« On constate en premier lieu que le total des concours au secteur de la pêche et de l’aquaculture et des concours à la protection sociale des marins pêcheurs et des aquaculteurs s’élève à 824,4 M€ en 2007 et 1 016,9 M€ en 2008. Le montant des aides a ainsi dépassé la barre symbolique du milliard. Dans la mesure où cette récapitulation n’inclut pas les aides des collectivités territoriales, le total des aides publiques avait probablement franchi ce seuil auparavant. Il est quasiment égal au chiffre d’affaires total de la pêche (1 182 M€ en 2007), il est vrai hors l’aquaculture (542 M€) qui reçoit une partie de ces aides. »

« Il est frappant de constater que les aides publiques [en, Bretagne, soit 40 % de la pêche] représentent en 2008 plus de 2,5 fois cet excédent brut d’exploitation et plus de 4 fois le résultat net des entreprises. En l’absence des aides , ces deux soldes et la capacité d’autofinancement seraient négatifs, et les entreprises non viables. »

« Les aides à la pêche recouvrent non seulement l’activité de pêche proprement dite, mais aussi son environnement, qu’il s’agisse des ports, des criées, du mareyage, de la recherche ou de l’enseignement.

Elles ne concernent toutes les régions, toutes les pêcheries, toutes les tailles de navires, tous les moments du cycle de vie d’une entreprise. Quasiment tous les postes du compte de résultat d’une entreprise de pêche connaissent, à des degrés divers, l’influence d’une aide. »

« Il n’est quasiment pas d’acteur du secteur qui ne soient concerné par une aide : entreprises de pêche, d’aquaculture ou de mareyage, collectivités, syndicats et organismes professionnels de toute nature, un tableau des paiements effectués au 31 décembre 2008 au titre de l’IFOP fait apparaître environ 10 000 bénéficiaires différents, pour des montants de fonds européens allant de 291,63 € à 2 610 969,04 €. »

Tout cela est très clair ! Pas étonnant que le rapport ait été escamoté…

Les chiffres du plastique dans l’océan

Revenons sur le rapport sur la pollution de l’océan par le plastique, ce qui vaut de nombreuses analyses et remarques. Précisons ici tout de suite un point essentiel.

Tout d’abord, la source des médias pour les articles sur la présence du plastique dans l’océan tient en un article publié par le PNAS, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, c’est-à-dire les actes de l’Académie américaine des sciences.

On y retrouve le compte-rendu d’une recherche effectuée par des scientifiques espagnols en 2010, pour un voyage de 61 000 kilomètres de deux bateaux avec 250 scientifiques, récoltant 3000 échantillons sur 141 sites.

Voici un graphique présentant le résultat de ces recherches concernant la concentration en plastique qui a été trouvé. Les zones en gris sont les fameux vortex, ces continents de plastique.

L’article publié hier (venant de RFI) était le plus intéressant, car fait par des gens ayant lu l’article en question, alors que la plupart des autres piochaient, voire prenaient ce qui les arrange… Comme par exemple Le Figaro, dont l’article intitulé « Moins de plastique que prévu dans les océans » est un monument de propagande anti-écologiste.

Le fait principal n’est en effet pas qu’on ait découvert moins de plastique que prévu dans l’océan. Le fait principal est le suivant : où est donc le plastique qui devrait être là ? Car comme on a le même nombre de plastique que dans les années 1980, où est donc le reste produit depuis ?

Le rapport des scientifiques a donc deux aspects : d’un côté, 88 % de l’océan connaît la présence de plastique, de l’autre la concentration en plastique n’a pas changé, ce qui est impossible et ce qui pose la question de savoir où est ce plastique.

Le problème a parfaitement été compris de la manière suivante par Le nouvel observateur, qui présente la chose ainsi:

« Les océans sont une vraie poubelle. Les déchets, principalement ceux en matière plastique, s’y accumulent dans des vortex (ou gyres) au point de former un septième, voire un huitième continents.

Le fait que ces déchets plastiques s’accumulent de manière spectaculaire et captent l’attention des médias et des associations de protection de l’environnement pourrait pourtant masquer une autre réalité, peut-être encore plus inquiétante.

En effet, malgré les quantités hallucinantes qui s’agglomèrent en surface, on est loin du compte si l’on se base sur la quantité produite (et jetée) depuis l’introduction des matières plastiques dans les années cinquante (…).

La principale, étonnante, conclusion est de réaliser que les déchets connus ne représentent « que » quelques dizaines de milliers de tonnes, soit « beaucoup moins qu’on pouvait attendre ».

Vraiment beaucoup moins : dans les années 70, l’académie des Sciences américaines estimait à 45.000 tonnes de plastiques par an le flux de déchets déversés dans les océans du monde, ce qui équivalait à l’époque à 0,1% de la production globale de ces matières.

Depuis, la production a été multipliée par 5. Selon l’équipe espagnole, on devrait aujourd’hui retrouver cent fois plus de déchets qu’il n’y en a. »

La fin de l’article reprend ici directement le document du PNAS. Le rapport des scientifiques est explicite à ce sujet : l’académie américaine des sciences considérait dans les années 1970 que 0,1 % de la production de plastique terminait dans l’océan, soit 45 000 tonnes par an. Or, la production a quintuplé, on en est désormais à 265 millions de tonnes par an environ.

Cependant, il n’est pas simplement dit dans le document que l’équipe considère qu’on devrait en retrouver cent fois plus: il s’agit en fait de l’estimation théorique la plus « conservatrice » qui le dit!

Les faits sont donc absolument dramatiques pour l’océan. On assiste peut-être ici à un moment clef de l’histoire de notre planète: l’océan est en train d’être attaqué à très grande échelle, de manière continue, et on le sait.

A côté du réchauffement climatique, c’est une seconde preuve de la nécessité de la libération de la Terre.

En ce qui concerne le plastique « disparu », il existe trois hypothèses principales :

– le « biofouling », c’est-à-dire que le plastique est arrivé au fond de l’océan et a été recouvert par des animaux ;

– le passage du plastique dans l’alimentation des êtres vivants sous-marins ;

– la décomposition avancée du plastique, formant des particules si petites qu’elles ne sont plus visibles ni analysables pour l’instant.

C’est cette dernière hypothèse qui a en fait provoqué la panique et la publication de tous les articles. La grande peur est que ce plastique décomposé se diffuse dans le monde entier et soit utilisé, en quelque sorte, comme moyen de transport par des microbes, mais avec également un impact sur l’océan en raison du processus de décomposition des additifs, des pigments, etc.

L’humanité s’inquiète donc, encore et toujours, uniquement d’elle-même, sans aucune considération pour la vie comme phénomène planétaire. Sans reconnaissance de Gaïa, la science humaine est condamnée à errer…

Jusqu’à 88% de la surface des océans touchée par des microparticules de plastique

Les médias ont publié des informations concernant des analyses de la pollution de l’océan par le plastique. Tous les articles n’avaient pas la même approche, ainsi Le figaro osait un article relativisant le phénomène et intitulé pas moins que « Moins de plastique que prévu dans les océans« .

Avant de revenir sur cette question, voici une présentation très sérieuse faite par RFI.

Jusqu’à 88% de la surface des océans serait touchée par des microparticules de plastique, révèle une étude publiée lundi aux Etats-Unis. Mais la destination finale de ces minuscules déchets n’est toujours pas connue.

Rares sont les zones épargnées. Les résidus plastiques de notre consommation toujours plus importante de sacs, d’emballages alimentaires, d’ustensiles ou encore de jouets n’épargneraient que 10% de nos mers et océans.

En une année, chaque être humain rejette en moyenne 35 kilos de polyéthylène et de polypropylène, des polymères issus de la pétrochimie. Seule une partie est recyclée. L’autre entame alors un long voyage dans la nature pouvant durer 1 000 ans, le temps qu’il faut au plastique pour se désintégrer.

Produit sur terre, le plastique se retrouve dans les zones les plus reculées des océans. Il est d’abord acheminé des villes vers les littoraux, essentiellement par les égouts et les cours d’eau. Puis des littoraux vers le centre des océans par cinq gigantesques courants océaniques naturels.

L’océan Pacifique Nord est le plus touché, retenant environ 35% des déchets plastiques de notre planète. Un phénomène qui s’explique par la taille du courant qui l’alimente ainsi que par la concentration humaine sur ses côtes asiatiques : les plus peuplées au monde.

Une quantité de particules étonnamment stable

L’étude réalisée par 400 chercheurs du monde entier et publiée dans les comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS) lundi dernier, part d’un étrange constat.

Alors que la production de plastique n’a cessé de croître depuis les années 1980, la quantité de microparticules retrouvée à la surface des océans, elle, n’augmente que très faiblement. La destination finale de nos déchets plastiques ne serait donc pas la surface des mers mais un autre endroit, encore inconnu.

Grâce au prélèvement de près de 200 000 échantillons d’eau, de plancton, de particules atmosphériques et de gaz à la surface mais aussi jusqu’à 6 000 mètres de profondeur, les scientifiques ont tenté de comprendre où finissait le plastique.

Plus de 300 endroits dans les océans Pacifique, Atlantique et Indien ont été testés depuis 2010. Puis des protocoles de calculs modélisant les données récoltées ont permis de les extrapoler sur de plus larges échelles.

Le plastique ne se volatilise pas

Quand on pense au plastique dans les océans, l’image d’une bouteille jaunie dérivant sans fin nous vient rapidement à l’esprit. Mais ce n’est que le début du voyage. Bringuebalés par les courants océaniques, les morceaux de plastique sont réduits en très petits fragments par les radiations solaires qui provoquent leur photodégradation ou encore par le mouvement de la houle.

C’est lorsqu’ils deviennent inférieurs à quelques millimètres que l’on commence à perdre leur trace. L’étude ne fait que proposer plusieurs explications possibles.

Parmi elles, l’hypothèse d’une décomposition plus rapide que le rythme auquel le plastique est déversé chaque jour dans les mers du globe. Pour l’expliquer, les scientifiques soulignent le rôle des populations bactériennes vivant dans les océans.

Elles finiraient de décomposer les particules en minuscules résidus qui deviendraient aussi denses que l’eau et se mettraient à s’enfoncer lentement sous la surface. La densité des océans augmentant avec la profondeur, ces résidus microscopiques se stabiliseraient à un niveau ou leur densité égalerait celle du milieu alentour. Mais ils disparaîtraient en tout cas de la surface.

La chaîne alimentaire contaminée

Une autre hypothèse pour expliquer pourquoi la quantité de plastique à la surface des océans n’augmente pas du tout au même rythme que celui de sa production est celle de l’ingestion par les animaux marins. L’analyse des estomacs des poissons épipélagiques (vivant au-dessous de 250 mètres de profondeur) révèle un taux de matières plastiques compris entre 1 et 35%. La plupart des résidus retrouvés mesurent entre 0.5 et 5mm.

Mais les plus touchés par ces ingestions indésirables sont les poissons mésopélagiques (qui eux vivent entre 100 et 500 mètres de profondeur). En remontant près de la surface pour se nourrir de zooplancton, ils absorbent des quantités de plastique proches de celles présentes sur le plan d’eau.

Une partie de ce plastique serait alors dégradé par ces poissons et tomberait sur le plancher océanique sous forme d’excréments, polluant alors le fond des mers. L’autre partie de ces poissons contaminés serait à son tour ingérée par des mammifères plus gros. Péchés par l’homme, ils se retrouveraient parfois dans nos assiettes puis dans nos organismes.

Des données encore manquantes

Malgré ces hypothèses, l’étude n’apporte pas pour l’instant de véritable étaiement scientifique. Utilisé depuis les années 1950, le plastique est devenu le matériau le plus répandu dans notre quotidien et les scientifiques estiment que son développement a encore de beaux jours devant lui.

Mal connue à cause de son gigantisme et de son développement récent, la pollution au plastique dans les océans ne fait pas encore l’objet de données précises. L’étude estime qu’entre 7 000 et 35 000 tonnes infesteraient nos mers et océans. Un poids impressionnant quand on sait qu’une bouteille d’eau vide pèse 30 grammes.

Savoir où finit le cycle du plastique dans la nature est essentiel pour traiter efficacement la pollution que génère la décomposition de ses composants pétrochimiques.

D’autres études seront nécessaires. Une note d’espoir tout de même : un étudiant néerlandais a mis au point un système permettant de purger les océans de ces déchets avec une consommation énergique très faible. Une étude de faisabilité a validé son concept il y a quelques jours. La plateforme pilote pourrait voir le jour d’ici à 2018.

Les films « Sauvez Willy » et « Orca »

L’orque épaulard est un animal particulièrement connu et apprécié. On le trouve gracieux et sa force est imposante ; il a frappé l’imagination. Le revers de la médaille est bien entendu sa captivité, comme à Marineland, où il y en a actuellement pas moins de six.

Pensons également à Kshamenk, capturé « accidentellement » en Patagonie alors qu’il avait 5 ans, et qui est toujours en captivité alors qu’il a 26 ans, vivant dans une sorte de petite piscine à l’eau très sale, en Argentine…

Deux films fabuleux sont par contre en faveur des orques, ce sont d’ailleurs deux « classiques ». Si tout le monde connaît le fameux « Sauvez Willy », « Orca » est également incontournable, bien que plus dur.

« Sauvez Willy » est un film incontournable. Il se veut d’ailleurs profondément social. Un jeune garçon, perturbé après avoir été abandonné par sa mère, fugue souvent de chez ses parents d’adoption, et est condamné à nettoyer les graffitis qu’il a lui-même fait dans un centre aquatique.

Il sympathise alors avec l’orque. Les « propriétaires » de l’orque organisent alors un spectacle, et on a une scène vraiment littéralement bouleversante, où l’on voit l’orque déboussolée par la foule de gamins tapant du pied et hurlant, exigeant par caprice – qu’on leur a enseigné – de voir l’orque obéir.

Finalement après l’échec du spectacle, le « propriétaire » décide de tuer l’orque pour toucher l’assurance. Mais le jeune garçon et un amérindien – on reconnaît ici la position politique du film – organisent la libération de l’orque, qui rejoint finalement l’océan.

Voici la chanson faisant partie de la bande originale du film, sortie en 1993. On n’est guère étonné de retrouver Michael Jackson.

Il faut noter aussi que le film a permis de mobiliser et de financer l’achat de l’orque Keiko, enfermée au Mexique, et son transfert aux Etats-Unis puis sa libération au large de la Norvège.

Orca, sorti en 1977, n’a rien à voir dans la forme, et dans le fond c’est un très beau film. En apparence c’est une sorte de film d’horreur, avec une orque tueuse.

En réalité, c’est une dénonciation de la pêche visant à capturer des animaux pour les remettre aux parcs aquatiques. Et l’orque en quête de vengeance vise un pêcheur qui a capturé et tué sa compagne, provoquant la mort du bébé qu’elle portait.

Voici la scène où le bébé meurt. Elle est en italien dans l’extrait, mais ce n’est pas important. Les effets spéciaux sont mal faits, également, mais là n’est pas la question.

C’est une scène historique du cinéma mondial, une pièce à conviction, un témoin à charge, incontournable et implacable.

La scène est extrêmement brutale et marquante; elle est littéralement terrifiante. On lit la mort se refléter dans les yeux de l’assassin. On devine le rapport à la réalité, son caractère quotidien, on comprend ce que cela reflète dans le rapport de l’humanité à la planète.

Dans le film, car c’est un film romancé, le parallèle avec la souffrance comprise et ressentie par l’être humain est souligné de manière ininterrompue et cohérente; de la même manière, on retrouve bien sûr un amérindien dénonçant la position meurtrière contre la Nature…

Le film a reçu un très mauvais accueil, étant considéré comme un sous « Dents de la mer » qui plus est mal fait. Mais la force de son scénario, de ses principes, fait que c’est devenu un film culte.

Côté basque et des Landes: alerte oiseaux marins échoués !

La Côte Basque et des Landes connaît une succession d’arrivées d’oiseaux marins épuisés sur les plages. Voici l’appel d’une association locale à participer au soutien.

ALERTE OISEAUX MARINS ÉCHOUÉS!

L’association Hegalaldia, centre départemental pour la sauvegarde de la faune sauvage basé à Ustaritz (64) a lancé ce matin un appel à ses nombreux bénévoles ; En effet, des dizaines, voire des centaines d’oiseaux marins sont retrouvés sur les plages de la Côte Basque et des Landes, affaiblis… dénutris… pour certains mazoutés… et pour d’autres morts… La plupart sont des guillemots de Troïl et des macareux.

En 15 jours l’association a déjà accueilli 85 oiseaux marins ! Les tempêtes successives sont la cause principale d’accueil. Celle d’hier a été celle de trop…

La situation semble être tout aussi catastrophique sur l’ensemble de la Côte Atlantique. En effet, la Bretagne vient de fermer plusieurs de ses plages à cause d’une pollution massive et des centaines d’oiseaux arrivent sur les différents centres de sauvegarde.

L’échouage concerne donc toute la Côte !

Si vous trouvez un oiseau affaibli, vous pouvez vous aussi participer à son sauvetage : attrapez l’oiseau avec une serviette, mettez le dans un carton, si possible au chaud (avec une bouillotte ou une bouteille d’eau chaude) et contactez le centre de sauvegarde le plus proche de chez vous.

HEGALALDIA centralise tous les appels pour l’Aquitaine. Vous pouvez les joindre 7 jours sur 7 au 05 59 43 08 51 ou au 06 76 83 13 31. Ils vous indiqueront vers quel centre de soins vous tourner.

Pour les autres régions, vous pouvez aller sur le site de l’UFCS.

Voici également leur communiqué suite aux opérations d’il y a deux jours.

Petit bilan de la journée de hier. Nous vous le devons, car votre soutien est vraiment très important pour nous ! Le téléphone a sonné sans cesse …

Journée finie à 21h30. Plus tôt que les journées précédentes, non pas parce que nous avons accueillis moins d’oiseaux que lundi, car au contraire, les chiffres ont encore augmenté. Mais c’est grâce à tous les bénévoles encore plus nombreux qui se sont mobilisés aujourd’hui.

Alors encore une fois, merci à vous tous !

106 oiseaux marins accueillis hier. Le soir il nous reste sur la structure 131 Guillemots de Troïl, 20 Macareux moines, 2 Fous de Bassan, 2 Pingouins tordas, 1 Mouette mélanocéphaleet 1 Mouette rieuse : soit 157 oiseaux marins (mais n’oublions pas que nous avons aussi des rapaces et autres espèces d’oiseaux et des mammifères…).

En plus des 4 salariés de l’association, une équipe fidèle de plus d’une quinzaine de bénévoles était présente sur le site pour assurer le soin aux animaux et la logistique.

De nombreux vétérinaires ou organismes nous ont appelés et ont servi de point de ralliement pour « stocker » les oiseaux avant leur transfert vers Hegalaldia.

De nombreux particuliers nous ont aussi amené directement les oiseaux et certains plusieurs fois dans la journée…
Montage de la tente par des benevole d’Hegalaldia La tente devant le batiment d’Hegalaldia De la nourriture offert par des particuliers pour aider l’association Hegalaldia

Beaucoup d’autres, suite à notre appel du matin nous ont amené serviettes, bouillottes, journaux… et même pain, fromage, gâteaux, boissons, pizzas, … pour que les équipes sur place puissent s’alimenter !

Nos locaux étant trop petits pour tout ce monde, un sympathisant de l’association nous a amené une tente de manière à ce que nous puissions installer une antenne annexe, et un bénévole nous a prêté un chauffage à gaz afin de chauffer cette tente.

Merci aux dames Molina et Madame Pujol, qui sont venues chercher de nombreuses serviettes pour en laver, et en sécher.

Certains bénévoles sont arrivés le soir après leur travail pour venir nous aider …

Nous ne pouvons pas citer toutes ces personnes au grand coeur, mais sachez que ce grand mouvement de solidarité fait vraiment chaud au cœur !

Merci encore à vous tous ! Grâce à vos partages facebook, à vos actions et à votre soutien, nous arrivons à faire beaucoup !

Le Parlement européen, la « surpêche » et le chalutage en eaux profondes

La bande dessinée contre le « chalutage en eaux profondes » a eu un énorme succès. Nous n’en avions pas parlé avant hier, car l’esprit est plus que critiquable. Avant d’en parler plus précisément, voyons le contexte.

Sur le site du Parlement européen, on peut lire la chose suivante :

Lutter contre la surpêche
Le Parlement européen a adopté mardi le paquet de réformes de la politique commune de la pêche afin de créer un secteur de la pêche réellement durable avec des dispositions pour réduire les rejets de poissons et protéger la mer de la surpêche. Le Parlement européen a également appelé à l’interdiction du chalutage profond dans les zones vulnérables et a approuvé le renouvellement de l’accord de pêche UE-Maroc.

En fait, la question du « chalutage en eaux profondes » n’est qu’un aspect d’une question de fond, qui justement a été masquée par la pétition et la bande dessinée…

De quoi s’agit-il ? Selon le Parlement européen, voilà comment la question se posait :

Réforme de la politique commune de la pêche

En dépit de plusieurs améliorations faisant suite à la réforme de la politique commune de la pêche (PCP) menée en 2002, il a été communément admis que la PCP doit encore être réformée d’urgence, car elle n’a pas permis de rendre la pêche durable, les flottes des États membres de l’UE continuant à capturer des volumes beaucoup plus importants que ceux qui peuvent être remplacés par les écosystèmes marins.

À l’heure actuelle, 88% des réserves en Méditerranée et 39% des réserves dans l’océan Atlantique font l’objet d’une surpêche, en raison de capacités excédentaires de la flotte, de captures excessives et d’un respect inégal des règles de l’UE. L’on a également jugé inadmissible que le volume des « rejets » (les poissons rejetés en mer, souvent morts ou mourants) demeure si élevé.

En 2011, la Commission européenne a proposé une nouvelle législation sur la pêche dans l’UE, et les députés ont joué un rôle capital dans l’élaboration des réformes s’inspirant de cette proposition, étant donné que, pour la première fois, le Parlement était sur un pied d’égalité avec le Conseil en tant que co-législateur, suite à l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne.

Le 30 mai 2013, grâce à un accord conclu entre les négociateurs du Parlement et du Conseil, des mesures visant à mettre un terme à la surpêche et à interdire les rejets – qui sont les enjeux majeurs du Parlement dans la réforme de la politique commune de la pêche (PCP) – ont été garanties. L’accord doit permettre de mettre en place, début 2014, une politique commune de la pêche durable. Le vote final (deuxième lecture) sur le texte concernant cet accord se déroulera le 10 décembre 2013.

Et donc, justement, le 10 décembre, voici ce qui a été décidé, toujours selon le Parlement européen :

La politique commune de la pêche pour 2014 reçoit le feu vert du Parlement

Le paquet de réformes sur la politique commune de la pêche (PCP), qui inclut des mesures pour mettre fin à la surpêche et une interdiction de rejet de poissons en mer – les principaux objectifs du Parlement – a été approuvé lors d’un vote final en plénière ce mardi. Les règles d’étiquetage ont également été révisées afin de mieux informer les consommateurs. La nouvelle législation devrait permettre une pêche plus durable et entrer en vigueur début 2014.

« La réforme s’attaque au principal problème de la politique commune de la pêche: la surpêche. Le Conseil sera désormais tenu d’adopter une approche durable lors des négociations des quotas de pêche », a affirmé le rapporteur Ulrike Rodust (S&D, DE).

Les pêcheurs devront respecter le « rendement maximal durable » (RMD), c’est-à-dire ne pas pêcher plus que ce qu’un stock donné peut produire en une année déterminée. L’objectif est de reconstituer et de maintenir les stocks de poissons au-delà des niveaux de « rendement maximal durable ».

Interdire le rejet de poissons en mer

Les rejets en mer, c’est-à-dire les poissons rejetés en raison de leur espèce ou de leur taille, représentent près d’un quart des captures totales de l’UE. La plupart des espèces rejetées en mer meurent.

Pour mettre fin à cette pratique inutile, qui n’est actuellement pas interdite, les navires de pêche devront débarquer au moins 95% de leurs captures totales conformément à un calendrier pour les différents types de pêche, mis en place progressivement à partir de 2015. Le Parlement européen s’est battu pour maintenir ce pourcentage aussi élevé que possible, proche d’une interdiction totale.

Les captures débarquées de poissons qui n’ont pas la taille requise pourraient par exemple être utilisées à des fins autres que la consommation humaine.

Une réforme globale

La réforme modifie de nombreuses règles de la PCP. Par exemple, le principe de durabilité s’appliquera désormais aux navires européens qui pêchent en dehors des eaux de l’UE. Les pêcheurs européens pourront uniquement capturer les stocks excédentaires dans les eaux territoriales de pays tiers. De plus, les États membres qui ont des flottes de pêche surdimensionnées pourraient être sanctionnés en étant privés des subventions de pêche européennes.

Selon ces nouvelles règles de commercialisation, les consommateurs recevront des informations plus précises sur le poisson qu’ils achètent, notamment parce que les étiquettes devront contenir davantage de détails sur la zone de capture ou le type d’engin de pêche utilisé.

Prochaines étapes

Les représentants des États membres doivent encore approuver formellement la position de seconde lecture du Parlement avant la publication de la législation au Journal officiel de l’Union européenne.

Il y a ici une décision majeure : celle de combattre le « rejet » des poissons « inutiles », qui devra se réduire à au maximum 5 % (et non plus 25 % en moyenne!) de la pêche.

Y a-t-il lieu de se réjouir ? D’une certaine manière oui, mais de l’autre la logique reste meurtrière puisque cette décision a comme but simplement de « reconstituer les stocks ». C’est donc une modernisation de l’exploitation animale.

Et d’ailleurs, comme dans le cas des réglements sur la taille des cages, c’est une manière de renforcer les grandes entreprises contre les petites, ce qui va d’autant plus renforcer la pêche.

Seule l’abolition de la pêche est une affirmation cohérente du point de vue écologiste ; tout le reste est modernisation de l’exploitation animale.

Revenons justement ici sur la fameuse bande dessinée contre le chalutage en eaux profondes. En pratique, les médias ont salué cette manière moderne de faire passer le message, et la pétition est passée grâce à elle d’une vingtaine de milliers à pratiquement 800 000.
Ce qui n’a rien changé, bien entendu, à part que Casino et Carrefour cesseront de vendre dans le courant de l’année prochaine les principales espèces d’eaux profondes, bien entendu, on l’aura deviné, pour les remplacer par d’autres animaux… Pour les entreprises, tout cela n’est qu’une variable d’ajustement, sans conséquence aucune…

Et cela souligne d’autant plus la démagogie de la bande dessinée et son « Prends cinq minutes, copain, et signe ».

En fait, rien n’est plus faux que ces pseudos appels écologistes du type « un clic pour sauver un arbre », ces pseudos appels pour les animaux appelant à signer pour « changer les choses ». On est ici dans des postures du type catholique, dans des témoignages qui n’amènent rien d’autre qu’une satisfaction personnelle, ce qu’on appelle bien sûr la « bonne conscience ».

C’est pour cela que ce genre de démarche passe partout et donc, logiquement, n’aboutit à rien. A partir du moment où le magazine Glamour peut faire l’apologie d’une initiative, on peut bien se douter qu’il y a un problème.

Et il n’y a pas que Glamour : tout le monde a trouvé très bien cette pétition, absolument tout le monde. Sur le net, on retrouve partout des articles favorables à la bande dessinée en question, jusque sur des forums sur les aquariums, ou encore de chasse sous-marine…

Dans ce dernier cas, on peut par exemple lire l’explication suivante :

Même si nos apnées nous permettent pas d’y chasser, la mer est un ecosystème complet.

Ce n’est pas seulement notre loisir qui est impacté mais l’équilibre de notre planête.

Aussi choquant et lamentable que soient ces propos, ils sont parfaitement cohérents avec l’esprit de la pétition et de la bande dessinée. L’esprit est celui d’un appel « catastrophe », où les « tyrans » qui dominent de manière anonyme le monde mènent à la destruction, et où le bon peuple peut, sans se fouler et au moyen d’un clic, intervenir et affirmer son « refus ».

Les multiples remarques sur le net sont toutes d’esprit complotiste, alors que la destruction de la planète est en réalité partout ; il suffit de regarder par la fenêtre pour voir comment la Nature est attaquée. Nul complot dans cela: juste une manière de produire et de consommer, juste une certaine vision, erronée, de la Nature.

En ce sens, la pétition et la bande dessinée reflètent quelque chose de pourri, et rien d’écologiste. Dans un même registre, voici par exemple le commentaire élogieux que fait… Voile magazine :

Dans un premier temps, la pétition lancée par l’association Bloom pour obtenir l’interdiction du chalutage profond n’a pas obtenu un écho considérable. On peut supposer qu’elle ne touchait qu’un public déjà sensibilisé à la sauvegarde de la biodiversité marine, autant dire une cible finalement assez étroite à l’échelle du Web.

Et puis il y a eu cette petite bande dessinée militante réalisée par la talentueuse Pénélope. Un argumentaire très graphique, au ton humoristique mais pas satirique, concerné mais pas moralisateur, qui a fait un carton et porté la pétition des quelque 30 000 signatures où elle stagnait jusqu’à 749 635 ! L’objectif initial était de 600 000 signatures, il a été réévalué à 800 000 et pourrait bien être à nouveau dépassé…
Or 800 000 signatures, ce n’est pas rien.

Eh bien justement si, ce n’est rien, le vote au Parlement européen ne dépend en rien de pétition. Car les responsables politiques savent très bien que la bonne conscience, cela passe et puis ça s’oublie.

Une BD « humoristique », sans radicalité aucune, cela n’a rien de dangereux, c’est du divertissement. Et cela trompe les gens en leur donnant l’illusion qu’ils ont fait quelque chose du bien.

Le coup du « il faut du militantisme sympa et pas radical », pour « ne pas faire peur », « ne pas choquer », « ne pas culpabiliser » etc., c’est de la poudre aux yeux. Les faits sont des faits et l’humanité est en train d’assassiner la planète. Il n’y a pas à tergiverser, ou alors c’est qu’on est de mèche avec ceux qui détruisent et qu’on veut empêcher une révolution plus que nécessaire.

Un critère évident également pour évaluer un phénomène est de voir comment cela se développe. Une preuve que les signatures pour la pétition contre le chalutage en eaux profondes relèvent de l’irrationnel est que s’il y avait une base réelle, alors le mouvement se serait auto-dépassé et ne se serait pas arrêté en si bon chemin.

Cela n’irait pas forcément vers le véganisme, bien sûr, mais il existe une foule de causes diverses et multiples, notamment par exemple autour de cette question du chalutage en eaux profondes.

Comme le constate un article sur le net :

Aujourd’hui d’autres pratiques font beaucoup plus de ravages au niveau des écosystèmes comme la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (avec plusieurs milliers de palangriers asiatiques), la pêche avec des engins prohibés au niveau mondial (filets maillants dérivants utilisés par les Iraniens) et la pêche traditionnelle à la moustiquaire dans les mangroves ou les estuaires (Madagascar, Guinée Bissau, Sénégal, etc.).

Comme on le voit, ce ne sont pas les problèmes qui manquent, rien que sur ce point. Mais quand on voit les autres BD de la blogueuse ayant réalisé cette fameuse BD, on ne peut voir qu’un niveau plus qu’affligeant, avec une vision bisounours du monde et une culture vraiment anti-végan (elle justifie par exemple la pétition en disant que les poissons péchés n’intéressent personne, alors que les autres évidemment c’est différent…).

Tout cela relève de la bonne conscience et du divertissement. C’est l’un des aspects qui fait conséquence au rôle néfaste d’Europe écologie, au fait qu’en France on nie la Nature. Or, on ne peut pas défendre une cause écologiste en niant la Nature, sans inévitablement basculer dans quelque chose ne rimant à rien.

Est-ce que cela veut dire qu’il ne faille rien faire, en attendant de viser le maximum ? Pas du tout, cela veut simplement dire que tout ce qu’on fait doit faire boule de neige, et qu’il faut accepter que cela puisse prendre du temps. Boule de neige, et pas des petits coups de-ci de-là, de manière désordonnée!

L’échec de la campagne contre le chalutage profond

Ces derniers jours, le net a buzzé au sujet d’une sorte de petite bande dessinée plutôt bien faite et appelant de manière réformiste et non végane à s’opposer au chalutage profond, c’est-à-dire la pêche en eaux profondes. La voici, il suffit de cliquer pour agrandir les deux images (ou bien en cliquant ici et ).

L’idée de la BD, qui est tirée d’un simple blog de BD personnelle et égocentrique (« Ma vie est tout à fait fascinante« ), était de soutenir une pétition visant à faire pression sur les élus à l’occasion d’un vote au Parlement européen quant à l’interdiction du chalutage et des filets maillants au-dessous de 600 mètres dans les eaux européennes et dans l’Atlantique Nord-Est.

La pétition avait été lancée par une association pas du tout végane, qui demande d’ailleurs de  « consommer » seulement des poissons permettant… une pêche durable.

Il y a bien eu plus de 750 000 signatures, pour autant il y a quelques jours la proposition d’interdiction a été rejetée suite au vote au Parlement européen. Comment s’étonner? La campagne ne reposait que sur des « bons sentiments » sans esprit de conséquence… Car comment prétendre défendre l’océan, quand on le fait finalement par esprit utilitariste anthropocentrique?

La France, second espace maritime mondial

Notre responsabilité écologiste est énorme en France. La France est en effet le second pays du monde en terme de possession d’espace maritime.

11 millions km2 d’océan dépendent de la France, et donc, en définitive, de nous, de ce que nous laissons faire, ou pas.

Bien entendu, on l’aura deviné, c’est tout l’intérêt pour la France de garder les territoires d’outre-mer, qui permettent la propriété de 97 % de l’espace maritime en question…

Et cet intérêt n’est pas écologiste ni scientifique, mais économique et militaire. Au lieu que l’humanité gère ensemble cette question, sur une base pacifique et scientifique, c’est la concurrence économique et militaire, d’ailleurs de plus en plus forte, notamment en mer de Chine.

Si l’on prend par exemple les îles Kerguelen, autrefois appelées îles de la Désolation, il n’y a que 45 personnes présentes. Mais cet archipel de l’océan indien, près de l’Antarctique, a 300 îles, pour 2 800 km de côtes…

Et le principe est le suivant: il y a d’abord une zone de contrôle total, appelée la mer territoriale et qui est une zone allant jusqu’à 12 miles nautiques, soit 22 km.

Ensuite, de 12 à 24 miles (22-44 km), il y a la zone contiguë, où la souveraineté est partielle (c’est en quelque sorte une zone de sécurité), mais par contre la zone économique exclusive, elle, va jusqu’à 200 miles, soit 370 km… permettant à l’État de contrôler les eaux, les fonds, le sous-sol…

Bien entendu, tout cela est parfaitement réglementé, tout à fait précis et rien n’est laissé au hasard, car c’est économique et militaire…

Histoire de présenter comment l’Etat voit les choses, voici ce que raconte le SHOM (Service hydrographique et océanographique de la marine). Car ici, il ne faut pas se leurrer : on est en zone militaire…

La connaissance de l’environnement

Les activités d’océanographie militaire mettent en oeuvre les compétences et les moyens des différents services du SHOM et des groupes hydrographiques et océanographiques. Elles font aussi largement appel aux moyens à la mer des régions maritimes et des forces, par exemple pour les campagnes scientifiques ou le recueil de données bathythermiques.

Les bâtiments de la marine nationale éprouvent un besoin croissant d’informations concernant l’environnement marin, et en particulier la propagation du son dans l’eau, la bathymétrie, la sédimentologie, le champ de pesanteur…

L’objectif est de fournir aux forces la meilleure connaissance possible de l’environnement océanique et météorologique, et les moyens de l’exploiter, pour optimiser l’utilisation des systèmes d’armes (comme les sonars, les radars, mais aussi les torpilles, les missiles, l’aviation embarquée…) et pour disposer d’une appréciation de la situation (GHOM) unique et qualifiée pour les systèmes d’information et de commandement.

Les services du SHOM procurent aux forces des outils efficaces et adaptés aux nouvelles formes de lutte. Destinés à être intégrés dans des bases de données embarquées, ils sont fournis sous forme de données classiques ou numériques (extraits des bases de données du SHOM).

Le SHOM mène une collaboration active avec de nombreux organismes extérieurs (Météo-France, Centre national de la recherche scientifique, Ifremer, Universités..).

Il utilise également les données fournies par les satellites d’observation de la terre (Topex Poséidon, ERS1, JASON, SPOT…).

Un environnement ouvert à de nombreuses collaborations

Le centre de Brest du SHOM s’étend sur un terrain de 10 hectares en périphérie de la ville de Brest, à proximité de l’Université de Bretagne Occidentale et non loin du Technopôle de Brest-Iroise.

Ouvert à de nombreuses collaborations, il est engagé avec de multiples organismes, militaires et civils, dans des activités communes de recherche ou de développement variées.

L’Ifremer*, Météo-France, l’Université de Bretagne Occidentale, ou encore le CNRS comptent parmi ses partenaires civils les plus importants.

La collaboration s’étend aussi en dehors du territoire national : actions communes avec des organismes de recherche étrangers dans le domaine de l’océanographie militaire, participation à plusieurs groupes de travail de l’OHI sur l’évolution des documents nautiques et le développement de la carte électronique.

Le SHOM produit des cartes électroniques de navigation officielles (ENC), qui sont diffusées par Primar, label commercial du centre européen de coordination pour la carte électronique (RENC).

* Institut Francais de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer)

Il y a ici une problématique essentielle, et pour utiliser le terme, authentiquement révolutionnaire. Car il est révolutionnaire de dire que la manière d’aborder l’océan est erronée, et que la compréhension de cet espace maritime passe totalement à côté de l’essentiel.

La démilitarisation doit aller de pair avec la mise en place d’études scientifiques pour connaître l’océan et ses habitants, et non pas pour la concurrence. Il faut protéger la planète bleue. L’océan doit être au cœur de nos préoccupations ! Au cœur de notre identité ! La planète doit redevenir bleue et verte !

« Entre le requin et l’homme, je choisis l’homme »

Heureusement, pas grand monde n’a été dupe de la propagande anti-requins qui a été tenté de se lancer hier en France.

Car, il faut le rappeler, la France ce n’est pas que la métropole, c’est aussi des régions colonisées, comme la Guyane ou la Réunion. Et cela souligne d’autant plus l’importance de la responsabilité des écologistes (radicaux) en France.

Donc, hier, les médias se sont lancés dans une grande offensive anti-requins en affirmant qu’encore une fois un surfeur avait été tué sous les yeux de sa femme, qui plus est lors de son voyage de noces, et alors qu’il est le père d’un enfant de 18 mois. Une telle information, prise comme cela, a de quoi susciter l’émotion.

L’association « Prévention requin Réunion » a évidemment sauté sur l’occasion pour organiser un rassemblement d’une centaine de personnes à la mémoire du surfeur, à la plage des Brisants, à Saint-Gilles (ouest de la Réunion).

Sauf que et heureusement, personne n’a été dupe : en effet, il y avait eu une alerte anti-requins et la personne tuée, un surfeur sans expérience, est sciemment passé outre l’interdiction d’aller dans l’eau.

Ajoutons à cela une connaissance de plus en plus grande de l’écocide que connaît l’océan, et on comprend qu’il y a eu une contre-vague rationnelle de gens refusant le sensationnalisme et la propagande anti-requins

Cette photo est assez terrible, et montre qu’il s’agit d’un drame, pas d’une tragédie : ce n’est pas le destin, la fatalité, qui a frappé, bien au contraire tout est issu d’un choix erroné de la part de quelqu’un.

 Et dans un drame, il faut choisir. Sans doute que, dans 50 ans, les gens porteront un regard méprisant sur une humanité incapable de protéger Gaïa.

Du côté en effet des anti-Gaïa, les choses sont claires. Sur la populaire Radio Free Dom, le député-maire de Saint-Leu Thierry Robert (du parti Modem) a recommencé à parler de prime pour la pêche d’un requin (nous parlions de lui déjà ici), et il affirmé cette sentence :

« Entre le requin et l’homme, je choisis l’homme. »

De notre côté, comme nous l’avions dit dans un article (L’Equipe magazine contre les requins à la Réunion) suscitant par ailleurs quelques réactions anthropocentristes, nous disons : entre le loisir du surf et Gaïa, nous choisissons Gaïa.

Nous disons le loisir du surf et pas les surfeurs, car cela revient au même ; au final, le surf, c’est une pratique totalement éloignée de la réalité des gens à la Réunion, c’est devenu une idéologie à part, rejoignant de plus en plus le golf comme démarche ultra-individualiste et d’ailleurs anti-Nature.

Il faut remarquer ici l’hypocrite défense du choix égocentrique du surfeur tué, faite par Jean-François Nativel, président de l’association Océan prévention Réunion, et partisan ultra-volontaire de la chasse au requin, qui a expliqué au sujet du surfeur en question que « Il n’avait pas les moyens de s’informer du risque requin, ni à l’aéroport, ni sur la plage car celle-ci n’était pas surveillée. »

En clair, il est revenu le temps des colonies : l’aventurier prend l’avion et va directement de l’aéroport à la plage, sans même se soucier de la réalité locale et naturelle…

C’est bien entendu insupportable et ridicule. Les pratiques individualistes se heurtent de plein fouet à la réalité, c’est toute la réalité anthropocentriste qui vacille, car la réalité naturelle ne peut tout simplement pas accepter les fantasmes dominateurs et exterminateurs d’une humanité totalement égocentrique.

L’Equipe magazine contre les requins à la Réunion

C’est une sacrée propagande que livre l’hebdomadaire « L’équipe magazine » de cette semaine. Une propagande anti-requins, forcenée, tout cela au nom du droit égoïste à pratiquer « son » sport, extrême de préférence, comme on l’entend.

Le titre est « La menace« , vraiment lamentable, tout autant que l’explication, révélatrice de l’esprit assumant l’individualisme et le business:

« A cause des attaques mortelles de requins, l’île de la Réunion est devenue la zone la plus dangereuse au monde pour surfer. Champions, pratiquants, commerces… tous souffrent de cette situation. »

Le requin est présenté comme quelqu’un venant déranger les surfeurs présents sur l’île de la Réunion, surfeurs qui n’ont aucune envie de pratiquer « leur » activité avec un « lourd » appareil servant à éloigner les requins. La mer leur appartiendrait, ils auraient tous les droits!

Mais naturellement, le racolage sert à masquer qu’en fait, les surfeurs ne représentent rien à part une poignée d’individus, portée à bout de bras par toute une économie du spectacle, du sport extrême, du virilisme, etc.

L’équipe met en avant les arguments suivants: le surf permet d’avoir des médailles…

Le surf professionnel représente aussi une (petite) économie, qui doit fonctionner, et tant pis pour les requins… Dans l’article, il y a même une personne exigeant que soit annulée la décision de faire d’une zone une réserve marine!

Mais la vérité, l’équipe est obligée de la mentionner. L’île de la Réunion est pauvre, et dans un esprit colonial, les surfeurs veulent des moyens pour pratiquer « leur » sport, aux dépens des requins, aux dépens de la population locale… Ce que l’Equipe magazine est obligée d’avouer est absolument édifiant.

Un caprice de gosses de riches: c’est bien dit. Les surfeurs sont ici un exemple d’individualisme, de mépris de la réalité maritime, de la réalité sociale même. Tous les surfeurs ne sont pas ainsi, fort heureusement, et ils seront tout autant choqués que nous de ce que défend l’Equipe magazine. Mais force est de constater que leur voix est bien trop faible comparée aux autres, qui disposent de l’industrie, de l’idéologie du loisir individualiste et extrême, etc.

C’est un véritable rouleau compresseur qu’il y a contre Gaïa, alors les amiEs de la Nature, ceux et celles qui la reconnaissent (et reconnaissent en faire partie), doivent prendre la parole, doivent agir pour que la planète redevienne bleue et verte!

Une baleine à bosse sauvée de la mort par seulement 5 personnes

Voici une histoire incroyablement belle, qui pourrait arriver à tout ou le monde, ou presque.

Car à condition d’être attentif et attentive à son environnement, il est souvent possible de venir en aide à des animaux en danger, que ce soit des animaux abandonnés dans la rue, jetés dans des cartons ou dans des sacs poubelles, ou que se soit pour aider un pigeon blessé qui se serait réfugié dans un coin ou se cacherait sous une voiture.

Le tout est d’être alerte, de regarder autour de soi et d’avoir toujours à l’esprit qu’il est possible de trouver un être en danger dehors.

Voici une histoire qui s’est déroulée en février 2011 dans la mer de Cortez, mais dont l’information ne ressort que maintenant. Un scientifique répertorie les baleines à cet endroit depuis 2 mois. Un jour comme les autres, lors d’une promenade en mer avec sa famille, ils tombent sur une baleine à bosse qui semble morte.

Cette baleine est à l’agonie, en effet, elle est complètement emprisonnée dans un filet de pêcheurs. Sa queue était entièrement prise dans un filet, et ses nageoires pectorales étaient plaquées sur son corps à cause du filet et sa nageoire dorsale était aussi prise dans les mailles.

Après un long  et patient acharnement d’une heure, la baleine, épuisée, fut enfin libérée de ce filet qui menaçait sa vie, si ces personnes n’étaient pas heureusement passées par là.

Cette vidéo, qui montre une très belle et heureuse histoire, est à regarder en entier (elle ne dure que 8 minutes), ne serait-ce que pour apprécier la joie des sauveteurs et les sauts que fait dans son lieu de vie, la baleine enfin délivrée.

Une baleine à bosse, adulte, fait environ 14 mètres de long. Vu à quel point cette baleine était entravée dans ce filet, on peut en déduire qu’il était terriblement long, comme tous ces filets industriels qui envahissent et détruisent les mers et tous ses habitantEs.

Cette baleine a eu énormément de chance, les filets de pêche perdus en mer (à cause d’une tempête, accrochés à un récif de corail) ou tout simplement jetés, sont des dangers constants pour toute la vie marine. Les poissons, les mammifères marins, les tortues, les crustacés et même les oiseaux marins sont victimes de ces « filets fantômes. »

Que les animaux meurent à cause de l’irresponsabilité de l’être humain est déjà une aberration, mais en plus ces filets causent une lente et terrible agonie de plusieurs jours, les animaux mourant de faim ou asphyxiés.

Peu de chiffres sont trouvables à ce sujet, mais environ 640 000 tonnes de filets de pêche seraient abandonnés ou jetés en mer ou à l’océan chaque année. Par ailleurs, dans la Baie de Chesapeake aux Etats-Unis, on estimerait que 150 000 pièges à crabes seraient perdus chaque année sur les 500 000 qui sont utilisés.

Que se soit de la pêche industrielle de masse ou de la pêche « de loisir » dans un étang, les résidus de la pêche tuent les poissons et les autres animaux marins. Dans les étangs et autres petits points d’eau où vivent des poissons, il n’est pas rare de trouver des restes de fils de pêche, avec parfois un hameçon au bout… Ce fil se retrouvant dans la bouche, dans la gorge, dans le bec d’un animal…

Tous les animaux n’ont pas la chance de s’en sortir comme cette baleine, au contraire, bon nombre meurent dans d’atroces souffrances, dans une longue agonie, sans que personne ne puise leur venir en aide, comme le montre cette dramatique image d’une tortue emprisonnée dans un inextricable filet.

Nous n’aimons pas montrer des photos d’êtres en souffrance ou décédés, mais il est parfois indispensable de rappeler la vie cauchemardesque que subissent, en silence, les êtres de Gaïa. Surtout lorsqu’il s’agit d’un problème dont personne ne parle et dont peu de monde se soucie.

Manger les animaux n’a pas seulement un impact direct sur ces personnes que l’on massacre, cela va bien au delà, avec les problèmes environnementaux que l’on connaît par exemple (le méthane rejeté à cause de l’élevage).

Dans le cas de ces filets fantômes différentes solutions sont proposées, allant des primes pour les pêcheurs récupérant leurs filets, en passant par les nouveaux matériaux pour ces filets etc.

Tout ceci est bien gentil, mais cela ne change strictement rien au problème de fond, tourner ainsi autour du pot ne change strictement rien à l’exploitation animale et à l’agression que subit Gaïa… Alors que la solution est simplement le véganisme!

10 jeunes phoques retrouvent l’océan en baie de Somme

L’humanité a parfaitement les moyens de vivre en harmonie avec Gaïa. Matériellement, nous ne sommes plus au moyen-âge et il est tout à fait possible de vivre vegan. C’est culturellement que le problème se pose, et c’est là qu’il faut poser le problème.

On a un exemple avec ce qui va se passer ce dimanche en Picardie : des bébés phoques s’étaient échoués et des humains s’en sont occupés, et ils vont être relâchés.

Voilà quelque chose qui est bien, et on peut se demander : pourquoi ne pas généraliser cela ? Pourquoi tout le monde ne ferait-il pas attention aux pigeons dans les rues, par exemple ? C’est juste une question de prise en considération de l’environnement.

Non pas de « son » environnement, mais de l’environnement, de l’ensemble, de Gaïa : le problème est que chacun se donne l’illusion de vivre « pour soi » et « par soi », de faire comme s’il était la seule chose qui comptait véritablement.

Voici un article du Courrier Picard au sujet des bébés phoques qui seront mis à l’eau ce sameid, et l’article a raison de souligner sur ce qu’il y a de plus important ici : l’émotion !

Ce dimanche 30 septembre à 11 heures, sur le cordon de galets de la pointe du Hourdel, près de Cayeux-sur-Mer, 10 jeunes phoques retrouveront la mer.. De leur arrivée à leur remise à l’eau, récit de leurs aventures, où l’homme est au premier plan.

Ils s’appellent Ilette, Tatihou, Bono, Tibidy, Taveeg, Makatea, Piana, Oléron, Triagoz et Gargalo et ont été retrouvés échoués cet été en baie de Somme. Ne sachant pas encore nager, agrippés au dos de leur mère pendant la marée haute, ces bébés phoques veaux-marins ont été séparés d’elles par de mauvaises conditions météo.

Des éco-volontaires de Picardie nature les ont repérés. Les petits naufragés, dont l’espèce est protégée, ont été pris en charge au centre de sauvegarde de la faune sauvage géré par l’association en baie de Somme. Ils ont été sauvés. « À leur arrivée, les bébés phoques pèsent une dizaine de kilos. Ils sont mis en quarantaine car ils sont déshydratés et très fatigués », explique Stéphane Soyez, le responsable du centre de sauvegarde.

Ce dimanche, ils retrouveront la mer en étant remis en liberté par ceux qui ont souhaité parrainé leurs soins.

Mais avant, à leur arrivé au centre de sauvetage, chaque phoque est installé dans une baignoire. Au début, ils sont nourris à la sonde six fois par jour. Les soigneurs ne les approchent qu’à ce moment-là, mais gardent toujours un œil sur eux à l’aide d’un système de vidéo-surveillance.

« Nous ne devons pas altérer le caractère sauvage de l’animal, sinon cela lui porterait préjudice lors de sa remise à l’eau », explique Julie, soigneuse permanente pour Picardie Nature. « En trois mois, nous devons faire ce que la nature fait en trois semaines. Sa prise de poids et son émancipation sont trois fois plus longues en captivité », souligne le responsable. Peu à peu, chaque phoque gagne en autonomie. « Ils apprennent à se nourrir seuls, puis sont ensuite réunis dans un bassin pour les acclimater à l’atmosphère de la colonie », poursuit Lætitia Dupuis, chargée de mission mammifères marins.

L’étape du bassin constitue une phase importante pendant laquelle le phoque prend du poids et se muscle afin d’être en bonne santé, condition sine qua non pour rejoindre son milieu naturel. « Pour repartir, le phoque doit peser 35 kg », précise Lætitia Dupuis.

À ce stade, les soigneurs n’interviennent que 20 minutes par jour, le temps des repas – trois quotidiens – où les phoques engloutissent chacun 3 kg de poissons. Picardie Nature bénéficie du soutien des parrains, qui, par leurs dons, financent en partie ou totalement les soins prodigués à un animal.

« Cet été, lors d’une ronde, nous avons trouvé Oléron, un des bébés de la colonie. J’ai donc décidé de le parrainer totalement. Les années précédentes, j’ai fait des dons pour l’ensemble de la colonie », témoigne Pascaline Brejeaut de Savigny-sur-Orge (Essonne), marraine d’Oléron et éco-volontaire pour Picardie Nature.

Cette passionnée des animaux œuvre depuis plusieurs années pour la protection de l’environnement aux côtés de l’association. Elle attend la remise à l’eau avec impatience : « Au moment où les caisses s’ouvrent (N.D.L.R. les parrains majeurs ont le privilège d’ouvrir la caisse du phoque parrainé), c’est très émouvant. Le silence se fait dans la foule, admirative devant les petits phoques qui se dirigent vers l’eau », raconte-t-elle

Environ 1 500 spectateurs assistent à ces remises à l’eau. Une occasion unique pour Picardie nature de sensibiliser le public à la protection de la colonie de phoques veaux-marins de la baie de Somme, la plus importante de France.

Événement gratuit et ouvert à tous.
Pour tout savoir (don, parrainage, etc), rendez-vous sur le site de Picardie Nature faire un don à l’association Picardie Nature.

Voici quelques précisions de Picardie Nature :

Nous vous donnons donc rendez-vous :

le dimanche 30 septembre 2012 à 11h00 sur le cordon de galet de la pointe du Hourdel

Nous vous conseillons d’accéder au Hourdel à pied ou à bicyclette. Pour minimiser l’impact (écologique et pratique) d’un afflux de véhicules sur le site du Hourdel

Nous vous recommandons de préférer les parkings extérieurs et de vous rendre sur le lieu de remise en milieu naturel des phoques à pieds, en covoiturage ou en vélo.

Trouvez sur >http://www.ecomobilite-baiedesomme.fr
– les Sites de co-voiturage permettant d’arriver en Baie de Somme.

Trouvez sur >http://www.somme-nature.com/nature/…
– la liste des locations de vélo

Trouvez sur >http://www.ecomobilite-baiedesomme….
– une suggestion de parkings, de stationnements

Le récif de corail

Voici un poème, intitulé Le récif de corail et écrit par José-Maria de Heredia  (1842-1905). Normalement, c’est censé être de l’art pour l’art, un poème sans contenu véritable, avec juste la beauté de la forme littéraire (c’est le courant dit du « Parnasse »). En pratique pourtant, ce poème révèle beaucoup de choses sensibles…

Le soleil sous la mer, mystérieuse aurore,
Éclaire la forêt des coraux abyssins
Qui mêle, aux profondeurs de ses tièdes bassins,
La bête épanouie et la vivante flore.

Et tout ce que le sel ou l’iode colore,
Mousse, algue chevelue, anémones, oursins,
Couvre de pourpre sombre, en somptueux dessins,
Le fond vermiculé du pâle madrépore.

De sa splendide écaille éteignant les émaux,
Un grand poisson navigue à travers les rameaux ;
Dans l’ombre transparente indolemment il rôde ;

Et, brusquement, d’un coup de sa nageoire en feu
Il fait, par le cristal morne, immobile et bleu,
Courir un frisson d’or, de nacre et d’émeraude.

Tuer 20 requins sans raison, pour le directeur de Nausicaá: « pourquoi pas? »

Dans le nord de la France, se trouve « Nausicaá – Centre national de la mer », qui abrite 40 aquariums (4,5 millions de litres d’eau de mer) qui va avec un musée; 850 000 personnes y passent chaque année.

Officiellement, l’objectif est de « faire découvrir et mieux aimer la mer, élément de vie et source de richesse aujourd’hui et demain. »

Le fait de parler de « source de richesse » est évidemment ce qu’on remarque tout de suite, surtout quand on sait que Nausicaá se situe… à Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français.

Et justement, son président s’est exprimé de manière très parlante concernant « l’affaire » des requins de la Réunion. Il s’agit de l’océanographe Philippe Vallette, qui a donc le titre de « directeur général du Centre national de la mer. »

Lorsque des journalistes lui ont demandé ce qu’il pensait de la décision de tuer vingt requins dans la zone où le surfeur a été attaqué, il a répondu que cela « n’aura aucun impact sur les écosystèmes et si ça peut permettre de calmer les esprits, pourquoi pas ? »

Cette réponse en dit long sur le niveau de toutes les personnes qui font partie de « l’élite » scientifique, et qui sont en fait des fonctionnaires au service de l’exploitation animale et de la destruction de la planète.

Nausicaá est censé être un « centre de culture scientifique et technique » et là on a un propos de quelqu’un censé être un scientifique, donc sage, posé et responsable. Or, que dit-il? Qu’on peut finalement avoir la même attitude qu’à l’époque barbare des jeux du cirque.

A Nausicaá, il y a des animaux dans un aquarium, et il est mis en avant comme « première mondiale » une opération chirurgicale sur un requin gris faisant partie d’un aquarium de Nausicaá.

Évidemment, on a alors tout le discours « moderniste » sur le rôle des zoos pour la conservation des espèces, et patati et patata. Mais là on voit très bien la réalité: ce genre de structure n’a comme seul objectif qu’une totalement délirante quête (impossible et non souhaitable) de domination de la Nature.

On ne peut pas prétendre, comme le fait Philippe Vallette, que la Nature est seulement une question de gestion, et que donc tel un comptable on peut rayer de la carte de la vie vingt requins, simplement pour une opération marketing gouvernemental qui plus est.

D’ailleurs, quand il est parlé de « calmer les esprits », on voit bien que Philippe Vallette n’est pas un démocrate cherchant à aider les gens à avoir une bonne éducation, mais quelqu’un de méprisant considérant que la foule est indigne d’un savoir scientifique et moral concernant l’océan et la vie qu’il abrite.

Le rôle d’un véritable scientifique digne de ce nom aurait été de combattre les préjugés, de prendre la parole en tant qu’océanographe, de choisir le camp de l’océan dans la bataille face à la destruction.

Au lieu de cela, il tient un discours dans la même logique que le conducteur de bulldozer qui se dit: détruisons, vingt hamsters de moins ce n’est pas bien grave… Quelques arbres en moins, ce n’est pas bien grave…

Alors qu’en réalité, c’est précisément dans ce genre de situation que se joue le sort du monde. Les vingt requins, dont le comptable Philippe Vallette considère qu’on peut se « débarrasser » sans souci, sont un symbole de la réalité de l’écocide aujourd’hui.

Des millions, des milliards d’êtres vivants sont liquidés, sans aucune considération, parce que l’humanité considère de manière folle qu’elle est un « empire » à quoi doit tout se soumettre.

Notons au passage l’absurdité de Brigitte Bardot, qui ne semble pas au courant de cette réalité. En fait, elle le sait et en parle pour « dramatiser », mais n’en tire jamais les conséquences, sans quoi elle assumerait la libération animale et la libération de la Terre.

Dans une lettre ouverte à Jean-Marc Ayrault, le premier ministre, elle « rappelle » quelque chose qui ne correspond pas à la réalité (malheureusement):

« Monsieur le Premier Ministre, même si c’est une évidence, il semble urgent de rappeler que la mer appartient d’abord aux espèces marines, c’est leur milieu, leur habitat, vous n’allez tout de même pas encourager une tuerie pour faire plaisir aux surfeurs ? »

Brigitte Bardot ne semble pas au courant que l’océan est le lieu d’une tuerie généralisée chaque jour plus grande, et qu’aucun État du monde ne considère que la mer appartient à la vie qu’elle abrite…

Ni Brigitte Bardot ni Philippe Vallette n’ont compris l’enjeu de notre époque. L’océan est ni plus ni moins qu’en train d’être assassiné!

Positions anti-requins à la Réunion: un écocide assumé

Ce qui se passe à la Réunion est très représentatif de l’idéologie dominante française, car là-bas ce sont les lois françaises qui s’appliquent, et les animaux vivant dans l’océan sont une cible pour l’exploitation animale et l’idéologie de destruction de la planète.

En l’occurrence, c’est « encore » une affaire de requins qui est mise en avant, avec hier un surfer qui a été « attaqué » par un requin, perdant la main et le pied droits. Il faut des guillemets à « attaqué » car le requin n’est nullement un être pratiquant une quelconque violence gratuite; cela n’existe tout simplement pas dans la Nature.

Ce qui se passe est bien plus simple: les humains envahissent toujours plus les zones libres de l’océan. En 2010, l’île de la Réunion n’avait pas connu une seule attaque.

Quand les médias parlent d’une « recrudescence de ce type d’attaque : huit, dont trois mortelles contre des surfeurs, ont été enregistrées depuis une vingtaine de mois », une personne qui a compris la libération animale comprend ce que cela cache.

D’ailleurs, ce qui inquiète surtout les pouvoirs publics, c’est que la zone n’avait pas connu « d’attaques » de requins, et elle est un lieu régulier de compétitions internationales…

L’offensive humaine de l’exploitation animale et de destruction de la planète amène donc des troubles, puis l’idéologie dominante brandit la menace des animaux qui « pullulent », « envahissent » tout ce qu’ils peuvent, etc.!

C’est ce que fait par exemple le député-maire de Saint-Leu à la Réunion, Thierry Robert. Cette personne est un exemple représentatif de barbare des temps modernes, au service de la destruction tranquille.

Il n’a ainsi pas hésité à mettre en avant une chose interdite: publier, il y a une semaine, un arrêté autorisant « la chasse au requin-bouledogue »sur le territoire maritime de sa commune.

Mais ce serait trop peu encore pour en faire un véritable « barbare. » Non, ce qui est encore plus fort c’est que dans la foulée il se proposait de racheter leurs prises aux pêcheurs!

Sur Radio Freedom, il vient d’expliquer que « Nous devons aujourd’hui prendre des mesures radicales pour résoudre ce problème », ce qui est un appel à l’écocide, qu’il assume au point de préciser: « on ne pourra pas éradiquer totalement le risque requin », il regrette ouvertement de ne pouvoir le faire!

Il se vante même d’avoir eu il y a quelques jours une entrevue avec le ministre de l’Outre-Mer, Victorin Lurel, qui l’a amené à retirer son arrêté, parce que: « Le ministre s’est engagé à ce qu’un arrêté préfectoral soit pris la semaine prochaine pour autoriser la pêche au requin. C’est pour ça que j’ai retiré mon arrêté. Je n’ai pas fait machine arrière. »

C’est dire la ligne de ce personnage, qui est tout à fait moderne et libéral: « chacun fait ce qu’il veut » et si des gens qui ont de l’argent veulent faire du surf, alors l’économie doit se placer à leur service, et tout le reste doit être liquidé.

Face à un telle logique, seule l’écologie radicale a du sens. On le voit bien d’ailleurs: EELV fait partie du gouvernement et jamais pour autant n’ira mener de combat pour les animaux et la Nature.

On est là très exactement dans une situation où il y a d’un côté une sorte de monstre qui engloutit la planète et de l’autre une seule ligne de défense possible: la Terre d’abord!

Des déchets radioactifs français ont aussi été immergés dans l’Atlantique

Voici une information assez folle. L’Etat français reconnaît s’être débarrassé de déchets radioactifs en les plaçant dans l’océan… Et cela s’arrête là. Aucune remise en cause, tout cela est censé faire partie « du passé »… Or, rien n’a changé, même si cela se fait différemment, la logique de fond reste la même, et la destruction continue !

On remarquera comment l’article, tiré du Monde, place savamment tout à la fin les déchets abandonnés dans le Pacifique…

Des déchets radioactifs français ont aussi été immergés dans l’Atlantique

Plus de 14 000 tonnes de déchets radioactifs ont été immergées à la fin des années 1960 par la France dans des fosses de l’Atlantique, rappelle l’Andra à l’occasion de son inventaire national publié mercredi. Cette pratique a ensuite été abandonnée en 1983.

C’est dans le cadre de deux opérations coordonnées à l’époque par l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) de l’OCDE que la France avait procédé à ces immersions, aux côtés de nombreux autres pays européens.

En 1967, l’Allemagne, la Belgique, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont ainsi immergé environ 11 000 tonnes de déchets (36 000 fûts) dans un site à 400 km au large de la Galice (Espagne) par plus de 4 600 mètres de fond.

Ces déchets, liquides et directement évacués dans la mer ou solides et emballés dans des fûts métalliques, représentaient une radioactivité de l’ordre de 300 térabecquerels. A titre de comparaison, l’accident survenu à la centrale japonaise de Fukushima en mars 2011 a relâché plusieurs dizaines de millions de milliards de becquerels dans l’atmosphère et l’océan Pacifique.

CENTRE DE STOCKAGE DANS LA MANCHE

En 1969, une nouvelle opération, regroupant cette fois la Belgique, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse s’est traduite par l’immersion d’environ 9 000 tonnes (de l’ordre de 900 TBq) sur un site à 900 km à l’ouest de la Bretagne, à une profondeur comprise entre 4 000 et 4 600 mètres.

La France a cessé ces immersions avec l’ouverture, la même année, de son Centre de stockage de la Manche, fermé depuis lors.

Mais l’AEN a poursuivi les campagnes d’immersion jusqu’à un moratoire signé en 1983, sur un seul site au large du golfe de Gascogne, utilisé par la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suisse. La France n’a jamais déversé ses déchets nucléaires dans la Manche.

En revanche, avant que l’AEN n’encadre les opérations (de 1949 à 1966), le Royaume-Uni, et la Belgique dans une moindre mesure, ont immergé leurs déchets dans la fosse des Casquets, à 15 km seulement au nord-ouest des côtes françaises du cap de La Hague.

La France a également utilisé deux sites du Pacifique, à proximité de l’atoll de Mururoa, où elle effectuait des essais nucléaires militaires, pour immerger des déchets par plus de 2 000 mètres de fond. Ces déchets, conditionnés ou non, ont été coulés entre 1972 et 1982 et représentaient au total quelque 2 500 tonnes, pour environ 70 milliards de becquerels.

Ce qui se passe est facile à comprendre : l’information passe en juillet là où cela attirera moins d’attention, et le message qui passe avec c’est : cela est du passé, aujourd’hui on ne le fait plus, nous sommes des gens « biens » maintenant.

Cela est particulièrement dégoûtant : il n’y a aucune autocritique, aucune condamnation morale, juridique, culturelle. L’océan, dans ce cadre, reste considéré comme un dépotoir !

L’océan, un « capital environnemental » ?!

La question la plus essentielle du 21ème siècle sera certainement celle de l’océan. A LTD, nous en parlons, mais pas assez et nous allons donc essayer de mettre davantage l’accent dessus.

Voici à ce titre un document très intéressant, tiré du Nouvel Observateur et écrit par le responsable de l’institut océanographique, qui explique qu’il faudrait « passer d’une logique de cueilleurs-profiteurs à une logique de gestionnaires éclairés et responsables des océans, afin de préserver le capital environnemental que constituent les océans. »

Cette affirmation d’un nouveau concept de « capital environnemental » est extrêmement grave et montre bien la prétention de l’exploitation animale à aller gérer véritablement toute la planète, et non pas seulement les terres et les zones de pêche.

On peut être certain et certaine qu’on entendra toujours plus parler de ce concept de « capital environnemental. »

Et cette idée d’une attaque humaine généralisée contre l’océan est une expression de la folie d’une humanité dénaturée qui prétend « gérer » mieux que Gaïa elle-même la réalité planétaire.

Une conception absurde, l’humanité n’étant elle-même qu’une petite composante de Gaïa !

Ecologie : il est urgent de repenser notre gestion des océans

Par Robert Calcagno
Dir. Institut océanographique

Principale source de protéines de la planète, fournisseurs de la moitié de l’oxygène, les océans sont aujourd’hui maltraités par les êtres humains. Il est pourtant urgent de repenser notre gestion des eaux de la planète.

Par Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanographique- Fondation Albert 1er, Prince de Monaco.

Les océans comptent pour 99% de la biosphère, produisent la moitié de l’oxygène que nous respirons, régulent notre climat et sont la source de protéines principales de plus du tiers de la population mondiale.

L’humanité se tourne toujours plus et de façon avide vers les immenses potentialités des océans, dont nous entendons tirer toujours plus de poissons, mais aussi des ressources énergétiques et minérales, ainsi que le cadre de vie et de loisirs d’une population de plus en plus attirée vers les côtes.

Les océans ne sont pas infinis

Non, les océans ne peuvent plus être considérés par l’homme comme un espace infini et inaltérable, réserve inépuisable de poissons et de ressources naturelles et décharge aux capacités illimitées. Nous ne pouvons plus prétendre ignorer leur dégradation continue.

Il est urgent de repenser notre relation à la mer, ainsi que la façon dont nous organisons et conduisons nos activités. Nous devons passer d’une logique de cueilleurs-profiteurs à une logique de gestionnaires éclairés et responsables des océans, afin de préserver le capital environnemental que constituent les océans.

Les aires marines protégées sont un excellent outil pour envisager la préservation des écosystèmes marins. Celle-ci est indispensable pour assurer la pérennisation d’activités existantes au premier rang desquelles la pêche, ou le développement d’activités nouvelles telles que l’écotourisme, l’aquaculture, les énergies renouvelables…

Les projets d’aires marines protégées doivent ainsi être l’occasion de repenser chaque activité, mais aussi de les intégrer dans un projet local compris et approprié par les acteurs économiques locaux, qui doivent trouver leur intérêt à respecter ce nouveau cadre.

L’Institut océanographique et la Fondation Prince Albert II de Monaco organiseront le 4 juin dans le cadre de l’exposition internationale « Pour des côtes et des océans vivants » à Yeosu, Corée, la 3e édition de la Monaco Blue Initiative.

Sous l’égide de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, les expertises complémentaires de scientifiques, acteurs économiques, décideurs politiques et représentants de la société civile seront mobilisées pour préciser comment faire des aires marines protégées de véritables projets de développement durable en mer, conciliant préservation de l’environnement et développement économique.